[Geralt] La traque du Loup Blanc

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Geralt, désormais emmitouflé dans de lourds habits d’hiver, remonta les artères bondées de la Ville-Basse et franchit portes cochères et escaliers sur échafaudages pour retourner au Jardin de Mórr qui s’étendait dans le méandre formé par la haute muraille d’Erengrad, au Sud-Est de la ville portuaire. Le Loup Blanc longeait le long mur du cimetière où des lianes de lierre sans feuilles s’agitaient sous le vent froid. Les passants étaient plus rares à mesure que le soir tombait et que le réprouvé se rapprochait de l’entrée du temple. Le porte de la poterne s’ouvrit, on fit entrer l’homme masqué sans lui poser de questions et le corbeau sur son épaule s’envola en croassant pour ouvrir la voie.

Aussitôt à l’abri de ces murs noirs, Geralt sentit que le temps semblait se distordre en lui, comme si tout d’un coup ses repères se faisaient plus flous. Il reconnaissait cette cour intérieure, ces écuries, cette galerie de colonnes aux chapiteaux sculptés de crânes et de rameaux de saule. Ces couloirs long couloirs et cette odeur d’encens lui étaient familiers et, pour autant, il était tout à fait perdu. Les quelques disciplines qu’il croisait passaient à côté de lui sans le voir, tels des fantômes avec leurs robes noires et leurs capuches tombantes. Seul le corbeau, unique compagnon du Loup Blanc, savait où aller. Il suffisait alors de le suivre, comme si tout cela relevait d’une quelconque logique.

L’oiseau volait de couloir en couloir, se perchant parfois sur les portants de torche en fer noir pour attendre Geralt. Puis il s’élançait à nouveau, traversant le temple comme s’il en connaissait les moindres recoins. Sur ses traces, le Loup Blanc traversa un cloître minuscule et monta un escalier en colimaçon jusqu’à une minuscule salle de prière circulaire. Des cierges brûlaient par dizaines, sur des chandeliers ou des meubles qui disparaissaient littéralement sous la cire d’une blancheur éclatante sous cet éclairage fourni. Deux grandes fenêtres en ogive arboraient des vitraux exquis représentant les attributs du Grand Veilleurs dans des tons sombres et bleu nuit, et au-delà on pouvait voir les lumières de la Ville-Basse et du port. Faisait-il déjà nuit ?

Face aux dernières marches, entre deux cierges plus grands que les autres et croulant sous les bougies allumées, le Frère-Vicaire Tibérius priait. Il était pied nu, vêtu d’une simple chasuble, et se recueillait à genoux sur la pierre glaciale sans trembler malgré le froid mordant qui régnait dans cette minuscule chapelle. Il marmonnait une prière à voix basse tout en se flagellant à la fin de chaque verset à l’aide d’un martinet dont les lanières portaient des billes de plomb. Son geste était précis et sans hésitation, le templier expiait probablement ses fautes ainsi depuis de nombreuses années. Il ne réagit pas à l’arrivée du Loup Blanc, ni à celle d’un corbeau silencieux qui s’envola pour se poser sur une poutre de charpente, dans le haut plafond. L’homme, qui égrenait un chapelet lorsqu’il ne se fouettait pas les épaules, priait face à un reliquaire en métal noir et recouvert de cire dans lequel était enchâssé un crâne humain à l’os brun et brillant, comme oxydé par le temps.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Ayant désormais terminé les derniers préparatif en vue de son futur voyage dans les steppes enneigés du Grand Nord, le Loup blanc s'en alla retrouver la sécurité accordé par les murs du Temple de Morr d'Erengrad, dans le but d'y méditer et d'y soigner les dernières blessures affligés par Wolfgang voila quelques jours auparavant.
Simple invité et bénéficiant de l'hospitalité des moines et des prêtres du temple, Geralt espéra ainsi y croiser à nouveau le frère Vicaire Tibérius, dans le but de lui faire un rapport détaillé des recherches qu'il avait su mener. Si certes la traque de Lucrétia et de Karla était désormais officiellement un échec, la trace des deux femmes s'étant tout simplement stoppé à la ville portuaire où il se trouvait désormais, d'autres informations bien plus pressantes, semblaient confirmer les visions que le devin Emilio avait su donner au champion de Morr, et indiquant que de sombres desseins se tramaient dans le Nord.
Si le serviteur du Grand Veilleur qu'il était cherchait désormais à rallier Zoïshenk pour y accomplir la lourde et funeste destinée qui lui était dû, il semblait aussi que le Dieu Loup, un des protecteur de ces terres enneigés, était aussi aux aguets, ayant semble il envoyé vers le pays des Trolls, le Grand maître du temple qui lui était dédié, pour des raisons qui encore aujourd'hui, échappaient au Loup blanc.

Qu'importe ce qui allait se tramer dans l'avenir, les Dieux ne donnaient jamais de visions aux hommes si ce n'était pour une raison importante et urgente.
Chacun aurait sans doute un rôle à jouer dans cette histoire, celle du Loup blanc étant non pas d'éviter une guerre... Mais bel et bien un massacre dont Zoïshenk allait selon toute vraisemblance être le point de départ.
Qui était donc le champion du chaos destiné à recouvrir du sang d'innocent la neige du Kislev ? Quel était le rapport entre ces évènements et Lucrétia et Karla ? Qu'allait il arriver à Geralt une fois qu'il arriverai au terme du temps que le Grand Veilleur lui avait accordé ? Et enfin... Une fois seul dans les terres sauvages... Loin de l’œil protecteur du Dieu des songes dont le pouvoir serait amoindrit à chaque nouveau pas en direction des Terres du chaos, serait il capable de résister seul à l'appel du Grand corrupteur ? Car oui... Si le champion de Morr ne craignait ni les monstres, ni les vampires ou même les démons... Il restait un ennemi qu'il redoutait plus que tout : Lui même.

Passant à nouveau le portail du temple, nul âme ne vint cette fois l'accueillir, comme si le droit de passage lui était désormais dû, lui qui malgré la marque de la corruption dont son corps était affligé, restait toujours l'élu du Saint Père, bras armé et bourreau du Dieu jugeant ceux méritant ou non de trouver le repos éternel dans son jardin.
Parcourant à nouveau les tristes et froids couloirs de ce lieu saint, Geralt se retrouva encore perturbé par l'aménagement des lieux lui semblant encore si familier et en même temps totalement différent de celui qu'il fut lors de sa première visite. Si le tintement continu de Del'ait ne raisonnait désormais plus à chacun de ses pas en ce lieu, l'élu du Saint père ressentait pour autant toujours ce flux invisible s'engouffrant en lui, comme si l'ombre de Morr elle même parcourait à ses cotés les couloirs dans lesquels il s'engouffrait, l'effleurant de temps à autres, tandis qu'il frissonna non pas à cause du froid ambiant, mais plutôt par peur alors qu'il se sentait comme écrasé par le pouvoir dominant le lieu tout entier.
Incapable de se repérer, croisant quelques moines sur son itinéraire, sans que jamais aucun ne lève les yeux vers l'homme au masque, il ne fit que suivre le corbeau qui lui servait désormais de compagnon, les croassements du volatile au sombre plumage raisonnant sur la roche gelé du bâtiment, jusqu'à finalement le conduire vers l'homme auquel il était venu chercher conseil.
En haut d'un escalier, il retrouva alors le frère Vicaire à genou, marmonnant pour sa propre personne, tandis que son regard était fixé en direction d'un reliquaire en métal noir et recouvert de cire dans lequel était enchâssé un crâne humain à l’os brun et brillant, comme oxydé par le temps. De temps à autre, comme preuve de dévouement, et cherchant sans doute le pardon pour ces actions passés dans la douleur, il se flagellait lui même à l'aide d'un martinet dont les lanières portaient des billes de plomb. Ce genre de pratique n'était pas rare pour les cultistes du Dieu des songes, Geralt lui même en usant, à la demande de son ancien mentor, le Père Giovanni, qui lui avait imposé le port d'une ceinture autour de la taille et dont l'ensemble était jonché de morceau de métal coupant, destiné à lui couper les chairs à chacun de ces mouvements. Horrible châtiment pour un non initié, mais mérité pour un homme comme Geralt qui, déjà une fois, s'était vu se détourner de Morr pour se laisser aller à la luxure, la colère, et l'envie de pouvoir...
Désormais, la douleur que lui imposait son corps était devenu comme une bénédiction, rappel de celui qu'il fut, tout en lui confirmant à chaque heure de chaque jour de sa misérable vie, que cette douleur... Lui indiquait une seule vérité : Il était toujours vivant... Bien vivant...

Restant en retrait, ne cherchant pas à interrompre Tibérius durant son office tandis qu'il était certain que le Frère Vicaire avait déjà remarqué sa présence, le Loup blanc se manifesta de lui même au moment où le maître du temple de Morr se releva face au reliquaire.


"La piste concernant le maître du temple d'Ulric n'a rien donné de tangible... Celui ci ayant quitté ces fonctions sans la moindre explication pour finalement faire route vers Zoïshenk avant de bifurquer vers l'Ouest vers un lieu maudit connu sous le nom de Chamon Dharek à la frontière du Pays des Trolls." Il marqua un temps d'arrêt comme s'attendant à observer une réaction du Frère Vicaire avant d'enchainer :"Mais nous ne pouvons simplement penser qu'il n'y ai aucune coïncidence entre cet évènement et mon arrivée à Erengrad. Suivre la vision du Grand Veilleur est ce qui me pousse à avancer, tandis que le Dieu Loup semble vouloir mettre à l'épreuve le Grand-Maître, Herr Gehbart von Fockmer... Le simple fait que les Dieux offrent leur directives aux hommes, confirme que quelque chose se prépare dans le Nord."

Un long silence pour seule réponse, Geralt continua donc à révéler les découvertes qu'il avait pu faire, alors que son corbeau vint se percher à nouveau sur son épaule, inclinant machinalement la tête de gauche à droite en observant le prêtre de Morr.

"Concernant la Lahmiane et Karla... Ma traque s'arrête ici, le blizzard ayant effacé toute trace de leur passage je le crains. Pour autant, cela ne sonne pas la fin de mon voyage. Rallier Zoïshenk reste ainsi toujours mon objectif, et pour se faire... Je suis aller demander l'aide de l'Ordre du Givre." Si à l'énonciation de ce nom, Tibérius ne masqua pas son étonnement suivi d'un air sévère et songeur, il sembla enfin remarquer que quelque chose avait changé chez le Loup blanc depuis son dernier passage : Del'ait, l'arme de Massimo n'était désormais plus dans le dos du chasseur de monstre.
"J'ai pu obtenir audience auprès des sorcières de Glace, et un marché a ainsi été passé... L'épée Del'ait... En échange d'un passage à travers le blizzard en direction de Zoïshenk."

S'attendant à subir le courroux du Frère Vicaire pour avoir monnayer une arme considéré comme une relique Sainte ayant reçu la bénédiction de Morr en personne, le Loup Blanc le devança en expliquant son geste ainsi que la signification qui s'y trouvait derrière :

"Cette lame n'a jamais été la mienne... Elle était celle de Massimo. Il était aussi un champion de Morr, mais je ne cherche ni à lui ressembler, ni même à l'égaler.

Mon sort est déjà scellé, et si il n'y a nul retour pour moi... Je me refuse à abandonner cette lame qui une fois que les forces de mon corps m'auront abandonné... Aurait pu tomber entre de mauvaise main.
Avant le retour de mon âme du Val gris... J'étais rongé par le désespoir, la colère et surtout l'envie du pouvoir... Cette même envie à détruit ma vie ces dernières années, au point de me détourner de Morr et de la mission de l'Ordre qui autrefois fut la mienne."

Il retira alors son masque, dévoilant un visage marqué par le temps, les combats, la maladie, ainsi que la corruption chaotique.

"Voila où ma soif de pouvoir m'a mené... Chaque marque sur mon visage est un vestige de mes erreurs passés, le symbole de ma honte...
Abandonner l'épée... Est ainsi devenu pour moi un acte de foi envers notre Saint Père, comme le rejet d'ambitions personnels, au profit d'une cause supérieur... Celle des Dieux.. Sacrifier ce que je suis au profit de millier de vie ici dans ce pays, où je ne suis qu'un simple étranger, un rebus même... et pourtant...

J'ignore pourquoi le Saint Père m'a accordé son pardon... L'idée même de "Qu'est ce qu'être le Champion de Morr" m'échappe aussi également... Je ne suis pas aussi fort que Massimo mais malgré cela..."

Il renfila son masque, sa voix se faisant plus grave et plus lourde car raisonnant à travers le trou en acier destiné à le laisser respirer.

"Je compte bien mener à terme la destinée que le Grand Veilleur a su me tracer. Dans ce pays, j'infligerai la peur dans le cœur des ennemis de Morr, là où le chaos dit être une calamité, moi je serais le châtiment du Saint Père, aidant les innocents et punissant les injustes.
Qu'importe ce qui arrivera du Nord, je tuerai toutes les engeances chaotiques dont Emilio a vu l'avènement arriver. Et si ces abominations pensent qu'elles pourront trouver le repos dans les royaumes démoniaques de leur maître elles se trompent... J'enverrai chacune d'elle au Val gris pour qu'elles puissent subir le jugement et le courroux de notre maître."


Geralt ploya alors le genou devant le Frère Vicaire ainsi que devant le reliquaire se trouvant derrière celui ci.

"Dans quatre jours, je ferais ainsi route vers Zoïshenk... Ces jours me serviront à soigner mes dernières blessures, ainsi qu'à reposer mon esprit à travers la méditation et la prière.
C'est pour cela que je vous implore Frère Vicaire, d'être durant mon court passage en ce lieu saint, mon précepteur et maître comme le fut le Père Giovanni avant mon arrivée ici.

Ici dans ce temple... L'ombre et le pouvoir de Morr y est plus grand que n'importe où ou j'ai pu mettre les pieds. De fait... J'espère ainsi que le Saint Père saura me conseiller et me guider, comme il a pu le faire lorsque Emilio était à mes cotés."


Sur ces mots, Geralt se figea tout simplement devant le prêtre, attendant ces réponses et ces conseils.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 13 oct. 2020, 21:02, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 96 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Image

Musique




Tibérius termina sa longue prière et se redressa, la peau du dos gonflées et marquées de longues lignes rouges. Il enfila une chemise de lin banc et sa chasuble noire par-dessus et resta là, quelques instants encore, face à ce crâne brun qui luisait à la lueur des dizaines de bougies qui brûlaient encore tandis que d’autres bosquets de cierges, éteints par le un souffle du Frère-Vicaire, répandait dans la petite chapelle une odeur doucereuse de fumée. L’homme de foi se retourna finalement vers Geralt et transperça de son regard le visage à nu et tourmenté du chasseur de monstre. Le temps, dans cette pièce aux moulures baroques et aux grands vitraux bleu nuit, semblait s’être arrêté.

« Les Dieux nous parlent, Loup Blanc. » souffla Tibérius d’un ton bas. « Ils viennent dans nos vies et dans nos rêves pour nous montrer la voie. Mórr, Ulric, ils sont les véritables protecteurs de notre monde et nous n’en sommes que les instruments. Il ne nous revient pas de décider de nos actions ni de notre destinée. La seule tâche qui nous incombe est celle de la prière et de l’obéissance. Ne l’oublie jamais. »

Le Frère-Vicaire rangea le martinet dans un coffret, d’où il tira un sachet en soie noire contenant des boules de cire qu’il vida dans un encensoir où rougeoyaient quelques braises. L’air se remplit d’une atmosphère lourde appelant à la contemplation. Le soleil faible d’une fin de journée sur le Kislev filtrait à travers le verre peint des vitraux et jetait une lumière pâle sur les scènes liturgiques. Il régnait ainsi un calme profond et sinistre, écrasé par une foi qui semblait imprégner jusqu’aux colonnes de pierre grise.

« Le Grand Veilleur t’a lavé de tes péchés et t’a permis de renaître depuis les cendres de celui que tu étais autrefois. Il n’importe pas que tu te sois séparé de l’Echarde de Lune, pour ce qu’elle n’est qu’une possession matérielle. Seule compte ta foi, et la confiance que tu places en Mórr. Là sont les armes dont tu as besoin pour accomplir la mission qui t’a été confiée. » dit-il en éteignant les bougies une à une en pinçant doucement les mèches. « Quant à la nature de cette dernière … qui suis-je pour te juger ? Si Ulric, Sigmar et les autres seigneurs de nos âmes luttent jour et nuit pour que le Chaos ne dévore le monde, Mórr veille au jugement de tous et au repos des justes. Mais notre Père t’as touché de sa grâce, il te revient désormais de trouver en ton cœur la vérité et d’écarter les noirs nuages du doute et de la corruption. Si tu n’y parviens, personne ne saura plus t’aider et ton châtiment dans cette vie comme dans l’au-delà sera terrible. Le moment viendra où il te faudra choisir, Loup Blanc. Choisir entre la voie de la vérité, ou celle du mensonge. Ton sort se décidera alors, et il tu ne pourras plus retourner en arrière. Depuis son Jardin, le Grand Veilleur jugera de tes actes et bénira ta tête ou la maudira à jamais. »

Le corbeau, perché que le rebord sur le chapiteau d’une colonne sculpté de crânes, croassa en avisant les deux hommes en contrebas. Tibérius lui jeta un regard, dardant sur l’oiseau son œil blanc, puis en revint à Geralt et s’avança d’un pas.

- « Dans quatre jours tu marcheras vers le Nord, accompagné d’une Sorcière de Glace de ce pays. Fort bien. Quant à moi, il me faudra correspondre avec le culte d’Ulric et mes supérieurs en Tilée. Les augures parleront et, si le Grand Veilleur le juge bon, alors nous viendrons derrière toi pour verser notre sang une fois encore, pour le salut des âmes innocentes et afin de laver ce monde de la déchéance. » dit-il gravement, ses traits affichant une ferme résolution. « Jusqu’à ce que tu quittes ce temple, Loup Blanc, nous allons prier. Prier pour que Mórr entende nos complaintes et nous guide dans cette époque sombre. Pour qu’il nous donne la force d’accomplir ce qui est bon, et le courage d’affronter notre peur. Pas la peur des légions ennemies et des monstres qui peuplent ces terres désolées, non. » Il pointa deux doigts vers le cœur de Geralt. « C’est contre la faiblesse qui est tapie en nous que nous devons trouver la voie. Doutes, craintes, scrupules … Tous seront écartés par le bouclier de notre foi. Et lorsque ton bras frappera, si Mórr le veut, il ne tremblera pas. Car ton cœur sera pur et ton coup portera la rétribution du juste. Prie, Loup Blanc. Prie en cette maison sacrée, car dans quatre jours tu t’enfonceras dans le Nord, et alors tu seras seul face à ton destin, une dernière fois. »




Image

L’odeur capiteuse de l’encens saturait l’air qui semblait vibrer au son des chœurs des fidèles. Les prières en langue ancienne montaient jusqu’aux voûtes de pierre, implorant le Grand Veilleur de protéger les âmes des défunts. Geralt était agenouillé aux côtés de Tibérius, dans la chapelle absidiale qui donnait sur l’autel à travers ou moucharabieh en marbre noir. Eux-aussi chantaient face à un pupitre sur lequel était ouvert un lourd grimoire de prière dont la couverture était incrustée d’une mosaïque d’ossements. Les pages, enluminées de scènes religieuses, étaient tournées une à une par le Frère-Vicaire qui ne les lisait pas, son seul œil valide fermé dans la prière.

Salve, Regina Mortis, mater misericordiæ. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Hevæ.
Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
O clemens, o pia, o dulcis Mórr !


Derrière, dans la nef, les frères du temple incantaient en cœur les mains ouvertes tandis que de lourds encensoirs de balançaient de part et d’autre. Quel moment de la journée était-il ? Impossible de le savoir, car la grande prière se situait hors du temps. Les liturgies n’avaient pas de début ni de fin et c’était tout un peuple qui implorait le Grand Veilleur, comme s’ils pleuraient pour le monde des vivants en son entier.

Lux æterna luceat eis, Domine,
Cum sanctis tuis in æternum, quia pius es.
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
Cum sanctis tuis in æternum, quia pius es.


Le Loup Blanc se voyait lui-même, comme s’il flottait dans l’air. Il se voyait marcher lentement dans le déambulatoire, passant sous les idôles sacrées et les reliques, tandis que les statues des saints du culte baissaient sur lui un regard sévère. Sur les épaules de ce templier, le poids d’un existence qui en valait dix, d’une vie qui avait trop duré, d’une fatigue qui demandait la délivrance. Autour de lui, des fantômes, des dizaines d’âmes qui aparaissaient une seconde à peine et marchaient avec lui avant de s’évanouir à nouveau.

Libera me, Domine, de morte æterna, in die illa tremenda, quando cœli movendi sunt et terra,
Dum veneris iudicare sæculum per ignem. Tremens factus sum ego et timeo,
Dum discussio venerit atque ventura ira. Dies illa, dies iræ, calamitatis, et miseriæ,
Dies magna et amara valde. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.


Là-haut, dans les galeries, et toujours comme dans un rêve au ralenti, le compagnon ailé de Geralt volait de gargouille en gargouille en le regardant, laissant dans son sillage des volutes de fumée noir d’où sortaient des visages que l’ancien chevalier avait connu. Tous ces morts le regardaient, l’écoutaient, le jugeait. Ils l’observaient marcher dans cette église sous le chant des prêtres, dans la fumée de l’encens et sous l’oeil sévère du Grand Veilleur qui, du haut de son piédestal de granit, gardait le Jardin de l’Au-delà.

Veni, Mórr, mentes tuorum visita, imple superna gratia quae tu creasti pectora.
Qui diceris araclitus, altissimi donum Dei, fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.


Et alors le Loup Blanc voyait Tibérius s’agenouille devant une vasque. Lui s’avançait lentement, baissait son visage aux veines noires dans l’eau et la nacre. Là, il se regardait dans les yeux. Son coeur était porté par la prière, et son propre reflet dans l’eau se brisait alors qu’il y plongeait lentement les mains pour s’essuyer le visage, bénissant son être et priant encore, encore et encore, pour le salut de son âme.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Il faisait froid... Si froid et si noir... Comme si le monde entier avait soudainement été plongé dans des ténèbres éternels, un endroit où nul lumière ne pouvait percer et survivre, un endroit où la vie elle même n'avait pas sa place. Pour autant, malgré la noirceur de ce lieu, ce n'était pas la peur qui prédominait ici, mais une sensation bien différente, plus... reposante... un sentiment de sécurité et de bien être tranchant totalement avec la première impression qui pouvait traverser l'esprit du voyageur égaré en ce lieu hors du temps.
Dans cet endroit à l'horizon infini, pas un bruit ne vint déranger la plénitude qu'apportait l'obscurité omniprésente et éternel . Ni ciel, ni sol, le dessus et le dessous semblant se mélanger pour ne former qu'un, alors qu'une silhouette se dessinait désormais dans la nuit, celle d'un homme nu et à la chevelure blanche, alors que sa peau, pâle et froide, laissait perler quelques gouttes le long des nombreuses cicatrices qu'il arborait ici, signe de l'humidité ambiante qui prédominait désormais.
Geralt se tenait debout au milieu du vide infini, les pieds immergés dans l'eau, alors qu'il balaya du regard la zone, sans voir nul autre signe de vie, ni lumière capable de l'aiguiller vers une destination à suivre. Où était il ? Pourquoi était il ici ? Il ne pouvait fournir aucune réponse à ses nombreuses interrogations.
Chose marquante, son corps était semblable à celui d'un nouveau né, libéré de toute souffrance ou de toute trace d'épuisement, il laissa ses mains glissés le long de sa peau, tandis qu'il n'arborait ni trace de corruption ou de souillure chaotique quelconque. Inspirant et expirant profondément, la maladie qui normalement le rongeait sans cesse, n'avait ici plus d'effet pour lui... Il se sentait... Libre... Libéré de ses maux et de son désespoir... Libéré de la souffrance qu'était sa vie et sa propre existence.

Avait il succombé ? Impossible de le dire, ses souvenirs étant ici aussi opaques que l'obscurité gravitant tout autour de lui. Rêvait il ? Délirait il ? Son esprit s'était il à nouveau perdu entre la mince barrière séparant le rêve et la réalité ? Nul réponse à fournir ici...
Baissant alors les yeux, il vit quelque chose se dessiner dans l'eau noirâtre dans laquelle il continuait de patauger désormais. Une ombre, d'une taille et d'un gabarit similaire au sien, arborant aussi une chevelure blanche, mais vêtu d'un accoutrement noir et sombre, tandis que l'intégralité de son visage était dissimulé par un masque en acier.
Les deux êtres, reflet de deux personnalités en opposition, se faisaient ainsi face, s'observant sans un mot alors que pour seul barrière, il n'avait que les quelques centimètres d'eau dans laquelle chacun semblait se trouver. Étaient ils tous les deux le reflet de l'autre ? Ou bien deux entités bien distincte mais chacune coincé dans un monde similaire à celui où l'autre se trouvait ?
Geralt s'observa alors à nouveau, parcourant ses bras, son torse, ses jambes, son visage... Puis il se remémora... Ce corps... Saint et pure... N'était plus le sien... L'homme qu'il était ici n'étant que le mirage d'une personne qu'il n'était plus, faisant de lui le simple reflet d'une époque révolu... Un nom raisonna en lui en cet instant : Loup blanc... Un nom plein d'histoires... Mais qui ne représentait plus rien.
De fait... L'homme en noir était la seule vérité, la seule réalité qu'il pouvait et se devait d'accepter. Certes elle semblait plus douloureuse et plus terrifiante que celle de l'homme qu'il fut mais... Au moins n'était elle pas un mensonge. Se laissant tomber à genou, il plongea alors sa main en direction de l'homme en noir, cherchant à l'atteindre

Et alors il tomba... Traversant le voile ténébreux...

Totalement immergé dans l'eau, ayant maintenant retrouvé sa véritable apparence, il se sentit couler dans des profondeurs obscurs et infini. Il était en cet instant si lourds, qu'il lui était impossible de nager en direction de la surface, où il pouvait voir émaner un brin de lumière, signe du chemin qu'il se devait de prendre. Continuant à couler et à sombrer, il sentit alors des mains cadavériques émaner de la noirceur des profondeurs, s'agrippant à lui, pour l'entrainer plus loin encore dans les ténèbres.
Cherchant à se débattre, voulant se libérer de l'étreinte de ses agresseurs, nul chance ici pour lui d'y échapper, alors que sa vue se troubla, signe que son esprit était en perdition tandis que la noyade était proche...
Puis il se souvint... Cette situation... Il l'avait déjà vécu auparavant... où du moins, le Loup blanc l'avait déjà connu. Tout ce qui était en train d'arriver en cet instant, n'était que le fruit des plus grande peur du Loup Blanc : Voir le désespoir l'engloutir, pour finalement le dévorer... Cette peur omniprésente de l'obscurité et de sa propre noirceur qui toujours avait dicté sa vie.

Mais il n'était plus cet homme... Le Loup blanc n'existant plus, celui ci ayant connu une fin héroïque contre le Satyre blanc... En cet instant... Il était l'homme au masque, le champion de Morr... Et là où nul lumière ne vivait, sa foi saurait le guider...

Fermant les yeux, il cessa de se débattre, faisant le vide dans son esprit, comme acceptant son sort, ne craignant plus la mort mais l'embrassant pleinement. Et alors, il se sentit peu à peu remonter, les mains qui jusque là cherchaient à l'entrainer dans les bas fonds, cherchèrent désormais à le remonter, pour à terme lui faire regagner la surface.
Il émergea alors des ténèbres, prenant une profonde inspiration alors que l'air ne lui avait que trop manqué, au point qu'il fut obligé de rester à genou pour pouvoir reprendre ses esprits et ses forces alors que déjà, la suite de son voyage lui était désormais présenté, un nouveau tableau s'affichant devant lui, véritable labyrinthe formé de miroir dans lequel il était maintenant piégé.
Se relevant, cherchant une direction à suivre, il s'engouffra alors dans ce dédale avec pour seul partenaire le reflet obscur et sinistre de sa propre personne. Il vadrouilla longtemps, les secondes ressemblant ici à des minutes, les minutes à des heures, les heures à des jours... Au fur et à mesure de son parcours, il vit les reflets de ceux qu'il avait jadis aimé et perdu : Nathalie, Ubran, Buchwald, Ombre, Sannri et tant d'autres... Tous l'observèrent en silence, jamais aucun ne prononçant un mot à son encontre et pourtant... Les regards qu'ils offraient à son encontre étaient plein de sens... Il y voyait l'amertume, la colère, la tristesse... Des émotions qui ses dernières années avaient habité le Loup blanc, agissant sur lui comme un poison alimentant sans cesse son désespoir et ses peurs... Pour finalement le conduire à la déchéance, l'alcool, la drogue et le sexe étant devenu des remèdes capable non pas de le guérir mais d'atténuer ses peines au fil des ans.

Dans ce labyrinthe de regret, Geralt ne trouva nul sorti ou échappatoire, se devant de supporter les jugements de ceux l'ayant côtoyés dans le passé, et ce pour toujours jusqu'à le conduire à la folie... Mais une nouvelle fois... Ce passé... Ces faiblesses... étaient celles du Loup blanc... Et non pas celles de celui que le Saint Père avait jugé bon de faire revenir du Val gris.
Dans ce qui ressemblait à une succession d'épreuves, il avait dans un premier temps dû accepter son sort et sa nouvelle apparence... Pour ensuite faire face à ses peurs... et désormais... C'était d'apprendre à ne plus vivre dans le passé qu'on lui demandait... Un passé que tout rattachait au Loup blanc... et non pas au champion de Morr.
C'est alors que dans un excès de rage, Geralt frappa de toutes ses forces les différents miroirs où se reflétaient ses amis d'autrefois, les brisant un à un, comme symbole d'un passé qu'il ne pouvait oublier certes, mais qu'il acceptait, et ce qu'importe les erreurs commises, le Saint Père l'ayant gracié de ses actions pour en faire son bras armé dans la tempête à venir.
Derrière lui, il ne laissa que du verre brisé, ne cherchant plus à trouver une sortie à ce labyrinthe, mais créant plutôt son propre chemin, pour à terme se détacher de ses remords, qui n'avaient été que des failles dans son âme desquels la non vie et le chaos s'étaient nourri ces derniers mois.

Et enfin, le dernier miroir se présenta à lui, mais cette fois, Geralt se figea en lui faisant face, tandis que le reflet l'observant n'était autre que celui de Karla, la jeune femme se tenant devant lui, attendant sans un mot alors que le chevalier de Morr se perdit dans son regard quelques instants.
Un moment d'hésitation, sa respiration se faisant plus lourde, les battements de son cœur s'accélérant... La jeune femme était toujours le symbole de ce mur invisible et infranchissable qu'il n'était jamais parvenu jusque là à traverser, et pourtant... Elle aussi était le symbole d'une histoire jadis vécu par le Loup blanc, elle ne devait donc rien représenter pour le champion de Morr, mais alors pourquoi... Pourquoi en cet instant précis continuait il d'hésiter ?

Serrant le poing, il savait que pour continuer, il devait elle aussi l'oublier, effacer le terrible remord qu'avait représenté son abandon dans les ruelles tristes et sombres de Altdorf, oublier qu'après avoir été une source d'espoir pour elle, il était devenu une source de haine qu'elle avait maudit à tout jamais.
Geralt savait qu'il n'y avait pas d'autres choix... Il arma alors son poing, et frappa le miroir, celui ci se brisant sous le choc de l'impact, le faisant ainsi quitter le labyrinthe, mais non pas pour lui offrir une sortie à tout ceci, mais belle et bien une nouvelle et terrible vision, : Celle d'une envolé d'une dizaine de corbeaux dévoilant derrière leur passage le corps décharné d'une jeune femme, au crâne brulé et n'arborant plus que les restes de quelques mèches rougeâtres . Son cadavre flottant dans l'eau, elle était si maigre... Si laide... Bien loin de l'image même que devait être normalement Karla et pourtant... c'était bien elle qui se tenait devant lui.
Vivante, son regard se tourna vers lui, consciente de sa présence, mais ne pouvant pleinement le localiser car ces yeux avaient été dévoré par les volatiles au sombre plumage. S'approchant de la malheureuse, le champion de Morr se posa à genou à ces cotés, et tenta de discerner les quelques mots qu'elle cherchait à lui offrir, avec le peu de force qu'il semblait ici lui rester.
Si il était impossible de discerner pleinement ces propos, Geralt jura qu'elle était en train de supplier qu'on lui vienne en aide, et dans sa triste complaintes, il cru même l'entendre dire qu'elle était désolé... Désolé pour tout... Que représentait donc ce "tout" ? Geralt ne pouvait le dire.
Mais quoiqu'il en soit la masse difforme devant lui, ne faisait qu'amener pitié et dégout chez le champion de Morr, et il ne lui fallu alors que quelques secondes pour comprendre ce qui lui était demandé ici : Abréger les souffrances de Karla et ainsi ce défaire de tout ce qu'elle représentait... Pour toujours...
Mais cela, il n'en était pas capable, l'oublier étant une chose mais... la tuer... Restait une mission du Saint Père qu'il ne pouvait pleinement accomplir. Ce n'était pas faute de conviction, ni même une question de foi ou de raison... C'était juste que... Qu'importe qu'il arme son bras... Jamais il n'osa frapper, son cœur continuant de se remémorer la jeune adolescente qu'il avait autrefois côtoyé avec les bienfaiteurs, et qui avait su trouver grâce dans le cœur de glace du jeune membre de l'Ordre des chevaliers corbeaux qu'il fut en des temps moins troublés.

Comme tétanisé, incapable de trouver une solution au problème face auquel on cherchait à le confronter, il remarqua alors quelque chose, plongeant son regard dans les profondeurs se trouvant sous le corps de Karla, un reflet si dessinant... D'immenses portes noires et ornées de symboles en lien avec la mort et les corbeaux... Cette porte... Geralt l'avait déjà vu autrefois : Elle était celle qui séparait ce monde du jardin du Grand Veilleur...
Et alors qu'il se perdit dans la contemplation du reflet de l'édifice, il remarqua enfin, que les mains et les jambes de Karla, étaient enchainés et relié à celle ci, et c'est alors que le champion de Morr comprit ce que représentait la masse de chair agonisant devant lui :


"Tu n'es pas son corps... Tu es un fragment de son âme... Par tous les dieux Karla... Qu'est ce que tu as fais pour mériter pareil sort ?"

La chose devant ses yeux, était alors en réalité une sentence normalement destiné à ceux dont l'âme n'avait pu trouver le repos, ne pouvant vivre parmi les vivants, mais ne méritant pas non plus le repos au sein du royaume de Morr, la condamnation fut alors d'y enchainé ce fragment d'âme aux portes du royaume de Morr, et ce... pour l'éternité.
Y avait il une signification particulière à tout ceci ? Geralt en était persuadé, mais encore une fois, il ne fut pas en mesure de l'interpréter, ni même d'être certain, si les évènements vécus en cet instant étaient réels ou non. Mais quelqu'un vint le sortir de sa réflexion lorsqu'il sentit se poser sur le haut de son épaule, une main glacé, le faisant sursauter et se retourner, pour au final se retrouver face à une ombre qui lui offrit ces mots :


"N'oublie pas Geralt, le moment viendra où il te faudra choisir. Choisir entre la voie de la vérité, ou celle du mensonge. Ton sort se décidera alors, et il tu ne pourras plus retourner en arrière."
Se mots se répercutèrent en lui, et alors il se souvint... Il se souvint que c'était le frère Vicaire Tibérius qui les avait prononcé et il se souvint aussi de ou il était et pourquoi il y était... Mais avant qu'il ne puisse dire ou tenter quelque chose, il se sentit à nouveau tomber, le voile d'obscurité se déchirant tout autour de lui, pour finalement ne laisser derrière lui : que le néant...



Emergeant en sursaut, il se retrouva alors plongé à nouveau au milieu de la messe orchestré au sein du temple de Morr et sous la directive de Tibérius. Autour de lui, les fidèles priaient à l'unisson, usant d'un langage que le chasseur de monstre ne parvenait pas à comprendre. Devant lui, se trouvait une vasque où se dessinait son reflet, et duquel il s'était vu se recouvrir le visage avec l'eau s'y trouvant, celle si servant à purifier son corps et son esprit.
Sous le choc de ce qu'il avait vu et vécu, épuisé psychologiquement, il ne prononça pour autant pas un mot, tandis qu'il se devait de supporter le regard de son nouveau mentor Tiberius qui sur le moment semblait plongé dans une intense réflexion à son encontre. Avait il été témoin de ce que Geralt avait vu ? Comment savoir ? Et d'ailleurs, lui demander aurait été ici une perte de temps non ? Nul doute que le frère Vicaire ne lui aurait fourni aucune réponse ici...
Réel ou non, sa vision n'était dès lors que la retranscription de la volonté du Saint Père, et de fait, il se devait de l'interpréter d'une manière ou d'une autre. Replongeant alors son regard dans la vasque, il pria alors à son tour, rejoignant le reste du culte à l'unisson, pour peu à peu se voir partir à nouveau...

Chose étrange, il ne pouvait s'enlever de la tête cette sensation qui lui disait que ce qu'il avait vu, et la messe à laquelle il participait en cet instant, n'était que le fruit d'une répétition d'évènements auquel il était voué de revivre sans cesse durant les quatre jours qu'il se devait normalement de passer au sein du temple. Avait il tort de penser ainsi ? En tout cas une chose était sûre, à chaque nouvelle fois qu'il se perdait dans le reflet que lui offrait l'eau de la vasque... Il oubliait totalement les évènements qu'il avait pu voir et vivre juste avant... et quand il fermait à nouveau les yeux... il se retrouvait plongé à nouveau... dans un voile de ténèbres éternels...

Dès le délai des 4 jours écoulés et la totalité de mes forces retrouvées, je quitte le temple pour retourner auprès des elfes pour récupérer mon matériel, et je retrouve ma jolie sorcière des glaces pour débuter mon périple dans la neige et le froid 😁.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 01 nov. 2020, 21:29, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 102 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

De gros flocons tombaient pour recouvrir le sol et les tuiles d’une pellicule blanche qui s’épaississait à vue d’œil. Les cloches de l’église de Morr sonnaient, lugubres, lorsque le Frère-Vicaire Tibérius fit ouvrir le portail qui donnait sur la Ville-Haute. Avec lui, dans la cour intérieure du temple se trouvaient deux moines en robe de bure noire et capuche rabattue sur la tonsure. L’un d’eux tenait la bride du cheval de Geralt après lui avoir passé son harnachement et sa selle. L’autre portait un petit coffret en bois sombre, cerclé de fer. Le Loup Blanc longea le couloir à colonnade et arriva à son tour, probablement équipé de pied en cap, son fidèle compagnon à plumes sur l’épaule. Tibérius le regarda s’avancer, son unique œil plissé, une expression dure gravée sur le visage. L’heure du départ était arrivée et les adieux seraient glacials.

- « Approche, Loup Blanc. » lança sèchement l’homme de foi à celui qui avait été ces discipline pour ces derniers jours.

Tibérius s’approcha des moines et fit sauter le fermoir coffret porté par l’un d’eux avant d’en soulever le couvercle de ses mains gantées. A l’intérieur reposait un large cierge de cire noire entouré dans un fin ruban de prière sur lequel étaient rédigés des psaumes interminables en pattes de mouche, si fines qu’ils en étaient presque impossibles à lire. Le cierge était couché sur un coussin en soie pourpre, à côté de quelques crânes de corbeau aux becs gravés des sigles de chaque verset d’une prière de protection.


- « Ce cierge fut bénit par Saint Lomerak il y a plus de deux siècle, afin que la lumière du Grand Veilleur écarte le mal et guide les âmes des justes en son Jardin. Peut-être te guidera-t-elle aussi. Si Morr le veut. » dit-il simplement en refermant le couvercle.

Il fit ensuite signe au prêtre, qui attacha le coffret au reste des possessions qui alourdissaient la selle, et son confrère guida la monture jusque sous la porte cochère, et enfin sur la place qui servait de parterre à la grande façade de marbre noir. Tibérius ne dit rien de plus et, bras croisés, regarda le Loup Blanc partir sous les tumultes de la tempête de neige.


Geralt avait un crochet à faire avant de rejoindre son guide et de quitter définitivement cette vaste ville. Il mena sa monture dans les artères de la Ville-Haute, et la pauvre bêtemarchait en abaissant la tête tend les rafales étaient violentes et chargées de neige. Il était difficile d’y voir bien loin à part les lumières des bâtiments et la cape en fourrure du réprouvé volait derrière lui tandis que ses doigts s’engourdissaient. Il parvint malgré tout devant le poste de garde fortifié qui perçait la muraille isolant le quartier elfe du reste de la métropole. Il reconnut, non loin, l’opulent comptoir extérieur dédié aux affaires entre les elfes et le reste de la population, et attacha son cheval à l’abri sous un appentis prévu à cet effet avant de s’engager vers le porche éclairé d’une lanterne malmenée par le vent glacial. Un valet asur lui ouvrit, sembla le reconnaître et le guida dans le vaste hall du bâtiment chauffé par un brasier ronflant dans la cheminée en granit taillé. C’est là, parmi des dignitaires de la ville qui jetaient de drôles d’air au Champion de Mórr, que Guewël vint le trouver une fois prévenu.

Il lui fit signe de le suivre et l’emmena dans les couloirs du comptoir où ils croisèrent quelques valets et des marchands humains, tous emmitouflés dans leurs grands manteaux teints, qui faisaient le pied de grue pour pouvoir négocier avec les représentant commerciaux d’Ulthuan. Geralt et son hôte, eux, bifurquèrent au détour d’un boudoir bondé de négociants et passèrent une porte aux vantaux matelassés pour arriver, finalement, dans le magasin arrière du comptoir : une vaste salle au sol pavé où des portefaix elfes aux allures de seigneurs entreposaient les marchandises commandées par les clients extérieurs et destinées à être diffusées dans les échoppes de luxe de la ville, puis plus encore. Il y avait ici tous les produits les plus fins de l’Île-Continent : des tonnelets de bois clair contenant certains crus propres à faire pâlir d’envie le Roy de Bretonnie lui-même, des carafes en cristal des maîtres-verriers de Lothern, des rouleaux de brocard d’or et d’argent ou de la gaze de lin aussi fine que l’air, des articles en cuir exotique marqueté avec raffinement ou encore des pièces de mobilier mêlant ivoire, ébène et nacre des côtes de Cothique. Guewël guida le Loup Blanc vers le fond, cependant, et il se faufilèrent entre les travailleurs et les caisses de marchandise pour arriver au bout du magasin, face à une enclume de métal blanc sur laquelle reposaient des outils de forgeron ainsi qu’un splendide sabre. La lame de l’arme brillait d’un éclat mat et un fin liseré courait sur son fil, devenant d’or lorsqu’il rencontrait la fusée en bois rouge poli à la perfection.


Image


- « Voilà le mieux qu’ont pu faire nos forgerons, avec le peu de temps que vous leur avez accordé. » souffla le représentant des marchands en nouant les mains dans son dos. « Le corps mêle acier et argent, et le cœur est une tige de notre ithilmar le plus fin. Vous ne trouverez pas meilleure lame dans tout Erengrad. » affirma-t-il ensuite.

Puis il désigna l’armure en cuir enchanté de Geralt, ramené de ses aventures sur le voyage de retour des Terres Sombres. Le plastron et les jambières étaient réhaussés d’écailles en métal brillant, cousues une à une au niveau des cuisses et du torse ainsi que dans le dos.


- « De même, votre tenue a été améliorée d’une protection en ithilmar, qui n’affectera ni son poids ni votre mobilité. Je suis cependant au regret de vous annoncer que nos enchanteurs n’ont pu accéder à votre demande : l’enchantement est un exercice délicat qui requiert beaucoup de temps en plus d’une grande maîtrise. Quelques jours ne suffisent pas pour poser une œuvre digne de ce nom et nos artisans ne sauraient accepter de réaliser un travail médiocre et pressé, n’est-ce pas … Mais enfin, vous voilà dors et déjà mieux équipé que beaucoup d’aventuriers de ce monde. »

La transaction était terminée et le Loup Blanc devrait se contenter de ce qui lui était offert ici. Il ne lui restait plus qu’à retrouver Sorova de Kazir et débuter son voyage sans retour vers l'Oblast du Nord.

Totalité des pdv récupérés
-4 Pollen de Sirène
+2 Crâne de corbeau gravé
+ Cierge de Saint Lomerak
+1 Epée en ithilmar
Armure améliorée.
5 + (1d3) 2 = 7 points de croyance en plus
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Ces derniers jours avaient été étranges pour le chasseur de monstre, mélange de leçons et de participations aux messes en hommage au Dieu des rêves sous la tutelle du Frère Tibérius, celle ci s'étaient écoulés à la fois terriblement lentement mais également si rapidement que le jour de son départ du temple lui était tombé dessus si brusquement, qu'il supposa à nouveau, à tord peut être, que le temps dans le temple D'Erengrad s'écoulait d'une façon totalement différente du reste de la ville. Pareil miracle était il seulement envisageable ? Ou bien l'absorbation continu des encens berçant les nombreuses nuits de prières et de méditation qui l'avait poussé à entrer en communion avec Morr, avait il tant affecté son esprit, qui lui était devenu difficile voir impossible désormais de différencier ce qui était réel ou non.
Quoiqu'il en soit, ses forces pleinement retrouvé et son esprit reposé, le champion de Morr était désormais enfin prêt à s'enfoncer plus encore dans le Nord du pays, jusqu'à atteindre Zoïshenk et peut être plus loin encore, si tel était la volonté du Saint Père. Conscient que ce voyage serait sans doute son dernier, qu'une multitude d'épreuves plus terrifiantes les unes que les autres l'attendraient sans doute, l'idée même d'une mort potentiel ne semblait à présent plus être une source d'inquiétude pour l'homme qu'il était. Ayant par trop de fois affronté et dompté la faucheuse, se sachant bercé dans la lumière du Grand Veilleur, l'idée de quitter ce monde était ainsi devenu comme l'apogée de sa destinée, devant quitter celui ci pour rejoindre les jardins du Saint Père, où bien le Val gris si ces futurs actions venaient à le compromettre à nouveau. Car oui, si il était prêt à mourir, l'idée d'un potentiel nouvel échec continuait à le hanter puisque, dans le Grand Nord, se trouvait de sombres et terribles puissances désireuse à nouveau de s'emparer de l'âme du Loup Blanc... Le chaos possédait son corps, acquis à cause d'une trop grande soif de pouvoir et du péché de luxure auquel il s'était autrefois abandonné en compagnie de Rebecca, et alors, plus il avancerait dans les steppes glacés du Kislev, plus les protections de Morr destinées à préserver son âme commenceraient à faiblir, faisant que Geralt devrait ainsi faire face seul à ces anciens penchants, au risque de sombrer... Cette fois pour toujours.

Devant le portail du temple, le froid et le blizzard frappant la grande ville, l'heure des adieux était ainsi venu pour Geralt et Tibérius. Si ces moments entre cultiste n'avaient rien de festif et n'amenaient généralement aucune émotion, le champion de Morr ne pouvait ici qu'éprouver une immense gratitude pour l'aide dont il avait bénéficié auprès de son mentor et des moines du temple. Un profond respect envers ces hommes qui, contrairement à lui, avait su rester dans la lumière de Morr et ce malgré les épreuves.
Face à la tempête qui s'annonçait, Tibérius fit grâce d'un présent au serviteur du Dieu des morts, celui ci se présentant sous la forme d'un cierge entouré d'un rouleau ou était inscrit une prière, alors qu'il accompagna le présent d'une phrase des plus énigmatique : « Ce cierge fut bénit par Saint Lomerak il y a plus de deux siècle, afin que la lumière du Grand Veilleur écarte le mal et guide les âmes des justes en son Jardin. Peut-être te guidera-t-elle aussi. Si Morr le veut. »
Si l'utilité précise de ce cierge restait pour Geralt un mystère, il ne douta pas qu'à un moment ou un autre, il saurait lui servir. Peut être même saurait il l'aider et le guider dans les moments les plus sombres qui sauraient joncher la fin de sa vie...
Sans plus de cérémonial, le champion de Morr en guise de réponse fit glisser la paume de sa main le long de son visage, symbole distinctif et de respect entre membre du culte Morrien, avant de dire :


"Adieu Frère Tiberius, que les corbeaux se posent sur vous le jour où vous danserez avec Morr." Expression qui voulait ici dire, qu'une fois que Morr l'aurait décidé, la mort de Tiberius soit douce, signalant ici que les deux hommes se recroiseraient peut être un jour... Dans les jardins du Grand Veilleur.

Accompagné de sa monture qu'il tirait désormais à travers les rues balayées par le froid jusqu'à atteindre la partie haute de Erengrad. Il s'en alla alors retrouver la sécurité et la compagnie des elfes, où il fut convié à rencontrer de nouveau Guewël, dans l'espoir que celui ci ait pu parvenir à honorer les commandes du guerrier, passées quatre jours en arrière.
Sous les yeux de la bourgeoisie locale et autres marchands venu faire fortune auprès du peuple d'Ulthuan, le champion de Morr fut ainsi amené dans quelques arrières salles des entrepôts elfique ou étaient stockés nombres de richesses et autres matières rares capable de faire pâlir de jalousie les plus grands rois des hommes, pour que finalement lui soit présenté ce qu'il était venu chercher ici : sa nouvelle lame et son armure.
Tandis qu'il écouta les explications de Guewël, présentant l'ouvrage que ses plus talentueux forgerons avaient pu fabriquer pour le champion de Morr, celui ci ne prononça nul mot, se contentant d'observer l'armure qu'on avait renforcé avec de l'Ilthimar, jusqu'à s'approcher de celle ci et de laisser sa main droite l'effleurer, l'éclat du précieux métal elfique se reflétant dans son oeil. S'emparant de son bien, il l'enfila pour finalement être témoin des prodiges que les elfes avaient su faire sur son armure : Malgré les renforcements, le poids de celle ci n'avait nullement été impacté, et rien ne venait ici gêner l'ensemble de ses mouvements. Des nobles et des princes humains auraient été capable de vendre leur royaume pour ne serait ce que porter pareil protection.


"Ce que vous avez fait en si peu de temps est prodigieux... J'ignore même si je suis digne de porter pareil ouvrage... En tout cas soyez sûre d'une chose : Mon corps flanchira bien avant qu'une lame ne puisse perforer cette protection."
Ici il faisait référence à cette promesse qu'il s'était faîte : Ne plus flancher ou ployer le genou devant aucun ennemi, lui qui se voyait comme la faucheuse destiné à punir les injustes. Avec cette armure, il ne lui resterait alors qu'une seule façon de mourir, debout... et l'arme à la main...
C'est alors que son regard se tourna vers la lame qui avait été fabriqué selon ses demandes : Composée d'argent en grande partie mais portant en son cœur de l'Ithilmar. La garde de celle ci avait été composé avec le médaillon qu'il avait récupéré sur le corps de la défunte Carmen, tandis que le long de la lame portait l'inscription elfique symbole de la famille Eskeladel : « elthrai » et signifiant « espoir » en langue d'homme.
Si certes le délai avait été trop court pour enchanter l'épée, celle si restait tout de même une pièce rare et un véritable trésor, et sans l'ombre d'un doute, une épée impossible à égaler dans tout le pays. Sa maniabilité, sa résistance et sa légèreté, n'égalait certes pas Del'ait, mais possédait des propriétés communes qui faciliterai sans doute la capacité pour le guerrier expérimenté qu'il était, à s'accoutumer à celle ci.


"Vous avez fais plus que j'aurais pu l'escompter. La dette de votre peuple à mon encontre est désormais payé. Vous avez ma gratitude éternel Guewël, vous et l'ensemble de votre peuple.Ne cherchant pas à gaspiller plus encore le précieux temps du marchand, ayant désormais tout ce qu'il était venu chercher, il chercha à prendre congé de son hôte, non sans une dernière recommandation avant son départ.

"Si les choses devaient mal tourner... Quitter le Nord. Pour votre bien et celui des votre ... Et si à l'avenir, il vous venait de croiser la route de Mélianor Eskeladel, transmettez lui ce message : Je pars retrouver nos amis d'autrefois, et que je saluerai Sannri pour elle une fois que j'aurais rejoins l'au delà. Dîtes lui aussi... Que je lui suis reconnaissant... Reconnaissant d'avoir eut une amie si fidèle sur qui compter alors que je ne l'ai jamais mérité."
Et sans attendre la réponse du marchand, il disparu comme aurait été capable de le faire un fantôme.

Rejoignant la porte Nord et plus précisément l’hôtel du Char de Dazh où la Sorcière Sorova de Kazir lui avait donné rendez vous, le jour où il serait prêt à quitter Erengrad, il se retrouva alors à pénétrer un immense édifice en bois ou siégeait en son centre et dans une grande salle, un feu destiné à réchauffer le corps et le cœur des hommes, tandis que hommes et femmes venaient ici se protéger du froid tout en profitant d'un repas chaud, le lieu servant d'auberge même si la clientèle et la décoration semblait plus distingué que les tavernes miteuses et crasseuse où aimait d'ordinaire se rassembler les ivrognes des grandes villes.
L'arrivée de Geralt, loin de passer inaperçu sous son sombre accoutrement et son épée elfique fixé dans le dos, tandis que le corbeau de son épaule croassa comme pour l'annoncer, s'avança alors à travers la salle commune sous les regards suspicieux ou inquiets des clients et du gérant, certains même quittant l'endroit, préférant braver le froid que de rester dans la même pièce que l'homme borgne et masqué, qui sous son apparence, ne pouvait qu'être un oiseau de mauvaise augure.
Trouvant sans difficulté Sorova, celle ci était ainsi attablé à une table, parcourant de ces yeux bleutés un parchemin, qu'elle s'empressa de refermer au moment où le champion de Morr vint la rejoindre. Lui faisant désormais face, sans qu'aucun mot ne sorte de la bouche des deux protagonistes, l'une imposant le respect et l'admiration avec ces pouvoirs et la beauté dont elle jouissait, l'autre étant un agent de Morr insufflant la peur dans le cœur des hommes, le seul point commun qu'on pouvait ici leur trouver était le cœur de glace qu'ils semblaient tous les deux deux porter.
Si la simple présence de Geralt ici, indiquait à la Sorcière de l'Ordre du Givre qu'il était prêt à la suivre, il préféra préciser certaines pensées avant de quitter Erengrad.


"Une fois dehors... Il n'y aura que nous contre le monde. J'ignore avec précision sur quoi nous allons tomber, mais une chose est sûre : Nous ne pourrons faire confiance à personne. L'échiquier est en place, et sans aucun doute déjà, la situation dans le pays évolue au moment même où nous parlons.
Nous ne servons pas les même Dieux, mais nos intérêts sont communs dans cette affaire."


Il leva les yeux vers la jeune femme, et plongea son regard dans le sien, celle ci restant aussi froide que l'hiver, alors que pas l'ombre d'un doute ou d'une peur ne pouvait servir à deviner à quoi elle pensait en cet instant.

"Devant ceux que nous pourrons rencontrer durant notre voyage, donne moi un nom nordique, désigne moi auprès de ton peuple comme l'un de tes serviteurs, qu'importe tes demandes, ce rôle de maitresse et de serviteur permettra d'éviter la méfiance que mon apparence peut faire naître chez les autres. De part ton rang, je veux que tout le monde se concentre sur toi, tu seras ainsi ce blizzard destiné à couvrir ma présence, n'ai crainte, il me sera aisé de jouer l'homme malade et affaiblit par les années. Je serais vu ainsi inoffensif pour les nomades des steppes.
Même si nous ignorons tout de notre ennemi et des plans du chaos, mieux vaut partir du principe que les yeux des Dieux de la ruine sont partout."


Se rappelant ici les visions et les prophéties dictées par Emilio, il continua :

"Mon objectif n'est pas de préserver les vivants, mais de les prévenir du danger qui guette. Je laisse au peuple du Nord l'opportunité de prendre son destin en main, tout comme je laisserai à d'autres le rôle de les guider dans la guerre à venir. Je n'ai pour ma part qu'un objectif : Tuer celui ou celle qui mènera l'Ost du chaos, et qui donc bénéficie des faveurs des Dieux Sombres.
Je sers Morr... Mais j'ai aussi prêter allégeance à l'Ordre du Givre et donc à toi Sorova, pour payer la dette que l'Empire doit à l'ensemble des enfants du Kislev qui ont péri face aux Dieux Sombres durant les dernières décennies. Je compte tenir parole et respecter les promesses que j'ai su vous faire en échange de votre aide."


Il se leva alors de sa chaise, indiquant ainsi qu'il était prêt à partir, mais précisa encore une chose, avec un sérieux à glacer le sang :

"Oh ! Une dernière chose... Si à un moment donné je devais représenter une menace pour des innocents ou pour toi... N'hésites pas une seule seconde... Tue moi."

Désormais l'ultime voyage de Geralt allait commencer.
► Afficher le texte
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 23 nov. 2020, 18:33, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 108 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

La Sorcière de Givre était drapée dans un lourd manteau bleu pâle muni d’une imposante capuche bordée de fourrure immaculée. Equipée de solides bottes, de chausses doublées et d’un veston rembourré de laine, elle était prêtre pour le départ. Aussi roula-t-elle le parchemin qu’elle était en train de lire lorsque Geralt approcha avant de le glisser dans un étui à sa ceinture, puis elle posa sur le Loup Blanc son regard glacial dont le bleu acier ne laissait transparaître aucune émotion.

- « Ta quête n’est que folie, étranger. » lui dit sans concession Sorova de Kazir, toujours avec sa voix grave et les r roulés de son accent rugueux. « Nul ne peut détruire le Chaos. Nous ne pouvons que résister à sa marée incessante, jusqu’à la fin du monde. Si ton dieu t’envoie au Nord pour y décapiter le serpent, alors c’est qu’il souhaite simplement ta mort. C’est ce que tu iras trouver à Zoïshenk. Tu le sais. Puisses-tu être en paix avec ce destin. » lui souhaita-t-elle d’un air sinistre.

Elle pencha un peu la tête sur le côté pour l’observer, les yeux plissés. Elle était d’une beauté froide et sans pitié. Sa bouche aux lèvres fines se plissait, dubitative, et son regard se faisait curieux comme si elle essayer de percer à jour le templier masqué qui lui faisait face. Elle opina finalement pour elle-même et se redressa en enfilant ses gants de cuir bleu tandis que le corbeau sur l'épaule de Geralt semblait lui aussi observer la jeune femme, méfiant.

- « Tu seras Doroï, mon serviteur. Tu ne parles aucune des langues de ce pays, aussi … abstiens toi simplement de parler. » lui lança-t-elle sans sourire, mais avec un regard aussi moqueur que cruel. Elle replaça une mèche en arrière d’un geste souple et le regarda à nouveau à travers son masque. « Et sois certain d’une chose, mon cher Doroï : je n’hésiterai pas à te tuer s’il le faut. »

Sorova se leva alors et souleva sa vaste capuche pour la reposer sur sa tête, cachant presque ainsi son visage. Elle fit quelques nœuds aux lacets de son col d’un geste souple tout en s’adressant à Geralt.

- « Nous allons sortir par la porte Nord, car c’est là que campent les nomades qui viennent se réfugier à Erengrad pendant la rapotitsa. Tu ne diras rien, et tu me laisseras seule trouver l’équipage qui nous mènera à Zoïshenk. Il faudra payer le prix fort, car rares sont les maîtres d’attelages prêts à sortir en cette saison, mais j’imagine que les commandant de ton morne dieu n’ont pas de prix. Du reste, et car tu es un aimable serviteur, Doroï : tu porteras mes affaires jusqu’à ce que nous ayons trouvé un traîneau. » ajouta-t-elle en désignant la besace et le lourd sac de voyage qui trônaient prêt de sa table. La sorcière était décidément espiègle.

Elle saisit alors son bâton enchanté et fit signe au Loup Blanc de la suivre, se dirigeant vers la sortie de l’auberge sous les regards de tous les clients présents que le respect pour une Sorcière des Glaces et un si sinistre templier étranger forçait au silence.
Scénario terminé, +25 d’xp bonus et tu peux passer à la caisse ! Suite au prochain épisode.

Suite ici
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Répondre

Retourner vers « Tsarat de Kislev »