Martin [MJ Assistant]
Alors qu'elle s'approchait du semi-portion, errant derrière les dunes, soulevée par la magie qu'elle avait récemment apprise et débutée à manier, Lucy conçu l'étrange réflexion qu'elle "marchait" sans ses pieds, marchait en l'air.... Alors que ses pieds existaient, et pourtant n'étaient plus collés à son corps. L'un, traînant dans un caveau froid et humide, l'autre.... Se trouvant également dans un endroit froid, dur, régulier... Métallique.
Arrivant auprès du halfling, elle s'adressa à lui depuis l'arrière de la dune, échappant ainsi aux éventuels regards lancés en direction du petit être, lui même lui tournant le dos, tout concentré à regarder l'horizon, un calepin dans une main, un crayon dans l'autre.
Quelques secondes après qu'elle soit arrivée à une dizaine de mètres de lui, celui ci daigna se relever pour lui faire face et descendre de son côté dans les hautes herbes. Là, il laissa les salutations d'usage de côté, imitant Lucy, pour lui demander ce qu'elle pouvait lui offrir, intéressant un homme de science comme lui.
Un homme de science comme vous a besoin d'un coup d'éclat unique. Je vous avait déjà proposée de m'étudier un peu moi et ma condition de vampire. Mais la je suis prête a vous offrir bien plus encore. Pouvoir m'étudier complètement sous toutes les coutures, moi, mon corps, mes capacité de vampire, les mort vivants que je peux plier a ma volonté. Vous pourrez faire de nombreuses études sur le sujet des vampire et de la nécromancie là où nombreux sont ceux qui ne pourraient même pas espérer l'approcher. Je suis prête a m'ouvrir a vous... littéralement.
Laissant cette proposition traîner quelques instants chez le gnome, pour qu'elle fasse son petit bonhomme de chemin, la non morte continua à rechercher à émoustiller l'intérêt du petit homme.
Bien sur, vous pourriez simplement garder mon cher pied... et bien que l'idée d'avoir mon pied adoré dépecé et mutilé par vos doigt habile soit très excitant, vous risquerez d’être assez vite limité dans vos recherche, là où je vous offre la totalité du sujet. Ma mort n'aiderait pas grand chose car je tomberais simplement en cendres... ne laissant plus rien a étudier
Mais a l'instant T, j'ai besoin de votre aide, j'ai besoin du navire et j'ai besoin de la mort de ses occupants ou en tout cas, qu'ils soient hors d'état de nuire pour m'empêcher de les dégager d'ici.
Oh, sérieusement, qu'était le massacre d'une petite centaine d'inférieurs ? Le doc pouvait certainement faire ça pour ses beaux yeux pas vrai ? Après tout, ce n'est pas comme si elle lui offrait la même chose que la première fois où ils s'étaient rencontrés, tout en augmentant cette fois ci le coût de son "étude"... Si ? Non. Bien sûr que non. Ce n'était là qu'un simple échange de bons procédés. Rien de plus. Pas très différent de demander une coupe de vin chaud dans une taverne.
Et après, vous serez mon partenaire, j'ai besoin d'un homme de vos talents en science et en anatomie pour mes projets, qu'en dites vous ?
Tout ceci est en effet très intéressant, mais le projet d'Archibald l'est tout autant.... Et un navire rempli de cadavres n'est pas vraiment plaisant pour l’œil. D'où vous vient cette soudaine haine à l'égard du vivant ? Ces pauvres bougres, imbéciles ignorants superstitieux qu'ils ont, ont néanmoins bien prit soin de vous aux dernières nouvelles.
Visiblement le Halfling était un idiot incapable de percevoir l'intérêt génialissime de la faveur qu'elle lui offrait, en échange de si peu. Mais au moins était il un idiot capable de suivre le fil de la discussion, plutôt que de se lancer dans des grands débats théologiques sur la valeur de la vie et autres bêtises du genre. Ça le mettait déjà au-dessus desdits idiots superstitieux. Mais sans plus.
Car ce sont justement des imbéciles ignorant superstitieux du même genre qui ont foutue ma vie en l'air et m'ont tuée. Je ne dirais pas une haine ... Mais un dédain... Cependant, si le projet d'archivage est tout aussi intéressant que le mien... Peut être que vous avez des demandes que je pourrais satisfaire... Ou des garanties ? Après tout je vous ais confié mon précieux pied... N'est ce pas ?
Reste que tous les tuer juste "parce que", dit il en insistant sur les guillemets,
et pour se retrouver avec que des cadavres et un navire encalminé... A quoi ça nous avance ? Je suis très compétent, bien sûr, mais pas au point de pouvoir faire flotter à deux un navire qui requiert une cinquantaine de manœuvriers capables. Quand à revoir les termes du contrat, non merci. Je me contente de vous étudier, vous faire part de mes résultats et puis c'est tout. L'état de notre accord me convient très bien. Mais le fait que là bas ils veuillent tous vous tuer pose problème à notre collaboration. Et pourquoi l'attaque d'hier d'ailleurs ? Ça ne peut pas juste être parce qu'ils vous remémorent ceux vous ayant tuée, si ? Parce qu'alors vous aurez à massacrer la totalité du monde connu dans ce cas. Un monde qui ne vous connaît pas et n'en a rien à faire de vous tant que vous le laissez tranquille. Si vous n'aviez pas essayée de tous les tuer sur la plage hier, ils ne seraient pas en train de vous maudire et prier les dieux pour leur donner une chance de vous jeter au bûcher. Non, vous seriez tranquillement installée sur une couverture dans mon cabinet.
Qu'ils prient leur dieux, ils se fichent de nous ! Un mort vivant sera bien plus obéissant qu'un marin bien vivant. Les zombies feront naviguer le navire et vous... Pourrez les amélioré par vos talents !
Le halfling semblait éprouver quelques difficultés à saisir la dialectique qui animait la non-morte, au point de froncer les sourcils aux paroles relativement impies de son interlocutrice.
Vous avez tort. Les dieux nous écoutent avec attention. C'est juste que la plupart du temps ils répondent "non", dit il le sourire aux lèvres. Puis plus sérieusement de poursuivre,
sauf si on les titille beaucoup trop. Déjà entendu parler de Valten ? Mais passons. Quand à vos zombies là... Je sais pas comment ça marche votre affaire, mais il faut avoir des connaissances pour naviguer. Faire marcher en ligne droite vos tas de viandes ne doit pas être difficile. Mais Avoir 50 d'entre eux faire 50 tâches différentes en même temps à des endroits différents, tout en ayant soit même une idée précise de ce qu'on fait.... Vous avez déjà commandée un navire ? demanda-t-il à la non morte d'une manière qui suggérait qu'il connaissait déjà la réponse à cette question.
On semblait tourner en rond, et les objections ridicules du petit machin à ses plans géniaux et totalement successifs lui faisait perdre son temps. Que le petit homme continue à la contrarier et elle risquait de s'énerver face à ce misérable esclave qui ne cessait de refuser d'obéir à ses ordres.... Pour qui il se prenait le machin ! Elle était aux commandes et il obéissait point à la ligne bordel de canne à mulet !!! Et il faisait quoi là !? Qu'est ce qu'il racontait ? Qu'il n'y avait de bonne compagnie qui ne se quitte !? Qu'il n'était pas intéressé par l'idée de tuer tout le monde à bord !? Que c'était.... Oh. Comment osait il !? "Indigne de sa profession !!!??? Pas dans leur contrat !?" Et il lui souhaitait une bonne journée et à la prochaine !?
Rognutudju..... On en avaient pendus par les couilles pour moins que ça !
Un instant la non morte fut tentée de lui ouvrir les entrailles juste pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur de celles ci, si ses intestins étaient aussi longs que ceux d'un humain adulte, ou les mêmes que ceux d'un gamin... Jusqu'à ce qu'une petite voix vienne lui susurrer quelques mots à l'oreille. Devinez qui voilà ? Eh oui. C'est elle. Yen.
"
Ara ara... Et qui disais que j'étais mauvaise en affaires ? Que je n'obtiendrais jamais rien ? débuta la créature sur un ton satyrique. J
e m'attendais à plus de subtilité de ta part... Tu veux quelque chose en plus de lui, alors que de son côté il est déjà très satisfait ? Ma pauvre.... Laisse moi te montrer comment on fait. Tututututut. Une chose aussi aisée sera bien moins coûteuse que de te tirer de la situation de tout à l'heure... Mais tu sais que tu peux toujours accepter et avoir ton navire et son équipage entier à ta disposition si tu acceptes... Non ? Bon. Dommage. Mais si je te retournes ce petit merdeux, ça ne serait pas un service intéressant ça ? Comment ? Trop cher ? Allons... Qu'est ce que... Oh. Tu crois que j'exigerais autant que tout à l'heure ? Ma pauvre idiote... Pour ce genre de peccadilles, je me contenterais... D'une oreille. La droite tient. Alors ? Qu'en dis tu ? Une oreille pour convaincre le petit bout de choux de mettre hors combat une centaine d'âmes... Marché conclut ? Marché conclut donc ! Je savais que tu reconnaîtrais la valeur de ma proposition ! Et maintenant observe donc."
Prenant le contrôle des bras et de la voix de Lucy, la créature signala au sac à viande bourré d'enzymes qu'était le halfling qu'il y avait quelque chose de plus qu'elle pouvait lui offrir. De bien supérieur à tout ce qu'il pouvait jamais espérer obtenir au cours de sa carrière.
Intrigué, le semi-homme marqua une pause pour se retourner, le sourcil levé, mi-curieux, mi-énervé. Ce fut son erreur.
Là, Yen lui parla de philosophie. De concepts étranges dont l'éducation de Lucy et sa culture ne lui permettaient de comprendre ceux ci. Elle parla en classique, tabassant de termes savants le citoyen du Moot. Elle s'adressa à ce savant en herbe en lui citant des ouvrages de science... Et pendant que ses yeux ne prêtaient qu'attention à ses lèvres, il ne remarqua pas que celle ci s'approchait de lui. Que bientôt elle lui prenait les épaules de ses bras fins et pâles. Que leurs fronts collés, yeux dans les yeux, ses pensées d'habitude si rationnelles et cyniques déraillaient, pour prendre un train différent, plus... Malléable ? Le dégoût relatif à l'idée de tuer et effectuer des vivisections.... S'atténuait. Devenait excusable. Le fond de morale qu'il avait semblait fondre, comme soudainement exposer à un soleil.
Après tout, pourquoi est ce qu'il s'embêtait à suivre toutes ces contraintes dans ses expériences, quand il pouvait juste se servir sur la matière à portée de main ? N'était ce pas là agir pour le bien du plus grand nombre ? Ainsi ses connaissances, ses découvertes, ses recherches, libres de tout contrôle religieux, permettraient de faire connaître au plus grand nombre un meilleur confort. Oui. Il rendait service au vieux monde en agissant ainsi. Il agissait pour... Pouah ? Qu'est ce que c'était que ça ? Le "bien commun" ? Non. Il s'en fichait de ça. Il ne s'en était jamais soucié. C'était bon pour les hypocrites et les naïfs. Non. Il faisait avancer la science. Le progrès. Et on le récompenserait pour ça. Ses découvertes seraient connues, pas les méthodes et puis voilà, affaire réglée, classée et à lui la gloire. Oui. Ça faisait sens...
C'est un maître médicastre relativement dérangé donc, qui s'en allait vers le navire, l'esprit emplit de pleins de choses, dont le désir de reconnaissance académique pour de futures découvertes sensationnelles, qui allait accomplir une partie du plan de Lucy, à savoir gérer une centaine d'hommes bien en forme après seulement quelques semaines de mers et plusieurs jours à se nourrir de bon crabe bio plein de protéines.
Un nouveau jour à passer allongée sur le sable et les quelques plantes ayant survécus tout ce temps à être fouettées par le vent et les éléments, frappées par le sable et le sel.... Patienter jusqu'au soir, sans rien d'autre à faire. Personne à torturer. Pas de ménestrel à écouter. Pas de prêtre à violer. Pas de monstre à énerver. Rien que le vent soufflant dans ses cheveux et ses haillons dépenaillés, pourtant payés à grand prix dans les meilleures boutiques de Marienburg....
Et ne pas oublier la bruine incessante, moteur de grippes, rhums et autres dons de ce bon vieux Nurgle, qui ne vous laissait tranquille qu'une fois le jour se terminant, bientôt la corne de brumes serait sonnée, les marins s'en retourneraient pour se mettre à l’abri des ténèbres descendant sur eux, et des crabes géants qui ne manqueraient pas de reprendre leur plage, les cieux de la nuit étant leurs et leurs seuls, quiconque osant poser pied sur leur domaine nocturne devant se préparer à en payer le prix.
Et en parlant de payer le prix.... Il semblerait que le karma de Lucy vienne soudainement la rattraper, en une créature effilée, clairement non naturelle. Une créature aussi longue qu'un cheval, basse, mais dont le tronc se relevait à l'avant, à la manière des centaures des légendes tiléennes.
Mais cette créature n'avait pas cette grâce légendaire, ni d'aura de bonté. Au contraire. Celle ci était hideuse, dotée d'une beauté dangereuse, hors-monde. D'un corps de pastel, segmenté, se terminant par un dard qu'elle ne pouvait que deviner ayant de mauvaises intentions. Le corps avant de la créature était doté d'excroissances, comme des pinces de scorpions, alors qu'une rangée de seins volubiles, comme ceux d'une rate, pendaient sur ce qui était son torse, avant de s'arrêter aux épaules, celles ci donnant lieux à des excroissances, comme des pinces de crabes ; et une tête, une tête.... C'était celle d'un reptile, mais lequel ? Un reptile à la longue et large langue, mais doté de larges cornes à son sommet. Sans parler de ce déhanchement lascif. Puis ces yeux verts qui la fixaient, comme une sucrerie que l'on allait engloutir d'un instant à l'autre...
C'était déjà un bien mauvais signe. Mais la silhouette qui la suivit, émergeant des fourrés, pour venir poser sans aucune crainte une main sur l'encolure de la chose, fut tout aussi mauvais signe pour la fille de la nuit.
Car cette silhouette était celle d'une personne très en colère, émettant une aura d'intimidation, comme si les portes de l'au-delà s'apprêtaient à s'ouvrir sur son commandement pour déverser des hordes d'horreurs sur le monde. La silhouette effilée, vêtue de ténèbres, le vent fouettant ses cheveux, ceux ci dansant d'un ballet sinistre, comme des serpents prêts à se jeter sur leur proie si l'on venait à leur en donner l'ordre, cette silhouette aux yeux emplis d'une colère froide, encore plus effrayante car maîtrisée, ceignaient Lucy de leur ire ésotérique.
Cette silhouette, Lucy n'en était que trop familière. Elle la connaissait. Lui avait jouée un tour. L'avait volée. Et maintenant qu'elle s'était amusée avec ses possessions, il était temps pour la fille de la nuit de faire quelque chose qui ne lui était pas si familier que ça. Quelque chose que sa nature n’encourageait pas. Il était temps pour elle de prendre ses responsabilités. Ou de fuir. Si tant est qu'elle en était capable.
Car les yeux furieux, illuminés d'une haine qu'elle ne lui connaissait pas, ne cessaient de la fixer. Il allait être difficile de la prendre par surprise. D'agir discrètement dans l'espoir de bluffer celle ci.
Une phrase. Une phrase glaciale, dont le ton ne laissait de doute à l'ire dissimulée derrière une diction claire et mesurée. Comment de si simples mots pouvaient ils instiller pareille peur ? Pareille puissance dans ceux ci ?
Rends là moi.
C'était tout. Si Lucy était encore vivante, elle aurait eu la gorge sèche, le cœur battant et un frisson désagréable lui parcourant le corps. Mais Lucy n'était plus vivante. Elle était morte. Et ce désagrément avait été remplacé par un autre. Elle se sentait à l'étroit. Comme si son corps n'était qu'un bloc froid. Qu'elle n'était pas à sa place. Son esprit voulait s'en aller, mais était, surprise désagréable, coincé ici, en ce bas monde, et elle ne pouvait filer.