[Thorak] Tant va la mer au nain qu'à la fin, il vomit

[[MJ] Drakonis]

Ignorant la douleur de sa jambe, Thorak se rua à nouveau vers son hideux adversaire, qui crachait des caillots de sang et dont la jambe droite ployait sous le poids de son corps corrompu par le Chaos. Pourtant, malgré la douleur, ce dernier continua à sourire comme un dément, avant de hurler un cri de guerre qui acheva de glacer le sang du nain, car il reconnut sans peine le nom que le norse hurla. Même chez les nains, Khorne, le dieu du Sang, était tristement célèbre et honni avec une vigueur intense.

En entendant cela, une nouvelle résolution s’empara du Longue Barbe : il luttait contre le Chaos, l’abomination qui risquait de corrompre le monde. Mutants, cultistes, peaux-vertes, tous étaient les ennemis des nains et de leurs alliés. Ils devaient périr, sans exception, pour la sécurité de tous les peuples libres du Vieux Monde. Alors, Dumzaraz en main, Thorak tenta de donner le coup décisif à son ennemi.

Attaque sur le mutant : 19, raté

Attaque du mutant avec sa lance d’os : 12, réussite
Parade : 17, raté
Localisation : torse
Thorak subit 30 dégâts.
Il lui reste 22 Pv.

Attaque sur le mutant : 5, réussite
Parade : 15, raté
Localisation : torse
Le mutant subit 35 dégâts.
Le mutant est mort !

Mais cette fois-ci, le mutant était prêt, et le Donneur de mort ne rencontra que la pointe d’os. Le mutant avait parfaitement paré l’attaque, et avec un rire odieux, il enfonça d’un rapide mouvement du bras sa main, ou plutôt de sa mutation, son horrible appendice dans la poitrine du Longue Barbe, qui en eut le souffle coupé. Par chance, le coup avait évité le cœur, mais au vu de la douleur terrible qu’il ressentait, quelque chose d’autre semblait avoir été touché.

Alors, un mouvement uniquement dicté par l’instinct, par l’expérience, par la chance ou par les dieux, Thorak balança son marteau face à lui, ne voyant plus, n’entendant plus, mais désirant simplement anéantir le géant en face de lui. Avec un bruit sourd, l’acier rencontra la hanche de son adversaire, qui fut littéralement pulvérisée par l’impact. Le chaotique s’écroula, brisé, disloqué, sans vie au pied du nain. Encore une fois, Thorak Grim’Azul avait vaincu.

Partout, le bateau résonnait du fracas des armes lancées les unes contre les autres, des cris de guerre lancés dans la bataille, des cris de douleur et de désespoir proférés par les blessés et des prières adressés aux dieux. Les nains et les matelots se défendaient énergiquement, mais les rudes pillards expérimentés et dévoués à leurs dieux sombres n’étaient pas hommes à renoncer. Le combat n’était pas encore terminé, loin de là.

Un cri attira soudain l’attention du guerrier : Lucio, aux prises avec deux autres norses sur le bastingage, paraissait en très mauvaise posture, hurlant des insultes en tiléen que Thorak ne comprit pas, mais dont le sens était facile à deviner. Son ami n’avait que peu de chance de résister à une charge de deux norses, mais le nain lui-même était blessé grièvement. Pourtant, au vu de la situation, il paraissait le seul en mesure d’intervenir à temps.

[Thorak Grim'Azul]

Thorak eu un frisson qui lui parcourut l’échine lorsque le mutant face à lui émit son propre cri de guerre, invoquant la bénédiction de son dieu maudit, Khorne. L’une des quatre divinités maléfique détruisant le monde par leurs viles actions. La créature face à lui en était un disciple. La fureur et la surprise réduisirent l’efficacité de l’attaque du Longue Barbe.

D’un mouvement habile et précis avec sa lance d’os, le cultiste de Khorne dévia sans difficulté le marteau de guerre du nain. D’un revers de sa lance mortelle, le mutant frappa Thorak. La lame dentelée et aiguisé pénétra le torse du guerrier nain. La lame pénétra profondément évitant le cœur par la grâce des dieux.

La douleur se déversa en Thorak avec intensité, la lame osseuse toujours fiché dans le torse, Grim’Azul s’effondra à genou sur le pont de la Vierge, DumZaraz cogna lourdement sur le sol en bois, toujours dans la main du guerrier. La lumière disparut peu à peu de ses yeux, les sons de la bataille se firent de plus en plus lointains. Etait-ce l’heure pour lui de rejoindre Nara et Brilda ?

Alors que son esprit vagabondait de plus en plus loin, le rire du cultiste le ramena assez prêt de la réalité pour que Thorak Grim’Azul fasse ceux pour quoi il était doué, combattre. Alors que la douleur lui irradiait la tête, que pensait le faisait souffrir, il resserra sa prise sur DumZaraz, la présence de son ami d’acier était apaisant, et se concentra sur le rire corrompus du Norse.

Alors que la mutation osseuse était encore dans le torse du nain, ce dernier poussa sur ses jambes pour se relevé avec force et dans un même mouvement il frappa. Le coup était rodée, de nombreuses fois il l’avait utilisé en bataille, c’est d’ailleurs grâce à cela qu’il put frapper sans réfléchir. L’arme quittant le sol humide du navire pour fondre sur le marin, le rire s’interrompus une seconde avant le choc. Le coup vint frapper au même endroit que le précédent, finissant de défoncer la cage thoracique du mutant. La créature tituba deux pas en arrière avant de s’effondre sur le sol du navire, arrachant par la même sa lance du torse de Thorak.

La douleur lui soutira un hurlement lorsque la lame s’arracha de son poitrail. Des gerbes de sang coulant sur le pont du navire. Lorsque la douleur se fut légèrement atténuée, le guerrier jeta un rapide coup d’œil et vérifia l’état de son adversaire. Lorsqu’il vit la dépouille aux côtes perforées, il cracha sur le corps maudit. Son adversaire était mort, parti rejoindre son dieu cornu.

Quelques secondes plus tard, alors que Thorak tentait de conserver ses esprits, un cri attira son attention, Lucio était en mauvaise posture. Il faisait face à deux norses et Grim’Azul semblait être le seul à pouvoir intervenir à temps. Prenant une bouffée d’air qui lui arracha un hoquet de douleur, Thorak pria de l’aide en se relevant.

*Valaya, Mère protectrice des nains, accorde-moi ta bénédiction, offre moi la chance de porter secours à cet humain, il possède en lui le courage et l’honneur des nains, je t’en prie offre moi la force nécessaire pour l’aider !*

Alors qu’il finissait sa prière silencieuse, le Longue Barbe s’élança à petites foulées maladroites puis plus stables au fur et à mesure que les Norses s’approchaient de son ami Tiléen. Alors que les norses concentraient leurs attentions sur Lucio qui vociférait dans sa langue d’origine, Thorak chargea un des adversaires et tenta de le frapper pour le faire passer par-dessus le bastingage. Il n’était pas assez fous pour engager un combat, il devait être efficace en peu de temps, la vie de son ami en dépendait, et la sienne.

[[MJ] Drakonis]

J'espères que c'est pas trop court, mais j'avoue quand ce moment, le boulot m'occupe un peu beaucoup

Thorak inspira profondément avant d’adresser une prière à Valaya, la suppliant de lui accorder la force nécessaire pour sauver Lucio. Presqu’aussitôt, il sentit une chaleur revigorante le traverser, comme si la déesse l’aidait véritablement. Sa jambe blessée connut soudain un regain de vigueur, ses appuis se firent plus vigoureux. Mû par une force nouvelle, il s’élança vers le pillard le plus proche, afin de le faire basculer par-dessus bord.

Tu utilises 3 points de dévotion et regagne 10pv.

Test d’Hab : 7, réussi

Le longue barbe envoya un coup monumental dans le dos du pillard qui ne put l’esquiver à temps. Avec un hurlement sinistre, le norse fut projeté par-dessus le bastingage, et un « plouf » sonore indiqua sa réception par les eaux troubles. Son compagnon, ivre de rage se retourna vers le nain pour lui planter sa hache dans le visage, ce qui permis à Lucio de foudroyer le guerrier de ses pistolets, à bout portant. Il s’écroula alors à ses pieds, raide mort.
Les deux compagnons se regardèrent puis sans un mot, s’étreignirent brièvement, heureux d’être en vie. Lucio avait l’arcade sourcilière gauche fendue et semblait avoir la mâchoire déboîtée : bref, il était dans un état peu encourageant, comme Thorak dont la blessure à la poitrine commençait à l’empêcher de parler tant la douleur devenait insupportable, une fois l’adrénaline du combat passé.

Autour d’eux, les combats continuaient toujours, les nains et les matelots défendant avec acharnement leurs positions, même si les norses causaient des ravages notamment chez les humains qui n’étaient guère entrainés pour une bataille aussi rude. Hitrik, accompagné du Fou, émergea soudain de la fumée causée par l’utilisation de la poudre à canon et s’apprêtait à héler Thorak quand soudain, un cri résonna au-dessus de leurs têtes : la vigie, aux prises avec un norse pourvue de deux bras supplémentaires venait de hurler : « Là, il y en a un autre, ils y en a d’autres, ils vont nous… Aaaahhh !! » Son adversaire venait de profiter de ce bref instant pour faire basculer le matelot dans le vide… en plein sur Thorak et ses amis, qui n’auraient que quelques instants pour réagir…

[Thorak Grim'Azul]

Thorak termina sa prière à la gloire de la déesse naine, lorsqu’il poussa sur ses jambes pour se relever et courir vers son ami, une énergie nouvelle et revigorante lui traversa le corps. Réponse à sa demande divine ou bien simple décharge d’adrénaline ? Grim’Azul était bien trop respectueux de ces ancêtres pour mettre en doute les miracles divins.

Revigorait par cette chaleureuse énergie, le guerrier nain glissa le manche de son marteau de guerre dans sa main droite et d’une poussée sur sa jambe droite il se mit à courir. Sous la pression sanguine une gerbe de sang gicla de sa plaie au torse mais cela ne fit que renforcer sa conviction. Augmentant sa vitesse, le Longue Barbe fila vers son ami.

Lucio aux prises avec les deux Norses mutants reculait de plus en plus et serait bientôt pris au piège. Le second de Léonardo avait la mâchoire déboîtée et du sang coulait sur son visage. Le tiléen n’était pas au meilleur de sa forme. Alors que Lucio pensait son heure venu, un cri rocailleux attira son attention et celui de ces deux assaillants, Grim’Azul chargeait.

Sa charge, maladroite au début, était devenue de plus en plus stable et avait gagné en puissance à mesure que le nain se mettait à courir. Quelques secondes plus tard, le guerrier était à portée d’arme des mutants qui ne l’avait pas vu arriver. Dans un cri de rage et d’effort, Thorak laissa son bras et son expérience manier DumZaraz. L’arme fila en demi-cercle du haut vers le bas et frappa le premier mutant avec une telle force que son corps corrompu s’éleva du pont pour passer par-dessus le bastingage. Le marin s’effondra dans l’eau gelée et fut probablement broyé contre les deux coques de navire.

L’attaque et la course arracha un second cri de douleur à Thorak qui s’effondra à genou, le souffle coupé. Le deuxième assaillant profitant de l’ouverture pour frapper, avec sa hache, le nain sans défense, ou presque. Un bruit de détonation retentit et le marin s’effondra dans une mare de sang. Lucio avait profité de la diversion pour éliminer le second mutant.

Thorak s’aida de son arme pour se remettre sur ses jambes et après un regard complice avec son ami tiléen, ils se serrèrent les avant-bras à la guerrière et reprirent leurs souffles.

« Content de te voir en vie l’ami ! »

Alors que le Longue Barbe luttait contre la douleur, Hitrik et le Fou apparurent dans son champs de vision entourait d’une fumée noire issue des canons. Avant que quiconque ne prennent la parole la vigie hurla un avertissement. D’autres navires approchaient, et pas qu’un. Au même moment le matelot posté au sommet du mât fut attaqué par un mutant à quatre bras et la vigie s’effondra droit sur le groupe.
Par réflexe Thorak s’écarta rapidement afin d’éviter le choc et se retourna vers le Fou et Hitrik qui devaient l’avoir rejoint. Le Longue Barbe savait la bataille très mal engagé surtout si des renforts ennemis arrivés, le plus compétent en terme de stratégie maritime restait le capitaine du navire, Léonardo. D’un regard sur l’ensemble du pont le nain Grim’Azul chercha son ami.

Thorak cherche Léonardo et s’en rapproche en gardant Lucio, Hitrik et le Fou avec lui

[[MJ] Drakonis]

La situation s’annonçait de plus en plus délicate. Déjà qu’un seul équipage de norses les avait mis en difficulté, alors deux… mieux valait éviter d’imaginer la suite. Résolu à inverser le cours de la bataille, Thorak fit signe à ses compagnons de le suivre et Hitrik, le Fou et Lucio, qui retenait sa mâchoire pendante et éructait des jurons en tiléen de manière presque forcené, lui emboitèrent le pas, ignorant le marin qui venait de s’écraser à leurs pieds dans un craquement siniste, les éclaboussant de sang et d’autres fluides peu ragoûtants. De toute manière, il ne pouvait plus rien faire pour lui, Lucio se contentant de marmonner une prière à Morr, où tout du moins de laisser échapper quelques borborygmes informulés.

Thorak balaya du regard le navire, à la recherche de Leonardo. Lui seul avait l’expérience et les compétences pour les sortir de ce mauvais pas. Il fallait faire vite, et cela, le Longue Barbe en avait pleinement conscience, tout comme ses compagnons dont les visages fermés reflétaient l’angoisse du nain.

Le petit groupe progressa lentement mais sûrement jusqu’au milieu du pont, afin d’avoir une bonne vue de l’ensemble de la Vierge. Un cri attira alors l’attention du nain : « Viens pétite pourritoure ! Si tou crois qué yé vais mé laisser faire, tou te trompes, estupido ! » Nulle doute que Leonardo venait de faire une charmante rencontre avec un norse. Relevant la tête, Thorak aperçut avec stupeur son ami à la proue du navire, le dos collé au bastingage, sa rapière dans la main et un mutant au bout du bras.

Avec rapidité, Thorak fit signe à sa petite troupe et fonça vers le tiléen. Les armes naines et les pistolets de Lucio écartèrent sans trop de mal les quelques chaotiques qui tentèrent de les attaquer. On n’arrêtait pas deux nains déterminés, un fou et un tiléen vociférant tout ce qu’il savait, par Grimnir !

Arrivés jusqu’à Leonardo, les quatre compagnons ne mirent que deux coups de marteau à se débarasser de l’adversaire du capitaine tiléen. Avec un sourire un peu fatigué, le front luisant de sueur et le bras droit replié sur lui-même, formant un angle tout sauf naturel, Leonardo n’était guère en meilleure forme que les autres. Seul le Fou était parfaitement indemne, Hitrik ayant reçu un coup à la jambe, mais rien en soit de bien grave.

Le capitaine prit alors la parole : « Ah ; mes amis, yé voit qué vous n’êtes pas en meilleur état qué moi… » Puis voyant l’air singulièrement inquiet du guerrier nain, il s’exclama : « Qué cé qui cé passe Thorak, tu as oune tête qui me fait peur ! » Ses yeux s’agrandirent d’une manière presque comique lorsque les quatre combattants lui firent le récit de ce qu’avait dit la vigie.

« Mierda ! » fut le seul mot que put prononcer l’homme, et il est vrai qu’au fond c’était un résumé assez satisfaisant de la situation. Leonardo sembla réfléchir un instant puis parla lentement, comme s’il pesait chacun de ses mots : « S’il y a oune deuxième bateau remplie de mutants… Nous ne tiendrons pas. Yé né sais pas quel est l’état de nos pertes, mais yé souis sour qu’oune partie de mes matelots est mort… Les pauvres gars… Ah si y avait pou prévoir… Mais cé n’est pas la question. Si nous délogeons ces bâtards des norses assez vite, nous pourrions peut-être échapper au deuxième navire. Mais si nous avons des avaries… Ah mierda ! Sinon, peut-être qu’en se préparant… On pourrait les repousser… Qu’en dis-tou, Thorak ? »

[Thorak Grim'Azul]

Thorak parti à la recherche de son ami Léonardo, il le retrouva rapidement lorsqu’il entendit sa voix chantante au milieu du tumulte de la bataille. Le capitaine de la Vierge tenait son bras droit contre lui dans un angle peu naturel et diverses blessures plus légères. Thorak fit signe à ses compagnons et tous les quatre chargèrent sur les ennemis de Léonardo.

Pris par surprise, les mutants Norses n’eurent aucunes chances. Rapidement mis en pièces par Thorak et ses amis, le capitaine Antonelli poussa un soupir de soulagement. Le capitaine Tiléen commença à se détendre et à prendre des nouvelles de ses sauveur, la mine renfrognée et inquiète du Longue Barbe lui enleva tout envie de rire. Thorak lui expliqua la situation.

« Léo, ta vigie est morte en parlant d’un navire renfort qui arrivait sur nous dans les minutes à venir ! »

Léonardo jura, La Vierge et son équipage était loin d’en avoir fini. Le tiléen jeta un œil sur le pont de sa navire pour jauger l’avancement de la bataille en cours, loin d’être terminé, elle n’en n’était plus à son commencement. Le jeune Tiléen proposa deux initiatives, la fuite avec le risque d’avarie que pourrait entraîner les pertes et rester pour combattre, il se tourna vers le Longue Barbe et lui demanda son choix.

Thorak regarda le pont du navire pour détailler le nombre d’ennemis restant, beaucoup étaient morts, des deux navires. Il était un guerrier mais savait également reconnaître la défaite lorsqu’elle arrivait. Il jaugea une dernière fois l’état de la bataille et se tourna vers le groupe qui attendait son avis.

« Nous ne tiendrons pas un deuxième assaut. Par Grimnir ces créatures sont corrompues par le Dieu Cornu, nous devons leur échapper. Léo même si nous avons eu des pertes dans les rations, nous devons partir, une fois échapper nous tenterons de trouver à manger sur les rives que nous croiserons. »

Le guerrier nain laissa le temps au capitaine de se faire sa propre idée de la situation et Grim’Azul ajouta :

« Le Fou et moi-même irons aider les derniers groupes à éliminer les norses restant, Lucio et Hitrik iront sectionner les cordes qui nous retiennent à leur navire et toi Léo récupère autant de marins valides que possibles et tire les voiles pour que nous filions comme le vent ! »

Thorak souffrait de son torse, même si aucun organe vital n’avait été touché, la douleur était intense. Malgré cela il savait que l’idée de pouvoir sauver les membres de l’équipage et de son escadron le ferait tenir.

« Par Grimnir si ce plan vous convient, que chacun fasse sa part ! »

Et Thorak souleva dans une grimace son fidèle DumZaraz.

[[MJ] Drakonis]

Une fois que Thorak eut proposé son plan d’action, tous acquiescèrent sans un mot, les traits figés dans des rictus de concentration intense. Lucio s’ébroua puis avec un nouveau juron, fit signe à l’intendant de le suivre. Léonardo sourit à son ami puis commença à hurler des ordres à quelques marins prets d’eux et à peu près valides afin de commencer sa tache. Puis, à grandes enjambées, il se mit à rejoindre l’autre coté du navire et fut rapidement englouti par le fracas de la bataille. Restés seuls, Thorak et le Fou se dirigèrent vers le premier groupe de combattants qu’ils croisèrent, soit deux marins et un nain opposé à deux norses.

En deux coups de marteau le combat se termina. A cinq contre deux, dont une partie arrivant par surprise, le combat, n’avait rien d’équitable. Les deux compagnons réunirent bientôt un nombre assez conséquent de matelots et de guerriers du Haut-roi, avançant épaules contre épaules, armes contre armes, soudés face à leurs monstrueux ennemis.

Peu à peu, les norses refluaient. Manifestement, ils ne s’étaient pas attendus à pareille résistances et commençaient à se sentir dépassés. Soudain, un cri de victoire se fit entendre et le navire s’ébranla. Lucio avait réussi à couper les cordes, et la Vierge repartait, débarrassée des liens qui la maintenaient immobile, fuyant l’assaillant norse.

Les marins et les nains laissèrent alors éclater leur joie. Ils avaient réussi, ils avaient échappé aux serviteurs du Chaos. Enfin, c’est ce qu’ils croyaient dans cet instant de soulagement, car un petit détail se rappela à leur mémoire : il restait une armada de mutants sur leur bateau…

Ceux-ci regardaient leur propre drakkar s’éloigner, et inutile de préciser que leur réaction fut diamétralement opposée. Ils se retrouvaient seuls sur un navire ennemi, ayant déjà subi de lourdes pertes, et sans possibilités de repli. Les pillards n’avaient plus rien à perdre, et semblaient s’en rendre peu à peu compte. Discutant avec force vociférations dans leur langue, ils semblaient s’interroger sur la marche à suivre.

Après quelques instants de flottement, un mutant avec des piquants lui sortant de tout le corps sortit des rangs norses, s’avança vers Thorak et les siens et dit dans un reikspiel guttural, mais qui avait le mérite d’etre à peu près compréhensible aussi bien par les nains que par les Tiléens : « Hommes du Sud, nains, ce combat ne sert à rien. Nous sommes acculés sur votre bateau et nous n’avons plus rien à perdre. Nos forces sont égales, mais les dieux sont avec nous. Rendez-vous, et vous pourrez apprendre à honorer les vrais dieux. Sinon, mourez ! »
L’homme croisa les bras, sûr de l’effet de son petit discours. Mais ce qu’il disait n’était pas forcément faux sur un point : une bataille rangée ne serait pas forcément à l’avantage de Thorak et de ses combattants…

[Thorak Grim'Azul]

Un à un les membres de son groupe approuvèrent son plan, Lucio se rapprocha d’Hitrik, le Fou vint rejoindre Thorak et Léo appela discrètement une demie douzaine de marins à peu près valides. Dans un juron Tiléen Lucio fila avec l’intendant nain tranché les cordages retenant la Vierge immobile. Léonardo glissa quelques ordres à ses matelots qui savaient en partie quoi faire dès que les cordes seraient rompues.

Ils ne restaient plus que les deux nains, le Fou et Thorak n’eurent pas un seul mot à dire, Grim’Azul saisit son arme à deux mains, son compagnon arma la hache de Grom et tous deux filèrent sur le premier groupe. C’était déjà du trois contre deux, mais l’arrivé des deux guerriers nains déséquilibra encore la bataille, cinq contre deux, le combat fut réglé en quelques secondes.

Des manœuvres similaires se multiplièrent sur le pont à une vitesse impressionnante, plusieurs groupes allaient désormais aider les autres en difficultés. Thorak et ses compagnons, nains comme humains, repoussaient les mutants qui semblaient étonnés de tant d’acharnement quand un cri de victoire retentit. Lucio et sa mâchoire démise hurlait un cri bien primal montrant sa joie d’avoir libérer son navire d’une fin certaine. Désormais la situation avait évolué.

Les mutants virent l’éloignement de leur navire avec étonnement et dépit, retranché d’un côté du pont ils marmonnèrent une langue gutturale avant que l’un d’entre eux ne s’avance d’un pas. Le mutant parla au nom de son groupe et exigea la soumission des nains et humains, justifiant qu’ils n’avaient plus rien à perdre. Il exigea également des nains et des matelots qu’ils reconnaissent leur Dieu comme le leur. Le chef improvisé croisa les bras et toisa l’équipage de la Vierge, probablement convaincu par ses propres arguments.

Thorak jeta un œil à Léonardo, le capitaine, le regard du guerrier nain était parlant et franc, le capitaine de la Vierge devait savoir ce que le nain allait dire, Grim’Azul avança de quelques pas pour se mettre face au mutant, son arme dans la main.

« Soumission ? Nous, nains comme humains, faisons encore partie du peuple libre, nous ne sommes soumis à personne ! Notre vie nous appartient, nous en faisons ce que nous souhaitons et si la liberté doit nous mener à la mort, je l’accepte avec courage. Ton Dieu peux aller trouver des disciples ailleurs, je vie dans l’honneur et la compassion et non dans la haine et le plaisir du meurtre ! »

Thorak laissa le temps au chef des mutants d’encaisser la répartie du nain, toutefois il ajouta, en regardant tous les mutants cette fois-ci.

« Vous dites ne rien avoir à perdre, et la vie ? Je ne propose pas une alliance ou quoique ce soit, mais si nous restons à distance les uns des autres, je propose de vous débarquer à la première occasion, aucun mal ne vous sera fait tant que vous resterez tranquille. Si par contre c’est la mort que vous recherchez il y en aura des deux côtés et beaucoup ne rentreront pas chez eux, je vous laisse choisir… »

Le guerrier nain murmura les derniers mots, conservant son regard dur comme l’acier qui lui valut son nom dans les mines des années avant. Le nain entendit les matelots s’agité derrière lui, probablement nerveux à l’idée du dénouement. Aussi triste qu’il serait de voir mourir les matelots et ses nains, jamais Grim’Azul ne se soumettrait volontairement. Encore moins pour honorer un Dieu corrompus, plutôt mourir.

[[MJ] Drakonis]

Quand Thorak eut fini son discours, tous les membres de l’équipage de la Vierge et ses fidèles nains le regardèrent, une lueur de surprise dans le regard. Il faisait confiance au Longue-Barbe, mais là quand même… Proposer une trêve à des pillards norses mutants… Il y avait quand même de quoi s’interroger très sérieusement sur la santé mentale du nain.

Leonardo se pencha vers son ami et lui murmura à l’oreille : « Tou es soure de toi, Thorak ? Yé veux dire que… Les terres les plous proches sont celles de Kislev. Et yé né souis pas soure que les Kislevites vont apprécier de voir débarquer une dizaine de mutants… Mais bon, yé te fais confiance, mon ami, si tou penses que cé lé mieux pour nous. »

Autour d’eux, tous semblaient partager les craintes du capitaine, mais aucun n’eut le courage d’exprimer à voix haute son avis. L’abordage puis les combats avaient laissé des traces. Les mutants, eux, restaient perplexes. Manifestement, aucun d’entre eux ne s’attendait à ce que l’un de leurs adversaires manifeste de la clémence à leur égard, ou tout du moins leur propose une trêve.

Test de charisme : 3, réussi

Celui qui avait parlé se mit à brailler : « Quoi ! Misérable ver de terre, tu oses nous proposer une reddition sans honneur ! Ce ne serait pas digne d’un norse. Ce ne serait pas digne de Khorne, mon dieu, c’est immon.. »Il n’acheva pas. L’un de ses compagnons venait de le transpercer de son épée. Les yeux révulsés, il regarda la lame qui dépassait de son torse, avant de basculer en avant, s’écrasant lourdement sur le sol. Un norse à l’immense crinière rousse, presqu’animale, mais qui hormis cela n’avait rien d’étrange et semblait relativement normal, enleva alors son arme du corps sans vie de son comparse, puis dit quelques mots dans sa langue aux autres mutants. Puis il se tourna vers les marins et les nains et dit dans un reikspiel un peu plus satisfaisant que son prédécesseur : « Ulfnar n’était qu’un imbécile assoiffé de sang. Moi, Egill, accepte au nom des miens ta proposition. Honore ta promesse, nain, et nous serons quittes. Trahis-nous, et nous emporterons ta carcasse dans les entrailles de la terre. »

Sans un mot de plus, les norses baissèrent leurs armes et se regroupèrent dans ce coin du navire, songeant déjà à soigner leurs plaies. Thorak et les siens pouvaient souffler un peu… Pour le moment, car déjà les clameurs de l’autre drakkar se rapprochaient et ils avaient tous intérêt à participer s’ils voulaient lui échapper. Sans compter l’organisation à mettre en place avec tous ces norses à bord. Les vivres allaient manquer, et au vu des regards peu amènes que lançaient les marins aux pillards, certains avaient la crosse de leurs pistolets qui devaient les démanger. Le longue barbe allait devoir mettre un peu d’ordre dans tout ça, avant que les choses ne dégénèrent. A moins que la Vierge ne se fasse rattraper par l’autre navire norse, car dans ce cas-là effectivement, la question ne se poserait plus…

[Thorak Grim'Azul]

Thorak n’était pas certain que son idée était la meilleure mais c’était la seule qu’il avait trouvée de manière à sauver nains et humains à bord de la Vierge. Le fait de composer une trêve avec ces mutants ne l’enchantait pas mais il devait penser à ses compagnons. Mourir au combat ne le dérangeait pas plus que ça, mais beaucoup autour de lui avait encore de la famille et l’envie de les revoir.

Lorsque Léonardo Antonelli se pencha sur son épaule pour vérifier l’état d’esprit de son ami nain, le Longue Barbe lui répondit avec amitié.

« Je ne vois pas meilleurs solutions pour éviter d’avantage de mort dans notre camp. Une bataille rangée nous serait clairement désavantageux et bon nombres d’entre nous ne s’en relèveraient pas, nains comme humains ! »

Thorak laissa au capitaine et au quelques matelots et nains présents derrière lui le temps d’entendre l’évidence. Conscient que le message serait porté au reste de l’équipage il ajouta.

« Nous les déposerons sur une plage désertique, de cette manière toutes personnes aux alentours auront largement le temps de fuir ou de gérer la situation à leur manière. Pour ce qui est de cohabiter sur le bateau en attendant je pense qu’ils ont compris que même s’ils n’ont plus beaucoup à perdre je leur ai offert l’opportunité d’avoir la vie sauve et ils semblent désireux de la conserver. Je vais détacher mes gardes à leurs surveillances, de cette manière tes matelots pourront œuvrer en paix et sans crainte. Si nous venions à être rattraper par le second drakkar je ne donne pas chère de notre peau.»

Il laissa le temps aux oreilles proches de redistribuer le discours à ceux plus éloignées. Le guerrier nain faisait fonctionner son esprit afin d’établir une ligne de conduite qui donnerais le plus de chance à l’équipage de la Vierge.

Le chef des mutants s’emporta dans une colère noire face à la proposition du chef nain et partie dans une grande exclamation qui fut interrompu par une lame acérée qui lui transperça l’abdomen. Le nouveau chef improvisé approuva l’idée du longue barbe. Toutefois, le dénommé Egill menaça le nain de représailles si ce dernier ne tenait pas parole.

Alors qu’un silence lourd pesé sur le pont, Thorak ramena l’équipage de la Vierge à la réalité, sa décision aussi originale soit-elle, laissait au moins un peu de répit à l’équipe de matelots et surtout du temps pour distancer le second drakkar, sans perdre ces précieuses minutes à un combat défavorable. Grim’Azul était un guerrier né mais il devait également se comporter en Longue Barbe, une trentaine de nains et de matelots pouvaient vivre ou mourir en fonction de ces décisions. Il devait donc prendre les décisions les plus efficaces même si cela lui faisait mettre sa fierté guerrière de côté.

Le guerrier Grim’Azul tourna sur lui-même et regarda ses compagnons.

« Maintenant si tout le monde est d’accord, faite filer ce navire aussi vite que le vent !! Si nous attendons d’avantage nous n’aurons vraiment aucune chance !»