[Edmond] Aux sombres héros de l'amer

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Les Zones Maritimes représentent l'ensemble des mers et océans du globe. Les mers peuvent être calmes et propices à milles découvertes, ou être traîtresses...

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[MJ] Bugman
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[Edmond] Aux sombres héros de l'amer

Message par [MJ] Bugman »

Post rédigé par l'assistant mj Nola Al'Nysa

Lorsqu'on ne sait pas vers quel port on navigue, aucun vent n'est le bon - Capitaine Armin VanDkij, Réflexion d'un aventurier des mers.
Le petit matin se levait sur Sartosa et les premières lueurs de l'aube perçaient à peine l'horizon, teignant le ciel d'un mélange délicat de rose pâle et d'orange brûlé. Le murmure des vagues caressait doucement les coques des navires amarrés. Une légère brume marine flottait, donnant au port un aspect presque irréel, comme un rêve à peine éveillé. Le cri lointain d'une mouette perçait l'air, rappelant à tous que le jour allait bientôt s'installer pleinement. Assis sur le rebord d’une vieille jetée en bois, les jambes pendant au-dessus des eaux souillées du port et le regard perdu vers l’horizon, Edmond de la Niche tentait vainement de retracer le fil de sa nuit débridée. Après son pacte informel avec Stromfel, le jeune homme avait passé la nuit à écumer les tavernes les plus malfamées de la cité pirate, là où la bière était la moins chère, mais aussi la moins bonne et où personne ne prêtait attention à un marin solitaire.
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Il passait inconsciemment un doigt sur la petite plaie encore fraîche de la veille, là où il s’était entaillé la main pour sceller son contrat avec le dieu requin. La petite blessure ne lui faisait pas mal, mais un léger picotement la parcourait en permanence. Il laissa ses yeux balayer les quais, contemplant les nombreux navires qui mouillaient dans le port, protégés des courants dangereux entourant l’île grâce aux digues naturelles que formait la crique. De puissants galions lourdement armés côtoyaient de simples goélettes, agiles mais légères. Des trois-mâts cachaient dans leurs ombres des petits bricks et quelques sloops. Il se demanda pendant un court instant si c’était sur l’un de ces navires qu’il reprendrait la mer prochainement.

Cette pensée le poussa enfin à s’ébrouer et à se redresser. Malgré la fatigue qui lui piquait les yeux et les relents d'alcool qui lui brûlait l’estomac, il devait mettre cette journée à profit pour se trouver un nouveau capitaine à servir, ou à remplacer si l’occasion se présentait. Il se redressa, la démarche encore peu sûre à cause des vapeurs qui lui montaient à la tête et s’étira longuement avant de prendre la direction de la cité. Malgré l’heure matinale, les quais commençaient déjà à grouiller d'activités. Des matelots venaient prendre leurs quarts, remplaçant ceux qui avaient veillé durant la nuit, des chariots remplis de denrées et de barils de poudre s’approchaient des navires attendant d’être chargés pour repartir à l’aventure. Des pêcheurs optimistes, pipes au bec, jetaient des filets abîmés pour attraper les petits poissons vivant entre les coques des vaisseaux amarrés là. Des pirates ayant passé une nuit sans doute aussi mouvementée que celle d’Edmond tentaient tant bien que mal de rejoindre leur bord, s’arrêtant parfois pour vomir à proximité des pêcheurs immobiles ou pour régler un dernier compte après une querelle nocturne.

Le jeune homme s’écarta vivement pour esquiver deux hommes s'agrippant par le col en s'invectivant à propos d’une dénommée Alice qu’ils semblaient tous deux apprécier. Tout à leur dispute, ils ne virent pas arriver la fin de la jetée et plongèrent à l’eau, ce qui mit momentanément fin au pugilat. Avec un petit rire, Edmond se détourna de la scène et se dirigea vers les premiers faubourgs de la ville.

En quittant le port, on s'engageait dans les ruelles tortueuses de Sartosa, où l'atmosphère changeait radicalement. Les pavés irréguliers, usés par des années de passages incessants, résonnaient sous les pas des habitants. Les murs des bâtisses, hauts et rapprochés, semblaient presque se toucher, créant un labyrinthe d'ombre et de lumière. L'air était chargé d'une humidité stagnante, mélangée aux relents de poisson, de sueur et de divers épices venant des marchés improvisés à chaque coin de rue.

Les rues, bien que étroites et sinueuses, étaient loin d'être désertes. Des marchands ambulants criaient leurs marchandises, des babioles en tous genres aux denrées alimentaires douteuses. Les étals étaient encombrés de fruits exotiques aux couleurs vives, de morceaux de viande pendus à des crochets et de tonneaux de rhum dont le contenu doré attirait les regards assoiffés des passants. Ici, un groupe de marins discutait bruyamment, des rires rauques ponctuant leurs conversations animées. Là, une diseuse de bonne aventure, drapée dans des tissus colorés, agitait ses cartes en promettant fortune et gloire à ceux qui daignaient l'écouter.

La lumière du jour peinait à percer les voiles de tissu tendus entre les maisons pour créer de l'ombre. De petites fenêtres, souvent grillagées, laissaient entrevoir des fragments de vie quotidienne : des femmes accroupies préparant des repas, des enfants jouant avec des objets de récupération, des vieillards fumant leurs pipes en observant le monde avec des yeux plissés par le temps. Les tavernes, véritables cœurs battants de la cité, commençaient à s'animer, même à cette heure matinale. Des éclats de voix et des notes de musique s'en échappaient, attirant les âmes égarées en quête de réconfort ou de distraction. L'atmosphère y était lourde, saturée de fumée de tabac et d'alcool bon marché. À l'extérieur, des hommes ivres titubaient, cherchant à retrouver leur chemin ou simplement à prolonger la nuit dans l'ivresse.

Edmond était en train de remonter une des artères principales de la cité en direction d’un établissement de sa connaissance ou les recruteurs des différents équipages avaient pour habitude de venir faire leur sélection de nouveaux matelots prêts pour le service lorsque des cris derrière lui attirèrent son attention. En se retournant, il vit un lourd chariot tiré par des bœufs qui peinaient à tracter le chargement dans la rue montante, leurs sabots glissant sur la chaussée déformée. Ce qui arrêta le regard du jeune pirate fut la cage en fer fixée sur l’attelage dans laquelle quelques hommes hagards et sales étaient entassés. Il était étonnant de voir un transport de prisonnier à cette heure matinale mais cela ne semblait pas perturber les passants qui se frayaient un passage pour doubler le chariot en évitant les coups distribués par les quelques gardes qui formaient son escorte. Edmond allait reprendre sa marche quand, en se retournant, il percuta une silhouette encapuchonnée dans un long manteau noir. L’inconnu ne s’arrêta pas mais leurs yeux se croisèrent une fraction de seconde et le jeune homme fut marqué par ce regard borgne. L’inconnu avait un œil d’un bleu si profond qu’il ressortait dans la pénombre de sa capuche et un œil d’un blanc laiteux, aveugle et barré d’une fine cicatrice. Après avoir émis un simple grognement menaçant, la silhouette sombre reprit sa marche avant de se noyer dans la foule.

Sur ces entrefaits, Edmond dû se plaquer au mur pour laisser passer le chariot de prisonnier qui était parvenu à sa hauteur. Tandis que ce dernier avançait lentement devant lui, son regard fut attiré par un des captifs en particulier. Un homme d’un certain âge, assis contre la porte de la cage. Ses cheveux, autrefois peut-être d'un noir de jais, étaient maintenant une masse enchevêtrée de mèches grises, tombant en désordre sur ses épaules. Son visage, buriné par des années de soleil et de vent salin, portait les traces indélébiles de ses nombreuses aventures et mésaventures. Des rides profondes sillonnaient sa peau tannée, témoignant d'une vie passée sur les flots. Ses yeux, d'un bleu perçant et vif, étaient en net contraste avec son apparence fripée et fatiguée. Ils reflétaient une intelligence aiguisée et une détermination inébranlable, malgré la misère de sa situation actuelle. Il scrutait la foule avec une acuité étonnante, comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un parmi les visages moqueurs et indifférents. Le marin portait des haillons, vestiges de ce qui avait probablement été un uniforme de capitaine. Une chemise blanche, maintenant jaunie et déchirée, laissait entrevoir une musculature encore robuste malgré l'âge. Son pantalon, autrefois d'un bleu marine, était élimé et maculé de tâches indéfinissables. À son cou pendait un vieux médaillon en argent, terni par les années, mais portant des gravures détaillées et mystérieuses. Malgré les chaînes qui entravaient ses mouvements, le vieil homme conservait une posture droite et fière. Ses mains, larges et calleuses, reposaient sur ses genoux, mais leurs doigts bougeaient légèrement, comme s'il jouait une mélodie silencieuse ou exécutait des manœuvres invisibles. Il semblait incarner l'âme même de la piraterie : indomptable, courageux, et éternellement résilient.

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Edmond
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Message par Edmond »

L’aurore se lève sur cette nouvelle journée, après une nuit, de nouveau, arrosée pour oublier et ne plus penser. Il s’était trouvé un refuge au bout d’un pont de bois où personne n’était venu le déranger, le laissant tout à ses pensées pour essayer de les aligner.
Dure affaire… même assis et les pieds dans cette eau salée qui avait été la meilleure compagne qu’il eut jamais eu, l’alcool faisait encore effet dans son crâne. Mais avec les lueurs de l’aurore, les effets disparaissaient, comme un voile qui se lève. Lentement.
Caressant sa blessure déjà refermée d’un air distrait, il se mit à chantonner tout aussi distraitement, comme pour aider son corps à exhaler l’alcool accumulé.

« Les tempêtes et les vagues en furie,
Les cris des marins, du vent et de la pluie,
En cet instant, tout n’est que quiétude,
Je suis seul face à toi, et mon âme s’épuise.

Ô douce mer, pourquoi tant de silence ?
Toi qui grondes souvent, en furieuses danses,
Me laisse dans le calme, sans but, sans chemin,
Sur ton dos d’argent, je suis un marin sans fin.

Dans ce grand silence, je cherche encore,
Un signe, une étoile, un nouvel aurore,
Mais l’océan s’étend, paisible et serein,
Et moi je dérive, marin sans destin. »


Quelques paroles tout juste soufflées, quelques mots juste pour lui. Mais rien, comme il s’y attendait. Mais au moins, il se sentait assez en forme pour se redresser, s’étirer et marcher sans avoir l’impression d’être en pleine tempête. Pendant qu’il marchait, Edmond refaisait un peu sa mise, tirer sa chemise pour enlever les plis, remis ses cheveux en ordre en usant de son bandeau et de son aide de queue, et avec l’aide de quelques grimaces put de nouveau sentir son visage. Visiblement, cette nuit l’avait épargnée de contusions et de cocards. Y’a du mieux.

D’un coup, deux hommes sortirent brusquement devant lui, s’empoignant l’un l’autre au sujet d’une Alice, qui devait pas être la moitié d’un laideron pour rendre non pas un mais deux hommes jaloux, avant que dans leur querelle ils ne se retrouvent à continuer leur semblant de pugilat dans l’eau, sous les rires des passants et d’Edmond, qui pour sa part rit franchement. Un peu trop franchement, car il dut se redresser et mettre une main devant sa bouche pour se retenir de vomir comme un malpropre. A la place, il lâcha un rôt gras et remplis de l’odeur de l’alcool et de ses propres gazes, ce qui aurait suffit à tuer une famille de mouette.

Après quelques pas et avoir finis de rafraichir sa mise au mieux, le matelot se dirigea vers une artère bien vivante de Sartosa, dans laquelle il savait qu’il pourrait trouver quelques recruteurs. Cette artère, il l’aimait bien. Pleine d’agitation tôt, si bien que les étals et les locaux étaient déjà dehors alors que l’aube venait de poindre. Pleine de vie et de d’odeurs, ici une diseuse de bonne aventure, là un marchand vendant des épices venus de l’autre bout du monde, et vous pouviez être sur de sentir cet étal de poisson avant de le voir au vue de la fraicheur de sa marchandise, mais il ne fallait pas le dire trop fort, sinon le gros blond qui tient l’étal vous lancer sa marchandise à la gueule avant de vous sauter dessus. Une artère pleine de vie à Sartosa donc.

« Place ! Place ! Dégagez le ch’min pour sa m’jesté encagée ! »

L’invective fit se retourner Edmond qui vit un chariot de bœuf en train d’essayer de remonter l’artère. Les bœufs étaient bien beaux, mais leur cargaison était bien plus intéressante. Une cage dans laquelle étaient enfermés des hommes. Un spectacle plutôt rare à cette heure de la journée, mais le plus remarquable était l’un des hommes dans cette cage. Cependant Edmond du rapidement s’écarter car les bœufs arrivaient, précédés de ceux qui les menaient, et qui étaient bien armés. En se retournant, il heurtait un mur qui n’était pas là avant. Enfin, ce qu’il pensait être un mur, avant de relever la tête et de tomber sur un œil si bleu qu’on l’apercevait sous l’ombre de la capuche qui recouvrait son visage. Un seul œil bleu, l’autre n’était plus qu’une bille blanche laiteuse entourés par une cicatrice qui allait de haut en bas. Il n’eut pas le temps d’en voir plus, la silhouette poussa un grognement si intense qu’Edmond s’écarta de lui-même et vis l’homme encapuchonné disparaitre dans la foule.

« Allez, dégager l’passage ou z’allez finir en d’dans d’la cage ! »

La nouvelle invective fit revenir Edmond à lui et il se colla à un mur pour laisser passer le convoi, et il put regarder l’individu qui avait attiré son regard de bien plus près. Tout dans cet individu hurlait qu’il s’agissait d’un vieux loup de mer, de son cuir tanné à ses yeux qui trahissait aussi bien le calme que la tempête. Des cheveux qui commençaient à devenir gris à ses doigts, tellement énormes qu’on dirait qu’il put assommer un orc d’une gifle, qui pourtant semblait réciter une chanson alors que ces doigts tapotés des genoux qu’Edmond devinaient encore bien solide. Et malgré les tâches du pantalon de l’homme, ses vêtements l’affichaient clairement comme le capitaine. La question était un capitaine d’où ? Si quelqu’un lui avait fournis la réponse, il aurait peut-être craché sur le passage du capitaine. Mais en l’absence de réponse, il attendit que l’attelage passe avant de reprendre sa propre route.

Mais les deux hommes lui avaient fait forte impression, les deux. Le capitaine avait été indémontable malgré sa situation, et sa dignité malgré sa situation méritait le respect.
Quant au borgne sous sa capuche… le peu qu’il en avait vu lui avait donné l’impression d’avoir été face à un prédateur. Prédateur qui s’était détourné de lui parce qu’il n’était que du menu fretin. Une part d’Edmond y voyait une chance, tandis qu’une autre part était irrité de n’avoir susciter que si peu chez un tel homme.

Ragaillardis par ces entrefaites qui avaient fouetté son mental, il avait repris ses esprits et vérifia la position de chacune de ses dagues, tira son épée d’un pousse de la garde avant de l’y remettre et plaqua un sourire qu’il voulait plein de détermination pour voir les recruteurs.
Edmond De La Niche, Forban
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[MJ] Bugman
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Re: [Edmond] Aux sombres héros de l'amer

Message par [MJ] Bugman »

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Edmond s'apprêtait à se remettre en marche, profitant du sillage qu’ouvrait le chariot au milieu de la rue pour progresser plus facilement. Il suivit quelques instants cet étrange cortège quand son regard fut de nouveau attiré par le prisonnier aux vêtements de capitaine. En y regardant plus attentivement, il se rendit compte que les mains de l’homme, contrairement à ce qu’il avait cru dans un premier temps, ne pianotaient pas dans le vide sans aucun but. En fait, ce dernier manipulait un petit morceau métallique pour essayer de se défaire des chaînes qui lui enserraient les poignets.

Aucun des quatre marins accompagnant l’attelage et faisant office de garde ne semblaient avoir remarqué l’étrange manège du prisonnier. D’ailleurs, les trois autres occupants de la cage ne semblaient pas non plus comprendre que leur compagnon d’infortune n’avait pas pour intention de se laisser conduire à destination sans tenter de se dérober à la vigilance de ses geôliers. Edmond hésitait, devait-il alerter l’escorte quant à ce qui se passait ? Ou bien devait-il s’abstenir et couvrir l’homme qui lui avait semblé si intéressant ? L'impossibilité de savoir de quels équipages faisaient partie les différents protagonistes de cette scène et les raisons pour lesquelles on avait enfermé ce vieux capitaine le laissait interdit.

Soudain, comme si le regard qu’Edmond posait sur lui le démangeait, l’homme releva la tête de son ouvrage. Au même moment, ses fers s’ouvrirent et il les retint de justesse pour les empêcher de tomber au sol et d’attirer l’attention des gardes. Ses yeux croisèrent ceux d’Edmond et il sourit. Un sourire filou et rusé de celui qui s’est déjà sorti de situations bien plus pénibles et qui a confiance en sa bonne étoile.

Oubliant momentanément sa volonté de trouver un nouvel équipage, le jeune homme commença à se rapprocher du chariot lorsqu’un bruit important le fit s’immobiliser. Plusieurs tonneaux au contenu inconnu s'étaient détachés d’un appentis où ils étaient stockés et avaient roulé bruyamment sur le milieu de la petite rue, bloquant le passage de l’attelage. Le temps pour Edmond de jeter un regard en amont de la ruelle et des coups de feu retentirent. Deux marins, le visage couvert d’un tissu noir sortirent de derrière une échoppe et abattirent les deux gardes ouvrant la marche. Edmond se jeta sur le côté pour s’abriter dans l’embrasure d’une porte, mais son incorrigible curiosité le poussa à jeter un coup d'œil pour voir la suite des événements. Une silhouette noire et encapuchonnée qu’il reconnut comme étant la personne qu’il avait percuté quelques instants plus tôt sorti alors d’une alcôve sombre à côté de laquelle le chariot s’était immobilisé. Un sabre dans chaque main, elle bondit avec aisance sur le banc ou le cochet, tétanisé, commençait à peine à prendre la mesure de ce qui se passait. Il n’eut pas le temps de sortir son pistolet à silex que d’un coup de sabre, l’étrange inconnu lui ouvrit la gorge avant de sauter, dans la continuité de son mouvement sur l’un des deux derniers gardes. Il lui envoya un coup de pied dans le poignet, faisant sauter son arme de sa main et après quelques passes d’armes, le transperça de part en part. Son agilité et sa vivacité surprirent le jeune pirate, il se dégageait de ce mystérieux inconnu un sentiment de danger permanent et de férocité à peine contenue.

Le dernier garde tenta de prendre la fuite sans demander son reste, mais un dernier coup de feu tiré dans son dos l'abattit avant qu’il ne soit arrivé à la hauteur d’Edmond. La rue s’était vidée durant les quelques secondes qu’avait duré l’affrontement et Edmond se retrouvait maintenant seul avec les assaillants, toujours dissimulé dans son recoin. Tandis que la silhouette sombre s’approchait de l’attelage pour essayer de calmer les bœufs, ses deux complices s'avancèrent près de l’ouverture de la cage à l’arrière. Un dernier coup de feu et le verrou sauta, mais, à leur grande surprise, c’est ce moment que choisit le capitaine captif pour bondir de son siège, laissant tomber ses lourds fers au sol et poussant la porte d’un puissant coup d’épaule. Surpris, les deux attaquants reculèrent d’un pas pour éviter de se faire renverser et ne purent réagir assez vite pour saisir l’homme qui, sans demander son reste, bondit en avant dans la rue.

En entendant les cris de ses deux compagnons, la silhouette sombre redressa la tête et, voyant l’homme qui dévalait la rue vers le port, lâcha les longes des deux animaux de trait et se précipita à sa poursuite, suivie dans le même temps par ses deux acolytes, abandonnant les trois autres prisonniers, surpris et toujours attaché au chariot au milieu de la rue.

Depuis sa cachette, Edmond voyait maintenant l’homme en fuite et ses trois poursuivants arriver au pas de course droit sur lui. Il n’avait que quelques secondes pour décider s’il devait agir, ou bien rester en dehors de cette échauffourée.

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Edmond
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Message par Edmond »

Le jeune matelot haussa un sourcil, surpris, en constatant que le capitaine était en train de crocheter ses menottes. Des questions comme "Il la tient d'où sa tige, cet empaffé ? A quel moment t'as appris à faire ça, capitaine ?" lui trotté dans la tête, ainsi que la plus importante : Avertir les escorteurs, ou laisser sa chance au capitaine ?

Le capitaine en question semblait avoir un instinct particulièrement aiguisé pour arriver à sentir que quelqu'un l'observait dans cette foule dense, et il arriva même à trouver Edmond, et leur regard se croisa. La seule réaction du capitaine fut de sourire alors que ses menottes venaient d'être vaincues, mais pour Edmond c'était très différent. Il resta là, stoïque, à fixer cet homme qui pourrait être lui dans plusieurs années. Il n'aurait qu'à reprendre un navire en direction de sa maison, faire entendre qui il était et ainsi retrouver une vie normale. Honnête. Dans laquelle il deviendrait quelqu'un d'important, avec à son bras...

"BAM !! BAM !!" Edmond sortis de sa réeverie au bruit des deux coups de feu qui retentirent dans la rue. Immédiatement alerte, il releva la tête pour apercevoir les panaches de fumée caractéristiques et s'écarta rapidement de la rue en défonçant une porte d'un coup de pied et se mit à l'abri dans l'embrasure de la porte tout juste défoncée. Il jeta ensuite un coup d'oeil pour voir ce qui se passait, et vit une escarmouche en tout début de journée. Il ne put retenir un soufflement de nez avec un léger sourire. "La journée commence fort." Pendant qu'il regardait l'escarmouche se faire, ses pensées revinrent à sa réverie et il se confronta encore à cette dernière. Une vie tranquille, rangée, peut être même heureuse, entourée par sa famille et des personnes chères à son coeur...

"Conneries !!" Rugis une voix dans sa tête. "Ils t'ont oubliés ! Passés à autre chose ! Tes parents ont décrétés ta mort sans même te chercher ! Ta fiancée s'est engagé auprès d'un autre ! Elle aussi, elle est passée à autre chose !" Chacune de ces phrases étaient un véritable coup de marteau dans le crâne et le coeur du pirate. "Une vie tranquille ?! On te l'a refusé sans même te demander ton avis ! Jamais tu ne seras comme ce connard dans sa cage ! Non ! Tu seras bien pire que ça." La voix se fit plus douce, mais plus incisive. "Tu seras craint. Tu seras obéis. Tu seras connu. Tu seras ce qu'ils craignent et ce qu'ils redoutent. Le pirate le plus cruel qui ait jamais régné sur les mers."

Sortant de sa rêverie avec ces pensées en tête, il vit le capitaine en train de courir pour échapper aux silhouette vêtues de noir. Et cette fois, au lieu de lui inspirer une forme de respect, le capitaine ne lui inspira plus qu'une immense colère. Edmond sortit alors de son couvert et fonça vers le capitaine. Il le pris par surprise, le saisi à la ceinture et tomba avec lui sur le sol dallé de la rue. La chute avait certainement du être douloureuse, mais le capitaine avait le cuir bien plus robuste que prévu, et il se décrocha du ceinturage d'Edmond pour rapidement reprendre sa fuite, laissant le matelot sur place, rageant de ne l'avoir gardé que quelques secondes.

Avec une grimace de colère, il sentit néanmoins les poursuivants du capitaine arriver derrière lui. Et il sentit évidemment le borgne. Il se raidit légèrement, mais sa colère l'aida à ne pas montrer de peur.
Edmond De La Niche, Forban
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Le captif s’était relevé plus vite qu’Edmond mais le jeune homme ne l’entendait pas de cette oreille. Alors qu’il était toujours à terre, il réussit à tendre le bras pour attraper la cheville de l’homme. Emporté par son élan, le malheureux trébucha de nouveau et perdit encore quelques précieuses secondes sur ses poursuivants. Il se releva et reprit sa course mais il avait maintenant les deux pirates masqués sur ses talons.

Edmond encore sonné resta le nez dans la poussière, observant la course-poursuite qui ne dura que quelques instants, les deux assaillants réussissant à plaquer à nouveau par terre le capitaine récalcitrant. Poussant un soupir las, Edmond prit appui sur ses mains pour se relever, mais un poids lourd s’appuya fermement sur son dos. Jetant un coup d'œil par-dessus son épaule, il vit la silhouette encapuchonnée du borgne dont le pied était posé entre ses omoplates.
« Qui es-tu toi ? » demanda la silhouette avec une voix douce. Edmond retint un hoquet de surprise en l’entendant, le borgne était… une femme. Elle retira son pied et le retourna sur le dos d’un coup léger dans les côtes, pointant un de ses sabres sur la gorge du jeune homme. Son long manteau de cuir noir s’était ouvert pendant la bataille et Edmond pour examiner un peu plus l’étrangère. Une jambe puissante et musclée dans un pantalon de cuir était maintenant posée au milieu de sa poitrine. Un pagne d'un rouge délavé flotté lentement dans la brise matinale qui remontait la rue. La guerrière ne portait qu’une brassière de cuir noire enserrant sa poitrine, ferme mais menue et laissant apparaître un ventre aux abdominaux bien dessinés, barré par une cicatrice à l’aine et une seconde sous son sein gauche. Elle avait le bas du visage dissimulé par un foulard noir, à l’instar de ses deux complices et sous les plis de sa capuche, on devinait son oeil unique, d’un bleu intense qui brillait de curiosité tandis que le second, d’un blanc laiteux et barré par une cicatrice semblait un gouffre sans fond.

Une étrange aura émanait de la femme, un sentiment de danger permanent et de puissance maîtrisée et assumée qui perturba Edmond. Il ne sut que répondre à la question mais de toute façon, attendait-elle réellement qu’il le fasse ? Alors que le matelot ouvrait enfin la bouche pour parler, elle lui envoya un violent coup de talon à la tête et le monde s'obscurcit tandis qu’il plongeait dans l’inconscience.


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Lorsqu’il revint à lui, il lui fallut un moment pour remettre de l’ordre dans ses idées. Il était dans un endroit sombre et plutôt humide, mais tout semblait calme. De violents maux de tête le traversèrent quand il voulut bouger mais il se fit néanmoins violence pour se redresser. Le cliquetis d’une chaîne le stoppa net dans son élan et un regard à ses chevilles lui apprit qu’il était attaché. Malgré la pénombre environnante, il procéda à un examen complet du lieu et avec son expérience de marin, il comprit rapidement qu’il se trouvait dans la cale d’un navire. Il fut pris d’un petit rire ironique à la pensée qu’il avait réussi à trouver un vaisseau sur lequel s’embarquer plus vite que prévu.

« On peut savoir ce qui t'amuse ? » La question posée sur un ton acerbe le coupa net dans son fou-rire nerveux et ses yeux se posèrent sur la silhouette d’un homme, attaché à un dizaine de mètres de lui. Il mit un moment à reconnaître le capitaine en fuite sur lequel il s’était jeté au milieu de la rue et un sentiment de culpabilité l'envahit.
- « Ou sommes-nous ? » demanda-t-il sur un ton qu’il voulait le plus léger possible.
- « C’que j’en sais moi ? J’pensais que t’étais avec eux quand tu as décidé de ruiner mes efforts pour m’enfuir » répondit l’autre d’un ton grincant.
- « On est là depuis combien de temps ? »
- « Bof, j’en sais trop rien, difficile de calculer quand on est au fond d’une cale, je dirais une heure, peut-être deux, mais pas plus. »
- « Pourquoi étiez-vous prisonnier ? »
- « Dis donc tu m’as l’air bien curieux pour un stupide bouffeur de bites d’ânes sans lequel je serais peut-être libre à l’heure qu’il est. »

Edmond allait répondre de manière sèche en lui expliquant que s’il s’était retrouvé dans une cage, c’était sans aucun doute pour une bonne raison, mais à ce moment la trappe menant au pont supérieur s’ouvrit et des pas retentirent sur l’échelle de bois. Il se tassa dans son coin et ferma les yeux, feignant d’être toujours dans les vapes.

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Message par Edmond »

Après le coup de talon dans la caboche par cette tueuse borgne au physique des plus séduisants, Edmond émergea de son sommeil forçait avec un mal de crâne carabiné. Il dut prendre quelques minutes pour bien voir l'endroit dans lequel il se trouvait et surtout qu'il ne pouvait pas tout explorer, à cause d'une chaine au pied. Il était revenu... redevenu un prisonnier à bord d'un navire ? Malgré son pacte avec Stromfel ?

"Alors... Même un dieu ne peux pas m'aider finalement ?" La réalisation lui fit perdre les pédales un instant et il s'emporta dans un rire assourdissant qu'il n'arrivait pas à calmer. Son fou rire dura une minute entière avant qu'il puisse entendre une voix à côté de lui et qu'il tourna la tête. Il vis le capitaine qu'il avait aidé à se refaire capturer. Il lui adressa un sourire joyeux et franc.

"Cap'taine ! Bah vous v'la en bonne compagnie, hein ? 'savez où on est ?"

« C’que j’en sais moi ? J’pensais que t’étais avec eux quand tu as décidé de ruiner mes efforts pour m’enfuir » répondit l’autre d’un ton grincant.

"Nan. Juste un mec qui voulait tenter sa chance en faisant une bonne action. On est là d'puis long ?"

« Bof, j’en sais trop rien, difficile de calculer quand on est au fond d’une cale, je dirais une heure, peut-être deux, mais pas plus. »

"Huhum. Tiens au fait j'voulais vous d'mander, vous vous êtes fait pincer pourquoi ? Z'étiez pas dans la marine, où un truc du genre ?"

« Dis donc tu m’as l’air bien curieux pour un stupide bouffeur de bites d’ânes sans lequel je serais peut-être libre à l’heure qu’il est. »

"Eh ouais, qu'ess vous voulez." Edmond s'assis et se mit un peu plus à son aise. "Le bouffeur de bites d'ânes qui vous a arrêtés. J'ai misé sur un tableau, donc... j'comprends qu'vous m'en vouliez ca'ptaine. Sans blague, hein ! Mais bon, z'étiez prisonnier. Un captif. P'tet plus important qu'une bête ou qu'les gars dans vot' cage, mais bon. Z'avez perdu le droit d'être libre maintenant. Quant à moi, j'parie ma main droite qu'ils m'ont chopés parce qu'ils savent pas quoi faire de moi et qu'ils se demandent pourquoi que j'les aient aidés. Et j'leur dirait la même chose qu'à vous cap'taine. Z'avez perdu l'droit d'être libre, j'ai voulu filer la main pour vous r'mettre en cage. Point barre. Et si y'a moyen d'négocier quelque chose avec c'te femme là... Hum, ouais." Termina Edmond sur un ton lubrique avant d'entendre la trappe s'ouvrir. Il balança simplement la tête en arrière, feignant d'être encore évanoui.
Edmond De La Niche, Forban
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[MJ] Bugman
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[Edmond] Aux sombres héros de l'amer

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Des hommes descendirent dans la cale, leurs lourdes bottes frappant les marches de l’échelle de bois avec des bruits sourds. Edmond, feignant toujours l’inconscience, entendit le cliquetis des chaînes alors que les nouveaux venus se saisissaient du capitaine prisonnier.

« Allez, debout, vieille carne ! » gronda l’un des hommes en tirant rudement sur les chaînes.

Le capitaine gémit mais ne résista pas, ses fers raclant le sol tandis qu’il était emmené hors de la cale. Aucun des hommes ne prêta attention à Edmond, qui resta immobile, attendant que le silence revienne. Les bruits de pas s’estompèrent, la trappe se referma, plongeant de nouveau la cale dans une pénombre paisible. Fatigué de sa nuit précédente, Edmond se laissa aller à l’épuisement et s’endormit, sombrant dans un sommeil lourd et sans rêve.

Lorsqu'il se réveilla, il lui fallut un moment pour rassembler ses pensées. La pièce était baignée dans une pénombre calme, seulement perturbée par le faible grincement du navire qui se balançait doucement sur l’eau. Soudain, Edmond se rendit compte qu’il n’était plus seul. Une silhouette sombre était assise dans un coin de la pièce, l’observant en silence. Il sursauta, se redressant autant que ses chaînes le permettaient. La femme borgne était là, son unique œil bleu brillant dans la pénombre. Elle sourit, un sourire énigmatique et quelque peu moqueur. « Bien dormi, petit rat de cale ? » demanda-t-elle d’une voix douce mais empreinte de sarcasme.

Elle se leva et s'approcha de lui avec une démarche féline, sa silhouette se découpant dans la pénombre de la cale. Sans son manteau de cuir, Edmond pouvait mieux discerner les détails de son corps. Elle portait toujours une simple brassière qui couvrait sa poitrine et laissait voir des abdominaux bien dessinés ainsi que des bras puissants. Un de ses bras était couvert de nombreux tatouages finement dessinés, deux fines cicatrices blanches marquaient la peau sous son sein gauche et en bas de son ventre.

- « Qui es-tu, petit rat de cale ? » demanda-t-elle en s'agenouillant devant lui, son visage à quelques millimètres du sien. Elle dégageait un fumé mélangeant la sueur et le sel, mais son haleine avait une odeur douce de plante. Son regard borgne le scrutait intensément, comme si elle cherchait à lire son âme. Edmond sentit son cœur battre la chamade, mais il parvint à garder son calme.

- « Je m'appelle Edmond de la Niche. Je suis un simple matelot à la recherche d'un équipage. Je me suis retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Je ne voulais pas vous nuire, la preuve, j'ai aidé à arrêter le fuyard. » Elle pencha la tête sur le côté et sourit, un sourire étrange et dérangeant dévoilant des dents blanches et bien alignées, ce qui était rare à bord d’un navire, au milieu desquelles deux dents en or brillaient faiblement dans la pénombre.

- « Aidé à arrêter le fuyard, dis-tu ? » murmura-t-elle, son souffle chaud caressant le visage d'Edmond. « Et pourquoi devrais-je te croire ? »

- « Regardez les faits » répondit Edmond d'une voix ferme. « Si j'avais été avec lui, j'aurais cherché à le protéger, pas à le ralentir. Je ne savais même pas qui vous étiez, ni ce que vous cherchiez à faire. Je cherchais simplement un moyen de gagner ma vie. » Elle resta silencieuse un instant, son œil unique plongeant dans ceux d'Edmond avec une intensité presque hypnotique. Puis, elle se redressa lentement, ses mouvements gracieux et maîtrisés.

- « Peut-être dis-tu la vérité, peut-être pas » dit-elle enfin. « Mais une chose est sûre, tu as du cran pour me parler ainsi. »

Elle sortit une clé de sa poche et déverrouilla les fers qui entravaient ses poignets et ses chevilles. « Lève-toi, petit rat de cale » ordonna-t-elle d'une voix ferme mais sans animosité. Edmond se redressa avec difficulté, ses muscles engourdis protestant contre l'effort. La femme le prit par le bras et l'entraîna vers l'échelle menant au pont supérieur. Sa démarche souple et efficace contrastait avec la maladresse du jeune homme encore affaibli. Le balancement délicat de ses hanches faisait ondoyait le pagne d’un rouge délavé qui flottait par dessus son pantalon de cuir noir.

Lorsqu'ils émergèrent à l'air libre, Edmond fut ébloui par la lumière éclatante du soleil de l'après-midi. Il cligna des yeux, tentant de s'habituer à la clarté soudaine. Autour de lui, l'équipage s'activait, des marins allant et venant, occupés à leurs tâches. La borgne s'avança vers le centre du pont et interpella les hommes d'une voix forte. « Écoutez-moi, chiens de mer ! » s'écria-t-elle. Les marins s'arrêtèrent et se tournèrent vers elle avec respect, curieux de ce qui allait suivre. « Ce jeune homme dit pouvoir être digne de faire partie des nôtres. Nous allons voir s'il a les tripes pour le prouver. Qui veut lui donner une bonne correction ? »

Un silence tendu s'installa parmi l'équipage. Finalement, un jeune matelot s'avança. Il semblait à peine plus jeune qu'Edmond, mais son allure aguerrie témoignait d'une certaine expérience de la vie en mer. Un sourire amusé étira les lèvres de la borgne

« Très bien Anton. Montre-lui de quoi tu es capable. »

D'un geste vif, la jeune femme saisit le sabre d'un autre marin et le lança à Edmond, qui l'attrapa de justesse. Avant qu'il ne puisse se préparer, elle le poussa sans ménagement vers le centre du cercle qui s'était formé autour des deux combattants. Anton, déjà en position de combat, dégaina son propre sabre et se mit en garde. Edmond, bien que surpris, reprit rapidement ses esprits. Il savait que sa vie pourrait dépendre de cet affrontement. Serrant fermement la poignée du sabre, il prit une position défensive, observant attentivement les mouvements de son adversaire.

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"- Tiens, des bruits de pas." Pensa Edmond, toujours les yeux fermés. Les pas s'approchèrent et le bruit de la trappe les suivis, rapidement enchainés par le bruit de gens qui descendent. Après une invective et un son plaintif du capitaine, surement plus pour la forme qu'autre chose, les individus firent demi-tour et remontèrent sur le pont.

Edmond rouvrit alors les yeux pour observer, de nouveau, son environnement. La cale était de nouveau plongé dans une pénombre relative, éclairée par-ci par-là par des raies de lumières qui ne laissaient cependant entrevoir que peu de choses sur l'endroit, mais qui donnait à l'endroit un aspect calme, presque mystérieux avec la poussière qui flottait dans l'air et l'odeur de la mer. Edmond se tassa alors un peu, cherchant à trouver une position un peu plus confortable et laissa petit à petit le sommeil le gagnait. Une bonne sieste après la petite nuit qu'il venait d'avoir ne serait pas du luxe, et il allait pouvoir profiter d'un endroit sec, tempéré et d'une familiarité relative. "- Finalement, pas mal comme coin." Pensa-t-il en s'endormant.

Au bout d'un certain temps, le jeune matelot à en devenir s'éveilla lentement de sa sieste sans rêve au rythme chaloupé du navire. Il aimait beaucoup cette sensation, c'était comme être bordé par des bras aimants. Il bailla et s'étira avant de remarquer une silhouette assise sur un tonneau devant lui et qui le regardait, comme un félin guettant une proie. Un léger sentiment de malaise et de danger hérissa les poils du matelot à cet instant, car il n'aimait pas vraiment être la proie. Et son malaise fut mêler d'un sentiment autre quand il vit que l'individu n'avait qu'un seul œil. C'était la femme borgne.

« Bien dormi, petit rat de cale ? » demanda-t-elle à Edmond d’une voix douce mais empreinte de sarcasme tout en s'écartant de son assise et en s'approchant d'Edmond avec une démarche féline et chaloupé qui pouvait faire frémir n'importe quel homme. Les différents raies de lumière qu'elle traversa donnèrent plus d'information à Edmond sur sa vis à vis, et nota la brassière qui retenait une intéressante capacité pulmonaire ainsi que le corps sculptural de la femme. Une partie de lui, le plus bretonnien, se sentait quelque peu humilié et scandalisé de voir une femme aussi musclée, mais une autre partie trouvait cela... attirant. Et les cicatrices qu'elle arborait racontait assurément quelque histoire qu'Edmond aimerait entendre de sa bouche après une activité des plus torrides. Ou pendant, peut-être.

« Qui es-tu, petit rat de cale ? » demanda-t-elle en s'agenouillant devant lui, son visage à quelques millimètres du sien.

Edmond eut un sourire et afficha une détermination certaine. "- J'm'appelle Edmond, m'dame. J'viens d'rev'nir à Sartosa, et j'cherche un équipage à r'joindre. Et j'dois vous avouer m'dame, z'êtes aussi forte que belle." Pas le moins du monde décontenancé par la proximité physique avec elle. Enfin... presque pas décontenancé.

Elle pencha la tête sur le côté et sourit, un sourire étrange et dérangeant dévoilant des dents blanches et bien alignées, ce qui était rare à bord d’un navire, au milieu desquelles deux dents en or brillaient faiblement dans la pénombre. - « Tu as plaqué le fuyard. » murmura-t-elle, son souffle chaud caressant le visage d'Edmond. « Pourquoi ? »

Edmond grimaça un peu du nez avant de répondre en regardant la femme dans l'œil. "- J'ai pris partis du plus fort. Et clairement, j'aurais pas fait l'poids contre vous avec vos épées."

Il y eut un silence pesant durant quelques secondes, avant qu'il ne soit brisé par la femme. « Peut-être dis-tu la vérité, peut-être pas » dit-elle enfin. « Mais une chose est sûre, tu as du cran pour me parler ainsi. » Elle sortit une clé de sa poche et déverrouilla les fers qui entravaient ses poignets et ses chevilles. « Lève-toi, petit rat de cale » ordonna-t-elle d'une voix ferme mais sans animosité.

Edmond se releva avec quelques difficultés, encore ankylosé par sa sieste. Edmond ne se cacha pas pour apprécier le spectacle de la démarche de la borgne devant lui, qui ondulait en accord avec le rythme chaloupé du navire, faisant balancer le tissu qu'elle avait autour de la taille. Il détailla également les jambes et les fesses de la femme et les garda en tête pour sa prochaine nuit.

Une fois à l'extérieur, Edmond leva les mains devant ses yeux, éblouis par le soleil. Rapidement habitués cependant, il baissa promptement les bras pour observer un équipage en action et fut frappé par une douce bourrasque de vent salé qui souleva doucement quelques-uns de ses cheveux. Il suivit la borgne jusqu'au centre du pont et celle-ci se mit à brailler. « Écoutez moi, chiens de mer ! » s'écria-t-elle. Les marins s'arrêtèrent et se tournèrent vers elle avec respect, curieux de ce qui allait suivre. « Ce jeune homme dit pouvoir être digne de faire partie des nôtres. Nous allons voir s'il a les tripes pour le prouver. Qui veut lui donner une bonne correction ? »

Un silence tendu s'installa parmi l'équipage. Finalement, un jeune matelot s'avança. Il semblait à peine plus jeune qu'Edmond, mais son allure aguerrie témoignait d'une certaine expérience de la vie en mer. Un sourire amusé étira les lèvres de la borgne

« Très bien Anton. Montre lui de quoi tu es capable. »

De son côté, Edmond réalisa bien rapidement qu'il avait une chance d'être recruté. La borgne semblait être la capitaine du navire, en fin de compte ! Ou du moins la seconde du capitaine. L'un ou l'autre, c'était peu important. L'important, c'était qu'il allait avoir la chance de se trouver un équipage, et qu'il pourrait tenter sa chance avec la borgne. Deux bonnes raisons pour un homme de tenter sa chance.

D'un geste qu'Edmond ne perçut que quand il fut finis, il vit que la borgne lui envoyé un sabre. Il réussis à le rattraper sans le faire tomber au sol et sans honte. Voyant que son adversaire se mettait déjà en position, Edmond eut juste le temps de faire quelques mouvements de rotation des bras et du torse avant de dégainer pour se mettre en garde. L'arme semblait bonne et opérationnelle. Pas rouillée et pas émoussée.

Edmond se déplaça lentement autour de son adversaire, pas à pas, non pas pour trouver un meilleur angle d'attaque, mais pour avoir quelques secondes supplémentaires pour s'habituer au rythme chaloupé du bateau. Puis il passa à l'attaque.
Edmond De La Niche, Forban
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Le pont du navire semblait s'être figé dans le temps, chacun des marins observant en silence, comme des spectateurs prêts à assister à un spectacle inattendu. Le soleil brillait haut dans le ciel, projetant une lumière crue qui faisait scintiller les lames des deux sabres. Edmond serrait la poignée de son arme, son cœur battant la chamade, mais il refusait de laisser la peur ou l'hésitation prendre le dessus. Anton s'avança d'un pas souple, l'arme en main, son visage déformé par un sourire narquois. Le jeune marin avait confiance en lui, et son expérience à bord semblait le rendre sûr de la victoire. Edmond, quant à lui, se rappelait des quelques combats qu'il avait menés durant ses années passées en mer, des affrontements rapides et brutaux où la ruse était souvent plus importante que la force brute.

Image

Anton attaqua le premier, un coup rapide et précis visant le flanc d'Edmond. Ce dernier para de justesse, reculant sous l'impact, sentant la force de son adversaire. Le choc des lames résonna sur le pont, suivi d'un murmure sourd parmi les marins. Edmond, toujours sur la défensive, gardait les yeux fixés sur les mouvements d'Anton, cherchant une ouverture. Le combat se poursuivit avec une série d'échanges rapides. Anton frappait avec une efficacité méthodique, ses gestes étant ceux d'un homme habitué à la lutte.

Edmond, quant à lui, esquivait et parait tant bien que mal, sa fatigue encore présente mais l'adrénaline commençant à prendre le dessus. Il réalisait que s'il ne faisait pas preuve de plus d'audace, il finirait par céder sous les assauts de son adversaire. Profitant d'une attaque trop agressive d'Anton, Edmond pivota brusquement, esquivant le coup de son adversaire, puis répliqua avec un mouvement rapide. Sa lame trancha dans l'air, effleurant la chemise d'Anton qui recula instinctivement alors qu’une longue estafilade rouge perçait sous sa chemise. Ce n'était pas un coup décisif, mais suffisant pour rappeler à l'équipage qu'Edmond n'était pas sans ressource. Le cercle de marins émit un grondement approbateur. La vue du sang réveilla une étrange fureur chez le jeune Bretonnien, une sensation qu’il n’avait jamais ressenti avant ce jour, il avait soudain envie que le combat se prolonge et, pendant un bref instant, il en oublia presque qu’il s’agissait d’un duel “amical” pour prouver qu’il avait assez de valeur pour rejoindre l’équipage de ce navire. Anton, vexé par cette riposte inattendue, gronda et attaqua de plus belle, cette fois-ci avec moins de précaution, laissant transparaître sa frustration. Edmond en profita. Il feinta à gauche, puis pivota à droite, déséquilibrant légèrement Anton avant de frapper à nouveau.

La lame d'Edmond s'abattit contre le sabre de son adversaire, et cette fois, il sentit la résistance céder. Anton chancela sous l'impact, perdant brièvement l'équilibre. C'était l'opportunité qu'Edmond attendait. Dans un mouvement fluide, il désarma son adversaire, envoyant le sabre d'Anton voler sur le pont. Il plaça la pointe de son sabre juste sous la gorge du jeune marin, respirant difficilement, mais avec la victoire désormais entre ses mains. Un silence lourd s'abattit sur le pont. Edmond resta ainsi, le sabre en position, regardant Anton droit dans les yeux. Était-ce l’adrénaline du combat, l’excitation de la victoire ou l’odeur du sang ? La tentation d’enfoncer sa lame dans la gorge du jeune marin était si forte qu’il craignit un instant de succomber à cette étrange pulsion. Le temps se figea quelques trop longues secondes puis, lentement, il abaissa son arme et recula, offrant à son adversaire une chance de se relever.

La borgne, qui avait observé l'affrontement sans un mot, s'avança alors, ses lèvres étirées en un sourire approbateur « pas mal, petit rat de cale » dit-elle en hochant la tête « tu as du potentiel, c'est indéniable. » Elle se tourna vers l'équipage et s'adressa à eux d'une voix forte : « Ce jeune homme a prouvé qu'il mérite sa place parmi nous. Faites-lui bon accueil. » Un murmure d'assentiment parcourut le groupe, certains des marins frappant des mains ou hurlant des encouragements. Edmond, toujours haletant, se redressa complètement, la sueur coulant sur son front, mais une nouvelle énergie envahissant son corps. Il avait survécu à cette première épreuve, mais il savait que ce n'était que le début. La borgne s'approcha de lui et posa une main ferme sur son épaule. « À partir d'aujourd'hui, tu es des nôtres. Mais n'oublie jamais, Edmond de la Niche, la mer est une amante cruelle. Tu devras te battre chaque jour pour garder ta place. » Edmond acquiesça, sachant qu'il venait de franchir une étape décisive, mais que bien des épreuves l'attendaient encore sur ce navire rempli de loups des mers.

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Message par Edmond »

Un pas après l'autre, les deux marins se tournaient autour comme deux prédateurs, chacun prêt à foncer sur l'autre. Edmond dissimulé la moiteur de sa main dominante en resserrant sa prise sur son arme. Ce combat n'était pas juste un amusement pour l'équipage, il le savait, c'était un test. S'il perdait trop rapidement, il se ferait jeter. Il devait soit résister longtemps, soit battre son adversaire. Mais ça faisait un bon moment qu'il n'avait pas tiré l'épée, surtout qu'il devait se retenir pour ne pas blesser gravement son opposant.

"- Inutile de faire couler trop de sang, Edmond. C'est pas utile, et tu pourrais le regretter plus tard. Essai déjà de rester sur tes pattes, la suite on verra." Pensa-t-il pour lui-même.

Le premier assaut vint de son adversaire, et Edmond eut tout juste le réflexe de mettre sa lame sur son flanc droit pour parer un coup de taille. Et malgré sa parade, Edmond du reculer de deux pas sous l'impact du coup. Il fut surpris, ne pensant pas que son adversaire serait si fort. Mais ce n'était là que le premier assaut, les suivants ne tardaient pas à suivre. Anton taillait de droit et de gauche, multiplié les feintes et les coups d'estoc sous les acclamations et les encouragements de ses camarades, et toujours son sourire narquois comme s'il était sur de sa victoire finale.
Edmond parait, sautait, roulait et utilisait le navire pour mettre un peu d'écart entre lui et son adversaire quand il devait reprendre son souffle. Ce genre d'exercices n'étaient plus habituelles pour lui, et bien qu'il commençait à respirer fortement, c'était bien plus à cause de la pression qu'impliquait ce combat que de la vraie fatigue.
Coup de taille sur le flanc droit. Il para, et cette fois-ci resta sur place.
A ce rythme, il allait s'effondrer de fatigue.

"- Prochain assaut, on change de rythme." Se persuada-t-il.

Son adversaire partit dans un assaut frénétique qui força Edmond à rester sur la défensive jusqu'à ce que son adversaire fasse l'erreur de tenter une estoc trop facile à voir venir. Edmond se décala, repoussa le bras armé de son adversaire avec sa main libre et lui fit don d'une estafilade sur le dos qui tira un bruit de souffrance contenu de son adversaire, pendant que les autres marins faisaient des sifflements et des acclamations de surprise.
Rageant de cette parade, Anton se retourna et se rua sur Edmond en criant de colère.

Pendant un instant figer dans le temps, l'esprit d'Edmond se noya dans un océan profond et sombre dans lequel il entendit sa propre voix. "- Toi, en colère ? En colère ?! Je vais te montrer ce qu'est la COLERE !!"

Edmond fit un pas en avant fulgurant qui désamorça l'assaut de son assaillant. Feinte d'une estoc à gauche. Deuxième pas en avant en ramenant la lame à lui. Suivis d'un violent coup de taille qui fit voler l'arme de son adversaire sur le pont du bateau. Coup de

"- Grâce !! NON !!"

La pointe de la lame d'Edmond s'arrêta juste devant la gorge d'Anton. Un silence de mort s'était mis à régner sur le navire, dans l'attente du prochain mouvement d'Edmond.

"- Il m'a défié ! Il mérite la mort ! Ils méritent tous la mort !!

- Non ! C'est un combat de démonstration ! Personne n'a à mourir pour si peu !

- C'est le destin des faibles de mourir par la main des forts !!

- Il n'a rien à voir avec tout ça ! Le combat est finis ! Il est vaincu et sans arme ! Il n'y a aucune gloire à tuer un adversaire déjà vaincu !"

Après ces quelques secondes de débat interne interminables, Edmond redressa son arme, puis essuya son arme sur la chemise du vaincu en le défiant du regard de dire quoique ce soit, puis il se recula en rengainant sa lame.

"- Alors ?! Quelqu'un d'autre veux s'y risquer ?!"

La Borgne s'avança alors, et Edmond eut tout de suite des sueurs froides et sa vision devint légèrement floue. Quelques marins rirent grassement jusqu'à ce que la Borgne parle.

«- Pas mal, petit rat de cale.» dit-elle en hochant la tête «- Tu as du potentiel, c'est indéniable.» Elle se tourna vers l'équipage et s'adressa à eux d'une voix forte : «- Ce jeune homme a prouvé qu'il mérite sa place parmi nous. Faites-lui bon accueil.»
Un murmure d'assentiment parcourut le groupe, certains des marins frappant des mains ou hurlant des encouragements. Edmond, toujours haletant, se redressa complètement, la sueur coulant sur son front, mais une nouvelle énergie envahissant son corps. Il avait survécu à cette première épreuve, mais il savait que ce n'était que le début. La borgne s'approcha de lui et posa une main ferme sur son épaule.
«À partir d'aujourd'hui, tu es des nôtres. Mais n'oublie jamais, Edmond de la Niche, la mer est une amante cruelle. Tu devras te battre chaque jour pour garder ta place.»

Edmond souris de son sourire assuré. "Je sais. J'ai déjà payé son compte à cette amante là, mais faut croire qu'j'aime me faire du mal à revenir la voir. Au fait, j'suis sur quel navire ? Quel est votre nom ? C'est vous la capitaine ?"

La jeune femme le fixa un instant, un sourcil haussé, son visage à peine éclairé par les rayons du soleil. Elle semblait peser ses mots, sa bouche étirée en une ligne fine de mépris ou d’amusement, Edmond ne savait pas trop« tu te trouves sur l’Aslevial, » répondit-elle, sa voix traînante « le capitaine ici se nomme Thorne Syrasse. Tu le rencontreras en temps voulu. Quant à moi… on m’a donné bien des noms depuis que je sillonne les mers sur ce navire. »

"Si c'est une invitation à vous appeler comme je le veux, c'est un risque pour nous deux. Même si La Borgne était un bon début, j'me vois mal vous"

À peine eut-il fini sa phrase qu'il sentit le monde vaciller. Sans avoir eu le temps de comprendre, son corps fut brutalement projeté en l'air, et il atterrit lourdement sur le pont en bois dans un fracas assourdissant. Le souffle coupé, il tenta de reprendre ses esprits, mais avant qu’il ne puisse bouger, il sentit une lame froide se presser impitoyablement contre sa gorge. La douleur fulgurante de son bras maintenu dans une position impossible dans son dos accentua sa détresse. La borgne, toujours aussi rapide et implacable, s'était jetée sur lui avec une violence et une maîtrise que même un vétéran n'aurait su contrer. Elle le maintenait fermement au sol, ses lèvres à quelques centimètres de son oreille, son souffle chaud et menaçant.
« Fais preuve d'un minimum de respect, espèce de petit fils de pute » murmura-t-elle d'une voix basse et glaciale « si tu ne veux pas que je te fasse bouffer ta langue avant de te faire pendre par les couilles au mât de misaine. » Edmond, le visage plaqué contre le bois rugueux du pont, sentit son cœur battre la chamade. La douleur aiguë dans son bras et la pression implacable de la lame sur sa peau l’immobilisaient complètement. Il pouvait à peine respirer, l'odeur de sueur salée émanant du corps de la borgne, tout près du sien, emplissait ses narines, mais dans l'état où il se trouvait, cela ne lui inspirait que l’instinct de survie. La moindre résistance, le plus petit mouvement, et elle pouvait le réduire en pièces avant même qu'il ne puisse supplier pour sa vie. Le silence autour d’eux était devenu pesant, les membres de l’équipage observant la scène avec un mélange d’amusement et de crainte. Edmond, pour sa part, savait qu’il venait de franchir une limite invisible qu'il n'aurait jamais dû franchir.

Finalement, après ces quelques instants de flottement pendant lesquels Edmond se demandait s’il allait finalement rencontrer son destin, la Borgne se redressa d’un geste vif et fluide et sa lame avait retrouvé le chemin de son fourreau dans le même mouvement. Elle partit de son côté, en montant quelques escaliers, tandis qu’Edmond se redressé en essayant de cacher ses jambes tremblotantes pour allez se chercher un coin sous les ponts pour trembler en paix et se trouver une couche.

L'endroit était exigu et mal éclairé, rempli de hamacs accrochés aux poutres du plafond, de caisses empilées, et d'affaires personnelles éparpillées dans un apparent désordre. L'air était lourd de l'odeur du sel, de la sueur, et d'un parfum métallique de rouille omniprésente. Edmond s'installa à une table bancale près d'une lanterne faiblement allumée qui devait servir de coin pour manger un morceau entre deux quarts. Après quelques minutes de silence, un jeune mousse s'approcha de lui. Il semblait à peine sortir de l'enfance, le visage encore poupin sous une tignasse blonde en désordre. Ses yeux verts brillaient d'une curiosité enfantine, et malgré son apparence frêle, ses avant-bras étaient déjà marqués de cicatrices fines et blanches, signes de son dur apprentissage en mer.

« Salut. » Lança le jeune mousse en s’asseyant en face d’Edmond, une écuelle de ragoût à la main. « T’es nouveau, pas vrai ? Moi, c’est Lyle. Lyle Sanson. » Edmond lui fit un signe de tête, se présenta rapidement, et ils discutèrent un moment de banalités, de la mer, des tempêtes, des histoires de navires fantômes. Puis, la conversation se tourna naturellement vers les figures principales de l'Aslevial. Lyle s’assura que personne n’écoutait avant de s’approcher un peu plus, baissant la voix comme s’il révélait un secret :
« Tu sais, si tu veux survivre ici, va falloir connaître les têtes importantes. Déjà, y’a le capitaine Thorne Syrasse, mais tu l’as pas encore vu, hein ? Lui, c’est… c’est un monstre. Il parle peu, mais quand il parle, tout l’équipage tremble. On raconte qu’il a un pacte avec une créature de la mer. Peut-être que c’est pour ça que ce navire a jamais sombré malgré toutes les tempêtes qu’on a traversées. »

Edmond hocha la tête, absorbant l’information. « - Si j’ai l’occasion de parler avec le capitaine en privé, faudra causer de ça. » Pensa-t-il.

Lyle poursuivit rapidement. « Le second, c’est Ralf Draven, mais tout le monde l’appelle "La Cuirasse". Un vrai mur, ce type, rien ne l'ébranle. Grand, robuste, avec une barbe noire hirsute et des yeux qui t’glace le sang, j’te jure. C'est lui qui tient les rênes quand le capitaine est absent. Il fait régner l'ordre sur l'Aslevial avec une poigne de fer. Il parle peu, mais quand il le fait, tout le monde écoute. »

« Le deuxième bras droit du capitaine, celui-là. » Se dit Edmond pour lui-même.

« Ensuite il y a Garreth Baelfire, le maître artilleur. On l'appelle "Feu-Follet", et crois-moi, c’est pas pour rien. C’est lui qui s'occupe des canons et des explosifs. Un type plutôt petit et sec, avec un visage bien cramé. Il est toujours un peu fou, avec une lueur dans les yeux qui te fait te demander s’il ne va pas faire tout sauter. Mais niveau artillerie, personne ne peut le battre. »

« Ok, le type à pas approcher avec une lanterne pleine. Noté.”

« Puis Willas Halloway, dit "Le Corbeau". C’est notre cartographe. Un gars sombre, toujours à griffonner des cartes ou à murmurer des choses bizarres à propos des étoiles. Il est souvent dans son coin, avec ses rouleaux de parchemin. Je le trouve antipathique à souhait mais sans lui, l’Aslevial serait perdue en mer depuis longtemps. »

« Bizarre… Normalement c’est le capitaine qui s’occupe de ça… Le cap’taine s’rait une tanche avec les étoiles ? »

« Enfin on a notre cher quartier-maitre Jory Varil qu'on surnomme "la tempête". Il est toujours en train de gueuler sur l’équipage, mais c’est aussi lui qui veille à ce que tout fonctionne bien sur le navire. Rations, équipements, il gère tout avec une précision étonnante malgré son air bourru. Et s’il y a le moindre problème, mieux vaut ne pas être dans les parages quand il éclate. »

« Le casse-couille de service qu’il vaux mieux avoir de son côté. Lui, et le cuistot. »

Lyle se pencha un peu plus vers Edmond, comme s'il craignait que même les murs puissent l'entendre parler de cette personne en particulier.
« Et puis... il y a la Sorcière de l'Aslevial. Ici, tout le monde l'appelle comme ça, mais personne ne sait vraiment qui elle est. Ce que je peux te dire, c’est que c’est la protégée du capitaine. Pourquoi ? Ça, personne n’ose poser la question. Elle n’est jamais loin de lui, mais en dehors des batailles ou des abordages, elle disparaît dans ses quartiers, comme un fantôme. » Lyle frissonna malgré lui, son regard se perdant dans ses pensées avant de reprendre d'une voix plus basse, presque tremblante. « Elle est... comment dire... dangereuse, terriblement dangereuse. Une beauté glaciale, avec cet œil bleu qui te perce l’âme, et cet autre œil, absent. Mais son visage, ses traits... c’est comme si elle n’était pas tout à fait humaine. Une sorte de charme dérangeant, quelque chose qui te pousse à la regarder tout en te mettant mal à l’aise. Les dieux seuls savent ce qu’elle est vraiment. Certains disent qu'elle pratique des choses... des trucs que personne ici n'oserait approcher. » Il fit une pause, déglutit difficilement, puis ajouta d'une voix rauque : « Écoute-moi bien. Si tu veux survivre ici, reste loin d'elle. Aussi belle qu'elle soit, aussi fascinante, elle te fera perdre pied, te fera plonger dans des ténèbres que tu ne pourras plus quitter. Tout le monde ici sait qu'elle n'est pas normale, et crois-moi, tu n'as pas envie d'attirer son attention. »

Edmond ricane à la dernière phase de son jeune comparse. « - Ça, c’trop tard mon gars. Elle m’a déjà dans l’colimateur, elle a faillis m’égorger trois fois aujourd’hui, et j’ai réussis son test d’entrée haut la main en battant un mec qu’elle avait elle-même désignée. » Il pouffa un coup sec avant de reprendre. « - Ouais, j’lui ai tapé dans l’œil. » Et il ris à sa propre blague, avant de reprendre pour Lyle. « - Tu causes bien pour un gamin d'la mer. J'entends de grands mots pour un gamin d'ton âge. T's'rais pas l'fils d'un sang bleu, par hasard, Lyle ? »

Cette question eut le mérite de dérider le jeune garçon qui s’esclaffa avec Edmond en disant que c’est pas un sang bleu qui viendrait dans un trou à rat comme ça. Ce qui fit encore plus rire Edmond. Si le petit savait.

Après cette discussion enrichissante, Edmond laissa Lyle à ses activités pendant que lui allait payer ses respects au quartier-maitre. En tant que nouvel recrue, il fallait bien se présenter au quartier-maitre pour qu’il nous fournisse au moins le hamac pour la couche, mais Edmond voulait s’attirer ses bonnes faveurs. Être dans les bonnes grâces d’un officier, c’est toujours un bon plan. Aussi il fut totalement honnête sur les possessions qu’il avait sur lui, montra toutes ses lames et objets qu’il avait sur lui, et s’assura que personne d’autre que le quartier maitre ne l’entende partager sur sa fortune personnelle.
Le quartier maitre fut content de voir une telle honnêteté, mais Edmond ne resta pas plus longtemps que nécessaire. Il fallait se montrer volontaire en tant que nouveau. Alors après le quartier-maitre, c’est le second, La Cuirasse, qu’Edmond alla voir pour qu’il le mette au travail. Et ça n’a pas tarder. A peine Edmond avait dit au second qu’il était prêt qu’il lui hurla « AU TRAVAIL !!!! VÉRIFIE LES VOILES !!!!! PLUS VITE !!!!! » Ce n’était même pas semblable à un cri, plutôt à un rugissement qui avait fait vriller les oreilles d’Edmond qui était trop proche à ce moment-là.
Mais il se mit rapidement à l’œuvre, direction les hauteurs et les voiles.
Edmond De La Niche, Forban
Profil : For 8 | End 9 | Hab 9 | Cha 9 | Int 8 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_edmond_de_la_niche


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