Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours
Ainsi Piotr Andreïevitch et son compagnon renonçaient à continuer la poursuite du dernier ennemi. D’un autre côté, il était possible que ce dernier soit tout simplement mort dans les flammes, auquel cas continuer à le traquer aurait été aussi vain qu’inutile. Mais il n’y avait aucun moyen d’en être sûr, et l’homme avait tout aussi bien pu réussir à s’enfuir en faussant compagnie aux kislévites. Dans tous les cas, la poursuite aurait été bien hasardeuse en raison de l’absence de piste et de la fatigue qui commençait à s’accumuler, tant pour la monture que pour les cavaliers. La demi-journée avait été éprouvante pour tous, sauf peut-être pour le lévrier blessé, Satrape. Bien que secoué par les multiples changements d’allure de Feu (огонь), le chien semblait aller de mieux en mieux. Dans quelques jours, à ce rythme, il serait totalement remis.
Les deux compères avaient donc décider de change de cible et de rechercher la trace du cheval blessé, Chasseur (егерь). Ce dernier était plus gros que le maraudeur, laissait plus de traces, ne cherchait pas à leur échapper, et qui plus est il était sévèrement blessé, ce qui facilitait la traque et l’empêchait d’aller trop loin. Les chances de le retrouver étaient donc objectivement importantes. Restait à savoir, dans l’hypothèse probable où ils retomberaient sur ses traces, dans quel état l’animal se trouverait.
Test de traque sous (INT +HAB)/2 +1 (pour chasse) +6 (pour la facilité) arrondi au supérieur: 10. Réussite.
Test de chance : 20. Echec critique. Vous êtes servis !
Retrouver la trace d’егерь fut un jeu d’enfant pour le jeune chasseur. Il avait vite découvert des traces de sabots sur le sol, quelques poils de chevaux de la même couleur que ceux de la robe d’егерь pris dans les buissons et surtout des taches de sang à intervalles fréquents et de plus en plus rapprochés. Bientôt, ils arrivèrent en vue du cadavre de la bête, déjà entourée par une meute de quatre loups qui montrèrent leurs crocs à l’arrivée des deux hommes du Nord.
Sur огонь, Satrape montra les crocs et grogna en retour, mais il était bien trop faible pour être d’une quelconque utilité si combat il devait y avoir. Le cheval était décédé, valait-il la peine de disputer sa dépouille aux charognards ? Tel n’était pas l’avis d’Ivan, qui s’adressa à son ami d’un ton peiné :
- егерь était un fier et fidèle compagnon, il nous aura servi jusqu’à la fin. Mais laissons son cadavre à la nature, de toute façon nous n’avons ni le temps, ni la capacité d’affronter ces loups. Qu’en penses-tu ?
Ivan Mikhaïlovitch semblait dire vrai, car ils étaient blessés, et que les loups semblaient vouloir les dissuader d’approcher d’avantage. Cela dit, en général, ces bêtes étaient de nature craintives, méfiantes, et ne se battaient contre l’homme qu’en cas de nécessité ou d’avantage certain. Valait-il la peine de risquer un affrontement pour le corps de Chasseur, ou était-il préférable de l’abandonner pour continuer la quête ? La décision reposait sur les épaules de Piotr.
Piotr et Ivan, les deux gospodars en mission, avaient fait le choix de retrouver leur deuxième monture. Pour le chasseur, La piste à suivre était claire comme de l'eau de roche. Les empreintes de pas, de la bête blessée, qui s'enfonçaient exagérément dans la terre meuble et divaguaient à différents endroits ; des flaques de sang qui rougissaient l'herbe de la plaine pareilles à une sordide rosée d'hémoglobine, Autant de signes qui témoignaient de l'insurmontable douleur qu'avait éprouvé егерь. Après avoir parcouru plus d'un kilomètre de distance sur le dos de leur cheval des steppes, il trouvèrent enfin leur monture disparue, du moins sa carcasse dont se repaissaient quatre loups.
-Par Ursun, nous sommes maudit ! Pourquoi nous ? O petit père des ours !s'exclama Piotr
les deux gospodars se regardèrent, sous le choc. De qui provenait la malchance ?
-Ivan qu'a tu fait ? Serait-ce des pensées malsaines envers les animaux ? des actes coupables sur nos amis à poils ?
Ivan se défendit vivement de ses accusation, arguant la malchance et un mauvais concours de circonstances.
Pour Piotr, la situation était catastrophique. Son compagnon avait le "mauvais œil". Au sein de la tribu des loups hurlants, il avait entendu parler de ce cas extrêmement rare. A ses yeux et jusqu'alors, il avait considéré que cela faisait partie d'un certain folklore, au même titre que les histoires de fantôme ou de vampire que l'on se racontait au coin du feu. Maintenant il en avait la preuve en chair et en os, toutes les actions de son compagnon ne lui apporterait que ruine. Il se remémora les différents échecs qu'il avait vécu à ses côtés. D'abord, la hache blessant егерь, puis le sauvetage in extremis d'Ivan, la manœuvre ayant dispersé les maraudeurs en deux groupes distincts, la charge ratée du fils de l'Ataman et finalement la fâcheuse rencontre avec les lupins autour de la dépouille de l'équidé. Il n'y avait que deux solutions à pareille situation abandonner son compagnon ou bien contrecarrer le mauvais œil, sinon la malchance le poursuivrait jusque dans sa tombe.
Au fur et à mesure de leur approche, les carnassiers retroussaient leur babines en dévoilant leur crocs. Ils semblaient vouloir défendre chèrement leur proie. Les deux gospodars étaient blessés et un nouvel affrontement serait des plus hasardeux. Ivan prit la parole :
-егерь était un fier et fidèle compagnon, il nous aura servi jusqu’à la fin. Mais laissons son cadavre à la nature, de toute façon nous n’avons ni le temps, ni la capacité d’affronter ces loups. Qu’en penses-tu ?
-Pauvre fou, ne comprend-tu donc pas ? nous devons rendre grâce à Ursun sans délai ! reprend toi jeune gospodar ! Seul un acte de courage suffisant pourra contrecarrer le mauvais œil que tu porte en toi. Dévorer le cœur d'un animal, te confère sa force et lui permet de continuer la grande marche de la vie à travers ta personne. Pour parler clairement, nous devons sauver l'âme de егерь en dévorant son cœur et espérer que l'hirsute, le petit père bestial nous observe.
Aussitôt dit, Piotr se saisit des deux haches qu'avait récupéré son compagnon et enroula en croisillon les quelques bout de tissu qu'il lui restait autour de la partie des lames qui était non coupante. Ensuite, Il les imbiba de quelques goutte de kvas, sortit son briquet à amadou et en alluma la mèche qui rougeoya faiblement.
-Affrontons bravement notre destiné ! mettons pied à terre, Ivanouchka !Dit il en lui tendant une des armes ainsi préparées.
Descendu de monture, ils firent flamber le tissu de leur torche improvisé. Ivan et Piotr avait chacun une arme dans chaque main et avançait vers la petite meute.
-Prions pour la gloire du petit père !
Ivan repris en canon le chant bestial à gloire d'Ursun:
Petit père hirsute,
Je crois en notre destinée
Assez de faux semblant
donne nous la bestialité
pour un carnage enivrant !
Compagnons,
grandissons chaque jour
devenons plus puissant
parons nous de nos plus beaux atours
gospodar, pour lutter férocement !
Maitre ursun,
prend nous dans tes bras,
dans la plaine sans fin,
où s’éteignent les braves
qui affrontent le malin !
Le but des compagnons étaient faire fuir les bêtes sauvages, de s'approcher de егерь, afin qu'Ivan puisse dévorer le cœur de l'animal et éventuellement récupérer les affaires du fils de l'ataman accroché à la défunte monture. Ils restaient sur leur gardes, attentif au moindre mouvement de la famille de lupin, prêt à tous les cas de figure. Piotr espéra que cet acte de piété soit favorablement accueilli par son dieu tutélaire et que cela soit suffisant pour chasser la malchance qui leur collait aux basques.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 07 nov. 2015, 21:52, modifié 1 fois.
Raison :+5 xps
Bien qu’Ivan ne fût pas d’accord avec Piotr, le fils de l’Ataman Mikhaïl accepta l’ordre de celui qui lui avait sauvé la vie peu de temps auparavant. Même si, à son avis, ce dernier se trompait et risquait gros pour un gain finalement très minime, jusqu’à présent les décisions du chasseur n’avaient pas eu à être remises en cause. Que ce soit grâce à sa chance ou à ses capacités, le gospodar élevé parmi les ungols avait toujours su surmonter les épreuves qui s’étaient dressées sur leur chemin. Et de toute façon, Mikhaïlovitch devait la vie à son compagnon, et en conséquence il se devait le suivre et le soutenir quoi qu’il advienne.
Ainsi les deux humains mirent-ils pied à terre et se préparèrent à combattre pour disputer leur proie aux loups.
Test de CHA de Piotr : 8. Réussite.
Test d’INT des loups : 12. Echec.
Fort heureusement pour les deux hommes blessés, leurs adversaires canidés n’avaient visiblement pas plus envie qu’eux d’en arriver à l’affrontement. En voyant que les deux kislévites se préparaient à combattre, n’étaient pas effrayés et avaient pour eux le bruit et le terrible feu, les loups firent volte face et filèrent sans demander leur reste, laissant la carcasse du cheval aux kislévites.
Tandis qu’Ivan récupérait ses affaires, Piotr extrayait le cœur des entrailles de l’animal trépassé. Bientôt, quand ils eurent fini, ils purent remonter en selle sur огонь (« Feu »), et se préparer à repartir. Avec toute l’action qu’il y avait eu, le temps était passé très vite : la journée était déjà bien entamée, et les deux chasseurs, le maître comme l’apprenti étaient épuisés et blessés. Leur cheval ne valait guère mieux, il avait dû galoper un peu partout devant des combats féroces et un mur de feu, puis porter deux humains sur son dos.
Il fallait maintenant que le fils d’Andreï prenne une décision sur la conduite à tenir qui allait suivre. Valait-il mieux reprendre la traque de la bête dès maintenant, pour espérer en finir le plus vite possible avec la mission, avant que les maraudeurs ne les trouvent, puis rentrer chercher des renforts à la stanista ? Ou, seconde option qui paraissait valable également, trouver un endroit propice à un campement pour qu’ils y refassent leurs forces avant de reprendre leur chasse ?
On ne pouvait pas vraiment dire objectivement laquelle des deux possibilités était la meilleure, car chacun avait ses avantages et ses inconvénients. La responsabilité de la décision incombait donc une fois de plus à Piotr.
Quoi que tu décides (tu n’es évidemment pas obligé de te limiter aux 2 hypothèses avancées par moi), n’hésite pas à donner des précisions. Par exemple :
-Si tu choisis de poursuivre la traque sans tarder : Où cherches tu ? Comment ?
-Si tu choisis de chercher un endroit où bivouaquer : Où cherches tu ? Quels sont tes critères de choix ?
Comme décrit un peu plus tôt dans le RP, vous êtes pour l’instant dans la plaine juste devant les collines.
Les voix fortes des deux gospodars s’élevaient dans le crépuscule. Piotr était satisfait qu’Ivan ne conteste pas son idée. Le chasseur tenait fermement le manche de sa hache, il espérait ne pas avoir à combattre mais se préparait à devoir le faire. les prédateurs en meute restèrent un temps dans l'expectative ne sachant pas comment réagir à la venue des deux compagnons, porteur du terrible feu et ne montrant pas le moindre signe de faiblesse. Finalement, il se retirèrent penauds en abandonnant la carcasse de егерь. Sans doute n'avait il pas le cran de livrer combat, bien qu'en supériorité numérique.
Ivan accouru vers le cadavre et se mit à empaqueter frénétiquement les maigres effets personnel qui était encore accrochés à la selle. Le jeune homme était visiblement sous le choc, il avait du voir grandir l'animal au sein de la Stanista et semblait heureux de pouvoir lui rendre un dernier hommage. Piotr Andreïevich, en bon chasseur, dégagea de quelque coups de poignard précis le cœur de l'animal encore tiède.
-Ivan, mon brave, vient ici.
le jeune homme venait juste de terminer les préparatifs pour le départ. le chasseur le dévisagea, son regard était emprunt de sérieux et de tristesse.
-Voilà, La bonté d'Ursun nous a épargné d'un nouveau combat. Gospodar, à genoux ! Nous devons rendre grâce au père Ours !
Le fils de l'ataman fit génuflexion, concentré, avec les mains tendu pour recevoir l'offrande. Piotr s'approcha et lui donna le cœur. En maitre de cérémonie, il prit solennellement la parole, les mains tendu en croix.
-Père Ursun, seigneur bestial ! se présente devant toi aujourd'hui, ton fidèle serviteur Ivan Mikhailovitch. Ce jeune homme est touché par un mal mystérieux, la malchance s'accroche à lui comme un tique sur le dos d'un chien. son cœur est pur et ses pensées sont saines, ne le laisse pas en proie au mauvais œil ! Par l'offrande qu'il s’apprête à faire, confère lui la force et le courage du défunt егерь.
Piotr se tourna vers son compagnon et lui fit signe de manger l'offrande. Ivan réprima son sentiment de dégout, et commença à croquer à pleine dents l'organe sanguinolent. la matière était spongieuse, Ivan eu toutes les peines du monde à finir le morceau. Une fois que la scène se fut déroulé, le chasseur aida son compagnon a se relever.
-Je suis fier de toi, Ivanouchka, tu as fait preuve de piété et tu as pris à bras le corps ce problème qui te hante.
Pour l'heure nous devons décider quoi faire afin de poursuivre notre mission. Nous sommes tous fatigué de notre journée, blessés et la nuit est entrain de tombée. Par conséquent, je pense qu'il serait contreproductif de continuer notre route. nous devons établir notre campement et prendre un peu de repos. nous sommes dans la plaine, mais nous devons trouver un endroit à proximité et surélevé, proche d'un cour d'eau ou d'un puit. Nous ne pourrons pas allumer de feu, car l'un des maraudeurs a peut être réussi à s'enfuir, auquel cas sa tribu doit être déjà à notre recherche.
-Je suis d'accord avec toi Piotr, camper me permettra en outre de panser nos plaies, comme je l'ai fait avec сатрап, allons y ! trouvons le bon emplacement et continuons notre mission, demain dès l'aube. Par ailleurs, nous assurerons un tour de garde à tour de rôle.
Sur ces entrefaites, les deux hommes rassemblèrent leurs dernières forces, montèrent sur le dos de oгонь et se mirent à la recherche d'un endroit convenable pour établir leur campement.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 17 nov. 2015, 13:23, modifié 1 fois.
Raison :+4 xps
Des deux solutions, Piotr préféra jouer celle du repos afin de reprendre des forces, sur la rapidité pure. On n’aurait pas pu dire laquelle était la plus prudente, car s’arrêter le temps de se refaire une santé était aussi prendre le risque d’être surpris par les maraudeurs qui étaient peut-être à leur poursuite. Mais d’un autre côté, continuer sans répit une traque pouvait également se révéler très dangereux, à cause de la fatigue et des blessures.
Sans trop de problèmes, les deux hommes trouvèrent un lieu propice à établir un bivouac, au pied des collines de Zamak Spayenya où ils devraient mener leurs recherches dès le lendemain matin. Grâce à cette halte bienvenue, les deux kislévites pourraient repartir bien plus frais et plus dispos qu’ils ne l’étaient avant. Dans un premier temps, Ivan Mikhaïlovitch profita en effet de la pause pour panser les plaies de tous, tandis que Piotr Andreïevitch s’occupait du cheval lorsqu’il n’était pas soigné. « Satrape », lui, avait été descendu du dos de « Feu » et montait la garde fièrement, allongé par terre, près des couchages, la tête relevée, aux aguets.
Puis ce fut le temps du repas, hélas moins agréable qui ne l’aurait été si Piotr avait autorisé un feu de camp. Mais les impératifs de sécurité passaient avant ceux du simple confort, comme Ivan le savait bien. Même s’ils auraient sans doute froid cette nuit là, cela valait mieux que de se réveiller aux mains des maraudeurs du chaos. Evidemment, par mesure de précaution élémentaire dans un moment comme celui-ci, Piotr avait pris la peine d’établir des tours de garde afin que jamais le groupe ne soit laissé sans surveillance à la merci du premier ennemi qui passerait.
Au final, au matin, chacun avait pu se reposer, et surtout les bêtes. Si le chien était encore trop faible pour marcher, il semblait avoir déjà meilleure mine que la veille quand on le replaca sur le cheval, qui était lui-même à nouveau frais. Pour ce qui concernait les humains, les soins prodigués par le fils de l’ataman Mikhaïl Mikhaïlovitch avaient porté leurs fruits. Certes, ni Ivan, ni Piotr ne s’étaient totalement remis de leurs blessures de guerre, profondes et fraîches de la veille, mais l’évolution de l’état plaies semblait prendre une tournure très encourageante.
Les bandages et les herbes médicinales appropriées que Nadiejda, la jeune épouse d’Ivan, avait mis dans le sac de ce dernier se révélèrent une fois de plus très utiles. Non seulement aucune des blessures ne semblait en voie d’infection, au contraire elles étaient toutes très nettes et propres sous les bandages, et de couleur normale, mais en plus, il n’y avait aucune hémorragie, ni externe, ni interne à déplorer. Les blessures commençaient même lentement mais sûrement à cicatriser. Après quelques jours de ce traitement, les deux kislévites seraient assurément totalement guéris, même s’ils garderaient peut-être quelques cicatrices.
Mieux encore, la stabilité de leurs blessures leur permettrait d’agir à peu près normalement. Il fallait juste faire attention à ne pas recevoir de nouveau coup à ces endroits pour ne pas rouvrir les plaies, mais des gestes normaux, y compris brusques ou de combat, ne devraient pas suffire à eux seuls à rouvrir les blessures, ce qui était évidemment un très bon signe.
Ils allaient maintenant pouvoir reprendre leur quête sans avoir à se soucier de faire attention à leur santé. Mais tout n’était pas gagné pour autant, loin de là, même. Depuis la veille et la disparition d’un des maraudeurs du chaos qu’ils avaient affronté, Piotr savait qu’il existait un risque que toute la tribu ne soit au courant de leur présence sur « leurs terres », et ne les prennent en chasse. Ainsi le chasseur se retrouvait chassé, et devenait proie à son tour. La prudence et la rapidité devraient donc être de mise. C’était comme un jeu basé sur la vitesse, où chaque groupe devait atteindre son objectif avant d’être rattrapé par l’autre.
Test de traque (HAB +2 pour la compétence chasse +1 pour la compétence survie en milieu hostile, oui normalement c’est pas ça mais là je tiens compte de la facilité de la traque) : 7. Réussite.
Lorsque la chasse reprit, le lendemain matin, le groupuscule ne mit pas longtemps à trouver ce qu’il recherchait avec tant d’insistance.
Grâce à sa connaissance du milieu et ses compétences de chasseur, le fils d’Andreï put reconnaître dans le paysage des collines à quels endroits le monstre traqué était le plus susceptible de passer, en admettant qu’il fût bien dans les parages. Les deux chasseurs s’y rendirent donc. Le premier endroit identifié par Ivan était une sorte de vallée toute proche, encaissée entre deux petites collines, un des passages qui reliait l’intérieur des collines à la steppe. Ils n’y découvrirent aucune trace de la bête, mais ne découragèrent pas pour autant, car le gospodar adopté par le Général Gris n’avait pas dit son dernier mot. Lorsqu’ils étaient passés par les hauteurs, il avait repéré un peu plus loin dans les collines une autre vallée, au centre de laquelle coulait un mince filet d’eau.
Les paysages étaient tous les mêmes : essentiellement pierreux, avec ça et là un peu de terre et des buissons et des touffes d’herbes adaptées à ce milieu semi-aride et peu propice à la végétation. Autour du ruisseau, par contre, il y avait un peu plus de végétation et de terre. C’était assurément un endroit idéal pour tous les animaux, qui y venaient s’y désaltérer et manger des herbes pour les herbivores, ce qui par ricochet en faisait aussi un lieu de traque idéal pour les carnivores.
Il ne leur fallut pas très longtemps pour atteindre le ruisseau. Le soleil leur indiqua qu’il n’était pas loin de onze heures du matin.
Et cette fois ci, la chance sourit aux valeureux chasseurs. Ils n’eurent même pas besoin de l’expertise de Piotr pour repérer des traces anormales. En théorie, les bêtes qui vivaient dans ces collines étaient plutôt petites, dans leur très grande majorité. Mais l’influence du chaos tout proche, et le manque total de contrôle effectif des forces kislévites sur les lieux en avaient fait un repère de nombreuses monstruosités, mutants, adorateurs des dieux sombres, bannis et autres ermites en tout genre. Cependant, même alors, il était rare de trouver là quelque chose d’une taille supérieure à celle d’un enfant du chaos, car l’absence totale de gibier de moyenne taille comme par exemple les moutons, n’était guère propice à la survie des très gros monstres.
Et en l’occurrence, il n’y avait pas de doute possible. Tant Ivan que Piotr remarquèrent près de l’eau des traces insolites, très profondes et d’une cinquantaine de centimètres de diamètre au moins. Elles ne ressemblaient à rien de ce qu’avait connu jusqu’à présent Piotr, et Ivan lui aussi semblait perplexe. Assurément, c’était là les empruntes d’un monstre, mais de quel type ?
Les empruntes donnèrent néanmoins un indice au chasseur : quoi que ce fût, la chose était bipède, et elle semblait fréquemment se rendre au ruisseau vu le nombre de traces. Et il sentait mauvais, très mauvais. Les empruntes gardaient en effet une odeur nauséabonde extrêmement puissante et désagréable. L’ennui était que ces traces s’arrêtaient à la limite de la terre proche du ruisseau et se perdaient ensuite dans les rochers. Il faudrait donc trouver un moyen de trouver la bête. Peut-être pourrait-on quand même la traquer dans les collines rocailleuses ? Ou peut-être y avait-il une autre solution...
+1 PdC envers Ursun ! Décidément ton personnage est très pieux.
+10 PVs pour toi, tu en as donc 34 (PS : mets à jour ta signature pour refléter tes PVs actuels.
+ 2 PVs pour Ivan. Il en a donc 27.
Tu peux faire parler Ivan sur l’ensemble de ce qui s’est passé si tu le souhaites. A toi de décrire la méthode que tu utilises pour la traque. Comme toujours, il y a une infinité de possibilités et c’est à toi de choisir, en sachant comme toujours qu’il n’y a pas forcément de bonne ou de mauvaise solution.
Les deux compères à dos de cheval étaient fourbus. En fort peu de temps, ils décrétèrent que le lieu où il venait d'arriver, au pied des collines de zamack spayenya était somme toute idéal.
Le paysage était désertique, presque lunaire, quelques maigres pousses de végétation avait éclos de manière incongrus entre les pierres.
L'idée de se reposer était la plus logique, en effet quoi de plus frustrant que de chasser à tâtons au clair de lune ?
Les deux hommes mirent pied à terre, ils plantèrent leur tente. Pendant qu'oгонь broutait goulûment la végétation rachitique telle un mendiant face à des miettes de pain.
сатрап qui avait été déposé dès leur arrivée, paressait mollement allongé sur une longue pierre plate qui avait emmagasiné la chaleur de la journée. Lorsque son maître tournait la tête vers lui, le lévrier dans un sursaut d'orgueil tentait de se hisser sur ses pattes avant et de chasser les mouches imaginaires tout autour de lui.
La soirée de déroula paisiblement, Ivan mis à profit tout le savoir qu'il avait dans l'art de soigner les blessures. Piotr Andreïevitch, lorsqu'il ne jouait pas le rôle de patient, passait son temps avec les animaux.
Tandis qu'oгонь, le cheval des steppes se calmait de sa journée éprouvante, Piotr pensa a nouveau a son idée de le dresser convenablement. Tout aurait été plus simple s’ils avaient pu tirer à l'arc à cheval.
Arriva le moment du soupé, les deux gospodar s'assirent tailleur et commencèrent leur frugal repas
-Ivan, j'ai l'impression que mes plus fortes convictions sont mise à mal. Jamais je n'ai autant prié que ces derniers jours. J’ai pour habitude de m'en remettre à ma logique, à mon sens pratique dans les situations critique, mais depuis les derniers événements, Je m'en remets très souvent au père ours.
-Maître chasseur, je ne suis pas étonné. La ferveur de mon père est parfois communicative. Aurait tu trouvé la lumière sur le chemin de ta quête ? Ursun serait-il comme une planche de salut pour toi ? Son enseignement est bon, il est garant d'une certaine neutralité. Tu as déjà une bonne connaissance de ses préceptes, mais si tu le souhaite, après notre retour mon père pourra t'aider à approfondir ton instruction en le domaine.
Piotr soupesait les dernières paroles de son compagnon. Le changement qu'il évoquait était-il passager ? Ou bien était-ce la une complète transformation de sa manière d'appréhender la religion ? Il ne savait quoi dire, il sentait pour autant que sa foi avait subitement grandi et c'était par la même raffermie, elle en devenait presque palpable.
Le repas terminé, les deux hommes vaquèrent à leurs occupations, puis vint le moment de la nuit. Celle-ci se déroula paisiblement, les deux hommes alternant entre repos et tour de garde car il ne fallait laisser le campement sans surveillance.
Le lendemain, les onguents de Nadiejda avait fait des miracles. Piotr s’examina un instant et remarqua avec surprise que ses plaies avaient bien cicatrisées, mieux encore il ne trouva aucune trace de purulence. La contrepartie à ce bienfait était une forte odeur végétale qui assaillait ses narines. La petite troupe était bien mieux en point que la veille, cela serait précieux compte tenu de la longue journée qui les attendait.
Les deux hommes se préparèrent rapidement, puis ce fut le moment du départ.
-Ivanouchka, que savons-nous du bestiau ? récapitulons nos informations pour élaborer un plan de chasse.
-Piotr, comme nous l’a expliqué mon père, cette créature a détruit plusieurs Rotas lancé contre elle. Elle se déplace seule, sa présence a provoqué l’arrivé de tribus de maraudeur dans le secteur. La b…
Piotr, les yeux fermés pour mieux se concentrer, lui avait fait signe de se taire, il se sentait pris d’une inspiration fulgurante.
-Cet animal est visiblement tout en haut de la chaine alimentaire, elle ne connait pas de rival en son domaine. Cela signifie que c’est un animal solitaire à l’origine et sans doute de grande taille. Par ailleurs, c’est une créature carnassière, si on débusque sa proie de prédilection on aura plus de chance de la trouver. Pour ce qui est des maraudeurs, on sait qu’ils sont arrivés en second. J’ai le pressentiment qu’ils pensent pouvoir dompter la créature afin de l’utiliser pour leurs sombres desseins. Si nous trouvons de récentes traces de la bête seule, cela signifiera qu’elle n’est pas de mèche avec les tribus. Enfin, le plus important peut être, c’est un animal et nous sommes dans la toundra. Cela signifie que les points d’eau sont très rares et que la bête n’a pas d’autre choix que de s’y rendre à un moment ou un autre. Ainsi, trouver le point d’eau sera notre objectif premier. C’est le lieu où nous pourrons trouver de nouveaux indices.
Le chasseur scrutait les collines qui leur faisaient face, il se mettait à la place de l’animal qu’il poursuivait. Comment réagirait-il face à cette configuration du terrain, vers quels lieux se rendrait-il ? Au bout de quelque moment, le chasseur indiqua une direction à son comparse. La physionomie du terrain semblait correspondre à un endroit de passage possible, une petite vallée bordée de colline. L’animal qui empruntait ce passage, pouvait rester suffisamment furtif, ce qui était parfait pour un prédateur en chasse. Une fois arrivé, aucun signe ne corroborait son idée. Piotr eu un moment de doute, mais persista à continuer sa route entre les collines. Soudain depuis des hauteurs ils aperçurent un élément nouveau dans le paysage rocailleux. De l’eau coulait en un petit ruisseau et de la végétation avait poussé, s’en être luxuriante, elle témoignait de l’impact de l’élément sur son environnement.
Les gospodars pressèrent leur monture dans la direction approximative du cours d’eau, bientôt ils entendirent le tintement de l’eau qui s’écoulait sur les pierres et ne tardèrent pas à arriver sur les lieux. Piotr et Ivan descendirent de cheval afin de chercher des indices. A proximité du ruisselet, dans la terre humide, ils découvrirent d’étranges empreintes.
Il n’avaient jamais rien vu de tel. C’était des traces d’un animal bipède. La forme était des plus étranges avec des doigts de forme irrégulière, boudiné et qui présentait un pouce atrophié. Leur profondeur et leur largeur indiquait que l’animal était assez volumineux, un ignoble fumet flottait dans l’atmosphère autour de ces traces de pas. L’odeur inconnue agressait les sens de Piotr, c’était pour lui le signe que la créature n’avait rien de naturelle. Il était de son devoir de chasseur de lutter contre ce type d’engeance. Il n’y aurait ni pitié, ni répit dans un combat contre une telle aberration.
La piste des empreintes continuait jusqu’au à l’extrémité de la bande de terre. Ensuite du fait de l’environnement rocheux, les traces disparaissait. Comment la suivre ? Piotr pensa instantanément à son chien, сатрап. Ce qu’il avait expliqué au sieur de Rocheverte allait trouver à s’appliquer dans le cas présent.
-Viens par-là, ma truffe !dit-il en portant à bout de bras le lévrier.
Il lui colla le museau prêt de l’empreinte. Ce faisant, son fidèle сатрап eu une réaction de dégout. Le chasseur, continuant de le transporter, observait qu’en suivant la piste, le chien continuait d’afficher cette mine déconfite. Arrivé à la lisière de la bande de terre, les empreintes disparaissaient à la vue des deux hommes, pourtant le dégout éprouvé par le chien ne cessait pas. Ainsi, il serait possible de suivre la piste, grâce au sens olfactif de leur compagnon canin.
Piotr était à l’avant de la troupe, portant sur l’épaule son noble chien afin de lui laisser le museau au plus près du sol, suivait Ivan qui tenait oгонь par la bride. Le groupe progressaient à pas de loup, observant les alentours et cherchant le moindre indices.
Ivan Mikhaïlovitch regardait avec attention chaque geste de son compagnon, afin d’apprendre de lui les subtilités de l’art de la traque.
Jusqu’ici, le groupe avait été plutôt efficace. Ils étaient arrivés vivants jusqu’aux collines, et avaient pu commencer leur chasse et repérer les traces de la bête monstrueuse qu’ils poursuivaient. Sans doute était-ce dû à la complémentarité, et au lien plus profond d’amitié qui était né entre les deux chasseurs, le maître et son apprenti. Au cours des épreuves, ils avaient démontré une remarquable confiance en eux, doublée d’une capacité à se tirer des situations les plus périlleuses.
Les choix antérieurs de Piotr s’étaient jusqu’à présent tous révélés payants, notamment celui de sauver, puis de prendre сатрап avec lui au lieu de le laisser à Gervais de Rocheverte. Le lévrier kislévite, s’il ne pouvait marcher, comprit rapidement ce que son nouveau maître attendait de lui. Et malgré l’affreuse odeur persistante, l’animal remplit sa fonction de renifleur à merveille.
Son long museau était beaucoup plus sensible aux odeurs que celui des humains, et la puanteur était de toute manière si forte, que suivre les traces olfactives sur le sol caillouteux fut une tâche assez aisée.
Le duo s’enfonça donc un peu plus dans les collines rocailleuses de Zamak Spayenya, chaque humain tenant un animal, le chien сатрап sur l’épaule pour Piotr, et la bride du cheval des steppes oгонь dans la main d’Ivan. Le chasseur ouvrait la marche et remontait la piste à suivre, le fils de l’ataman le suivait. Chaque pas qu’ils faisaient les rapprochaient de leur but, qui devait selon toutes leurs informations ne plus être très éloigné d’eux. Ainsi, le groupe marcha pendant environ une demi-heure avant d’arriver au sommet d’une petite crête. Ils arrivèrent alors en vue d’une sorte de caverne située sur l’autre versant de la colline, non loin d’eux, dans la direction qu’indiquait le chien. Il ne faudrait qu’entre un quart d’heure et une demi-heure de marche pour y arriver.
La traque approchait maintenant de sa conclusion, et enfin ils allaient pouvoir apercevoir le fruit de tous leurs efforts. La tension et l’excitation étaient très fortes, car tout indiquait que la grotte en face d’eux était bien le repère du monstre : la direction donnée par сатрап, la taille de l’entrée qui était très grande, mais également et surtout les divers ossements, fourrures et traces de sang séché devant la cavité. De là où ils se trouvaient, il était impossible de dire si la caverne était profonde ou non, et si oui ou non la bête se trouvait à l’intérieur en ce moment. En effet, l’entrée était surplombée par des rocs imposants en devers qui créaient une ombre importante, et de surcroît orientée de telle manière que le soleil ne devait jamais en éclairer l’intérieur. Pour observer le contenu et la disposition de la cavité, il n’y avait donc pas d’autre solution que de s’y aventurer, si possible avec des torches, à moins de très bien voir dans l’obscurité.
Une telle entreprise serait bien sûr extrêmement risquée, surtout dans l’ignorance de ce qu’elle pouvait contenir. Autre élément à prendre en compte, dès qu’ils seraient passés de l’autre côté de la ligne de crête où ils se trouvaient actuellement (et même s’ils restaient juste au sommet de celle-ci), les deux hommes et leurs bêtes seraient parfaitement visibles depuis n’importe où sur les versants des collines environnantes, y compris depuis la grotte. Une approche discrète ne serait donc possible qu’avec beaucoup de précautions.
Constatant qu’ils touchaient au but, le fils de Mikhaïl s’adressa à celui d’Andreï. Encore novice dans cet environnement, il n’avait pas réellement saisi les enjeux de la décision qui devait être prise sur la conduite à tenir dans cette partie finale de la traque, mais avait repéré lui aussi la grotte :
-Par le Père Ours ! Piotr, regarde, là, en face ! Il s’agit sûrement du repère de ce que nous traquons ! Ces ossements et la teinte des pierres devant cette sinistre caverne ne trompent pas. Tu avais vu juste, mon ami !
Voici un petit schéma explicatif de vos derniers mouvements et de votre situation.
Je précise tout de suite qu’il n’est pas du tout à l’échelle (au niveau des distances et de la taille des collines les unes par rapport aux autres) et est approximatif : les reliefs n’ont évidemment pas des formes aussi géométriques et régulières, mais ça donne une bonne idée générale quand même.
REMARQUES :
-Toutes les collines ne sont pas représentées, il y en a beaucoup plus situées respectivement au Nord (haut de la carte), à l’Est et à l’Ouest (droite et gauche de la carte), mais elles ne nous intéressent pas, car tu n’y es pas allé et dépasseraient de la carte de toute façon.
-Au Sud (bas de la carte), là ou il n’y a pas d’ovales, c’est la toundra. Vous venez du Sud-Ouest.
Légende :
-Les ovales noirs symbolisent les collines (pas du tout à l’échelle les unes par rapport aux autres, mais leur disposition est globalement bonne).
-Les lignes violettes représentent les lignes de crête, quand il y en a.
-En pointillés verts, votre trajet récent (des deux derniers posts).
-Le « nuage » vert est l’endroit où vous avez bivouaqué la nuit.
-Le losange vert est l’endroit où vous vous trouvez actuellement, soit sur la ligne de crête.
-La croix jaune en face du losange vert, c’est la fameuse grotte.
-Le « nuage » bleu est le lieu supposé de bivouac de de Rocheverte et Julien, ce n’est pas à l’échelle, car en réalité tu supposes qu’ils attendent beaucoup plus à l’Ouest (gauche), hors de la carte, au pied des collines.
-L’hexagone rouge est le lieu approximatif et pas à l’échelle du tout non plus, de l’incendie.
-La flèche bleue vers le bas représente le fameux « passage » qui mène de l’intérieur des collines à la toundra, le seul que vous connaissez qui ne soit pas un col, donc le plus facile et le plus rapide, il est de plus assez discret et ne se remarque pas au premier regard.
-L’étoile bleue représente le ruisseau.
La truffe au ras du sol, сатрап, lorsque il sentait l'odeur de la bête traquée, manifestait une gêne certaine et se dandinait entre les bras du chasseur. Le fils d'Andreï était ainsi convaincu de suivre la bonne route, il suffisait de suivre la direction qui maintenait son compagnon canin dans un état de dégout. Ivan, quand à lui, semblait impressionné par cette technique ancestrale de chasse et furetait le moindre faits et gestes de son mentor.
Ils suivirent, sur environ deux kilomètres, la piste, guidés par l'odorat du lévrier, s'enfonçant toujours plus profondément entre les mamelons aride et rocheux du lieu-dit "Zamak Spayenya". Les conditions semblaient trop extrêmes pour que la moindre créature puisse y vivre. Piotr était inquiet, un élément le perturbait. Un animal, normalement constitué, boit, mange et fait ses besoins. Tout au long de leur progression, ils auraient dû repérer quelques ´fumées´, témoignages odorant de l'heure de passage de la bête et du contenu de son estomac, pourtant il ne vit rien de la sorte. Qu'est-ce que cette créature ? Par quelle magie pouvait-elle vivre sans se plier aux règles universelles de dame nature ?
Arrivée en haut d'une colline, soudain, ils aperçurent ce qui était peut être l'objet de leur quête.
Sous leurs yeux, Une sombre caverne se dévoilait à flanc de colline. On entrait dans cette cavité par un trou cerné de pics de pierre aux arêtes tranchantes. Des restes en putréfaction, ossements jaunis et peaux de bêtes ensanglantées jonchaient le sol à son embouchure. De là où ils se trouvaient, c'était proprement impossible de voir à l'intérieur de l'endroit. Tout était plongé dans l'obscurité la plus complète, du fait de leur surélévation et du rebord couvrant l'entrée.
-Par le Père Ours ! Piotr, regarde, là, en face ! Il s’agit sûrement du repère de ce que nous traquons ! Ces ossements et la teinte des pierres devant cette sinistre caverne ne trompent pas. Tu avais vu juste, mon ami !
Les paroles d'Ivan jaillirent dans son dos, le faisant sursauter. Étrangement, aucun des enfants de l'Ataman ne semblait avoir été correctement éduqué.
-mais tais-toi, bon sang ! Je réfléchis.
Le chasseur avait son cerveau en ébullition, il lui semblait qu'un millier de différentes pensées et idées se bousculaient au portillon de son esprit. Il s'accroupit, la tête appuyé contre son poing, aussi immobile qu'une statue. Une réflexion approfondie était nécessaire. Au bout de quelques instant, le chasseur commença un monologue des plus étrange à voix basse.
-Je suis la bête, je cours, je cours, je n'ai jamais rencontré aucun être vivant capable de m'égaler au cours de mon existence, je suis surpuissant. Je continue de courir. Des cavaliers approchent, je sens les vibrations que font les sabots sur le sol et j'entends les cris de mes poursuivants. Ils vont au-devant de leur propre mort, je m'arrête, je les attends.
Désormais, leur sang poisseux me recouvre, je me régale. Je suis maître en cette contrée, à l'abri dans cette caverne je disparais. A présent, la faim me tenaille, un nouveau groupe me poursuit, mais je me méfie, ils sont différents, J'ai connu bien trop de traque en si peu de temps. Méfiance, Je reste aux aguets.
Piotr se releva d'un coup. Ivan était surpris par ce que le chasseur venait de faire.
-Simple technique d'empreinte mental, j'essaye de me mettre dans la peau de ma proie pour mieux comprendre quel sera son prochain agissement.
Ivan restait sans voix. Piotr tint à le rassurer sur le fait qu'il n'y avait point de sorcellerie dans son verbiage.
-Bien sur ce n'est pas une technique infaillible, mais en l'occurrence je crois comprendre le comportement de la créature. Regarde bien cet endroit, c'est comme une forteresse imprenable à l'abri des regards indiscrets, perdue au beau milieu des collines.
Son compagnon contemplait l'entrée de la grotte de l'autre côté, concentré sur ce que lui expliquait son mentor. Le chasseur continuait de lui exposé sa compréhension de la situation.
-Ton père nous a indiqué qu'elles étaient les forces en présence, depuis le départ de notre expédition. D'une part la bête, d'autre part les tribus des sans-âmes, mais également la force qui a été vaincu 'les deux rotas successives'. A mon avis ces deux attaques raté l'on rendu prudente. Désormais elle ne veut pas être trouvée facilement. Pour ce qui est d'une connivence possible entre la bête et les tribus, je n'y crois pas. Si les tribus avaient soumise la bête, elles ne seraient pas restées dans ces collines perdues au milieu de nulle part.
Le fils cadet de l'ataman hochait du chef en entendant les paroles de Piotr, il semblait comprendre où le chasseur voulait en venir, celui-ci l'invita à prendre la parole.
-Mon ami, tes paroles sont sages. Deux forces plus puissantes que notre maigre groupe sont à proximité l'une de l'autre. En partant du principe qu'elles ne sont pas alliés, qu'adviendrait ’il donc, si elles se rencontraient ?
Une larme de joie coula le long de la joue de Piotr Andreïevitch. il était fier de son protégé, tous ces enseignements n'avaient finalement pas été vain.
-Exactement Ivanouchka ! Comme deux cerfs échangeant des coups avec leurs andouillers, tandis que le chien rameute la troupe ! Tu as compris, je suis fier de toi ! Maintenant comment les attirer les uns vers l'autre ? Appellerons nous sieur de Rocheverte et son écuyer à la rescousse ?Dit-il pleins de malice.
Le fidèle compagnon frémit d'effroi à l'évocation des bretonniens, tandis qu'un large sourire se dessinait sur le visage de son maître.
-Rassure toi, bien que l'idée m'ait traversé l'esprit, l'individu est si peu fiable que nous aurions tôt fait d'être repéré, sans la moindre certitude de parvenir à nos fins. Non, je pense que sur ces hauteurs, le seul moyen de tracer une "croix rouge" à l'intention des tribus qui désignerait l'antre de la créature est de déclencher un nouveau feu de broussaille non loin de son entrée. Le schéma sera le suivant, si le monstre est dans la grotte, le feu l'empêchera de s'enfuir, en même temps que l'âcre fumée s'élevant dans les cieux sera le moyen d'attirer les curieux. Si la créature ne se trouve pas dans la grotte pour le moment, nous aurons appâté quelques juteux maraudeur en prévision de son retour. Le plus important étant d'avoir la confirmation de la présence de la créature. De là nous pourrons agir ou fuir selon les circonstances.
Ivan semblait tout excité par le plan, Mais Piotr était soucieux, si c'était bien un animal ils avaient une chance de mener à bien cette stratégie. si la créature était doué d'intelligence, se pouvait bien être la faillite de leur expédition.
Les deux compagnons, partirent chercher du combustible, leur intention était de créer une « boule » de végétation et d’herbe sèche. Une fois préparée, il l’imbiberait du reste de kvas qu’ils avaient pu récupérer sur la dépouille de la monture d’Ivan. Ensuite il ferait dévaler la pente à cette création combustible. Par la force de la gravité, l’élément roulerait jusqu’au bas du défilée entre les deux collines. Piotr décida qu'en cours de descente de la boule, à une distance optimale, il tenterait de décocher une flèche enflammée pour embraser la cible. Il ne pouvait prendre le risque de l'embraser dès le départ, car un observateur même peu alerte repèrerait trop facilement l'endroit d'où serait partit l'objet. Ce plan bien qu'audacieux, semblait être le moins risqué de parvenir à leur fin. Il était à peine midi et l’astre solaire était à son zénith. Ils avaient amplement le temps nécessaire à la mise en œuvre de ce plan audacieux.
En dépit de ses qualités de tireur, Piotr anticipa l'éventualité d'un échec et se prépara à descendre, seul, par le versant nord est de la colline afin d'enflammer la boule.
Les deux hommes s’étaient entendus pour faire preuve de la plus grande discrétion dans leur entreprise, aussi bien pour eux que pour leurs compagnons animaux. Bien évidemment, ils devraient faire attention au sens du vent et à masquer leurs odeurs, grâce à l’onguent de Nadiejda qui fleurait fortement la végétation des steppes.
La tension était palpable, c'était peut-être l'instant le plus critique de leur aventure, celui qui allait démontrer leur capacité à pouvoir débusquer la bête et à pouvoir prévenir l'Ataman à temps. Autrement dit, la réussite de leur mission allait peut être se jouer au cours des prochaines heures.
Les deux kislévites n’eurent aucun mal à confectionner une boule avec les touffes d’herbes sèches et les rares petits buissons qui poussaient ça et là entre les rocailles. Il était ironique de penser que cette végétation avait déployé tant d’efforts pour survivre à un tel environnement hostile pour finalement se retrouver arrachée par des humains. Cependant, les hommes n’étaient pas complètement idiots et ramassèrent en priorité des herbes et buissons desséchés afin qu’ils s’enflamment mieux.
Une fois l’assemblage terminé, le chasseur l’aspergea d’alcool et Ivan lui donna une impulsion qui le précipita dans la pente. Comme prévu, la gravité attira la boule d’herbes vers le bas de la vallée, sans qu’il n’y ait besoin de la pousser davantage. Puis ce fut le moment de la mise à feu.
Piotr Andreïevitch voulut se charger de cette tâche. De toute façon, depuis l’épisode du combat contre les maraudeurs devant le mur de feu dans la steppe, Ivan n’avait plus son arc. Le chasseur voulait tirer sa flèche enflammée dans la boule alors qu’elle dévalait encore la pente…
Test de tir de Piotr : 14. Raté.
Mais le tir était de toute évidence trop complexe, et le trait enflammé alla frapper le sol rocailleux, manquant sa cible qui finit sa course au bas de la vallée. Le chasseur choisit donc de descendre seul allumer la boule de combustible, non pas en ligne directe, mais en passant le plus discrètement possible par le Nord-Ouest. Il ordonna à ses compagnons de se replier légèrement derrière la ligne de crête, afin qu’ils soient hors de vue de la vallée et des collines environnantes, à l’Est et au Sud-Est.
La chance voulut qu’à part quelques insectes ça et là, Piotr n’aperçut pas âme qui vive tout au long de sa descente. Arrivé à un endroit propice à une vingtaine de mètres de son objectif, il décocha une nouvelle flèche préalablement enflammée dans sa direction.
Test de tir de Piotr : 8. Réussi.
Cette fois-ci fut la bonne : il fit mouche ! Sans surprise, le feu démarra bien et produisit une épaisse fumée noire, sûrement due aux quelques branches de buissons vivants et aux herbes vertes qu’ils avaient incorporées dans la boule. Mais dans les instants qui suivirent, cela ne déclencha aucune réaction, ni de l’intérieur de la grotte située en amont, ni des collines alentours. Peut-être la bête n’était-elle pas là ou dormait-elle, ou peut-être était-elle simplement trop stupide ou trop peu concernée pour se soucier d’un feu en bas de la vallée, à moins qu’elle n’ait choisi volontairement de rester tapie dans sa caverne. Quant aux maraudeurs, il leur faudrait sûrement un peu de temps pour arriver sur place.
Le chasseur eut donc tout le loisir de remonter tranquillement auprès de ses camarades, ou plus précisément juste un peu plus haut au niveau de la ligne de crête pour observer ce qui se produirait. Puis l’attente commença. Elle ne dura guère qu’une heure avant qu’un groupe de maraudeurs n’apparaisse de derrière la colline au Sud-Est. Bien que le feu se soit éteint depuis longtemps, ils se dirigeaient droit vers la grotte.
Il devait y avoir là une petite vingtaine d’individus, des maraudeurs entourant un homme plus frêle et très grand, vêtu d’une longue robe noire à capuche rabattue. Il était monté sur un cheval aussi noir que ses habits.
Le groupe s’arrêta devant les restes de la boule incendiée, puis l’homme en noir descendit de cheval et entra seul dans la grotte.
Nul n’aurait pu dire ce qu’il se passa ensuite dans la caverne. Toujours est-il que le mystérieux individu en ressortit quelques petites minutes plus tard seulement. Il rejoignit son groupe et commença à retourner vers la direction d’où il était arrivé, le Sud-Est… Mais peut-être n’était-ce qu’un leurre. Une fois qu’ils furent sortis de la ligne de vue de Piotr, rien ne garantissait à ce dernier qu’ils continuaient bien leur route.
Au final, les deux kislévites n’étaient pas beaucoup plus avancés. Ils ne savaient toujours pas quelle était la bête, ni même si elle était bien présente dans la grotte en ce moment. Leur mission n’était toujours pas accomplie. Selon les ordres de l’ataman, ils devaient identifier le monstre et son repère avant de revenir chercher la rota pour qu’elle l’élimine.
Qu’allaient-ils faire ?
Pour l'apparence du type, il faut s'imaginer un nazgûl à cheval, sans pièce d'armure apparente, et avec juste une épée à la ceinture.
Piotr avait réussi sa périlleuse entreprise, lançant la boule végétale, puis réussissant à l'embraser. Le stratagème avait en partie remplit son office. Les compagnons avait observé, comme prévu, l'arrivé d'un petit groupe de maraudeurs venu vérifier la source de la fumée. Ce groupe semblait être dirigé par un grand escogriffe drapé dans une étole noirâtre rapiécée. Pourtant, ce stimulus n'avait nullement permis de desceller la moindre trace de la créature. Ils durent se rendre a l'évidence, ils n'étaient pas plus avancé sur le compte de celle ci qu'auparavant. Le meneur avait visité l'antre, puis s'en était retourné, ou du moins avait fait mine d'être repartit. Curieusement, peut être par méconnaissance de la dangerosité du prédateur, peut être par foi en leur sombres maîtres, leur meneur était rentré tout de go dans l'endroit et en était ressortit presque aussitôt, sans présenter le moindre signe de peur ou d'appréhension. Le chasseur était perplexe, que faire dans une telle situation ? Rentrer à son tour dans la grotte et prendre le risque de se trouver nez à nez avec un monstre sur le retour ?
Suivre la troupe de loin et observer leurs agissement ?
Son instinct lui soufflait une idée folle, capturer un maraudeur. Cet objectif intermédiaire serait précieux, d'une part pour obtenir de potentielles informations sur la créature, d'autre part pour en savoir plus sur les tribus des sans-âmes, leurs motivations, leurs mode opératoire et leurs intentions.
Les deux gospodars touchaient du doigt la fin de leur mission, une confirmation du lieu où la créature avait pris ses quartiers et ils pourraient prévenir l'Ataman, lui faire un rapport complet de la situation, voir lui dessiner un plan des alentours afin de piéger la créature dans son milieu naturel. Piotr n'avait qu'à fermer les yeux pour imaginer la force gospodar suivre ses conseils d'expert et cerner le terrain de chasse de différents pièges, tous plus mortelles les uns que les autres.
-Maître chasseur, que devons nous faire ? Nous sommes proches du succès, mais toujours pas de traces de la bête, nous ne pouvons pas nous permettre de rentrer avec de si maigres éléments à la Stanista ! Ne rentrons pas bredouille !
La remarque du jeune homme sortit Piotr de sa réflexion.
-Ivanouchka, cher apprenti, ton esprit de déduction me surprendra toujours ! J'ai l'impression que l'énonciation de banalités te procure un certain réconfort. Allez ce n'est rien, ne fait pas cette tête !
Le chasseur interrogea son compagnon afin de se montrer plus constructif.
-En ce moment, qui est mieux informé que nous sur la créature ?
-Il me paraît évident que ce sont les membres de la tribu que nous avons aperçu tantôt. Ils sont, d'ailleurs, même rentré dans la grotte.
-Fort bien Ivan, Penses tu qu'il soit avisé de se rendre dans la grotte et enquêter ? ou bien vois tu un autre moyen ?
-La capture ! Oui, la capture d'un de ces hommes ! Les possibilités que l'on pourrait en tirer serait multiple. D'une part la possibilité de l'interroger, d'autre part la capacités d'appâter le monstre, enfin d'en faire une monnaie d'échange en cas de confrontation avec les tribus.
A contrario, l'exploration de la grotte présente encore plus de risques qu'auparavant et encore moins de chance de tomber sur des informations pertinentes. En effet, il est possible que le monstre revienne d'un instant à l'autre, que des maraudeurs soient planqué dans les environs en embuscade. Par ailleurs, l'exploration de l'antre par leur soin n'a suscité ni émois, ni de réaction particulière dans leurs comportements. Cela plaide plutôt en faveur d'un manque d'éléments probants à faire valoir auprès de mon père.
-Tel le héron qui prend son envol, tu atteins les cimes de mes espérances. Ton raisonnement est juste et équilibré.
Faisons cela, suivons le groupe a bonne distance, puis tentons de capturer un traînard à la première occasion. Dans ce genre de groupe il y a toujours des tires au flanc, des bailleurs aux corneilles et autres traines-savates. Notre objectif sera d'attirer l'un de ceux là à l'écart, puis de le bâillonner et de le ligoter. nous aurons ensuite tout loisir d'en faire l'usage qui nous semblera le meilleur.
A ce point la de la discussion Ivan suggéra une idée et bien vite ils reprirent leur route. Pour une fois ce fut Ivan qui pris la tête de l'expédition. Il était à pied, et se déplaçait courbé selon les instruction de son maître. Le fils d'Andreï juché sur sa monture avec son compagnon canin suivait plusieurs mètre derrière, attentif au respect de la tradition dans les déplacements de son compagnon. Il avait décidé cette organisation convaincu par l'idée lumineuse de son protégé. De plus, il ne voyait pas d'un mauvais œil de déléguer des responsabilité à son subalterne lorsque l'occasion s'y prêtait. C'était somme toute l'apanage d'un chef que de laisser s'éclore les talents naturels de ses hommes.
En l'occurrence, l'idée d'Ivan, il la tenait entre ses propres mains. Une corde d'un peu moins de deux mètres lestée à ses deux extrémités par de gros cailloux ramassés dans les environs. Ivan lui avait fait part de la technique ancestrale des Болас. Le principe était fort simple, le lanceur faisait tournoyer l'engin au-dessus de sa tête, lorsque la force était suffisante, il fallait lâcher l'instrument en direction de l'animal en fuite, ou du voleur de poule, c'était un moyen très pratique de capture, susceptible de casser quelques membres dans la force du choc. Piotr avait été enchanté par la description et il lui tardait d'en voir une démonstration sur l'un des maraudeurs.
Bientôt Ivan vit la troupaille de maraudeur non loin. Il fallait attendre le bon moment pour agir, le chasseur avait confiance en les capacités de son protégé pour agir au moment le plus opportun. Mais bien entendu, il se gardait toutes latitude d'agir en cas d'imprévus.
