[Jekaterina & Joleen] Frontière et désolation

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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Joleen
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Joleen »

Joleen s’approcha de la petite table présente dans la salle et s’installa sur la chaise qui se trouvait à côté.

La mercenaire accueillit les paroles de la prisonnière avec un sourire qui étirait agréablement ses fines lèvres bien tracées, complétant son visage alors qu’elle inclinait la tête dans sa direction. Ses yeux la contemplaient avec attention, scrutant l’expression de son visage bien qu’elle se doutait qu’au-delà de son regard fiévreux, sous la surface se tapissaient quelques pensées qu’elle ignorait.

L’air conquérant de la captive montrait bien qu’elle en voulait et qu’elle ne se trouvait pas là par hasard. Mais pour autant, Joleen ne pouvait apporter de l’importance à ces propos. Tous prisonniers auraient tenté de se défendre en rejetant la faute sur quelqu’un d’autre – et pour le moment, Joleen n’avait aucune preuve allant dans le même sens que les propos de la captive.

La mercenaire scanna à nouveau Jekaterina Andreska du regard, ne sachant pas trop quoi penser de cette captive. D’habitude, les causes d’enfermement des prisonniers étaient assez facile à cerner, mais pour une raison qui lui échappait encore elle ne parvenait pas à percer celle-ci à jour.

Elle prit une inspiration rhétorique, ce qu’elle faisait toujours lorsqu’elle souhaitait donner plus de poids à son discours avant de répondre à la pauvre jeune femme, toujours en la fixant intensément du regard, scrutant la moindre de ses expressions.


- Vous avez peut-être raison – même si j’en doute – mais vos paroles n’ont aucun crédit à mes yeux. Ce ne sont que les jérémiades d’une prisonnière qui essaye de quitter sa cellule. Et vous tentez d’accuser l’Ataman de la ville alors que vous n’êtes qu’une prisonnière, vous vous doutez bien que je ne peux vous croire aveuglément. De plus, c’est l'Ataman Igor Zvarov qui me paie et non vous, prisonnière.

La jeune femme se recula sur sa chaise, croisant ses mains sur son ventre, scrutant la prisonnière en attente de la suite.
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

Quelque part, ma geôlière n'avait pas vraiment tort dans ce qu'elle disait. A ses yeux, il était assez légitime que ce que je pouvais bien raconter n'était finalement qu'une tentative de me sortir de ma situation, ce qui était loin d'être faux. Toutefois, jusqu'au moindre de mes mots était vrai et malheureusement, j'aurai donné cher pour me tromper. Le tort, l'erreur, sont des choses dont on dira qu'il n'est pas coutumier à la noblesse qu'elle les reconnaisse ; car gonflée de l'orgueil dû à sa condition, l'aristocratie part du principe qu'elle ne saurait être dans le faux.
N'est-elle pas l'élite ? entendis-je murmurer au fond de mon esprit, avec une immense vague de dérision.

J'étais une personne d'orgueil. D'égo, de fierté : la chose était indéniable et je ne la refusais pas. Tout simplement parce que j'en avais le droit : non de par ma naissance, mais de par mon mérite. Je m'adjugeais l'autorisation d'orgueil, à l'aune de mon attitude, à l'aune de mon zèle et de mon devoir. Et mon humilité résidait dans le fait que j'acceptais de pouvoir faire un faux pas. Mais ici, je n'en faisais pas... n'est-ce pas ?
Avec une certaine frayeur, je me rendis compte que je tentais de m'en convaincre. Battant des paupières, je serrais le poing en me morigénant avec hargne ; si je m'étais retrouvée en face de moi-même, je me serais assénée une gifle retentissante.

Je ne pouvais pas être dans l'erreur. J'avais bien vu la corruption qui tenaillait Zvarov ; j'avais bien combattu avec une créature démoniaque. Et, ici-même, dans les cachots du plus insidieux et méprisable ennemi de mon peuple, je me tenais probablement en face de la seule personne qui était encore épargnée par cette souillure.
L'envie de tout envoyer en l'air, d'abandonner et de me battre non plus avec ma tête, mais avec mon coeur, était poignante. Pourtant, au nom d'un idéal auquel je n'étais plus vraiment sûre de vouloir croire - l'idéal du royaume de Kislev - je m'interdisais de baisser la tête.


- Prisonnière ? Vous avez des yeux bien singuliers, étrangère, répliquai-je avec un sourire qui n'avait rien de chaleureux, faisant écho au terme qu'elle avait employé à mon égard. Ils s'arrêtent à ceci en ce qui me concerne, ne cherchant pas à voir au-delà ; et malgré leur attachement manifeste aux apparences, ils n'ont pas été heurtés par le mal extravagant dont s'entoure Zvarov ? Vous aveugleriez-vous volontairement ? Ne pas voir est une erreur, ne pas regarder est une faute, soufflai-je dans un soupir entre mes lèvres.

Un sentiment de malaise vint faire frémir mon échine. Depuis quand me permettais-je d'attacher de l'importance à ce genre de nuance ? Aussi loin est Nord, ne pas voir ou ne pas regarder revenait au même : c'était tendre le dos au poignard dentelé des Désolations, qui une fois dans votre chair ne s'en retirait plus jamais, à moins de vous arracher le coeur avec. L'image décrivait assez justement l'influence des chantres du Chaos, dont on ne se défaisait généralement qu'en s'ôtant la vie au passage.


- Que l'Ataman vous paie ou non ne changera rien au fait que vous servez le mauvais maître, au sens le plus strict du terme.

La frustration qui m'habitait se fit plus pressante, inondant chacune des fibres de mon être. Je pouvais la sentir à la manière d'un nouveau sang, plus lucide et plus ardent ; que je doute ou non en la justesse de ma loyauté envers l'impératrice n'entravait en rien la fierté que j'avais pour moi-même, et que d'aucuns appelaient "amour-propre". Chacun avait le sien, chacun était vaniteux à sa manière. Chez moi, c'était assez simple ; j'exigeais énormément de mon entourage, parce que j'en attendais encore plus de ma part. C'était ainsi que s'exprimait mon arrogance.


- Comme il est pratique de se réfugier derrière l'ordre établi...

J'observais mes mains, avec un mélange d'intrigue mêlée d'accablement. Malgré le métier des armes qui avait fini par les rendre calleuses, elles avaient conservé une finesse de doigts qu'on aurait jugée plus appropriée à la plume qu'à l'épée.


- Comme il est pratique de se cacher derrière la force, pour s'arroger un certain "bon droit", une justesse facile de notre démarche...


Je relevais la tête, dardant mes sombres prunelles dans les iris verdoyants de l'impériale.


- Etant la prisonnière, je suis celle qui est en tort, n'est-ce pas ? Ne disposant pas du pouvoir, je ne saurai vous convaincre de quoi que ce soit ? Si vous donnez cette confiance aveugle aux puissants, c'est que vous ne valez guère mieux qu'un mouton destiné à suivre le berger, grinçai-je des dents, et dès lors j'ai effectivement tort d'attendre quoi que ce soit de votre part.

Ces mots me blessaient moi-même, instillant de cruelles vérités dans ma chair. J'étais obligée d'avouer que j'empruntais généralement le même raisonnement que celui que je dénonçais à l'instant : l'autorité, la noblesse, ne saurait faillir. Cette déclaration se retrouvait dans la justice de Kislev, et si jamais un aristocrate était un jour déclaré coupable de quoi que ce soit, c'était toujours par quelqu'un de plus haut placé que lui. A mon tour, je tentais de charger Zvarov d'une culpabilité à laquelle cette femme ne voulait pas croire, simplement parce qu'il était Ataman ; et je découvrais quel genre de détresse pouvait animer le peuple, ces roturiers qu'il m'arrivait de mépriser autant que je les protégeais, lorsqu'ils étaient confrontés à mes pairs.

- Gagnez vos piécettes et gardez la conscience tranquille, c'est une chose assez facile pour qu'à peu près tout le monde sur cette terre en soit capable. Mais lorsque vous aurez découvert quel incendie vous aurez contribué à répandre, et lorsque vous vous y brûlerez avec les innocents de ce fort, souvenez-vous des paroles de la prisonnière qui a tenté de lutter contre, raillai-je avec une expression pleine de morgue, m'étendant au fond de ma cellule dans une bouderie immature et désormais silencieuse.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

Les deux jeunes femmes restèrent par la suite silencieuses, puisqu’aucune d’entre elle n’était prête à céder et à prendre le parti de l’autre. Elles n’avaient apparemment pas les mêmes valeurs, ni les mêmes conceptions du monde, mais si elles n’étaient pas devenues amies, ni même proches, elles n’étaient pas ennemies jurées, en dépit de l’animosité qui pouvait régner entre elles. Les minutes passèrent, lentement, puis une heure s’écoula, puis deux. Enfin, alors que Joleen s’ennuyait ferme sur sa chaise où elle n’avait d’autre occupation que de se reposer, car garder une prisonnière qui n’avait aucune chance de s’échapper étant un travail monotone et passif, on entendit résonner dans la pièce des bruits de porte qu’on ouvre puis qu’on referme, puis des pas venant de l’escalier, qu’au moins deux personnes descendaient. Quelques instants plus tard, l’Ataman Igor Zvarov en personne et Irina arrivaient dans la pièce qui paraissait vraiment très étroite. Les deux femmes remarquèrent que la favorite portait un grand sac de cuir qui semblait contenir une multitude de petits objets, dont beaucoup étaient métalliques, apparemment, d’après les petits tintements qui s’en échappaient lorsque le sac se balançait adorablement sur son épaule à chacun de ses pas. Contrairement à l’Ataman toujours en armure qui portait une dague à la ceinture, elle n’était pas armée. Les deux visiteurs saluèrent la garde en s’inclinant légèrement, ignorant d’abord totalement la prisonnière. Irina s’approcha de Joleen, et fit glisser sa main droite vers la hanche de celle-ci, dans une caresse sensuelle que l’Ataman ne pouvait avoir vue, et, avant que cette dernière n’ait pu réagir, elle prit alors la parole pour parler, elle avait une voix amicale, avec toujours son irrésistible ton suave qui lui allait à merveille :

-Mon amie, je vois que vous avez bien fait votre travail. Si vous remplissez toujours vos engagements de mercenaire avec autant de professionnalisme, votre aide nous sera très précieuse et vous serrez récompensée à la hauteur de vos services. Voici déjà un petit avant goût de ce qui vous attend.

En regardant de plus près, Joleen vit qu’Irina avait glissé une bourse contenant 3 couronnes d’or à sa ceinture, ce qui pouvait expliquer son geste qui sinon aurait été une avance très claire de la favorite envers la jeune et belle femme. Pour la mercenaire, la situation était ambigüe et troublante, car elle pouvait très facilement se tromper sur les intentions de son interlocutrice : le geste était-il totalement innocent ? Elle n’aurait su le dire. Mais cela importait au final assez peu, car si elle se révélait intéressée, elle pourrait toujours vérifier si c’était une avance ou non plus tard, en tête à tête. En attendant, Irina reprit :

-Voilà déjà un gage de notre gratitude, Joleen. Maintenant, avant de continuer, l’Ataman et moi aurions besoin de savoir si tu serais prête à infliger de la souffrance à quelqu’un si on te paye pour ça ? Serais-tu prêtes à torturer pour ton bien-être, ton intérêt, pour toi ? Normalement, vous autres mercenaires êtes même prêts à tuer des cibles pour de l’argent sans poser de question, mais comme nous te l’avons dit, ton avis compte beaucoup pour nous, et nous n’aimerions pas te forcer à faire ce que tu ne veux pas faire.

***

Les deux maîtres de Leblya écoutèrent la réponse de Joleen et agirent en conséquence.
Si elle répond « oui, je suis prête à torturer pour de l’argent (ou des esclaves, ou de la drogue, ou pour rien juste pour le plaisir, etc…) » avec sincérité (ou mensonge sous un test réussi sous CHA, sans le bonus séduction : jet caché déjà effectué si elle choisit de mentir*), elle reste dans la pièce et entend donc le reste.
* : Si tu choisis de mentir en répondant « oui », contacte moi par MP je te dirais si ça a réussi ou pas, et donc si tu dois rester dans la pièce ou remonter.
Si elle répond non (ou mensonge raté), elle est racompagnée jusque dans la salle principale par Irina et Zvarov, et ils lui demandent d’attendre ici leur retour, puis redescendent dans la pièce avec deux gardes et ferment la porte de l’escalier à clef derrière eux.
Puis Igor s’adressa à la prisonnière, d’un ton chaleureux et fruité :

-Druzhina Jekaterina Andreska, vous ne savez pas la chance que vous avez d’être ici. Vous étiez entrée esclave de vos propres illusions et malheureuse, vous en ressortirez libre et heureuse, j’en suis sûr. Vous avez commis des erreurs, jusqu’à présent, à présent, écoutez ce que j’ai à dire et réfléchissez y bien. Vous prétendez vous vivre pour vos convictions au-delà de votre intérêt personnel. Soit, mais remarquez que c’est une version couramment employée par tous les types de gens, des grands rois aux voyous de la pire espèce, en passant par tous les fanatiques et idéalistes en tous genres. Dès lors, quel est la différence entre la raison d’être d’un fou sanguinaire et un roi salvateur ? La morale ou le bon sens, me répondrez-vous, permet de les différencier, et d’en placer un au dessus de l’autre. Mais ne voyez-vous pas que la morale et le bon sens dépendent uniquement des mœurs changeantes de la société, et varient non seulement d’une société à une autre, mais aussi d’une époque à une autre. Même ceux des nains évoluent. Tout ceci n’est en fait qu’un écran de fumée, une illusion de masse implantée depuis des dizaines de générations dès la naissance, et destinée à berner tous ceux qui y soumis. Rares sont ceux qui le comprennent et parviennent à s’en libérer. La vérité, la voilà, et bien que vous ne l’accepterez pas forcément tout de suite, vous comprendrez bientôt qu’elle est irréfutable, j’en suis certain : le plaisir, sous toutes ses formes, est le seul objectif poursuivi par la totalité des êtres sensibles. Chacun le poursuit à sa manière, et les puissants manipulent les faibles pour s’en procurer plus. Ouvrez les yeux et vous saurez que je dis vrai : inconsciemment, vous-même êtes à la recherche d’une certaine forme de plaisir, vous recherchez peut-être la gloire, la satisfaction de penser avoir « bien agi », ou que sais-je. En réalité, vous ne vous battez pas réellement pour une idée, un dieu, un concept ou des valeurs, vous agissez pour le plaisir que vous tirerez en ayant l’impression de suivre un objectif.
Ce qui est certain, c’est que ces plaisirs que vous recherchez ne sont pour la plupart que de futiles subterfuges créés par les puissants, pour vous détourner des vraies sources de plaisir, celle qui vous procurent une vraie sensation de bonheur. Voilà le vrai but de l’illusion dans laquelle vous avez vécu jsuqu’à maintenant. Moi, je vous propose très simplement d’ouvrir les yeux, de voir la vérité en face et d’adorer le vrai plaisir, le plaisir brut, le plaisir à l’état pur. Vous êtes très intelligente, vous voyez sûrement où je veux en venir, je vais donc aller droit au but. Très chère, vous voilà devant un choix : oui ou non, allez-vous choisir volontairement d’adorer le Prince du plaisir ?


C’était terrible pour Jekaterina : jamais elle ne s’était retrouvée ainsi piégée et dos au mur : en bref, elle avait deux choix : ou elle acceptait, auquel cas elle savait qu’elle engagerait plus qu’une simple parole en l’air, car ils la forceraient à se lier au chaos, et une fois liée volontairement au chaos, même la mort ne l’en délivrerait pas (sauf dans certains cas précis). Ou alors elle pouvait choisir de persévérer dans ses croyance, de se soumettre aux tortures sciemment pour Kislev et pour Ursun... Le choix pouvait paraître simple ou anodin : il ne l’était pas, mais elle ne pouvait reculer et devait le faire.
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Jekaterina & Ulfrik] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

HRP: Joleen ayant prévu une absence, elle m'a décrit ses actions et demandé de te les décrire pour ne pas te bloquer. :)
Je m'excuse donc pour ce double-post et vais faire au plus court et succin.
La jeune mercenaire garda un air impassible, sûre d'elle même et prête à tout avant de répondre par l'affirmative à la favorite de l'Ataman, Irina. Torturer quelqu'un pour de l'argent ne la dérangeait apparemment nullement, ce qui sembla plaire à Zvarov et sa charmante compagne. Pour notre pauvre prisonnière Jekaterina Andreska, cela n'était pas de bon augure, car elle savait maintenant, même s'il avait sûrement pu s'en douter avant, qu'elle n'aurait aucun soutien, aucune pitié à attendre de la part de Joleen si elle refusait l'offre qui lui était faite et que l'Ataman Igor Zvarov passait à l'acte et exécutait sa terrible menace. Pendant tout le long discours de l'homme, elle resta neutre, impassible, à écouter. Quand il eut fini, elle était toujours visiblement prête à lui obéir, elle n'eut pas un mot ou un geste de révolte ou de demande d'explication. Maintenant, tout le monde dans la pièce secrète se taisait et attendait la réponse de la noble kislévite enfermée misérablement dans sa minuscule cellule. Quoi qu'elle choisisse, maintenant plus que jamais auparavant dans sa vie, elle tenait son destin entre ses mains...
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Jekaterina Andreska
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Re: [Jekaterina & Joleen] Frontière et désolation

Message par Jekaterina Andreska »

"Evidemment."

Les paroles de l'Ataman franchissaient, insolentes et limpides, ses lèvres souillées par la corruption et emportaient au passage tout le poison de son âme. Ce poison-là était un mélange impie d'espoir et de désespoir. Le désespoir de ne plus savoir quoi penser, le désespoir de se retrouver d'un seul coup en face d'une ombre que vous aviez longtemps cru enterrée au fond de vous-même... et l'espoir, d'une solution, d'une issue, d'une voie vers un lendemain pas forcément plus clair, mais en tous cas moins douloureux.

"Evidemment."

La haine du Chaos, forgée par mes aïeux et ancrée dans mon coeur comme on peut y plonger un poignard, avait déterminé toutes ces années durant ma vision des choses. Ma pensée avait été façonnée, et quelle plus belle liberté que celle de se défaire de ces chaînes originelles ? Ces entraves, me retenant à terre lorsque je n'avais qu'une envie : déployer mes ailes et prendre mon essor parmi les hommes.

"Evidemment."

Gloire, renommée, primauté. Pouvoir. Une soif dévorant mon âme ; je pouvais le sentir ainsi qu'un feu dans le ventre. Réaliser mes envies et surpasser la place qui m'avait été dévoyée en tant que Druzhina, pion de la Tsarine Katarina, afin de devenir maîtresse de ces terres et de toutes les autres...

"Evidemment."

Satisfaire mes envies, mes moindres pulsions, mes plus petits caprices. M'emparer de toute convoitise, me gorger de chaque désir. Et ce, avec Slaanesh comme ange déchu. Avec Slaanesh pour guider une nouvelle route.

"Evidemment."

Un sourire mi-figue mi-raisin étira mes lèvres sur un sourire désenchanté.


- Vous avez plongé si loin dans la dépravation que vous avez oublié. Oui, vous avez tout oublié...

Dans ma voix il y avait des rires et des crachats. Il y avait ces échos, ces tonalités, cette intonation à la morgue démesurée qui signifiait combien je gloussais intérieurement de ses propos et combien je les méprisais.

- Depuis quand Kislev recherche-t-elle son propre plaisir ?! criai-je.

A un cheveu de faire ce pas pécheur dans le vide, j'avais frissonné en sentant l'appel du gouffre qu'était la foi en le Chaos. Ces abysses-là avaient un souffle fétide, mortifère. Un souffle de damné, qui m'avait fait trembler juste à temps.


- Depuis quand la futilité prend-t-elle le pas sur la fierté de Kislev ? Depuis quand vaut-il mieux s'accaparer un bonheur personnel sans limites plutôt que de veiller à l'intégrité de la nation, que de protéger notre farouche patrie et par-là même, protéger nos cousins du Sud !


Malgré le dédain dont nous faisions montre envers les Impériaux, il y avait toujours eu dans le coeur des miens cette sorte d'affection paternaliste qui nous interdisait de jamais les abandonner... en quoi que ce soit.


- Depuis quand trahit-on l'âme de Kislev...

Jouer sur la chimère du plaisir avait été un beau coup, Ataman. Mais cette fibre-là avait été inhibée depuis bien longtemps. Il était aisé de se laisser aller à rêver, mais lorsqu'on proposait de faire du rêve une réalité, je remettais les pieds sur terre.
Le devoir avant tout. Le devoir, la fidélité... L'essence-même des personnes telles que moi.


- Votre plaisir est une facilité sans valeur, Zvarov. En vous y abandonnant, vous perdez tout ce qui fait d'un guerrier ce qu'il est : sa combattivité, sa hargne, sa lutte pour lui et pour les autres. Ce n'est qu'en cessant de se battre que l'on perd vraiment, qu'on entre de plein pied dans la défaite. Et le Chaos vous a magistralement défait... Voter fierté est morte à ses pieds.


Quelque part, je savais qu'une certaine sagesse, bien particulière, résidait dans les mots du chaotique. Mais ce n'était pas là la sagesse de Kislev, et Kislev vivait en moi comme en chacun de ses fidèles. Elle nourrissait mon sang, mon courage, battait comme un tambour en chaque fibre de mon être. La patrie sauvage de mes aïeux n'avait rien perdu de son inflexibilité ; comment aurais-je pu faire moins...?

"Vous ne pouvez pas m'en vouloir", formulai-je silencieusement à l'adresse de mes ancêtres en fermant les yeux. Le tribunal de conscience des Andreska n'avait jamais été si proche de me condamner. Avec un amusement cynique, je me fis la réflexion que je craignais peut-être plus le patriarche, Vassili, que toute autre menace en ce monde comme dans l'autre.
Peut-être était-ce là ce qu'on appelait l'humour noir des condamnés.
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    • "Elle ne répondra pas, occupée à regarder vers les désolations et à ruminer sa haine du Chaos. Laissez-moi vous parler de cette fille du Nord, de cette noble qui a soulevé l’écu terni de sa famille pour le peindre de neuf, à grandes giclées de gloire et de courage."
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    • "Et tous leurs chants sont tristes ; et toutes leurs guerres sont joyeuses."
      • Témoignage d'un Tiléen au sujet de Kislev
"J'ai attendu en vain, qu'on vienne briser les chaînes de mon devoir. Elles sont mon armure et ma servitude."

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Jekaterina & Joleen] Frontière et désolation

Message par [MJ] Kriegsherr »

Finalement, Joleen nous a quités pour refaire un autre personnage, il me semble (elle me corrigera si je me trompe :) ). Son personnage est donc "PNJisé" définitivement [sauf s'il y a eu erreur de compréhension de ma part]. Je crois donc que c'est à moi de poster, non ? :?:
Jekaternia avait ainsi refusé sciemment la proposition de l'ataman Zvarov. Celui-ci ne parut nullement déçu par la réponse de la druzhina, mais semblait au contraire s'être attendu à une réponse de la sorte et l'apprécier, même s'il semblait déplorer une telle bêtise de la part de celle qu'il pensait avoir une chance de convaincre. Il échangea un court regard dégoûté avec sa favorite démoniaque et fit un signe de la main à sa mercennaire pour qu'elle attache Jekaternia à la table et commence à préparer les instruments de torture, tandis qu'il répondit d'une voix lasse à l'infortunée prisonnière :

-Déçu... Je m'avoue très déçu. (Il ne le semblait pourtant pas du tout.) J'aurais préféré que vous soyez plus raisonnable, plus intelligente, que vous puissiez comprendre vos propres contradictions et vous libérer seule de la cage où vous êtes enfermée depuis votre naissance. Mais de toute évidence, je me trompais sur votre compte, vous n'êtes guère plus qu'un minable pion aveugle, incapable de voir la réalité, incapable de remarquer l'idiotie de sa propre situation, enfermé volontairement dans les illusions d'une reine despotique qui elle-même ne recherche en fait rien d'autre que la même chose que moi.

Sur ces mots, la main du noble corrompu partit à une vitesse folle et vint frapper sa captive au visage. Gifler une proie sans défense semblait lui avoir procuré un grand plaisir. Le slaneshi se délectait visiblement de ce qui allait se dérouler sous ses yeux. Il reprit la parole :

-Croyez bien que je suis désolé de devoir en arriver là, Jekaterina, mais c'est vous qui l'avez voulu, après tout. Joleen, c'est à vous. Comme c'est votre première scéance, et j'espère bien que ce sera aussi la dernière, nous n'allons pas y aller trop fort, nous ne vous ferrons rien d'irréversible. Par contre, si vous vous obstinez, il se peut que vous perdiez définitivement diverses parties de votre anatomie aux cours des scéances suivantes, pensez-y, Jekaterina.

Bien entendu, ses excuses sonnaient faux, et l'on voyait bien qu'au contraire il allait prendre plaisir à se délecter du spectacle que sa soldate de fortune allait lui offrir, à lui et à Irina. Par contre, la menace, elle, semblait bien réelle, et ce fou sadique était bien capable d'aller jusque là, et peut-être même plus loin encore. Pendant que l'ataman s'installait confortablement dans la seule chaise de la pièce, et s'occupait de sa favorite sur les genoux, Joleen, debout à côté de sa future victime, préparait un fouet, un redoutable knout. La morsure de cet engin, normalement réservée aux condamnés pour les peines assez graves, était terrible, l'Andreska le savait. Une quarantaine de coups puissants de cet instrument pouvait tuer un homme fort. Ici, elle ne risquait certes pas la mort, mais qui savait combien de coups la froide mercennaire lui administrerait si elle ne cédait pas ? Levant son fouet, Joleen commença son travail.
Test d'endurance de Jeka : 17. Raté.
Aussitôt, dès le premier coup, Jekaternia poussa un petit cri et eut le souffle coupé. Cela faisait beaucoup plus mal que ça en avait l'air, elle avait l'impression qu'on lui avait appliqué une barre de fer rouge sur les cuisses. Attachée le dos contre la table, les quatres membres liés aux quatres pieds, elle ne pouvait pas se défendre, mais ne pouvait pas non plus voir l'effet du knout sur son corps, ce qui était plutôt un avantage. En tous cas, la torture promettait d'être un véritable enfer...

-Un.

Entendit-elle. Allait-elle résister ou se soumettre ?
On considère que le choix d'abdiquer et de te soumettre t'es laissé après chaque coup de fouet. Comme ce n'est que la première scéance, tu auras cependant le choix de résister, le test d'endurance raté signifie juste que tu souffres affreusement à chaque coup (et entre aussi, car la douleur ne part pas). Si tu choisis de résister, je considérais que tu as subi l'ensemble de la scéance dans mon prochain post, où elle te sera brievement résumée.
(En gros, pour que tu puisses l'inclure dans ton post : si tu résistes, tu reçois 15 coups de knout sur la face avant [càd. dos à la table], puis tu t'évanouis, on te réveille d'un seau d'eau glacée sur la figure et on change de côté (ventre contre la table). Tu tiens 17 coups avant de t'évanouir sur ce côté. [le réveil, ensuite, sera géré dans mon prochain post])
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