[Surcouf] Wreccum

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Les Zones Maritimes représentent l'ensemble des mers et océans du globe. Les mers peuvent être calmes et propices à milles découvertes, ou être traîtresses...

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

La proposition vertement rejetée par les deux co-capitaines, le bosco ne perdit pas une seconde. Sitôt l’ordre confirmé par Surcouf, le gros barbu fit un salut militaire, aboya (Parce que cet homme semblait incapable de parler à voix basse) « Oui mon capitaine ! » avant de quitter prestement l’escalier pour aller confirmer à l’équipage que personne ici ne détendrait ses jambes à Aarnau.

En revanche, le refus de Surcouf de se joindre à l’opinion de Darri sembla agacer le Norse. Celui-ci se retourna en tenant toujours le volant d’une main, et il se mit à rager tout seul :

« On est censés avoir engagé des gens qui s’y connaissent ! Si on craint le moindre récif, on fera jamais un profit de notre vie !
– Mais Dan a raison sur un point que tu sous-estimes, se permit d’intervenir Hylke qui jusqu’ici demeurait silencieuse. Ce n’est pas vraiment la cargaison qui est importante — du vin de contrebande, ça se trouve partout, il doit y avoir en ce moment même une vingtaine de bateaux comme nous qui foncent vers l’Empire pour les mêmes affaires.
Ce voyage n’a rien d’exceptionnel. C’est un test que nous fait faire le Mulot. Il veut prouver à ses employeurs que nous ne sommes pas des têtes brûlées et qu’on peut nous confier des cargaisons plus sensibles.

– Et tu crois que j’ai pas deviné ça ?! Si c’est un test, notre rapidité à l’œuvre est testée aussi Hylke !
– On rattrapera le retard au retour si vraiment nous n’avons plus de marge, tempéra Lalla.
– Avec le vent dans l’autre sens ?! C’est plus facile d’aller à l’est qu’à l’ouest, et y a pas besoin d’engager un magicien-maritime pour savoir ça !
– Je ferai mon possible pour profiter au maximum de notre avancée en mer, rajouta Pourbus avec un air rassurant et bien affirmé. La Dame-Blanche est un bateau fin et agile, ce n’est pas une grosse cogue encombrante — avec l’immensité de l’océan devant nous, on va rattraper une avance sur le peloton des marchands.
– Vous ignorez tous les trois le problème — mais en même temps logique, votre responsabilité est pas engagée sur la mission, contrairement à moi et Dan ! »

Il donna un gros coup du plat de sa main sur la barre.

« Rah c’est pas vrai ! »

Et il commença à lentement virer à bâbord pour franchement changer de cap et commencer à véritablement éloigner la Dame Blanche d’Aarnau, et surtout du littoral qui pointait à l’horizon.

« Je vais pas me chier dessus — Quatre contre cinq, je me soumets à la volonté démocratique. Comme quoi je suis vraiment devenu un Marienbourgeois !
Mais entendez-moi bien : là les premiers jours de petite routine c’est terminé ! On file comme la tempête de Manaan et on s’arrête pas tant qu’on a pas rejoint Neues Emskrank ! L’équipage a eu le temps de se faire au bateau, alors maintenant ça va bosser ! »


Là-dessus, au moins, les lieutenants du bateau pouvaient se mettre d’accord, ce qu’ils conclurent d’ailleurs avec des hochements de tête bien solennels. Et pour ne pas abuser de la patience d’un Darri déjà bien échaudé, tous quittèrent le château de poupe en allant chercher quelque chose à faire : Pourbus se colla à la proue avec une longue-vue et un sextant, Lalla patrouilla le pont en observant bien les gestes de l’équipage, tandis que Hylke, elle, eut du mal à faire semblant d’être occupée — la jeune fille n’avait pas vraiment été engagée pour ses talents en navigation, mais elle alla quand même dans la cale pour contrôler la cargaison et l’inventaire du navire, histoire de.




Le 19 Sommerzeit se passa donc dans une rigueur bien navale. La terre ferme disparaissait petit à petit du champ de vision, pour ne laisser plus que l’immensité de la mer des Griffes. Le vent soufflant toujours plein ouest gênant un peu la remontée tout droit vers le nord, mais Darri et Dan étaient loin d’être des amateurs, ou alors la colère du retard les motivaient particulièrement : Même avec les difficultés inhérentes avec le contrôle du navire, et la vitesse grandissante des vagues qui claquaient la coque, les deux capitaines se relayant retrouvèrent vite leurs réflexes et travaillèrent chacun au mieux de leurs capacités — si ça continuait ainsi, ils pourraient peut-être même bel et bien retrouver leur durée initiale de voyage…



En revanche, le lendemain, Angestag 20, Surcouf découvrit une très mauvaise surprise en quittant la cabine de capitaine — cette foutue mer des Griffes, même en plein été, se révélait être une catin capricieuse, et bien la fiancée de Manaan. Café à la main, le Bretonnien put découvrir un paysage entièrement brumeux, d’énormes vagues qui montaient presque aussi haut que le pont, et un vent qui soufflait tellement fort qu’on l’entendait gronder et que tout ce qui n’était pas attaché sur le pont n’arrêtait pas de voler. Bâches, capes, manteaux, et voiles virevoltaient en claquant sur tout ce qui passait, et alors que Dan sirotait tranquillement sa boisson, il put voir un de ses matelots courir après son chapeau qui avait quitté son scalp à cause du souffle.

Ça promettait une journée de merde.


Prenant difficilement position au château de poupe, il échangea rapidement sur la situation avec Darri. Puis le Norse, complètement exténué, descendit pour rejoindre le pieu. C’était donc maintenant à Surcouf de gérer ce bordel.

Jusque-là, Darri avait laissé la voile hissée. Mais Surcouf put voir comment le temps empirait et qu’il allait être impossible de continuer à naviguer ainsi sans risquer de lourdement endommager le mât. C’était chiant, mais il n’y avait aucun autre choix possible : il ordonna à ce qu’on affale la voile en criant en contrebas. Lalla, la bonne matelot Arabéenne, porta volontaire un camarade avec lequel elle se jeta dans les cordages pour faire tomber la voilure et la plier en toute sécurité. Sa rapidité d’œuvre serait bien salvatrice.


Et ainsi, Surcouf se retrouva à piloter pendant quelques heures un bateau sans aucune voiles. Heureusement le vent soufflait dans le sens qu’il souhaitait, et les courants allaient aider. Même si la vitesse était plus lente, puisque c’était toute la coque qui bougeait, cet imprévu n’allait pas les mettre absolument à l’arrêt.

Pendant tout le début de la journée, on entendait à peine les chants des marins, tellement le vent soufflait, que les vagues frappaient la Dame, que tout le monde bossait dans tous les sens… Mais les prières des marins, qui imploraient tous Manaan tout en travaillant, furent bien entendues : enfin, à la mi-journée, le vent passa de la tempête insupportable à de grosses rafales gérables. On ordonna à ce que la voile soit hissée, et on put reprendre le trajet.

La journée du 20, fort mal commencée, se termina donc très bien. L’équipage avait bravé une grosse tempête, et même insolemment débuté le rattrapage de son retard.
Sans trop s’en rendre compte, vu qu’ils étaient en pleine mer, Pourbus calcula (Probablement correctement) qu’ils étaient en train de dépasser le Cap des Naufrageurs, et qu’ils se trouvaient donc à présent en pleine mer Impériale.

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Le lendemain, c’était un jour de Festag. Le jour sacré des Dieux. Mais ils n’allaient pas pouvoir arrêter le travail — la Mer des Griffes se révéla à nouveau absolument cyclothymique, car si au réveil Surcouf pouvait sentir autant de vent qu’hier (Mais pas au point de devoir affaler la voile non plus), la température était passée de très fraîche et vivifiante, à une chaleur bizarrement étouffante. L’atmosphère était devenue lourde de nulle part, après probablement cent miles parcourus dans l’océan. Ils étaient au milieu du vide, si ce n’était pour les albatros, les bancs de poissons, et parfois, des navires plus-ou-moins gros qu’on découvrait à l’horizon.


Surcouf bossa bien, sur son premier tour de poste. Mais le Bretonnien sur-estima un peu ses capacités et sous-estima sa fatigue. La chaleur, le soleil qui tapait en plein sur sa caboche… Il maintint bien le cap malgré le vent, mais sitôt qu’il lâcha la barre pour la laisser à Darri, il commença à voir flou, puis des mouches partout.

Darri siffla et engueula un matelot pour qu’il vienne aider son capitaine. Pauvre Surcouf reconnaissait tous les symptômes de l’insolation. Le Norse, un peu agacé, le rassura quand même avec sa grosse voix :

« Va te reposer, frère — je prends ton tour en plus ! »

Et ainsi, on escorta Surcouf pour le mettre à l’ombre sous un pan de toiture du bateau. Gourde d’eau fraîche dans la main, il put commencer à se reposer et à se remettre tant bien que mal de sa situation.

Il avait pour une fois l’excuse de faire la princesse. Il regardait son équipage à l’œuvre alors qu’il s’abreuvait bien pour étancher sa soif. Quelques fois, quelqu’un venait pour s’assurer de son bon état, et lui donner une tape amicale dans le dos. Et on ne lui demanda pas son avis sur grand-chose.
Comme quoi, il allait pouvoir au final passer un Festag à se reposer, comme les Dieux le souhaitaient.


Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Dans l’après-midi, alors qu’il était à nouveau capable de bouger, même s’il avait toujours une sacrée migraine qui lui lançait dans les tempes, Hylke alla le voir :

« Y a un bateau de guerre à l’horizon. Une grosse bête. On ne parvient pas à voir son pavillon…
Darri dit qu’il s’en fiche totalement, mais il approche de notre direction. Marienburg n’est en guerre contre aucune nation, mais il y a des rumeurs dans l’équipage, beaucoup d’inquiétudes…
Tu souhaites qu’on fasse un détour pour bien s’assurer qu’il ne nous rattrape pas, ou c’est inutile ? »
Deux jets de navigation pour Surcouf et Darri :
1 et 18 → Il y a un gros échec de Surcouf, mais largement compensé par le critique. Avancée positive.
1 et 15 → Pareil pour Darri, le critique permet de continuer la navigation avec une avance malgré la difficulté du vent.


Jet de météo : Brumeux, pluie légère, grosse tempête. Miam miam.
Sens du vent : Ouest, au moins vous allez dans la bonne direction…

Jet de manœuvre de Lalla (Malus : -2) : 2, réussite, la voile est correctement affalée.


Jet de navigation de Surcouf (Malus : -2) : 7, réussite. Le vent ne change pas.
Jet de navigation de Darri (Malus : -2) : 2, réussite. Le vent se calme enfin ! On peut remettre les voiles et reprendre la navigation à voiles !
Jet de navigation de Surcouf : 11, réussite
jet de navigation de Darri : 10, réussite

Une bonne journée de rattrapée.

Jet d’endurance général de l’équipage : 6, ça vaaaa
Jet d’endurance de Surcouf : 13, ça va aussi. Le froid vous êtes habitués, et c’est rien que le grog rattrapera pas.



Nouvelle journée.

Jet de météo : Gros vents prévalents ouest, chaleur étouffante.

Navigation de Surcouf : 13, réussite

Jet d’endurance de Surcouf : 20, échec critique. Aïe aïe aïe ! Tu souffres de deux états de fatigue alors que tu nous fais une petite insolation ! Tu prends deux conditions de « Fatigué » (-2 à tous les jets d’effort physique ou intellectuel) Darri va prendre tarif le temps que tu te reposes.

Darri : 1, réussite critique
Puis : 17, moins bien d’un coup
Il me fait deux jets d’endurance pour le prix d’un : 6 et 4, parfait

Jet d’endurance général de l’équipage : 2, ils encaissent.

Jet d’événement aléatoire.
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par Dan Surcouf »

Alors que Darri se crêpait le chignon avec le reste de ses officiers, il écouta Hylke émettre le fait que tout ceci était un test du Mulot. Surcouf n'était pas certain que Kuilboer en ait quelque chose à faire qu'ils passent où non par des récifs. Seul le résultat et le profit l'intéressaient réellement... ça et le fait de conserver la réputation de son maître. Quoiqu'il en soit, ça n'était pas pour les beaux yeux du mulot qu'il avait prit cette décision. Il ne savait pas comment cet équipage fonctionnait en situation de stress et c'était son premier commandement avec un équipage aussi large. Il voulait d'abord qu'ils se fassent tous la main avant d'affronter quelque chose d'aussi pointu que des récifs.

Il arqua un sourcil en voyant Darri parler de démocratie. Ce n'en était pas une. Il était le capitaine et il avait tranché.

-Je prend note de votre objection, lieutenant. En ce qui concerne notre itinéraire, je vous rappelle qu'un arrêt sera nécessaire à Hagendorf, pour récupérer la cargaison.
Après tout, il fallait bien le récupérer, ce cognac, pour pouvoir le vendre. Si Kuilboer avait juste l'intention de le faire transiter par la terre, puis par le fleuve, il n'aurait pas fait appel à ses services.

Ainsi se termina la journée. Le temps fut clément, la progression bonne, suffisamment pour donner un semblant de crédibilité au plan de contournement.

Le lendemain fut une bien autre histoire. La météo fut particulièrement dégueulasse. Café à la main, le capitaine ne pu que se féliciter d'avoir contourné les récifs. Avec cette météo, la navigation aurait été infernale et la Dame aurait-elle sans doute finie éventrée sur le bien nommé cap des naufrageurs. Par ailleurs, la météo sembla se calmer en fin de journée, permettant de rattraper en partie le retard perdu par le retrait temporaire des voiles.

Le surlendemain fut des plus surprenant. La chaleur et l'atmosphère étouffante rappela vaguement à Surcouf ce qu'il avait pu lire sur le nouveau monde et les terres lointaines de Cathay. Cela lui valu de passer le reste de la journée affalé dans un coin du navire. Fort heureusement, Darri tint la barre.

Après avoir quelque peu récupéré, Surcouf fut rejoint par Hylke, qui lui annonça la nouvelle. Un navire venait sur eux.

-Je vais aller voir ça.
Il se leva.

La mer des griffes n'était pas si grande que ça. Cela pouvait être un simple navire croisant vaguement leur sillage, tout comme il pouvait s'agir de pirate voulant les aborder. Surcouf avait une théorie sur les pirates: plus le navire était petit, plus il fallait se méfier. Les pirates n'avaient pas besoin de navire à fort tonnages, ou même de beaucoup de canon. Un sloop comme le Rouge-gorge était l'outil idéal: on pouvait le charger d'hommes et lui mettre quelques armes pour faire bonne mesure, il suffisait ensuite de se laisser porter par le vent et de hisser le pavillon noir au dernier moment.

Un gros navire, cela pouvait plus facilement être un marchand ou bien un navire de guerre. Bien entendu, il y avait aussi les esclavagistes tels que les elfes noirs qui aimaient bien roder dans ces eaux avec de gros navires pour loger leurs prisonniers.

Dans les deux cas, il n'y avait pas spécialement besoin de faire un grand détour pour leur échapper. Tout était dans le fait de ne pas les laisser s'approcher trop prêt et de conserver une voilure optimale pour maintenir sa vitesse.
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Prenant place tout près de la figure de proue (Évidemment une jolie sirène en ébène), Dan Surcouf très migraineux se retrouvait aux côtés de Pourbus, qui scrutait le vaisseau avec sa longue-vue. À l’œil nu, pour l’instant, le bateau n’était qu’un gros point à l’horizon, une tache mouvante avec l’écume des immenses vagues qui n’arrêtaient pas de solidement remuer le bateau. Hylke s’agrippa fermement au bord : elle n’avait pas le pied marin de base, mais maintenant qu’elle se tenait là, le mauvais temps lui filait une immense nausée. La pauvre borgne était blanche du lait…

Le mage se tourna et confia son outil à Dan. Le capitaine put donc mettre un œil dedans, étendre l’optique, et essayer de déceler quelque chose.

Premier fait rassurant : ce n’était pas un bateau Elfe. Le navire n’avait pas la construction fine et élancée de ce peuple, aussi, il ne pouvait pas s’agir des rudes esclavagistes opportunistes qui polluaient parfois la Mer des Griffes. De même, ce n’était pas un drakkar, donc on pouvait de suite exclure les Norses. Les deux plus gros dangers maritimes de cette mer étaient donc écartés.

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Il n’empêche que le bateau était une magnifique œuvre… Un trois-mâts sur deux ponts, aux dimensions longues, mais bizarrement fin : c’était assez différent des galions Bretonniens, mais ce bateau avait l’air capable de rivaliser avec eux en vitesse comme en puissance de feu — le nombre de sabords n’était pas impressionnant, mais il n’avait pas envie d’être le capitaine qui devait affronter ces deux étages de bouches-à-feu en cas de combat.

C’était bizarre comme bateau. Pas « bizarre » dans le sens exotique — mais c’était un modèle de bateau un peu novateur, entre les gros bâtiments de sa contrée et les frégates plus légères qui servaient d’escorteurs. Avec un peu de chance ça avait tous les avantages de l’un et de l’autre.
Et rapide, avec ça. Le navire semblait voler au-dessus des vagues, coupant net à travers alors qu’il naviguait pas dans le bon sens du vent ; nul doute que le pilote était en train de faire ses zigzags pour remonter le courant et la tempête afin de faire cap vers l’occident. Il semblait pourtant ne pas être contraint par les éléments, ou alors l’illusion rendait très bien.

À qui appartenait ce putain de navire… Surcouf observa le pavillon, que Hylke avait déclaré ne pas être reconnaissable. Cinq-dix minutes plus tard, et le mouvement du navire dans un autre sens faisait qu’il pouvait un peu mieux percevoir les dizaines d’étoffes qui claquaient au vent. Il les décrit à voix haute pour se faire aider de ses collègues : Un fond blanc (Argent en héraldique, et malheureusement venant du pays des chevaliers Surcouf connaissait ce vocabulaire pédant dur à traduire en jutone…), un grand casque avec des lambrequins bleu-et-or sur un bouclier rouge (De gueules, autant abandonner la traduction), représentant un bateau à trois rames.

« Répète ? T’es sûr ? »

Surcouf obtempéra. Et alors, la jeune fille nauséeuse, entre deux hoquets de quasi-gerbe, se mit à soupirer longuement.

« Putaiiiiin…
C’est le pavillon de Theodoric Gausser.
Genre pas le pavillon du Nordland, ou de Salzenmund, ou de la marine Impériale. C’est le pavillon de Gausser, en personne. »


Surcouf regarda le bateau. C’était donc le navire personnel du baron-rebelle du Nordland ? Un des princes de l’Empire, qui avait volé sa province à grands coups d’épées ? Il ne connaissait pas le bonhomme, mais il avait bon goût en navires. Sa caraque donnait très envie à piloter.

« Gausser s’est auto-proclamé Duc de Marienburg. Il déteste notre république et cherche toujours une excuse pour envahir notre pays. Régulièrement, il fait arrêter des citoyens de la république pour faits de piraterie, et les emprisonnent à Salzenmund.
Il faut à tout prix qu’on s’éloigne, il est hors de question de risquer de tomber sur lui ! »


Hylke semblait paniquée — à moins que ce ne soit les remous du bateau qui crispent autant son visage. Pourbus, lui, dégluti un peu, mais garda un calme alcyonien, mains dans le dos, comme prêt à recevoir des ordres de son capitaine.

Pourtant… Est-ce que la panique de Hylke était vraiment méritée ?

Elle lisait tout le temps des journaux et parlait tout le temps du monde entier. Surcouf ne comptait plus le nombre de fois où elle se répandait en analyses géopolitiques ou en anecdotes historiques. Elle était fortement cultivée, et les nuits où il avait un peu trop bu, il aimait bien s’endormir en l’écoutant raconter des choses — nul doute que Hylke était persuadée que Surcouf ne l’écoutait pas, parfois elle avait l’air vexé. Mais c’était faux. Même quand il piquait du nez, il entendait bien tout ce qu’elle avait à dire, et quelque part dans son cerveau, ça s’était accroché.

Gausser, de ce qu’il avait pu comprendre, était un homme talentueux et intelligent. Et aussi un chien-fou violent, qui avait trahi son seigneur et mené une guérilla qui avait débouché sur une révolution. Trente piges qu’il se battait, et il semblait toujours avoir le goût de la bagarre. Nul doute qu’effectivement, un jour, il tenterait d’envahir Marienburg : les hommes comme lui, gonflés d’ambition, pouvaient bien faire des conneries sanglantes de cet acabit.
Pourtant, Surcouf avait déjà connu beaucoup trop de gens de ce type. La Bretonnie semblait être composée pour grande part de gentilshommes de cette trempe. Ça aboyait énormément, mais au final, ça mordait assez peu.
Probablement que le maître du Nordland cherchait tout le temps une excuse pour provoquer Marienburg. Mais que représentait un petit navire marchand avec une cargaison toute légale pour un homme comme lui ? Les mouvements de sa frégate-hybride ressemblaient à des roulements de mécanique, un moyen pour lui de faire peur et de forcer les gens à rebrousser chemin, ou bien obtenir une réaction. Dans quel but ?

C’était un pari qu’allait devoir relever Surcouf. Ignorer les aboiements du chien, ou bien changer de trottoir ?
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par Dan Surcouf »

Par la barbe de Manaan! Gausser? Le genre d'homme qui cherchait tout les prétextes pour se quereller avec Marienburg. Quelque part dans le cerveau de Surcouf, sa rencontre avec le maître espion bretonnien lui revint en mémoire. Il devait avoir ses espions à Marienburg. Savait-il que la Dame était affiliée aux Van de Kuypers, l'une des plus puissantes et illustres familles? Cherchait-il à provoquer son employeurs? Ou bien était-ce simplement le hasard?

Plus important encore: comment réagirait Gausser si la Dame l'esquivait? Surcouf devait se rendre à Salzenmund, il devait refourguer sa cargaison là bas. Si il se mettait ce chien fou de Gausser aux fesses, il y avait là un important risque. Quoiqu'il arrive, il faisait face à une situation où il pouvait y perdre.

Après de longues secondes à peser le pour et le contre, Surcouf se tourna vers Darri, un sourire au coin des lèvres. Le souvenir d'un défi similaire, posé jadis par une nef elfique, lui revint en tête.

-Monsieur Edmundsson! Nous partons en régate. Ajustez le cap pour éviter l'interception, puis suivez les vents favorables pour maintenir la distance.
Une bonne course de vitesse et d'agilité serait un bon test pour la Dame Blanche et son équipage. Il s'approcha de la rambarde qui donnait sur le pont inférieur, sur lequel s'affairait l'équipage.
-Monsieur de Tysland! Beugla-t-il à l'attention de son bosco. Tout l'équipage sur le pont! Montrons donc au sieur Gausser comment naviguent les marins de Marienburg! Un grog pour chaque homme et que Manaan soit avec nous!
Il se tourna enfin vers le mage.
-Monsieur Pourbus, assurez vous que le Roi des mers soit bien des nôtres aujourd'hui.
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Distribuant ses ordres à droite à gauche, Surcouf eut comme réactions des grands « Oui mon capitaine ! » aboyés, avant qu’on ne se mette à courir dans tous les sens, et à s’agiter pour se mettre au travail. Le bosco fonça vers la cloche de la Dame Blanche, pour la sonner à toute vitesse afin de motiver les matelots qui couraient de bâbord à tribord. Pendant ce temps, Pourbus, le mage, se jeta bout près de la figure de proue, leva les mains en l’air, et se mit à chanter à voix haute dans une étrange langue que Surcouf ne reconnaissait pas du tout — il y avait toujours une forte inquiétude à voir un magicien opérer, personne n’était à l’aise face à ça, mais il semblait être capable d’une véritable force et non de simple charlatanisme, car déjà, les nuages du ciel semblèrent se trouer sous l’action du vent.

Et ainsi, la Dame Blanche vira sec, s’échappa vers la côte, tourna, retrouva le courant de la Mer des Griffes et le vent, sous tous les efforts de guidage de Darri qui prit un bon moment à trouver le meilleur moyen où élancer sa quille.

Et pendant ce temps, œil dans la longue-vue, Surcouf espionnait la grande frégate de Gausser, qui sembla poursuivre, lever les voiles, lutter contre le mauvais sens du vent…
…Avant que, une heure plus tard, il ne prenne un sens totalement différent.

Il y eut des sifflets et des hourrah sur le bateau, des exclamations de joie :

« OUI ! ILS NOUS LÂCHENT !
– PRENEZ CA LES IMPÉRIAUX !
– MARIENBURG ! MARIENBURG POUR TOUJOURS ! »


L’équipage était absolument dupé — ils croyaient que c’était leurs immenses efforts qui avaient contraint Gausser d’abandonner sa poursuite. Mais en réalité, en se tournant, Surcouf put voir le regard noir de Darri, et plus tard, les mines gênées de Lalla ou Pourbus :
À aucun moment la frégate ne leur avait donné chasse, et ils ne risquaient rien depuis le début.

« Je pense que tu devrais te reposer, Dan. Le soleil t’as bien tapé sur ta caboche. »

Et pour mettre du sel sur les plaies, le bosco remonta près du staff avec un grand sourire, persuadé comme ses hommes qu’ils avaient remporté une grande victoire.

« Je distribue le grog, du coup ?! »


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C’est le matin du 22 Wellentag, aux aurores, que la Dame Blanche aperçut enfin le phare de Hargendorf. Il fut midi passé quand enfin ils découvrirent les navires-escorteurs du baron von Hargenfels, et les hautes murailles d’une ville qui fut renforcée pour résister aux assauts de la marine royale Bretonnienne.

Pour l’occasion, Darri s’était fait beau — rasé de près, parfumé, et ayant vêtu une chemise neuve, il avait l’habitude de se faire beau avant chaque arrêt. Il y avait de quoi se demander pour qui il faisait ainsi le précieux ; Surcouf et lui connaissaient bien Hargendorf, comme tout bon matelot de la Mer des Griffes, et franchement, l’endroit avait mauvaise réputation.
C’était un port moyen, qui était bien desservi par les ruraux du Nordland et où on pouvait acheter des quantités énormes de sel et faire réparer son bateau à bas coût. Mais surtout, vu leur profession, ils n’ignoraient pas que Hargendorf était la capitale nordique de la contrebande. Ici, les cargos illégaux et non-taxés pullulaient presque à vue d’œil, et la totalité des douaniers avaient la patte graissée — ça ne semblait absolument pas déranger le baron censé maintenir la loi dans ce coin, et on disait que le vieux von Hargenfels était sous le charme de la vraie meneuse de la ville, une femme qu’on surnommait la Reine Trafiquante, une pointure du crime maritime qui avait pour la servir plusieurs gangs et des relations qui allaient de l’Anguille à Erengrad. Surcouf n’avait jamais eu l’honneur de la rencontrer en personne, mais il avait déjà été le sbire plus-ou-moins volontaire de ses hommes de paille…

Peut-être était-ce pour elle que Darri se faisait beau.

Guidé par une barque légère des autorités portuaires, c’est à dire deux gamins de seize piges qui ramaient et un gros braillard qui agitait un fanion, la Dame Blanche trouva sa place sur un quai, avant d’être attiré aux rondins par des débardeurs qui nouèrent des cordages aux amarres. Et enfin, ils étaient à quai.

Darri commença déjà à partir, bien prompt de détendre ses jambes.

« Bon — je vais aller à la taverne chercher des informations sur mon bonhomme. Tu gères la cargaison et le tonlieu en attendant ? »

Les dockers n’avaient pas perdu de temps. Alors même que le Norse avait mit un seul pied sur le ponton, déjà arrivait de la ville un homme bien gras en costume de petit bourgeois, accompagné de deux soldats en uniforme décoloré et à moitié déchiré — visiblement, militaire ne payait pas bien pour ces demi-soldes qui servaient de garde-du-corps à un douanier. Le petit bras retira son chapeau pour saluer Darri, qui en fit de même, avant de s’arrêter devant la Dame-Blanche.

« Qui est le capitaine ? »

Le Norse pointa du doigt le Bretonnien, alors, le douanier à l’embonpoint retira son chapeau pour le saluer également.

« Bonjour à vous et bienvenue à Hargendorf, je suis le collecteur Julian Gestaff. »

Il ouvrit son manteau pour présenter une plaque montrant les armes héraldiques du baron von Hargenfels.

« Je vais avoir besoin de voir rapidement vos livres et votre marchandise. »

Si Surcouf possédait de la cargaison « chaude », ce serait le bon moment pour glisser un pot-de-vin. Mais pour l’heure, la Dame-Blanche était entièrement propre, merci au Mulot qui avait fait les papiers en bonne et due forme — même si Gestaff était un sale trou du cul qui voulait chercher la petite bête pour espérer obtenir un dessous-de-table, il ne trouverait rien.
Heureusement, les douaniers de von Hargenfels n’étaient pas franchement les plus obsédés par leur travail. Il se contenta de rapidement regarder le manifeste, lisant certains items avec son doigt, avant de jeter un œil rapide à la cale depuis l’escalier. Puis il signa un papier qu’il offrit à Surcouf, et ça en était absolument terminé de son inspection.

« Si vous vendez vos marchandises ici, sachez que Karl-Franz réclame 5 % du prix.
Entre nous, vu ce que vous transportez, vous allez pas avoir grand-chose à vendre — les armes et les équipements de marine, en revanche, vous allez à Dietershafen et vous allez vous faire des couilles en or. C’est là-bas qu’est basée la Seconde Flotte Impériale. »


Un douanier qui conseillait de ne pas vendre dans sa propre ville ? C’était une première ! Comme quoi, il y avait de l’honnêteté chez les truands.

« En revanche si vous voulez remplir votre cale, sachez qu’ici vous trouverez quantité de matières premières pas chères : surtout de la laine et du bois. Et puis du sel. On a tellement de sel qu’on sait plus quoi en foutre… Louez un mulet et marchez vingt minutes hors de la ville et vous allez découvrir ça à perte de vue, des salines. »

Plutôt intéressant — pas le sel, vu que le Jutonesryk c’était pareil, il y avait que du sel partout… Mais en revanche, s’ils mettaient du mouton qui faisait de la laine dans leurs marais salants, Surcouf savait que les ateliers de Marienburg en demandaient toujours pour leur production de draps.

Mais le douanier était bien la seule personne sympathique que Surcouf croisa. Sitôt arrivé en ville, à louvoyer devant les entrepôts de marchands et en regardant les étals offerts en ce début de semaine, il dût faire face à beaucoup d’hostilité de la part de marchands très froids et rudes avec lui, plus que l’étaient des Nordlander normaux. Surcouf ne pouvait pas s’empêcher de penser que la récente invasion de l’Empire par les armées de Louen n’étaient pas étrangers à la manière si mauvaise avec laquelle il était reçu…


Jet de magie maritime de Pourbus : 16, échec
Jet de navigation de Darri : 17, échec

→ Le bateau perd du temps pour rien. Visiblement, le navire du Nordland n’avait aucun désir de prendre en chasse la Dame Blanche !


Deux jets de navigation pour aller jusqu’à Hargendorf, Surcouf (Toujours fatigué, -1) puis Darri (Fatigué, -1) : 17, 10, franchement pas ouf.
Jet de navigation de Pourbus : 8, au moins il permet d’amarrer au bon endroit.



Surcouf entre à Hargendorf et passe les deux prochaines heures à observer et discuter autour de lui pour découvrir ce qu’il y a d’intéressant à vendre.

Un jet de charisme, un jet d’intelligence : 20, échec critique, 7, réussite.

Le sel est en quantités virtuellement infinies, à un prix de base de 2 couronnes les dix points d’encombrement — c’est moins cher que le sel acheté ailleurs en cette saison, mais pas sûr que tu puisses beaucoup l’écouler…
La laine est en quantité importante, à un prix de base de 13 pistoles — mieux, et tu es sûr d’en avoir un profit à Marienburg.
Le poisson salé est disponible, mais vu ton trajet prévu, même si tu décides d’aller en Ostland tu n’en tireras jamais un profit — ça serait peut-être utile si un jour tu prévois d’aller ailleurs mais bof.

Jet de commérages (Bretonnien : -4) : 3, ah, le bagoût de Bordeleaux fonctionne !

Tu sais que tes armes pourraient faire un profit pas négligeable ici : 10 couronnes de base les 10 PE. Néanmoins, tu en tirerais beaucoup plus à vendre à l’armée à Dietershafen, si tu veux faire le voyage.
L’armement naval ferait un profit aussi pas mal : 8 couronnes les 10 PE.
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par Dan Surcouf »

La laine pouvait être un investissement intéressant et il y avait encore moult place à bord de la Dame. Aussi décida-t-il d'en acheter quelques unes, histoire de compléter sa calle une fois la véritable cargaison prise en compte. La laine, c'était très pratique pour camoufler les choses et puis ça noierait un peu plus le poisson si quelqu'un venait fouiller dans la calle. Surtout qu'il lui faudrait bien embarquer le cognac à un moment donné. Il serait après tout, pour les douaniers, assez surprenant de voir la Dame effectuer des manœuvres d'embarquement de marchandise quand celle-ci n'avait aucune marchandise déclarée à l'embarquement.

Il s'organisa donc auprès de Hylke et Ingvar, les chargeant de faire le nécessaire à ce niveau. Hylke étant le clair et Ingvar le bosco, il était tout aussi logique qu'ils se chargent de ce genre d'opération avec l'aide de quelques gaillards.

Il laissa la Dame à Darri, pour coordonner les opérations à quai et surtout, garder le fort. Si jamais ils avaient besoin de décamper en vitesse, ils avaient besoin d'être prêt. Pourbus resta avec lui. Toujours selon cette logique de mettre les voiles rapidement, mieux valait garder le mage à proximité pour gonfler les voiles.

Il pris de son côté Lalla et quelques volontaires pour partir à la recherche du cognac. Il comptait faire ça proprement, discrètement et rapidement. Au moment de partir, Surcouf lança un coup d'œil aux dits volontaires. Il ne savait pas réellement si il pouvait leur faire confiance et nul doute qu'ils pensaient la même chose de l'autre côté.

Il espérait toutefois que l'argent puisse au moins faire l'affaire jusque là. Par ailleurs, il espérait que cette petite "régate" avec la Némésis de Marienbourg avait haussé le moral de l'équipage. Celle-ci s'était avérée beaucoup moins dramatique que prévue, la frégate de Gausser n'ayant jamais cherché à entamer la poursuite. Toutefois, beaucoup dans l'équipage semblaient croire que la Dame avait battu Gausser à la course. Nul doute un moment qui devrait aider à souder l'esprit de corps de ses hommes. Mais il y avait aussi un revers à cette médaille: c'était typiquement le genre de chose sur lesquelles les matelots aimaient déblatérer après quelques coupes dans le nez.

Si il s'en moquait qu'ils aillent crier ça sur tout les toits de Marienbourg, c'était une tout autre chose ici. Déjà, ils n'étaient pas spécialement censé s'éterniser en ville. Ils prenaient la cargaisons et ils repartaient, rien d'autre. Mais il ne doutait pas que cela puisse prendre un certain temps et que ses matelots, après de nombreux jours passés en mer, n'aillent visiter les bordels et les tavernes pour se détendre. C'était pourquoi il avait demandé à Ingvar de faire attention à ce genre d'éventuel incident. Après tout, c'était typiquement dans ses cordes de donner quelques claques à l'arrière du crâne des matelots qui commençaient à un peu trop s'oublier.
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Surcouf était dans la capitale impériale de la contrebande — et pourtant il payait des impôts. C’était une situation incroyable ; avec un brave monsieur brut de décoffrage de la bonne ruralité Nordlandaise, il serra des mains, signa des papiers, et prévu des pièces d’argent qui furent mises à part pour les coffres du baron-rebelle Theodoric Gausser. Aucune anomalie à voir là-dedans, pourtant. Dans la vie, il faut choisir ses combats, et visiblement, les autorités du Nordland préféraient s’occuper de problèmes plus urgents que les resquilleurs de taxes, mais en échange, il fallait bien que les nobles y trouvent leurs comptes. Le lot de pistoles qu’offrait Surcouf était un honorable sacrifice, en échange de pouvoir mettre la main sur toute une cargaison de cognac non-taxé…



Lalla avait jugé qu’il fallait se faire plus discrète, ou alors elle n’avait pas confiance dans la météo septentrionale — même par une journée d’été. L’arabéenne s’était vêtue de la tête aux pieds, avec des grosses bottes montant jusqu’au genou, et une grande chape noire de toile qui couvrait la totalité de sa tête ; elle paraissait apte à frayer avec les renégats de Marienburg. Les deux portés volontaires pour accompagner le capitaine avaient bien moins de classe que cette grande femme armée d’un cimeterre et à l’œil brillant de ma lice — il ne s’agissait que de Willi dit « la Courante », cuistot à bord, un immense gros lard au visage éternellement tout rouge, ainsi que de Peter Vlaams, un Marienbourgeois mâle de 1m55 fin comme une aiguille et avec les dents du bonheur, ce qui le faisait presque totalement ressembler à un homme-rat, c’était d’ailleurs son surnom.

Le lieutenant Darri avait bien bossé pendant les affaires de Surcouf qui lui prirent tout le reste de la journée. Ayant bien frayé dans les tavernes et payé à boire aux locaux, il parvint à trouver le nom et l’emplacement de la personne qu’ils cherchaient. Visiblement, le cousin qui s’occupait de planquer la drogue était un pur dégénéré. Noble uniquement de titre, il vivait dans le coin le plus paumé et le plus sale de Hargendorf, au milieu du cimetière de bateaux. C’était apparemment un dégénéré violent et dangereux, qui passait ses journées à déambuler en picolant et en jetant des tessons de bouteilles sur les mômes, avant de trouver un endroit où dessaouler le reste du temps. Il était devenu en quelque sorte l’attraction de la ville, ce qui était pourquoi une gentille tavernière lui offrait la bouillie d’orge quotidienne qui l’empêchait de mourir.



Il faisait nuit noire quand Surcouf quitta à nouveau la Dame-Blanche, laissant Darri à son poste. Avec son trio de gardes-du-corps, il se retrouva dans les rues froides de la ville de Hargendorf. Loin d’avoir un couvre-feu imposé si courant aux villes de ce monde, on aurait dit que la ville prenait une nouvelle jeunesse sous le couvert de Mannslieb (Et du petit croissant de Morrslieb…) haute dans le ciel : toutes les tavernes se trouvaient pleines à craquer, les rues remplies de monde, on pouvait entendre de la musique et des rires, et il allait être compliqué de faire tout le chemin sans tomber sur un curieux — encore plus s’il devait faire le chemin inverse en portant des caisses. Mais ça c’était, un problème pour plus tard.
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Le cimetière de bateaux de Hargendorf devait être le lieu le plus épouvantable de cette ville. Beaucoup de navires fuyards se retrouvaient à s’échouer ici, en attente d’être réparés — et beaucoup de capitaines jetaient l’éponge et décidaient d’abandonner leur épave contre le littoral. Quelques petits charpentiers malins de Hargendorf devaient croire que ces restes de navires étaient une bénédiction, car ils les rassemblaient dans un seul coin pour cannibaliser la carcasse et l’utiliser comme pièces détachées à revendre et installer pour servir de menues-réparations aux voyageurs de toutes contrées. Un vrai superstitieux proche de Manaan se devait de trembler dans un tel lieu, car si les bateaux avaient une âme, voilà que Surcouf se retrouvait dans un charnier.

Au loin, on entendait les vagues fouetter fort la mer, et on avait les pieds mouillés alors que la mer des Griffes glissait partout sur le terrain, s’immisçant dans les bottes et faisant trembler les corps. D’ailleurs, Willi et Peter derrière le Bordelais ne cessaient de se plaindre.

« Scheisse ! Mais c’est quoi toute cette flotte ?! Y a que ça dans cette ville ou quoi ?! Râla le gros.
– Ssshhhhhh, siffla Lalla.
– O-o-on est s-sûr que c’est le b-bon endroit ? O-on dirait pas que qu-quiconque vive ici… Fit Peter en tremblant des dents, probablement pas de froid.
– SSSSHHHHH ! » Fit plus fort l’Arabéenne.



Au milieu de ce bordel, il y avait pourtant une clôture. Comme une sorte de mini-jardin, avec un terrain vague bien boueux et plein de flaques, dont la limite était avertie par un panneau de bois pourri au message explicite rédigé en reikspiel à la peinture blanche : LES INTRUS SERONT ABATTUS.

La maison était, et c’était incroyable, en pierre. On aurait dit une sorte de petite grange, rectangulaire, avec un toit dont la moitié des tuiles avaient été arrachées. Il y avait une terrasse, en train d’être bouffée par l’eau salée. En fronçant très fort des sourcils, on aurait pu voir dans cette bicoque pourrie une vieille maison forte, un domicile de noble urbain. Mais fallait franchement avoir de l’imagination.

Un piquet était devant la maison. Au piquet, une chaîne en fer, et au bout de la chaîne en fer, un chien en train de roupiller : un gros berger brun aux oreilles triangulaires et à la mâchoire bien longue.

« Heu… On fout quoi maintenant en fait ? »

La remarque de Willi semblait être terriblement conne, et pourtant, elle avait du sens : le gars qui planquait le cognac n’avait vraiment pas l’air commode, et son avertissement faisait froid dans le dos… Pour peu qu’ils terrifient un ivrogne, ils risquaient bien de se manger du plomb.
Transactions effectuées — tu remplis ta cale de laine. C’est pas ça qui va faire ta richesse mais c’est bien des à côté. Et puis payer des impôts ironiquement ça te rend plus discret.
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Wreccum

Message par Dan Surcouf »

Surcouf s'éclaircit la gorge, prenant bien soin de ne pas passer outre le panneau. Visiblement, leur contact et maître des lieux n'était pas du genre commode.
-Je suis le capitaine Surcouf. Je viens en paix. Je désire parler au maître de cette maison pour affaire.
Dan Surcouf, Contrebandier
Profil: For 9 | End 9 | Hab 11 | Cha 11 | Int 12 | Ini 9 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 70/70
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_dan_surcouf

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