[Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

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Les Zones Maritimes représentent l'ensemble des mers et océans du globe. Les mers peuvent être calmes et propices à milles découvertes, ou être traîtresses...

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[MJ] Le Roi maudit
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

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Loin de la mauvaise vinasse et de la bière douteuse de la taverne, Syrasse le capitaine, Hertzog le chirurgien-barbier et Saleh le navigateur savouraient un verre de cognac bretonnien. C'était un moment de repos pour eux aussi après les tumultes de ces derniers jours. Ils se tournèrent vers la nouvelle venante un peu trop imbibée.

"Nola. Quel bon vent t'amène ? Je suis heureux de voir que tu marches à nouveau."
"Je promets. Le boitillement ne vient pas de mon travail."

Les trois hommes rigolèrent tout en déplaçant une pile de lettres d'un tabouret pour l'Amazone.
Se laissant tomber lourdement sur le siège tout juste libéré, elle répondit aux rires de ses compagnons avec un petit sourire en coin :
"Je crois qu'une journée m'a suffit à faire le tour de ce petit port miteux. D'ailleurs, je vous suggère de ne pas laisser les gars trop longtemps ici, ça a chauffer il y a peu de temps dans les parages et les nouveaux propriétaires du coin n'ont pas l'air de beaucoup apprécier les équipages comme le notre."

S'adossant contre le mur de la cabine et posant ses bottes sur le rebord du lourd bureau de bois du capitaine, elle enchaîna pendant que les trois hommes pesaient l'importance de ses révélations : "Vous comptez vous remettre en route rapidement, ou il faut que je m'attende à végéter sur cette terre inhospitalière encore plusieurs jours ?"

Syrasse sourit tout en remuant son verre.
"Ma chère Nola. Nous le savons bien. Que crois-tu ? Les nouveaux à s'engager sont ceux qui soutenaient leur ancien chef. Ils fuient en mer ce que la terre ne possède plus à leurs yeux : L'attrait d'être le laquais d'un seigneur puissant. Et entre finir pendu aujourd'hui, ou dans un temps hypothétique avec nous, ils ont décidé." Il se redressa avant de faire le tour de la table, ses doigts glissant sur la carte du golfe noir.
"Pour la suite. Tout se complique car un afflux de sang neuf signifie que l'ancien et l'expérimenté n'est plus. Les truands ont faim d'or et de prises. Les Peaux-vertes... Elles n'offrent rien. Il nous faudra un navire marchand. Voir même... Le sac d'un port." Une grimace cruelle changea ses traits.

Elle hésita un moment suite à la déclaration de son capitaine, semblant se demander si il se moquait d'elle ou si au contraire, il était sérieux. Comme il ne semblait pas vouloir démentir son propos, elle sourit à son tour, d'un sourire carnassier.
Attrapant le verre que lui tendait Hertzog, elle le leva en disant "Au prochain port ou nous accosterons ! Puisse-t'il avoir plus de richesses à nous offrir que ce foutu village à flanc de falaises". Elle accompagna sa tirade en buvant d'une traite le contenu du récipient avant de le reposer avec un bruit sonore sur le bureau devant elle.

Tandis que le cognac lui brûla la gorge et le ventre, ça c'était du bon, les trois hommes trinquèrent. Saleh déroula ensuite ses cartes marines. "Nous aurions besoin de toi pour finir de délibérer Nola, de tes instincts plus... Sauvages qui pourraient régler notre querelle."
Il glissa ses longs doigts sur plusieurs annotations du parchemin. "Nous pourrions viser ce petit port ci. Matorca, un dépôt des carrières de sel. Une ressource précieuse mais qui ne rapportera pas tant que ça. La ville sera faiblement défendue toutefois. À l'inverse, nous avons une grande cité portuaire par là. Monteaux. Elle sera bien plus protégée que sa comparse mais nous sommes certains qu'elle abonde de biens. Au pire, nous pourrions toujours tenter de remonter la Tara Dante ou de poursuivre vers l'Est notre périple. Avec son lot d'incertitudes."
Trois paires d'yeux sur elle. Pourquoi devait-elle toujours se décider avec un coup dans le nez ?
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Nola Al'Nysa
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par Nola Al'Nysa »

Il me fallut un certain temps avant de comprendre que les trois hommes étaient sérieux quand ils affirmaient vouloir me laisser trancher quant à notre prochaine destination. Terminant mon verre, je me redressais et m'approchais du lourd bureau de bois dur sur lequel Saleh avait déplié l’une de ses précieuses cartes où les dessins aux multiples couleurs s’étalaient sur le vélin.
« Ces encres sont magnifiques » murmurais-je en caressant la carte du bout des doigts, puis ajoutant à l’adresse du navigateur « Où te l’aient es-tu procuré ? »
« C’est moi qui les aie concoctées »
« Vraiment ? » Curieuse comme une enfant, je débouchais une petite bouteille posée sur le bureau et y trempais l’auriculaire. Je l’en ressortis couronné d’un beau bleu sombre que j’examinais un moment à la lumière d’une lampe tandis que son propriétaire commençait son exposé.

Je suivis avec attention ses indications, tandis qu’il énumérait les qualités et défauts de nos différentes options en faisant courir ses longs doigts fins et agiles le long des lignes représentant les côtes près desquelles nous naviguions. Je trouvais fascinant cette capacité qu'avaient les hommes de cette partie du monde à dessiner et cartographier leur environnement avec autant de précision et tandis que le maître navigateur continuait ses explications, nous étions tous pendu à ses lèvres, personne n’osant l’interrompre.

Quand il eut fini, le silence s’empara de la pièce, chacun réfléchissant à ce qu'impliquaient les différentes options qui s’offraient à nous. Le capitaine Syrasse, l'œil toujours vif, faisait glisser sa main le long de sa barbe, son regard refaisant sans cesse les différents chemins que nous aurions à suivre sur la carte. De son côté, Hertzog avait ôté son vieux chapeau délavé et se grattait le peu de cheveux qui lui restait, l’air un peu inquiet. Enfin, mon regard se posa sur Saleh qui lui ne regardait plus la carte, mais moi. Un fin sourire étira ses lèvres quand nos regards se croisèrent et il me fit un signe de tête pour m’encourager à donner mon avis.

Balayant la carte des yeux, je m’arrêtais sur chacun des différents points qu’avait désigné le navigateur en essayant de peser le pour et le contre, mais très vite, il m’apparût que même avec les informations que ce dernier nous avait transmis, il m’était trop dur d’imaginer comment pourrait se dérouler une attaque alors que je ne connaissais pas les villes en question, ni le courage des nouveaux matelots que nous étions en train de recruter. Après un moment d’hésitation, je finis par montrer de l’index le point désignant la ville de Matorca.
« Autant aller au plus proche » dis-je alors que les trois autres me dévisageaient, comme s’ils attendaient que je justifie ma décision « Et puis cela nous permettra d’éprouver le courage des nouveaux membres d’équipage ». Intérieurement, je me fis la réflexion que si le port de Matorca était situé proche d’une carrière et de mines de sel, j’avais peut-être la chance d’y découvrir des esclaves, et peut-être de trouver la trace d’une de mes sœurs. Je gardais en revanche cette réflexion pour moi, refusant de m’avouer que c’était principalement pour cette raison que j’avais choisi de piller ce port et non un autre.

« Hé bien messieurs, madame, il semble que nous ayons un cap ! » déclara le capitaine Syrasse d’un ton enjoué en levant son verre. Puis, quand nos regards se croisèrent, il me fit un petit hochement de tête que je ne parvins pas à interpréter.
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par [MJ] Le Roi maudit »

Le sel. Le sel était partout. Dans l'eau impure de la Flak. Dans l'air saturé d'embruns que les vents portaient jusqu'à la figure. Il imprégnait le bois du navire, la nourriture et parfois même le rhum. Il était cet irritant compagnon qui coupait les lèvres, asséchait les yeux et rendait les cheveux durs et collants.
Et Matorca en produisait.
C'était l'un des marins qui l'expliqua à Nola pour occuper les longues heures de rien tandis que l'Aslevial remontait la côte des frontalières. C'était une succession barbante de falaises, de plages de galets, de ports de pêcheurs si misérables qu'ils ne vaudraient même pas en butin la poudre brûlée pour leur capture.
Parfois, ils apercevaient un spectacle plus singulier. De vieilles épaves déployant leurs mâtures brisées comme les longs doigts de spectres de pin et de chêne à la vue des marins. Les naufrageurs étaient légions dans les parages. Les ruines calcinées de quelques hameaux rappelaient aussi la dureté de la vie dans cette région en friche.

Ils virent même une imposante forteresse sur son surplomb rocheux, jugeant le monde à ses pieds avec toute l'arrogance de ces citadelles perchées.
Les pirates n'avaient pas de mur, pas d'armure. Juste leurs chemises de coton, leurs pistolets et leur hargne. Et cela suffisait à les maintenir en vie.

Matorca se dévoila à leur vue comme un écrin nacré. Une cité de taille moyenne, quelques centaines d'âmes tout au plus. Des murs ceinturaient les maisons et les entrepôts mais tout autour il y avait les marais salants, les carrières de sel et bien au loin du rentable mais destructeur or blanc, les fermes de la ville.

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"Nous y voilà. Mais il nous faudrait plus d'hommes. Et de force de manœuvre. Pour s'emparer de ce que cette ville peut bien contenir. Des suggestions Nola ?"
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par Nola Al'Nysa »

Les jours qui suivirent notre départ de Dielterburg se passèrent sans événements particuliers. La cohabitation entre les anciens membres de l’équipage et les nouveaux, censés remplacer leurs camarades disparus, n’était pas toujours évidente, mais le capitaine Syrasse pouvait s’appuyer sur la discipline stricte que faisait régner le quartier-maître à bord pour que cela ne perturbe pas le bon fonctionnement du navire.

Nous naviguions lentement en faisant ce que les hommes appelaient du longe-côte, et les journées s’étiraient interminablement en longueur. Les paysages que nous offrait cette terre inhospitalière n'étaient pas très variés. Les falaises abruptes succédaient aux villages de pêcheurs rachitiques et aux petites villes ou les maisons se regroupaient derrière de piètres palissades de bois.
Un jour, cependant, nous passâmes au large d’une falaise sur laquelle trônait un édifice de pierre dont la taille me laissa sans voix. La citadelle, car c’est comme cela que les hommes à bord appelait ce type de construction, surplombait la mer, plongeant les falaises sur lesquelles elle reposait dans l’ombre. J’étais ébahie de l'ingéniosité des hommes capables de construire de telle structure, tout en me demandant comment un bâtiment de pierre de cette taille pouvait tenir debout. Je ne pus, à mon grand regret satisfaire plus ma curiosité, le barreur du navire prenant grand soin de rester à distance raisonnable de la place-forte, et au bout d’un long moment, elle disparut à l’horizon.

Matorca se dévoila à nous en fin de matinée après plusieurs jours de navigation. J’étais en train d’aider d’autres marins à déplacer une partie de notre cargaison, transpirante sous le soleil déjà chaud à cette heure de la journée quand la vigie annonça depuis son perchoir que nous arrivions à destination.
Je confiais donc mon lourd chargement à un jeune mousse qui passait par là, avant de remonter sur le pont supérieur pour voir la ville que j’avais moi-même condamnée à être pillée. C’était une ville de taille moyenne, bien plus grande que toutes celles que nous avions aperçu depuis notre départ de la ville franche de Dielterburg. Au fond, on voyait briller sous le soleil l’éclat blanc des mines de sel et des marais salants ou de petites silhouettes semblaient s’activer.

Je grimpais les dernières marches menant à la poupe du navire et y retrouvai le capitaine Syrasse en discussion avec plusieurs membres d'équipage. Il était presque midi et le soleil qui écrasait le port de Matorca flamboyait avec une intensité impitoyable. Le ciel, au-dessus de la petite cité marchande, aurait dû être d’un bleu étincelant, pourtant, il semblait flou, comme perçu à travers un morceau de verre. Autour des bâtiments du front de mer et sur le port, l’air était lourd, poussiéreux et moite.
Plusieurs sortes de bateaux étaient rassemblées là, les légères embarcations locales se mêlaient aux navires marchands plus lourds. Seul, à l’écart des autres, un magnifique vaisseau se dressait au-dessus de son reflet, son pavillon claquant mollement en haut du grand mât. En dépit de la chaleur accablante, quelques silhouettes éparses s’agitaient sur les ponts des navires.

Alors que j’arrivais à la hauteur du capitaine et des quelques hommes qui l'entouraient, j’entendis la fin de sa phrase « Nous y voilà. Mais il nous faudrait plus d'hommes. Et de force de manœuvre. Pour s'emparer de ce que cette ville peut bien contenir... » Il tourna la tête en entendant le bruit de mes pas sur le bois du navire et me fit signe de m’approcher « Nola, une suggestion peut-être ? »
Je pris mon temps avant de répondre, contemplant la ville de mon unique œil valide, cherchant un point faible, une ouverture, une faille dans les défenses et retournant dans ma tête toutes les possibilités qui me venaient à l’esprit.

« Que savons-nous des défenses de la ville ? » demanda un marin.
« D’après les informations que j’ai, elle est autant défendue par la milice employée par la confrérie marchande de Mymidens qui détient les mines de sel que par des soldats locaux, mais je n’ai pas d’estimation de leur nombre. »
Plusieurs marins proposèrent au capitaine divers plans, mais il les rejeta tous les uns après les autres, l’air soucieux, se grattant la barbe tout en réfléchissant. Rompant le long silence qui avait conquis notre petite assemblée, je finis par prendre la parole « Laissez-moi aller à terre avec une poignée d’hommes capitaine. Nous créerons assez d’agitation en ville pour détourner l’attention des défenseurs. De votre côté, vous aurez fait semblant de reprendre la mer après vous être ravitaillé, et vous reviendrez discrètement au cœur de la nuit. Ils ne pourront pas se défendre sur deux fronts, et si nous frappons vite et fort, nous serons repartis avant qu’ils n’aient le temps de s’organiser. »
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par [MJ] Le Roi maudit »

Six hommes. Le détachement qui partirait avec Nola pour la diversion. La chaloupe à l'eau, les hommes ramèrent pour se rapprocher de Martoca et de ses richesses hypothétiques. Il y avait Kidd, ainsi que deux autres membres de l'équipage. Les trois autres étaient des recrues de l'escale à Dietelburg. L'un d'eux, Spatz, connaissait Matorca pour s'y être rendu quelques fois dans sa vie de caravanier. Pas assez pour répondre à toutes les questions de l'Amazone, mais il serait un atout certain pour créer une diversion.
Ils dissimulèrent la chaloupe dans les anciens marais salants à une demi-heure de marche de la ville. Les lieux n'étaient plus exploités et quelques roseaux téméraires se chargeaient de recoloniser les eaux saumâtres.
Le plan pour l'instant : Rentrer en ville. Il faisait chaud. Le vent soufflait sur eux toute la poussière imaginable. Spatz proposait de les faire entrer comme des gens en quête de travail qu'il aurait dégotté dans la région.

Plus ils s'approchèrent de Matorca, plus ils croisèrent de vie. Les ouvriers ratissaient l'or blanc, le pelletait, le déplaçait dans d'épais paniers de cuir et d'osier. Quelques contremaitres leur jetèrent un regard torve. Les portes étaient gardées.
"Halte-là. Qui êtes-vous, que venez-vous faire là ?"
-Je suis Spatz, je suis déjà venu ici. Demandez à Giordi, le chef de la garde.
-Giordi est parti en patrouille ce matin.
-Boh allez. Ils viennent pour travailler. Faites pas comme si ça manquait par ici."

Une des sentinelles descendit du chemin de ronde en maugréant. Une poterne s'ouvrit et deux gaillards se ramenèrent pour inspecter les nouveaux venus. Ils étaient affreux. De vrais malfrats, comme à Sartosa, comme sur les navires. Comme partout où il y avait des qharis.

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Ils les regardèrent comme s'il s'agissait de pouliches dans un enclos. Celui à la veste rouge avait une voix de nez aigüe, insupportable.
"Sont pas bien frais tes recrues.
-Et pas bien grosses."
Son camarade à la cuirasse s'était approché de Kidd, assez près pour le renifler. Le maigrichon reprit :
"Puis elles sont bien armées.
-Les routes sont dangereuses, rétorqua Spatz, je n'allais pas t'amener des types à moitié crevé à cause des Orques, si ?
-Pas faux, pas faux. Mais par contre. Belle pièce que voilà. Giordi m'avait pas dit que tu faisais maquereau aussi."
Il approcha sa main, avec bien trop de bagues pour quelqu'un qui gardait les portes d'une ville dans le croupion du monde civilisé, de l'Amazone, lui attrapa le menton pour inspecter son visage de prés.
"Dommage pour l'œil, mais elle est bien faite. Envoie là directement à la capitainerie. Ils vont l'adorer."
Il lui lâcha les joues, mais c'était pour mieux lui claquer l'arrière-train, dans une volée de rires gras. On ouvrit la porte. Victoire.

Il y avait assez peu de bâtiments dans la bourgade. Il y avait des entrepôts bordés de terrils blancs comme neige, des cabanons où devaient dormir les plus humbles des ouvriers, ce qui ressemblait à une caserne, quelques ateliers de charpentier, ferronnier, tailleurs...
Près des quais, un grand bâtiment, Spatz lui confirma que c'était la capitainerie. Non loin, une sorte de taverne au plafond bas, sûrement vide en ce tout début d'après midi.
Plus qu'à être le grain de sable qui perturberait tout ça.
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par Nola Al'Nysa »

Pénétrer dans la ville n’avait finalement pas présenté de difficulté. Grâce à Spatz et à ses connaissances, nous avions facilement endormi la vigilance des gardes et même si j’avais dû me mordre fortement l’intérieur d’une joue lorsque l’un d’eux s’était copieusement rincé l'œil avant de me laisser entrer, cela s’était passé sans incidents.

Une fois à l’intérieur, nous nous retrouvâmes sur une petite place entourée de bâtiments modeste et dont le vent chaud soufflant de l’est balayait le sol poussiéreux. En ce début d’après-midi, les rues étaient plutôt calmes, chacun vaquant à ses diverses tâches et la plupart des hommes étant certainement occupés dans les marais salants. Rassemblant notre petit groupe autour de moi, je leur dis :
« Nous risquons d’attirer trop l’attention si nous déambulons tous ensemble, on se sépare en trois groupes, Spatz, toi et ton binôme, traînez vers la taverne et la caserne des gardes, Kidd, tu viens avec moi à la capitainerie, les deux autres, vous allez faire un tour à la mine de sel et vers les entrepôts. Ouvrez grands les yeux et les oreilles, et ne vous faites pas remarquer. On se retrouve ici au soir tombant pour faire le point. »

Sans plus attendre, je me détournais de mes compagnons et pris la direction des quais, situés à quelques quartiers de l’entrée nord de la ville. Kidd m’emboîta vivement le pas et se porta à ma hauteur :
- « T’as une idée pour mettre la ville sens dessus dessous ? » lui demandai-je pour faire la conversation.
- « Mon vieux père disait toujours : Kidd, arrêtes de réfléchir, laisse cela aux chevaux, ils sont bien plus malins que toi. » me répondit-il avec un sourire espiègle en haussant les épaules.

Alors que nous remontions une rue qui semblait être l’artère principale de la petite cité portuaire, nous débouchâmes sur une place au milieu de laquelle se tenait une lourde potence en bois. Un corps se balançait au bout d’une corde et au vu de son état malgré la chaleur ambiante, l'exécution devait être récente. Funeste présage de ce que serait notre sort en cas d’échec de notre mission. Si cela arrivait, il vaudrait mieux mourir l’arme à la main que d’être prise vivante me dis-je intérieurement.
Nous passâmes devant le corps sans vie dont le regard vitreux semblait être braqué sur un objet invisible et continuâmes notre route. Peu de temps après, nous arrivâmes sur les quais et nous vîmes que l’Aslevial avait remis les voiles et était maintenant hors de vue. Tandis que je guettais l’horizon, cherchant à discerner sa silhouette dans la brume lointaine, Kidd me toucha le bras :
« Je pense que nous avons trouvé ce que nous cherchons… » dit-il en désignant un gros bâtiment massif en bordure des quais.
La capitainerie était une belle construction en pierre avec un toit de chaume sur deux étages qui semblait bien entretenu. Devant l’entrée, un garde se tenait bien droit dans une tenue de bonne facture. « Il a déjà plus fière allure que ceux de la porte » fis-je remarquer à Kidd. Tandis que nous observions le bâtiment depuis l’ombre d’une ruelle, une petite troupe de soldats de la ville passa devant le bâtiment abritant visiblement les miliciens à la solde des marchands. Ni les uns, ni l’autre, ne se prêtèrent attention, chacun s’attachant à montrer son dédain vis-à-vis de l’autre groupe. J’eus un petit sourire et Kidd m’interrogea :
- « Qu’est-ce qui t’amuse ? »
- « Rien, rien du tout, je réfléchis, c’est tout… » lui répondis-je, songeuse.

Accolée à la capitainerie, une petite tour de pierre s’élançait vers le ciel. Malheureusement, j’eus beau me tordre le cou, je n’arrivais pas à voir combien d’hommes se tenait à son sommet, en revanche, il paraissait clair que son entrée se situait à l’intérieur du bâtiment contre lequel elle se tenait. Pointant son sommet du bout du doigt, je dis à Kidd « Il faudra neutraliser la vigie, sinon l’Aslevial sera repéré de loin, même de nuit » il hocha la tête gravement. Dans mon esprit, un plan commençait à prendre forme. La meilleure façon de créer le chaos en ville était à mon sens de déclencher un incendie dans la partie de la ville où était entreposé le fameux or blanc afin de créer un mouvement de panique. En revanche, il me restait un problème à régler, celui de la tour de guet et de ses occupants qui, je le craignais, ne quitteraient pas leur poste même en cas d’incendie dans la ville.

« On a vu ce qu’il nous fallait voir, allons retrouver les autres, voir ce qu’ils peuvent nous apprendre » dis-je à Kidd en repartant en direction de notre point de rendez-vous. Je pressais légèrement le pas, car le soleil avait amorcé sa lente descente vers l’océan et l’atmosphère était un peu moins étouffante, me faisant craindre de voir le temps nous manquer.
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par [MJ] Le Roi maudit »

La petite troupe réunie, les observations furent partagées.
La Milice locale s'occupait de veiller au calme dans la ville, les troupes des marchands de garder les quais, l'entrepôt et la capitainerie. Ruffians oblige, les éclaireurs avaient repéré assez rapidement les points d'intérêt de la petite bourgade minière. Ils écoutèrent les instructions de l'Amazone, tout devrait être en place avant le crépuscule.
Des gardes et quelques travailleurs se rendaient à la taverne pour évacuer une journée de labeur qui s'achevait, Kidd regarda Nola et proposa :
"Rends-toi directement à la Capitainerie, je m'occupe de tout là-bas. Je sais parfaitement comment ne pas se faire remarquer."

Devant le bâtiment où se rassemblaient les dirigeants, quelques gardes de meilleure prestance que les soudards de l'entrée paraissaient s'emmerder royalement. Leurs armures, leurs armes, les couleurs officielles de la ville de Myrmidens. Deux se levèrent.
Jet d'observation des gardes : 20, échec critique
Jet d'observation de Nola, 7, réussite
"Tu viens pour quoi ?"
"On m'a dit de me présenter à la capitainerie ce soir, pour détendre de fiers soldats après leur journée de labeur. J'imagine donc que je suis au bon endroit..."
Le clin d'œil, le charme, la grâce... Sans doutes qu'après une journée à compter les mouettes voler, un petit rafraichissement visuel ne faisait de mal à personne.
"Ceux qui gardent les portes de la ville voulaient me garder pour eux, mais il me semblait bien que c'est ici que sont les vrais hommes."
"T'as bien raison ma jolie. Chacun de nous vaut dix de ces gibiers de potence. Regarde, l'un de leurs chiens de caniveau a même réussi à finir au bout d'une corde. Par contre, tu m'excuseras chaton, les ordres sont les ordres."
Le garde commença à la fouiller, avec bien plus de précautions à ausculter ce qu'elle dévoilait de son corps qu'à réellement fouiller ses affaires. Pendant que ça se rinçait l'œil tout autour, un autre ajouta : "Tu m'rappelles une fille qui était déjà passée dans ce trou. Un beau bout, elle aussi." Le garde termina de lui palper tout le corps, ayant raté la dague bien dissimulée, il conclut : "Ouais mais le capitaine Merker fait pas partager. Moi aussi j'aurais bien voulu lui faire découvrir des spécialités locales. Enfin bref. Si tu te sens encore d'attaque après, tu sais où nous trouver chaton."

Ils refermèrent la porte après l'avoir fait entrer. Le vestibule, chose curieuse, avait été décoré. Quelques tableaux de seconde main, des bibelots de marbre, des armes accrochées aux épais murs de pierre, des meubles bien trop jolis pour une ville aussi miteuse. Une vieille femme lavait le sol, sans même lui adresser un regard elle désigna le large accès au reste du bâtiment. Mais un détail lui sauta à l'œil. Une lance accrochée parmi le vaste inventaire de moyens pour tuer. Les plumes, les entailles caractéristiques, l'apparence, les dimensions. C'était une arme amazone.

Un peu plus loin, la salle s'élargissait dans un hall central avec une grande table éclairée par un somptueux lustre. Des hommes rigolaient. Ils étaient contremaitres, marchands, capitaines des navires acheminant le précieux sel à travers la mer. Puissants, riches, assez sournois et cruels pour avoir atteint ces postes. D'une certaine manière, ils étaient comme les seigneurs de Sartosa. Quelques jouvencelles tournaient autour d'eux, les plus belles fleurs de la région probablement. Quelques-uns tournèrent la tête en direction de la nouvelle venue, l'œil humide et l'haleine avinée, les dirigeants de Matorca lorgnèrent l'Amazone comme les derniers de leurs soudards.
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Nola Al'Nysa
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par Nola Al'Nysa »

Je pénétrais dans la vaste pièce avec la drôle d’impression de me jeter moi-même dans la gueule du loup. Comme je l’avais imaginé, j’avais pu entrer sans difficultés dans la capitainerie, le plus dur ayant été de se laisser tripoter par les gardes qui s’étaient montrés très consciencieux lors de ma fouille, s’attardant parfois plus que nécessaire sur certaines parties de mon corps. Cependant, j’avais rapidement été distraite par la réflexion de l’un d’eux concernant un certain capitaine Merker, surement l’un de leurs supérieurs, et une autre jeune femme qui devait me ressembler au moins assez pour évoquer chez les deux soldats son souvenir rien qu’en me regardant. Je m’étais exhortée intérieurement au calme et à la prudence, me répétant que ce n’était pas parce qu’une jeune femme étrangère me ressemblant était passée par ici que c’était forcément l’une de mes sœurs. Pourtant, lorsque j’étais entrée dans le bâtiment et que j’avais découvert la collection d’armes habillant l’un des murs, les doutes qui m’habitaient encore s’étaient volatilisés. Au milieu de toutes ses pièces d’aciers et de bois renforcé, un objet avait attiré mon regard tant il faisait tache dans cette collection. Une longue lance de bois sombre, joliment décorée à l’aide de plumes colorées et de gravures faites à même le manche. Mon cœur avait manqué un battement alors que je reconnaissais les motifs sur la hampe et j’avais alors acquis la certitude que j’étais enfin sur une piste. Il me fallait maintenant mettre la main sur ce fameux capitaine Merker, et voir ce que je pouvais en tirer.

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« Hé beh ! On dirait que c’est notre jour de chance. Allez ma belle, fait pas ta timide et viens donc te joindre à nous. » L'interpellation, venant d’un homme de belle carrure assis dans le fond de la salle, me ramena à l’instant présent. Tandis que je m’avançais, plaquant sur mes lèvres un sourire de façade, je parcourais la pièce du regard. Elle était grande, bien éclairée et lambrissée de bois nobles avec un dallage de pierres, couvert de tapis épais. En son centre, trônait une superbe table entourée de chaises sculptées sur laquelle on avait posé tout un assortiment de mets et de pichets de vin ou de bière. Sept hommes étaient assis autour de l’imposant plateau de bois, soldats gradés de la milice, riches marchands ou bien petits nobliaux locaux, tous avaient en commun d’avoir assez d’importance, de pouvoir ou de vice pour siéger ici. Autour d’eux, trois autres jeunes filles sûrement pas beaucoup plus âgées que moi se pavanaient, cherchant à attirer sur elles l’attention particulière de l’un de ces notables de Matorca.

« D’où c’est qu’tu viens ma jolie ? Me semble pas t’avoir déjà vu le coin » me lança l’un des hommes, tout en faisant signe à la demoiselle assise à ses côtés de se pousser pour me faire de la place, chose qu’elle fit, non sans me jeter un regard noir que je ne me privais pas de lui renvoyer.
« Je suis arrivée aujourd’hui par la grande route du nord » dis-je, tentant de donner à ma voix un air hésitant et timide « je voulais trouver du travail en ville, mais les gardes m’ont conseillé de venir plutôt ici. »
« Finalement, ils ne sont peut-être pas si inutiles que cela » répondit un autre homme, déclenchant l’hilarité générale. Je relevais les yeux vers l’auteur de cette blague et croisais le regard d’un homme imposant, dont les cheveux en bataille et la barbe mal taillée étaient de couleur blond paille, parsemé de gris et blanc. Il avait les traits durs et la peau terne de ceux qui n’ont pas une bonne hygiène de vie, ses yeux étaient froids, d’une drôle de couleur entre le marron et le vert. Il portait un grand manteau de cuir sombre avec une chemise de lin ouverte laissant voir le haut de son torse. Son regard dur était posé sur moi, et rien ne semblait pouvoir l’en détacher tandis que sur ses lèvres, il arborait un petit sourire de satisfaction.
Jet de charisme sur les convives : 10 réussite
Jet d'observation : 11 réussite
Je me frayais un passage entre les convives pour aller m’asseoir à la place que l’on m’avait libérée, essayant de porter le moins d’attention possible aux regards envieux que je sentais courir sur moi.
« À boire pour notre nouvelle amie ! » reprit l’homme aux cheveux couleur de paille, me saluant de son verre, tandis que mon voisin passait un bras autour de mes épaules. La soirée continua, les hommes se racontant des histoires vantant leur bravoure et leur intelligence tandis que les autres filles et moi-même remplissions leurs verres et faisions semblant de boire leurs paroles. Mon voisin, l’homme qui m’avait invité à la table avait les mains fort baladeuses, et je me retins plus d’une fois d’attraper ses doigts pour les lui casser tandis qu’il me caressait la cuisse ou le haut de ma poitrine.
Au fil des discussions, j’essayais de déterminer si le capitaine Merker était présent dans la salle ou non et, le cas échéant, qui il était. Les récits que s’échangeaient les hommes m’avaient déjà permis de déterminer qu’il n’y avait que deux militaires dans la salle, les autres étant plutôt issus de la puissante guilde des marchands ou de la petite noblesse locale. Il s’agissait de l’homme aux cheveux de paille, qui ne semblait toujours pas pouvoir détacher son regard de moi, et un autre plus réservé, avec des cheveux gris à deux places sur ma gauche.

Au bout d’un moment, mon voisin, qui, j’avais finis par le comprendre, était l’un des plus importants marchands de sel des frontalières, se leva pour aller assouvir un besoin naturel, je saisis cette occasion pour changer de place. Entre les deux militaires, j’avais porté mon choix sur celui au regard si dur qui semblait fasciné par moi car il semblait plus bavard que son camarade. Il sourit quand je m’approchais de lui de ma démarche féline et écarta ses bras tandis que je m'asseyais sur ses genoux, avant de reposer une de ses grosses mains de soldat sur ma cuisse. Il avait le regard toujours aussi froid, mais une lueur de convoitise brillait dans le fond de ses yeux. Je lui souris à mon tour, passant mon bras tatoué autour de son cou et m’adossant contre lui, mettant en pratique les comportements et attitudes que j’avais pu observer chez les catins de Sartosa pendant ces derniers mois, non sans ressentir un certain dégoût à l’idée de devoir m’abaisser à cela. Quand le marchand de sel revint, il eut un regard mécontent à l’adresse de mon nouveau partenaire, mais il n’osa pas formuler tout haut sa pensée et il se rassit sans faire de vagues, reportant son attention sur la conversation de ses deux voisins.

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La soirée continua de s’écouler, l’alcool rendant les conversations plus fortes, et les hommes plus démonstratifs. Pour ma part, je conversais avec ma nouvelle cible, focalisant toute son attention. L’homme parlait d’une voix basse et grave, presque sur le ton de la confidence, mais avec quelque chose de rauque que je trouvais assez désagréable, comme si on lui avait brûlé les cordes vocales à l’alcool pur. Il parlait sur un ton neutre, mais il y avait comme une fausse note dans sa voix. Une espèce d’arrogance dissimulée qui n’en était que plus inquiétante. Il me regardait avec un sourire à la fois charmeur et sinistre sous sa moustache mal taillée. Je l’imaginais sans peine avec le même rictus aussi bien en train faire l’amour à une femme que de déchirer de son épée les habits d’un ennemi et la chair qu’ils recouvraient.
Jet de charisme sur l'homme : 1 réussite critique
Le bougre semblait être complètement sous mon charme, et tandis qu’il me parlait de sa vie ici à Matorca, et de son importance, je ne manquais pas une occasion de lui resservir de copieux verres de liqueurs tandis que pour ma part, je feignais de boire dans ma propre chope. J’évitais volontairement de parler de la lance dans le vestibule, de peur qu’une question si précise de la part de ce qu’il devait prendre pour une catin n’éveille son attention et me contentais à l’inverse d’écouter ses exploits, un sourire sur les lèvres, en l’embrassant dans le cou et en laissant mes mains se perdre de ses cheveux. Il semblait au comble du bonheur et ne prêtait plus attention qu’à moi, ses mains se baladant sur mon corps, à tel point que je craignais qu’il ne finisse par tomber sur la dague dissimulée dans l’une de mes bottes. Sous mes fesses, je sentais son entrejambe qui, comme un bon petit soldat, était lui aussi au garde-à-vous. Le poisson était ferré et il était maintenant temps que je l’amène à l’écart du reste du groupe si je voulais obtenir des réponses. Je n’avais d’ailleurs aucune idée du temps qui s’était écoulé depuis que j’avais laissé mes compagnons avec pour ordre de déclencher des émeutes en ville, mais je jugeais que cela risquait de ne plus trop tarder.

Je pris une grande inspiration afin de me donner du courage pour les prochaines minutes, puis je décidais de prendre le contrôle des événements. Je laissais courir une de mes mains le long du torse de l’homme, descendant jusqu’à son entrejambe que je saisis à travers son pantalon. Dans le même temps, j’approchais ma bouche de son oreille et lui susurrait « Comment se nomme cet homme qui semble.. si vigoureux ? » Au contact de ma main, l’homme s’était raidie, il y eut un court silence puis il répondit « Je me nomme Merker, capitaine Merker ! C’est moi qui commande les hommes dans cette maudite ville. » Je retins mon souffle, tâchant de contenir mon excitation, j’avais réussi à mettre la main sur l’homme que j’espérais trouver, et cela du premier coup. C’était presque trop beau ! Continuant de le tenir fermement, je lui dis « un homme comme vous doit avoir bien des choses à raconter, qui sait ce qui se cache sous ses vêtements, après une vie à combattre et vaincre ses ennemis… Pourquoi ne pas nous isoler afin de me faire découvrir cela ? »

Il se redressa d’un bond en s’exclamant « putain ouais ! Tu vas voir ce que c’est de chevaucher une bête sauvage des frontalières ma jolie ! » et il me souleva de terre, me chargeant sur son épaule en me claquant les fesses comme si j’étais une vulgaire pouliche. Je serrai les dents, cet enfoiré ne perdait rien pour attendre, mais pour le moment, il me fallait continuer de jouer le jeu, même si cela m’en coûtait énormément.
Nous traversâmes un long couloir avant de déboucher sur un grand escalier de bois. Le capitaine commença à le gravir quatre à quatre, emporté par son élan et son désir. Il avait le pas légèrement chancelant, mais sa stature imposante et sa bonne constitution semblaient lui épargner en grande partie ses excès de boisson.

Nous arrivâmes enfin devant une porte qu’il poussa de son épaule libre, sans ménagement avant de pénétrer dans une petite chambre à l’allure confortable. Pénétrant en trombe dans la pièce, il referma la porte à l’aide de son pied avant de me jeter sur le grand lit qui en occupait la plus grande partie. Alors que je me retournais, je le vis jeter nonchalamment son grand manteau sur un fauteuil dans le coin de la chambre, près de la fenêtre et commencer à retirer sa chemise en lin grossier.
Une fois cela fait, il se dirigea vers le lit, le regard fixé sur moi. Je me relevais vivement, et me dirigeais vers un meuble situé proche de l’entrée pour me saisir d’un pichet et lui servir une coupe de vin. Il s’était assis sur le rebord du lit et accepta le verre que je lui tendais. Je n’avais évidemment pas du tout l’intention de m’offrir à un homme comme une vulgaire monnaie d’échange, et encore moins à un homme ayant peut-être déjà abusé d’une de mes sœurs. Regardant par la fenêtre, je vis que le soir était tombé et je jugeais que si mes compagnons ne rencontraient pas de problèmes, l’action risquait de ne plus se faire attendre. Il me fallait donc gagner encore un peu de temps :
- « Voudriez-vous que je vous masse le dos ? Vous ne devez pas avoir souvent l’occasion que l’on prenne soin de vous. »
- « Assez de bavardages ! Tu vas t’occuper de moi, mais pas en me frottant le dos. » répondit-il avec un rire gras, visiblement content de la salacité de sa blague. Je pestais intérieurement, visiblement, sa patience s’amenuisait et l’alcool commençait à le rendre irritable.
« Allez, enlèves moi ces vêtements ma belle, et viens à moi. » Je me servis un verre de vin à mon tour, et le bu d’une traite, pour me donner du courage. Enfin, je me retournais et m'approchai du lit sur le rebord duquel il était à moitié allongé. Je lui ôtais ses bottes, puis défis la boucle de sa ceinture pour lui enlever son pantalon. Je prenais le plus de temps possible pour chacune de ces actions, bien consciente que chaque seconde comptait. Visiblement, il semblait apprécier cela, ayant peut-être l’impression qu’il s’agissait de faire durer le plaisir. Finalement, le moment arriva où il se retrouva à demi allongé sur le lit, nu comme à son premier jour et un sourire niais sur le visage. À mon tour, je dus commencer à me déshabiller, et son sourire s’élargit davantage lorsque j’enlevais ma brassière, et que ses yeux se posèrent sur ma poitrine nue, et surtout sur les deux petits clous de fer dorés perçant mes tétons. Ses yeux étaient brillants d'excitation et je sentais que quoique je fasse, il n’allait plus tarder à me sauter dessus.

Il eut un petit gémissement de plaisir lorsque mes seins tressautèrent alors que je faisais le pied de grue pour enlever l’une de mes bottes, puis que je changeais de jambe pour enlever la seconde.
« Par tous les dieux, je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter cela, mais je compte bien en profiter » murmura-t-il. Cependant, tandis qu’il était concentré sur mes seins, j’en profitais pour attraper la dague qui était dans l’une de mes bottes et je la dissimulais dans ma brassière. Me redressant, le bout de tissu avec l’arme dissimulée à l’intérieur dans une main, je me dirigeais vers lui et je vins m’asseoir sur ses genoux, face à lui, plaquant mes seins contre son torse poilu. Alors qu’il grognait de plaisir, m’entourant de ses bras musclés, je déposais mon vêtement derrière lui sur le lit, gardant ainsi mon arme à portée de main. Pendant qu’il enfouissait sa tête dans ma poitrine, l’embrassant comme un marin embrasse la terre ferme après une tempête et que l’une de ses mains courait sur ma cuisse tandis que l’autre me caressait le bas dos, je gardais le regard fixé sur le mur derrière lui maudissant le temps qui me semblait si long. Alors qu’il s'agrippait à mon pantalon, comme pour me faire comprendre de le retirer, je saisis sa tête entre mes mains et, plongeant mon oeil dans les siens, je lui dis avec un sourire enjoleur « tous doux mon beau, laisse-moi faire, je vais te montrer comment pimenter tout cela. » Comme il n’opposait pas de résistance, je saisis ma brassière et m’en servis pour lui bander les yeux, avant de le repousser en arrière sur le lit et de m’assoir sur lui tandis qu’il posait ses mains sur le bas de mes hanches.
Intérieurement, je priais pour que mes compagnons ne tardent pas plus à déclencher la suite des événements, sans quoi, il me faudrait prendre une décision entre passer à l’action seule, ou bien accepter de m’offrir au salaud qui gigotait sous moi pour gagner plus de temps…

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Modifié en dernier par Nola Al'Nysa le 04 avr. 2024, 11:05, modifié 2 fois.
La vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, mais on ne revient jamais en arrière.

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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par [MJ] Le Roi maudit »

 ! Message de : Le Roi maudit
Ce passage va contenir beaucoup de violence physique et un langage grossier, pour un public averti.
Ce que les Qharis ne comprendraient jamais, c'était l'immense honneur que leur faisaient les Amazones lorsqu'elles consumaient une union sous le regard des Dieux et des étoiles. N'était-il pas mieux de terminer sa cupide existence sacrifiée au grand serpent de Sotek plutôt que dans la boue de la jungle, trois flèches dans le thorax comme leurs compagnons.

Depuis sa captivité et son exil loin des jungles qui étaient le refuge de son peuple, Nola avait bien encaissé que la bagatelle n'était pas que l'apanage d'une passion dévorante entre les filles des Dieux et les aventuriers assez fous pour se risquer en Lustrie. Elle était bien souvent minable, poisseuse et chargée en mauvaise gnôle. Comme visiblement tout dans ce nouveau monde. Tout puait la gnôle.

Et en particulier Merker. À côté, son équipage n'était composé que d'ascètes ne buvant que de l'eau fraiche et du jus de baie. Il pantelait déjà comme un verrat, ses mains pressant le corps de la jeune femme avec une impatience palpable. Malgré ses yeux bandés, il cherchait à entrer en elle avec toute la délicatesse dont il avait fait preuve depuis le début de la soirée.

Mais les cloches sonnèrent. Lâchant les hanches de l'Amazone, Merker retira son bandeau en grognant : "Qu'est-ce qu'ils ont encore foutu ces connards ?"

Elle embrasse le coin de ses lèvres avant de lui chuchoter à l’oreille : "Chhhhhuuut, laisse les se débrouiller, ils peuvent bien se passer de toi pour une fois. Tu ne crois pas que tu as mieux à faire pour le moment ?"

"T'as raison aha."
Jets cachés
Nola essaye de le menacer avec sa lame : 20, échec critique
Il tente de te cogner : 15, échec
Tu frappes, 3, réussite
Il essaye de se dégager : 14, échec
Tu essaye de le maitriser : 8, réussite
Des pas précipités dans le bâtiment. Les Grands hommes de la petite ville de Matorca doivent se précipiter pour assister à la distraction des coéquipiers de Nola. Quelqu'un toque à la porte. Se précipite, un milicien. "Capitaine, capitaine, je, oh."
"Bon sang parle, j'ai à faire ici !" Et d'empoigner les fesses de Nola à lui laisser un bleu.
"Il y a un incendie et..."
"Bah, magnez-vous de l'éteindre !"

Le garde désemparé claqua la porte et tourna les talons. Merker ne perdit pas un instant pour basculer Nola, prêt à lui faire subir tous les sévices que pouvait faire une bidasse répugnante comme lui. C'était le moment de lui faire cracher le morceau. Sous ses rires gras et les grincements du sommier, elle attrapa sa dague. Mais Merker n'était pas de la dernière pluie pour avoir survécu jusque-là et avec une force insoupçonnée au vu de son ivresse, il lui attrapa le bras et lui tordit, envoyer bouler la dague. Il précipita Nola par terre et l'écrasa de son poids. Ventre contre le sol, le genou du capitaine dans le dos. Il beugla : "Alors sale pute, t'as cru pouvoir me baiser avant que j't'encule hein ?! Qui t'envoie ?! Felipe ? Dubreuil ? Gonzalo ? Schloesing ?

Il essaya de lui décocher une beigne à lui broyer la mâchoire contre le parquet crasseux, mais il rata et ses phalanges heurtèrent le chêne. Un cri. C'était l'occasion de frapper les bourses avec la jambe. Le faire basculer de son dos et à son tour s'appuyer de tout son poids. Frapper, frapper encore. Il remue comme un beau diable, mais elle finit par l'épuiser, les ongles enfoncés dans le gras du cou. Après les cordons de ses chausses, il était temps de lui délier la langue.
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Nola Al'Nysa
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Re: [Nola Al'Nysa] La plus sauvage des vies

Message par Nola Al'Nysa »

L’homme finit par cesser de se débattre et un étrange calme retomba sur la petite chambre, nous laissant haletant et transpirant. Je me tenais accroupis sur le bas de son ventre, le dominant de ma taille et tenant sa gorge d’une main ferme, mes ongles s’enfonçant dans la peau de son cou. Ma poitrine nue et couverte comme mon ventre et le bas de mon visage de quelques éclaboussures de sang, montait et descendait tandis que je te tachais de reprendre mon souffle. Lui était nu comme un verre, le visage tuméfié après les nombreux coups que je lui avais donnés, se tenant immobile, allongé sur le dos, sa respiration rendue pénible par le sang qui coulait de son nez et par la pression de ma main sur sa gorge. « Tu croyais vraiment que j’allais m’offrir à toi enfant de putain ? T’es calmé maintenant ? »
jets de force réussis
Il cracha sur le côté un immonde mélange de glaire et de sang. Puis il grogna. De dehors on entendait toute l'agitation qui secouait la petite ville, nous étions livrés à nous-mêmes.
« Si tu me donnes les informations que je recherche, tu reverras la lumière du jour » lui dis-je, accentuant la pression sur sa gorge. Je parlais d’une voix basse mais tranchante, le regard fixé sur son visage porcins « On t’as aperçu à plusieurs reprise avec une femme, une étrangère comme moi, qui me ressemble. Qui est-elle et où est-elle ? Comment l’as-tu connu ? »
« Un navire d'esclaves... A fait escale. Je l'ai acheté un bon prix cette pute. Mais comme toi... Elle a voulu m'étriper un soir. T'es une de ces démones de la jungle, pas vrai sale chienne ? »
J’essayais de canaliser l’excitation qui me gagnait. Après tous ce temps, avais-je enfin trouvé la trace d’une de mes sœurs ? Je lui envoyais un nouveau coup de genou dans les bourses pour l’insulte, serrant toujours plus fort son coup, à tel point que ma main tremblait, tétanisée par l’effort.
« Où est-elle maintenant ? » dis-je en détachant soigneusement chaque syllabe. « Elle était la seule sur ce navire ? »
Il beugla sous le coup. « J'en ai pris qu'une... C'est pas donné les bâtardes dans votre genre. »
Je changeais de position, il fallait qu’il parle, et vite de préférence car je n’avais pas toute la nuit devant moi. Je me penchai vers lui, appliquant l’un de mes avant bras sur sa gorge, appuyant si fort qu’il prouvait à un peine respirer. J’approchais mon visage du sien, ma poitrine nue touchant presque la sienne, et j’avançais mon autre main jusqu’à son œil gauche, appuyant fortement mon pouce juste en dessous et commençant à le faire remonter vers le haut. « Où est-elle maintenant ? » répétais-je lentement dans un chuchotement menaçant.
« Tu es baisée, si tu me tues tu ne le sauras pas... Et même... Tu ne sortiras pas de Matorca en vie. » Il rigola péniblement.
« Si il y a bien une chose que j’ai appris dans votre monde de brutes, c’est que la douleur peut faire parler même les personnes les moins bavardes ! » dis-je, accentuant la pression de mon pouce dans son œil. « Tu ferais mieux de m’aider si tu veux t’éviter des douleurs inutiles… »
« Aaaaah ! Grosse pute ! Elle est dans la cale du navire en partance pour Myrmidens. Je te conseille de te grouiller je leur ai donné l'ordre de larguer les amarres si trop de bordel arrivait en ville. »
« Le nom de ce navire ? » dis-je, continuant d’enfoncer mon doigt.
« Tu sais lire espèce de chienne ? »
Un nouveau coup de genou dans son entrejambe. L’animal se montrait coriace.
« Le Sangre azul... »
Satisfaite, je relâchais quelque peu la pression sur sa gorge et son œil, souhaitant lui laisser croire que la fin de son calvaire approchait. Sur un ton plus doux je lui dis « Au fait, qui sont ces hommes dont tu as parlé qui semble t’avoir en si haute estime pour que tu penses qu’ils te veulent du mal ? Felipe et les autres… »
« Un homme de pouvoir à ses amis et ses ennemis. Ta cervelle de sauvage ne comprendrait pas. »

Dehors l’agitation semblait enfler, les bruits de lutte et les cris devenaient de plus en plus nombreux et je jugeais que l’interrogatoire avait assez duré. J’avais réussi à obtenir les informations que je souhaitais et il était maintenant temps de terminer le travail pour mes compagnons. Je desserrais légèrement mon étreinte de la gorge de l’homme dont le visage tuméfié aurait fait peine à voir s’il n’avait pas été celui d’un sale porc et tandis que je me redressais, je lui tapotais doucement la joue avec un sourire.
« Bien, très bien même. Comme je te le disais tout à l’heure, je me doutais qu’un homme comme toi devait avoir des choses à raconter. »
jet de force : 1
Alors qu’il me regardait, l’air un peu hagard, j’avisais du coin de l'œil ma dague qu’il avait fait voler au début de notre lutte, quelques mètres plus loin sur le sol. Sans laisser au capitaine l’occasion de reprendre ses esprits, je bondis vers l'arme d’un seul mouvement, profitant de mon élan pour lui décocher un coup de genou dans le menton. J’entendis un bruit sourd quand ses dents claquèrent et que sa mâchoire craqua mais lui n’eut pas l’occasion d'émettre le moindre son. Je parvins à la dague, et sans lui laisser le temps de se redresser, je bondis à nouveau, dans sa direction cette fois et lui plantais la lame au milieu de la gorge. Tandis qu’il agonisait, émettant d'étranges bruits de gargouillements, je me relevais pour me tenir de toute ma hauteur au-dessus de lui. De mon pied nu, je poussais sa joue pour l’obliger à me regarder, et je plongeais mon regard dans le sien jusqu’à ce que la dernière petite étincelle de vie l’habitant se soit définitivement éteinte.

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Satisfaite, j’attrapais la chemise de mon amant nocturne et m'essuyais le visage, le ventre et la poitrine des gouttes de sang qui y avaient été projetées. Son vêtement avait l’odeur aigre de la transpiration, mais j’étais trop pressée pour m’en familiariser. Ceci étant fait, je récupérais ma brassière ainsi que ma dague que j’essuyais à son tour sur la chemise de lin. J’enfilais ensuite mes bottes, puis, je fouillais rapidement les affaires du soldat. J’en sortis un trousseau de clés lourdes et une bourse que je passais à ma ceinture, ainsi qu’un sabre que je choisis de laisser sur place. Pour la tâche qu’il me restait à accomplir, je préférais la subtile discrétion de ma dague.

Cependant, avant de partir, je décidais d’offrir un sacrifice à Kalith, notre mère à toutes. M’approchant du cadavre encore chaud de l’homme étendu sur le dos, je m'agenouillais près de lui, puis, saisissant ses cheveux d’une main, je posais le tranchant de ma dague à leur base, en haut du front. Je m’appliquais ensuite à découper le cuir chevelu de mon ennemi vaincu, tâche qui me prit quelques longues minutes. Une fois mon trophée entre mes mains, je le levais au-dessus de moi, proclamant une prière silencieuse pour Kalith et Rigg. Ceci fait, j’attrapais le poignard de l’homme vaincu, et le plantais, avec le cuir chevelu, dans le bois de la porte de la chambre, comme un avertissement funeste pour tous les Qharis : l’esprit vengeur des amazones était à l'œuvre, et personne n’était à l’abri de son courroux.

Enfin, je quittais la petite pièce dans laquelle l’odeur de la mort et du sang commençait à se faire sentir et je me dirigeais à pas prudents vers les escaliers menant à la tour de guet. J’arrivais dans un petit escalier étroit qui montait en colimaçon vers le sommet de l’édifice. Longeant le mur, j’avançais sans aucun bruit vers le dernier étage d’où me parvenaient des bruits de pas précipités et des discussions étouffées. Enfin, après une ascension rendue plus longue que je ne l’avais imaginé à cause des précautions que je prenais pour ne pas révéler ma présence, je parvins au sommet de la tour.
Modifié en dernier par Nola Al'Nysa le 04 avr. 2024, 11:05, modifié 2 fois.
La vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, mais on ne revient jamais en arrière.

Nola Al’Nysa, Voie du Forban
Profil: FOR 11 / END 8 / HAB 9 / CHAR 8 / INT 9 / INI 8 / ATT 11 / PAR 11 / TIR 9 / FOI 0 / NA 1 / PV 65
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