[Dan Surcouf] Chère liberté

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Les Zones Maritimes représentent l'ensemble des mers et océans du globe. Les mers peuvent être calmes et propices à milles découvertes, ou être traîtresses...

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[MJ] L'exhalombre
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C'est ainsi que Surcouf se remit à la barre de son sloop, sous le regard approbateur de Meladyr et l'assentiment du bretonnien quarantenaire, modifiant de suite le cap en direction de Marienbourg. Désormais guidé par son véritable capitaine, le Rouge-Gorge s'éloignait pour de bon du Cap des Pillards, et de ses falaises imposantes, cinglant de nouveau vers la cité de Marbad: l'endroit où toute cette histoire dérangeante avait commencé, et où peut-être elle se terminerait.
Après tout, on dit bien qu'il faut prendre le mal à la racine.
L'esclavage, la souffrance, les privations: tout cela semblait être derrière le contrebandier, littéralement. Désormais, la possibilité d'un avenir meilleur s'offrait devant lui; enfin, si l'on voulait bien faire un effort pour ne pas voir les cieux noirâtres, orageux, qui planaient au-dessus de sa tête, ainsi que les grandes vagues, amères comme menaçantes, qui agitaient les flots et cernaient toujours son navire.
On l'aura compris, si le bordelais en avait fini avec la servitude, il n'était pas pour autant libéré de tout problème.
En effet, il fallait désormais rentrer au port, et composer avec des éléments courroucés. En ce sombre jour, Mannan n'avait visiblement pas l'intention de faciliter la navigation de son humble serviteur.

Le retour vers Marienbourg prendra sûrement plusieurs heures de traversée.
Plusieurs heures, au cours desquelles Dan tiendra le timon sans relâche, se calant avec tout le poids de son corps contre la barre, afin de maintenir le cap, malgré la houle turbulente, et malgré son bras blessé, dont les bandages seront imbibés de sang. Durant ce petit périple, Surcouf aura l'occasion de ressentir, d'éprouver tout ce son navire encaisse par ce gros temps. Il pourra sentir le plancher du pont, qui grincera sans arrêt, se soulèvera d'un coup, puis s'abaissera tout aussi rapidement, au grès des vagues que le Rouge-Gorge chevauchera.
Le bordelais pourra aussi connaître les puissants roulis qui agiteront son vaisseau; les vagues déferlantes se fracasseront bruyamment contre la coque du sloop, et feront même incliner son corps, tantôt à gauche, tantôt droite, manquant à chaque fois de lui faire perdre l'équilibre.
Déjà trempé par le sang et l'écume de la houle, Dan le sera d'autant plus par la pluie, qui s'abattra sans relâche sur lui comme sur les planches du Rouge-Gorge. Le contrebandier verra d'ailleurs que cette même pluie chassera, petit à petit, les traces sanglantes du combat qu'il avait livré plus tôt. Sous ses yeux, l'eau, qu'elle vienne des nuages crevés ou des flots tourmentés, nettoiera d'elle même le pont du navire, et drainera les trainées de sang hors du vaisseau; le rouge se mêlera au bleu, avant de disparaître, noyé dans les étendues tumultueuses.
Entre cette averse, et ce puissant vent qui se précipite sur son sloop, peut-être que le marin distinguera la grande créature, toujours présente sur le plancher, restant imperturbable parmi les cordages sifflants et les voiles claquantes.
Dans un profond silence, le contrebandier pourra voir Meladyr réduire la grand-voile, puis s'occuper des gréements qui jonchent le pont du navire, avant de s'emparer rapidement d'un seau pour tenter d'évacuer l'eau qui envahissait la plateforme. Au beau milieu de toute cette tourmente, cet elfe restera invariablement stoïque dans ses actes; il fera preuve d'un sang-froid peu commun, voire même extraordinaire, aux yeux d'un humain.

Des heures à tenir la barre; des heures à être secoué par la houle, sous une pluie battante....
Avec cette tempête, avec ce vent glaçant et ces vagues impressionnantes, beaucoup de navigateurs auraient pu céder à la panique, ou au désespoir, beaucoup de navire auraient pu sombrer dans ces immensités amères et impardonnables. Mais grâce aux actions de Meladyr, et à la résolution du bordelais, le Rouge-Gorge continua de flotter, se rapprochant, péniblement mais sûrement, de Marienbourg.
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L'accès menant à la cale s'ouvrit brusquement, laissant ressortir le bretonnien quarantenaire, qui s'accrochait maintenant aux cadres de la porte pour garder un semblant d'équilibre sur ce navire agité:

"EH! cria-t'il à travers la tempête, dans l'espoir de se faire entendre, LA VILLE EST ENCORE LOIN? C'EST BIENTÔT TERMINÉ TOUT..."

En se concentrant sur lui, Dan put remarquer qu'il était sur le point de continuer sa phrase....Mais quelque chose l'interrompit....
Le bordelais aperçut ainsi une terreur, un effroi incontrôlable, qui se dessinait à toute vitesse sur le visage de cet homme, tandis que les mots semblaient s'évanouir dans sa gorge.

"QU'EST-CE QUE..." fit Meladyr, se tournant vers le bretonnien, avant de suivre son regard, au-delà de la poupe du sloop; son visage, jusque là concentré et imperturbable, se figea dans subitement dans la stupeur, ses yeux d'amande étant désormais écarquillés à la vue de ce qui se trouvait dans le dos du contrebandier.

"HUMAIN! DERRIÈRE VOUS!!"

Un énorme bruit de roulement parvient alors aux oreilles de Surcouf.
Une vague scélérate.


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Mesurant plus de dix mètres, cette véritable muraille d'écume fonce droit sur le Rouge-Gorge, le prenant directement à l'arrière, au niveau de la poupe. Encore une poignée de secondes, et elle s'abattra brutalement sur le sloop.

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Dan Surcouf
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-A L'INTERIEUR!
Le temps sembla ralentir, les secondes s'étirer comme les gouttes d'eaux sur une fenêtre, par un soir de pluie. Il fit lâcher toute la voilure, pour la préserver, et se rua vers la cale.

Ce n'était pas une vague scélérate, ces trombes d'eau qui allaient au delà des vingt mètres de haut, dont les plus grosses pouvaient vous engloutir un man-o-war impérial. Mais, ça restait une très grosse vague. Le genre qui vous balayait un pont et pouvait vous faire démâter, en déchirant vos voiles au passage. Le genre de vague qui transformerait toute expérience sur le pont en quelque chose de très désagréable.

Il se rua, pour sa part, vers le compartiment, bondissant presque sur les quelques mètres qui le séparaient de la porte. Il ne prit même pas la peine de dévaler les escalier, plongeant directement pour esquiver la fureur des océans.

Il pria alors Manaan, lui implorant d'épargner son navire. Il n'avait plus aucun contrôle sur ce qui se passait, à présent.
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[MJ] L'exhalombre
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par [MJ] L'exhalombre »

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Sous ce ciel noirâtre et sur cette mer déchaînée, plus qu'un navire, c'étaient l'espoir et la chance d'un navigateur qui semblaient malmenés;
la simple vue de cette grande lame de fond, se précipitant à toute vitesse contre lui, aurait, dans bien d'autres cas, réussi à faire chavirer le sang-froid et les dernières espérances d'un capitaine, avant de le faire sombrer dans les profondeurs opaques du désespoir, du tourment, et, bien évidemment, de la mort.
Mais, on le devine facilement, ce n'est vraiment pas quelque chose que Surcouf souhaite subir. Au beau milieu de ces flots menaçants, il veut persévérer, il veut se raccrocher à la vie comme à son navire; pour Dan, l'espoir n'a pas coulé, au contraire même; le bordelais veut courir, et court d'ailleurs déjà vers lui, comme un dératé, il veut atteindre cet espoir, qui se trouve juste en face de lui, sous la forme d'une entrée menant vers la cale de son sloop. Dans cet instant plus que critique, il y avait de quoi se sentir seul, coincé entre la colère des éléments et le déni des dieux....
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D'un coup, sur sa gauche, le bordelais aperçoit brièvement Meladyr, qui le rejoint en courant, avant de carrément le dépasser dans la seconde qui suit. En effet, là où l'elfe parcourait le pont du sloop à toute vitesse, l'humain, lui, diminué par la fatigue et sa blessure, trottinait avec une certaine maladresse, l'épuisement venant alourdir ses jambes, sapant peu à peu son énergie; il venait à peine d'atteindre le mat du Rouge-Gorge.
Par contraste, même avec son bras sanguinolent, la grande créature, avec d'amples enjambées, arrivait à se déplacer plus rapidement que le bordelais; esquivant habilement la bôme, passant gracieusement sous la voilure claquante, et sautillant au-dessus des cordages jonchant le pont, cet elfe, agile comme un félin, ne tarda pas à atteindre l’accès aux soutes. Il s'appuya alors contre l'encadrement de la porte, avant de tourner sa tête, pour jeter un regard vers Dan. Ce fameux regard: ce fut la dernière chose que Surcouf aperçut...
Dans un grondement assourdissant, l'énorme monstre d'écume percute le Rouge-Gorge de plein fouet.
Brusquement, le marin sent le pont qui se dérobe sous ses pieds, avant de perdre complètement l'équilibre, ses jambes étant fauchées par la déferlante d'écume qui submerge maintenant le plancher; il sent tout à coup l'eau qui fouette brutalement son dos, avant de le faire courber, sous la poussée de la vague; le contrebandier ne peux plus voir grand-chose, car il est désormais submergé par l'écume, qui lui envahit les yeux, la bouche, le nez et les oreilles, brouillant ainsi sa vue et ses sens. Voilà que le marin se retrouve quasiment sourd et aveugle, plongé et maintenu sous les flots. On peut dire à cet instant que quelque part, alors qu'il est violemment projeté en avant par cette lame de fond, Surcouf passe entre les mains de Manann, maltraité par le roulement et la pression de la vague, ballotté par celui qu'il avait imploré quelques secondes plus tôt.
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Alors qu'il est chahuté par la houle, le bordelais sent quelque chose qui se frotte soudain contre son bras, puis contre une de ses jambes; il semblerait même que cette chose...s'enroule autour de ses membres?
Il n'a pas de temps de répondre à cette question, son ventre se retrouvant d'un coup plaqué contre un objet solide. Voilà maintenant qu'à cause de ce même objet, Dan se retrouve coincé; il continue de subir la vague, mais ne peut plus bouger. Durant cet instant bref, mais intense, le marin sent son ventre, puis tout son torse, qui se retrouvent collés, voire écrasés contre cet objet, tandis que les choses qui entravent son bras et sa jambe se resserrent un peu plus, encore un peu plus, toujours un peu plus....
Tout à coup, Dan, sortant sa tête hors de l'eau, refait brusquement surface, tandis que l'écume commence à refluer tout autour de lui.
Il s'écroule alors sur le pont du Rouge-Gorge, au niveau de la proue, presque sur le bec, coincé contre le bastingage qui a contribué à le garder à bord. Recrachant péniblement toute l'eau qu'il avait avalé malgré lui, Surcouf finit aussi par se rendre compte que ce sont des cordages qui serrent ses membres; ces mêmes cordes, auparavant éparpillées sur le pont, se sont sûrement prises dans ses pieds, puis sa main, faisant en sorte là aussi de le retenir sur son sloop, en dépit de la puissance qui animait cette lame de fond.

On dirait que le Seigneur des Océans est un être vraiment capricieux....Ce n'est pas tous les jours que l'on arrive à rester sur le pont de son navire après le passage d'une vague scélérate. À ce stade, même s'il est encore sonné par le passage de cette muraille d'écume, le contrebandier peut s'estimer chanceux, très chanceux même.
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Mais on ne peut pas dire que le destin ait été aussi tendre avec son vaisseau.
Sur un pont visiblement abîmé, balayé par la pluie, et encore recouvert par une couche de mousse blanchâtre et salée, le bordelais tente de se relever; mais très vite, il sent que le gréement, qui l'avait retenu à bord, entrave désormais ses mouvements. Encore un peu étourdi par le passage de la lame de fond, le contrebandier tourne sa tête, jetant alors un regard derrière lui, afin de constater l'état du navire.
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Malgré le fait qu'elle soit encore un peu brouillée, la vision du bretonnien ne peut que trop bien remarquer les dommages sur le pont, car ceux-ci sont considérables. Surcouf peut ainsi apercevoir que le plancher est jonché par des cordages coupés, et des morceaux de voile déchirés, recouverts en partie par des restes d'écume; il peut voir que l'écoute: le cordage qui permet de régler la grande-voile du sloop, est maintenant complètement éclatée au sol; il y a aussi la bôme, qui s'est faite totalement déboîter par l'impact et la violence de la vague, celle-ci gît dorénavant sur le pont, brisée en deux au niveau du mât.
Levant désormais les yeux vers la grande-voile, le bordelais se rend compte qu'elle est déchiquetée: tout le bas ayant été déchiré et emporté par la lame de fond, il ne reste que la partie haute, qui flotte au gré du vent, sous le ciel assombri, à l'image d'une bannière en lambeaux.
Lorsqu'il se tourne en direction du foc: la petite voile triangulaire à l'avant du navire, le contrebandier peut voir que celui-ci s'en est dans un état à peine meilleur; les points d'écoute et d'armure, sur lesquels on fixe les cordages afin de maintenir le foc en place, sont eux aussi déchirés, partis par-dessus bord, et perdus dans la houle tumultueuse qui cerne le Rouge-Gorge; malmenée par l'assaut de la vague, la petite voile se contente maintenant de flotter dans le vent, presque à l'horizontale, uniquement rattachée au navire par le point de drisse.

Un léger grincement parvient alors aux oreilles de Dan, entre le roulement des vagues et le battement de la pluie. Il entend désormais la porte de la cale, qui commence à s’entrebâiller doucement, avant de s'ouvrir complètement, d'un seul coup, laissant ainsi passer un homme, qui commence à marcher sur le pont, de manière nerveuse, voire inquiète:

"Oh non! peut entendre Surcouf, alors que l'homme, se trouvant devant lui, ne l'a pas encore remarqué, Non-non-non-non-non! Mais c'est pas vrai! Me dites pas qu'il est pass... sa voix, gagnée par la panique, s'éteint aussitôt lorsqu'il se tourne en direction du bordelais, toujours entravé dans les cordages; à cet instant, Dan peut aussi reconnaître en cette personne le bretonnien quarantenaire, qui lui avait parlé un peu plus tôt, Douce Shallya! Sainte-Dame! Vous êtes vivant!! s'écria l'homme, avant de se précipiter vers lui, C'est un miracle que vous soyez encore là! Les dieux vous gardent! Ça va? Pas blessé? Vous êtes bien avec nous? poursuivit-il, ses mains saisissant les épaules du marin pour le secouer un peu; la peur pouvait se lire dans ses yeux, elle semblait dicter ses gestes et ses pensées, Vous m'entendez?! Est-ce que vous m'entendez oui ou non?! Il y a des trous dans la cale, euh dans la coque! Y en a plusieurs! On a l'eau aux chevilles! On sait pas comment faire! Y a quelque chose pour les boucher? Faut faire vite ou on va couler! Je veux pas mourir comme ça! Hé vous m'entendez là?! Mais répondez bon sang!!"

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Dan Surcouf
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par Dan Surcouf »

Surcouf n'était pas matinal... mais il avait mal. Très mal. Le mot était sans doute bien trop faible pour exprimer son ressentit. Mais il n'était pas non plus un homme au vocabulaire des plus fournis. Il avait l'impression que la moitié de l'Empire venait de lui rouler dessus. Mais ce qu'il ressentait n'était rien comparé au moment où il constatat les avaries du Rouge-Gorge.

Toute la voilure, une bonne partie de la mature et des cordages... balayés, déchiquetés. Le rouge gorge n'était plus qu'une vulgaire barque, à la merci de l'océan. Et ces brigands qui lui avaient piqués tout son pognon! Ces réparations allaient coûter une blinde! Et il n'avait aucun moyen de rembourser le tout... et ironie du sort, ce pauvre Rouge-Gorge était également son gagne pain. Il était littéralement ruiné. Il allait encore qu'il aille gratter les miettes que la pègre voudrait bien lui offrir. Encore un foutu Favière dont il serait redevable et qui le trahirait à la première occasion.

Il poussa un soupir. Tout ça c'était la faute de cet elfe de malheur et de ses clampins!

L'annonce des voies d'eaux n'arrangea guère son humeur. Il était fatigué, ruiné et passablement énervé. Il demanda au bretonnien de le guider jusqu'aux trous et de rassembler tout ce qui pouvait ressembler vaguement à des planches, des clous et des marteau. Il n'était pas charpentier. Mais Manaan serait témoin! Il ne laissera pas le Rouge-gorge sombrer en restant les bras croisés.
Dan Surcouf, Contrebandier
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[MJ] L'exhalombre
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par [MJ] L'exhalombre »

Se relevant péniblement sur le pont et sous la pluie battante, c'est ainsi que Dan, flanqué par son compatriote et pressé par l'urgence, se dirigea à toute vitesse vers l'accès menant à la soute de son navire.
Mais au dernier moment, alors qu'il était sur le point d'emprunter la fameuse porte, celle-ci, dans un grand claquement, s'ouvrit d'elle-même. Plusieurs personnes surgirent d'un coup devant lui, manquant de le bousculer et de déséquilibrer aussi son compagnon. Voilà maintenant que les anciens esclaves fuient la cale désormais inondée, remontant et refluant en catastrophe sur le plancher du Rouge-Gorge. Peur et Panique: voilà ce qui les possédaient, voilà tout ce qu'on pouvait lire sur les visages et les regards de ces hommes, de ces femmes, et des enfants qu'ils portaient à bout de bras. Des gémissements, des pleurs et des cris à moitié étouffés parvinrent alors aux oreilles du marin, lorsque cette masse affolée se rendit compte qu'elle avait troqué une situation critique contre une autre, qu'elle avait quitté une soute inondée pour se retrouver sur le pont d'un navire malmené par la tempête:

"Eh! fit d'un coup le marchand quarantenaire, se tournant vers la petite foule, Allez! Mais remuez-vous bon sang! Arrêtez de flipper et faites quelque chose! Prenez des seaux! Des paniers-là! N'importe quoi qui peux nous aider pour sortir l'eau! Bou-gez-vous!!" lança-t'il, au bord de la crise de nerfs, ses mots transpirant toute l'exaspération et la tension qui dominaient ses pensées.
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Malgré le ton presque fracassant qu'il avait utilisé à l'encontre de ces effrayés, le marchand bretonnien n'eut aucune réaction de leur part. Il aurait très bien pu hurler contre un mur, le résultat aurait été le même. L'effroi et la terreur étaient en train de désorienter tous ces gens. Absorbés par leur propre survie immédiate, submergés par l'angoisse, ils ne cherchaient dorénavant qu'à échapper à la noyade et au danger, quel qu'il soit.
Un immense soupir de frustration franchit les lèvres du marchand quarantenaire, et Surcouf le vit même porter ses mains aux niveau de ses cheveux blonds. Mais ces mêmes mains finirent par redescendre subitement, le long de son corps, avant de se tendre d'un coup vers un contrebandier tout aussi fatigué par cette situation:

"Par tous les dieux, souffla-t'il avec dépit, tout en se retournant vers Dan, Bon, on peut compter sur personne. Venez vite avec moi, je vais vous montrer, peut-être que vous vous pouvez faire quelque chose."

Et ce fut sur ces mots, prononcés dans la précipitation, que le bretonnien entraîna son compagnon dans la soute du Rouge-Gorge, repoussant et bousculant au passage quelques malheureux qui voulaient se frayer un chemin vers le pont.
En posant le pied dans la cale, Surcouf et son compatriote furent peu à peu plongés dans la pénombre, qui régnait toujours dans les entrailles du navire. Toutefois, si Dan, cerné par les ombres, ne peut plus voir grand-chose, il peut en revanche entendre et sentir ce qui se passe autour de lui; ce qui n'est pas vraiment plus rassurant...
Plus le marin s'enfonçait dans cette soute, plus il pouvait sentir l'onde salée tout autour de lui; l'eau froide ne tarda pas d'ailleurs à lui lécher les pieds, puis à les avaler complètement, avant de remonter lentement au niveau de ses cuisses, puis de ses genoux. Si rien n'était fait sous peu, alors Surcouf finirait bel et bien engloutit par les flots qui envahissaient son sloop:

"Dites, fit alors la silhouette du marchand présente à ses côtés, et pataugeant elle aussi dans la flotte, C'est pas vous le capitaine? Vous savez pas où vous auriez mis des planches? Ou un maillet? Juste...Juste de quoi boucher tous ces foutus trous...

Le bretonnien, toujours dépité et presque dépassé par la situation, ne voulu même pas terminer sa phrase; son silence, presque résigné, étant perturbé par le bruit de l'eau qui se déverse à grands traits dans la soute, et des bulles d'air qui remontent paresseusement à sa surface, avant d'éclater. Mais d'un coup, voilà que d'autres sons, d'autres paroles, d'autres voix parviennent aux oreilles du contrebandier; et celle-ci, il les reconnaît assez bien pour le coup:

"Arrêtes l'pédé, ça sert à rien ton truc, d'te façon on est d'jà foutus y'a d'la flotte partout."

-Tu-tu-tut la vermine. Tant que je serai en vie, vous ne vous en tirerez pas comme ça."

Discernant peu à peu les silhouettes de Meladyr, et du nervi aux pieds et poings liés, Surcouf se porta immédiatement à leur rencontre. Il intervint en personne auprès de l'elfe, lui demandant de libérer la crapule afin qu'elle puisse aider à reboucher les nombreuses voix d'eau dans la coque du navire. La grande créature, un peu surprise et réticente au début, finit tout de même par exhausser le souhait du marin; la racaille acceptant de mauvaise grâce ce petit pacte.
Ils étaient désormais quatre dans cette soute de plus en plus inondée, en train de rassembler tout ce qui pouvait servir à boucher ces satanés trous: marteaux, maillets, planches brisées en deux, morceaux de toile, clous...
En ces instants critiques, chacun chercha, et trouva rapidement une voix d'eau pour essayer de la combler, avec les moyens du bord, littéralement.
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La tâche fut assez ardue, mais au bout de quelques instants, toutes les voix d'eau n'étaient plus, bouchées à temps par Dan et sa petite compagnie, même si l'eau leur arrivait désormais au niveau du bassin. Ce fut la tâche suivante qui fut particulièrement longue et pénible, à savoir évacuer toute cette eau de la soute. Mais petit à petit, le travail fut là aussi accompli, et en à peu prés une heure, à grand renforts de seau, de panier - et même de marmite en terre cuite, la soute fut complètement vidée.
Au moment où Surcouf, probablement exténué, sortit enfin sa tête des entrailles du Rouge-Gorge, il put ainsi voir que le temps avait changé.
Manann restait maussade, mais la colère l'avait quitté. Les cieux et les flots restaient gris, la houle demeurait assez forte, mais il ne pleuvait plus. La tempête était passée, laissant dans son sillage un sloop, un "équipage", et un capitaine affaiblis, mais toujours flottants et bien vivants.

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Dan Surcouf
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par Dan Surcouf »

Une fois la coque bouchée, une fois la cale écopée, le prochain problème était d'arriver à naviguer. Or, avec la plupart des voiles déchirée et des cordages arrachés, un problème de taille se posait.
-Rassemblez tout les morceaux de voilure.
Il descendit ensuite à la cale, chercher son matériel de pêche. Il récupéra l'hameçon et le fil de pêche, avant de remonter.
-Si quelqu'un sait coudre, qu'il répare les voiles. Le reste, rassemblez les cordages.

La suite fut donc dédiée à bricoler de quoi rendre un peu de voilure au Rouge-Gorge, afin de lui éviter de dévier bêtement dans les courants de la Manaanporzee. Surcouf, d'ailleurs, qui commençait un peu à connaître ces eaux, essaya d'exploiter ceux-ci, afin de regagner Marienburg, ou du moins éviter de trop s'en éloigner, le temps qu'un semblant de voile ne soit mis à sa disposition.

On essaya de bricoler le foc, pour le remettre à sa place, essayant de trouver des cordes et des points d'attache. Pour la grande voile, Surcouf tenta de bricoler une voile latine, avec les cordages et la voile recousue, utilisant la plus grande moitié de la baume pour servir d'antenne, nouée sommairement au grand mât avec ce qu'il restait de cordage.

En ces instants, prisonnier, esclaves et elfes, tout cela n'avait plus vraiment d'importance. Tout le monde fut mis à contribution. Ils étaient, très littéralement, dans le même bateau. Il se mit un point d'honneur à le rappeler à ceux qui auraient eu l'idée de laisser leurs rancœurs se mettre en travers de leur survie.

Pour le reste, il s'en remettait à Manaan.
Dan Surcouf, Contrebandier
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[MJ] L'exhalombre
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par [MJ] L'exhalombre »

Un petit silence s'abattit sur le Rouge-Gorge, perturbé seulement par quelques murmures, tandis que le contrebandier, lui, reprenait sa juste place sur le navire: à la barre. Sa voix, portant ses demandes et résonnant à travers le vent comme la houle, ne tarda pas à atteindre les oreilles des anciens captifs, encore présents sur le pont du sloop.
Même si toute une partie du groupe, y compris le bretonnien quarantenaire, commençait déjà à retourner dans la cale pour s'abriter du mauvais temps, plusieurs hommes et femmes restèrent tout de même sur le pont. Leurs vêtements rapiécés et leurs visages creusés par la fatigue, ils se dressèrent sur le pont tanguant, et finirent par se porter à la rencontre de Dan:

"Heu, marin? entama l'une des filles, en se portant au devant du groupe, Pour sûr que nous autres on sait coudre et recoudre. Mais je peux rien garantir avec ta voile. Faudrait plus qu'un fil de pêche pour bien retenir tout ça, continua-t'elle, lâchant un bref soupir en s'imaginant la tâche fastidieuse qui l'attendait, M'enfin...on va voir ce qu'on peut faire, termina la femme, d'une voix lasse, avant de se baisser pour prendre le fil et l'hameçon.

-Hé capitaine! interpella l'un des hommes de suite après, C'est une bonne idée de rattacher les bouts de corde entre eux...Mais nous on sait pas le faire ça, poursuivit le type, sur un ton presque gêné, commençant même à se gratter la tête, En plus la moitié des cordes elles sont carrément...eh...bah elles sont déchirées maintenant, avec la tempête et tout. Ça va être très fragile. Donc du coup, comment on peut...

L'homme n'eut pas le temps de terminer sa phrase, une voix, au timbre fier et chantant, l'interrompant depuis l'autre bord du navire.

-Allons! Point d'embêtement, humain,
Pour tous ces gréements, je te donnerai un coup de main;
Je connais la technique pour les retresser, ces liens,
Et je suis prêt à la dispenser, à toi et aux tiens."


À cet instant, Dan put alors voir que toutes les têtes du petit groupe se tournaient en direction de Meladyr, qui se tenait au niveau du mat. Ce fut un silence bien encombrant qui s'abattit dés lors sur le pont, tout le monde regardant la fière créature d'un œil assez circonspect, les gens ne sachant pas trop comment réagir face à son intervention:

Eh bien? Qu'y a-t-il? fit la grande créature, penchant légèrement sa tête et ses longs cheveux bruns sur le côté, Ah, je vois, réagit l'elfe, croisant ses bras dans son dos, alors qu'une légère grimace se dessine au coin de ses lèvres, Il est vrai que faire suivre un ennéasyllabe par un vers à quatorze syllabes n'est pas la panacée. Mais que voulez-vous, il faut saisir la muse telle qu'elle est, même si je l'avoue, la métrique laisse à désirer."

Les yeux qui ne cessaient de le fixer commencèrent à se plisser sous l'effet de l'incompréhension. Dan vit même certains humains qui toussèrent de malaise, tandis que d'autres entamèrent quelques pas à reculons, la méfiance s'emparant petit à petit d'eux:

"Il...Il vient de dire quoi là? osa enfin questionner quelqu'un, visiblement confus.

-J-Je...je sais pas, lui répondit un autre, Et...et si c'était un sort de magie? Si faut qu'il est en train de nous...

-Non, coupa de nouveau la grande créature, visiblement lasse, avant de lâcher un soupir, Je voulais juste dire que je peux vous aider à rattacher ensemble ces bouts de cordes...Voilà tout.

-Aaaahhh! réagirent en chœur les anciens captifs, comprenant enfin la fière créature, Mais ça tu pouvais le dire tout de suite, hein? firent plusieurs d'entre eux.

-Certes, mais passons. Il y a également autre chose dont nous devons parler, reprit l'elfe aux yeux de jade, redressant doucement sa tête et ses longues oreilles, Que fait-on de notre prisonnier?"

La question posée par l'elfe déclencha d'un coup une véritable tempête sur le pont du Rouge-Gorge; une tempête qui ne fut pas provoquée par la colère de Manann, mais par celle des anciens esclaves face à la racaille. Subitement, des paroles, des gestes brusques et des cris envahirent le pont du navire, fusant dans tous les sens, jusqu'à submerger le bruit du vent et de la houle. Les gens semblaient perdre d'un coup tous leurs nerfs, et la grande créature, devenant d'un coup interdite, fut presque noyée sous les vagues d'exaspération et de colère qui balayaient l'ambiance à bord du sloop. Avant que Surcouf ne puisse dire quoi que ce soit, tout ce mécontentement se déversa sur la crapule.
Restée jusque là à l’écart sur le pont, elle se prit toute une déferlante de rancœur, d'insultes très recherchées et de menaces tout aussi prometteuses. Cependant, loin de se démonter, le nervi répondit, arguant qu'il avait surtout aidé "l'équipage" à s'en sortir, ayant même l'audace de demander aux anciens captifs où est-ce qu'ils étaient, eux, lorsqu'il tentait de reboucher les voix d'eau dans la cale en compagnie de l'elfe, du bretonnien et du contrebandier. Aussitôt provoqués par ces paroles téméraires, les affranchis se dirigèrent vers lui, les poings levés et le regard noir, avec l'intention de le lyncher, de le pendre au mat du Rouge-Gorge pour le faire taire une bonne fois pour toutes.
Lâchant précipitamment la barre, Surcouf dut dégainer son épée pour que sa présence et ses paroles soient réellement prises en compte. Finissant par s'interposer à toute vitesse entre ces anciens esclaves et leur ancien geôlier, mobilisant toute la patience, rassemblant toute la fermeté et le tact qui lui restaient, le marin, au bout de plusieurs minutes animées par des débats houleux, parvint finalement à détendre un peu la situation. Toutefois, l'atmosphère restant assez lourde, et la défiance demeurant palpable entre la racaille et le reste du groupe, un compromis devait être trouvé au sein de 'l'équipage".

Ainsi, on finit par tomber sur un accord: le nervi continuerai de contribuer aux efforts à bord, mais resterait à l'écart de la bande, et serait placé à côté de Dan, qui devrait garder un œil sur lui; Meladyr aiderait ceux qui voulaient retresser les cordages, tandis que le reste s'occuperait de rafistoler les divers morceaux de voile qui traînaient sur le pont. Petit à petit, tout le monde se mit au travail, et Surcouf retourna à la barre de son navire, désormais flanqué par la racaille, et bien décidé cette fois à atteindre la cité de Marbad.
Le contrebandier, toujours au timon, pouvait constater que la mer et le temps ne variaient pas. Le vent, au souffle glacé, continuait d'agiter les flots grisâtres et la houle amère, qui venaient s'écraser contre la carène du Rouge-Gorge, ce dernier tanguant lourdement, sa coque grinçant sous la pression des vagues. Au beau milieu de tout cela, entre l'écume et les rafales de vent, Dan, barrant tantôt à bâbord, tantôt à tribord, tenta de réorienter son sloop, espérant trouver le courant salvateur qui lui permettrait de revenir à Marienbourg.
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Pendant ce temps, sur le pont, entre les restes de voiles et de gréements, les affranchis besognaient, accomplissant leurs tâches avec concentration, dans un certain silence. Assis en cercle, en ligne, ou s'appuyant contre le bastingage, certains s'affairaient à remettre ensemble les morceaux de toile, les recousant avec le matériel de pêche que Surcouf leur avait donné, tandis que d'autres, assistés par Meladyr, essayaient tant bien que mal de retresser les différents bouts de cordages. Bien sûr, la crapule mit aussi la main à la pâte, nettoyant le pont avec un sceau, d'un air pensif, et jetant les débris de bois comme les restes d'écume par-dessus bord, sous l’œil du capitaine bordelais.
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Après une demi-heure de travail, d'assemblage et de couture, Dan put enfin voir ce que les anciens esclaves avaient réussi à confectionner.
L'elfe et les affranchis, aux visages plutôt sceptiques, apportèrent devant lui quelques cordes, plutôt longues et assez mal retressées, ainsi qu'une...qu'un ensemble de tissus à moitié déchirés, et grossièrement reliés entre eux par quelques coutures faites avec un fin fil de pêche. Tout ceci n'était pas fameux, mais cela restait quand même mieux que rien; il fallait désormais voir si ces gréements et cette voile improvisée tiendraient le coup face aux éléments.
Ainsi, on se mit à plusieurs pour récupérer la bôme fracassée sur le plancher, avant d'y attacher la voilure de fortune, pour finalement hisser le tout en haut du mat, à l'aide des cordes confectionnées. Toutefois certains affranchis, guidés par la grande créature, s'écartèrent de cette manœuvre pour se diriger vers la proue du Rouge-Gorge, et, allant jusqu'à monter sur le bec du navire et son bastingage, essayèrent d'attraper et de rattacher le foc avec d'autres gréements. L'opération semblait plutôt bien débuter, car la corde ne céda pas au moment de monter la bôme, et l'on arriva même -sans que personne ne tombe par-dessus bord, à attraper un bout du foc, qui n'arrêtait pourtant pas de claquer dans le vent.

D'un coup, tout un vol de goélands au plumage blanc fait son apparition, surgissant de l'horizon, rompant la monotonie du ciel gris, fendant les airs, battant des ailes tout en se dirigeant vers le Rouge-Gorge. Alors que tout le monde était occupé sur le pont du sloop, les voilà qui commencent à tournoyer autour du navire, par dizaines, ne tardant pas à se faire remarquer avec leurs nombreux cris aigus:

"Eh! fit l'un des affranchis occupés à dresser la voile, Vous avez vu ça? Mais comment ils sont si nombreux comme ça? continua-t’il tout en les pointant du doigt.

-Ce sont de bons augures, humain! lui répondit Meladyr, à la proue du sloop, La terre n'est plus très loin! Cependant ne vous laissez pas distraire par le...

-OH! OH!! OH MAIS-

-Mais putain gardez la corde!!"

CRAC!

Tout à coup, une rafale de vent s'abat sur le sloop, et dans claquement sec, Surcouf aperçoit l'un des cordages de la bôme qui rompt sous la pression, déstabilisant complètement la barre et la voile de fortune qui y était attachée. Presque tout le monde s'éloigna de l'antenne en catastrophe, seuls ceux qui tenaient le reste du gréement demeurèrent, afin de retenir la bôme, collée désormais contre le mat, pour éviter qu'elle ne vienne s'écraser sur le pont du Rouge-Gorge. Déjà malmenées par le souffle du vent, les coutures, qui maintenaient grossièrement les bouts de tissus ensembles, finirent par lâcher, et plusieurs restes de voile s'envolèrent d'un coup dans les airs, ballottés par le vent, avant d'atterrir sur le pont, ou bien finissant à la mer, flottant entre les vagues.
Petit à petit, on se résolut à faire redescendre doucement ces toiles en lambeaux, ainsi que la bôme à moitié brisée, histoire qu'elles ne tombent pas d'elles-mêmes contre le plancher du sloop; les maintenir en haut du mat avec ce cordage rafistolé était devenu trop dangereux.
Toutefois, au niveau du foc, on avait réussi à faire quelques petits progrès. En effet, Meladyr, aidé et retenu par d'autres affranchis, s'était aventuré sur le bec de la proue, et avait été capable de remettre cette voile d'avant plus ou moins en place; il avait ainsi rattaché le foc au niveau du point d'écoute avec ces cordes improvisées, mais n'était pas parvenu à raccrocher le point d'amure, tout à l'avant du bec et du navire, qui continuait donc de claquer au grès du vent. Mais c'était toujours mieux que rien, et désormais, le Rouge-Gorge avançait légèrement plus vite qu'il y a quelques heures, fendant l'écume et les vagues avec un peu plus d'énergie.

C'est ainsi que le sloop poursuivit son trajet, guidé sans relâche par le capitaine bordelais, sous l'escorte bien singulière des goélands, qui n'arrêtaient pas de rôder tout autour du Rouge-Gorge, tantôt volant au-dessus de lui, tantôt se posant sur les flots et repliant leurs ailes, pour scruter le vaisseau avec leurs petits yeux noirâtres. À croire qu'ils semblaient trouver un intérêt pour ce navire malmené par les dieux et les éléments. Cependant, au bout d'un petit moment, les grands goélands finirent alors par s'écarter du navire, avec élégance, aussi rapidement qu'ils étaient venus. Battant mollement des ailes ou se laissant porter par le vent, ils s'en vont désormais vers le sud, où plusieurs formes, semblables à une ligne noire et irrégulière, sont apparues entre les vagues, dans le lointain.

Petit à petit, tout le monde à bord du Rouge-Gorge fut gagné par l'enthousiasme; même ceux qui s'étaient terrés dans la soute montèrent sur le pont pour découvrir puis "fêter'' la bonne nouvelle: la terre était en vue.
Cependant, au fur et à mesure que l'on se rapprochait de ces fameux rivages, au fur et à mesure qu'ils émergeaient et se clarifiaient à l'horizon, la joie et l'espoir laissèrent place à la désillusion parmi les affranchis.

Le sloop du bordelais, au grès des courants et du peu de voilure qu'il possédait, n'avait pas vraiment atteint Marienbourg.
Voici donc le genre de paysage qui se dévoilait à sa vue, à plus ou moins 200 mètres au-delà de sa position, au-delà des bancs de sables qui parsemaient cette côte monotone.


Image

Des marécages, rien que des marécages: voilà tout ce qui constituait l'embouchure du Reik.
Les brumes grisâtres et l'odeur fétide qui enveloppent ces marais en feraient presque un endroit inquiétant.
Hormis des masses de joncs plus grands qu’un homme, on ne voyait quasiment rien, sinon quelques bosquets d’arbres anciens, recouverts de longues feuilles tombantes, de mousse et de lichen, depuis leurs plus hautes branches jusqu’à leurs racines enchevêtrées. Freiné par cet immense dépôt d’alluvions, le Reik, cherchant désespérément à atteindre la mer, s'était divisé encore et encore en un labyrinthe humide, autant brumeux que confus, abritant des milliers de de canaux naturels et de tertres boueux.

Alors que son navire continuait de s'approcher de la côte, le bordelais put voir -et surtout entendre, qu'une sorte de débat, animé par le groupe des affranchis, agitait désormais le pont du Rouge-Gorge. Après tout ce qui s'était passé depuis le début de la journée, certains, usés et courbés par la fatigue, voulaient faire une halte dans les environs, afin de se reposer et de reprendre quelques forces, quitte à repartir le lendemain.
Mais d'autres, peu motivés à l'idée de faire une pause prés de ces marais nébuleux, insistaient pour poursuivre la navigation, voulant atteindre la cité de Marbad avant la fin du jour; même si ces derniers ne savaient pas vraiment quelle direction prendre, ils pensaient sincèrement que Marienbourg était proche. Toutefois, dans tout cela, quelle serait la décision du capitaine?

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Dan Surcouf
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par Dan Surcouf »

Au moins avaient-ils atteint la terre ferme, même si ils n'étaient pas tirés d'affaire. C'était déjà pas mal, sachant qu'ils auraient très bien pu dériver vers le large, privés de contrôle sur le rouge-gorge, avec de maigres provisions. Un marécage qui sent la vase, c'était presque les palais de bretonnie, par comparaison. Néanmoins, ça restait un marais fétide. Et si il y avait un endroit, quand on était originaire de Bordeleaux, dont on apprenait à se méfier, c'étaient bien les marais fétides, qui évoquaient immédiatement les terres désolées de Moussillon.

Explorer était un non absolu. S'arrêter n'était clairement pas préférable, surtout quand ils avaient le rouge-gorge et un grand nombre de personnes à bord.

-On continue. Ces marais ne m'inspirent aucune confiance.
Il marqua une pause, observant la position du soleil et estimant à peu près l'heure de la journée, afin de déterminer le nord. Ils fallait qu'ils suivent la côte vers le sud.
-On va longer la côte et organiser des roulements. Je veux toujours un tiers d'entre vous sur le pont. Pour ceux qui veulent se reposer, j'ai trois jours de rations, pour une personne et une outre d'eaux. Veillez à répartir des portions pour tout le monde.
Il marqua une pause.
-J'ai bien dit tout le monde. Part égales, contenu égal. Si il y a des amateurs de poisson courageux, j'ai un filet de pêche.
Il désigna le nervis.
-Toi, tu reste ici. Tu peux pioncer, tu peux aider, mais tu reste à porté de vue. Meladyr, vous prenez la barre quand j'irais me reposer.
Ainsi conclu-t-il cette petite réunion improvisée, avant de retourner à la barre.
Dan Surcouf, Contrebandier
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[MJ] L'exhalombre
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par [MJ] L'exhalombre »

Et c'est ainsi que le Rouge-Gorge, malmené, mais toujours guidé par la volonté de son capitaine, se mit à naviguer le long des côtes marécageuses du Pays Perdu, maintenant prudemment le cap vers le sud, ainsi qu'une distance raisonnable avec les plages brumeuses.
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Cette prudence fut finalement une très bonne conseillère pour Surcouf, car depuis son poste à la barre, le bordelais put rapidement repérer puis esquiver, avec d'amples coups de timon, les obstacles et les dangers insidieux qui parsemaient les parages ; bancs de sables, hauts-fonds rocailleux, et même quelques grands troncs d'arbres, à peine émergés, que les vagues s'amusaient à balloter entre leurs creux : le bordelais réussi à s'éloigner de tout cela, évitant ainsi autant de problèmes supplémentaires pour son petit périple, déjà bien assez pénible comme ça.
D'ailleurs, au fur et à mesure que les heures s'écoulèrent, le contrebandier, toujours campé contre sa barre, remarqua que le temps avait évolué, et que les éléments s'étaient même calmés, devenant plus conciliants à son égard.
Finies les grosses rafales du vent, au souffle glaçant et venant du nord ; il ne restait plus qu'une brise, légère et presque agréable, qui venait lui chatouiller la peau. Terminée la grande houle grondante et écumeuse, qui s'était fracassée sans relâche contre la coque du sloop ; de petites vagues sans prétention, faisant à peine plus d'un mètre, lui ont succédé, se contentant de lécher calmement la carène du navire. Le ciel aussi ne fut pas en reste, même si de grands troupeaux de nuages, assez sombres, continuèrent de le recouvrir et de le parcourir ; ces cumulus et autres nimbus, aux formes étranges comme fantaisistes, se retirèrent peu à peu vers le nord, révélant ainsi l'avancement de la journée aux yeux de Surcouf.
C'était le crépuscule.

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Tandis que le coucher du soleil orangé se reflétait sur les vagues, une ambiance relâchée s'installa petit à petit sur le pont du Rouge-Gorge.
En effet, pour la première fois de cette journée - assez exceptionnelle rappelons-le, on avait droit à un peu de calme ; d'ailleurs, dans ce début de laisser-aller, c'est à peine si les consignes données par Dan furent appliquées.
Dés les premiers instants après la réunion improvisée, presque tous les affranchis débarrassèrent le plancher et retournèrent dans la soute, avec la ferme intention de se reposer, mais aussi de trouver les rations et le fameux filet de pêche que ce bretonnien au grand cœur leur avait indiqué.
Quelques personnes tout au plus restent dehors, au grand air, et alors qu'il poursuit sa navigation, le bordelais peut voir ces quelques silhouettes, courageuses mais déguenillées, en train de flâner sur le pont, de tuer le temps, ou bien d'observer le paysage, accoudées aux rebords du sloop.
S'il n'y avait pas eu toutes ces blessures ouvertes, ces vêtements en lambeaux, et cet état lamentable de la voilure, on aurait presque dit que le Rouge-Gorge s'était transformé en une véritable petite croisière.

Alors que le soleil continuait de couler à l'horizon, et que les ombres apparaissaient petit à petit sur le navire, deux bonhommes, sortant tout droit de la cale, surgirent sur le pont et sous les yeux de Dan ; muni du précieux filet de pêche et d'un sourire aux lèvres, le duo se porta à babord, au niveau du bastingage ; le marin put ainsi les voir en train de jeter le filet à la mer, ne le retenant que par un bout de corde ; l'espérance et l'impatience pouvaient facilement se lire sur leurs visages faméliques, à croire qu'ils n'avaient pas mangé depuis des jours.
Soudain, plusieurs petits cris, venant du mat, parvinrent à l'ouïe du contrebandier. Si son regard, guidé par la curiosité, se portait au niveau de ce grand poteau de bois, alors il apercevrait trois enfants, aux yeux pétillants et aux corps parsemés de bleus, qui étaient en train de s'amuser avec des morceaux de la voilure. En effet, ces petits mômes, motivés par l'innocence et le désir du jeu, commençaient à prendre des bouts de tissus dans leurs petites mains, avant de les rouler en boule, pour finalement se les envoyer sur le coin de la gueule, ricanant ou criant à chaque fois qu'ils avaient atteint leurs cibles. Mais ces gamineries ne durèrent pas longtemps, les parents finissant par intervenir pour arrêter tout ceci ; les ordres des pères et les grondements des mères -aussi squelettiques et misérables que leurs enfants, raisonnèrent aux oreilles de Surcouf pendant un court instant, entre la brise et les vagues, avant que tout ne revienne à la normale:

"Brrr, ces marais me font vraiment froid dans le dos.

-Mais biquette, juste, arrête de t'inquiéter pour tout et n'importe quoi."


Ces paroles, ces mots où l'anxiété côtoyait l'insouciance, venaient de deux affranchis qui se tenaient là, dans la pénombre naissante, aux rebords du sloop, face aux marécages, et pas très loin du bordelais ; ce dernier, d'une oreille distraite, pouvait ainsi entendre leur conversation, voire même les observer du coin de l'œil:

"Non, tu devrais justement arrêter d'ignorer tout ce qui se passe autour de toi, reprit la femme, dont les cheveux, blonds comme les blés et à moitié ébouriffés, se balançaient, légèrement, au grès de la brise, Bon sang, mais regarde un peu où on est, continua-t'elle, toujours inquiète, et désignant maintenant les bayous brumeux du doigt, Je...Je te jure que je sens qu'il y a quelque chose dans ce bourbier! Quelque chose qui est là, derrière le brouillard ; quelque chose qui nous regarde, qui nous guette...Y...Il y a un danger...J-Je le sens, prononça-t'elle, du bout de ses lèvres fendues.

-Roh là là, fit l'homme, haussant des épaules, Surcouf remarquant d'ailleurs qu'il avait un œil transformé en gros coquard violacé, Je sais pas comment tu fais pour voir le mal partout. Y a pas de danger ici, poursuivit-il, avec confiance et légèreté, Regarde, tu vois ce que je vois? Des arbres pourris ; de la boue ; de la purée de poix, et du sable. C'est flippant pour toi ça? Et en plus on est sur un bateau qui...

-Non mais c'est fou ça! coupa la fille, fronçant ses sourcils, Tu penses encore qu'il n'y a aucun danger après tout ce qui nous est arrivé aujourd'hui? enchaîna-t'elle, visiblement contrariée, On dirait que t'en a rien à foutre de ce que je dis. Ou alors je dis des conneries peut-être! Non mais dis-le moi! comme ça au moins c'est clair! fit-elle tout en tapotant du bout du doigt le torse de l'homme.

-Mais non biquette, attends, c'est pas ce que j'ai voulu dire, répondit l'homme, affichant un petit sourire sous son nez cassé, Allez, détends-toi un peu. On est pas bien là, comme ça? tous les deux? dit-il, avant d'aller poser son bras, lentement et doucement, sur les épaules tombantes de la jeune femme.

Dan put voir immédiatement la réaction de cette dernière, qui croisa brusquement ses bras, et, dans un geste frôlant le dédain, détourna même son regard du garçon, se contentant d'observer, une fois de plus, ces marécages aux apparences lugubres.

-Alors ouais, on en a chié aujourd'hui. Ouais, on'a plus grand chose. Mais regarde ; on s'en est sorti non? T'es toujours avec moi et ch'ui toujours avec toi, hmm? reprit l'homme, ne se laissant pas démonter par la contrariété de la donzelle, Si on reste ensemble ; si tu veux bien rester avec moi...Alors on pourra tout refaire... à ce instant-là, le bordelais remarqua le changement de ton dans les paroles du garçon ; sa voix , tout en se voulant positive, semblait de plus en plus vacillante et étranglée, On pourra remonter la pente et tout reconstruire, danger ou pas, connards ou pas, maison cramée ou pas et...eh...et même des...On pourra avoir des nouveaux gamins ; si t'en as envie..."

Ces derniers mots percutèrent la fille de plein fouet, faisant changer son attitude du tout au tout. La contrariété avait disparu de son visage, et une tristesse, immense comme sincère, s'y reflétait désormais. Ainsi, elle cessa de détourner son regard, et, soudain, plongea ses yeux, désormais embués et gros de larmes, dans ceux de son compagnon. Celui-ci, partageant sa peine, resserra un peu plus son épouse contre lui, tentant d'essuyer ses larmes et de la réconforter.

"Humain?"

D'un coup, le bretonnien recentra sa vision devant lui ; il reconnu alors le fin visage et les yeux en amande de Meladyr, qui se tenait à quelques centimètres de lui.

"Je vois que le soleil à disparu, et que l'éreintement s'empare petit à petit de votre corps. Je vois que vous êtes distrait, et que vos yeux s'engourdissent. Croyez-moi, vous feriez mieux de me laisser la barre, avant que le sommeil ne vous fasse dormir dessus, fit la fière créature, avec tout le sérieux que l'on pouvait prêter à un haut-elfe ; toutefois, et bien qu'il ne l'admettrait pas, l'asur était aussi rattrapé par la fatigue, sa voix se faisant de moins en moins chantante, et de plus en plus basse, sèche et monotone,
Pendant que vous étiez au timon, j'ai pris la peine d'observer la mer, le souffle du vent, les étoiles, et leurs constellations naissantes dans les cieux qui nous surplombent. D'après mes estimations, si nous continuons la navigation d'une traite, nous devrions arriver à Elfeville dans quelques heures. Si ce n'est pas cette nuit, alors ce sera demain matin, si Mathlann le veut bien, continua-t'il, faisant rapidement un signe étrange en direction des flots ; le marin le vit ensuite sortir de ''sa'' veste en satin déchirée, avec son bras valide, une des rations qu'il avait proposé plus tôt, Je remercie d'ailleurs le Créateur, pour nous avoir fait parvenir aussi proche de notre destination, car je ne pense pas que nous aurions tenu trois jours avec les maigres provisions disponibles à bord ; sans compter que vos congénères se sont aussi goinfrés de nourriture,
la grande créature prit alors un morceau de fruit sec, qu'elle avala tout rond, puis, encore sous le coup de la faim, elle ne put s'empêcher d'en manger un second, avant de se recentrer sur Surcouf,
Mais passons. Puis-je vous relever, maintenant? A moins que vous ne vouliez discuter un peu, afin de vous maintenir éveillé? Mais pour pour être franc avec vous, je vous conseillerai le repos pendant cette nuit ; vous pourrez toujours me succéder à l'aube."

La nuit s'était définitivement installée sur le Pays Perdu, et c'est à peine si l'on entendait le souffle de la bise à travers le foc rafistolé, ou bien les clapotis des vaguelettes contre la coque.


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A croire que même les éléments s'étaient assoupis, après cette journée tempétueuse. Il n'y avait que les marais fétides, cachés de l'autre côté par un brouillard opaque, pour faire tâche au beau milieu de ce décor presque fantastique.
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Alors que des milliers d'étoiles commençaient à survoler le Rouge-Gorge, le bordelais ne remarqua pas la moindre chose étrange sur son navire. Tout semblait calme sur le pont: les pêcheurs improvisés, maintenant silencieux, continuaient de surveiller leur filet, et les parents veillaient toujours sur leur enfants, désormais assoupis. Dorénavant, sous l'influence de Morr, on murmurait et chuchotait plus que l'on ne parlait ; certains affranchis commencèrent même à s'allonger sur les planches, ayant visiblement l'intention de passer leur première nuit de liberté à la belle étoile. Peut-être que quelques personnes s'étaient éclipsées entretemps, mais, dans ce cas-là, le contrebandier ne s'en était pas aperçu...

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Dan Surcouf
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Re: [Dan Surcouf] Chère liberté

Message par Dan Surcouf »

Surcouf laissa donc la barre à l'elfe, avant d'aller de coucher. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormis au juste? De son point de vue, il avait l'impression que ça faisait une éternité, passée à rattraper ce deal désastreux avec cet elfe de malheur.

Avec un peu de chance, il se réveillerait à Marienburg et tout rentrerait dans l'ordre.
Dan Surcouf, Contrebandier
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