L'histoire jamais ne s'éfface

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Eranor
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L'histoire jamais ne s'éfface

Message par Eranor »

Ceci suit ce scénario :
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 89#p103189
Et se déroule lors de la partie du trajet maritime amenant à ce scénario où Eranor est encore incapable de se réveiller réellement suite à ses blessures :
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 56#p103256
Une femme. Elle chante. Sa voix est douce, c’est bon. Pas de lumière, par les trous dans le mur. Non, les fenêtres… Oui, c’est ça, les fenêtres. La salle est jolie et assez grande. La femme le tien. Elle le porte, elle le serre contre elle. Sa peau est douce. Sa voix l’apaise. Un gros bruit ! Ça explose ! Ça fait peur ! Elle le blottit contre son sein, il se sent protéger…Elle est là… Toujours sa voix, si douce, tellement douce… Elle sent bon… Il la reconnaît. Elle est toujours là pour le protéger. Rien ne peut l’atteindre tant qu’elle est là. Et elle chante… Elle chante et c’est si reposant. Ses yeux se ferment. Les gros boums ne sont pas si effrayants finalement car elle est là. Elle le repose, il ne veut pas être seul. Ça fait peur sans elle, le noir fait peur. Il tend ses bras. Il veut rester avec elle. Elle le reprend. Elle sourit. Elle est si rassurante… Alors, elle l’amène dans une autre grande pièce et elle l’allonge dans un lit bien plus grand. Il est bien. Ses yeux se ferment. Il est bien et en sécurité. Il s’éloigne… Tout s’efface…

Le sel et la sècheresse. Il n’y avait plus la bonne odeur de la femme. Il faisait sombre, et le sol tanguait. L’asur ne contrôlait rien, il ne pouvait même as ouvrir ses paupières. Puis, il se sentit repartir. Il ne pouvait pas l’empêcher, son esprit se détachait de lui et le noir revint.

***
-Eranor ! Eranor ! Réveille-toi ! Tu vas encore être en retard !

Cette voix… Elle était douce et enjouée à la fois. Aslerith. Elle avait une incroyable joie de vivre qu’elle savait rendre communicative. Elle était toujours prête et voulait toujours bouger partout ! Eranor se faisait légèrement secouer sur son lit à baldaquin rembourré de plumes et recouvert de soieries. Il se sentait fatigué mais en pleine forme physique. Ses yeux s’ouvrirent sur un visage bien connu et joyeux. C’était Aslérith, sa grande sœur, souriante, comme toujours, le regardant avec ses yeux verts pétillant d’intelligence.

-Allez ! Dépêches-toi Eranor, ou on risque de partir sans toi ! La chasse va bientôt commencer ! Père a déjà commencé à rassembler ses gens dans la cour et même mère va venir ! Elle se sent mieux !

Eranor se rappelait maintenant. La bonne saison était là et c’était le temps idéal pour sortir. Une petite brise rafraichissait les journées ensoleillées qui s’étaient suivies dans le domaine des Dréanoc et les forêts étaient pleines de gibier. Une grande chasse avait donc été prévue pour aujourd’hui même et la soirée d’avant avait eu l’allure d’un banquet. Plusieurs autres seigneurs locaux étaient venus pour l’occasion car les terres ancestrales de la famille d’Eranor étaient connues dans la région pour foisonner de gibier. Certes, le domaine à proprement dit était presque encastré dans la montagne, construit sur un petit plateau relativement difficile à atteindre par les flancs peu praticables des pics environnants, et accessible par une petite route serpentant sur la roche, mais les terres qui lui étaient dévouées comprenaient une grande forêt peu pentue où la chasse était toujours bonne. Ainsi, à la bonne saison, il arrivait régulièrement que l’on organise des grandes chasses dans ce domaine, à la fois pour des raisons politiques que pour s’occuper ou se nourrir.

-Quelle heure est-il ? Demanda Eranor avec une voix juvénile.

-Le matin vient à peine de se lever, c’est le moment de partir. Je t’ai mis des habits de côté, dépêches-toi, petit frère !

Une vague d’adrénaline déferla sur l’asur qui se leva d’un bon. Il allait vraiment être en retard ! Peut-être même partirait-on sans lui ! Et que dirait père si cela devait arriver ? Eranor rejoignit rapidement un paravent derrière lequel des habits de cuir relativement simples –pour des habits créés par des hauts elfes- l’attendaient. Il s’habilla en vitesse pendant que les volets des fenêtres s’ouvraient un à un. Un puissant soleil éclaira alors une chambre taillée dans la pierre blanche et recouverte de tapis. Des fresques décoraient les murs et les meubles, un bureau avec un fauteuil confortable, plusieurs commodes, plusieurs caisses, un grand lit, un paravent cachant une baignoire taillée dans le marbre ainsi qu’un grand miroir, étaient d'excellentes factures et laissaient deviner une enfance passée dans le lux. Eranor avait un corps jeune, il n’avait que dix-sept ans et n’avait même pas terminé sa puberté. C’était la première fois qu’il partait à la chasse et pour rien au monde, il ne manquerait ça !

-Un temps parfait pour chasser, Eranor ! Père est encore en bas, il parle avec le seigneur Bellefrai, on a encore un peu de temps !

-C’est bon, je suis là ! Dit Eranor en sortant de derrière le paravent avec une voix excitée. Mère est en bas, avec père ?

-Oui, elle discute avec Lilyann.

Lilyann était l’une des domestiques de la famille. C’était elle qui s’était occupée d’Aslérith, elle l’avait gardée, lavée, lui avait appris à marcher et bien d’autre chose. Elle avait été sa gouvernante en quelque sorte pour après devenir la cuisinière du domaine. Pourtant, elle était plutôt jeune, à peine 120 ans –Elle s’était donc occupée d’Aslérith à l’âge de 50 ans-. C’était une elfe qui, même par les siens, pouvait être caractérisé de jolie et, bien que sachant faire preuve d’autorité, sa douceur et sa patience la rendaient douée avec les enfants. Lilyann avait été une personne importante dans la vie d’Aslerith, car sa mère s’était retrouvée trop faible après son premier accouchement pour réellement être présente dans la vie de sa fille. C’était Aslérith qui, dès les premières années d’Eranor, s’était montré comme une mère de substitution. Elle était de 53 ans l’ainée mais cela ne l’avait pas empêché de se lever la nuit pour s’occuper de son petit frère apeuré ou d’être là, à lui caresser le front pour l’apaiser s’il ne se sentait pas bien. Le jeune nobliau avait ainsi développé une très grande complicité avec sa sœur alors que sa mère était bien souvent alitée de par sa santé fluctuante ou en voyage. Son état avait été critique pendant des années, mais depuis un an environ, elle allait de mieux en mieux. Le père d’Eranor, un elfe au visage sévère et au regard autoritaire du nom de Linellion, voyait rarement ses enfants, toujours occupé qu’il l’était à partir en voyage dans d’autres domaines ou à préparer des réceptions ou même à travailler dans son bureau pour améliorer la position de la famille. En fait, il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’il ressentait une sorte de malaise avec ses enfants, ne sachant jamais vraiment de quelle façon réagir avec eux, ce qui était une chose d’autant plus difficile à gérer pour un elfe qui avait l’habitude de toujours tout planifier et contrôler. Non pas que Linellion paraissait indécis auprès de ses enfants, il était même plutôt autoritaire, mais après avoir bien trop travaillé pour que c’en soit sain et que, éreinté par la tâche, il passait une soirée, pensif, à contempler les flammes de l’âtre d’une cheminée dans une salle commune, Linellion montrait son vrai visage et l’instinct paternel de celui qui aimait sincèrement ses enfants et qui voulait la meilleure des choses pour eux. Pourtant, ce pauvre asur était tiraillé par l’image qu’il devait donner en public, l’enseignement qu’il devait donner à ses enfants, les ambitions qu’il couvait pour sa famille et cet amour simple d’un père pour ses enfants et ses réactions en devenaient parfois trop violentes et dures, à la fois pour lui et pour ses progénitures.

Le jeune Eranor, suivi de sa grande sœur, descendit en trombe jusqu’au rez-de-chaussée pour rejoindre les asurs qui allaient bientôt partir à la chasse. Quand ils passèrent enfin la porte, les deux jeunes asurs eurent le droit à un regard réprobateur de leur géniteur qui savait pertinemment comment les choses s’étaient déroulées mais qui conservait les apparences en public. En baissant le regard, le petit Eranor se dirigea vers sa mère afin de la saluer comme il se devait. Plus jeune de 80 ans que son mari, Cireldrys avait déjà entamé la seconde moitié de son troisième siècle. C’était un elfe menu au teint pâle qui méritait de prendre quelques kilos de plus. Elle avait les cheveux blonds et de jolis yeux émeraude qu’elle avait donnés à son fils. Elle n’était pas bien grande pour une asur, mais elle avait gardé des formes harmonieuses malgré son manque de poids. Eranor savait qu’autrefois, c’était une cavalière émérite qui aimait participer à ce genre d’évènement et la voir ainsi à la lumière du jour était rassurante quant à son rétablissement.

Finalement, Aslerith et Eranor se retrouvèrent vite à l’écart, proches des chevaux qui se faisaient seller par Galanil, le vieil elfe servant de majordome au domaine Dréanoc. Les deux asurs n’eurent pas longtemps à attendre avant de pouvoir monter sur les beaux chevaux elfiques, reconnus pour leur rapidité et leur agilité. Ainsi, la chasse fut lancée et une petite dizaine de cavalier prirent la route pavée pour descendre du domaine Dréanoc et aller vers la forêt. Eranor restait à la hauteur d’Aslerith qui, elle-même était non loin de sa mère. Bien que gentille, cette dernière n’avait pas été très présente dans la vie de son fils et celui-ci n’avait pas un lien aussi fort avec elle que beaucoup avec leur mère. Aslerith, par contre, avait su renouer un lien puissant avec cette asur bien qu’elle n’ait été vraiment présente dans sa tendre jeunesse non plus et, depuis quelques mois, elle s’échinait à rapprocher Eranor de sa génitrice à son tour.

Ainsi, la petite troupe arriva jusqu’à la forêt et la chasse à proprement parler put commencer. Pendant la première heure, les elfes restèrent groupés, à la recherche de trace de gibier, puis, alors que l’on se murmurait que l’on avait réussi à dénicher la piste d’un cerf, Aslerith s’approcha d’Eranor en lui susurrant quelques mots à l’oreille. Alors que le reste du groupe partait au trot en s’enfonçant dans les bois, les deux descendants des Dréanoc ralentir l’allure jusqu’à se retrouver trop en arrière pour que l’on puisse encore les voir. Alors, Aslerith fit stopper les deux montures et désigna une direction.


-Par-là ! Le chemin que j’ai aperçu la dernière fois est dans cette direction. Viens ! Je te jure que ça vaut le coup d’œil ! On retrouvera les autres d’ici moins d’une heure !

Frère et sœur partirent donc dans la direction désignée, poussés par la curiosité et l’attrait de l’interdit. Bien vite, ils se retrouvèrent sur un sentier impraticable à cheval précédé par une petite clairière où ils purent laisser leur monture. Les deux elfes commencèrent une ascension sur un chemin caillouteux et hasardeux, où les roches risquaient de rouler et le faire chuter. Bien vite, le petit chemin fut si accidentés et escarpé qu’ils durent continuer en s’aidant de leurs mains. L’ascension prit bien plus de temps que prévu, le chemin qu’avait entrevu Aslerith étant à la fois bien plus long et bien plus ardu à suivre qu’elle ne l’eut cru. Une à deux heures passèrent avant qu’un petit plateau ne se distingue sur le flanc montagneux. Pour enfin l’atteindre, les jeunes asurs durent escalader quelques mètres. Une fois cette dernière épreuve passée, ils prirent quelques minutes pour s’allonger à même le sol, essoufflés après cette longue marche en terrain difficile.

-Regarde ! Dit alors Aslerith en se relevant et en désignant un trou béant dans le flanc du pic montagneux. J’ai lu des descriptions de vieux manuscrits de la bibliothèque, j’étais sûr que ce chemin était bien celui auquel je pensais ! C’est le pique qui a donné son nom à nos terres, les Cimes Stellaires… On dit qu’au sommet de ce pic, l’on peut voir plus d’étoile que de n’importe où dans Caledor ! Et qu’une de ces étoiles est tombée du ciel pour former le plateau où se trouve la grande forêt, en dessous. Dans les livres, il est aussi décrit un petit sentier difficile à pratiquer qui mènerait jusqu’à une grotte profonde… On dit que ce serait là que notre ancêtre aurait trouvé le grand dragon qu’il montait pendant la déchirure et que c’est là qu’il aurait lié sa vie avec lui…

Le fils Dréanoc se leva alors à son tour et s’approcha du gouffre en même temps que sa sœur et passa sa main sur la roche. La pierre était étrangement chaude et des runes quasiment effacées entouraient l’entrée de la grotte. Il était impossible de lire quoi que ce soit de ce qui était écrit, mais l’imaginaire d’un jeune elfe n’avait pas de limite, voyant là l’incantation pouvant faire revenir cette mythique créature qui, autrefois, s’était battue avec son ancêtre ou son nom perdu dans les millénaires passés. Il sentait un attrait surnaturel pour cet endroit, comme si l’accomplissement d’un rêve se trouvait à l’intérieur… La curiosité et cette attirance finirent par triompher de la prudence d’Eranor qui commença à s’engouffrer dans cette grotte.

-Viens Aslerith, dit-il alors d’une voix enjouée, imagine ce qu’on pourrait trouver à l’intérieur ! Peut-être que le dragon y est revenu… Imagine si l’on trouvait des écrits de notre ancêtre sur lui !

-Je ne sais pas… Si c’était aussi simple que ça, d'autres l’auraient fait bien avant nous, Eranor…

Aslerith n’était visiblement pas rassurée, et certainement à juste titre. Pourtant, la curiosité de son petit frère finit par l’attraper, car bien que commençant par rester à l’entrée de la caverne, elle finit par le suivre par petits pas prudents. Bien entendu, les deux elfes n’avaient pas de quoi s’éclairer et ils furent bien vite plongés dans une pénombre complète. Ils furent ainsi contraints de poursuivre leur chemin en tâtonnant, avançant avec d’extrêmes précautions. L’atmosphère était de plus en plus étouffante au fur et à mesure que les jeunes asurs s’enfonçaient dans les profondeurs de la montagne. La température s’était élevée de plusieurs degrés alors que la lumière du jour disparaissait derrière les spéléologues improvisés et le bruit caractéristique de l’eau ruisselant sur les parois se faisait entendre de plus en plus distinctement.

-Ça ne sert à rien Eranor, faisons demi-tour, c’est trop dangereux.

-Encore un peu Aslerith, un tout petit peu…

Eranor savait parfaitement que ce n’était pas une bonne idée, qu’il devrait retourner en arrière. Mais quelque chose le poussait à avancer… La curiosité se mêlait à l’espoir de trouver l’introuvable dans cet endroit et une petite voix dans la tête d’Eranor lui chuchotait de continuer, encore plus profond, encore plus loin dans les ténèbres. Il avait commencé à sentir quelques gouttes d’eau tombant du plafond, une eau presque bouillante signe qu’une source de chaleur devait se trouver plus profondément –chose bien peu étonnante dans la chaine volcanique de l’Echine du Dragon- et le choix le plus sage consisterait à partir d’ici avant de se retrouver trop proche de ladite source. Pourtant, Eranor voulait continuer et il le faisait. Après quelques mètres, Aslerith s’arrêta en suppliant son frère de revenir. Mais il n’en avait cure, il continuait. Un bruit… Il lui semblait entendre un bruit au loin, comme un long ronflement. Etait-ce son imagination qui lui faisait entendre ce qu’il souhaitait ? Il devait en avoir le cœur net.

Soudain, un craquement sinistre se fit entendre dans toute la grotte et Eranor chût. Il entendit un petit crit strident, puis un sifflement et plus rien. Le noir. Le contact de la roche… L’odeur du sel… Une cabine… Un navire, mais toujours impossible d’ouvrir les yeux…
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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