[Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Où s'écrivent les histoires, hors du temps et des règles compliquées du monde réel...
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

La petite dame quarantenaire regarda Adrien, de la tête aux pieds. Elle fit la moue, leva un sourcil, et avec un accent à couper au couteau, elle lança un bref et incisif :

« Me no speak english. »

C’était absolument faux, juste un bon moyen pour elle d’éviter tout début de conversation, peut-être outrée qu’on ne fasse même pas l’effort de communiquer dans sa langue. Comment lui en vouloir ? Beaucoup de Français avaient exactement la même habitude.

Vit eut un rire jaune, et le voilà qui s’avança pour reprendre la conversation aussitôt :

« Если бы в портах были только моряки, разве вы не узнали бы об этом первыми? »

S’il n’y avait que des marins dans les ports, ne seriez-vous pas la première au courant ?

Cela arracha un semi-sourire pas-trop convaincu à la dame derrière le comptoir, qui posa ses deux mains dessus avec un hochement de tête entendu.

« Two beers, Пожалуйста. »

Elle attrapa deux verres reposant sur une étagère au-dessus de sa tête, les enfonça contre un socle qui propulsa un jet d’eau afin de les rincer, et elle s’approcha des pressions. Elle pointa du doigt l’une puis l’autre image colorée des différentes marques, et Vit hocha de la tête à l’une d’entre elles : le logo représentait une grande tête d’ours polaire avec une cicatrice à l’œil. C’était de la blonde.
Les deux verres devant eux, Adrien et Vit purent alors engager la conversation pour essayer d’obtenir quelques rumeurs dans le coin.


Visiblement, la grève venait tout juste de débuter ce matin, ce qui avait pris tout le monde de court. À la croire, c’était très inhabituel — normalement, une grève a un préavis, et elle est préparée à l’avance par les syndicats : on ne sort pas des banderoles et des slogans de nulle part, et il faut bien que les ouvriers puissent se préparer à ne pas bosser. Mais soit ils avaient été extrêmement forts pour qu’aucune rumeur ne se propage, soit c’était un coup de tête franchement bizarre.
Apparemment, ça se racontait que SovOil s’attendait d’avance à une grève : c’est ce que le briefing de Lemke sous-entendait, d’ailleurs. Mais visiblement, les négociations n’avaient pas abouti, ou bien les syndicats étaient revenus sur leurs promesses, car d’un coup, tout le port s’était mis en arrêt alors que les cargos chargés de marchandises commençaient à débarquer. Ça faisait un peu penser à la SNCF qui faisait grève juste avant les vacances…
Les syndicats risquaient gros à faire grève. Car elle n’avait pas de préavis, et parce qu’ils bloquaient, elle était illégale. Les policiers sont donc dans leur bon droit de charger et d’ouvrir le port. Simplement, la police n’avait pas encore décidé de le faire : sûrement qu’il était inutile de rajouter de l’huile sur le feu.
Mais si la police forçait le passage, Vit et Adrien n’auraient peut-être qu’à suivre derrière…



Bières à la main, Adrien décida de s’approcher du groupe d’indiens qui étaient attablés tout autour d’une table. Ils étaient sept : autant dire qu’on sentait l’infériorité numérique. Tous vêtus de gros pulls et sweatshirts à fermetures éclair. Couleurs ternes, bottes de sécurité aux pieds, bonnets sur la tête, ils se fondaient totalement dans le décor, si ce n’était pour leurs visages et leur teint. Certains buvaient du thé ou du café fumant, seul un s’était servi en alcool, et tous regardaient soit leur smartphone, soit la télé, soit dans le vide.
Toutes leurs têtes se tournaient, comme dans un poulailler, à la venue de l’homme en costard. Alors qu’il demanda poliment à pouvoir s’asseoir, ils eurent alors un réflexe très parlant : six d’entre eux regardèrent un septième. Le chef de la meute.
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Longs cheveux gris, grande taille, épaules larges, un œil totalement barré — comme la marque de bière. Parce qu’il était le plus vieux, ou le plus costaud, voire les deux, il semblait être le porte-parole du groupe qui attendait sa réponse.
Bras soudain croisés, jambes écartées, il se donna une posture sur sa chaise. Mais voilà qui ouvrit sa main, et désigna une chaise.

« You may sit. »


Vit n’en fit pas de même. Il s’écarta d’un ou deux pas, tandis qu’Adrien venait auprès d’eux. Il semblait jouer la carte de la sympathie et employa son ton le plus poli possible. Mais voilà qu’il prononça le nom de Jakob Kullgren, et même si tout le monde ne devait pas avoir un anglais parfait autour de cette table, le nom sonnait trop.

Des mines étranges se dessinaient sur tous les visages. Des traits qui se fermaient, des lèvres qui se pinçaient. Visiblement, le sujet laissait un froid.

Mais le plus vieux de la bande répondit tout aussi directement qu’Adrien :

« Of course we know him. He’s our captain. »

Vit ne put s’empêcher de se dresser au-dessus de l’épaule d’Adrien, sans doute trop curieux.

« And if you want to ‘nick him, you’re a bit late. Bratva got to him first. Trapped in the harbour, most like.
Good luck to get him back, we have no idea where he is now. »

Jet de conversation n°1 : 6+6 = 12 vs 9, réussite easy

Jet de conversation n°2 : 6+10 (Critique ! Relance : 7) : 23 vs 15, réussite très large, amélioration de la conversation

Jet de déduction : 6+3 +(bonus, 1d10 supplémentaire : 5) = 14 vs 15, échec
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Le point positif de cette discussion, c’est que la politesse paye. Ce qui semble être le chef des matelots m’invite à la table sans sourciller, et ne paraît pas plus gêné que ça quand je commence à le questionner sur Kullgreen. Le point négatif, par contre, c’est que les nouvelles qu’il apporte sont carrément emmerdantes. En plus d’être coincé à l’intérieur du port, voilà que notre contact du jour est pourchassé par la mafia ! Sérieux, entre les prisons et ça, il est vraiment pas discret celui-là.

Après, je m’y attendais un peu. La réputation de la bratva n’est plus à faire, et vu les antécédents du monsieur, pas besoin d’être un génie pour soupçonner un lien entre les deux. Je pensais juste pas avoir affaire aussi vite à la face cachée de Leningrad. Heureusement, ce n'est pas non plus la fin du monde : juste un léger désagrément. Si on ne tarde pas trop, peut-être qu’il est encore possible de retrouver le suédois en un seul morceau. Dans le cas contraire… disons que je boirai cette bière en sa mémoire !

Ce qui m’étonne plus, c’est surtout le flegme avec lequel le borgne a déballé ses informations. Là où ses petits amis ne semblaient pas particulièrement ravis d’aborder le sujet, lui n’a pas l’air dérangé le moins du monde. Difficile à cerner, pour un docker. Il dégage une certaine autorité, entre la carrure et son ignoble balafre - même si j’ai aucune idée de comment il se l’est faite. Accident de travail ? Enfin, vu qu’il semble informé sur les activités de son patron, peut-être bien un autre genre “d’accident”. Bosser pour les mauvaises personnes laisse des cicatrices. J’en sais quelque chose…

Soudainement bien remonté, j’engloutis aussitôt une gorgée de ma pinte. C’est pas ma tise préférée, mais faut admettre que l’amertume du truc aide à se changer les idées. Fini les errances, retour au boulot. Me plaquant contre le dossier de ma chaise, je croise les bras sur la poitrine, dans une posture assez proche de celle de mon “hôte”.

- I guess his bad habits finally got the better of him.

Dans tous les cas, je vais bien devoir me rendre un jour sur le port - et le moment venu, je ferai ce qui est en mon possible pour sauver le cul de Kullgreen. Mais en attendant, autant prévoir d’autres alternatives. Voyons si ce cher indien a des infos supplémentaires qui pourraient m’intéresser.

- Well, it's a shame. But frankly, it's not so much him that we need, just one of the cars on his boat. And with all these strikes that hinder the way ... You're working on it, so you wouldn’t know a way to get to the Rusalka, by any chance ? That would be handy.

Avec un sourire un peu ironique, je tourne alors la tête vers Vit, puis vers les deux chauves en blouson que j’avais aperçu en entrant.

- Unless I have to ask those lovely gentlemen from the bratva directly, since they seem right at home on the harbor. I'm sure the two tattooed guys there would be happy to chat.

Avec de telles gueules d'anges, je suis sûr qu’il suffit de demander gentiment.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le chef des matelots hocha lentement de la tête aux quelques commentaires de son interlocuteur. Et toujours avec le même ton semi-apprêté, il répondit avec ce qui semblait être une pure honnêteté.

« I know the way to the Rusalka. But I’m not escorting you to the boat. See, the Bratva want you cars too, and they’re watching the boat precisely because they want to jump someone who can get them inside.
– Cause they ain’t inside it already ? »

Alors qu’Adrien jouait au bon flic poli, bien assis et bien dressé, Vit adoptait parfaitement la posture du méchant flic : bras croisés, toujours debout, mentons levé, à parler sur un ton sec comme un bouledogue. Ça sembla particulièrement agacer la troupe, car les Indiens le mataient avec des sourcils froncés et des mines assassines.
Les deux employés de CAQF avaient joué ce rôle des dizaines de fois, changeant selon l’humeur : un qui fait le gars précieux et adorable, l’autre qui joue à l’abruti de corpo hautain. Ça poussait bizarrement plus les gens à se confier au premier, alors qu’il ne faisait que porter un costume et était plus identique au second.

« Kullgren is no amateur. And what C-A-Q-F stocked inside our ship — cuz you’re Sochon’s toys, right ? — it’s worth a lot. So Kullgren locked it behind steel gates with coded access.
Bratva has three ways in : they can brute force the ship, and they’re trying, but it’ll take them a lot of time : probably why there’s a strike in the first place, by the way, police can’t get in. Or they can hack their way in, but they ain’t got a runner on site yet. Or, they can force Kullgren to talk. That’s why they jumped him and took him. Probably torturing the poor idiot now…

– And you didn’t protect your captain ? Shame on him for hiring ****** I guess. »

Le logiciel de traduction d’Adrien censura immédiatement le mot extrêmement raciste de son collègue. Les Indiens ne devaient pas avoir un assistant virtuel intégré dans des oreillettes, parce qu’ils se retrouvèrent tous à montrer leurs dents, ou à faire crisser les pieds de leurs chaises.

Le chef des Indiens, lui, ignora Vit et répondit à Adrien sur un ton sec, en le regardant droit dans les yeux.

« Kullgren was… How you say it ? Catfish. The guy never leaves his boat without a big gun. But a pretty Russian girl got him in a motel right next to here, and then Bratva jumped him. They got him inside the harbour : and the harbour is off-limit, syndies own the place…
– Syndies ?
– Dockers trade union. They ain’t letting anyone through, and even cops are scared of them.
– But they play ball with the mafia ? »

L’Indien haussa des épaules.

Difficile de comprendre comment les pouvoirs locaux interagissaient quand on débarquait. Mais oui, ça semblait trop délirant : les syndicats des dockers se mettraient du jour au lendemain en grève pour servir de couverture au kidnapping d’un capitaine d’un navire à la con juste pour réussir à voler une bagnole à une des entreprises les plus riches d’Europe ? Ça faisait trop de liens qui se suivaient pour que ce soit un complot, et en même temps, ça faisait beaucoup de coïncidences au même moment.
Il n’empêche : la mafia avait l’air très déterminée pour attraper la bagnole de James Bond.

« If you break the strike, I guess you could get us back on the boat.
– Or if we meet with the Trade Union, prehaps those commie fuckers are interested in a deal of our own…
– Or you can save that idiot Kullgren. He’s dumb but he can handle himself well enough. But you’ll need to find him.
Anyway, I’m happy to happy to help you, since your boss pays my salary. But I’m not risking my skin against the fucking russian mafia for your cargo. That’s on you, boyo. »
Objectifs mis à jour.

Objectif principal :
— Monter à bord du Rusalka
— Trouver un moyen de déjouer la sécurité du Rusalka

Objectif secondaire :
— Trouver Jakob Kullgren
— Négocier avec le chef de la police
— Négocier avec le syndicat des dockers
Jet d’intimidation de Vit : 4+7 vs Jet de sang-froid de l’Indien : 2+7 => victoire de Vit

Jet de déduction d’Adrien : 6+5 : échec léger.
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Ça devient bizarre, toute cette histoire. Qu’une grève empêche le débarquement d’une cargaison de luxe ? Jusque là, soit. En France, on appelle ça un mardi. Que le contrebandier chargé d’acheminer ladite cargaison ne donne pas de nouvelles ? Déjà plus problématique. Mais que celui-là se fasse enlever par la mafia, et que cette dernière tire en plus les ficelles de la grève depuis le début, juste pour récupérer le contenu des navires ? Là, on dirait un scénario sorti d’un film Metayer !

Le borgne m’a pourtant l’air plutôt honnête, même si j’ai du mal à suivre la logique. Sans doute qu’il me manque juste des pièces du puzzle, pour comprendre ce qui captive tant la bratva. Je veux bien qu’une Aston Martin donne envie, mais de là à justifier une opération si grosse, c’est quand même douteux. Peut-être bien que c’est quelque chose d’autre qui les intéresse vraiment sur ce rafiot… et vu les antécédents de Kullgren, je commence sérieusement à croire qu’ils ont caché de la coke dans le coffre de la bagnole. On est en Russie, alors appelons ça l’hypothèse matriochka : de la drogue cachée dans une cargaison, cachée dans un bateau, cachée sur un des quais. Dans l’immédiat, ce ne sont de toute façon que des détails. Je me fiche qu’ils viennent pour choper la voiture, 200 kilos de kétamine, la bombe sale de New York, ou les cadeaux du père noël. Tant que je récupère le véhicule en état, ils peuvent bien trafiquer tout ce qu’ils veulent derrière ces beaux conteneurs !

Toujours bien enfoncé contre ma chaise, je prends un léger temps de réflexion ; avant de lancer un sourire à notre informateur, et de me préparer à décoller.

- Alright, I understand. Well, If all is said and done, I guess it's time for us to take care of the problem. Thanks for the heads-up, it'll be useful.

Difficile de savoir quoi penser de lui. Pour un simple matelot, il a l’air très au courant de ce qui se passe ici - ce qui me rend forcément un peu méfiant. Mais il n’empêche que nos intérêts semblent s’aligner, même s'il nous considère comme les “jouets de Sochon”. Puis bon, je sais ce que c’est de supporter les réflexions racistes de Vit - je peux bien le remercier pour être resté professionnel. En parlant du Tchèques, je penche la tête en arrière, toisant sa sale gueule tatouée au-dessus de moi. C’est pas dûr de comprendre pourquoi il est doué pour jouer le méchant flic.

- Je ne sais pas ce qui intéresse tant les mafieux sur le bateau, mais je préférerais qu’on résolve ça par nous même. Allons voir sur les quais, on a un suédois à récupérer.

Si j’essaye malgré tout de sauver le capitaine, c’est au fruit d’une réflexion assez simpliste. De manière peut être idiote, j'écarte assez vite la piste des dockers. Je n’ai aucune idée de ce qu'ils pourraient vouloir de CAQF, et je ne me sens clairement pas prêt à jouer le délégué syndical. Leur implication dans l’histoire est encore trop nébuleuse pour moi ; et de manière générale, je ne connais ni leurs codes, ni leurs manières de faire. On appartient tout simplement pas au même monde, alors je préfère ne pas perdre mon temps dans des négociations bancales.

Par opposition, casser la grève paraît déjà plus réaliste. Les flics doivent juste attendre le signal pour foncer dans le tas, et j'imagine que la présence de la bratva ne leur donnerait qu'une motivation supplémentaire. En plus, j'ai le numéro de miss Khakamada. Probablement qu'il serait possible d'accélérer un peu la manœuvre en prévenant notre charmant agent de liaison. Après tout, c'est SovOil qui gère la sécurité : si le bon déroulé du défilé se trouvait perturbé jour 1, la faute leur retomberait en partie sur la gueule.

Mais, en même temps… je pense pas que ce serait vraiment dans mon intérêt d'en arriver jusque là. Je veux dire, est ce que ce serait digne d’un chevalier des corporations ?

Si Lemke nous a spécifiquement demandé de nous en charger, c'est justement parce qu'elle ne veut pas se reposer sur les services de SovOil. C'est censé être une démonstration de force, la preuve que CAQF sait s'occuper de ses propres affaires. On va aller au plus direct, et retrouver Kullgren ; parce que c’est peut être un boulet, mais par “esprit d’entreprise”, je dois m’assurer que sa tête reste attachée à ses épaules. Puis ensuite on récupère la caisse, on se taille, et on en finit avec tout ça.

Satisfait de cette entrevue, j’abandonne ma bière à moitié vide sur la table, remonte mes smart glasses, et me lève finalement du siège. La vision obscurcie par les verres teintés, j’observe une dernière fois le petit groupe d’indien ; que j’imagine bien heureux de nous voir enfin partir. Diminuant un peu la voix pour éviter les oreilles indiscrètes, je me permets tout de même de leur adresser une dernière question.

- Oh, and one last thing. Any idea if there's a secondary entrance to the harbor ?

Leur chef n'est pas motivé pour nous accompagner, mais probablement qu'il peut au moins nous aiguiller un peu. A partir de là, suffît qu'on explore les docks : peut-être même qu'Iris peut nous guider à l'intérieur, si elle a accès à ce genre d'informations. On sait aussi que la bratva attend autour du Rusalka, donc avec du bol, on pourra choper un des leurs et lui "demander notre chemin". On est des solos, pas des négociateurs : alors on va régler ça comme le font les solos.

En résumé :

- J’essaye de voir si mister le borgne connaît une entrée secondaire pour accéder au port, qu’on puisse s’infiltrer dedans.

- Je demande à Iris si elle a un plan des lieux, ou au moins quelque chose qui permettrait d’y naviguer plus facilement.

- Une fois entré à l’intérieur (si on y arrive :mrgreen: ), le but est de retrouver Kullgren ; en faisant gaffe à ne pas se prendre une embuscade de mafieux qui protégeraient le Rusalka.

- Juste pour rappeler vu que ce sera peut-être utile, avec mon rôle de solo et mes implants ; j’ai +4 aux jets de perception et +2 supplémentaire si c’est de la perception auditive /o/ !
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Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



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Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

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Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le chef des Indiens ne se leva pas pour offrir la même courtoisie à Adrien — mais il accepta tout de même de lui répondre avec professionnalisme.

« The port of Saint-Petersburg is huge. Maybe the entry from the new port is less secured… But the unionists are very organized. If the place is in lockdown, you won’t get through.
– That’s our job, mate.
– Well, in any case… If you do get on the Rusalka, or find a safe way in, we’ll help you. In the meantime, good day to you. »

Vit et Adrien purent donc tous les deux partir, après avoir payé rapidement les deux bières via le sans-contact — 750 roubles, ce qui leur en laissait maintenant 29250. Le duo retraversa la place, le parking, passèrent devant les policiers anti-émeutes tranquillement au garde-à-vous avec leurs boucliers au sol, et l’énorme foule de syndicalistes avec banderoles, fumigènes rouges, tambours et saucisses en train de cuire. Il faisait frais, aussi nombre des grévistes se réchauffaient devant des tonneaux enflammés, quelques-uns dansaient ou chantaient des slogans en tapant dans les mains. Toute l’organisation d’une manifestation bon enfant, quoi.

De nombreux autres badauds commençaient à venir et se garer sur le bas-côté : des gens en chemises ou polos, peut-être des voyageurs ou des contremaîtres gênés de ne pas trouver une place. Et puis, surtout, des journalistes. On sortait des appareils photos et on installait des caméras, alors que des chaînes locales se préparaient pour leurs reportages de l’événement.

« C’est moi qui conduis cette fois. On va essayer de faire le tour du port, voir une ouverture. »

Adrien jeta en l’air les clés à son collègue, qui les réceptionna au vol. Les deux s’installèrent sur leurs sièges, puis la C5 démarra, et voilà que Vit put quitter le chemin pour retourner sur une voie principale, alors que son camarade tapotait sur son smartphone afin d’afficher le GPS.

« Bon, bon bon bon… T’en penses quoi ? »

Adrien fit part de sa théorie : Le Rusalka devait cacher plus qu’une Aston Martin.

« Mmmh… Ouais, ça me semble logique. C’est pas la voiture qu’on vient chercher, c’est ce que contient la voiture.
Mais quand même… Kullgren serait assez fêlé pour profiter de bosser pour CAQF, une gigantesque mégacorp, pour faire son trafic de son côté ? Je connais pas le gars, mais il me semble trop louche pour être le genre de gars avec qui Sochon bosse.
Notre patron est un gars consciencieux, qui adore tout faire dans les règles. Pourquoi avoir recours à une crevure de contrebandier pour débarquer une voiture de luxe ? Merde, si elle est si importante pour le défilé, Sochon pouvait l’amener de façon plus officielle et sûre. Ou alors il pouvait la parachuter, vu le pognon qu’il a !
Soit cette bagnole pue, soit notre patron veut faire des économies de bout de chandelles. Ni l’une ni l’autre théorie ne me plaît. »

Il tiqua des lèvres.

« On vit dans un monde avec des avions, des trains grande-vitesse, le net, les satellites… Mais le monde entier repose encore sur ces gros porte-conteneurs polluants et encombrants. C’est fou tout ce qu’on peut trouver à l’intérieur de ces merdes. J’en sais quelque chose : La Tchécoslovaquie est un pays enclavé, mais j’ai déjà servi de garde sur un vieux rafiot Bulgare. J’ai vu de ces trucs putain… Je t’en parlerai un jour. »

Vit eut l’air bizarrement triste : il regarda dans le vide quelques instants. Mais cette émotion ne fut que passagère ; il ricana et reprit sa bonhommie habituelle.

« Enfin, on demandera à Kullgren quand on l’aura sorti de là… Ce qui me fait penser, Lemke nous a absolument pas précisé nos règles d’engagement. »

Adrien et Vit n’avaient jamais eu à tuer quelqu’un pour CAQF. Mais les deux avaient du sang sur leurs mains, et ne cauchemardaient pas à l’idée de prendre une vie humaine — et leur recruteur le savait très bien, ils n’étaient pas ici par pur hasard.

Trouver un plan du port n’était pas la chose la plus compliquée : outre les cartes routières facilement trouvables en ligne, le port de Saint-Pétersbourg avait un site internet, où l’on voyait les accès, notamment pour se retrouver et connaître les lieux d’évacuation en cas d’incendie — ce n’était pas un lieu militairement sécurisé. Mais connaître les alentours n’allait pas pour autant rendre l’entrée la plus facile.

La Citroën C5 passa dans un tunnel souterrain, et s’approcha de la porte secondaire du nouveau-port, une section un peu plus éloignée du complexe. Hélas, grande déception : sitôt engagée, la voiture dût s’arrêter devant deux voitures de la police qui barraient la route, et un des agents en uniforme s’approcha et leva sa main pour leur faire signe de faire demi-tour.

« Rah putain fait chier…
On a un autre endroit où essayer ? »


Adrien montra un autre lieu qu’ils pouvaient tenter sur la carte. Alors, Vit engagea la marche arrière, retourna sur la route, passant devant des pâtés de maisons en briques, qui rapidement se changèrent en HLM et entrepôts bien moins jolis. Ils virent alors au loin des drapeaux de l’URSS et de l’autorité portuaire, et crurent qu’ils pouvaient facilement s’engager : hélas, ils déchantèrent rapidement. À nouveau, des barricades en grilles de tôles, et des dizaines de manifestants en train de festoyer, sous le regard de quelques policiers qui les surveillaient.

« Pfffffft… On est parti pour tourner en rond trois heures. Ça fait chier merde.
Va falloir qu’on pense autrement. »


Il fit le tour de son volant, regagna à nouveau une route, mais cette fois, il s’engagea dans une petite ruelle qui menait à l’arrière-cour d’un immeuble. Il coupa le moteur, ouvrit son paquet de fraises tagada achetées à l’aéroport, qu’il jeta sur le tableau de bord — et les deux hommes purent alors grignoter en jouant sur leurs smartphones pour essayer de trouver un moyen de rentrer.

« Ce port est gigantesque. Même si on arrivait à rentrer à l’intérieur, j’ai aucune idée de comment on mettrait la main sur Kullgren. »

Il tapota sur la mer.

« Moi, comme ça, à froid, je vois deux solutions :
Soit on se la joue jeu vidéo. On essaye de trouver des grévistes isolés, on leur pique leurs fringues, et on passe par une grande porte… Certes, ni toi ni moi parlons vraiment russe, mais enfin, ils doivent employer plein de migrants, pas sûr qu’on se démarque autant…
Soit on pique du matériel, et on cherche à passer à travers une grille et une clôture n’importe où. Ou on escalade, c’est qu’on est en forme toi et moi. Les grévistes et les flics gardent les entrées et les passages, mais ils peuvent pas surveiller chaque mètre carré de grillage. »

Une autre solution peut-être plus originale, c’était d’emprunter un canot, un kayak, ou n’importe quoi, et passer par l’eau. Ce coin du port n’était pas militarisé, et avec tous les ouvriers et agents agglutinés aux entrées, plus personne ne devait surveiller les embarcadères. En plus, ça avait l’avantage d’offrir non seulement un moyen d’entrer, mais également de s’enfuir.

Alors qu’Adrien réfléchissait, quelque chose apparut dans son champ de vision. Le solo ouvrit la porte de sa voiture, et mit le nez dehors, avant de regarder en l’air :

Un drone. Un petit drone était en train de voler dans le ciel, avec un logo discernable sur sa coque.
Un journaliste était en train de prendre une vue globale du port pour son reportage. Alors qu’Adrien offrit son idée, Vit se mit à ricaner :

« En voilà une bonne idée ! Avec un œil dans le ciel, on pourrait savoir exactement par où entrer, et peut-être même où aller !
Faut juste qu’on aille trouver le pilote du drone et qu’on le secoue un peu ! »


Adrien était sûr qu’il pouvait reconnaître le logo sur le drone. S’ils cherchaient, ils pourraient peut-être facilement trouver d’où ils opéraient, ça ne devait pas être très loin…

Jet d’intuition : 7+6 vs 9 : Victoire

Jet de perception : (10 : Critique ! +6) + 8 vs 15 : victoire
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Nos salutations échangées avec l’Indien, Vit et moi ne tardons pas à quitter le bar, pour nous retrouver à nouveau dans les rues goudronnées de Leningrad. On s’y caille toujours, et les manifestants n’ont pas bougé de leurs barbecues ; mais je constate pourtant que quelques journalistes commencent déjà à débouler sur place, micros aux lèvres et caméras à la main.

- Manquait plus qu’eux.

Tête baissée et lunettes sur le nez, j’accélère le pas ; pris d’une soudaine envie de quitter l’endroit, avant que nos jolis costards ne nous fassent trop remarquer.

Métier oblige, ma relation avec les médias a toujours été un peu compliquée. Quand je débutais ma carrière de solo, il m’est déjà arrivé de bosser pour des indépendants ayant grand besoin d’un détective privé ; ou juste de gros bras, pour éviter qu’ils se fassent péter la gueule en plein reportage. Ça ne payait pas beaucoup, mais j’en ai pas non plus de mauvais souvenirs. Après tout, c’est comme ça que j’avais rencontré Laura, à l’époque…

Mais depuis que je travaille pour la boite, c'est évidemment un peu plus galère. Entre les paparazzi à l'affût du moindre scandale, et ceux qui fouillent trop près de secrets industriels ; les habitudes du métier me les font, désormais, surtout considérer comme des appâts à emmerdes. Ironiquement, les magnats du luxe sont des gens très discrets. La dernière chose que veut Sochon, c’est que la société se retrouve dans la une d’un journal : et je peux assurer qu’il est prêt à dépenser un paquet de pognon pour ne jamais provoquer de vagues. Si les chaînes d’infos sont ici, je préfère donc autant ne pas rester dans les parages. De là à ce qu’on nous prenne en vidéo, et que ça commence à faire des théories du complot sur une ingérence de corpo… personne n’a besoin de savoir que ce n’est pas loin de la vérité !

D’autant plus qu’à ce stade, je suis moi-même laissé dans le flou. Une fois posé avec Vit dans la voiture, on a beau faire le point sur cette histoire ; aucun de nous deux n’arrive à décrypter ce qui peut bien se tramer derrière tout ça. Pas que ce soit non plus inhabituel : travailler à l’aveuglette est fréquent chez nous, pour le meilleur comme pour le pire. Il ne faut pas oublier qu’on reste des agents aux services des rois de ce monde. Ce sont eux qui ont une vue d’ensemble, qui connaissent tous les tenants et les aboutissants : nous, on est payés pour ne pas poser de questions, et s’assurer qu’aucune perturbation ne vienne couper leurs toiles bien ficelées. Souvent, je trouve ça très emmerdant. Puis des fois, je me dis que je suis bien content de ne pas être au courant de tout ce qu’il se passe au-dessus. Je peux admirer la jolie façade, le luxe et le confort ; sans forcément connaître les intrigues et les détails glauques qui doivent se cacher derrière les portes fermées. J’ai déjà assez de mal à fermer l'œil en temps normal, alors je préfère profiter de ma vie d’ignorance.

Je n’ai pas toujours eu le choix, cependant. Et de ce que j’en entends, Stanjura non plus. C’est très rapide, mais je dois avouer que son petit moment de confession me déstabilise un peu. En toute honnêteté, je n’ai jamais vraiment cherché à comprendre comment il avait fini chez CAQF : déjà, parce qu’on n’est pas franchement potes en dehors du boulot, puis parce qu’il existe une sorte de règle tacite sur nos vies privées. C’est rare de trouver quelqu’un n’ayant pas eu un parcours douteux, dans notre service ; le genre de trucs qu’on évite de révéler au premier collègue venu. Alors généralement, on l’ignore juste. On ne pose pas de questions sur le passé de chacun, on ferme les yeux, et on se contente de faire comme si nos tatouages et nos cicatrices, étaient tous gommés sous les costards dont on nous affuble. Mais même si je n’ai pas les détails, je peux au moins le comprendre sur ce point : je n’ai pas de mal à imaginer que ouai, il a dû voir des trucs dans ses vieux bleds d'Europe de l’est.

Je ne sais pas trop quoi lui répondre. Alors je cherche mes mots, pour me contenter d’un simple "Je te paierai la tournée, ce jour-là. ", qui le fait visiblement ricaner. Je me demande si le pays lui manque, des fois. Enfin, non, c’est une question conne : évidemment que oui, au moins de temps en temps. Les Antilles me manquent bien à certains moments. Alors que putain, j’espère ne plus jamais devoir y remettre les pieds.

Cela dit, le Tchèque change rapidement de sujet, me faisant cette fois remarquer que Lemke ne nous a pas précisé nos “règles d’engagements” : ce qui est une manière très professionnelle pour dire “à quel point on peut tabasser un mec” ! En général, on n’apprécie pas trop les bavures chez Alezard : ce n’est pas digne d’une telle marque, m’voyez, on n’est pas chez les bourrins de Militech ici. Mais bon, quand la situation l’exige… il faut parfois faire des compromis.

- Alors si on doit vraiment se taper la mafia russe pour arriver au bateau, j’espère qu’elle comprendra qu’on ne peut pas trop y aller la fleur au fusil. Encore plus si elle savait pour les magouilles du capitaine.

De toute façon, avant de décider comment s’y prendre, déjà faut-il qu’on réussisse à rentrer dans le port. Vit a beau tenter plusieurs entrées potentielles, rien n’y fait : on est à chaque fois accueillie par des poulets couleur soviétique, nous obligeant à bien gentiment rebrousser chemin. Un peu frustrés, on finit par s’arrêter dans une ruelle à proximité, histoire de réfléchir à un nouveau plan d’action. Avachi contre le siège, je fais craquer un Schoko-Bon entre mes dents, en écoutant les propositions de mon “frère d’armes”.

- La deuxième option me va bien, je t’avoue. Je préfère éviter au maximum d’avoir à me mêler aux locaux, ce serait trop facile qu’on soit cramé. Après, quant à la manière de faire… qu’on y aille en passant par terre ou par mer, le problème reste Kullgren. Si on avait une meilleure vue du coin, ce serait déjà plus facile de planifier le chemin le plus court vers lui, et par où on peut chercher à entrer…

Sans doute qu’on serait resté un bon moment bloqué sur ce problème, si une solution toute faite n’était pas littéralement tombée du ciel. Je n’étais pas certain qu’il s'agissait de ça, au début ; mais en plissant un peu les yeux, et en sortant la tête de la voiture, la réalisation m’a vite sautée au visage. Si. Il y avait bien un drone survolant les environs !

- Hé, regarde.

Grand sourire aux lèvres, je sors de la voiture, bras sur la portière ouverte - regardant la machine voltiger à quelques dizaines de mètres au-dessus de nous.

- Ça ne serait pas pratique comme engin ?

Vit approuve vivement l’idée ; et pour cause, un bidule comme celui-ci réglerait une bonne partie de nos problèmes. Avec un drone, on pourrait facilement quadriller la zone, dégoter une entrée non surveillée, et peut-être même trouver des indices sur la position de notre otage.

Le seul truc qui nous manque, c’est de décider comment en acquérir. Quand le Tchèque m’annonce du tac au tac qu’il suffirait juste de secouer un peu le pilote de celui-ci, je ne peux pas m’empêcher d’ouvrir la bouche pour m’y opposer… avant de finalement me contenter d’un haussement d’épaule. Mon premier réflexe aurait été d’en acheter (si Lemke nous a donnés du fric, c’est bien pour ce genre de situation), mais c’est vrai qu’en dégoter un légalement nous prendrait un sacré bout de temps, ce qui est loin d’être optimal actuellement. Un point pour lui.

Fouillant dans le paquet de Schoko-bons pour m’en prendre un autre, je tourne ma tête vers Vit articulant mes phrases entre deux bouchées de chocolats.

- Je crois que c’est un drone de journalistes, donc il faudra faire attention à ne pas trop les bousculer. Autant éviter les grabuges inutiles. Mais sinon... ouai, ça se tente. Le pilote ne doit pas être loin d’ici, faut juste qu’on arrive à lui mettre la main dessus. Explorons un peu les environs.

On ne fait vraiment que chercher des gars aujourd’hui… mais il n'empêche, trouver l’opérateur du drone à nous deux risque d’être un peu compliqué. Je suis sûr de pouvoir reconnaître le logo si on le croise en fouillant le coin ; mais ça laisse quand même beaucoup d’espace potentiel. Par contre, avec l’aide de quelqu’un s’y connaissant un peu plus niveau tech, probablement qu’on pourrait trianguler le bonhomme. Ce qui veut donc dire… qu’il va falloir demander à Rui. Pfffff. Espérant que le portugais ne soit pas en train de roupiller durant les horaires de taff, je colle deux doigts derrière mon oreille, alors que mes yeux s’illuminent d’un éclat rougeâtre.

- Iris, appelle Macedo.

Qu’il décroche du premier coup ou pas peu m’importe : je compte bien le harceler jusqu’à ce que ce feignant réponde à son téléphone. Il n’y a pas de raison qu’on soit les seuls à bosser aujourd’hui.

- Yo, Rui ? C’est Adrien à l’appareil. Désolé de déranger mais faudrait que tu nous files un petit coup de main là. On est à côté des docks, y’a un drone pas loin dont on voudrait choper le proprio. Tu penses pouvoir nous aider à le localiser ?
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Aussitôt dit, aussitôt fait — avec l’approbation d’Adrien, les deux hommes en costume enclenchèrent leurs ceintures, et Vit fit rouler la voiture pour regagner la route, sans trop savoir où aller : il se mit à faire le tour du quartier, les yeux rivés vers le ciel, en essayant de deviner vers où le journaliste pouvait bien être situé. Pendant ce temps, le Français essayait de leur faire gagner du temps à tous les deux en appelant en boucle le numéro du Netrunner associé à leur opération.

Hélas, à chaque fois, il tombait sur une jolie voix féminine qui se contentait de dire :

« *Bonjour. Vous avez tenté de joindre.* »

Et on entendait la voix grave du Portugais répondre sèchement :

« Rui Macedo.
– *Votre correspondant n’est pas actuellement disponible, mais vous pouvez laisser un message après le bip. À la fin de votre message, si vous souhaitez le modifier, tapez sur dièse.* »

Il fallut que Adrien raccroche et rappelle cinq fois d’affilée pour qu’au final il décide de se manier le cul, et qu’il entende simplement un :

« Ouais, tu veux quoi ? »

Grommelé comme un poivrot agacé. Ce à quoi Morel répondit avec professionnalisme et courtoisie. Cela ne sembla pas être du goût du hacker, qui, visiblement atteint d’une migraine, rétorqua sèchement :

« Puto… t’as cru quoi ? Que t’allais regarder le drone dans les yeux et j’allais traquer son IP et le géolocaliser en direct ? T’es vraiment plus con que t’en as l’air… »

Vit eut un petit sourire.

« Tu peux le mettre sur haut-parleur s’il te plaît ? »

Après s’être exécuté, son collègue répéta ce qu’il venait de dire — avec beaucoup plus de franchise.

« Écoute-moi bien sac à merde : t’as intérêt à nous parler sur un autre ton si t’as pas envie qu’on te donne une bonne raison de pioncer. T’es censé servir à quelque chose au lieu de juste t’enfiler les martinis de la société. Cale ton cul sur google, et rappelle-nous dans dix minutes en disant quelque chose d’utile, ou je te jure que la semaine prochaine tu feras le dégénéré mais en touchant le RSA. »


Sur ce, Adrien raccrocha, tandis que Vit, visiblement toujours agacé, frappa dans le volant.

« Putain mais j’y crois pas — le gars joue au gros dur, mais tu sais où on l’a recruté ?
Il sortait d’une putain d’école payée par pôpa-maman. Sérieux il a bien planqué son facebook mais on a des photos de lui du collège, c’était juste un petit gros. Ses tatouages et son style c’est de la fraude complète. »


Et visiblement, sa manière de faire fonctionna, car dix minutes plus tard, Adrien fut rappelé, et alors qu’il décrocha, le Portugais était beaucoup plus serviable.

« Cherchez du côté des docks sud. Y a un gars qui joue avec une manette.
– Comment t’as trouvé ça ?
– J’ai juste maté la page twitter de la première chaîne locale que j’ai trouvée. Ça vous aurait demandé, genre, deux secondes avec un peu de jugeote et en tapant sur internet.
Ce sera tout pour vous, messieurs ?

– Prépare-toi un café et retourne pas te coucher. On va avoir besoin de toi bientôt.
– Je hack pas sur la 4G, par contre.
– Alors grouille-toi d’installer le réseau à l’hôtel, bordel ! On peut savoir ce que tu fous depuis tout à l’heure, putain ?! »

Le temps gagné fut probablement précieux. Ayant un endroit où se rediriger, Vit trouva finalement une camionnette blanche avec un logo, qu’Adrien reconnaissait — bingo. Après avoir confirmé, et sans perdre de temps, le Tchèque freina sec juste devant la camionnette, et les deux claquèrent leurs portières pour sortir dehors.
C’était un endroit calme, une ruelle peu empruntée sinon par une voiture toutes les trente secondes — pas trop de passants, et surtout pas de flics. Le Tchèque avança tout droit, pour aller derrière la-dite camionnette.

L’équipe de journaliste était composée de trois personnes : deux garçons et une fille, fins comme des tickets de métro, habillés façon jeunes avec des jeans, des écarteurs dans les oreilles et des t-shirts de groupes de musique anglo-saxons. Ils étaient tous en train de cloper des cigarettes roulées et discutaient ensemble en russe, tandis que l’un d’eux jouait avec une tablette à laquelle était accrochée une manette. Vit les dépassait tous avec sa grande taille, et Adrien était plus large que les trois mis côte-à-côte, aussi, le Tchèque décida de ne pas se gêner : il alla tout droit, attrapa la tablette des mains de son utilisateur, tout en criant en français d’une voix sympathique :

« Woah, trop cool, un drone ! Hé, je peux jouer avec deux minutes ? T’inquiètes je fais qu’emprunter ! »

Alors qu’il s’éloigna avec, les trois pauvres jeunes gens furent d’abord sidérés par l’action — puis, ils se mirent à sauter dans tous les sens, en couvrant Vit d’insultes dignes d’un lobby de jeu vidéo, en essayant de lui barrer la route, alors qu’il les ignorait totalement.

« Putain, monsieur M, c’est en 4K ! Et moi qui croyais que les médias locaux étaient en train de couler !
Quoi qu’avec leurs gueules on dirait qu’ils bossent pour un média alternatif à la con ! Hé, t’avais pas une meuf qui bossait pour une chaîne comme ça ?! »
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Bon dieu, que c’est chiant de devoir bosser avec un Netrunner !

Qu’on soit bien clair : la technologie et moi, ça fait deux. Déjà que mon éducation générale n'est pas exceptionnelle, je perds complètement le fil dès que ça en vient à des sujets un peu plus techniques. Dans la fratrie, c’est plus Clay qui est un as quand on en vient à ce genre de bidules ; ce qui me donne la bonne excuse de rejeter sur l’âge nos différences de compétences. Le vrai cliché : je suis l’ainé, donc c’est normal que je ne connaisse rien à ses trucs de millenials.

Malgré tout, je me suis retrouvé à côtoyer un bon paquet de netrunners au fil de ma vie, souvent pour des raisons professionnelles. Il y a malheureusement nombre de soucis que même des grands costauds comme moi ne peuvent régler à eux seuls ; comme est en train de le prouver la sécurité du Rusalka. Les hackers sont des gens très utiles, je peux pas le nier… mais bordel, ça ne les empêche pas d’être complètement cons ! Tous des Rui en puissance, même s’il remporte largement la palme niveau tête-à-claques. Et voici que je me la pète parce que je sais comment faire du codage, que j’ai eu des longues études payées par papa-maman, que je peux casser n’importe quel service de sécurité… un putain d’enfer à supporter.

Entendre le portugais grommeler à l’autre bout du fil me fait regretter que Netwatch ne lui ait pas grillé la cervelle - et le savon que lui fait passer Vit, confirme au moins que je ne suis pas le seul à le penser ! Alors que le Tchèques se défoule contre le volant, je ne peux qu'acquiescer d’un soupir résigné.

- Et encore, t’as de la chance. C’est pas toi qu’à dû te le taper comme voisin durant toute la descente. Un peu plus et je le balançais par le hublot.


Au moins, ce moment de prise de bec porte rapidement ses fruits. Macedo ne tarde pas à se montrer coopératif - et nous rappelle bien sagement pour confirmer la présence d’un opérateur vers le sud des docks. Des fois, suffit de gueuler un coup pour que les choses se mettent en ordre. Stanjura a peut-être un tempérament de chiottes, mais il a au moins le mérite de savoir se faire obéir.

Maintenant qu’on sait où chercher, il ne nous faut que quelques instants pour retrouver la trace de ces braves journalistes. Moi qui m’inquiétait de tomber sur de vrais professionnels, je suis rassuré de voir qu’il s’agit seulement de petits jeunes - dont il est peu probable qu’ils puissent vraiment se défendre. Avec leur soixante kilos tout mouillés et leurs écarteurs, ils ne vont pas réussir à faire grand chose… si ce n’est me faire ricaner, quand je remarque que mon collègue à des accessoires similaires dans les lobes.

- Oh merde, ils ont volés ton style.

Pas de bol pour eux : Vit se décide aussitôt à emprunter leur joli drone. Avec des agents d’une chaîne traditionnelle, peut-être aurions nous dû nous y prendre plus subtilement ; notamment pour éviter que les caméras nous retombent dessus. Mais avec des “alternatifs” comme ceux-là, le risque est minimal. Le tchèques s’en donne à cœur joie, et je suis moi même pris dans le ridicule du moment.

Du moins, jusqu’à ce que cette hyène se mette à aborder le sujet de Laura.



Là, c'est la douche froide. Le mot “meuf” me frappe instinctivement d’un certain dégoût. Mais il n’y a pas que ça. Je reste bloqué, amer. C’est… comme si une infinité de souvenirs normalement refoulés en moi, surgissait d’un seul coup. Je ne parle pas souvent de Laura. Presque jamais, même. Parce que ça fait ressortir chez moi des choses douloureuses… et tout aussi compliquées à exprimer.



Par où commencer… Il y a tout et rien à dire à la fois.

Elle était… juste parfaite.

Mignonne, sans aucun doute.
J’aimais la manière dont on voyait ses gencives quand elle rigolait, même si elle n’osait pas sourire sur les photos à cause de ça. J’aimais ses petits tics de langage, ses expressions trop “françaises”, qu’elle se devait de me réexpliquer à chaque fois. J’aimais comme elle se renforgnait dès que j'abordais son âge, tout ça parce qu’elle était née un an avant moi.

Gentille, aussi.
C’était le genre de femme à tenir un petit carnet pour noter toutes mes allergies, mes plats préférés, des idées de cadeaux. Pensant toujours aux autres, sous ses apparences de journaliste désinvolte : que ce soit avec un petit mot aimable, ou une pâtisserie faite maison pour remonter le moral. La seule à qui je pouvais tout dire, et avec qui j’osais pleurer quand je finissais par craquer.

Elle était intéressante, intelligente, talentueuse.
Cherchant constamment à en apprendre plus, s’intéressant au monde et à ses gens. Je pouvais écouter ses monologues pendant des heures, qu’importe si je n’y connaissais rien à ses histoires de politiques ou ses potins de célébrités. Si observatrice que ça en devenait énervant, quand elle ne pouvait s’empêcher de deviner la fin d’un film alors qu’on venait d’en atteindre la moitié.

Pleine de paradoxes.
Prête à couvrir même les incidents les plus dangereux, mais se cachant sous la couette au moindre vrombissement de moustiques. A la fois si belle et compétente, mais paraissant pouvoir s’effondrer à la moindre remarque. Passionnée par les rêves d’autrui, tout en semblant incapable d’en trouver un à poursuivre.

Je ne vais plus au cinéma, parce que je n’y vois plus l’intérêt sans elle pour rigoler à mes côtés. On doit me traîner au restaurant, parce que tous les plats ont l’air fade quand je ne peux pas les lui faire goûter. Je déteste dormir seul, parce que je ne peux m’empêcher de la pleurer quand il n’y a personne pour la remplacer.

Elle a fait de ces moments les plus beaux et les plus misérables de ma vie. Elle a fait de moi celui que je suis aujourd’hui. Elle était tout sauf une meuf. Mon âme sœur, ma meilleure amie, celle avec qui j’espérais fonder une famille.

Je l'ai aimé, plus que tout au monde.
Et je ne la reverrai sans doute jamais.

C’est ça le pire, en fait. Ce “sans doute”. Des fois je me torture, en cherchant dans le moindre recoin de ma mémoire si j’ai pu faire quoi que ce soit qui l’aurai poussé à partir. D’autres, j’enrage contre elle ; pour m’avoir abandonné sans dire un mot. Avant que ce ne soit la peur qui prenne le dessus, lorsque j’imagine tous les scénarios horribles qui auraient pu lui arriver. Mais dans tous les cas, je n’ai aucune certitude. Je ne sais pas où elle est, actuellement. Il n’y a pas de corps, pas de nouvelles, pas de réponse à mes centaines d’appels. Je vis dans l'attente qu'elle revienne, et la peur de la retrouver.

J’essaye de passer à autre chose, vraiment. De me changer les idées, de rencontrer d’autres filles, de m’enfermer dans le boulot. Mais au fond, je sais que c’est inutile. Elle me hantera toujours, tant que je ne pourrai pas mettre un point final à cette histoire.

Le deuil, c’est pour les morts. Pas pour les disparus.



Mais évidemment, Vit n’en a aucune idée. Pour lui, c'est juste une ex parmi tant d’autres, dont j’ai dû révéler l'existence au détour d’une conversation. A vrai dire, je ne me souviens même pas lui en avoir parlé… Touché au vif, je me perds dans mes pensées pendant de longues et silencieuses secondes ; seulement troublées par les hurlements des jeunes dont Vit vient de voler la tablette. Puis, aussi soudainement qu’il s’était arrêté, le monde recommence à tourner.

- J’avais une copine comme ça, oui… Ne t'inquiètes pas pour ces dames, je suis toujours sur le marché.

Comme si de rien n’était, je cache mes regrets derrière un grand sourire ironique - trouvant un léger réconfort dans les efforts de nos journalistes en herbe. Faut admettre qu’ils ont l’air cons, à gesticuler dans tous les sens.

- Mais elle ne faisait rien de comparable à ces gamins. C’était plus une pigiste dans l’âme. Le style à récupérer des images en exclusivité, même si ça ne l’empêchait pas de bosser avec des chaines, de temps en temps.

Madame a toujours apprécié son indépendance. L’adrénaline que ça lui procurait, aussi : je la voyais rarement aussi heureuse qu’au milieu de l’action, à arpenter les coins les mieux gardés de la capitale juste dans l’espoir d’un scoop savoureux. Un vrai électron libre…

- Par contre, désolé si tu réfléchissais à une reconversion chez News 54 : on a perdu contact, avec le temps. Longue histoire… remarque, ça fera toujours un truc de plus à raconter, après tes histoires de cargo.

C’est une proposition étonnante, venant de ma part. J’essaye de rationaliser, en me disant que c’est juste une excuse pour repousser la conversation à plus tard. Peut-être que son moment d'honnêteté récent m’affecte plus que prévu. Mais le fait est que pour une fois, je me permets de laisser une porte ouverte - même chez un type dont je ne chercherais, d’ordinaire, pas franchement une confidence.

De toute manière, on a pour l’instant d’autres chats à fouetter. Alors que Vit s’amuse avec son nouveau jouet, je surveille d’un regard méchant les trois idiots en train de s’agiter ; prêt à choper le téléphone du premier qui aurait la mauvaise idée de s’en servir. Je joue juste de ma carrure, bousculant gentiment ceux qui tenteraient de lui reprendre la tablette, et bloquant la route aux petits malins qui souhaiteraient alerter du monde. Le but n’est pas spécialement de leur faire mal : je ne suis pas non plus un connard complet. Il suffit de voir ça comme une bonne intimidation en règle, histoire d’offrir quelques minutes de calme à mon collègue.

Car c’est, au final, tout ce dont on a besoin. Juste un peu de temps pour établir notre itinéraire, et trouver un moyen de naviguer à travers ce dédale portuaire...

- Alors, ça donne quoi vu d’en haut ? Sois pas radin, fais tourner.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
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Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le petit jeu d’Adrien fut gagnant : il parvenait à maîtriser les mouvements des journalistes, en jouant de coups d’épaule, du rentre-dedans, et du dévisagement avec sa taille. Même s’il ne parlait pas un mot de russe, parler agressivement d’un ton menaçant était une traduction bizarrement universelle. Il put donc ainsi laisser Vit faire son propre boulot de jouer avec sa manette pour faire bouger le drone au-dessus du port.

Le Tchèque se concentra sur sa manette. Mordant sa langue, les yeux rivés sur la tablette, il sembla utiliser tous les neurones (Ceux qu’il possédait bien, en tout cas) sur sa tâche. Et on ne peut pas dire qu’il était mauvais : quand Adrien se désintéressa enfin du trio de pauvres medias abasourdis et continuant à crier (Il fallut quand même gifler la main d’un d’entre eux qui avait sorti son portable pour commencer à filmer, afin de faire s’éclater son téléphone par terre), son camarade montra l’écran pour lui afficher ce qu’il voyait.

« C’est immense comme port, putain… Heureusement il est à l’arrêt et les grévistes sont concentrés sur certains bâtiments. Une infiltration est possible.
Soit par l’eau, soit en escaladant une clôture. Les deux méthodes sont réalisables. »


Il y avait un bâtiment au milieu du port qui attira l’attention. Un entrepôt comme des centaines d’autres, sauf que ceux qui sortaient du rideau métallique relevé ne ressemblaient pas à des dockers : joggings adidas, crânes rasés, l’un d’eux portait un magnifique costume sans cravate. Ils furent trois à grimper dans une berline noire, tandis qu’un dernier restait dans le coin et grillait une cigarette.

« Y a des allers-retours dans ce bâtiment là. Les gars ont l’air costaud. Ils montrent pas leurs flingues mais je suis persuadé qu’ils sont armés… Peut-être quatre ou cinq.
C’est 100 % la Bratva. Si Kullgren est là-dedans, il doit être en train de déguster. Ces types sont pas des amateurs, ça va être coton. »


L’endroit n’était pas facile à attaquer : une sorte de gros bloc de béton avec une grande entrée, et une porte de service arrière. Impossible d’avoir une image de l’intérieur, on imaginait probablement un dédale de conteneurs et de rambardes. Ça n’allait pas être facile…

« Je pense que c’est plus malin d’attendre la nuit pour intervenir dans tous les cas, ils s’attendent pas à une attaque, alors contre leur nombre va falloir qu’on maximise nos avantages.
T’as une idée de plan ? On pourrait demander à la boche du pognon en plus, si on doit obtenir de l’équipement. Moi je pense qu’il va falloir qu’on obtienne du matériel médical au cas où Kullgren est vraiment HS, et peut-être quelques jouets pour favoriser notre assaut. »
Facedown contre un groupe de journalistes.

Cool (7) + Réputation (0) + (1d10 : 5) = 12
VS
Cool (6) + 3

Adrien gagne, les journalistes n’osent pas avoir une mauvaise idée pour gêner le groupe.

Pilotage de Vit : 7+8 vs jet simple, gagné
Observation de Vit : 9+8 vs jet difficile, gagné encore, merci le Tchèque
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Il faut bien que je l’avoue, mon boulot n’est pas toujours un de ceux les plus glorieux.

Hollywood nous fait pourtant une bonne publicité. On a tous en tête les affiches de cinéma, qui font des gars comme moi des sortes de héros modernes. Le cliché du mercenaire solitaire avec un code d’honneur, du tueur à gages au grand cœur, de l’ancien des services secrets défendant les innocents. On ne le dira jamais assez, mais c'est le style et le professionnalisme qui différencient les solos du moindre connard avec un flingue : alors généralement, on fait gaffe à entretenir cette bien belle image.

Sauf que des fois, égratigner un peu le mythe est également nécessaire. Pendant que Stanjura s’amuse avec le drone, voilà que je me retrouve à grogner comme un clébard sur les trois “journalistes”. Un des jeunes se rapproche trop pour son propre bien, et je l’écarte brutalement d’un bras tendu, le forçant à tituber vers l’arrière. Son copain sort un téléphone pour le braquer sur moi ? Je le claque simplement d’un revers sur la main, et son portable vient s’éclater au sol. Dommage pour lui, fallait prendre un Nokia. C’est moins glamour, mais c’est aussi ça d’être un eurosolo : même les légendes du métier ont dû commencer en intimidant quelques gamins paumés.

L’avantage, c’est que ce petit face à face laisse amplement le temps à Vit de continuer son repérage. Il en a pas l’air, mais faut croire qu’il sait se débrouiller avec un drône entre les mains, puisqu’il me lance plusieurs infos utiles à travers la cohue. Dieu merci pour l’ouïe améliorée, sinon je suis pas sûr que j’en aurai compris la moitié.

- On peut tenter d’attendre cette nuit, mais dans ce cas faut croiser les doigts pour que la police ne tente rien de l’après-midi. Et que Kullgren ne craque pas non plus.

Beaucoup de conditions à mon goût, même si c’est probablement l’option la plus prudente. S’il suffisait de vider l’endroit, on pourrait se débrouiller comme ça. Mais puisqu’on va devoir escorter le bonhomme, et s’assurer que le reste du port ne nous tombe pas sur le coin de la figure… ouai, un peu de discrétion ne pourra pas faire de mal. Regard vers le ciel, je me laisse divaguer, réfléchissant à voix haute sur notre futur plan d’action.

- Et sinon… de quoi le soigner oui. En admettant qu’on passe par les grillages, prendre quelques outils ne peut pas faire de mal : si on a besoin de couper ou de défoncer quelque chose. La cerise sur le gâteau, ce serait des flashbang…

Pour une attaque surprise, les grenades assourdissantes sont de vrais petits bijoux. Elles permettent de désorienter tout ce qui bouge durant quelques secondes, laissant largement le temps de maîtriser l’opposition et de sécuriser un otage. Le seul problème, c’est que je nous imagine mal en dénicher avant la tombée de la nuit. À moins que…

- Mmh. Je vais appeler Lemke.


Sortant mon téléphone, je décide de suivre le conseil de Vit, et de contacter immédiatement notre chère patronne. Le moment est bien choisi pour une mise au point, et je préfère avoir son avis avant de terminer nos préparatifs. Enfin, son avis, et son autorisation. C’est elle qui s’occupe du financement : sans son approbation, pas de jouets supplémentaires. Comparé à Rui, la Handler a au moins le mérite de ne pas se faire désirer. J’ai à peine le temps d’entendre deux “driiiiing” retentir qu’elle décroche, me gratifiant d’un “Lemke.” effroyablement sobre.

- Adrien à l'appareil, je viens au rapport. Visiblement la situation avec le Rusalka est un peu plus compliquée que prévu. De ce qu’on en a compris, Kullgren est retenu dans le port par la Bratva ; et probablement que les syndicats locaux sont aussi de mèches avec eux. Je ne sais pas ce que le capitaine a foutu avec la cargaison, mais les mafieux essayent de forcer l’accès au bateau. On va essayer de le libérer pour qu’il nous y amène ensuite, mais ça risque de prendre un moment.

- Kullgren n'est pas votre objectif prioritaire, la cargaison l'est. Devez-vous forcément passer par lui pour atteindre le navire ?

Son droit-au-butisme est déstabilisant. Je n’ai pas vraiment été à l’école, donc la comparaison est sans doute bancale, mais l’allemande me renvoie pourtant l’impression de retourner face à une professeure : à douter de ma réponse alors que j’en suis convaincu.

- Y'aurait peut-être moyen de s'arranger avec les syndicats ou de collaborer avec la police, mais si on veut régler ça entre nous, Kullgren est la meilleure option.

- Si vous le dites. Vous avez carte blanche pour procéder à l'opération, mais gardez à l'esprit que vous représentez CAQF dans vos actes. Si vous devez avoir recours à la violence, ne laissez pas un bain de sang derrière vous, et surtout, pas de preuves pouvant vous incriminer directement. Nous sommes en pays ami, mais vous restez en laisse courte. Compris ?

- Bien reçu. Est ce que ce serait possible d'avoir quelques moyens en plus dans ce cas ? Il va falloir qu'on prenne de quoi le soigner s'il est vraiment HS, et de quoi neutraliser en douce ceux qui le gardent. Vous aviez dit que vous chercheriez des contact pendant qu'on allait au port, une idée de s'il y a quelqu'un de fiable chez qui on peut s'équiper ?

- La fiabilité est à notion variable... J'ai un contact possible, Mikhaïl, vendeur d'armes itinérant, il se déplace en van à travers Léningrad et peut venir sur commande. Criminel, mais apparemment couvert par SovOil, il doit très probablement vendre à tous les camps. Je vous transfère 100000 roubles sur votre ligne de crédit. N'en abusez pas et achetez uniquement ce qui sera nécessaire.

Mési madame ! Toujours aucune idée de ce que représente 100 000 roubles, mais ce n’est pas le moment de la jouer fine bouche : cette “carte blanche” nous libère déjà d’un bon poids sur les épaules. Il ne me manque plus qu’à contacter ce Mikhail, acheter le nécessaire, et on sera prêt à lancer l’opération. Certaines boîtes offrent des chèques déjeuners ; chez nous, ils donnent un budget arme à feu. Amusé par cette réflexion, je me décale d’un pas vers Vit ; haussant le ton afin que même le Tchèques puisse m’entendre.

- Ça suffira bien, et je ferai attention à ce que Stanjura ne dévalise pas tout, promis. Merci pour tout, je vous tiens au courant quand on sera plus avancé.

- Avant que vous ne raccrochiez - Khakamada a appelé. Elle attendait patiemment votre appel afin de pouvoir vous rencontrer. Je comprends que vous ayez été un tantinet occupés, mais SovOil va commencer à devenir suspicieux si mes deux agents principaux ont disparu dans la nature sitôt après avoir posé le pied à Léningrad… Pourriez-vous régler cette situation ?

- … Ah.

Putain, le boulet.

- Désolé d'avoir fait attendre la demoiselle. Je m'en charge dès que je peux, ce sera vite réglé.

Lemke raccroche finalement, et je m’empresse de passer une main dans mes cheveux, tout en lâchant un looooong soupir. Là, je n’ai pas d’excuses : la miss soviétique m’était complètement sortie de la tête…




Vu les 300 appels que je dois passer (enfin, deux, ce qui est beaucoup pour moi) ; je décide d’accélérer la cadence. Alpaguant mon collègue d’une tape sur l’épaule, je lui tend la main pour qu’il me file la manette du drône.

- Allez, on y va. La boss a donné le feu vert pour l'opération, et elle m’a parlé d’un gars qui pourra nous équiper. Reprend le volant, faut que je passe des appels.

Aussi vite qu’on était venu, nous voici donc repartit dans notre C5 - non sans que j’ai au préalable balancé leur tablette en direction des médias. Vit se contente de nous balader au hasard dans les rues adjacentes, simplement pour éviter qu’on ne soit suivi ou qu’on attire l’attention. Et pendant ce temps, bien enfoncé contre le siège passager, je saisis une nouvelle fois mon téléphone pour contacter ce fameux Mikhaïl. La voix qui me répond après un peu d’attente est bien celle d’un homme, dont le fort parlé russe (enfin, ce que j’assume être du russe) m’est complètement incompréhensible. Fort heureusement, les smartglasses affichent rapidement des sous-titres devant ma rétine, m’assurant une belle traduction francophone.

- Trotti'Lenine, dépannage et entretien de trottinettes électriques, que puis-je faire pour vous ?

Sacré alibi. La couverture a beau être amusante, je décide de rentrer directement dans le vif du sujet.

- Greetings, is that Mikhail on the line ? Sorry for the inconvenience, I don't speak Russian. I was told I could contact you if I wanted to buy some quality products. Would it be possible for us to meet ?

- What ? Who gave you number ? Who you ? I mean I huh- me do tut-tut, scoote.

- Yeah sure, tut-tut. You can call me Adrien. I'm just someone who needs a little help and has the rubles for it. No worries, I promise.

- People who say "no worries" often give worries Adrien. Who gave you number ?

Dans un métier comme le sien, j’imagine bien que la prudence est une qualité : ce n’est pas parce que SovOil a l’air de le tolérer, qu’il peut se permettre de vendre à n’importe qui. Je le laisse mariner quelques secondes, tourne ma langue dans la bouche, puis reprend.

- Fine, does Lemke ring any bells ?

- Eeeeh... Should it ? No. Ok. Who you with work for ?

- SovOil. Well, a company associated with SovOil, but it's all the same for the moment.

- Hehehe... You have way with word Adrien. SovOil don't have no pussy faggot french accent, cyka. I sell to you, ok, but I sell to you pussy euro price, with premiums, good ?

A ce stade, les injures ne me font ni chaud ni froid ; même si être complimenté et insulté dans la même phrase laisse quand même un arrière-goût particulier. Tant que le matos est bon, je passerai outre : c’est pas de mon plein gré, mais je commence à avoir l’habitude que mes collègues soient des connards. Je serai limite déçu s'il ne me sort pas un N-word, une fois qu’on sera en face à face.

- Sure, sure. Where can I find you, Mr. Scooter Salesman ?

- Where you ?

- Near the harbor. But there are quite a crowd because of the strike, so we'd better be careful.

- Yeah no shit faggot. Texting you where to meet, but not now busy. You go 19 hour there, I'll be on time so you be on time, good for you or no good for you ?

- Good for me. I'll meet you there.

J’appuie sur l'icône rouge, mettant fin à l’appel, et m’amuse à tournoyer le portable entre mes doigts. Un de fait.




Maintenant, vient la partie plus amusante. Miss Zilya est peut-être notre agent de liaison, mais c’est surtout une ancienne du FSB, dont je suis curieux de voir comment elle compte nous cuisiner. Puis bon, dans tous les cas, ce sera plus civile qu’avec Mikhaïl.

Une fois de plus, je compose sur mon clavier tactile le numéro confié par Lemke, et attend patiemment que l’on décroche à l’autre bout. Il y a une longue tonalité, cette fois : j'évite de peu la messagerie, mais on finit par me répondre au dernier moment. Il y a un petit silence, avant que ne se dévoile finalement la soviétique aux cheveux blancs.

- Monsieur Adrien Morel. J'attendais votre appel bien plus tôt que cela - rien de grave qui ait perturbé votre arrivée à Léningrad, j'espère ?

Elle parle avec un petit timbre, mais dans un français clair, bien que subsiste un immanquable accent slave. Deux certitudes s’emparent aussitôt de moi : d’une part, je trouve sa voix très agréable à l’oreille…. et de l’autre, je suis probablement sur écoute. Ce qui ne m’empêche évidemment pas de répondre du tac au tac.

- Adrien en effet ! Enchanté de faire votre connaissance, madame Khakamada, et mes excuses pour vous avoir fait attendre. Rien de grave, rassurez-vous, mais prendre ses marques dans une si grande ville est toujours un peu chronophage.

- Prendre vos marques ? Haha... Si vous avez besoin d'un guide, j'ai un hélicoptère vous savez. Ce serait peut-être plus simple pour vous de repérer la ville avec un guide...

Un hélicoptère ? Rien que ça.

- Hé bien ma foi, sans vouloir abuser de votre générosité, je ne dirai pas non à une visite guidée. Ce serait effectivement plus simple, sans compter plus agréable. Par ailleurs, Monsieur Stanjura est avec moi. Ne vous inquiétez pas, il ne prendrait pas trop de place dans un hélicoptère.

- Il faut bien trouver un moyen d'utiliser l'argent de SovOil - les briefings de sécurité sont rarement intéressants… Si vous vous rendez disponible maintenant, on peut peut-être prévoir un restaurant plutôt que les bureaux sans fenêtres du QG de la Sécurité de l'entreprise.

C’est vrai qu’à part les conneries achetées à l’aéroport, je n’ai rien mangé depuis ce matin… et même si je n’avais pas prévu une sortie dans notre agenda, vu que l’opération est reportée au soir, on a largement le temps d’en profiter. Autant faire connaissance dans de bonnes conditions.

- Avec plaisir oui, ça permettra de rattraper le temps perdu par ma faute. Vous pensez à un endroit en particulier ?

- J'ai une adresse locale, oui. Il commence à se faire tard pour trouver une table en plein service, mais je peux arranger quelque chose.

- Ça m'irait très bien dans ce cas. Je vais tacher de faire vite.

- Très bien monsieur Morel. A plus tard.

- A plus tard, madame.

Clôturant l’appel sur ses belles paroles, je range définitivement mon portable, et me tourne, sourire en coin, vers mon chauffeur d'Europe de l’est.

- Du coup ! Le bonhomme au van nous retrouvera vers 19 heures, ce qui n’est pas plus mal si on lance notre mission sauvetage après. En attendant, Khakamada veut nous voir. On est attendu au restaurant.

Dîner de rencontre à midi, achat d’armes dans la soirée, opération spéciale dans la nuit… Ma seule certitude, c’est que je ne suis pas près de voir ma chambre d'hôtel. Et pour le reste, il me reste juste à trouver des bonbons à la menthe, et à mettre la main sur un élastique : monsieur Sochon a bien dit que les russes n’aimaient pas les cheveux longs.

Jet de déduction : Échec
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
Lien de la fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_faust


Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
Avatar réalisé par Pierre Huot. Cadeau de djinn ( :kiss: ):
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Awards
Roi du Discord 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022
Warfo Award 2019 du Meilleur RP libre (Aucun mérite pour celui-là, il devrait revenir à Armand)
Warfo Award 2020 du Meilleur PJ - Écriture
Les nuages et l'obscurité l'environnent, La justice et l'équité sont la base de son trône.

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