[Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Kriegsherr
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Message par [MJ] Kriegsherr »

La tension montait en flèche à mesure que Piotr se rapprochait de « sa proie ». Ignorant les égratignures sans gravité causées par la végétation, le kislévite ne mit pas longtemps à rejoindre la chose qui tentait péniblement et vainement de le fuir. Rapidement, le chasseur se fraya un chemin et parvint à distinguer la silhouette de ce qu’il pourvuivait.
Lorsqu’il arriva assez près, Andreïevitch put constater que le fuyard n’était pas un homme, mais bien un animal. Mais il ne s’agissait pas de n’importe quel animal, c’était un chien de race, un magnifique lévrier kislévite, qui s’était immobilisé quand Piotr était arrivé à se hauteur.
La bête était grièvement blessée. Elle n’avait pu que se traîner avec difficulté sur quelques mètres. Une plaie profonde au flanc avait souillé son pelage de son sang. Une sorte de casserole avait été attachée à la queue de la bête, sans doute par le même cruel homme qui lui avait infligé la blessure. Piotr savait par expérience que certains chaotiques étaient suffisamment sanguinaires pour agir de la sorte, blesser gravement une bête ou même un être humain et le laisser dépérir lentement seul dans la steppe en jouant avec eux, en s’amusant comme le chat avec la souris. En effet, sans aide, les chances de survie d’un être vivant normal seul et blessé dans l’oblast étaient quasi nulles. Cette sentence était bien plus cruelle qu’une mort plus rapide.
Par chance pour lui, le chien martyrisé avait dû réussir à échapper à ses tortionnaires malgré sa casserole attachée à la queue, et avait dû s’évanouir dans ses buissons. Il avait dû être réveillé dans la nuit par l’odeur de Piotr et des autres campeurs.

Le chien, allongé au sol, était même trop faible pour combattre. Conscient de sa faiblesse, sûr d’être à la merci de l’humain qui lui faisait face, l’animal ne montra aucun signe d’agressivité, se contentant de respirer faiblement. D’après son état, il devait certainement avoir été blessé au cours de la journée précédente. N’étant pas médecin, il était impossible à Piotr de déduire de l’état de la plaie plus précisément l’heure à laquelle l’attaque avait eu lieu. Un collier avec un petit médaillon attaché autour du cou de la bête indiquait que l’animal n’était pas sauvage, mais bien domestique.
Sans doute avait-il accompagné ses propriétaires dans la toundra, ou alors s’était-il enfui ou perdu ? Pour le moment, il était impossible de le vérifier et seules des hypothèses pouvaient être formulées. Dans la nuit noire, on ne pouvait dire d’où venait l’animal. En revanche, de jour, il serait peut-être possible de remonter ses traces.

Pour l’instant, le choix que le kislévite avait était plus simple. Il pouvait laisser l’animal à son triste sort -on pouvait estimer que sans intervention extérieur le chien agoniserait encore pendant plusieurs heures puis rendrait l’âme-, ou tenter de le soigner. Le lévrier ne s’y opposerait sûrement pas, mais c’était une contrainte supplémentaire que de s’occuper d’une bête blessée. Le choix revenait à Piotr, il pouvait à sa guise vivre ou laisser mourir.

Et voilà je t'avais dit que j'introduirais le chien ;) Bon, je ne l'ai volontairement pas décrit pour t'en laisser l'occasion.
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Piotr Andreïevitch
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Piotr se frayait un chemin à travers les buissons, à vive allure, il était sur le point de rejoindre la créature en fuite. Peu lui importait, les égratignure et autres irritations. Il ne voulait pas repartir bredouille, sinon son amour-propre de chasseur, en prendrait un coup. Il devait à la fois comprendre la situation pour la sécurité du groupe et satisfaire sa curiosité. plus que quelques pas et ce serait chose-faite. il écarta une dernière branche, un nuage fila et découvrit en partie l'astre lunaire. Soudainement, les environs s'éclaircirent.
Stupeur !
Devant lui, baigné d'une douce lumière blanchâtre, gisait un chien à l'agonie. La pauvre bête avait une large blessure à son flanc et une casserole était accroché à sa queue. Le fils d'Andreï sentit son cœur battre la chamade. Peut être que son cruel tortionnaire avait cherché à avilir l'aspect de la noble créature, pourtant ni la toison maculée de sang, ni le grotesque ustensile n'avaient réussi à entamer la majesté de l'animal. Dans sa tribu des loups hurlants, la plupart des chiens était d'immondes bâtards, tout juste bon à servir de chiens de meute. ces chiens quelconques réagissaient systématiquement à toutes situations, soit en bavant, soit en aboyant. leur fonction était surtout de rabattre les proies vers les chasseurs monté sur leur chevaux des steppes. De là, les chasseurs tiraient leurs traits sur les proies apeurées. Cette créature était, en tout points, différente.

Même dans son état critique, l'allure générale de la créature dégageait une impression de grande noblesse. c'était un chien aux proportions fabuleuses. De grande taille avec les membres élancés et musclés, il n'avait pas l'aspect pataud propre aux chiens de même catégorie. L'animal avait une robe couleur blanche tachetée de noir au poils longs, cette toison ébouriffée et ensanglantée dévalait en cascade le long de son cou à ses flancs.

Sa tête longue et étroite présentait une particularité que remarqua Piotr, la ligne dessinée par son crane et son museau était légèrement convexe, soulignant la beauté de ses traits. les parties non recouvertes de fourrure, la tête et les pattes, ne présentaient pas le moindre gramme de graisse. Ces parties parfaitement sèches laissait apparaitre sous la peau de la créature, le tracé de veines et de ligaments.

la morphologie générale de l'animal, semblait taillée pour la course. Les muscles plats, les jambes placés obliquement, les tendons d’Achille bien développés et clairement visibles, la hauteur au garrot légèrement supérieure à la croupe, tout laissait penser à un coureur vif et endurant.

Piotr, remis de sa surprise, remarqua que l'animal était fort calme, malgré le martyr qu'il avait subit.
Le chien dans une attitude particulièrement digne, semblait accueillir son funeste destin dans le silence et sans montrer de signe d'agressivité. Face à cette situation, les plus profondes convictions de Piotr commençaient à s'ébranler. Que faire ?
Il s'était toujours dit "aide toi et Ursun t'aidera". Toute sa vie, il n'avait jamais laissé la compassion prendre le pas sur la raison. Dans le cas présent, son esprit pragmatique lui disait de ne pas le secourir. dans le même temps son cœur ne pouvait admettre une telle situation. Il se revit bien des années plus tôt, lui aussi avait été un jour dans une telle situation, orphelin de ses parents et promit a une mort certaine. Le cadeau de la vie qu'il avait reçu ce jour-là, il pouvait le rendre à cette pauvre bête et il en serait quitte avec le destin.

Bien vite, sa décision fut prise. Il se rapprocha doucement de l'animal, le poignard à la main. A quelques pas seulement, il remarqua qu'un petit médaillon pendait au cou du chien. C'était donc un animal apprivoisé.
Il se rapprocha encore. l'animal perdait du sang et était dans un état léthargique, il fallait faire vite.


TCHACK !

D'un coup sec, il coupa le lien de la casserole qui était nouée à la queue du chien. il toucha du bout des doigt le médaillon de métal, celui ci-ci était gravé d'une inscription que Piotr ne pouvait pas comprendre. Quelle frustration d'être analphabète !
Des dizaines de questions l'assaillaient, quels avaient été les événements à l'origine d'une telle situation ? d’où provenait t'il ? qui était son maitre ? qu'était-t-il écrit sur le médaillon ?
Pour l'heure, il devait parer au plus pressé, il devait agir. Le jeune chasseur passa ses mains sous l'animal au niveaux du garrot et de la croupe et le prit délicatement dans ses bras. Ensuite, il entrepris de revenir vers le campement. La progression était tout aussi lente qu'à l'aller, dû au poids du chien et aux multiples précautions qu'il prenait pour limiter le moindre choc susceptible d'aggraver la situation de la bête blessée.
Il arriva en vue de ses compagnons encore endormis, l'aube ne s'était pas encore levé. Le réveil allait surement être difficile pour sieur de rocheverte, Piotr Andreïevitch espéra que son fardeau de l'instant, lui aussi, se réveillerait un jour.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le jeune homme décida donc de conserver l’animal blessé, en dépit des inconvénients qu’il pourrait leur apporter. Curieusement, le chien ne se débattit pas quand Piotr le ramena jusqu’au campement : au contraire, il semblait apaisé. Sans doute l’instinct, ce sixième sens que les bêtes possédaient, lui indiquait-il que ces humains ne lui voulaient aucun mal. Aussi le chien put-il s’endormir tranquille, tandis que le fils d’Andreï terminait son tour de garde. Heureusement, il ne restait guère que quelques heures avant l’aube, et elles se passèrent sans aucun incident notable, la toundra restant désespérément vide autour des chasseurs.

Puis, au loin à l’Est, quelques rayons de lumière poignirent* à l’horizon. Bientôt le soleil se lèverait et déjà il faudrait repartir. Lorsqu’il réveilla ses camarades, aucun d’eux ne fit le difficile. Ivan Mikhaïlovitch salua son compatriote chaleureusement. La chevauchée avait créé des liens entre les deux hommes du nord, et il était évident qu’il commençait à apprécier son instructeur en matière de chasse. Le seigneur Gervais de Rocheverte et son écuyer ne firent aucun scandale au réveil, mais, à l’intérieur de sa tente, le fier bretonnien et son serviteur qui restait un peu en retrait, prirent le temps de s’agenouiller devant un petit autel de la Dame du Lac, laissant les deux kislévite dehors préparer le petit-déjeuner. Le seigneur était pieux et ne désirait pas être dérangé pendant sa prière.

Pendant que les deux étrangers priaient reclus dans leur tente, Ivan s’adressa à Piotr en désignant du doigt le chien qui dormait sur le sol, non loin d’eux.


-Et bien, Piotr, que s’est-il donc passé cette nuit pour que cette bête magnifique arrive jusqu’ici ? Mais attends voir… Oui, elle semble gravement blessée ! Elle est toute tremblante et la plaie est vilaine. M’est avis que si on ne fait rien elle ne se réveillera jamais, il faut agir au plus vite.

En disant cela, le jeune fils de l’Ataman ouvrit un petit sac qu’il avait emporté avec lui et en retira des linges propres et diverses herbes aux propriétés médicinales.

-Si tu le permets, Nadiejda, ma petite femme adorée ne m’aurait jamais laissé partir sans me donner de quoi me soigner en cas de coup dur. J’ai ici des herbes qui font tomber la fièvre et chassent le mal des blessures. Une fois qu’on aura nettoyé la zone meurtrie, il suffira de faire un cataplasme, puis de bander la plaie et de laisser les herbes agir. Si tu le souhaites, je peux te montrer comme faire, de cette façon, tu apprendras toi aussi de moi. Je ne suis pas un médecin, mais au moins j’ai quelques bases en matière de premiers secours… Regarde…


Sous les yeux de son camarade, le fils de Mikhaïl appliqua soigneusement le remède en détaillant chaque étape de la procédure. Le chien resta endormi tout au long du processus qui ne dura qu’une petite dizaine de minutes. Au final, l’animal restait en mauvaise posture, et il lui faudrait sans doute quelques jours pour se remettre, mais en attendant, il était hors de danger pour le moment. Un grand bandage entourait son corps, maintenant le mélange de plantes sur sa plaie. Ivan se tourna vers Piotr et termina :

-Voilà, c’est fini. Maintenant, il lui faut juste un peu de repos. Mais dis-moi, d’où vient ce chien ? Son collier indique qu’il s’appelle « Satrape », mais c’est tout…

A cet instant précis, Gervais de Rocheverte et Julien sortirent de leur tente, déjà revêtus de leurs armures. Il ne leur restait plus qu’à monter la tente pour repartir. Le seigneur bretonnien remarqua immédiatement la présence du canidé et hésita clairement entre deux sentiments, puis il s’adressa aux kislévites, tout en enjoignant à son écuyer de replier ses bagages d’un geste négligent de la main :

-Par ma foy que fais donc çaenz cet animal ? Peste soit de ces hommes du Nord, qui oncques trouvent une beste as l’agonie et descident de la soigner. Non que l’animal soit un bastard, au contraire ce chien semble de noble et pure race, ni mesme que l’acte ne soit mauvais, mais dans nostre traque, il ne ferra que nous ralentir et dans son estat ne nous sera qu’un inconvesnient de plus.
J’exige des explications, chasseur.


Ivan intervint alors, avant que Piotr n’ai pu dire un mot. Visiblement il cherchait à éviter que la tension ne monte et que la dispute ne tourne en confrontation. Il s’exprima en reikspiel :

-Cet animal ne sera pas gênant, il ne nous empêchera d’accomplir notre mission et ne vous détournera pas de votre quête. En revanche, s’il a été blessé, c’est qu’il y a du danger dans les environs. Et son collier prouve qu’apparemment il était domestiqué. Peut-être, si nous remontons sa route, tomberons-nous sur ses maîtres, ou avec de la chance sur ce que nous traquons, si c’est bien là l’œuvre du monstre. Qu’en penses-tu, Piotr ? C’est toi le spécialiste, après tout, comment veux-tu que nous procédions ?


L’intervention d’Ivan s’était révélée utile, car effectivement ses propositions et ses questions à Piotr détournèrent le bretonnien de son agacement initial. Maintenant, il semblait plutôt attendre du fils d’Andreï qu’il remonte la piste plutôt qu’il ne s’explique sur la raison pour laquelle il avait choisi de garder le chien.
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Message par Piotr Andreïevitch »

Le fils d'Andreï arriva au campement et regarda de plus prêt l'animal qu'il portait à bout de bras. La blessure que le canin avait subit était moins terrible que ce qu'il avait imaginé au départ. la plaie bien qu’impressionnante, n'était pas si récente. Elle semblait s'être rouverte, mais le sang ne coulait pas à flot comme il avait pu le craindre. C'est une créature increvable, pensa Piotr. La bête, à bout de force, s'était endormie en toute quiétude au moment où il l'avait prit dans ses bras. Il avait d'abord pensé à un état d'inconscience, mais plusieurs signes le persuadaient, maintenant, du contraire. le souffle chaud et humide provenant de la petite tête blottie contre son épaule, un léger vrombissement similaire à un ronronnement de chat en plus sifflant et surtout l'agitation soudaine de son protégé, lorsqu'il s'était approché des tentes où dormaient ses compères. Contre toute logique, Piotr face à cette réaction, décida qu'il était préférable de ne réveiller personne prématurément. Il s’installa confortablement en tailleur, la bête juché sur ses genoux. le campement était dans le calme le plus complet, bientôt le jour se lèverait et il aurait terminé son tour de garde.

Au bout de quelques heures, l'horizon s'auréola d'une clarté naissante et rapidement les rayons du soleil levant embrasèrent la plaine. quelques minutes plus tard, il entendit provenir de la tente de bretonniens:

-Bousdieu de masmelles de laiye ! je suis en feu ! A Moi ! A MOIIII !!

-oyez ! oyez ! je suis là, point de crainte mon bon sir ! ce n'est que le matin...

Piotr allongea le chien sur un lit d'herbes grasses, humidifié par la rosée du matin. Les chevaux des steppes et les destriers bretonniens regardaient la scène en broutant la végétation et humant leurs odeurs réciproques.
le chasseur se leva, s'étira et se rendit à la tente des bretonniens pour leur signaler qu'il était l'heure de se préparer en vue du départ. Il alla ensuite réveiller Ivan et le découvrit encore endormit en chien de fusil, comme un enfançon.


-Доброе утро Ivan ! réveille-toi ! une longue route nous attend et comme on dit par chez moi le retard est le père de milles difficultés.

Le jeune homme remua, ouvrit un œil, puis le second. Lorsqu'il se retourna vers son interlocuteur, un trace laissé par sa propre main lui barrait une partie de la figure. Il comprit au bout de quelques secondes que c'était Piotr et se leva prestement.

-Bonne matinée à toi, Piotr ! prêt pour cette journée ? j'espère que tu pourras à nouveau m'expliquer comment on pose correctement un collet, je n'ai pas très bien comprit tes explications de la nuit dernière.

-Suis moi.

Les deux gospodars sortirent de la tente et s’affairèrent à trancher des lanières de viandes séchés. Le premier repas de la journée allait fort probablement ressembler à ceux qui allaient suivre. Ils avaient terminé les dernières provisions que leur avaient donné l'ataman et il ne leur restait plus ni pirojkis, ni hareng. du côté de la tente des bretonniens, s'élevaient des prières. Apparemment ils devaient rester à jeun pour demander à leur bonne dame des faveurs. Dans la société ungol c'était l'inverse, c'était les femme qui devaient prodiguer des faveurs si elles ne voulaient pas que la tribu les laissent à jeun, définitivement.
Ils font tout à l'envers ces gens, pensa l'ungol par adoption.

Le chasseur attira l'attention d’Ivan, il avait quelque chose à lui montrer. Il lui désigna le chien.


-Et bien, Piotr, que s’est-il donc passé cette nuit pour que cette bête magnifique arrive jusqu’ici ? Mais attends voir… Oui, elle semble gravement blessée ! Elle est toute tremblante et la plaie est vilaine. M’est avis que si on ne fait rien elle ne se réveillera jamais, il faut agir au plus vite.

-Je ne sais pas exactement ce qui lui est arrivé, je l'ai trouvé à proximité au cours de mon tour de garde, je ne savais pas quoi faire en revenant au campement, j'ai eu l'impression que son état s'était stabilisé. Est ce que tu peux faire quelque chose ?


Le jeune homme avait plus d'une corde à son arc. Il semblait savoir exactement quoi faire, il revint avec un mystérieux sac de lin sur lequel étaient brodées deux croix de couleur rouge.

-Si tu le permets, Nadiejda, ma petite femme adorée ne m’aurait jamais laissé partir sans me donner de quoi me soigner en cas de coup dur. J’ai ici des herbes qui font tomber la fièvre et chassent le mal des blessures. Une fois qu’on aura nettoyé la zone meurtrie, il suffira de faire un cataplasme, puis de bander la plaie et de laisser les herbes agir. Si tu le souhaites, je peux te montrer comme faire, de cette façon, tu apprendras toi aussi de moi. Je ne suis pas un médecin, mais au moins j’ai quelques bases en matière de premiers secours… Regarde…


Ivan, se mit a genoux au dessus de l'animal, et entreprit dans un premier temps de nettoyer la plaie au kvas. l'animal du sentir quelques picotements, car il réagit faiblement par quelques jappement. Ensuite le fils de Mikhaïl émietta différentes plantes dans un petit bol d'argile et y ajouta du kvas. L'ajout de la boisson alcoolisé produisit une réaction chimique et le mélange devint une sorte de solution pâteuse à la couleur grisatre, qu'il remua avec le manche de son coutelas durant de longues minutes pour l'homogénéiser. Il appliqua ensuite la préparation sur la zone blessée. Enfin, il coupa un morceau relativement propre du drap qu'ils avaient récupérer de la stanista et fit soigneusement un bandage. Piotr était resté attentif tout le long de l'opération, posant de nombreuses questions. Il apprit, notamment, que ce bandage devait être changé assez souvent afin d'éviter la formation de pus.

-Voilà, c’est fini. Maintenant, il lui faut juste un peu de repos. Mais dis-moi, d’où vient ce chien ? Son collier indique qu’il s’appelle « Satrape », mais c’est tout…

Avant que Piotr n'ai le temps de répondre, des bruit d'armure et de bottes clinquèrent dans son dos. Les bretonniens avait visiblement finit de faire leur prière. le seigneur prit la parole:

-Par ma foy que fais donc çaenz cet animal ? Peste soit de ces hommes du Nord, qui oncques trouvent une beste as l’agonie et descident de la soigner. Non que l’animal soit un bastard, au contraire ce chien semble de noble et pure race, ni mesme que l’acte ne soit mauvais, mais dans nostre traque, il ne ferra que nous ralentir et dans son estat ne nous sera qu’un inconvesnient de plus.
J’exige des explications, chasseur.


Ivan vint à la rescousse du chasseur, pour étouffer la dispute qui couvait.

-Cet animal ne sera pas gênant, il ne nous empêchera d’accomplir notre mission et ne vous détournera pas de votre quête. En revanche, s’il a été blessé, c’est qu’il y a du danger dans les environs. Et son collier prouve qu’apparemment il était domestiqué. Peut-être, si nous remontons sa route, tomberons-nous sur ses maîtres, ou avec de la chance sur ce que nous traquons, si c’est bien là l’œuvre du monstre. Qu’en penses-tu, Piotr ? C’est toi le spécialiste, après tout, comment veux-tu que nous procédions ?


Piotr Andreïevitch dévisagea le sieur de Rocheverte et lui répondit avec emphase:

-Ne comprenez donc vous pas ? ce chien est un signe du destin, voir même de la dame du lac ! A l'image de notre rencontre, il y a de cela quelques jours, ce chien est un des outils qui vous aidera à l'accomplissement de votre quête ! une fois que l'on aura trouvé les odorantes fumées du monstre, comment savoir rapidement où se trouve sa tanière sans un bon odorat ? Nous avons fait la meilleure des rencontres possibles ! En effet, qu'est ce qu'un chien, si ce n'est une truffe ? Par ailleurs, comme l'a suggéré Ivan, si d'aventure il y avait un lien entre les anciens maitre de сатрап et la monstruosité que l'on poursuit, remonter la piste de ses anciens maîtres pourrait nous faire gagner un temps précieux. Dans un premier temps, je propose que l'on continue dans la direction des collines. Par contre, notez bien que l'état de ce chien, prouve la dangerosité des environs. Par conséquent, il me semble préférable, que moi et Ivan partions en éclairage afin de prévenir d'éventuels périls. Même si je ne doute pas que vous soyez à même de vous défaire de n'importe quel ennemi, vous conviendrez qu'il est préférable de surprendre plutôt que d'être pris par surprise.

Le chasseur jeta un regard à сатрап, qui dormait paisiblement sur le flanc, tout une partie de son poitrail était comme momifié par le large pansement. Il espérait que le seigneur ne fasse pas plus d’histoires et lui lâche la bride, c'était lui le chasseur. Sieur de Rocheverte, tout autant seigneur qu'il fut, devait lui faire confiance sur la marche a suivre.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 10 oct. 2015, 11:16, modifié 1 fois.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le seigneur bretonnien écouta les arguments du chasseur kislévite avec circonspection. D’un côté, il devait reconnaître que le spécialiste de la traque devait avoir au moins en partie raison. Mais de l’autre, il y avait sa fierté de noble bretonnien, un trait de caractère très répandu parmi ceux de son rang et de sa nationalité, et qui n’était guère surpassé que par le légendaire orgueil des haut-elfes. Chez lui, quand il donnait un ordre, les roturiers se devaient d’obéir sans discuter, et s’il exprimait une opinion ou un reproche, ils avaient la décence de ne pas s’y opposer. Quels étaient donc les étranges coutumes de ce pays nordique où un simple chasseur osait librement parler et donner un avis contraire au sien ?
Test de CHA de Piotr : 7. Réussite.
Heureusement pour le petit groupe, le seigneur de Rocheverte comprit rapidement qu’il était dans son intérêt de ravaler sa fierté et de se ranger à l’avis de l’autochtone. Après tout, il n’était pas dans son pays, et en ces terres du Kislev, c’était à lui en tant que chevalier de la quête, de se soumettre aux mœurs locales, et non l’inverse. Au prix d’un effort considérable, le courageux noble fit cette réponse, qui laissa sans voix son écuyer, une expression de surprise sur le visage :

-Soit. Cette beste ne me semble pas as mesme de traquer quoi que ce soit en l’estat, mais puisque vous estes nostre desbuqueur de monstres, je vous accorde ma foy. J’attendrais donc avec mon escuyer Julien au pied des collines, tandis que vous remplirez vostre tasche.

Ainsi, les chasseurs se séparèrent donc en deux duos. D’une part, les kislévites qui allaient devoir remplir leur mission de traque, afin de débusquer la bête dont le repère se trouvait d’après leurs informations dans les collines, et d’autre part les bretonniens, qui attendraient leur retour pour agir, en établissement leur campement au pied des mêmes collines de Zamak Spayenya.
Ces reliefs n’étaient plus qu’à quelques heures de chevauchée, et avant midi, ils les auraient atteintes. Mais, sur le chemin déjà, il leur faudrait vérifier les traces. En effet, Ivan rappela à son compagnon, lorsqu’ils furent tous deux en selle, les dangers au devant desquels ils couraient volontairement :


-Piotr, il nous faudra être vigilants dans cette zone proche des collines. Si c’est bien là le repaire d’un monstre et d’une bande de chaotiques, ils doivent sans doute rôder aux alentours en quête de victimes. D’ailleurs ton chien pourrait bien les avoir déjà croisés…

***

Les deux groupes sétaient déjà séparés, les bretonniens étant partis droit sur les collines sans faire attention à leur environnement. Sans doute étaient-ils pressés d’arriver à leurs flancs et de commencer leur longue attente. Se dépêcher d'attendre, c’était un concept étrange, mais en tout cas Gervais de Rocheverte en avait décidé ainsi et ce n’était pas son écuyer Julien qui allait le contredire. Pendant ce temps, les autochtones, eux, avaient pris un peu de retard, puisque contrairement aux bretonniens, ils devaient rechercher des indices, traquer leur proie et juste arriver à flanc de colline pour y dresser un campement.

Les deux kislévites chevauchaient depuis moins d’une heure, quand Ivan fit stopper sa monture, егерь. Il pointa son doigt en direction de l’Est, sur un point au Sud des collines qui étaient au Nord-Est, pas très éloigné de leur campement de la nuit. Andreïevitch put constater par lui-même ce qui avait attiré l’attention de son apprenti. La zone était, comme tous les alentours des collines, couverte de nombreux petits buissons qui empêchaient de voir distinctement ce qu’il y avait au niveau du sol, mais, des inhabituels reflets métalliques étaient visibles, autour de ce qui ressemblait de là où ils étaient à un petit bosquet d’arbres noirs morts.
Pour en savoir plus, il faudrait s’approcher.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Piotr attendait la réponse du seigneur de Rocheverte. Il le voyait mener un combat intérieur avec sa fierté. Le chasseur avait dû lui asséner sa vision, sans prendre de gants et il comprenait la difficulté que devait ressentir l'homme de haute lignée en ce moment. En définitive, il n'était qu'un rustre, un gueux, pourtant le seigneur ne semblait pas avoir d'autres choix que d'adhérer à ses préconisations. Il n'éprouvait pas de remord, car il n'y avait point de tromperie dans les propos qu'il avait tenu. Ainsi, Piotr savourait ce moment avec délice et sans retenu. Que c'était bon d'être en position de force face à un noble étranger ! La situation était à son avantage, aussi le pauvre bretonnien ne tarda pas à lui répondre d'une voix blême :

-Soit. Cette beste ne me semble pas as mesme de traquer quoi que ce soit en l’estat, mais puisque vous estes nostre desbuqueur de monstres, je vous accorde ma foy. J’attendrais donc avec mon escuyer Julien au pied des collines, tandis que vous remplirez vostre tasche.

L’écuyer semblait n'avoir jamais vu son maître se comporter de la sorte. Le jeune homme déglutissait à grand peine, il en avait le souffle coupé.

-C'est bien messire Gervais, mieux vaut nous laisser faire. Nous vous rejoindrons rapidement après avoir trouvé l'antre du monstre !

C'est donc cela le pouvoir ! pensa le fils d'Andreï. Maintenant qu'il y avait goûté il lui serait difficile de s'en passer. Avant le départ, il fallait décider quoi faire du chien qu'il avait recueilli. Était-ce bien sage de le laisser avec le seigneur et son écuyer ? Ni l'un ni l'autre n'avait la moindre compétence en médecine, de plus le tempérament impétueux de sir Gervais et ses sautes d'humeur risquaient d'empêcher la bête de se reposer. Néanmoins, il serait sans doute moins aisé de partir à la recherche du monstre avec ce chien blessé dans les pattes. Piotr et Ivan débattirent un moment du pour et du contre sans toutefois réussir à trancher le nœud du problème. Les deux compagnons décidèrent de se rendre auprès de сатрап.

-Pendant que j'y pense Ivan, à tu déjà vu par le passé une telle race de chien ?

-Oui, c'est ce que l'on appelle un lévrier kislévite, ce sont des chien de chasse intrépide, qui ont pour particularité de ne jamais aboyer. leur vitesse est grande et il peuvent aisément suivre un cheval au trot.

Le canin étaient toujours endormis, comme figé dans un calme absolue. A leur approche, la bête huma l'air de son museau et ils virent un kaléidoscope de moues et d'expressions successives se dessiner sur la figure du chien. L'odeur que сатрап venait de sentir lui remémorait, semblait-il, les évènements tragique qu'il avait subi. Piotr et Ivan, interloqués, appréhendais sa réaction au réveil. Soudain, toujours étendu le flanc, il tourna sa tête dans leur direction. Contre toute attente, il ne semblait pas y avoir une once d'agressivité ou de peur en lui. Piotr, admira la maitrise de soi dont l'animal faisait preuve. Le chasseur s'approcha doucement et s'accroupit lorsqu'il arriva à sa hauteur.

-как ты прекрасна ! как ты умная ! Lui dit-il en tendant sa main sans mouvements brusques.

La bête sembla apprécier les compliments et lui lécha le bout des doigts. Le contact humide fit naître en Piotr, un sentiment nouveau. Pour la première fois de sa vie, il se sentait responsable pour autrui. Sa décision était prise, jamais il ne confierait l'animal à quiconque et surtout pas à ces fous furieux de bretonniens. Ivan médusé par la scène, s'approcha à son tour. A ce moment, le canin retroussa ses babines, montra les crocs et commença à grogner. Le chasseur fit signe au fils de l'ataman de reculer et le calme revint aussi vite. Piotr caressait le crane échevelé de son nouvel ami tout en réfléchissant à ce qu'il allait faire. Enfin il se tourna vers Ivan.

-Il faut le prendre avec nous, j'ai le sentiment que c'est mieux ainsi.

Ivan fit un signe d'assentiment. Si la bête avait une telle réaction à son encontre, il ne pouvait imaginer quelle serait sa réaction face à l'impatient seigneur de Rocheverte. Les deux hommes se préparèrent pour le départ. Piotr conscient des difficultés de la cohabitation animale, prit le temps de familiariser les chevaux des steppes огонь et егерь avec leur nouveau compagnon canin. Il fit venir les chevaux un à un. Le chien devait avoir l'habitude de côtoyer des équidés car il ne fut point effrayé. Les montures, quant à elles, s'approchèrent avec curiosité de la bête étendue, en dodelinant du chef et humant les odeurs. Le contexte est favorable, pensa Piotr, il n'y a pas de risque que le chien court dans tous les sens, mordent ou aboie. Il était satisfait.

Un peu plus tard, l’ungol par adoption, jamais à court d’idées, trouva un moyen de transporter сатрап. Il confectionna un harnais à l’aide d’une partie de la corde et du tissu qu’il avait pris avant son départ. Cet harnais sophistiqué lui permettrais de porter le chien, en répartissant le poids de la bête sur son corps, tout en le laissant libre de ses mouvements. Le lévrier accepta de bonne grâce le système et une fois que piotr fut sur le dos d’огонь, l’animal s’endormit sur le torse du chasseur bercé par la démarche chaloupée du quadrupède.

Les deux compagnons chevauchèrent un certain temps, puis apparut à l’horizon un archipel de collines perdues dans l’immensité d’herbes. Le soleil dardait la plaine qui n’avait pour seul répit, que le fugace passage d’un nuage à la blancheur laiteuse. Piotr la main en visière, examinait les alentours, rien de particulier ne retenait son attention pour le moment. tout à coup, Ivan tira sur le rênes de егерь et fit signe à son mentor, il désigna un élément du paysage parmi les buissons, qui l'avait troublé. il y avait bien là une îlot d'arbres noirs qui semblaient avoir perdu toute vitalité et autour de cette végétation le sol présentait d'étranges reflets. A cette distance, ils leur était impossible de voir précisément ce dont il s'agissait. Intrigué par cette découverte, les deux chasseurs décidèrent de se rapprocher en faisant aller leur monture au pas. Piotr aux aguets, recherchaient la moindre traces ou signes suspects. Il dit a son comparse d'en faire de même.
l'atmosphère était pesante, la découverte pouvait être ce qu'ils cherchait, ils devraient redoubler de vigilance. En cas de danger, il ne pourrait compter que sur eux même.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Piotr et Ivan s’approchèrent donc au pas des mystérieux reflets métalliques. Ils n’avaient pas beaucoup avancé que la relativement bonne vue du chasseur lui permit d’identifier de loin qu’il ne s’agissait pas d’un bosquet de petits troncs d’arbres noircis, mais des restes d’un chariot calciné. Or, qui disait chariot calciné, disait probablement attaque, d’autant plus que cela coïncidait avec la découverte de Satrape le chien fraîchement blessé. Pour en savoir plus, il faudrait continuer à avancer, toujours plus près.
Par chance, les deux kislévites étaient restés sur leurs gardes, et Piotr Andreïevitch ne s’était pas focalisé uniquement sur le point à atteindre, mais également sur les environnements. Son œil habitué à la toundra depuis son enfance n’eut aucun mal à identifier que quelque chose ne tournait pas rond. Le paysage cachait quelque chose, derrière les petits buissons qui entouraient le chariot, bien trop sombres, mais aussi plus grands et plus épais qu’ils ne devraient l’être. Plus étrange encore, les six étranges bosquets étaient disposés en cercle autour du chariot, espacés d’environ cinquante mètres chacun, et à la même distance des restes du véhicule qui jouait le rôle de centre.
En focalisant son attention sur les buissons suspects alentours, Piotr fut rapidement fixé. Après quelques instants seulement passés à scruter la végétation suspecte, il presque sûr d’avoir aperçu plusieurs buissons bouger légèrement de manière impossible, c'est-à-dire se déplacer, avant de s’immobiliser de nouveau.
Lui et Ivan étaient encore à cent mètres des buissons et donc cent cinquante du chariot. Le fils de l’ataman Mikhaïl n’avait absolument rien remarqué quant à lui, il connaissait trop peu la steppe pour repérer immédiatement ce qui clochait dans un paysage. Quant aux bêtes, elles semblèrent nerveuses. La première à réagir fut сатрап qui leva son museau en direction des restes calcinés et des étranges buissons et grogna, montrant les dents. Puis, peu de temps après, ce furent au tour des chevaux огонь et егерь de s’inquiéter un peu, apparemment sans raison. Tous ces signes pouvaient mettre la puce à l’oreille de Piotr, ou ne pas l’inquiéter outre mesure. Qu’allait-il décider ?

NB : Concernant la forme des six buissons, ils font un peu moins d'un mètre de haut chacun, et légèrement moins en largeur, et sont totalement opaques ce qui n'est absolument pas normal.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Le vent s'était levé dans une douce brise qui sifflait à leurs oreilles. les deux compagnons cheminaient à faible allure en direction du mystérieux lieu qu'avait repéré le fils de Mikhaïl. Piotr trouva l'atmosphère pesante, la présence du chien plaqué contre son torse était des plus désagréable. Outre le surcroit de chaleur, s'échappaient de la gueule de сатрап, des odeurs pour le moins épicées qui taquinaient ses narines et le poids de la bête lui cisaillait les épaules. Alors qu'il se rapprochait, le chasseur distingua plus nettement la zone. Il avait eu un doute, mais maintenant il en était certain, ce qu'il avait pris pour des arbres morts se trouvaient être une carriole ayant subit les affres du feu et dont il ne restait plus que la carcasse . Qu'est ce que fait donc un tel engin dans un tel endroit et dans un tel état ? le chasseur méditait ces pensées.
En regardant bien la scène il se rendit compte de la présence de buissons dont la disposition était pour le moins étrange. Ceux-ci formaient un drôle d'arc de cercle autour de l'épave et se situaient à équidistance les uns des autres. tout cela n'était point naturel, habituellement dans la toundra les arbustes et autres végétations poussaient dans la plus complète anarchie.


Piotr était rusé, il avait également reçu l'instruction de Cаарал Ерөнхи, son vieux maître. Il réfléchit à toute allure, quelqu'un veut me faire penser à un désastre afin que j'accours, tout est bien trop mis en scène pour être vrai. En tant que chasseur, je ne m'y prendrais pas autrement pour appâter une proie. Piotr sentit les bêtes s'agiter, elle devait instinctivement avoir une réaction épidermique face au danger potentiel. Soudain, le gospodar élevé par les sauvages vit frémir imperceptiblement l'un des buissons. ces buissons n'en sont pas, ils ont tous la même taille et semblent complètement opaque !

Il fit stopper net огонь à un peu plus de 300 pieds de distance des végétaux suspects. Ivan suivit son exemple.

-Piotr, que ce passe t-il ? pourquoi nous arrêtons nous ?

-Ivanouchka, c'est un piège ! des araignées ont tissé leur toile et nous sommes les mouches ! vite, donne moi ton outre de kvas !

Pendant que le jeune homme s’exécutait, Piotr sortit trois flèches de son carquois et coupa de son poignard, autant de morceaux de tissu du harnais improvisé. le chasseur saisit le récipient et aspergea les morceaux de tissu de kvas. l'alcool servirait à faciliter la combustion du tissu. Ensuite il enroula le tissu imbibé autour de la première flèche, juste en dessous de la pointe et le noua. Il répéta l'opération pour les suivantes

Piotr descendit de cheval, s'avança de quelques pas, sortit le briquet à amadou et après un premier essai infructueux, un petite braise se forma. Il l'approcha des flèches préparées, dont le tissu flamba instantanément. Le chien était resté calme pendant toute l'opération, poussant seulement un bruit de gorge au moment de la combustion. Le fils d'Andreï prit d'un geste son arc à double courbure, encocha les traits et les tira simultanément en direction des arbustes opaques. les trois projectiles embrasés s'élevèrent dans les cieux en décrivant une parabole enflammée. Il se retourna en un éclair et enfourcha огонь, avant même que ses projectiles n'aient finit leur course. Les chevaux des steppes piaffaient et piétinaient le sol de leur sabots car la vue du feu, les avait agité.

Piotr avait pris sa décision rapidement, le feu effrayerait les éventuels animaux, si la zone ciblée était combustible elle s’embraserait. En tout état de cause, ils étaient montés et pourraient fuir en cas d'attaque de front. Piotr espéra avoir eu la bonne réaction, leur destin était entre les mains d'Ursun.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par [MJ] Kriegsherr »

Piotr Andreïevitch avait très bien su gérer le danger. Son compagnon Ivan, quant à lui resta perplexe devant les agissements étranges du chasseur. Mais s’il n’était lui-même guère friand de métaphores animalières, il avait parfaitement saisi le sens des paroles d’avertissement de son camarade. Bien que lui-même ne voit rien d’inquiétant, il savait ne pas avoir l’expérience de Piotr en la matière, et si ce dernier soupçonnait une embuscade, il n’allait pas le contredire. Au contraire, mieux valait s’en remettre à lui.

Lorsque le gospodar élevé par les ungols s’arrêta et mit pied à terre pour enflammer trois flèches, Ivan ne put s’empêcher de frissonner. Dans la steppe, un feu était très dangereux, surtout s’il échappait à tout contrôle. Jouer volontairement le rôle des incendiaires était risqué, car les flammes pouvaient vite se retourner contre ceux qui les avaient allumées. Comme on le disait aux enfants : « on ne joue pas avec le feu ». Pour l’instant, il n’y avait presque pas de vent, mais si ce dernier se levait, le feu dans cet environnement pouvait se déplacer très vite.

C’est pourquoi, au moment où Piotr décocha simultanément ses trois flèches, Ivan implora à voix haute le dieu du feu, Dazh :


-Ô Dazh, fais en sorte que ton feu épargne les justes…

Test de tir : 11 OK, les flèches ne tombent pas là où tu visais, mais pas trop loin non plus.

Test de rapidité de remise en selle (sous HAB + 2, pour réflexes éclairs et monte, dans tous les cas tu ne risques pas de rater la remise en selle, mais elle peut être plus ou moins rapide) : 9. Belle réussite, tu te remets très rapidement en selle.

Que la prière fut ou non entendue par le dieu bienveillant, dès que les flèches tombèrent, à une bonne une vingtaine de mètres de l’endroit visé, des cris s’élevèrent des fameux « buissons ». Piotr, qui n’avait pas perdu de temps à vérifier l’exactitude de son triple-tir et s’était tout de suite remis en selle, avec une rapidité dont seul un ungol pouvait se vanter dans cette partie du Vieux-Monde.
C’est donc à dos de cheval qu’il put constater qu’il ne s’était pas trompé quant à sa supposition. Les faux-buissons s’étaient révélés être des kyazaks camouflés à l’aide de branchages. Les maraudeurs du chaos avaient dû apercevoir de loin les chevaux, et s’étaient donc placés en embuscade pour les attendre autour de l’appât, la carriole calcinée. Par chance pour les « proies », Piotr avait pour lui la longue expérience de la steppe des nomades ungols. Il avait su analyser la situation avec justesse et en tirer les bonnes conséquences, car, sans cela, ils se seraient retrouvés encerclés et attaqués par surprise à deux contre six.
Maintenant, les rôles étaient inversés et c’était la demi-douzaine de maraudeurs débusqués –c’était le cas de le dire-, qui avaient été pris par surprise. Mais leur supériorité numérique et l’éloignement relatif du foyer ne les avait pas complètement désorganisés, car sous la direction d’un des leurs qui était un peu plus grand et un peu plus musclé que les autres, les chaotiques chargèrent en direction des cavaliers.

Les kislévites avaient beaucoup d’avance sur les dangereux hommes du nord. Qui plus est, ils étaient à cheval et avaient des armes de tir, alors que leurs adversaires n’étaient quant à eux équipés que de paires d’armes de corps à corps, des épées, des masses d’armes et des haches. Ils étaient tous torse nu, couverts de runes et de tatouages de leurs sombres dieux, mais sans armures, vêtus seulement de braies ou de pagnes. Ces hommes étaient bien représentatifs de la brutalité extrême et primitive des Kyazaks. Ivan, fit faire volte-face à sa monture, jeta un regard interrogateur à son compagnon et lui cria :


-Ils sont trop nombreux pour qu’on puisse les charger de front, Piotr. Mieux vaut les laisser courir un peu pour se fatiguer et les harceler de flèches dès que cela sera possible. Par contre, tu as entendu le compte-rendu de la situation de mon père, pas question d’en laisser ne serait-ce qu’un seul en vie pour qu’il aille avertir ses copains, car si on a toute la tribu aux fesses, ça risque de chauffer pour nous.


Le fils de l’ataman avait déjà combattu des Kyazaks, mais jamais hors du cadre d’une escarmouche classique en tant que soldat membre d’une rota. Ici, c’était très différent, car ils n’étaient que deux hommes montés face à six adversaires piétons. Ses dires étaient justes, il vaudrait mieux éviter l’affrontement frontal au corps-à-corps, compte tenu du nombre et de la réputation de combattants violents des Kyazaks, ils ne ferraient probablement pas long feu en chargeant.
Mais Ivan Mikhaïlovitch, s’il n’était pas un combattant obstiné, n’était pas non plus un lâche ou un dégonflé. Il attendit les ordres de Piotr avant de s’enfuir.
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Re: [Piotr Andreïevitch] La chasse infernale

Message par Piotr Andreïevitch »

Piotr et Ivan sur leur monture respectives, admiraient le spectacle qu'avait provoqué le stimuli enflammé. Six hommes en embuscade avaient du abandonner leur position et, désormais, les chargeaient dans un désordre complet. Le gospodar élevé parmi les ungols, se félicitait d'avoir pris cette initiative. Qu'aurait il pu arriver si ils étaient tombé dans le guet-apens ? il frémissait rien que d'y penser. Dans le contexte actuelle et malgré leur infériorité numérique, ils avaient l'avantage. Ils disposaient de montures et d'arcs, et pour sa part une longue expérience de la chasse. Une seule crainte le tourmentait, qu'allais il advenir du feu ? l'herbe sèche est un magnifique combustible, il y avait là un risque que la plaine s'embrase. Il espéra que Dazh n'avive pas outre mesure l'éventuel départ de feu de son souffle divin.

Piotr évalua d'un regard, la nature de leurs opposants. Ces sauvages étaient vêtu partiellement de guenille et leur torses à nu présentait d'étranges marques et tatouages. ils brandissaient des armes de corps à corps, en vociférant des cris dans une langue incompréhensible.


-Des serviteurs des dieux noirs ! Clama Ivan

-Des fous sans le moindre avenir !
lui répondit l'autre gospodar.

Plusieurs pensées vinrent dans l'instant à Piotr, comme autant de réflexes ; dans la steppe, les méthodes différaient selon la nature de la proie. Dans le présent cas, Il devait raisonner par analogie. ce groupe est comme une meute de loups, à la seul différence que sitôt leur piège déjoué, ils attaque sans stratégie. le chasseur avait un plan, mais il ne pouvait point l'exposer en détails dans le temps impartie, à son compagnon. comment se défaire d'une meute de loups qui attaque ? la réponse est connu du premier chasseur ungol venu. Il nous faut étirer les lignes des opposants. Si l'on fait mine de fuir à allure modéré, les poursuivants continueront leur courses. le plus rapide arrivera en premier, les autres suivront un à un. le procédé présente un double avantage, d'une part fatiguer les agresseurs, d'autre part n'affronter qu'un seul ennemi à la fois. Les montures les aideraient a rejoindre rapidement les éventuels fuyard.

-Ils sont trop nombreux pour qu’on puisse les charger de front, Piotr. Mieux vaut les laisser courir un peu pour se fatiguer et les harceler de flèches dès que cela sera possible. Par contre, tu as entendu le compte-rendu de la situation de mon père, pas question d’en laisser ne serait-ce qu’un seul en vie pour qu’il aille avertir ses copains, car si on a toute la tribu aux fesses, ça risque de chauffer pour nous.

Le chasseur se réjouit que précisément l'idée qu'il venait d'avoir, fut suggéré par son compagnon d'expédition, cela faciliterait la mise en œuvre de son plan d'attaque.

Pendant le temps de l'échange, la troupe ennemis continuait de s'approcher. Piotr remarqua, qu'un individus de haute taille semblait être leur meneur. Le forcené avait le crane glabre et une barbe tressé en mèches rousses maintenu par des bagues d'acier. il arborait sur son torse une marque singulière, une étoile composé de huit flèches cerclés et scarifiée à même la peau. De sa main gauche, il brandissait une monstrueuse hache dont la longueur du manche indiquait qu'elle avait été conçu à l'origine pour être manié à deux mains.


-Ivan, tu lit dans mes pensés mon brave ! Est-ce que nos montures servent à la chasse habituellement ? est ce qu'elles sont habitué aux bruit des flèches ?

Le plan resterait le même, mais en cas de réponse négative, ils auraient pour contrainte de devoir descendre de cheval à tour de rôle pour décocher leur traits. Sans même attendre la réponse, Piotr tourna sa monture en faisant signe au fils de l'Ataman de l'imiter. Il partirait au trot, accélérant au besoin. Il épierait les réaction de leur poursuivants et à la première occasion favorable, il se concentrerait sur l'individu le plus proche en le visant de leurs projectiles. oгонь et егерь semblait comprendre la situation et trépignaient nerveusement en attendant le signal du départ.

-Давайте! Hu! Hu!

Aussitôt le petit groupe s'élança, les jeunes gospodars étaient dans une situation à risque, ils espéraient tout deux que le plan se déroulerait comme prévu.
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