Warhammer] Moi Rodolf Hirt, Bouvier de l'Empire

Où s'écrivent les histoires, hors du temps et des règles compliquées du monde réel...
Répondre
Avatar du membre
Piero Orsone
Mister Vieux Monde 2022
Mister Vieux Monde 2022
Messages : 182
Profil : For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio

Warhammer] Moi Rodolf Hirt, Bouvier de l'Empire

Message par Piero Orsone »

L'étable avant la Tempête

J'm'appelle Rodolf. Rodolf Hirt. Car je suis bouvier. Hirt. Simple non ? C'est que les gars par chez moi ils connaissent pas la poésie, ils font au plus simple. Au village y avait les Müller, les Hirt, les Pächter ou les Schuster. Vous avez saisi.
Enfin j'étais bouvier. Avant. Avant la guerre. Puis je suis pas sûr de l'avoir vraiment été. Faut avouer que j'ai pas bougé de là où je suis depuis la guerre. Vous savez. Contre les Norses. Ce qui est marrant. Enfin c'est Rummo qui trouve ça marrant. C'est qu'on est à Wolfenburg. Et que Wolfenburg c'est la ville du loup. Et que mon dieu à moi c'était le Loup. Mais que l'Ostland, c'était des Sigmarites. Je sais pas si Rummo trouve vraiment ça drôle mais ça occupe nos nuits. Faut dire qu'elles sont longues.

Du coup je vous la refait. Je suis Rodolf. Je suis né au Nordland. Dans les prés salés qui bordent la mer. Je me souviens mal de plein de choses mais je me souviens du sel qui gouttait sur nous lorsqu'on faisait face à l'eau. Des pêcheurs dans leurs petits bateaux. Des marins d'en face qui venaient échanger des fourrures contre notre alcool. Je me souviens d'avoir été un bon môme. Je faisais ce que les grands disaient. Je disais quoi faire aux petits. La vie était simple. J'avais pas la calebasse en miettes à l'époque. J'étais grand d'après les autres. Je le suis toujours y paraît. Mais c'est Rummo qui parle et il a plus ses guibolles. Forcément il est plus petit. Et en plus il est... De Verezzo je crois. On dit comme ça. Mais du coup j'étais grand et fort. Et je suis devenu bouvier. Je crois. Les souffles chauds des vaches. Les cris du vieux quand je surveillais pas les vaches. Il était tout en cris en fait. Comme si il n'avait été qu'un son. Et y avait ma blonde aussi. Notre cabane. Notre petit logis. Ma blonde voulait qu'on ait des enfants. J'étais pas contre. Puis y a eu la guerre.

Elle me manque. Ses yeux, ses cheveux, sa voix, quand elle me parlait. Quand elle était gentille. Quand elle était forte. Mais pourtant je n'arrive pas à la recoller dans mon esprit ma blonde. J'ai que des morceaux d'elle. Mia me dit que c'est à cause d'un trau-ma-tisme. Que c'est à cause de ma tête en vrac. Elle m'a dit plein de choses Mia. J'ai pas tout compris. Wenceslas et Rummo m'ont simplifié. Ils disent que mon esprit est comme ma tête. Mes pensées sont des vaches que j'ai oublié de surveiller je crois. 
Et pourtant c'était important de les garder. Mais les Hommes sont venus. Les Soldats. Les beaux Soldats du Grand-Prince. Et avec eux les moins beaux. Les Pächter, les Schuster, les Müller. Et moi, le Hirt. Plein de monde marchait. Soldats, miliciens, hommes des bois. Toute la bonne bidasse dure du Nordland. On est pas si dur en fait. Des lames d'acier et des fers de hache nous passent au travers. Comme de la bidoche. Mais quand j'ai laissé ma Blonde, le Vieux et mes vaches ça je savais pas trop bien. C'était la Guerre. Et l'Empire avait besoin de moi ont dit les Hommes.
Ma blonde pleurait. Elle m'a dit que les Hommes ne revenaient pas des guerres. Que j'aurais dû lui donner des enfants. Le Vieux a pleuré. Il a dit que j'étais comme un fils. Les siens étaient partis avec le Grand-Prince Nikse contre le Bois de la Sorcière. C'était y a longtemps. Mais les vieux en étaient amères. C'était maintenant la notre de guerre. Et l'Empire avait besoin de bouviers.

Je sais qu'en emportant mon barda pour rejoindre les troupes je me suis retourné. J'arrive juste pas à me souvenir de ma Cabane et de la Femme qui pleurait devant. Elle disait que j'étais un homme et qu'on ne revenait pas des guerres. Elle avait raison.

Image
Piero Orsone da Trantio, explorateur
Profil: For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80

Lien: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio
Image
"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
ma si' nato in Italy !

Avatar du membre
Piero Orsone
Mister Vieux Monde 2022
Mister Vieux Monde 2022
Messages : 182
Profil : For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio

Re: Warhammer] Moi Rodolf Hirt, Bouvier de l'Empire

Message par Piero Orsone »

La soupe aux gravats

Aujourd'hui c'est Wellentag. Jour de Labeur. C'est tous les jours le labeur mais moi j'aime ça. Je me sens utile. D'après Mia. Faut occuper le corps pour occuper l'esprit. D'après Rummo, c'est juste qu'elle a d'autres personnes à gérer que moi ou lui. Il a sûrement raison. Mais j'aime bien quand on n'est pas coincé au temple. Donc chacun fait son petit travail. Et en échange on a un peu d'argent. C'est Rummo qui garde le mien après que j'ai égaré une semaine de paye. Il dit que l'argent on ne doit pas le confier aux grands dadais. Il donne quasiment tout aux prêtresses. Le couvert et le toit. Wenceslas dit qu'avec sa part il va reconstruire sa maison. Plus grande et plus belle. Sauf que sa maison je la ramasse à la brouette tous les jours. Heureusement qu'il ne voit plus, Wenceslas, il n'aimerait pas voir comment est sa ville.
Mon travail en fait, c'est de déblayer. C'est pas grand chose mais c'est honnête. Comme je suis grand et fort, et comme j'ai tous mes membres, j'aide à reconstruire la ville. On charge des gravats par milliers, on les amène ailleurs. Et les maçons reconstruisent. C'est long. On n'est pas beaucoup mais on avance. Les Hommes disent qu'on aura bientôt terminé de reconstruire la caserne. Moi j'ai ma brouette et mes cailloux. Je suis les ordres. Une fois j'ai fait la remarque qu'avec tous ces cailloux, les Ostlanders pourraient manger à leur faim. Ils n'ont pas ris. Wenceslas m'a dit qu'on ne plaisantait pas avec les pierres, que les Ostlanders comme lui avaient déjà assez de problèmes. Moi j'ai dis que qu'ils pouvaient se moquer du Nordland, que je le prendrais pas mal. Je crois que l'Ostland a perdu son sens de l'humour. Rummo a dit que c'était l'Empire qui n'en avait pas. Peut-être. En attendant j'ai mes cailloux à déblayer.

Rummo et Wenceslas je les ai rencontré à cause de la Guerre. Sans elle on ne se serait peut être jamais rencontré. Quand je le fais remarquer, ils sont d'accord, je pense que ça ne les console pas. Rummo me dit qu'au pays il avait sa sœur à qui il envoyait sa solde. Il se battait pour de l'argent. Pour ça qu'il sait le gérer je pense. C'est bizarre comme travail. Il a demandé à une prêtresse de l'aider à lui envoyer une lettre. Ma Blonde savait pas lire. Ça servirait à rien. Wenceslas lui, il a tout perdu à cause des Norses. Il est triste. Je le comprends. Il m'a dit que des fois il aimerait ne pas rouvrir les yeux après une nuit de sommeil. Je pense qu'on serait seuls sans lui. Qu'on était une paire de trois. Il fixe le vide.
En fait, j'ai été blessé à la guerre. Tout le monde dit que je suis un héros. Je suivais juste les ordres. Il fallait tuer. J'ai tué. Les hommes d'en face suivaient les mêmes ordres. Ils me ressemblaient. C'est toujours étrange. Sur le chemin du retour, les Hommes m'ont dit que j'ai tué un « Champion » un Homme devenu monstre, en armure noire. Si j'avais pas été blessé, paraît qu'on m'aurait promu. Moi je voulais juste revenir. Mais sur le chemin du retour, ils m'ont laissé à Wolfenburg. Ils ont laissé ceux qui ne pouvaient pas marcher. On a laissé les mourants, les débiles et les infirmes d'après Rummo et Wenceslas. Pour ne pas ralentir les armées qui devaient retourner défendre l'Empire. Je leur en veut un peu. J'étais pas mourant en fait. J'ai survécu. Car les prêtresses m'ont sauvé. Mira-culé. Et con-valescent, j'ai rencontré les deux bougres. Wenceslas avait perdu la vue. Rummo une jambe jusqu'à la cuisse, l'autre est tordue. Il doit marcher avec deux béquilles.
Comme il peut pas déblayer, il coud. Il a des mains de soldat. Mais il recoud des bâches, des toiles, des bandages, des blessés. Il me dit que ça l'occupe aussi. Un jour il a rabiboché une poupée. Il a sourit. Il l'a mit sur notre espèce d'étagère près des paillasses. Nos souvenirs de guerre.
Wenceslas lui il enseigne. Enfin enseigner. Il explique plein de choses compliqués aux marmots qui s'arrêtent devant le temple. Parfois il y en a plein parfois il y en a deux. Mia dit qu'il faut de la reconnaissance. C'est bon pour notre moral. Je lui ai dit qu'on était reconnaissant à elle et aux autres prêtresses. Elle a sourit.

Pour Festag, Rummo nous a annoncé un grand plat. Avec l'argent du travail. On va faire du bouillon. Il dit que c'est des os de bœuf. Je pense que c'est du cheval. Les seuls bœufs que j'ai vu en Ostland flottent bon gré mal gré sur leurs bannières. On fera avec. Des fois je regrette à mon ancien chez-moi. On ne dormait pas sous le préau de la cours du Temple de Shallya. Mais ma Blonde voudrait sûrement plus de moi. Que ferait-elle d'un bonhomme qui pense plus ? D'un bonhomme qui peut pleurer contre un mur ou s'énerver et plus s'en rappeler ?
Des fois je me retrouve dans un quartier sans me souvenir pourquoi. Parfois j'ai des bleus sur le corps sans savoir ce qui l'a causé. C'est le trau-ma-tisme. J'ai la tête en vrac, l'esprit aussi. J'ai proposé de mettre de bonnes pierres dans notre soupe mais Wenceslas n'a pas rigolé. Pour me faire pardonner je lui ai dit qu'on reconstruira sa maison. Elle sera tellement belle que même lui pourrait le voir. On se laisse rêver devant notre marmite de bouillon. Mais pas trop loin, si on rêve trop longtemps on risque de revoir les choses venus du Nord. Et quand on se réveille on a pleuré ou on a fait dans nos chausses comme des gosses. On n'en est jamais revenu totalement de là-bas. On ne revient jamais totalement de la Guerre.


Image
Piero Orsone da Trantio, explorateur
Profil: For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80

Lien: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio
Image
"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
ma si' nato in Italy !

Avatar du membre
Piero Orsone
Mister Vieux Monde 2022
Mister Vieux Monde 2022
Messages : 182
Profil : For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio

Re: Warhammer] Moi Rodolf Hirt, Bouvier de l'Empire

Message par Piero Orsone »

On achève bien les Taureaux

Il y a quelques temps, les autorités ont brûlé des condamnés. Toute la ville, enfin, ceux qui peuvent se déplacer et qui n'étaient pas au travail, soit bien deux centaines de bougres j'dirais, s'était rassemblé pour le spectacle. Faut avouer qu'avec les tavernes brûlées et les bordels bombardés, les habitants manquent de distractions. Par contre on manque pas d'autorités. Des bidasses avec des épées et des allures d'officiels traînent dans la ville en nombre si grand qu'on peut se demander comment elle a pu tomber à la base. Selon les gars, c'est du milicien comme moi, mais sans chef. Raukov est loin, on donne les ordres à sa place. Et les ordres sont impitoyables. Comme y a tout plein de naufragés dans les rues. Nous pour commencer. Ils sont stricts. Kislevites, paysans de tout le comté, gars d'on ne sait où... Une fois des mercenaires sont passés. Ils revenaient de la Guerre eux aussi mais après les armées de l'Empire. Ils étaient comme Rummo, sombres. Certains étaient tout éclopés mais eux ont lâché personne au temple. C'est intègre de leur part. Et ils disaient dans leur langue bizarre que les bois étaient tout plein de déserteurs, de monstres et de Norses. Et qu'en plus ils n'avaient pas la décence de s'entretuer. Et après les gardes ont été encore plus stricts. Donc à l'exécution il y avait un boucher qui bossait dans les tas de tentes pleines de miséreux, accusé de servir de la viande humaine. J'espère qu'il fournissait pas Rummo. Merde. On peut crever la dalle on touche pas aux Hommes, c'est des choses évidentes, surtout si vous v'nez d'un endroit froid et rude comme chez moi. Il y avait ensuite une femme accusée de servir la ruine. Le soir venu, Wenceslas dit qu'elle avait probablement juste refusé une gâterie à un sergent du guet. J'ai dit qu'elle avait pas mal de bouts violets et ondulants la bonne dame. Le dernier était un sorcier venu d'ailleurs. Ils l'avaient parait-il choppé en train de prodiguer des potions aux indigents qui dormaient dans les ruines du mur ouest. Et puis ils ont commencé à allumer les fagots et la paille. Le feu, les cris de la foule, les cris de ceux dont les flammes léchaient les habits, l'odeur insoutenable. On aurait dit la guerre. On aurait dit les bûchers, les immenses piles du Nord qui se consumaient sur le bas-côté pendant qu'on avançait. Le choc des Norses sur nous. Les cavaliers en armure noire qui chargeaient nos rangées de piquiers en riant. On riait pas nous. On se faisait dans nos chausses, on avait les tripes toutes liquides. Et tout autour les canons infernaux tonnaient.

Je me suis réveillé par terre. On avait fait un cercle autour de moi. J'avais tout plein de larmes et de morve au pif. Un grand gaillard qui chiale devant les exé-cu-tions c'est bête hein ? Puis les gens se sont lassés de la barbaque rôtie et sont partis. Sauf une jeune fille qui me fixait avec des yeux comme des soucoupes. Elle était pas bien grosse l'asticote, le genre à tenir en selle sur un moineau. Lottie. Un joli nom. Lottie m'a dit qu'elle m'avait déjà vu au temple. J'ai dit que c'était possible vu que j'y habitais. Elle a rigolé. C'était une fileuse comme Rummo. Mais là elle devait filer au marché glaner des vivres avant que ces gros lourdauds n'y retournent. C'est ses mots. Puis du coup elle a filé comme un éclair blond.

Ensuite on s'est revu. Wolfenburg est une petite ville dans les ruines d'une plus grosse ville. Un petit bourg-loup. Alors parfois avec ma brouette et mes gravats je croisais Lottie avec ses ballots de lin.
Quand je tapais sur les pieux de fondation d'une baraque, elle elle tenait sa sœur dans les bras pour l'amener au Temple. Car Lottie elle a toute une tripotée de marmots. C'est pas les siens enfin je crois. Elle a des petits frères, des petites sœurs. Un cousin ou deux. Tout ce beau monde sans parents. La guerre. Mais c'est pas l’aînée, elle a un grand frère. Sauf que lui c'est le foie qui est pas revenu de là-bas. Je l'ai vu en amenant Wenceslas à leur foyer. Trois murs et un toit qui prend l'eau, un luxe à l'ostermarker. J'avais dit à Lottie qu'il pourrait faire la leçon et les garder, pour qu'elle puisse bosser. Gagnant-gagnant comme a dit Rummo. Et là j'ai vu son frère dans la chambrée. Il puait. Je dis pas qu'on sent la rose nous mais lui il sentait comme les chevaux des Kurgans. Tout jaune, le schnaps sous le bras. Il bosse pas sauf en vidage de bouteilles. Et ça coûte plus que ça rapporte ça.
Il a gueulé en demandant ce qu'on foutait là, Lottie lui a crié dessus, il a crié sur Lottie, Wenceslas ne savait pas où donner de la tête. J'ai crié. Et là par contre tout le monde l'a fermé. Sauf que je savais pas quoi dire. Il a claqué la porte et j'ai entendu une bouteille être débouchée.

Plus tard j'ai demandé à Mia. Elle m'a dit que ça arrivait que les Hommes oublient leur mal dans l'alcool après les combats. Plus que de raison. Y a donc ceux qui oublient par la foi et ceux par le foie. Ça fait sens. Moi j'ai juste oublié car on m'a mit la cervelle au presse-purée. Ça fait moins de sens mais c'est comme ça. Les Dieux doivent hausser les épaules. Au moins dans le troupeau que je surveillais je n'oubliais aucune bête. Eux ils l'ont fait. Tant pis.
Image
Piero Orsone da Trantio, explorateur
Profil: For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80

Lien: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio
Image
"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
ma si' nato in Italy !

Avatar du membre
Piero Orsone
Mister Vieux Monde 2022
Mister Vieux Monde 2022
Messages : 182
Profil : For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio

Re: Warhammer] Moi Rodolf Hirt, Bouvier de l'Empire

Message par Piero Orsone »

De distingués oubliés

On va recevoir une dis-tinc-tion. Je l'ai appris de Lottie. On mangeait chez elles, c'était bouillon, et elle me l'a dit. Parait que c'est un grand homme de Middenheim qui va venir. C'est marrant car les grands hommes tendent à rester à très grande distance de Wolfenburg. Avec Lottie le temps passe plus vite. J'aime bien. On trempe du pain dans le bouillon et on regarde le ciel. Elle oublie un peu ses soucis, les miens bah, je les ai laissé à la guerre. Je dirais qu'elle me prend un peu pour son frère. Des fois il sort la gueule de son antre. Il sent la gnôle. J'ai dis qu'à lui seul il relancerait les distilleries de l'Ostland. C'est pas vraiment drôle mais on aimerait bien que ça se relance l'Ostland.
Rummo m'a expliqué avec Wenceslas ce que ça voulait dire. On nous féliciterait pour notre service rendu à l'Empire. On remercie pas les bougres qui posent des briques pour nous abriter, ceux qui grattent le sol pour se nourrir. Mais pour tuer on vous remercie. On a tué pour qu'il y ait moins de bougres qui meurt. Donc j'ai demandé à Rummo si il avait été félicité quand il était mercenaire. Il m'a dit qu'on félicitait pas les mercenaires, sauf avec de l'or. Tout travail mérite salaire en fin de compte.

Le temple était en effervescence lors du grand jour. On devait remballer tout le vieux linge, enlever les taches toutes incrustées, rendre aussi sublime que la Shallya son lieu d'hommage en gros. Puis ce fut à nous d'être tout propre et beau. Enfin avec les limites de nos grosses trognes de soudards. Tout le monde aligné devant des bassines, faut que ça brille. C'est Mia. On dirait la déesse dont parle souvent Rummo. Militaire. Elle nous donne des ordres, on obéit, on est des soldats ça change pas trop. Puis elle a une gueule plus belle à regarder que les sergents y a pas de doute.

Une fois presque présentable, tous en rang devant le temple. Droits comme au bataillon, enfin pour ceux qui ont moyen de tenir sur leurs jambes. Dans mes plus belles fripes, j'attendais. Bon vous saurez qu'un grand homme il vient avec ses propres gardes. C'est vrai que ça impose. Surtout que le grand homme en question il l'était pas vraiment. Il est tout trapu, une vraie barrique de choucroute. Un vaste front, les cheveux tellement en arrière qu'ils étaient resté en Hochland, une belle barbe. Il avait une trempe de notable du village. Un air familier. Ses sapes étaient immaculées, y avait probablement plus d'argent de ses bottes au col que dans le trésor public de Bourg-loup. Un pas si grand homme mais impressionnant quand même. Son nom c'est « Dieu fait grâce. » Alexei Johannes. Et il nous fait un sourire. Les rares personnes que je vois sourire dans le coin , c'est soit qu'elles sont plus frappées que moi, soit c'est bref, entre deux soupirs. Faut avouer que ça surprend. Il parle comme un Grand. C'est propre. Il nous a expliqué qu'il était honoré de rencontrer les défenseurs de l'Empire et d'Ulric. Qu'on était des héros. Le rempart contre les monstres et les barbares. J'ai repensé à la veille, on déblayait les murs de la ville à la brouette. Comme quoi. Mais donc le Johannes il a poursuivit. Il a expliqué qu'on ne nous oublierait pas. Qu'il ne nous avait pas oublié. Il disait que sa compagnie viendrait opérer dans l'Ostland bientôt, que ça fournirait du travail aux pauvres hères comme nous. Je sais plus trop si les gens sont sincères ou non depuis que j'ai l'éponge en morceaux, mais je me suis dit que si ça pouvait permettre à quelques bougres de mettre du pain sur la paille c'était tant mieux. Ensuite il a commencé à nous fixer sur le torse une petite médaille. Je tournais la tête pour le voir épingler toute la rangée. Il disait à chaque fois, pour Ulric, pour l'Empire. Devant Rummo il y est allé très vite puis il s'est arrêté devant moi. Il levait les yeux comme si il avait vu l'empereur sur un volatile géant. De là il s'est mit à me marteler de paroles. Que je devais être le fameux nordlander dont parlaient les rumeurs, que j'étais un héros parmi les héros. Le bras armé d'Ulric. Moi j'ai lâché très vite mais il a finit par épingler les autres avant de revenir à moi. Il m'a posé une médaille en bronze, c'était un loup avec des initiales en dessous. Et il a reprit. Une cascade de mots. Me jurant qu'il parlerait de moi dans un journal. Un article sur les oubliés de Wolfenburg. Tout ça pour avoir enfoncé ma pique dans un type en armure et m'en être sortit. J'ai dit que c'était pas que pour Ulric qu'on a fait ça. Que Wenceslas et l'Ostland, bah ils priaient Sigmar. Et que sur le champs de bataille, y avait aucun dieu, y avait que nous et les types d'en face. Que c'était comme ça la Guerre. Je crois qu'il l'a un peu mal pris, mais il disait que si il n'avait pas pu être à nos côtés au Nord, il l'était avec nous maintenant. On en aurait besoin à la Guerre du Grand Homme.
Plus tard, j'ai dit à Rummo et Wenceslas qu'on fait des statues à ceux qui meurent au combat. Les autres rentrent chez eux, retournent à leurs champs et à leurs blondes. Et puis au milieu on a nous. Accidentés. Avant de partir, le Alexei nous a dit que la prochaine fois qu'il viendrait, il ferait en sorte de permettre à certains d'entre nous de rentrer. C'était une belle offre.

Ce soir là, ou un autre, c'est flou, vous connaissez le principe à force, j'étais avec Lottie, Rummo et Wen. On regardait le ciel en suçotant notre pain. La plupart des gars avaient revendu leur médaille contre quelques pièces, de la viande ou une bouteille. Rummo avait accroché la sienne à sa poupée. La mienne je la regardais. Repartir. Rentrer. Mettre tout ça derrière moi et retourner à ma blonde et mes vaches. J'en ai envie oui. Mais je suis plus pareil. Et ma blonde elle a pas épousé ce Rodolf là.
Un Rodolf qui n'arrive même pas à mettre un visage et un nom sur elle.
Le bon Rummo m'a posé une main sur l'épaule. De toute façon on était pas prêt de pouvoir repartir. Il a raison. Le ciel de l'Ostland comme seul horizon. Un ciel où couvait déjà de nouvelles tempêtes.
Piero Orsone da Trantio, explorateur
Profil: For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80

Lien: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio
Image
"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
ma si' nato in Italy !

Avatar du membre
Piero Orsone
Mister Vieux Monde 2022
Mister Vieux Monde 2022
Messages : 182
Profil : For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio

Re: Warhammer] Moi Rodolf Hirt, Bouvier de l'Empire

Message par Piero Orsone »

Le grand blond avec la caboche dans le noir

Le bon Rummo il est parti. Je ne m'y fais pas. Non, non, il n'est pas parti aux jardins de Morr. Ni chez les dieux des Norses. Rummo est parti vers le Sud. Vers son pays où il y a du soleil et des vignobles. C'était une journée de plus dans la plus belle ruine de l'Empire, ça empirait avec les frimas en plus. Quand ils sont passés à travers Bourg-Loup comme dans du beurre. Tout secs et durs comme du mauvais pain de chez eux. Mercenaires de Verezzo. Comme Rummo. Ils ont payé l'alcool, la bouillie et les filles qui venaient les réchauffer pour quelques piaces. Une ville de tentes dans une plus grosse ville de tentes. Avec leurs moustaches en piques, leurs piques à moustaches, leurs trophées de guerre. Ils rentraient enfin. J'ai porté Rummo jusqu'à eux. Ils ont jacté dans leur jactance du Sud. Rummo a souri. Mais pas son sourire que je connaissais. Il a même lâché quelques larmes. Comme moi des fois. Il m'a dit : Rodolf. Je vais rentrer au pays.

Là j'ai fait une chose toute drôle. J'ai marché. À travers les piles de gravats, à travers les maisons reconstruites et celles brûlées. Entre les tas de tentes, les caisses vidées, les tas de déchets, les enclos à bestiaux et même d'autres choses que je ne connaissais pas. Je sais même plus jusqu'à quand j'ai marché, ni vers où. Mais Rummo il me guidait. Et sans lui je n'avais plus de tête que Wenceslas. Et Wenceslas, il n'avait plus d'yeux pour surveiller mes bourdes.
Quand je suis rentré, il était tard, j'avais mal à la caboche et à la gueule. Mia m'a sermonné, m'a dit que je sentais le vin jaune. Rummo avait récupéré ses biens. Sa poupée, la médaille, son calot à plumes et sa cuillère à pot brisée.

On a fait comme une fête, mais j'étais triste. Les gars venaient taper dans le dos de Rummo en le traitant de veinard. Ils ont ouvert des bouteilles, mais cette fois on avait le droit. On a bien mangé et puis au matin il a dit au revoir à tout le monde. Il a même fait un baise-paluche à Mia en la remerciant pour tout. Il a filé mes sous à Wenceslas puis il m'a fait l'accolade, je me suis redressé et il touchait plus sol. Il m'a dit de faire attention à ma calebasse et d'écouter les grands. Il m'a dit qu'en son pays il nous ferait venir. On mangerait des melons et on dormirait en regardant les étoiles, qu'il me trouverait des vaches à garder. Je lui ai dit que je devais trouver ma Blonde avant et des parents pour Lottie. Il a souri une dernière fois. Et puis il a embarqué comme un marin sur son rafiot. Une chariotte de mercenaires pleines de souvenirs de la guerre et de bâches de tentes. Les Tiléens sont partis vers le sud comme le font les oiseaux, mais les oiseaux, ils chantaient mieux que Rummo et les autres, et ils chantaient moins sur les seins des filles.

J'ai travaillé. J'ai parlé à Lottie en lui amenant des oignons. J'ai ramassé Wenceslas quand il s'est gamelé. J'ai travaillé. Puis je suis parti dehors dans les champs plein de flottes. Ce ne serait pas cette année que Wolfenburg allait manger à sa faim à nouveau. Alors on suçotera des cailloux. Le temps d'aller sous les étoiles de Verezzo.

Image
Piero Orsone da Trantio, explorateur
Profil: For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80

Lien: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio
Image
"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
ma si' nato in Italy !

Répondre

Retourner vers « Écrits Libres »