[Tsvetkova] Cœur de glace I

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Je crispai le moindre de mes muscles lorsqu’Elena tâta ma cheville violacée et mon talon. Je me sentais, de façon exagérée peut-être, comme un animal acculé qui attendait de voir si on allait le remettre en liberté ou s'il allait devoir mordre pour se la réapproprier. Elle se contenta d’apposer une main rassurante sur mon ecchymose, une douce chaleur envahit ma cheville ; il s'agissait sûrement du même sortilège que j’utilisais pour soulager les petites douleurs dont bûcherons, maçons et autres ouvriers de mon village étaient régulièrement affligés.

- Merci. Je ramassais en hâte ma botte que j’enfilais avec des gestes un peu agités. Je le pense... vraiment, murmurai-je en l'étudiant une seconde.

Certaines personnes ont ce qu'on appelle le sang-froid, et c'était le cas d’Elena. Des nerfs durs, des épaules solides, une tête bien attachée : en un mot comme en cent, elle était ce genre de femme qui encaissait avec peu ou prou la même expression. C'était loin d'être mon cas, et j'acidifiais mon émotivité derrière mon humour parfois grinçant.
C'est une inondation de paroles qui s'échappa de sa bouche : j'accueillis un tel débit avec un sourire amusé, qui se mua progressivement en une mine quelque peu dédaigneuse. Le discours qu'elle me tint me mettait mal à l'aise, et j'avais de bonnes raisons pour ne pas me sentir à ma place.

Je ne portais déjà pas Elena dans mon cœur, avec ses manières, sa prestance glaciale et l'hideux sourire carnassier qu'elle arborait fièrement. Mais en cet instant, l'antipathie que je lui vouais prenait un envol fulgurant en direction d'un tout nouveau firmament de mépris et d'aversion venimeuse. J'avais un sérieux problème avec l'autorité et les remontrances : combinez les deux sous mon nez, et je me rendis compte que ma paume me chatouillait de saisir la petite dague que je portais en permanence à ma ceinture. Un masque de frustration amère passa sur mon visage, que je ne parvins pas à réprimer.

Je me détournais pour qu’elle ne puisse pas en voir davantage. Une étincelle de haine menaçait de surgir et je n'en voulais pas. Je refusais de haïr cette femme plus que de raison ; c'était la peur, l'angoisse, la tension qui nourrissaient cette vivace rancœur et je savais pertinemment que les pires décisions prétendues de justice sont celles prises dans le feu de l'action. Et pourtant, pour injustes que fussent ses dires envers moi, ils n'en étaient pas pour autant poignants d'authenticité.

J'étouffais pathétiquement la larme enragée qui menaça de mouiller mes cils. Chaque mot, bien qu'ils ne fussent pas tous entièrement vrais, venait me jeter à la face une réalité que je m’étais voilée. J'aurai pu lui parler de dignité, de la valeur intime de l'âme humaine pour peu que l'âme en question choisisse de devenir valeureuse, et de s'en responsabiliser. J'aurai pu lui dire que ce n'est pas la survie qui importe, mais la façon dont l'on survit. J'aurai pu lui dire que ce qu'elle racontait ne reposait que sur rien d'autres que des principes dénués de pertinence.
J'aurai eu tort. J'aurai menti.

Je lui fis part de mes réflexions, de ma vision des choses, de la façon dont je considérais son apprentissage (car tout ça ressemblait fort à un jeu d'intrigues et de manipulation), des doutes que je nourrissais à la survie d’un jeune goupil privé de sa mère ; du caractère peut-être ironique de ma relation avec Eiya qui n’était pas sans rappeler celle qu’avait Elena à mon égard.


- Comment dire… Je poussais un petit soupir en passant mes bras autour de mes genoux et en me calant dans une posture qui n'était pas très éloignée de la bouderie enfantine. Cela me parait bien plus aisée de trouver un bivouac pour la nuit lorsqu’on est capable d’invoquer des tempêtes et de maintenir le manteau de la Veuve Vénérable pendant des journées entières.

Un constat lâché sur un ton léger, mais lourd d'appréhension.

- Un art dont vous n’avez pas daigné m’apprendre. Votre enseignement se limitant à écrire de mystérieux messages dans la neige. Maintenant, comment dire… répétais-je d’une voix désormais tendue. Et de tendu, il y avait tout mon corps également : comme un ressort comprimé, je me sentais à deux doigts de bondir. A deux doigts de hurler. Ma survie dans l’oblast je la dois bien plus à l’héritage de ma mère sur la connaissance de la raspotitsa plutôt qu’à vos leçons. A quoi bon m’avoir arraché à ma famille pour me laisser survivre seule, si ce n’est pour votre propre caprice égoïste ? Quelques secondes de silence. Je ne connais même pas le but de cette errance ni sa destination.

J'avais donné le fond de ma pensée dans toute sa nudité. Elena ne pouvait guère nier le bon sens de la chose, pas plus qu'elle ne pourrait probablement ignorer l'étincelle d’apaisement que ces paroles avaient à vocation d'allumer.
J'attendais sa réaction, impatiente, faisant sortir Eiya de sa tanière improvisée afin qu’elle se dégourdisse les pattes.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 24 févr. 2020, 10:46, modifié 1 fois.
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Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
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« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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[MJ] Katarin
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par [MJ] Katarin »

Elena ne sembla pas s'offusquer outre mesure des expressions haineuses que Tsvetkova ne parvenait pas à contenir en son for intérieur, pas plus qu'elle ne s'émut le moins du monde de l'humidité qui naissait dans ses yeux en amandes. A moins bien sur, que ce ne soient précisément ces réactions qui alimentaient ce sourire torve dont elle ne se départissait pas.

Après s'être permise un monologue d'une trentaine de secondes - ce qui représentait davantage de mots qu'elle n'en avait prononcé depuis deux jours - elle eut néanmoins la politesse d'écouter la réponse de son apprentie sans jamais l'interrompre. Mais son visage parfait taillé dans le marbre d'une statue restait toujours aussi impénétrable : son sourire suffisant et moqueur restait là, imperturbable, et jamais la moindre émotion humaine ne sembla la traverser tandis que la jeune femme lui faisait part de ses sentiments.

Lorsque Tsvetkova conclut son ressenti, Elena leva son index en avant, comme pour préparer un discours qui viendrait contredire les paroles de la métisse :

- Ta mère t'a trop choyée, trop protégée. Tu t'es aventurée seule dans l'oblast pour poursuivre la lumière d'un feu de camp, alors même que tu n'as pas la force de te défendre : crois-moi, en plein hiver dans les steppes glacées, les chances de faire des rencontres amicales sont minces, et le risque est encore plus grand lorsqu'on possède ton physique.

Sa voix était aussi tranchante que son visage inexpressif : impossible de savoir si elle sous-entendait un compliment envers la beauté naturelle de la jeune femme qui pouvait attirer la convoitise de ceux mal intentionnés, ou un rappel du mépris de la majorité envers son métissage.

- Quant au vodianoy, tu es tombée dans son piège à pieds joints. L'héritage de ta mère ne comprenait apparemment aucune espèce de prudence ou de respect envers les esprits de l'oblast. Elle t'a abandonnée, tout comme ton père, et ta survie face à cet être des profondeurs, tu ne la dois à personne d'autre qu'à toi-même et à ta propre force. Ose raconter à une vedma comment tu as tenu tête à un vodianoy dans son élément, et elle te traitera de menteuse, car personne ne survit à pareille confrontation. Mais toi, tu l'as fait, tu l'as vaincue, seule.

Elle lâcha un long soupir, qui créa un petit nuage de buée devant elle. Derrière la sorcière, totalement imperméable aux enjeux de cette conversation, Eiya s'était accroupie pour faire ses besoins dans la neige, avant de se mettre à gambader truffe au vent, suivant son odorat pour chasser Ursun seul savait quoi dans le lointain.

- Ta mère, ton père, moi... nous sommes friables, mortels. Compter sur nous plutôt que sur ta propre force est une idiotie qui ne pourra que te mener à ta perte. Quand tu étais dans cette eau gelée, sur qui as-tu pu te reposer sinon Ursun, la Veuve, et ta propre pugnacité ? C'est ça, mon enseignement, c'est ça, le but. Ta destination, c'est ta survie. C'est pour ça que je te laisse chasser sans t'aider, pour ça que j'ai choisi de m'arrêter à côté d'un lac que je savais lié à un vodianoy, pour ça que je te fais marcher presque nue dans les steppes gelées, pour ça encore que je te force à subir le blizzard. Et je ne compte pas m'arrêter là : attends-toi à ce que chaque journée à venir annonce un nouveau tourment, une souffrance tant dans ta chair que dans ton esprit, contre lequel l'échec ne pourra que signifier ta mort.

Elena s'approcha alors de nouveau de son apprentie et s'accroupit pour mettre son visage à son niveau. De manière presque malaisante, elle ne laissa qu'une distance d'une dizaine de centimètres entre elles alors qu'elle se mit à parler plus doucement, sur un ton doux qui oscillait entre la confidence et la menace de mort voilée tandis qu'un sourire en coin restait affiché, réminiscence de son rictus carnassier.

- C'est ça, être une sorcière de glace. Manipuler l'énergie de la Veuve Vénérable ne se fait qu'à la force d'une volonté inexpugnable, et d'une confiance en sa force qui soit à toute épreuve. Je t'ai testée, tu as survécu, je vais donc t'apprendre les bases de notre art. Mais je n'ai pas pour ambition de faire de toi une sorcière parmi tant d'autres, oh non. Tu vas devenir la plus puissante de toutes, une élue de la Veuve telle que je serais forcée de me courber devant toi, telle que la tsarine en aura les fesses qui tremblent sur son trône dès que ton nom sera seulement évoqué en sa présence. C'est ça, mon caprice égoïste, petite Kova, et je t'interdis de me le gâcher en mourant, j'espère que je suis bien claire.

Elle se releva et se retourna, s'éloignant de deux pas avant de s'arrêter, pour lâcher quelques dernières phrases sans même regarder Tsvetkova encore assise derrière elle.

- Repose-toi, ce soir c'est moi qui vais chasser et établir le campement. Demain, je t'apprendrais un sortilège pour pouvoir te défendre avec un peu plus de panache que ne le permet ton couteau à beurre. Et ensuite... on ira chercher dans l'oblast des individus sur qui mettre en pratique la théorie. Je sais où trouver un campement de kyazaks non loin : j'espère que prendre des vies humaines ne t'effraie pas, car eux n'hésiteront pas.


Première pause de mi-parcours dans l'aventure, qui te permet d'aller faire quelques achats avec l'xp et l'xpm que tu as engrangé dans le palais Bokha ! Tu es libre de prendre ce que tu veux avec l'XP, par contre tu es obligée de dépenser 6 xpm pour prendre un sort offensif de niveau moyen, au choix entre Lame de givre ou Traits de givre. Note que le premier des deux étant à la relecture un peu faiblard, tu auras une version améliorée du sort : lorsque tu manieras la lame de givre, tu auras un bonus de +2 en PAR et en ATT, à l'image de ce qui se fait du côté de la magie de feu.
Pour ton post, Elena te laisse en plan pour chasser, mais elle reviendra quelques minutes plus tard avec un loup mort dont le corps a des perforations à plusieurs endroits - le temps qu'elle prépare le feu puis fasse cuire la viande tu peux tout à fait discuter davantage avec elle si tu le souhaites : elle a choisi un endroit plein de grands pins, donc trouver du petit bois sera très simple. Eiya quant à elle reviendra avec un petit lemming, qu'elle refusera obstinément de partager :D

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Comment décrire ce que je ressentis en écoutant les propos d’Elena Dazhiavitch Ipatiev ? Je tremblais comme une feuille-morte tandis que maintes pensées informes traversaient mon esprit, même si je leur reconnaissais toutes des allures de « Pourquoi suis-je ici ? ». Je défiais un instant les yeux azur de mon interlocutrice. Franc, sincère et au coloris de la mer, son regard était son meilleur porte-parole, et je lui accordais bien plus de poids qu'à son degré de pouvoir. Si un jour je devais obéir à un de ses ordres au péril de ma précieuse personne, au fond de quelque pétrin où la vie dans l’oblast risquait de nous fourrer, et bien ce serait en vertu de ces iris-là plutôt que d’une quelconque hiérarchie. Mal à l'aise devant son regard si persistant, je resserrais les pans de mon kozhukhi que ma chute dans la neige avait largement désordonnée.

Et puis, il y eu comme... comme lorsque vous réalisez soudain que vous reteniez votre respiration et que vous la reprenez, goulûment, ainsi qu'au sortir d'un séjour forcé sous la surface de l'eau. Je m'aperçus que j'avais une envie irrésistible, irrépressible en réalité, de me confier à Elena : je sentais nettement cette tentation naître quelque part entre mes reins et me pousser à la confidence, de la même façon qu'une main ferme m'y aurait invitée d'une poussée. Je me doutais que la douleur à ma cheville et la fatigue y étaient sûrement pour quelque chose. Mais il n'y avait pas que ça. Depuis que la sorcière, un peu plus de deux semaines auparavant, était venue me trouver dans mon village natal, depuis qu'elle avait posé la main sur mon épaule, elle s'était appropriée une petite part de moi-même. J'étais probablement aux antipodes de l'idéal qu'elle se faisait d'une disciple parfaite : trop vieille, de sang ungol, avec peu de foi et guère davantage de loi.
Malgré tout, j’étais incapable de me livrer. Je me sentais brutalement bien seule, bien solitaire, comme si je portais dans mon cœur le fardeau d’un secret qui me séparait du monde entier. Les mots d’Elena me rappelaient à quel point ma mère me manquait. Ma main épousa l’amulette que je portais autour du cou alors qu’une larme roulait le long de ma joue.

Je me retenais à grand-peine de crier, par dix fois. De crier mon envie d’abdication, et peut-être, d’abandon. La tension qui m'habitait prenait des allures de lame de fond. Oui ma mère me manquait. Terriblement. Les paroles d’Elena à son encontre ressurgirent dans ma tête. Je grinçais des dents à m'en faire mal, alors que je laissais libre cours à tous les imaginaires scénarios de torture au cours desquels je mettrais Elena au supplice.

Je battis des paupières en remarquant que, perdue dans mes pensées, je n’avais même pas remarquée la disparition d’Elena qui venait de s’éclipser pour trouver de quoi nous nourrir. Je poussais un soupir faussement désespéré. Sans trop savoir pourquoi, je lui en voulais de... de quelque chose... que je ne parvenais pas à exprimer. Je le sentais, là, au fond de mon être, comme une grande larme brûlante. Perdue entre admiration et aversion.
Elle faisait voler en éclats mon humour, ma légèreté et mon insouciance. Ce n'était pas une mauvaise chose : j'étais simplement bouleversée, comme il m'arrivait parfois de l'être alors qu'une heure encore auparavant je lâchais bordée après bordée de plaisanteries acides. Mes sautes d'humeur finiraient par me rendre célèbre dans tout le Kislev, songeais-je avec un sourire.

Pourquoi ces réflexions, pourquoi maintenant ? Pourquoi ces pensées me sautaient-elles à la gorge aujourd'hui plutôt qu'hier ? Je commençais à ne plus rien en avoir à cirer, et d'expérience, je savais que ce n'était pas très bon signe lorsque je commençais à me moquer des questions que je me soumettais : soit je n'avais pas le temps d'y répondre et actuellement mieux à faire, soit je n'étais pas dans mon état normal. Or, si d'ordinaire une Kova est capable du meilleur comme du pire, lorsqu'elle ne réfléchit plus, elle est plus souvent capable du pire que d'autre chose. Plus souvent, comme presque toujours, par exemple. Personne ne m’avait jamais parlé comme elle venait de le faire. Ces paroles avaient frappé à la porte de mon cœur parce qu’elles m’avaient paru sincères.

Par ailleurs, plus elle m'expliquait les raisons de ses agissements, et plus je la comprenais ; mais surtout, plus je prenais la mesure de la confiance qu'elle remettait entre mes mains de manière voilée, un peu comme si un quelconque quidam issu de la szlachta de la capitale venait me trouver en pleine rue pour me coller son testament entre les doigts : la dernière chose sensée à faire...
Autant dire que je m'étais déjà sentie plus dans mon univers qu'en cet instant.

Seule, assise dans la neige, je m'en voulus soudainement à mort. J'avais eu une réaction d'un rare crétinisme, à m'enfermer en maudissant tous les Ipatiev de la terre au moment où Elena avait semble-t-il ouvert fugacement son cœur ! J'esquissais une mimique dégoûtée au souvenir de ma jalousie brûlante et des pensées blasées que j'avais eues. Je me promis d'y remédier au plus tôt avec peut-être un soupçon de délicatesse supplémentaire, par-rapport à mon attitude habituelle.

Elena fit son retour bien plus tard, le cadavre d’un loup perforé à plusieurs endroits chargé sur son épaule. En son absence j’avais eu le temps de me recentrer sur ma personne, d’améliorer la guérison de ma cheville grâce à ce que j’arrivais dorénavant à définir comme de la magie
(sort guérison des plaies), et allumer un feu à l’aide de la boite d’amadou trouvée près du lac du vodianoy. Eiya, de son côté, rousiguait les restes d’un lemming qu’elle avait débusquée plus tôt.

- Elena, bon... Déglutition pénible.

Je me sentis tellement ridicule en prononçant ces mots. La colère que j'éprouvais subitement envers moi-même raviva ma résolution, et je fronçais les sourcils.

- Et puis... bon... Ma confiance s'évanouissait à nouveau, baissant les yeux tandis qu’Elena rivait le sien sur moi. Je vois la souffrance dans vos yeux. Je vois la solitude qu'exige l'exemplarité. Je vous vois, tiraillée entre votre devoir, vos responsabilités et vos envies. Je n'aurais pas la prétention de les comprendre. Je ne sais pas si le cœur est le plus important pour une sorcière de la Veuve Vénérable, ni même pour un humain, mais... répétai-je d'une voix déterminée, tapotant ma poitrine de mes doigts minces. …si vous m’acceptez, je vous aiderais à satisfaire vos envies et vos aspirations.

On avait déjà vu des déclarations plus explicites que la mienne, mais dans mon esprit tout était clair : Elena était écartelé entre ambition et transmission, un trouble qu'elle n'avait probablement jamais connu. De ce schisme découlaient bien des blessures dans son comportement. Par mon éducation elle voyait peut-être un moyen de me voir accéder au potentiel qu’elle-même aurait aimé atteindre.

Et d'un seul coup je me levais, saisie de honte envers moi-même. J'allais en direction de l’infinie étendue de l’oblast, afin de passer ma frustration dans une promenade dérisoire ; me ravisant au dernier moment, je pris le parti de me retourner brutalement, comme pour empêcher tout ce que je venais de dire de se propager dans l’inconnu. Je faisais alors face à Elena du haut de ma petite taille, du haut de ma colère, minuscule ouragan qui semblait la mettre au défi de me rejeter comme à celui de m'accepter.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 28 févr. 2020, 13:02, modifié 2 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 6 (xp précédente encaissée sur ta fiche)
« C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte. »
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« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par [MJ] Katarin »

La tentative de Tsvetkova pour soigner sa cheville encore douloureuse malgré la magie d'Elena fut un échec cuisant. Faisant fi de son épuisement physique et mental, elle avait pourtant réussi à contrôler l'énergie magique pour la guider vers sa blessure, mais la douce chaleur accompagnant ce rituel coutumier n'eut aucun effet curatif cette fois-ci. Elle avait déjà pu remarquer les limites de sa volonté par le passé, lorsque les habitants de sa tirsa natale la consultaient pour soigner leurs maux : sa magie se limitait à une guérison superficielle, et c'était davantage par ses connaissances médicinales qu'elle se rendait utile que par les miracles mineurs dont elle était capable.
Comme un écho des leçons d'Elena, la magie l'aidait à se battre contre l'adversité, mais pas à la protéger complètement de toute souffrance. Si la sorcière avait guéri l'entorse, la jeune métisse devrait sans doutes compter avec la douleur quelques moments encore.

Lorsque sa tutrice revint avec un loup chargé sur son épaule, elle offrit un sourire amusé à son apprentie en se rendant compte que malgré ses consignes, elle avait pris la peine de ramasser du bois et d'allumer un feu. Empruntant la corde de Tsvetkova, elle pendit l'animal par les pattes arrières sur un arbre, avant de faire apparaitre dans sa main une fine dague faite de glace pure qui lui servit à trancher sa gorge, vidant son sang dans la neige.

Lorsque la jeune femme prit la parole, Elena haussa un sourcil curieux, attendant patiemment qu'elle arrive à trouver ses mots. Malheureusement, elle ne fit pas plus qu'à l'accoutumée preuve de la moindre empathie à l'égard des sentiments de son apprentie, retrouvant son air suffisant et arrogant tandis qu'elle laissait échapper un soupir moqueur.

- Aide-moi déjà à satisfaire mon appétit, dziewczynka, lui lâcha t-elle en lui tendant sa dague glacée. Je t'ai vue faire avec le renard, c'était brouillon au possible. Tu manques de pratique.

Une fois Tsvetkova devant l'animal suspendu, Elena resta un pas en retrait de son apprentie pour la conseiller, n'hésitant pas à guider sa main lorsque c'était nécessaire. Entre les doigts de la jeune métisse, la lame gelée était particulièrement désagréable à manipuler, le froid mordant sa chair et engourdissant sa précision. Néanmoins, son tranchant était parfait, et chaque taillade ne demandait que peu d'efforts. Sous la surveillance ponctuée de moqueries de la sorcière, Tsvetkova dut inciser la peau de l'animal en veillant à ne pas transpercer jusqu'à la chair, puis le dépecer lentement. Ceci fait, elle écopa également de la pénible charge de vider l'animal, en prenant soin de conserver ses organes génitaux et les entrailles pour servir de futurs appâts à leur prochaine chasse. Les mains couvertes de sang, elle dut conclure son travail en descendant l'animal de son perchoir, pour le débiter un morceaux à faire cuire sur le feu : pour cette dernière tâche moins technique et plus rébarbative, Elena mit elle aussi les mains à la pâte, invoquant une seconde lame, n'hésitant pas à se salir à son tour.

Les deux femmes mangèrent sans se parler, mais leur précédente discussion semblait pourtant avoir quelque peu adouci l'humeur habituellement glaciale d'Elena. Sans que la fille de Viktoria Aznabaev puisse vraiment l'expliquer, et quand bien même gardait-elle cette arrogance à toute épreuve dans chacun de ses gestes et chacune de ses expressions, Elena semblait désormais moins indifférente à la présence même de son apprentie. Elle s'était moquée de chaque geste hasardeux de Tsvetkova pendant qu'elle préparait leur gibier, mais cela n'enlevait rien à sa volonté de transmettre quelque chose à son apprentie, de partager un moment permettant à la jeune femme d'améliorer ses compétences de survie.

Alors qu'elles allaient se coucher, la neige se mit à tomber à nouveau à gros flocons. Poussant un soupir exaspéré, Elena agita la main distraitement devant elle, et une seconde plus tard surgissait une énorme plaque de glace longue d'une dizaine de mètres, qui s'éleva dans les airs pour mieux se courber au-dessus d'elles, formant une arche protectrice les mettant à l'abri des intempéries.

S'asseyant à nouveau en position de méditation, elle glissa un dernier sourire arrogant à sa disciple avant de fermer les yeux et de s'immobiliser parfaitement pour la nuit.



***


Le lendemain fut infernal pour la jeune Tsvetkova. Comme Elena l'avait promis, nulle longue marche à travers l'oblast ne fut au programme, seulement un interminable et pénible apprentissage de la manipulation de la magie.

Il lui fallut deviner comment ressentir les flux telluriques dans le sol, évaluer le flux et reflux de l'énergie gelée qui parcourait la terre sous elles.
Puis il fut nécessaire qu'elle apprenne à l'extraire convenablement, et surtout, de façon maitrisée : elle devait en aspirer la quantité voulue, ni trop fort ni trop lentement : comme Elena l'affirmait, si la magie de glace était composée d'un immense réseaux de rivières souterraines, elle se devait de devenir un prolongement de ces flux. Il ne s'agissait pas de piocher dans la source, mais de permettre au courant d'emprunter un nouveau chemin dont elle était la guide : mieux valait éviter de trop dévier le courant, sous peine de finir noyée par la puissance de ses flots.
Enfin, elle dut assimiler la manière d'utiliser l'énergie ainsi déviée. Son corps était un vaisseau pour cette force surpuissante, et surtout, un filtre à même de transformer la magie brute pour lui donner la forme qu'elle désirait. Le courant entrait en elle, et son esprit devait le modeler pour qu'elle puisse la libérer sous la forme voulue. L'exercice imposé par Elena était de créer la forme la plus primitive de leur art : des traits de glace, de simples formes longilignes à même de devenir des projectiles capables d'être projetées sur des cibles distantes.

Tsvetkova échoua systématiquement dans chacune de ces étapes. Incapable de voir les flux comme Elena le souhaitait, elle ne déviait que des morceaux lacunaires d'énergie, incapable de prévoir la puissance qu'elle aspirait avant que cette dernière n'entre en elle. Plusieurs fois, elle s'écroula au sol, hurlant de douleur tandis que du gel liquide semblait la bruler de l'intérieur. Elena ne montra aucune forme de pitié, lui imposant sèchement de se relever et de recommencer encore et encore, malgré la douleur et les larmes.
Quant aux rares fois où, par chance, elle arrivait à extraire la quantité d'énergie adéquate, elle se montra totalement inapte à modeler la magie telle qu'elle le désirait. Les traits de glace qu'elle créait étaient si fragiles qu'ils s'effritaient sur eux-mêmes dès leur apparition, se cassant en morceaux et tombant au sol avant même qu'elle ne puisse songer à les déplacer par la pensée.

- J'aurais du m'en douter, finit par conclure Elena d'une voix plus agaçante que jamais après des heures et des heures de souffrance vaine. Tu n'es pas faite pour notre art. Tu n'es qu'un déchet, un rebut.

Elle darda ses deux yeux bleus-blancs droits dans les pupilles de la jeune femme épuisée. Elle avait encore et toujours ce sourire cruel, qui n'accompagnait que trop bien le mépris glacial de sa voix dénuée de toute gentillesse.

- Je ne sais pas ce que j'ai cru pouvoir faire de toi, mais il est évident que je me suis trompée. Tu es trop vieille, ton esprit est trop clos pour pouvoir accueillir de nouveaux concepts, tu es trop entêtée et fière de tes pitoyables acquis pour pouvoir apprendre quelque chose de nouveau. Rien d'étonnant avec le sang impur de ta mère dans tes veines à bien y réfléchir : ce n'est pas pour rien que la Veuve vénérable s'est révélée à notre peuple et pas au sien alors que ces terres vous appartenaient. Mais de vulgaires barbares ne pouvaient être que trop étroits d'esprit pour notre art, et que tu aies acquis quelques-unes de nos capacités n'est qu'un caprice de la lignée de ton père. Si seulement il avait choisi une compagne un peu plus digne, sans doutes aurais-tu été promise à un meilleur avenir... quel gâchis.

Elle fit mine de se retourner, mais se ravisa aussitôt pour lever un mur de glace devant elle en une fraction de seconde. Juste assez rapidement pour se protéger des deux traits de givre qui la ciblaient, et qui venaient de s'enfoncer de plusieurs centimètres dans le mur. Les impacts firent craqueler la paroi qui finit par céder, la glace s'écroulant en morceaux, dévoilant une sorcière de glace en train de rire aux éclats.

- Je le savais ! Je le savais !

Époussetant ses vêtements, elle se rapprocha de son apprentie. La cruauté de son sourire avait changé pour afficher de la fierté, bien qu'à nouveau il était difficile de déterminer si elle se félicitait de la réussite de son apprentie ou bien de son stratagème. Quoiqu'il en soit, sa voix était devenue extatique d'enthousiasme.

- Je ne t'ai pas menti sur ton âge : ton esprit n'est plus aussi malléable que celui d'un enfant, il t'es difficile de penser différemment, de repenser le monde d'une autre manière que tel que tu le conçois déjà. Mais tu savais déjà manipuler la magie, sans que personne ne t'apprenne rien, par pur instinct ! Tu faisais refroidir la température de l'air quand tu étais agacée, tu soignais autrui lorsque tu désirais sincèrement les aider, tu invoquais un sort de protection quand le froid devenait trop douloureux à supporter, tu pouvais sceller la mâchoire d'un animal furieux lorsque tu te sentais en danger, ou même renforcer l'impact d'un de tes coups de poing pour te débarrasser d'un esprit maléfique. Tu manipules la magie inconsciemment, je me suis trompée en pensant qu'il fallait t'éduquer pour que tu la contrôles de la même manière que moi. Ton don est différent, sans doutes à cause de l'héritage de ta mère. Pour un sort d'attaque, il ne fallait donc pas que tu te concentres sur la manière de manipuler la magie, mais sur l'objectif que tu en avais ! Tu désirais me blesser, me faire du mal, me punir pour mes paroles, et tu en as appelé à la force la plus puissante que tu possèdes pour se faire !

Son sourire s'agrandit encore, dévoilant des canines de prédatrice.

- Alors vas-y, svolich ! Déteste-moi, et imagine-toi ces épieux gelés me transpercer de toutes parts !

Force fut de constater qu'Elena avait raison. Là où seuls les échecs s'étaient succédés des heures durant, il ne lui fallut cette fois-ci qu'une poignée de tentatives (et quelques nouvelles invectives de sa tutrice) pour réussir à créer deux traits de glaces, qu'elle projeta vers sa cible d'une simple pensée. Une heure durant, Elena épuisa totalement son apprentie jusqu'à ce qu'elle s'écroule au sol de fatigue, les deux mains si froides qu'elle n'arrivait même plus à en bouger les doigts, le corps si endolori qu'elle avait la sensation qu'elle pourrait s'endormir sur la neige dans l'instant.
Faisant preuve d'une douceur inhabituelle, Elena vint la secourir, l'aidant à se relever pour prendre appui sur elle, afin de la déposer près du feu de camp où elle pourrait se réchauffer.

- Tu vas devoir travailler dur. Pas sur ta conscience de la magie, son absorption ou sa manipulation, mais sur le contrôle de tes émotions. Tu dois pouvoir invoquer ce sortilège même contre quelqu'un pour qui tu n'éprouves nulle colère. Sinon ta magie restera l'esclave de ton cœur, et je ne parle pas des catastrophes que pourraient provoquer une perte de contrôle de ta part lorsque tu auras acquis davantage de puissance.

Tsvetkova n'eut sans doutes pas l'occasion de répondre à cela, tant la fatigue de pareille journée la fit rapidement sombrer dans le sommeil.


***


Lorsqu'elle s'éveilla, elle eut la surprise d'apercevoir un spectacle des plus singuliers : un magnifique faucon entièrement composé de glace était agrippé au bras tendu d'Elena, huissant à tout rompre : c'étaient ses cris stridents qui l'avaient sortie de sa torpeur. Avant même qu'elle ne puisse demander ce qu'il se passait à sa tutrice, l'oiseau se mit à fondre pour disparaitre en quelques secondes, tandis qu'Elena jetait sa gourde de koumiss à son apprentie.

- On se lève, Kova. La chance est avec nous : il n'a pas neigé cette nuit, ce qui a permis aux faucons de repérer des empruntes à quelques heures d'ici. Pas de maraudeurs malheureusement mais... non, je vais te laisser la surprise. Prépare-toi en vitesse, je ne voudrais pas qu'un krug nous dérobe nos proies !

Le sourire d'Elena ne disait rien qui vaille... et les peurs de Tsvetkova ne purent que se confirmer après six longues heures de marche dans l'oblast. Dans le ciel, le soleil était à son zénith, offrant un éclairage idéal sur les traces que la sorcière souhaitait poursuivre : des empruntes colossales appartenant à des bipèdes, possédant six orteils apparemment terminés par des griffes. Il y avait trois individus possédant ces caractéristiques : deux petits, dont les pieds étaient de taille presque humaine même si bien trop larges, et un dernier bien plus démesuré, donc chaque pas s'était enfoncé très profondément dans la neige pour laisser des marques d'environ soixante-dix centimètres de long.

Ce sont ces dernières qui mirent définitivement la puce à l'oreille de Tsvetkova : ce qu'Elena les faisait traquer, c'était manifestement un troll accompagné de ses deux petits !

Dans sa besace, reniflant sans doutes l'odeur résiduelle de ces créatures, Eiya se mit à gémir de terreur, s'agitant de toutes parts pour tenter de sortir du sac et s'enfuir à toutes pattes.



Jet de charisme de Kova : 19. Et beh :D
Jet d'intelligence et magie pour apprendre le sort : 16 et 19.
Jet de charisme d'Elena pour "motiver" Kova : 1. Bon bon bon :D
Deux nuits de sommeil = deux jets d'END pour récupérer de la blessure à la cheville : 1 et 7 - totalement remise !
Jet de survie pour déterminer la nature de l'emprunte : 9, réussi tout juste.

==> Tu sais ce que sont ces bestioles. Des abominations mesurant plus de quatre mètres, dont le souffle glacial peut congeler leurs victimes en quelques secondes, avant que ces dernières ne se fassent dévorer comme des glaçons croquant sous la dent. Ils régénèrent leurs blessures incroyablement rapidement, à l'exception de celles produites avec des flammes. Pour finir, ils sont complètement crétins, et capables d'oublier leur ennemi en plein combat pour peu que quelque chose vienne les distraire (une odeur immonde, la vision d'un cadavre à dévorer, un bruit soudain, etc). Ils sont particulièrement craints, et la plupart du temps on fait appel à un krug d'archers montés pour les abattre...

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par Tsvetkova Aznabaev »

"C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte."

J'avais beau me servir des mots de ma mère comme un mantra, les forcer à résonner dans ma tête, je n'arrivais pas à m'imprégner de leur sagesse. Lorsqu’Elena avait prononcé ces terribles mots, mon sang était remonté d'un seul coup à mes tempes, mon cœur avait fait un bond lorsque le poignard ardent de la déception l'avait frappé. J'en avais été sans souffle, transie, et presque horrifiée. Et la colère, la colère qui bouillonnait dans mon ventre, qui venait crisper mes mâchoires, plisser mon front, rendre orageux mon regard. Il y a des valeurs qu'on estime sacrées, pas parce qu'on les réfléchit et qu'on chercher à les valoriser par rapports à d'autres, mais parce qu'elles s'attachent à des sentiments forts et que ce sont ces sentiments qui nous aident à vivre. Cette femme avait gifler de plein fouet ces sentiments-là que j'avais, les avait foulés des pieds. Je ne pouvais le tolérer. Hier, lors de cette longue journée d’apprentissage, il s'agissait d'une faute, et extrêmement grave qui plus est. Il n'y avait pas lieu de réparer l'injustice qu'on avait pu causer, mais bien de sanctionner son auteur. Je ne pouvais pas hélas prétendre que telle était le véritable moteur de ma démarche lorsque j’avais levé farouchement mes paumes dans la direction de ma tutrice avant d’invoquer la Veuve Vénérable ; cette belle morale, ces préceptes réfléchis, étaient noyés par la rancœur et la rage muette à laquelle la douleur de l'infamie avait donné naissance.

Une partie de moi réclamait un meurtre pour compenser l'outrage, pour effacer l’affront. J'avais tout fait pour elle, et voilà qu’elle persistait dans son vice, allant plus loin encore sur le chemin facile de l'égoïsme dangereux. Il n'y avait aucune gloire, ni aucune bonté à l’action que j’avais réalisé, et pourtant elle était nécessaire. Car telle était l'âme humaine, qu'elle pouvait faire beaucoup de laideur à partir de bien peu de choses. Mon regard se posa sur mes mains encore meurtries par cet apprentissage.

A peine les souvenirs de la veille s’estompaient qu'une saleté de pierre esquiva mon talon, et je me retrouvais à prendre appui sur un tapis de neiges : inutile de préciser qu'il existe de plus fameuses idées que celle-ci, et je manquais de peu de m’étaler de tout mon long. Si j'estimais être plutôt douée quant au fait de faire tourner les gens en bourrique, ces satanées pierres dissimulées sous la neige pouvaient en dire autant à mon égard. Et vas-y que je roule sous ton pied, que je te heurte la cheville ou que je me dérobe sous ta main.
J'allais finir par en devenir une, à force d'emprunter des sentiers de chèvre comme celui que nous arpentions péniblement.

J'inspirais profondément, me remémorant les traits de ma mère. Je regrettais d'avoir à assumer cette épreuve sans elle. La pensée était éphémère, et ne durerait pas ; mais c'est dans la difficulté que l'on se prend à regarder en arrière, sur nos actes, et que l'on se met à imaginer les autres chemins que l'on aurait pu emprunter. Après tout, l'abandon, le renoncement, étaient des tentations qui se légitimaient dans leur fin. Il est mal de baisser les bras, vous dira-t-on. Probablement. Mais une fois l'arme jetée, tout devient plus facile et plus simple. Et vous vous dites alors, si seulement je l'avais déposée avant ! Que n'ai-je été aveugle de ne pas le faire plus tôt !

C'est tout ce qui peut différencier la vie de la mort...

Mais ce qui me tourmentait vraiment en cet instant présent se situait ailleurs. Du fait de sa manipulation, Elena venait de rouvrir les lèvres d'une plaie interrogatrice qui me tenaillait parfois depuis ma plus tendre enfance. J'avais réalisé que ce dont elle parlait, ce fameux métissage, me poursuivrait indéfiniment. Je l'avais toujours accepté, et cela faisait ma force. Mais j'étais en train de me demander si cette force-là n'était pas une sorte de malédiction, d'amputation. Elena avait juste eu à appuyer sur ce sujet sensible, qu’elle avait obtenu la réaction qu’elle attendait de moi. Pour les miens, pour mes aînés qui souffraient de l'indifférence et de la misère qui s'abattait lentement sur eux, je devais gagner l'estime des puissants. Et j'entendais bien me montrer digne de cette malédiction que je portais en moi.
Mes pensées se tournèrent vers mon père. Pensait-il à moi ? Certainement. Mais me voyait-il avec une certaine pitié, comme forcée d’épouser cette nouvelle vie seulement pour son propre bien ? Je haussais imperceptiblement les épaules sous mon lourd kozhukhi qui les recouvrait. C’était donc sûrement ça la grande dignité des gospodars dont parlait Elena : abandonner sa seule fille pour sa rémission. Son soutien ou son attachement ne m'importait plus vraiment. Jamais une ungole aurait accepté un si terrible accord.

Je battis des paupières. En y réfléchissant, je ne comprenais pas ce qui avait bien pu me pousser à cette réflexion.

Comme à chaque longue marche à travers l’oblast, notre duo brillait par son mutisme et la totale absence de plaisanterie. Aussi pouvais-je deviner sans la voir que je tirais une tête affreuse, et rien ne pouvait masquer les cernes violacées qui soulignaient mes yeux limpides. Si j'avais un peu de mal à suivre l'allure imposée par Elena, je me forçais à rester à ses côtés. Sa présence, après la démonstration magique de la veille, m’était rassurante, et pour rien au monde je n’aurais laissé quelques mètres entre elle et moi. D’après les empreintes laissées dans la neige, nous étions sur la piste d’une famille de trolls.
Des histoires circulaient sur ces monstres qui rôdaient dans l’oblast et plus petite j'avais eu la mauvaise idée de poser des questions à leur sujet : on me parla de ces abominations qui marchaient debout, ayant faim de la chair des enfants ; on me parla d'hommes qui le furent jadis et qui n'étaient plus désormais que des bêtes, des parodies d'êtres humains, déformés par on ne savait quel maléfice et crachant du givre. J'avais du mal à accorder foi aux racontars, mais une jeune fille telle que moi accorde toujours un soupçon, sinon de vérité au moins de méfiance, à ce qu'on pourrait prendre pour un sordide conte destiné à effrayer les enfants. Je savais que de véritables horreurs existaient, qu'on ne saurait comprendre et encore moins accepter. Mieux valait ne pas se laisser surprendre...

Du coup, je me refermais sur moi et ne desserrait plus les lèvres, sinon pour grogner une réponse lorsque c'était absolument nécessaire. Ma main se posa sur ma besace comme pour apaiser Eiya qui s'y était réfugiée. Instinctivement j’invoquai le manteau de la Veuve Vénérable, si les racontars étaient vrais autant ne pas finir en glaçon destiné à terminer dans la panse d’un troll. Dans quelle galère m’entrainait encore Elena…
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 12 mars 2020, 17:04, modifié 1 fois.
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« C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte. »
Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Foi | Mag 11 | NA 1 | PV 65/65

« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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[MJ] Katarin
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par [MJ] Katarin »

La traque fut plus longue que prévue : les trolls étaient bien davantage à l'aise pour progresser dans l'épaisse poudreuse recouvrant la steppes que les deux humaines, et les empreintes seules ne permettaient pas d'estimer une quelconque temporalité de leur passage. Tsvetkova endurant ce nouveau périple en silence, Elena ne prit jamais la peine de l'informer de quoi que ce soit : comme à son habitude, elle avançait à l'avant de leur duo, imposant un rythme de marche que son apprentie était bien obligée de suivre, sans quoi elle serait assurément laissée pour compte sans le moindre scrupule.

Au plus fort de l'hiver, les journées raccourcissaient de plus en plus : en cette période, Dazh avait entrepris sa longue chevauchée à travers le monde pour poursuivre sa bien-aimée, laissant l'humanité survivre avec un astre solaire affaibli. Alors même qu'elles n'avaient marché que six heures, déjà la lumière du soleil s'éteignait à l'horizon, laissant les deux femmes progresser sous la seule lueur des étoiles et des lunes. Dans un ciel sans nuage, les deux kislévites pouvaient admirer ces dernières qui trônaient au-dessus d'elles : Mannslieb était en forme de croissant, tandis que sa petite jumelle verte semblait pleine. Le visage sévère de l'Anachorète incitait Tsvetkova à la prudence, la Grande Croix annonçait les révélations à venir, tandis que l’Étoile du Sorcier accompagnant Morrslieb brillait au firmament, rappelant à chacun la nécessité d'être courageux et résolu face à l'adversité.

Peu à peu, le paysage changeait légèrement pour la première fois depuis leur départ : ça et là apparaissaient de petites collines venaient apporter un peu de relief à un paysage qui était resté désespérément plat des jours durant. Les trolls ne les contournaient jamais : ils se contentaient de progresser toujours tout droit, dussent-ils gravir une colline pour la redescendre ensuite. C'est alors qu'elles comptaient gravir une colline un peu plus haute que les précédentes qu'Elena s’arrêta soudainement, levant un bras pour intimer à Tsvetkova de s'arrêter à ses côtés. Ce n'est que grâce à elle que la jeune femme put remarquer les détails permettant d'identifier le groupe de trolls devant eux, la fatigue ayant amoindri sa vigilance : en effet, par delà le souffle du vent l'on pouvait percevoir le bruit lointain de ronflements, et en observant bien le sommet de la colline, on pouvait comprendre que l'étrange bosse à son sommet était en fait la forme non pas d'un relief rocailleux étrange, mais de l'amas des corps de trolls, affalés les uns sur les autres pour dormir. De leur dos dépassait de grosses écailles grises qui, avec la distance, pouvaient aisément être pris pour un simple amas de cailloux.

- Très bien petite Kova, chuchota Elena. Tu as la nuit devant toi pour réfléchir à ton plan d'attaque désormais : pour ma part je séparerais leur groupe afin que tu n'aies pour adversaire qu'un seul troll et pas plusieurs : mais mon rôle s'arrêtera là. Je te déconseille de prendre cette créature à la légère néanmoins : même les enfants sont capables de t'arracher un membre en tirant dessus assez fort.

Elle laissa s'installer un silence de quelques secondes afin que son apprentie assimile bien ses propos, avant de conclure :

- Peu importe la méthode, utilise la force, la ruse, ou la magie : seul le résultat m'importe : je veux que tu le tues. J'espère avoir été claire : pas d'adoption cette fois-ci. Préviens-moi quand tu voudras lancer les hostilités.




Puisqu'il vous faut deux heures pour retrouver les trolls et que, auparavant, le manteau ne dure qu'une heure mais ne sert à rien vu que la météo est clémente, je considère qu'un seul jet de dé, au moment où ils apparaissent devant votre duo :
Jet de MAG pour incanter le manteau de la Veuve Vénérable : 4, réussi. +1xpm.
Jet de perception d'Elena et Kova: 12 et 12, raté pour Kova, réussi pour Elena. Sans Elena, Tsvetkova se serait ruée sur les trolls :D

Puisque tu as réussi ton jet de connaissance sur les trolls de glace dans le post précédent, tu sais tout ce que la BI en dit, et peut me poser des questions par MP si besoin.

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Une incrédulité choquée aux relents de peur se fraya peu à peu un passage dans la froide résolution que j'avais décidé d'adopter. Les mots d’Elena étaient comme des coups de bélier sur mon sang-froid alors que mon regard ne pouvait se détourner du spectacle que m’offraient les trolls assoupis. Le siège de mon calme s'effritait sans que je ne pusse en retenir les morceaux. Je n’avais aucune méthode pour en vaincre un, strictement aucune. J'avais pensé que ces histoires étaient des fables racontaient par les kyazaks, prêts à n’importe quel racontar pour se faire mousser. Mais les ronflements qui provenaient de la colline me ramenaient à une terrible réalité. Après qu’Elena eût fini de parler, je me repliais dans un silence morose, me remémorant ces paroles pour y chercher la moindre faille, la moindre petite branche à laquelle je pouvais me raccrocher qui ne fut pas pourrie par l'accablement ou le désespoir.
Avec un rictus désabusé, je jetais un œil lucide sur ma condition. Guère brillante.

Un farouche élan de haine se mêla à ma commisération imbécile. J'étais tout autant terrifiée qu’Eiya, qui tremblait et gémissait à mes côtés. A ce stade, seul le partage affectif de la camaraderie lui apporterait le réconfort qu’elle méritait. On se résout mieux au malheur lorsqu'il est réparti, et une peine n'est jamais plus facile à accepter que lorsqu'on nous prend la main pour la supporter.


- Tant que je serai là, tu n'auras pas à avoir peur, affirmai-je sans croire à ce qu'elle comprenne mes mots.

J'avais essayé de donner un ton léger à mes paroles. Mais malgré toute ma bonne volonté, ma voix avait gardé ces fêlures que creusait l'inquiétude. Mon assurance était bien pâle, bien fragile. Elle n'en était que plus humaine.


- Viens par-là, lançai-je au renardeau.

Une pointe enjouée se jaillit de mes lèvres. Timide, relative. Guère loin du pitoyable. Mais elle était là tout de même. Alors que le goupil gardait une distance avec moi je levais le nez en l'air, comme contemplant un ciel où les deux lunes brillaient au firmament.


- Eiya, ce n'est que moi, soufflai-je.

Un authentique rire menaça de s'échapper de ma bouche alors que le petit renard ne daignait avancer et se contentait de grogner dans ma direction. Ce rire aurait probablement été faible et nerveux, mais tous purent le sentir.


- Je vois. L’étiquette du bachór te convient apparemment.

Un sourire enfantin perla à mes lèvres. Il était bien innocent, bien ridicule en d'autres circonstances. Mais ici, au cœur du désespoir et de l'accablement, c'était une perle précieuse de ce que nous autres humains avons de plus cher. Foutu bachór.
Je me levais à moitié, le dos courbé et les jambes vacillantes, luttant contre le tournis que cette soudaine montée de stress avait créée en moi. D'une démarche chancelante j'allais jusqu'à Elena, auprès de laquelle je m'assis.
Les larmes me vinrent aux yeux. Elles n'étaient pas pour moi, mais bien pour tout ce que j’avais laissé derrière moi. Elena ne réagit même pas. Elle restait là, aussi éloignée de moi comme si elle n'avait jamais été à mes côtés.


- Dis donc, vous m'avez l'air de bien savoir faire les choses, ça se voit sur votre visage. Vous ne pourriez pas expliquer à un novice comme moi les ruses pour sortir vivante d’une rencontre avec des trolls... badinai-je innocemment en réprimant un bâillement. Un immense sourire plus tard et ma main essuyant une larme qui roulait sur ma joue, je rajoutai : De la part d’une druzhina envers une svolich.
[MJ] Katarin a écrit :
22 mars 2020, 12:53
Si Elena ne sembla guère gouter les premières flatteries de la jeune Tsvetkova, elle ne réussit pas à réprimer un sourire amusé sincère lorsque son apprentie se qualifia elle-même de svolich.

- Je suppose que je pourrais te donner quelques conseils, oui...

Un silence qui sembla durer une éternité, comme pour maintenir le suspense : Elena savait sa jeune apprentie suspendue à ses lèvres, et prenait un malin plaisir à la faire patienter.

- Les traits de givre ne le tueront pas facilement, à cause de sa régénération. Tu n'as que donc que deux solutions : la première c'est de lancer ce sortilège encore et encore, pour le blesser plus vite qu'il n'arrive à se soigner. Ce choix est le plus difficile : il réunit deux conditions : rester à distance de sécurité suffisante, et surtout, ne pas échouer à incanter une seule fois, car cela offrirait à ton ennemi de précieuses secondes pour regénérer ses blessures. La seconde, c'est de réussir à le brûler avant de lancer tes sorts : leur corps a énormément de difficulté à soigner la chair calcinée, et cela mobilise toute leur capacité de régénération... qui n'arrive plus à s'occuper des blessures suivantes.

Elle haussa les épaules, prenant un air légèrement insouciant.

- Résumons pour la petite svolich : pour avoir toutes les chances de ton côté, tu as besoin de mettre le feu à ton ennemi, et de le maintenir à bonne distance de toi. Comme ressources, tu as tes possessions, ce que l'oblast peut t'offrir, et surtout, du temps. Comme atout, tu sais pouvoir utiliser la stupidité de tes adversaires pour les berner facilement.

Elle conclut d'un hochement de tête.

- A toi de jouer.
Je réprimais un soupir en sentant la détermination me revenir.

- Ne forcez pas trop sur les conseils, vous risqueriez d’y prendre goûts.

Cette réflexion amena un rire mal réprimé à ma poitrine, et je tressautais nerveusement en le contenant, les bras croisés. Ce n'était pas le moment d'éclater devant Elena, l'humeur ne s'y prêtait pas franchement.
Fini de rire. Mes yeux reprirent un sérieux qui ne leur était pas coutumier tandis que des rouages grinçaient au fond de ma tête.

Et d'un seul coup je me levais, laissant Elena à sa méditation habituelle. A pas mesurés, et avec désormais davantage d'assurance, j'allais observer les trolls en grimpant une colline avoisinante, ignorant aussi bien l'indifférence d’Eiya, que ses crocs qui venaient se planter dans mes bottes. Les recommandations d’Elena étaient certes basiques, mais clairement pas dénuées de sens. L'instinct de survie grondait en moi comme un animal acculé. Je gagnais l’arbre qui trônait au centre de la petite éminence et pris la peine de bien choisir une branche qui ferait office de torche. Un air appliqué et soucieux plaqué sur les traits, j'œuvrais avec l'habileté que procure une action familière usant du tissu d’une de mes couvertures et de quelques longueurs de ma corde pour créer un embout bien inflammable.

Avec un très mince sourire de satisfaction, je levais l'objet à hauteur de mon visage, en examinant sa praticité. Parfaitement fonctionnelle. Je me tournais vers mon petit compagnon qui me regardait tantôt avec défiance, tantôt avec morosité. J'essayais de lui dédier un visage rassurant, mais je doutais de lui être très sympathique à ce moment-là.
Je me rassis en tailleur soupesant pensivement la torche. Plusieurs choix s'offraient à moi, avec leurs avantages et inconvénients. Je pouvais tenter d’isoler un troll en jetant les entrailles de loup pour profiter à mon avantage de son légendaire appétit. Une fois dos à moi, je n’aurais plus qu’à lui lancer ma gourde remplie de kvas qui irait se briser sur ses grosses écailles l’aspergeant au passage d’alcool et le rendant hautement ignifiable. Aidée par la nuit qui laisserait doucement sa place à l’astre solaire, je n’aurais plus qu’à lui projeter ma torche avant de lancer mon sortilège encore et encore jusqu’à que ma proie s’effondre. C'était peu probable que le plan se déroule aussi facilement, mais je n’avais pas d’autres choix.
Je fermais les yeux, laissant vagabonder mes pensées loin d'ici, très loin de cette situation préoccupante.

Une fois le jour sur le point de se lever, je me plantais devant Elena ma torche allumée dans une main, les abats dans l’autre.


- Je suis prête !

Jet de dressage du renardeau : 19, échec.
Jet de CHA auprès d'Elena : 2, réussite
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 03 avr. 2020, 10:18, modifié 2 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 18
« C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte. »
Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
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« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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[MJ] Katarin
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par [MJ] Katarin »

Elena jaugea son apprentie de haut en bas, s'attardant sur ce qu'elle tenait dans ses mains, avant de lui répondre avec cet éternel air moqueur :

- Si tu le dis. Laisse moi quelques minutes.

Et ce disant, la sorcière se mit nonchalamment en route, s'éloignant de Tsvetkova, longeant le pied de la colline pour contourner les trolls. La jeune femme perdit sa tutrice de vue, et ne put qu'attendre dans le silence, observant à plusieurs dizaines de mètres d'elles les trolls assoupis, tandis qu'Eyia traquait quelque proie invisible sous la neige. Ce n'est qu'après une poignée de minutes à rester immobile que le calme fut rompu en un éclair : ou plutôt, en une volée de traits de glace. Désormais sur l'autre versant de la colline, Elena avait réveillé les trolls avec le sortilège même qu'elle avait appris à la métisse, et désormais ces derniers se relevaient en grognant de douleur.

L'occasion pour Tsvetkova d'observer pendant quelques secondes les trois colosses, bien visibles sous la lumière verdâtre de Morrslieb. Des créatures gigantesques, à l'apparence simiesque, et au corps recouvert d'énormes écailles grises, parcourues par un réseau bleuâtre qui palpitait d'une énergie glaciale. Le plus grand des trois faisait facilement quatre mètres de haut et tenait dans ses bras disproportionnés une gigantesque massue faite de glace pure, tandis que ses deux compagnons plus petits avoisinaient plutôt les trois mètres et ne semblaient pas armés - sinon des griffes pointues terminant leurs six doigts.

Quoiqu'il en soit, tous trois levés, ils se mirent à regarder partout autour d'eux en grognant, leurs beuglements résonnant dans l'oblast infini, et faisant piailler de terreur Eyia qui fila se cacher derrière un arbre. Une gigantesque paroi de glace apparut pour perturber leurs recherches : un mur d'une dizaine de mètres de hauteur et de plus de vingt mètres de large qui avait émergé du sol pour séparer leur groupe en deux, ne laissant face à Tsvetkova qu'un seul troll : l'un des petits. Au moins Elena n'avait-elle pas eu la sournoiserie de la forcer à affronter le plus grand spécimen.

Désorienté, le troll restant se mit à frapper sur la paroi de ses grosses pognes, avec encore plus de véhémence lorsqu'il entendit les atroces beuglements de douleur qui survinrent de l'autre côté du mur. Tsvetkova n'eut même pas besoin d'utiliser ses entrailles de loup pour le distraire : son adversaire lui tournait le dos, et restait bien immobile devant elle à frapper encore et encore le mur de glace qui résistait à ses impacts malgré les quelques fissures qui apparaissaient ça et là. Sur une cible aussi facile, elle n'eut aucun mal à accomplir son plan : la gourde de kvas percuta le monstre en l'arrosant copieusement d'alcool, rapidement suivie par la torche artisanale de la jeune femme qui embrasa le troll tout entier qui mugit d'horreur tandis qu'il brulait sur place.

Se retournant d'un coup, il chercha dans la nuit où pouvait être l'ennemi qui lui infligeait pareils tourments. Grondant si fort que toute la colline sembla frémir sous les pieds de Kova, cette dernière tenta d'accomplir la dernière partie de son plan : arroser son adversaire de traits de glace jusqu'à sa mort.

Malheureusement, cette dernière partie ne se déroula pas comme prévu. Etait-ce à cause du stress, du manque d'expérience, de la peur, de la mauvaise gestion de ses émotions, ou juste de la malchance ? Toujours était-il que Tsvetkova perdit le contrôle de l'énergie de la Veuve Vénérable. Lors de sa première incantation, un pitoyable trait de givre se forma au-dessus de sa tête avant de s'effondrer sur lui-même et de tomber piteusement au sol. Devant elle, le troll l'avait repéré, et hurlait de colère alors qu'il se mettait à charger dans sa direction.
Lors de sa seconde tentative, la magie aspirée échappa à tout contrôle, et au lieu de quitter son corps pour modeler un épieu gelé, il se répandit à travers ses veines pour la congeler de l'intérieur. Le liquide gelé la brula de froid, et elle put sentir cette puissance invasive se répandre à travers tout son corps, agressant ses muscles et ses os pour la détruire de l'intérieur. La magie était une puissance brute, destructrice, et enfermée dans le corps de la jeune femme qui avait perdu le contrôle, cette dernière ne pouvait qu'encaisser la terrible souffrance de cette énergie qui se répandait pour tenter de sortir, la congelant de l'intérieur.

Face à elle, le monstre approchait au pas de course, usant de ses bras comme des pattes antérieures comme un singe pour progresser plus vite encore vers elle.
S'il y avait bien quelque chose de plus terrifiant qu'un troll qui vous charge, c'était un troll en feu et hurlant de colère qui vous charge.

Apparence du troll :

Image
Déroulement des évènements :
Elena lance des traits de givre pour les réveiller : 8, réussi
Elena lance un mur de glace pour les séparer : 4, réussi
Jet d'INT du troll : 13, raté ==> con comme un balai, il cogne dans le mur plutôt que chercher à le contourner ou à repérer Kova.
Jet d'HAB pour lancer la gourde puis la torche (bonus de 4 car cible immobile) : 3, réussi
Jet de MAG pour lancer traits de givre : 18 et 20, échec puis échec critique ^^°
==> fiasco 84 : le froid menace de vous congeler sur place. Vous êtes victime des effets de Baiser de la pucelle de glace. Tu subis 25+9-8 dégâts = 26. Il te reste 34 PVS... ainsi qu'un malus de -2 en FOR, HAB, PAR, ATT et INI pour 1 tour - ça se dissipera donc lorsque le troll arrivera au contact, puisqu'il n'est plus qu'à un tour de toi.

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par Tsvetkova Aznabaev »

S'il y a des jours avec, figurez-vous qu'il y a aussi des jours sans. Et aujourd'hui, c'était un jour sang.

Curieux comme, tout en étant dans une posture fort délicate, j'étais encore capable de jurer et sacrer dans mon esprit. La scène qui se déroulait sous mes yeux n'était vraiment pas agréable à regarder. Un faciès écrasé qui devait faire la taille de mon buste était en train de me fixer de ses yeux bovins, alors que l’entièreté de sa personne fonçait dans ma direction. Dire qu'on en aurait casé trois comme moi à l'intérieur de la bête n'aurait pas été exagéré, et je compris en un éclair que je ferais mieux d'aller voir ailleurs si elle y était. Voilà donc ceux que l'on nommait trolls, humanoïdes mais tenant bien plus de l'animal que d'autre chose ; on les disait terriblement stupides et terriblement brutes, mangeant la roche, les os et l'homme lorsqu’ils leur mettaient la main dessus. De véritables forces d'une nature qui avait décidé que nous ne serions pas au sommet de la chaîne alimentaire...

Je ne me retournais pas, mais commençais à aller à reculons, bien trop méfiante pour lui présenter mon dos même dans la fuite. Toujours est-il que manifestement alléché par ma personne et fortement remonté par les flammes qui couraient sur son dos, le troll chercha à faire de moi la bouillie du jour. Pour lourde et débile qu'elle était, la créature n'en était pas moins prompte à tuer, ses poings frappant le sol alors qu’il courait dans ma direction. Mon corps n'était en rien comparable au sien et un simple contact avec son poing me ferait rencontrer Misère ; l'instant d'après et la peur donnant des ailes, je m'enfuyais comme une dératée par là où j'étais venue, faisant fi du liquide gelé qui circulait dans mes veines et qui rendait chacun de mes mouvements extrêmement douloureux. Presque insoutenable. J'en profitais ainsi pour mettre de la distance.

La panique courait dans mes veines à la manière d'un sang nouveau. C'était comme dans un cauchemar d'où l'on n'a aucune chance de se réveiller : courir à perdre haleine, la souffrance se faisant en moi aussi vive que la frayeur, poursuivie par le martèlement de pieds énormes frappant la terre. Imaginez la terreur d'une araignée que vous auriez manqué une première fois d'écraser...


"Prends toujours garde à ton cœur quand vient la mort, car il est terrifié par elle. Et cette peur peut te conduire à des actes bien pire que la mort elle-même."

L'esprit est une chose bien curieuse. Ma mère en avait su si long sur la mort... Je me rendis compte qu'avec le peu de temps, finalement, où j'avais pu la côtoyer, elle m'avait décidément bien éduquée. Si seulement j'avais pu rester encore un peu avec elle, encore quelques années, encore une décennie... Il aurait été possible pour moi de découvrir tant de choses encore, de m'abreuver à ses intimes connaissances de la nature humaine.
Le regret... Le regret est un début d'acceptation, aurait-elle sans doute dit. Il fallait juste prendre garde à ce que cette acceptation ne se mue pas en renoncement.

Ici... ici, je n'avais aucun espoir. Je n'avais plus la force de sprinter plus loin, essoufflée par la puissance autodestructrice de la magie des glaces, et mes jambes protestaient déjà d'avoir couru si vite. Le troll arrivait, inarrêtable à la façon d'une avalanche : il n'y avait pas de survie à l'horizon, alors à quoi bon résister ?
C'est encore l'espoir qui me conduisit à jeter les entrailles de loup dans la direction du monstre – abats dont je n’avais pas eu l’utilité plus tôt. S'en saisirait-il ? Sa stupidité légendaire et sa fringale intarissable le forceraient-il à s’arrêter quelques secondes ? J'en doutais trop pour y croire.
Je serrais les dents.

Oui, mère. Je tiens mon cœur au creux de ma main, je cherche à calmer ses soubresauts. J'ai encore la maîtrise de sa bride, et je tire férocement sur ses rênes pour qu'il cesse de cavaler au travers du désespoir. Selon vos conseils, je lui imposerai ma volonté et lui interdirai de me laisser conduire à ces actes dont vous parlez... la lâcheté qui fera périr d'autres que moi. Je ne peux décemment pas m'abandonner à la peur.
Ma bouche était crispée à m'en faire mal. Trop de noirceur entourée cette créature pour ne pas aviver une certaine colère en moi. Ce mal que je devinais, mais que je ne connaissais pas, se faisait sentir partout et en toutes choses, à tel point qu'il prenait une caractéristique omnipotente. Tout ce que je voulais, c'était contredire cette suprema potestas, cette insolente mainmise qu'il avait, l'espace de quelques instants. Rien que quelques instants...

Tout aussi soudainement que j’avais pris la tangente, je fis volte-face, cherchant à surprendre le troll – en train de s’acharner sur les entrailles ? Mes bras tendus dans sa direction en prolongement des flux telluriques...


- Do widzenia krowa !
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 07 avr. 2020, 18:22, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 24
« C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte. »
Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Foi | Mag 11 | NA 1 | PV 65/65

« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace

Message par [MJ] Katarin »

Peut-être que la peur ne donnait pas littéralement des ailes, mais métaphoriquement ce fut pourtant le cas au vu du sprint d'exception que fit Tsvetkova alors qu'elle se savait poursuivie par le troll. Loin d'être ralentie par la poudreuse et la douleur du fluide glacé qui la malmenait de l'intérieur, la jeune femme courait comme si sa vie en dépendait, car c'était le cas.
Lancer les abats de loup en direction du troll fut une décision avisée : aussi stupide que les rumeurs le prétendaient, ce dernier s'arrêta en pleine course pour se saisir de cet apéritif, et engloutit la chair du loup en deux bouchées.
Profitant de la distance qu'elle avait mis entre elle et le monstre, l'apprentie sorcière tenta d'à nouveau incanter des traits de givre, mais cette nouvelle itération magique fut encore un échec. Était-ce la peur, la douleur, la difficulté à se concentrer quand sa vie était en danger ? Impossible à dire, mais le résultat était le même : un morceau de glace friable, qui s'effondra piteusement sur lui-même.
Quel autre choix restait-il à Tsvetkova que de courir encore, et réessayer ? Elena était sur l'autre versant de la colline, sans doutes occupée à défaire ses propres monstruosités - et la métisse n'avait qu'un couteau sur elle, et aucun endroit où se cacher devant elle à moins de désirer grimper sur un pin.

Alors elle courut encore, entendant distinctement derrière elle le jeune troll qui, ayant terminé son repas et toujours dévoré par les flammes, avait décidé de reprendre la traque de sa première proie. Le feu avait fait griller ses poils, laissant le vent porter une abominable odeur de brulé. Sa peau en revanche, à peine carbonisée, se régénérait aussitôt, laissant la créature souffrir un martyr qui ne s'arrêterait qu'une fois le combustible entièrement consommé.

Si la jeune femme perdait désormais du terrain sur un troll bien décidé à en faire son repas, elle trouva néanmoins la force d'incanter correctement son sortilège pour cette nouvelle tentative, et une volée de traits de glace partit en direction du monstre qui cria de douleur. Néanmoins, cela ne suffit aucunement à ralentir sa course.

Il gagnait du terrain, de plus en plus. Là où plus d'une vingtaine de mètres les séparait lorsqu'elle avait jeté son appât, il n'était désormais plus qu'à une petite douzaine de mètres derrière elle, et elle pouvait entendre aussi bien ses beuglements que ses pas lourds qui piétinaient la neige sous lui. Elle se retourna encore pour continuer, encore et encore, de l'affaiblir à renfort de traits de glace. Mais à nouveau, l'absence d'expérience de Tsvetkova, de contrôle sur la terrible magie de la Veuve Vénérable, causa sa perte.

Cette fois-ci, l'énergie magique ne resta pas enfermée dans son corps pour exploser dans ses veines : non, au contraire, elle se libéra en masse de la jeune femme qui se cambra en arrière, laissant un rai glacé s'échapper de son torse pour filer vers les cieux. Le rayon bleu traça sa route droit vers la lune verte, et apparut soudain un énorme nuage noir qui dissimula la lumière de Morrslieb, assombrissant l'oblast, renforçant encore davantage la lumière qui émanait du troll en feu, torche monstrueuse dans l'obscurité. Puis un craquement sinistre se fit entendre, et du nuage se mirent à tomber des blocs de glace, larges d'une dizaine de centimètres, qui s'écrasèrent dans la poudreuse avec un bruit sourd. il n'y en eut qu'un ou deux ou début, mais le rythme se précipita rapidement pour qu'une véritable pluie de projectiles s'abatte sur la zone... mettant en danger de mort aussi bien la jeune sorcière que le troll.




Le troll et toi faites donc une course poursuite dans la neige. Au début de la scène, il y a 10 mètres entre vous.
Vous ferez des jets d'HAB opposés : l'écart des réussites donnera la distance qui vous sépare à la fin du tour.
Il gagnera néanmoins 5m de plus par tour que toi (son score d'HAB) quand tu lances un sort en fin de tour, puisque tu as besoin de t’arrêter pour le lancer.


Jet d'HAB de Kova : 1, réussite critique : tu doubles la distance pour laquelle tu arrives à t'éloigner.
Jet d'INT du troll à la vision des entrailles : 19, raté. Il ne bouge pas pour ce tour, occupé à grignoter.
Tu lui met HABx2 d'écart, et en perd 5 pour lancer le sort.
Distance entre vous : 21m
Jet de MAG (+2 pour hiver kislevite, 2 pour sort moyen) : 15, raté.

Vu qu'il ne s'est rien passé de probant, je poursuis l'action quelques tours en continuant ta méthode de hit&run

Jet d'HAB de Kova : 11, raté de 3
Jet d'HAB du troll : 16, raté de 11
Ecart de 8 entre vous deux, tu lui met 8m d'écart, et en perd 5 pour lancer le sort.
Distance entre vous : 24m
Jet de MAG (+2 pour hiver kislevite, 2 pour sort moyen) : 7, réussi
Dégats : 8 et 14

Jet d'HAB de Kova : 19, raté de 11
Jet d'HAB du troll : 11, raté de 7
Ecart de 4 entre vous deux, il te met 4m, et tu en perd 5 pour lancer le sort.
Distance entre vous : 15m
Jet de MAG (+2 pour hiver kislevite, 2 pour sort moyen) : 20, échec critique...
==> 80 : Tempête de glace : un véritable torrent de magie de glace se déverse de vous. Les créatures situées dans un rayon de 24 mètres (y compris vous) sont victimes des effets de Tempête de grêle pendant 10 rounds.
=> Toutes les créatures (y compris les alliés) subissent 18+2D10 points de dégâts par round passé dans la zone. De plus, elles subissent un malus de -1 aux tests d’Attaque, de Tir et d’Habilité alors qu'ils se font bombarder. En réussissant un test d'Intelligence au moyen d’une action complète, la Sorcière de Glace peut déplacer la tempête de 5 mètres. De plus, quand le sort est terminé, le sol touché est couvert d'une couche de givre pendant 2D6 minutes, provoquant ainsi les effets du sort « plaque de glace ».


OK. Je m’arrête là, du coup ^^° Les dégâts de la tempête commenceront au prochain tour.
Note que tu peux en effet choisir pour ton prochain tour, d'essayer de déplacer la tempête de 5m sur un jet d'INT - mais ça t’empêche de lancer de nouveaux traits de glace - en revanche tu pourras quoi qu'il arrive continuer de courir pour te tirer de là.

Les règles pour te déplacer :
De base, une demi-action te permet de te déplacer de HAB par tour.
Si tu utilises ton action aussi, tu doubles ce score (donc dans ton cas, 16m en un tour - de fait, tu n'essaies plus d'incanter ni te retourner, tu cours juste tout droit)
Un jet réussi d'HAB peut augmenter ce résultat (+50% au max), et un jet raté le diminuer (-50% au max)
La tempête fait ici 24m de rayon et tu es au centre. Le troll lui, devra faire 39m pour sortir de la tempête, en tout cas s'il continue de te poursuivre (et je le considère trop abruti pour savoir qu'il doit faire demi-tour pour prendre le plus court chemin loin des blocs de glace).
Bref, la bonne nouvelle, c'est que la tempête va le défoncer vu qu'il est très lent, la mauvaise c'est que tu risques d'y passer aussi.

Conclusion : la magie, c'est dangereux.

Bisous.

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