[Jekaterina & Joleen] Frontière et désolation

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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Joleen
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Joleen »

Merci à toi de m'accepter n_n
Joleen ne les voyait pas mais elle sentait le regard scrutateur des clients sur son corps. Quand on est une fille de joie, il faut rapidement s’habituer à ce genre d’attention, et pas uniquement des clients. Personne ne sait vraiment quels rapports les filles d’une maison de passe entretiennent entre elles et personne ne sait non plus ce qui peut bien se passer dans ces établissements une fois les portes closes. Le mythe reste encore intact et lorsqu’on leur pose la question, les jeunes femmes gardent le silence sans toutefois se départir de leurs sourires mutins. Cela suffit à enflammer l’imagination et à entretenir les fantasmes qu’on nourrit à leur sujet.

Certaines filles ont tenté de conserver une certaine pudeur et – encore plus fou - un minimum de vie privée. Ce sont deux choses dont il faut faire le deuil dès son arrivée dans l’établissement. Joleen n’avait jamais eu aucun problème avec cela, une chance pour elle. Elle avait surprise chacune de ses anciennes collègues dans des positions plus que compromettantes et avait partagé avec elles souvent plus que quelques caresses. La porte de sa chambre n’avait jamais était fermée et les filles savaient que son lit était aussi accueillant et chaleureux que ses bras.

C’est pour cela que la jeune femme ne se froissa pas lorsque les regards des hommes se trouvant dans l’auberge se posèrent sur sa silhouette.

Joleen marchait d'un bon pas, le talon de ses bottines résonnant sur les dalles du « Troll qui rote », tandis qu'elle regardait droit devant elle, comme si les lieux lui appartenaient. Il faut dire qu'elle ne déviait pas le moins du monde de sa route lorsqu'elle croisait quelqu'un qui devait indubitablement s’écarter de sa route et la laisser passer, à moins de vouloir une confrontation brutale.

Et, au vu de la mine boudeuse de la jeune femme, toute altercation risquait de mal tourner. Il faut dire que la température des lieux était, d'après ses critères très personnels, particulièrement froide. Son joli petit jupon ne la protégeait pas vraiment du froid, même si le feu qui crépitait dans la cheminée redonnait quelques couleurs à la jeune femme.

Sans emploi et avec quelques pistoles en poche, Joleen se dirigea vers le comptoir de l’auberge, où un solide gaillard –le barman- l’attendait. La mercenaire prit place au comptoir, adressant par la même occasion un petit sourire au barman. Même l'ambiance feutrée du bar était bien trop lumineuse pour ses petits yeux en manque de sommeil.


- Une chambre et un verre de vin, s’il vous plaît.

Attrapant sa consommation, la jeune femme s’était tournée vers les personnes présentes dans la salle et les regarda de ses grands yeux innocents… Et sans même regarder le barman, elle lui demanda quelques informations.

- C’est exact. Je suis une femme de l’Empire et je recherche un employeur… vous ne pourriez pas m’orienter vers quelqu’un ?
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

Jekaterina avait jusqu’à présent prise l’avantage sur son adversaire qui l’avait pourtant piégée là où elle voulait et comme elle le voulait. L’ayant, non sans peine, immobilisée au sol la démone, la noble kislévite voulut concrétiser la situation en frappant la chaotique sans la libérer, et fit en conséquence la seule action qu’elle pouvait envisager de faire, une attaque bien peu féminine, mais après tout, le combat qui avait lieu ici n’avait pas eu grand-chose de « féminin », à part ses protagonistes. Les coups échangés rappelaient étrangement ceux des rixes des incidents de tavernes, qui opposaient généralement de virils ivrognes. Ici, l’enjeu était pourtant très différent : pour la démonette, il fallait gagner ou être bannie, car jamais l’héritière des Andreska ne l’épargnerait en cas de victoire. Pour cette dernière, si elle était vaincue, elle serait alors à la merci des slaaneshis, qui pourraient la tuer, ou lui faire pire encore.

Pourtant, si Jekaterina se battait avec une forte détermination, elle eut des instants de faiblesse, de doutes, ce qui était non seulement fou mais aussi très dangereux. Si elle se laissait envoûter par la slaaneshie, elle serait une proie facile pour la démonette. Pourtant, de son propre aveu, elle se sentait « perturbée » par le contact de la peau douce de la créature, par la grande beauté de son corps et de son visage, du moins lorsqu’elle était sous forme humaine pour ce dernier, car le visage de la démone devait paraître hideux à tout homme avec un peu de goût, tout comme certaines parties de son corps.* Peut-être était-ce là surtout un effet de la magie impie qui émanait de cette bête infernale. Pour l’instant encore coincée et maîtrisée par l’héritière Andreska, l’engeance surnaturelle compris vite qu’elle lui faisait finalement de l’effet, et essaya d’en tirer profit, en plantant ses yeux dans ceux de la noble, et en se débattant plus fort que jamais pour essayer d’échapper à son étreinte.

Round 1 :
Test d’intelligence de Jeka (compte tenu des modificateurs dûs aux compétences, comme toujours, mais je prends la peine de le rappeler) : 19. Echec. Il fallait bien que ça arrive.
=>La démonette se libère de Jeka.

Round 2 : Test d’intelligence de Jeka : 7. Réussi d’extrême justesse grâce à volonté de fer (8-2(séduction démonette)+1(volonté de fer)=7).
Attaque 1 de la démonette : 1. Réussite critique. Localisation : tête. Esquive de Jeka : 14. Raté. Jeka perd 8 PVs.
Test d’END pour résister à être assommée : 6 Réussie.
Riposte de Jeka : 14. Echec.
Attaque 2 de démonette : 5. Réussite. Localisation : tête. Raté, Jeka perd 7 PVs.
Test d’END pour résister à être assommée : 12 Raté.
Et ce qui devait arriver arriva : la noble kislévite avait eu tort de baisser sa garde ne serais-ce qu’une seconde et de se laisser toucher par la beauté magique de la créature qu’elle affrontait. La démonette, experte en manipulation et en séduction, sut parfaitement profiter de ce moment de faiblesse pour captiver Jekaterina au point de lui faire relâcher sa prise. Son regard séducteur empreint de magie impie toucha la Andreska qui renonça à toute violence envers cet être si parfait et si désirable qu’elle avait sous-elle. Elle ne comprenait même pas comment elle pu faire pour la frapper, et se redressa en libérant la démone, qui se releva avec rapidité et sensualité, puis profita un instant de son emprise sur sa proie, un sourire charmeur aux lèvres. La noble se tenait face à elle, complètement subjuguée, tandis que la démonette s’approchait lentement, savourant l’instant. Ce ne fut que quand son bras se leva pour frapper que Jekaterina, au prix d’un effort de volonté incroyable, se libéra du charme, et se pencha juste à temps pour éviter le coup. Elle avait eu chaud, mais elle était une nouvelle fois en très mauvaise posture, surtout si elle commençait à tomber sous l’influence de la chaotique. Mais l’héritière Andreska n’eut pas le temps d’entreprendre grand-chose d’autre, car déjà, un coup de la démone venait frapper sa tempe et la projeter contre la porte, la sonnant légèrement. Le choc fut amorti par le capuchon de mailles, mais la noble savait qu’elle devait avoir au moins un gros hématome. Instinctivement, elle riposta et envoyant son poing vers son adversaire, pour tenter de se protéger, mais le coup, trop lent et trop peu précis se perdit, tandis que la démonette s’approchait avec un sourire cruel qui découvrait toutes ses dents, comme si elle jouissait de l’impuissance de sa proie, acculée dos à la porte fermée. Elle savait que Jekaterina n’était plus en mesure d’esquiver. Prenant son temps, elle leva son bras droit et frappa avant que Jekaterina n’ait pu lever ses bras pour protéger sa tête pour atténuer le coup. Sous le choc, la noble tomba dans l’inconscience…

***

Test de charisme : 8. Réussite.
Le tavernier, qui lui-même lorgnait sans aucune retenue les formes de Joleen qui lui tournait le dos, resta un moment sans répondre, absorbé par sa contemplation, la bouche ouverte. Il dut se retenir pour ne pas céder à la tentation de siffler la jeune femme ou de lui caresser les cheveux et le dos. Soudain, après ces quelques secondes d’oubli, il sembla se souvenir que la mercenaire lui avait posé une question, à laquelle il s’empressa de répondre, reprenant son calme et son professionnalisme, il était marié et de toutes façons la magnifique créature ne lui avait même pas adressé un regard, se raisonna-t-il :

-Hein ? Heu, oui, pardonnez-moi, j’avais l’esprit ailleurs. Vous disiez donc que vous cherchiez des employeurs, ma p’tite dame… Hum… Leblya est un petit village où il n’y pas grand-chose, et pas grand monde de riche ou qui ait besoin des services d’une mercenaire. L’ataman, par contre, a probablement besoin d’une paire de bras supplémentaires, nous sommes si à la frontière du Pays des Trolls, après tout. Pour le rencontrer, essayez-donc le château. A, et au fait, si ça ne marche pas, il y a aussi une femme plus âgée que vous, une noble du Sud qui se donne des grands airs et qui pourrait peut-être elle aussi vous employer. Elle est partie au château, actuellement, elle est arrivée et m’a loué une chambre hier, elle devrait revenir ce soir au plus tard, enfin sauf si notre ataman lui donne l’hospitalité... ‘Fin bon, en tous les cas, j’vous conseille le château.

L’homme, qui avait manifestement encore un léger béguin pour Joleen, ne s’était pas montré avare en informations. Habituellement, il n’en aurait pas données autant gratuitement à des étrangers, surtout à des impériaux mercenaires, mais la jeune femme avait su lui faire baisser sa garde. Les deux pistes potentielles données par l’aubergiste ramenaient toutes deux au château, une petite visite chez l’ataman semblait donc s’imposer…

Une arche en rondins, jonchée de traces de boue laissées par des chevaux, menait à l'entrée fortifiée du bastion. La voie menait à une porte close lourdement défendue par deux tours et un corps de garde, sur lesquels étaient accrochés des bannières. Trois gardes étaient armés d’épées et de dagues, un autre avait une lance à la main. Ils étaient vêtus comme des mercenaires nordiques, de manteaux, d’armures de cuir et de mailles, et rendaient un ensemble hétéroclite bien qu’assez efficace contre le froid et la bataille, ce qui laissait présager qu’il y aurait sûrement un emploi pour Joleen si elle rencontrait l’ataman. Les hommes s’approchèrent et lui lancèrent la formule habituelle :


- Hé, vous ! Déclinez votre identité, qu'est-ce que vous voulez ! Et faites vite. Les visiteurs ont quinze secondes pour répondre à une sommation ou doivent être arrêtés, ordre de l'Ataman !

Les hommes semblaient très sérieux, et prêts à se battre et à arrêter Joleen si elle ne répondait pas ou se montrait agressive. Puis ils commencèrent à la dévisager…
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Joleen
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Joleen »

Joleen déambulait dans les rues de Leblya, le sourire aux lèvres. Le barman lui avait annoncé une bonne nouvelle : la mercenaire allait pouvoir trouver un employeur rapidement. Rien n'aurait pu assombrir son humeur en cet instant, même pas les ruelles obscures qui l’entouraient.

Joleen n'était pas spécialement froussarde, d'ailleurs elle était même tout le contraire. Dépourvue d'instinct de survie, suicidaire, parfaitement irresponsable, mais elle aurait aimé éviter d'éventuels ennuis. Elle avait passé une partie de sa vie dans la rue et elle savait qu’une femme comme elle était une proie facile, inutile de mâcher le travail à ses potentiels agresseurs en se promenant dans des endroits glauques et peu fréquentés. Et des potentiels agresseurs, ce village devait en avoir tout un tas, vu qu’il était principalement composé de barbares rustres et ivrognes.

Elle pressa légèrement le pas et se retrouva nez à nez avec... quelqu'un de terriblement inquiétant. Le genre de personne que l'on peut s'attendre à rencontrer dans pareil endroit. Tous ses sens se mirent brusquement en éveil, lui envoyant des signaux d'alerte tels que « Cours, sors-toi de là, il va te voler ton argent et il fixe ta poitrine, ce n’est pas bon signe ! ». La paranoïa de Joleen l'avait conduite à adopter le point de vue suivant : dans le doute, considère que toutes les personnes qui t'accostent en titubant sont des agresseurs. Cela dit, pour ce gars là, il était difficile de ne pas se faire la remarque, même quand on ne s'appelait pas Joleen.

Son trouble était admirablement bien masqué sous un sourire ravissant. Rien de plus normal pour une ancienne prostituée, sourire en toute occasion, même à de vieux pervers libidineux. Le sourire ne devait pas sonner faux, un peu comme s'il n'y avait aucun tarif pour avoir de l'attention. La jeune femme excellait dans cet exercice, le sourire sincère, le sourire de la proie facile, naïve, inoffensive même. Petite différence, il ne s'agissait pas d'endormir un simple client pour lui faire ouvrir son portefeuille, il s'agissait plutôt d'endormir un ivrogne, et probablement un tueur psychorigide avec ça - oui les préjugés ont la vie dure.


- Vous... vous semblez perdue, et aucun galant pour vous aider. Permettez-moi de remplir ce... ce rôle, si cela ne vous dérange pas bien entendu. Quelle est... est votre destination ? Buuurps !


- Oh vous êtes un amouur ! répondit-elle, souriant comme une midinette complètement idiote. Elle ne pouvait s'empêcher de dévisager cet étrange individu, il dégageait quelque chose qui la mettait mal à l'aise, ce qui ne lui arrivait pas souvent. On peut dire que vous tombez à point nommé, je crois bien que je suis perdue. Je recherche le château de mon amant, l’ataman… Pourriez-vous m’indiquer le chemin ? Ainsi la jeune femme se mettait sous la protection de l’Ataman pour éviter un quelconque dérapement.

- Oh je vois ! Continuez euh... tout droit et vous arriverez devant une arche en bois qui mène au château de l’Ataman. Ensuite, les gars avec les lances s’occuperont de vous.

La suite du trajet jusqu'au château se fit sans encombre, Joleen étant ravie à l’idée de retrouver du boulot. Une fois qu’elle eût passé l’arche dont parlé l’ivrogne, la jeune femme fut accostée par trois gardes qui lui demandèrent de décliner son identité.

- Mon nom est Joleen Callye et je viens voir l’ataman de Leblya car on dit qu’il recherche constamment de nouveaux mercenaires. Et d’un mouvement des yeux vers le bas, elle leur présenta sa rapière, la désignant comme étant une mercenaire.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 13 juin 2012, 21:51, modifié 1 fois.
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Je m'apprêtais à frapper à nouveau la démonette ; un feu hargneux couvait dans mon corps, m'incitant à m'en prendre à cette créature honnie, détestée, qui représentait en réalité toute la souffrance que je pouvais porter en moi. C'est une chose qu'un roturier ne saurait comprendre, dans sa haine du grand que d'aucuns nomment jalousie ; mais il fallait comprendre que la petite noblesse kislévite n'était en rien plus heureuse que le peuple. Dans mon cas, le devoir et les chaînes qui allaient avec étaient une douleur de chaque jour, un fardeau que peu étaient capables de supporter - car il vous faisait vous interroger sur l'utilité de votre existence, sur cette haïssable interrogation du "est-ce que cela en vaut la chandelle ? Faut-il se laisser meurtrir chaque jour au nom d'un idéal impersonnel tel que celui de Kislev ?". Alors, pour vous défaire de ce calvaire, vous en venez à adopter l'idéal en question. A le faire vôtre.

"Je suis Kislev, car Kislev est en moi" était une phrase lourde de sens à mes yeux. Tout bonnement, je n'imaginais pas ma vie en-dehors du service dédié à ma patrie.

Mais toujours... toujours il y avait cette tentation... cette petite voix murmurante au fond de vous qui disait : "et si tu lâchais tout ceci, si tu baissais les bras ? A quoi bon te sacrifier pour quelque chose qui t'ignore ?". C'était un doute face auquel Zvarov s'était laissé détruire, de toute évidence ; et chaque seconde passée à lutter avec le démon me renvoyait en plein visage ce tourment. Dans la chair violacée de l'impie, dans ses yeux torturants, dans la moindre effluve de ses senteurs capiteuses, je retrouvais la promesse d'un désir, d'une envie satisfaite, pour moi qui me les étais toujours refusés. C'était comme une montée de magma longtemps réprimé, trop longtemps, et qui sous l'impulsion de quelque attraction perçait à travers toute la roche l'ayant maintenu prisonnier jusqu'à présent.
Cette pierre était mon zèle, mon sens aigu des responsabilités. Et désormais, elle s'effritait, se lézardait face à toute la révolte hurlante que peut contenir ce mot : "Pourquoi ?!".

Pourquoi avoir passé mon enfance à m'endurcir ?
Pourquoi m'avoir privée des privilèges me revenant de droit ?
Pourquoi m'avoir tant blessée pour me rendre plus forte ?

La force était une illusion. Il n'y avait que le pouvoir, affidé à la volonté de qui le détenait, et à son seul service ! Se mettre volontairement sous la coupelle d'une entité inhumaine telle que le royaume de Kislev au détriment de son propre plaisir était une aberration. Une logique inutile qui ôtait tout sens à votre vie ! Pourquoi la mettre de côté et refuser d'en profiter ? L'existence m'était offerte. C'était normal de chercher à la faire fructifier.
A découvrir. Découvrir les expériences que la destinée pouvait recéler, découvrir toutes les choses qu'il était possible de percevoir, de comprendre, de ressentir.

Certains philosophes, du temps où j'étudiais auprès de mes précepteurs, déclaraient que le corps était une faiblesse limitant votre esprit à cause de ses propres contraintes. Comme ils avaient tort ! Le corps est la première source spirituelle, réceptacle de mille explosions de saveurs et sentiments. C'était cet amalgame d'impressions qui était la nourriture de toute pensée et donc, de toute réflexion ! Les dénigrer était, là encore, d'une absurdité évidente.

Je ne comprenais pas pourquoi je ne m'en étais pas rendue compte plus tôt.

Je battis des paupières en réalisant que la créature s'était défaite de mon emprise, sans même que je ne m'en rende compte. Elle se tenait là, devant moi, le bras levé dans l'intention manifeste de m'asséner une frappe de cette main durcie, presque basaltique et esquissée selon la silhouette délicate d'une pince. Je bondis en arrière, heurtant le panneau de la porte, arrêtée dans mon esquive et recevant le coup en pleine tempe.
Une douleur diffuse et pourtant aigüe me vrilla la tête, menaçant d'estomper ma lucidité, mais je tins bon et luttais face à ma propre faiblesse. Ce ne fut toutefois pas suffisant lorsqu'un second heurt me fit rencontrer pour de bon le battant, une seconde avant que la nuit ne s'abatte.

*
Avez-vous fait ce songe, à la limite du rêve et du cauchemar, où vous évoluez au sein d'une eau aussi calme que noire ? Là où les ténèbres devraient être froides, mais sont en réalité accueillantes ; là où le silence est un paradis, où la cécité est une bénédiction. D'ordinaire, on pourrait se dire que c'est l'enfer : ce genre de passivité nous évoque beaucoup trop la mort pour qu'elle ne nous trouble pas. Pourtant, j'étais apaisée, et non alarmée. J'avais comme le sentiment d'être... à ma place, là où je n'avais rien à faire pour le service de qui que ce soit, et personne pour me demander un compte, quel qu'il fût. Certains vous diront que trouver sa place, en ce monde, c'est savoir à quel barreau s'attacher, à quelle hauteur exactement il faut se situer - qui dominer et qui servir.

Ne les écoutez pas. Votre place est là où vous êtes libre.

La liberté n'existe pas, me renverra-t-on, songeai-je en flottant dans l'obscurité liquide. Mais la liberté n'importe pas : il n'y a que ce qu'elle permet qui m'intéressait. Être libre, c'était ne pas occuper mon esprit vers un but dont je me fichais éperdument. Être libre, c'était réfléchir sur moi et ce que je désirais.
Que désirais-je, en effet ? Jusqu'à présent, j'avais tout bravé au nom de ma famille. Au nom implacable des Andreska. Chaque fois que je m'arrêtais sur un "je voudrais...", j'avais aussitôt banni cette pensée m'apparaissant coupable, afin de me concentrer sur ce qu'était mon devoir envers les autres.

A présent que j'étais libre, dans cette plénière inconscience, je pouvais me demander ce que je souhaitais.

Il y avait trop de choses. Trop de choses à examiner, et aucune en particulier ne résonnait avec plus de force qu'une autre. J'en arrivais à la conclusion qu'il me fallait tout expérimenter afin de savoir. Tout goûter et surtout, tout savourer, jusqu'à trouver la perle rare, le rêve que je voulais accomplir et réaliser, en mon seul nom ! Ce rêve-là était l'aspiration secrète ou non de maints individus. Généralement, cela tournait autour du pouvoir ou, plus absurde encore, de la richesse. Ceux-là oubliaient souvent qu'ils ne désiraient alors que des moyens, et aucunement des fins.

Que souhaitais-je...? murmurai-je dans un éternel écho en sombrant dans d'inconnues profondeurs, baignée des intimes ténèbres de mon âme. Une âme déchargée de ses fardeaux - une âme libre.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 13 juin 2012, 21:51, modifié 1 fois.
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Image
    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
    Jekaterina Andreska, Noble (voie du pouvoir)
    Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8(+1) | Int 8 | Ini 8 | Att 10 | Par 11 | Tir 8 | NA 1 | PV
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    Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... a_andreska

    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
      • Témoignage d'un Tiléen au sujet de Kislev
"J'ai attendu en vain, qu'on vienne briser les chaînes de mon devoir. Elles sont mon armure et ma servitude."

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

Quand Jekaterina Andreska revint à elle, la première chose qu’elle sentit était le sol de pierre dure et froide sous-elle, puis, progressivement, ses autres sens se remirent à fonctionner. Dans sa bouche, elle sentit du goût si particulier du sang, probablement le sien. Il n’y en avait pas beaucoup, mais le choc avait dû être assez violent pour qu’elle saigne un petit peu à la mâchoire. Heureusement, le sang avait cessé de couler et elle ne gardait comme séquelles de son combat avec la démonette que des bleus importants à la tête. On lui avait apparemment retiré son capuchon de mailles pour lui prodiguer les premiers soins. Son odorat lui indiqua ensuite qu’elle se trouvait dans un endroit plutôt sale, qui puait la pourriture et la décomposition. Quand elle ouvrit les yeux, elle pu constater qu’en effet le capuchon était à côté d’elle, et qu’elle se trouvait dans une petite cellule en pierres de quelques mètres carré, sans aucune couche ni aucun meuble. Si elle ignorait où elle se trouvait, elle pouvait supposer raisonnablement qu’elle devait se trouver dans les geôles du château, probablement à plusieurs mètres sous la terre, car il n’y avait aucune fenêtre ni aucune lucarne ou soupirail dans sa cellule, mais il y régnait une humidité typique des sous-sols. La seule source de lumière provenait d’une torche attachée au mur, devant sa prison. La porte était composée de solides barreaux de fer, elle pouvait donc voir à travers sans peine, et même sortir son bras hors de la pièce, mais elle ne pouvait espérer s’évader. La porte donnait directement sur une minuscule pièce vide et carrée aux murs de pierre, d’une surface d’une dizaine de mètres carrés seulement, ce qui faisait déjà trois fois la surface de la cellule de Jekaterina. Seule une table et une chaise de bois la meublait. Rien de tout cela, ni la torche, ni la table, ni la chaise, n’était à la portée de la prisonnière. La pièce en elle-même n’avait qu’une seul sortie : un étroit escalier en colimaçon, dont l’accès devait être fermé par une lourde porte en haut de ce dernier, pour ne pas que les hurlements éventuels de la détenue ne soient entendus. Avec un peu de chance, toutefois, si elle criait de toutes ses forces, peut-être quelqu’un l’entendrait-il et volerait-il à son secours et la délivrerait. Depuis sa prison, elle n’était sûre de rien. Une observation simple lui donna toutefois un indice : il y avait ici en tout et pour tout une seule cellule rattachée à cette pièce, qui ne menait nulle part si ce n’était su un unique et petit escalier en colimaçon : elle ne se trouvait donc pas enfermée dans la prison « normale » du château, mais plutôt dans une geôle particulière, isolée, peut-être même secrète…

Elle n’avait absolument aucun indice sur le sort qui l’attendait et que ses ravisseurs lui réservaient, mais elle pouvait d’ores et déjà l’imaginer et se préparer mentalement.

***
Dès qu’elle eut décliné son identité, les gardes la regardèrent, non plus comme une inconnue potentiellement dangereuse et sacrément bien fichue, mais plutôt comme une alliée et une future camarade. Celui d’entre les quatre qui était armé d’une lance lui dit d’un ton jovial :

-Hé bien je crois qu’on sera bientôt frères d’armes, Joleen. Allez, suis-moi, je t’amène voir l’ataman, il est peu… Comment te dire… « Excentrique », mais il paye bien et le chaos n’a pas attaqué depuis sa prise de fonction, donc on n’a pas à se plaindre. Enfin, tu verras bien par toi-même…

Derrière la porte, Joleen découvrit une grande cour entourée de braseros rougeoyants, protégés des éléments par de petits toits en bois. Le château, s’il était la demeure de l’ataman, était aussi et avant tout une infrastructure militaire, aussi voyait-on des soldats réguliers de Kislev et divers mercenaires ou miliciens recrutés par le maître des lieux s’entraîner dans cette cour, où se trouvaient aussi l’arsenal et les baraquements de la garnison « officielle » de Leblya. Joleen remarqua qu’au fond de la cour principale des herses barraient l’accès à d’autres cours plus petites. Rapidement, la cour fut traversée par le garde et la mercenaire, qui avait déclenché une véritable pluie de sifflements admiratifs et appréciateurs sur son passage. Quand ils arrivèrent à une seconde porte, il suffît d’un mot de son guide hommes de garde, et ils franchirent la lourde porte de bois renforcée d’acier. Celle-ci s’ouvrit sur les couloirs intérieurs de la forteresse, véritable cœur de l’édifice, château dans le château. En cas d’attaque, ce serait la dernière ligne de défense avant l’extermination. C’était aussi là où résidait habituellement l’ataman. Il fallu encore de longues minutes de marche dans un dédales de couloirs de pierre sinueux avant d’arriver dans une salle assez vaste où se dressait une longue table poussiéreuse éclairée par un immense lustre en bois ainsi qu'une cheminée. Les seules fenêtres étaient percées haut dans les murs et ne filtraient qu'une lumière vaseuse et terne. Au fond de la salle se dressait une porte gardée par deux colosses blonds et barbus. Ils portaient tous deux une cotte de maille, des braies et de solides bottes en cuir. A leurs ceintures pendaient épées et haches et leurs bras nus et croisés arboraient des tatouages mauves étranges, où courbes et volutes s'entrelaçaient dans une scène aussi érotique que terrifiante. Ils toisèrent le garde qui faisait peut être deux têtes de moins qu'eux, ainsi que celle qui l'accompagnait. D’un signe de tête, le soldat qui avait guidé Joleen Calley reçut l’autorisation d’entrer, laissant cette dernière seule avec les deux inquiétants gardes. Ils la reluquèrent sans aucune gêne en ayant l’air de dire : « proteste si tu l’oses ». Effectivement, en cas de lutte, les deux hommes n’auraient vraisemblablement aucune difficulté à maîtriser leur adversaire. Mais pour l’instant, Joleen n’était pas leur ennemie, aussi se contentèrent-ils de la regarder sans aller plus loin. Environ une minute plus tard, le soldat revint chercher la jeune mercenaire, accompagné d’une jeune femme brune d’une ravissante beauté vêtue d’un manteau de fourrure. Elle se présenta en s’inclinant et invita Joleen à entrer dans la salle, d’une voix suave et acceuillante :

-Soyez la bienvenue ici, mademoiselle, je me nomme Irina, et je suis la favorite de notre bon ataman Igor Zvarov, et je tenais à vous saluer et à vous acceuillir personnellement. Il est impatient de faire votre connaissance.

Sur ces mots, elle fit entrer Joleen dans la salle, qui était richement décorée et confortablement meublée. L’aisance, la chaleur et le faste manifeste de cet endroit contrastait avec ce que Joleen avait pu voir du pays de Kislev : un pays inhospitalier, froid et austère. Ici, le confort et la beauté des lieux étaient poussés à l’extrême, presque même à l’excès, et le raffinement des lieux n’empêchait pas qu’on imaginait facilement que l’ataman devait avoir un faible pour ce qui était beau et bon, bref pour les plaisirs matériels de la vie, quels qu’ils soient, comme le prouvait d’ailleurs la magnifique « favorite » qu’il s’était choisie. Zvarov en lui-même n’était pas laid non plus, et portait un uniforme impeccable typique, d’après ce que Joleen en savait, d’une certaine unité célèbre de guerriers kislévites. Sa couleur de peau était légèrement étrange, pâle avec de légères tâches violettes, tout comme son œil gauche qui était noir, mais, en ancienne fille de joie, la mercenaire avait vu plus bizarre. Il était confortablement assis sur un sofa mauve confortable où Irina vint le rejoindre et se lova contre lui, devant une table basse chargée de fruits, de vins et de sucreries diverses. Il leva son verre de vin pour saluer son « invitée » et désigna du doigt les fauteuils, canapés et poufs qui entouraient la table. Il s’adressa à Joleen d’une voix délicate :

-Joleen Calley, c’est cela ? Mettez-vous à l’aise, je vous en prie. Ainsi ma délicieuse Irina m’a affirmée que vous vous êtes présentée à mes gardes pour vous faire engager à mon service en tant que mercenaire. Si c’est le cas, vous tombez à pic, car il se trouve que j’ai besoin d’hommes et de femmes de confiance autour de moi…
J’aime les mercenaires, ces gens libres de toute entrave qu’ils n’ont pas voulue, ils font ce qu’ils veulent, servent qui ils veulent pour une paye qui dépensent où ils veulent et comme bon leur semble, et ne soucient pas de règles stupides de « morale » qui ne sont qu’autant de chaînes et de barrières empêchant d’atteindre le plaisir. Car le plaisir est bien la seule chose importante en ce bas monde, ne nous le cachons pas. Le plaisir de la gloire, de la chair, de la nourriture, d’avoir un foyer, de vivre dans le confort, de se sentir aimé, et bien d’autres, parfois pervers, comme le plaisir d’infliger la souffrance, celui de tuer, et plus généralement de faire ce qu’il nous plaît, en somme… Tout le monde travaille et agit uniquement dans le but d’obtenir le maximum de plaisirs, quels qu’ils soient, dans une vie, mais très peu en ont conscience et encore moins l’acceptent, mais pourtant, c’est une vérité absolue. J’en ai pour ma part parfaitement conscience et je l’assume…
Pensez-y, à l’occasion, et vous verrez que je dis vrai. Mais je m’égare, ma chère hôte, vous veniez pour obtenir un contrat ? Voici mon offre : servez-moi et vous serrez récompensée grassement. En or, ou en toute autre source de plaisir en ma possession, quelle qu’elle soit. Pour ce qui serait de vos devoirs en tant que mercenaire, il suffira d’obéir à mes ordres, d’être ma femme de confiance, ma « main », en quelque sorte, et d’observer une certaine discrétion sur vos missions et mes agissements. Evidemment, vous serrez nourrie, logée, équipée à mes frais dans le château, et je vous promets de ne pas toucher à un seul de vos magnifiques cheveux sans votre permission et de ne pas donner d'ordres attentants à la disposition de votre corps de déesse, en bref, le contrat vous laissera libre de disposer comme vous l'entendez de votre domaine privé, physique comme mental.
Acceptez-vous mon offre ? Si oui, alors empruntez cette porte là-bas derrière, qui mène à un cachot, apportez ce sac de toile à la prisonnière et gardez-la le temps que je décide quoi faire d'elle.
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Joleen »

L’ataman Igor Zvarov était confortablement installé sur un sofa mauve, recouvert de coussins. Il était d’une beauté stupéfiante, avec son visage étroit et fin comme une dague, aux traits finement ciselés et yeux aussi sombres que ses cheveux noirs et brillants – son œil gauche était totalement noir –

Joleen ne savait pas à quoi s’attendre. L’ataman était assurément un homme séduisant et il était difficile de deviner son âge. Il pouvait fort bien approcher la trentaine… ou avoir dix ans de moins, voir même dix ans de plus. Une jeune femme, plus grande que la mercenaire, se tenait assise sur les genoux de Zvarov, vêtue d’un manteau de fourrure – c’était Irina, la favorite de l’ataman et c’était elle qui avait mené Joleen jusqu’ici.

A la demande d’Igor Zvarov, la mercenaire s’installa sur un fauteuil et écouta les propos du chef de Leblya. Joleen Callye avait un large sourire, de celui qu'elle affichait à ses nouveaux clients lorsqu’elle était encore une prostituée, sachant pertinemment que peu y résistaient. Peut-être était-ce du à la candeur (vraie ou fausse, allez savoir) qu'elle dégageait, ou tout simplement parce qu'ils ne regardaient pas son visage mais plutôt d'autres parties de son corps, toujours est-il qu'elle arrivait toujours à charmer son auditoire sans trop avoir à se forcer, tout du moins lorsqu'elle était de bonne composition.

Et ce soir c'était le cas. Igor avait quelque chose d'intrigant, presque de séduisant, elle qui d'habitude ne prenait pas ce genre de sentiment en ligne de compte.

Le regard de l’Ataman la mit soudain mal à l'aise l'espace d'une seconde, lorsque ce dernier se mit à parler des différents plaisirs. Il la dévorait des yeux, mais ça elle y était habituée et n'y prêtait plus réellement attention. Ce qui était étrange c'était cette impression d'être un bonbon qu'il voulait croquer à pleines dents et pas au sens figuré. Elle sentit un frisson lui parcourir l'épine dorsale mais garda tout de même son sourire, lui accordant même un clin d'œil complice, presque par réflexe.

Elle resta silencieuse le temps de son discours, la moue pensive, avant d’hausser les épaules :


- Je marche avec vous, Zvarov !

Et sans plus attendre, la jeune femme se leva et attrapa le sac de toile qui gisait aux côtés d’Igor. Joleen voulait faire belle impression dès le début et se faire apprécier pour son efficacité. Elle descendit les escaliers qui menaient au cachot et elle se retrouva rapidement devant une unique cellule où était enfermée une femme d’allure noble.

Joleen avait toujours apprécié la beauté, quelle qu'elle soit. Et en l'occurrence, qu'elle soit masculine ou féminine. Il est vrai que depuis son travail de prostituée, ses relations avec la gente féminine avait quelque peut évoluée, mais ce n'était pas sans lui déplaire et elle ne voyait aucune raison de s'arrêter en si bon chemin.

Alors puisqu'il y avait une jolie chose à regarder, elle n'allait pas se priver, c'eût été totalement stupide. Et Joleen avait peut-être plein de défauts, à dire vrai elle collectionnait même les sept péchés capitaux à elle toute seule parfois, mais elle n'était pas stupide.

Alors elle en profitait, continuant d'apprécier le corps de la détenue alors qu’elle commençait à ouvrir le sac que lui avait donné l’Ataman. L’armure de la prisonnière ne mettait pas son corps en valeur et avec un peu plus de volonté, cette dernière pourrait faire de son corps une véritable arme.


- On se réveille là-dedans.
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Ce fut le chuchotement désagréable de la panique qui me tira de mes songes, ainsi qu'on peut tirer un animal hors d'une mare poisseuse où il avait à peine pied.
Je me redressais d'un bloc, trop vite pour ne pas m'attirer une nausée foudroyante, vestige des coups reçus à la tête par les pinces extraordinairement solides du démon. Je portais une main prudente à mes contusions, esquissant une grimace de souffrance mêlée de frustration. Elle m'avait bien eue.

Je me tenais dans une cellule tout ce qu'il y avait de plus sordide, parfaitement digne d'une place telle que Leblya. Au moins, j'étais seule, ironisai-je en mon for intérieur. Et c'était déjà un confort qui m'était cher, tentais-je de me convaincre en essayant d'ignorer les relents de pourriture qui inondaient l'endroit. Ma prison, même pas assez grande pour me permettre de m'allonger, donnait sur une pièce presque nue mais surtout, elle ne donnait pas sur un corridor tel qu'on peut en voir jouxter les différentes alcôves destinées aux prisonniers. Cette composition des lieux me laissait comprendre que, loin d'être dans les geôles communes du bastion, je devais me trouver dans une sorte d'aile privilégiée, avec tout ce qu'une telle expression peut avoir de mauvais augure.

Avec un certain soulagement, je me rendis compte qu'on ne m'avait délestée d'aucune de mes possessions. Je rajustais un peu le cor que je portais à la hanche, le passant au mieux dans mon dos. Ce fut presque par réflexe que je décrochais mon outre, m'autorisant une gorgée d'alcool ; l'âpre vodka coula avec la douceur du miel sur ma langue, mais incendia ma gorge d'une brûlure dont la familiarité avait du bon, dans cette situation déprimante. Laissant le feu de la boisson réchauffer mon ventre, je me rencognais contre le mur du fond avec un cliquetis discret de mailles, réfléchissant non sans morosité aux derniers évènements.

C'était pour prouver ma valeur et incidemment, celle de ma famille tombée en disgrâce, que j'étais venue à Leblya. C'était le tout premier rempart face au pays des Trolls et aux incursions nordiques, un lieu rêvé pour gagner ses éperons. Mais la ville était déjà souillée par la main du Chaos, une corruption intolérable.
Intolérable...? Oui, aux yeux de Kislev. Bien sûr, la chose me révoltait, mais je prenais tout ça avec une certaine distance désormais, comme si je devais me dresser contre par une sorte d'obligation professionnelle plutôt que par foi personnelle. Réalisant ce détachement, je songeais de nouveau à la créature que j'avais affrontée et dans les yeux de laquelle, pendant l'infime instant qui lui avait permis de reprendre le dessus, je m'étais inconsciemment perdue.

J'étais encore Jekaterina Andreska, évidemment. Mais je n'étais plus la même. Plus exactement ; la ferveur que je portais à mon royaume avait disparue, était devenue bien fade et fantoche. Je croisais les mains et posais le menton dessus, abattue par les réflexions maussades qui me venaient.
Ce fut la porte de la salle de laquelle dépendait ma cellule qui, en s'ouvrant, me rappela à l'atmosphère, pas forcément plus froide, de la réalité.

Une jeune femme avait fait son entrée, trop légèrement vêtue pour appartenir à mon peuple. Je jetais un regard acéré à son visage, porteur de l'assurance mutine de celles qui ont appris à faire de leur corps un instrument aussi doux que tranchant. Pour ma part, j'avais toujours préféré oublier le côté mielleux, consciente que j'étais vouée à suivre le chemin des armes et du commandement. La nouvelle venue semblait d'ailleurs partager du moins le premier de ces deux fardeaux, si j'en jugeais aux lames battant ses cuisses à chaque enjambée.
J'ignorais si elle avait supporté le froid meurtrier du Nord dans cette tenue ou si elle la réservait pour la clémence toute relative de la citadelle.


- On se réveille là-dedans.

Mes yeux soupçonneux se portèrent sur le sac qu'elle avait amené et venait d'ouvrir, mais le contenu ne m'était toujours pas visible. J'en venais à déduire qu'elle devait être sous les ordres de Zvarov, comme il semblait que le traître se soit entouré d'agents n'appartenant pas au peuple des Gaspodars dont j'étais issue. Son accent, à mes oreilles, sonnait avec l'intonation du Sud - certainement originaire de l'Empire.

- Un énième serpent dans le nid, raillai-je en ne faisant pas un geste pour m'approcher, adossée que j'étais au fond de la cellule.

J'étais profondément... troublée, par un dilemme aussi écrasant qu'il était insoluble. Zvarov était le pantin des maîtres qu'il servait, et son esprit, ses paroles... tout appartenait au Chaos. Rien n'était digne de confiance.
Et je repensais à mes propres actes. A ma propre servitude, enchaînée à l'étendard glacé de Kislev. Avais-je été plus digne ? Avais-je été autre chose qu'un pantin ? La ferveur que j'attachais au royaume, à l'impératrice, valait-elle vraiment plus que celle donnée à des dieux impies ?
Aujourd'hui, je me posais la question. La première se souciait-elle davantage de ses servants que les seconds des leurs ?

Cette lancinante interrogation me rongeait plus que je ne voulais bien l'admettre, et était à l'origine de toute l'acidité que je brûlais de cracher à la face du monde.


- Loin est le temps où nous autres, Kislévites, repris-je avec une espèce de peine mâtinée de rancune, avions raison de nous dresser en rempart face aux Désolations, protégeant vos terres - si c'est pour qu'aujourd'hui les fils et filles de l'Empire viennent prêter main-forte à ceux-là même contre lesquels nous les gardons, au prix de notre sang.

C'était une pensée extrêmement ancrée dans la mentalité des Gaspodars. L'Empire était faible et mou, et avait oublié la véritable puissance du Chaos. Nous autres de Kislev, nous étions le barrage contenant la tempête ; et c'est avec une certaine aigreur que nous accomplissions notre devoir de protecteurs, mais aussi avec... fierté. Il fallait bien avouer que malgré les reproches que nous formulions à l'encontre de ceux du Sud, nous n'avions jamais pu nous empêcher de les voir comme des enfants turbulents sur lesquels il fallait veiller, à tout instant.

C'était la culture de Kislev ! Et se sentir trahie par son enfant était un ressentiment amer de plus, venant s'ajouter au poids pesant sur mes épaules.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le temps de la discution est venu pour vous deux, vous pouvez continuer à poster pour vous parler et interagir sans mon intervention. (Le sac destinné à Jekaterina contient une outre d'eau et une miche de pain noir). Une seule remarque : en cas d'attaque/combat, j'interviendrais pour MJiter (mais pas s'il s'agit d'une simple gifle ou autre chose du même accabit, qui ne puisse pas blesser/tuer).
Je précise que les choses ne changent pas pendant la discution (aucun PNJ n'intervient, vous restez seules toutes les 2 dans le cachot et la pièce adjacente). Je précise aussi que Joleen n'a pas les clefs de la porte de la cellule et que si Jekaterina se colle contre debout le mur opposé à la porte à barreau, Joleen ne pas l'atteindre avec son katana, même en passant le bras à travers les barreaux (à moins de le lancer).

Surtout ne sous-estimez pas l'importance de cette discution libre. Ce temps est important pour travailler l'évolution, augmenter la profondeur de vos personnage et vos relations/sentiments entre vous, ce qui est déjà important, mais pas seulement.
En ce qui me concerne, ça me permettra de prévoir laquelle des 3 alternatives de scénario (chacune ayant 2 variantes) que j'ai prévu je devrais utiliser pour la suite, je dirais donc une chose : les filles, faites vous plaisir, dites vous tout !
Et surtout, n'hésitez pas à jouer vos presonnages à fond, sans ce soucier de questions du type "le MJ voudrait sûrement que je fasse ça", où "je ne vais pas faire ça car le MJ attendait sûrement autre chose", au contraire, n'hésitez pas !
Que vous vous révéliez être les pires ennemies ou les meilleures amies du monde, ou que vos sentiments l'une envers l'autre soient mitigés, tout a été prévu et le scénario s'adaptera.


Quand j'estimerais le moment venu de reprendre les choses en main pour faire avancer l'intrigue, j'interviendrais. ;)
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Joleen
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Joleen »

Joleen déposa le sac en toile devant la cellule et se tint immobile devant la prisonnière, les bras croisés sur un décolleté qui mettait ses formes particulièrement en valeur. Une courte jupe lui descendait au bas des cuisses et sa longue chevelure cascadait le long de son échine. Elle dégageait une fraicheur certaine rehaussée par la couleur flamboyante de ses cheveux.

Alors que la détenue lui crachait son poison à la figure, la mercenaire se mit en tête d’ouvrir le sac pour découvrir ce qu’il contenait. Celui-ci n’était finalement qu’un sac de provision – une miche de pain noir et une outre d’eau le composait.

L’endroit dans lequel elles se trouvaient mérité bien sa dénomination, un cachot. Une table et une chaise occupaient la pièce dans laquelle Joleen se trouvait, tandis que la cellule était complètement vide, pas de lit, pas de petit tas de foin, ni de seau pour faire ses besoins. La jeune femme eut un petit pincement au cœur en découvrant dans quel état se trouvait la noble. Mais malheureusement, elle ne pouvait rien y faire – elle était payée pour faire cette surveillance. D’ailleurs, elle ne savait même pas pourquoi cette femme se retrouvait enfermée, peut-être l’avait-elle mérité…


- Je crains que vous vous trompiez de personne, détenue. Je viens d’arriver ce matin à Leblya et l’Ataman Igor Zvarov vient de m’embaucher. Alors gardez vos forces au lieu de maudire les Impériaux si vous voulez vivre plus longtemps.

Joleen Callye attrapa la miche de pain et l’outre avant de les faire passer entre les barreaux, sa main prête à dégainer sa rapière si la détenue tentait quelque chose.

- Voilà votre repas… en espérant que ce dernier vous convienne.

La mercenaire fit quelques pas en arrière pour laisser la prisonnière manger tranquillement et alla s’asseoir sur l'unique chaise qui se trouvait dans la pièce. Si la détenue voulait se "confesser" Joleen l’écouterait, mais elle n’allait sûrement pas se démener pour une criminelle qui allait sans doute finir au bout d’une corde…
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

C'est avec un masque impassible, que j'avais appris à forger dès mon enfance, que je me levais pour prendre le pain et l'eau tendus par ma geôlière. Retournant m'asseoir, je ne pu cette fois empêcher une grimace profondément amère de transparaître à travers cette expression que j'avais voulue inébranlable et qui me trahissait. Trahissait...
Pour une femme telle que moi, la trahison était le pire des poignards. Ma vie toute entière reposait sur des idéaux, des principes, des choses qui sont certes irréelles...! mais ce sont ces choses, lorsque l'on tend vers elle, lorsqu'on s'applique à les rendre chaque jour un peu plus concrètes, qui font de ce monde un monde meilleur. Evidemment, mes idéaux étaient mâtinés d'un réalisme très dur et tout aussi glacé que Kislev l'était. Pour le bien de deux, j'étais prête à en sacrifier un ; pour le bien de trois milles je savais qu'il fallait ordonner l'exécution de deux milles. Mais encore fallait-il voir de qui l'on autorisait la mort, voilà ce qu'on m'avait toujours asséné toute ma vie durant. Protéger les plus hautes autorités au détriment des plus basses était la tâche des Druzhina, ces nobles de l'épée, que l'on pouvait parfois comparer aux chevaliers dans les régions les plus occidentales du Vieux Monde.

Mais lorsque les plus hautes autorités vous trahissaient... lorsqu'un Ataman était souillé par le Chaos... alors, tout volait en éclats.
Vos fichus idéaux. Vos fichus espoirs. Votre fichue envie de vous battre.


- A quoi bon ? murmurai-je d'une voix si basse qu'il n'était pas certain que l'impériale l'ai entendue.

J'arrachais machinalement un bout de pain pour le mâchonner, étudiant celle qui était censée me garder. Etait-ce l'accent de la vérité qui résonnait dans ses paroles ? Ou celui de la tromperie ? Le vert étincelant de ses yeux n'offrait aucune prise à mon jugement, de confiance ou de méfiance. Mais, après tout, la confiance était une chose dont je n'avais que faire : il fallait accomplir ce qui devait l'être, sans se soucier des autres.
Sauf qu'en cette heure, seule, je n'étais capable de rien. Et encore moins de ce qui devait être fait.


- Vivre plus longtemps ? Je doute que vivre soit très important. Vous avez vu l'Ataman, n'est-ce pas ? marquai-je une pause, et dans mes mots se mêlaient bien des sentiments : la douceur de la sincérité. L'acidité de la frustration. Peut-être vivra-t-il longtemps. Mais la corruption qui couve en lui rend répugnantes toutes les années qu'il pourrait encore avoir à traverser.

L'affrontement avec la démonette m'avait faite douter un instant et avait fait s'effondrer une partie de ma ferveur ; mais ma haine du Chaos était toujours aussi vivace, ses racines profondément ancrées en moi et alimentées par la culture d'un peuple pour lequel la haine était une vertu.

- Je n'ai pas besoin de vous maudire : vous le faites très bien toute seule en choisissant un tel maître, lui-même pantin de puissances bien trop sombres pour son âme.

Je déglutis, ayant presque fini d'avaler la miche. Une rasade d'eau plus tard, et je reprenais :

- Vous, du Sud, vous ignorez probablement ce que c'est que le Chaos. Bien sûr, vos contrées ont subi son influence et sa hargne. Mais d'où vient-il ? Qu'est-il ? Moi, je peux vous le dire. Il vient de par-delà la frontière de mon pays, il vient de par-delà le fief des Trolls. Il vient des Désolations du Nord, où tout ce qui vit est torturé et difforme. Ces landes parcourues d'orages multicolores furent foulées il n'y a pas si longtemps par mes ancêtres, confiai-je d'un ton morne.

Pour combattre le mal, les miens s'étaient aventurés jusqu'en enfer ; et c'est ce qui avait causé leur disgrâce, taxés d'être devenus les monstres qu'ils avaient juré de combattre. User du feu contre le feu, c'était devenir soi-même l'incendie ; tel était le jugement ayant jeté l'opprobre sur ma famille.
Même les héros pouvaient se muer en diables : voilà quelle était la force de corruption du Chaos.


- Et c'est à cette image que les servants de ces dieux impies veulent rebâtir le monde. Une image entropique, faite de perversion, de douleur, d'inhumanité, s'imaginant qu'ils y auront droit à une place de choix. L'illusion des faibles qui ne supportent pas leur propre condition.

Je reniflais dédaigneusement.

- Ceux-là n'ont pas compris qu'il faut s'élever soi-même, à la force de ses poignets : qu'un autre vous élève n'a aucune valeur, la chose n'étant pas de votre fait.


Je reportais des yeux rieurs sur la jeune femme, mais ce rire-là était plus moqueur qu'amusé.

- Et c'est ce genre de maître que vous voulez servir ? C'est à ce genre de finalité que vous voulez contribuer, lui proposant votre épée et votre vie ? Je ne vais pas vous parler d'honneur ou de droiture, car ce sont des choix que vous n'êtes pas tenue de faire.


Moi, je l'étais, de par ma naissance. A Kislev, la noblesse savait pertinemment que les privilèges allaient de pair avec le devoir, une pensée qui n'était pas forcément répandue dans le Sud plein de mollesse.

- Mais s'il y a bien une chose qui devrait vous pousser à vous révolter contre ceci, c'est votre humanité. Le Chaos n'a rien d'humain : il se conforme aux plus basses et aux plus noires pulsions de l'âme, qu'il fait résonner et démultiplie jusqu'au divin. Mais ce divin-là n'a rien d'agréable pour qui n'est pas démon.

Je ne savais pas qui elle était, mais peut-être que ces paroles la toucheraient plus que d'autres, car quelque chose me disait qu'une impériale se vendant comme mercenaire jusqu'aussi loin au Nord devait bien porter quelques ténèbres en elle ; et je venais de lui signaler que ce qu'elle servait aujourd'hui était le véritable maître de cette obscurité douloureuse, que tout individu possède à divers degrés dans les tréfonds de son âme ; ceux qui sont généralement sensibles, à vif, et qu'on n'aime jamais trop se rappeler.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 13 juin 2012, 21:52, modifié 1 fois.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
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"J'ai attendu en vain, qu'on vienne briser les chaînes de mon devoir. Elles sont mon armure et ma servitude."

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