Une dette de sang [feat Mélissandre] [Attention -18 ans]

Où s'écrivent les histoires, hors du temps et des règles compliquées du monde réel...
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Geralt
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Une dette de sang [feat Mélissandre] [Attention -18 ans]

Message par Geralt »

Attention certains passages du RP ne sont pas recommandés à un publique de - 18ans.

Cela aurait dû être simple... Une routine dans la vie du loup blanc, une journée ordinaire, où il arpentait les routes, cherchant de quoi gagner sa vie dans le but de survivre, pouvoir manger chaud et dormir tranquille. Passant dans un village du Middenland, il avait accepté un contrat, un enfant du village avait disparu une nuit, on avait demandé ses services pour tenter de retrouver l'enfant, les légendes qui circulaient sur lui avaient commencé à lui donner une réputation dans la région, après tout un homme aux cheveux blanc, tueur de monstres et acceptant des prix dérisoires pour tuer le mal, il n'y en avait pas cinquante.
Le contrat était simple en apparence, il ne lui avait fallut qu'une journée entière pour retrouver l'enfant... Mort hélas, trop jeune pour survivre une nuit complète seul dans les bois, il retrouva son petit corps blanc, recouvert de sang, boyaux et tripes en dehors, cherchant les traces du tueur d'enfant, il en conclu rapidement que c'était une meute de loup qu'il l'avait tué. Que faire... Les retrouver et les tuer ? Les loups n'étaient pas des monstres, rien que des animaux de mère nature, mais ils avaient désormais le gout du sang de l'homme en bouche... Et les villageois voudraient obtenir vengeance... Geralt se décida donc quand même à traquer les animaux, autant qu'il soit tué par lui de façon rapide, plutôt que par des paysans, les traquant avec pièges et poisons, dans le but de les faire souffrir.
La nuit tomba lorsqu'il trouve la tanière, le combat fut bref, rien de plus qu'un duo de loup, un mâle et une femelle, agressifs et grognant à l'approche de l'étranger. Il observa leurs yeux, et dès lors il sut... Il sut qu'ils combattraient jusqu'à la fin, fières créatures qu'ils étaient, Geralt les trouva encore plus nobles que les hommes eux même face à la mort.
Sa lame accrochée au dos sortie de son fourreau, les loups foncèrent, il y eut un bruit, puis deux, Geralt avait fait tournoyer sa lame, et les loups gisaient là au sol... Mort...

L'aube se leva lorsqu'il revint au village, il fut accueilli rapidement, mais voyant ce qu'il avait dans les mains, la joie laissa place à l'horreur et la tristesse. Le corps de l'enfant était exposé à tous, tous pensaient qu'il aurait retrouver vivant le marmot. Sa mère tomba au genoux du chasseur de monstre, et ne put que le maudire, rongée par la peine, elle se défoula sur Geralt, le considérant comme fautif. Il n'en fit rien, sachant qu'elle n'en pensait rien... Il expliqua tout de même que c'était des loups qui avaient tué son fils, et que ceux ci étaient eux aussi morts par ses soins. Il laissa le corps au sol.

Le chef de village, le paya aussitôt, lui demandant par la même occasion de quitter les lieux au plus vite, son village devait faire le deuil... Il comprit cela, et ne perdit pas de temps, reprenant la route de plus belle. Son histoire aurait pu s'arrêter là ce jour là... Mais la vie est pleines de bonnes et de mauvaises surprises...

Il avait du faire une borne à peine, que quelque chose attira ses sens de pisteur. Les oiseaux furent agités soudainement, quittant la forêt qui n'était pas loin du village d'où il venait, cette forêt même où il avait retrouvé l'enfant. Il écouta avec attention, ses sens plus développés que la normal, lui permirent de se concentrer sur un seul et même bruit. Des bruits de pas... 3... Non 4 individus, de carrures importantes, trop pour être humaines... Ils courraient, en direction du village, telle des animaux enragés... Seigneur...
Geralt n'eut pas le temps de continuer sa méditation qu'il rebroussa chemin, courant aussi vite qu'il pu, suivant le sentier, son cœur battant si vite, qu'il était sûre que le monde entier pouvait l'entendre. Il n'était pas un héros loin de là, mais il savait ce qui se dirigeait vers le village et sa population... Des monstres... Des hommes bêtes... Rares dans la région et pourtant il semblait y en avoir, et leur petit nombre indiquait qu'ils étaient peut être un groupe d'éclaireur, ou bien qu'ils faisaient partie d'un groupe plus important en déroute peut être suite à une bataille... Impossible d'en être sûre...

Il arriva enfin au village, mais le mal était déjà fait, les quatre créatures tuant tout sur leur passage dans une rage indescriptible. Geralt dégaina son arme et vit la première de ses cibles, elle fut simple à tuer, ne remarquant pas la présence du loup blanc, sa lame frappa et trancha l'homme bête crachant au passage à ce qui ressemblait à un hurlement. Dès lors l'un de ces frères fut prévenu et fonça avec hargne vers celui qu'il voyait comme un intrus. Geralt se prépara à parer, mais la charge fut si violente qu'il fut projeté au sol, le souffle coupé. La force de ces monstres étaient bien supérieur à celle des hommes. Le monstre profita de cette phase pour soulever sa hache et tenter de clouer au sol l'homme aux cheveux blanc. Il réussit à esquiver, se déplaçant en roulant sur le coté et plantant sa lame dans la jambe de son opposant dans le même temps, qui sous le coup posa genou au sol. En profitant, Geralt se releva et d'un geste vif et circulaire, coupa net là tête de l'homme bête, son sang éclaboussant la zone.
Geralt savoura ce moment, mais se laissa dissiper par le gout de la victoire, il ne vit pas le troisième monstre arriver, et le frapper de sa lame, Geralt par un reflexe qui le sauva, parvint à reculer d'un pas, hélas la lame le toucha tout de même, le tranchant de la poitrine à l'abdomen, une coupure immense et profonde. Si il n'avait pas reculé, le loup blanc aurait sûrement été tranché en deux...
Il hurla de douleur, posant genou au sol, cherchant à ne pas flancher et voyant son ennemi approché, décidé à en finir. Mais le destin joua encore un tour... Un cor sonna au loin, et les deux hommes bêtes restant l'écoutèrent avec attention. Celui qui avait blessé Geralt poussa un grognement, qui sonna comme un juron, et il détala avec son compagnon, retournant d'où ils étaient venu : les bois.

Geralt ne bougea pas et scruta de ses yeux le village, il ne voyait rien d'autre que des cadavres, ceux des hommes et des femmes de cette bourgade qui n'avaient rien demandé d'autre que vivre tranquillement. La tête de Geralt se mit à tourner, il ne remarqua pas tout de suite tout le sang qu'il perdait, et puis soudain... Le trou noir. Il s'écroula au sol, inerte et inconscient...
Modifié en dernier par Geralt le 14 mars 2016, 22:11, modifié 4 fois.
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Melicent Hohenberg
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Melicent Hohenberg »

Ce ne devait être qu'une journée comme une autre.

Fraîchement sortie du collège flamboyant, je dois comme tous apprentis supérieurs, voyager de par le monde pour parfaire mon éducation. Naturellement, je m'étais dirigée vers le Nord afin de traquer les ennemis de l'Empire. C'était le meilleur endroit, à mon avis, pour dénicher les monstruosités de toute sorte.

Voilà quelques années que la tempête du chaos avait traversé l'Empire, Archaon à sa tête. Malgré la victoire des troupes impériales, il était resté quelques poches de créatures malfaisantes qui se terraient dans la Drakwald, éparpillées en plusieurs groupes. Du moins, c'était ce que l'on racontait. Il n'était donc pas si rare que ça de croiser un groupe d'homme-bêtes, et peut-être même un minotaure si l'on était chanceux. Toutefois, je n'avait toutefois pas encore eu cette chance. Mes pérégrinations s'étaient, jusque-là, passées sans encombre. Allant de village en village, je déambulais sans but vraiment, me contentant d'écouter les histoires et les rumeurs. Mais rien n'avait, jusqu'à aujourd'hui, mené à une piste qui pouvait s'avérer intéressante. Voilà quelques temps qu'aucune créature n'était venue s'attaquer aux villages environnants, tout au plus quelques loups s'étaient approchés un peu trop près des villages. Mais des hommes-bêtes ? Pas vus depuis des lunes.

Je venais tout juste de s'arrêter au village d'Harsum, trou perdu au sud de Middenheim, tout près de la frontière du Hochland. Au plus 70 habitants devaient y vivre. Le village avait été reconstruit après avoir été démoli par le passage des troupes chaotiques qui avaient dévasté la région. Aujourd'hui, la vie reprenait son cours, le commerce du bois était presque revenu à son niveau d'antan, et le village entendait redevenir prospère. Je m'y était arrêtée en fin de journée la veille et comptait y rester deux nuits, au moins, pour refaire le point sur mon avancée, qui n'avait pas été fructueuse jusque là. Je devais se rendre à l'évidence : ma tactique de chasse ne fonctionnait pas le moins du monde. Ce n'était pas en déambulant ça et là dans l'Empire que je trouverais le moyen de satisfaire mes ambitions. Un petit arrêt était l'occasion idéale pour se remettre les idées en place. Bien sûr, je voyais des hommes-bêtes dans mes visions divines , mais je ne parvenais pas à les localiser exactement, Sigmar ne souhaitait pas me donner des indications claires.

J'aurais du prendre cela comme un avertissement.

À la petit auberge du village, qui ne contenait pas plus de quatre chambres et un petit dortoir tant l'affluence n'était pas optimale ( on n'était pas sur l'axe Altdorf-Middenheim après tout ), j'avais discuté avec les villageois pendant la soirée. On ne fût pas trop méfiant avec moi, après tout, je ne portait pas tout l'attirail habituel des magisters de l'Empire, et Aqshy, le vent flamboyant, ne m'avait pas encore marquée durablement. De plus, j'avais pris la bonne décision de ne pas voyager seule, j'accompagnais deux jeunes hommes venus du village précédent qui avaient trouvé un emploi à la scierie d'Harsum. Une femme en solo sur les dangereuses routes de l'Empire aurait attisé la crainte, et je ne souhaitais pas dévoiler ma nature magique au premier venu. Dans ces régions reculées, on ne prenait pas la peine d'attendre les chasseurs de sorcières, on me ferait la peau pendant mon sommeil si on ne me chassait pas pronto de la place.
C'est ainsi que fil en aiguille, bière après bière pour les hommes qui venaient de recevoir leur prime, j'appris la disparition d'un petit garçon plus tôt dans la journée, et qu'un voyageur était parti à sa recherche. Cette histoire me semblait louche, aussi je n'eut qu'à fixer les flammes de l'âtre qui brûlait dans la salle principale pendant une dizaine de secondes pour voir que le petit avait été emporté par des loups. Je me gardai bien d'informer la populace sur le destin funeste de l'enfant, et me contentai d'hocher la tête de tristesse. Enfin, décidant que la journée avait été éreintante, j'étais montée me coucher, sans terminer mon repas ni fixer les flammes à nouveau.

Grand mal m'en pris.

Le lendemain, alors que je croyais pouvoir me réveiller au doux fumet de la cuisine de l'auberge, ce fût plutôt des cris à glacer le sang qui me tirèrent de mon sommeil. Toujours habillée de ma petite chemise de nuit en soie, je sortis de la chambre et descendis les marches quatre à quatre pour voir le spectacle le plus horrible de ma courte vie : quatre hommes-bêtes massacrant tout sur leur passage. Non seulement pourfendaient-ils les hommes tentant courageusement de les repousser, mais aussi les femmes et les enfants qui fuyaient dans le village pour tenter de se cacher. Je vis les armes se ficher profondément dans la chair humaine, le sang gicler comme jamais, les cadavres sans vie qui jonchaient le sol. Ils couraient après ceux qui courraient pour sauver leur vie. C'était le moment idéal pour agir, pour accomplir ce vers quoi j'étais destinée. Il ne suffisait que de faire les mouvements maintes fois répétés pour matérialiser les vents de magie en une boule de feu que je tirerais en direction des créatures malfaisantes. Leur fourrure prendrait feu instantanément, les flammes se propageant à une vitesse incontrôlée sur l'ensemble de leur corps. Ceux qui ne fuiraient pas le village mourraient brûlés vif. En quelques minutes, tout serait terminé.

Eh bien non.

Je restais figée sur place, incapable de bouger le moindre muscle. J'étais complètement paralysée par la peur. Moi, qui parcourait l'Empire pour chasser les monstres du chaos, me voilà tétanisée face à ceux-ci. Alors que j'avais rêvé à ce moment depuis longtemps, là où je ferais preuve d'un courage à tout épreuve pour me lancer dans mon premier vrai combat, attaquant sans répit mes ennemis... jamais je n'aurais cru que les choses se passeraient autrement. Je n'avais pas été préparée à ce qui venait de se produire. Les cris, le sang, les blessés et mutilés. C'était beaucoup moins joli que dans mon imagination. Et certainement plus effrayant.
Les premiers villageois arrivèrent à l'auberge pour s'y réfugier alors que j'étais toujours sur le seuil. Une femme me pris par le bras pour m'entraîner avec elle et je ne lui opposai aucune résistance. J'eus juste le temps de voir un homme apparaître de nulle part et planter son épée dans l'un des hommes-bêtes avant qu'on me fasse entrer dans une trappe dissimulée sous une caisse de bois. D'autres femmes et enfants suivirent, et un vieillard resta la haut pour fermer la trappe et pousser le mobilier sur celle-ci.

Combien de temps avons-nous resté enfermés là? Je ne saurais le dire. Je ne me souviens pas de grand chose, sinon les pleurs étouffés dans enfants, et l'odeur d'urine qui flottait dans l'air. D'ailleurs, j'y avait contribué malgré moi, mes cuisses toutes moites me rappelant que je n'étais pas mieux que ces habitants au final.

Melicent, fille de noble, grande magister qui se pisse dessus comme le plus vulgaire cul-terreux. On avait déjà vu plus grandiose.

Après d'interminables minutes, le grincement de la caisse déplacée au dessus de notre tête nous annonça la fin. Le vieux qui avait monté la garde ouvrit la trappe et nous pûmes sortir de ce trou puant.

***

Le constat s'avéra plutôt négatif. Dix morts et une quinzaine de blessés, dont certains gravement.

Le prêtre de Sigmar ayant succombé à l'attaque, le chef du village blessé sérieusement ainsi que l'aubergiste, en plus de tous les hommes valides qui avaient quitté tôt pour travailler au campement, il ne se trouvait plus personne pour s'occuper de ce carnage.
Si au départ, je proposai timidement qu'on emmène les blessés graves à l'auberge et les plus légers au temple, les « Oui madame» qu'on me répondit suffirent à me donner un peu plus de hardiesse. Mon apparence physique et ma chemise de nuit faite de tissu qui n'était à portée de toute les bourses trahirent mon ascendance noble, ou à tout le moins fortunée, et l'on décida d'écouter mes suggestions comme si ce furent des ordres. Prenant la place que l'on m'avait offerte, je pris en charge l'opération, avec toute l'autorité décernée à un personne de mon rang.

***

Déjà trois jours et trois nuits que je veillais celui qui avait sauvé le village. Une dame possédant des habiletés de fabrication de vêtements était venue recoudre l'horrible plaie qui avait ouvert le torse et l'abdomen de mercenaire. J'avais cautérisé les autres blessures avec le feu afin de purifier les éventuelles infections qui auraient pu en résulter. Il survivrait, je le savais. Il n'en garderait qu'une cicatrice, ce qui me semblait un faible prix à payer suite à cette attaque. J'avais épongé son front brulant, lui avait fait avaler de la soupe chaude lors des rares moments d'éveil où il délirait des propos incompréhensibles. Hélas, c'était le tribut à payer pour les mercenaires, louer son épée au plus offrant au risque de leur vie. Je me doutais bien de l'occupation de cet homme après avoir fouillé ses affaires, alors que j'avais mandé une jeune fille pour nettoyer ses frusques : Aucun bijou ou objet significatif, seulement des vêtements de mauvaise facture et des armes. Rien qu'un pauvre hère dont un évènement quelconque l'avait poussé a sillonner les dangereuses routes de la province pour éliminer la menace qui résultait de la Guerre contre le Chaos.

Les hommes étaient revenus au village depuis le carnage et plus personne n'avait quitté depuis pour retourner travailler au camp. Des tours de gardes avaient été organisés afin de surveiller les alentours et prévenir une nouvelle attaque. On avait envoyé un jeune homme sur un cheval pour demander l'aide des patrouilleurs ainsi que de nouveaux responsables de culte de Sigmar, et peut-être un prêtre de Morr s'il avait de la chance. Entre temps, on m'avait offert la petite maisonnette du feu chef du village en ma qualité de noble, mais j'avais poliment refusé. Ce qui avait déjà été mon statut social n'était qu'un étiquette qui me collait au front, et dont je ne me définissait plus depuis bien trop longtemps. Je préférai m'occuper de l'homme qui avait pris ma couchette le temps qu'il se rétablisse. Personne au village ne souhaitait s'approcher trop de lui puisque son arrivée avait concordé avec l'enlèvement de l'enfant et l'arrivée des créatures chaotiques.

Cet étrange voyageur, j'avais eu le loisir de le détailler pendant ces trois jours où j'avais pris soin de lui. Je l'avais d'abord imaginé plus âgé qu'il ne l'était réellement, dû a ses cheveux blancs comme un vieillard. Or, je fus toute surprise en découvrant son visage ravagé par les cicatrices que celui-ci n'avait presque pas une trace de rides. Il me donnait l'impression d'être plutôt dans la jeune trentaine que dans la cinquantaine. Son corps, qui portait les marques d'un homme qui a beaucoup combattu, était des plus musclés, beaucoup plus que les magisters que j'avais croisé dans ma courte vie. J'avais pu explorer la moindre parcelle de son physique avantageux alors que je l'avais lavé à la serviette, et trouvai particulièrement dommage qu'il soit abimé ainsi : il aurait été bel homme sinon.

Un mouvement de sa part m'indiqua qu'il allait bientôt se réveiller pour de bon cette fois, non pas seulement un délire fiévreux comme il m'avait habitué. Mes nombreuses prières auprès de Sigmar avaient porté fruits. Je descendis lui chercher un bol de soupe aux légumes ainsi qu'un morceau de pain, nul doute qu'il serait affamé en ouvrant les yeux..
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Geralt
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Geralt »

Les ténèbres... Ils furent la seule vision qui lui fut permis de voir durant de longues journées. Ce passage de sa vie fut des plus atroce, sentant la mort lui tendre les bras pour enfin le prendre, quel liberté cela aurait été... Rejoindre Morr aurait pu être la solution à tous ses soucis, même les plus graves. Sa convalescence fut dérangée de nombreuses fois par de terribles cauchemars, ressemblant à une réalité des plus terrifiante, on aurait pu les interpréter comme des prédictions . Il se voyait au sein de ses frères d'armes, au sein des membres de l'Ordre de la couvée du corbeau, son chez lui, sa seul famille. Un champs de bataille recouvert de cadavres et une pluie battante qui n'avait rien de naturel. Une armée face à eux, une armée d'homme, portant pour une obscure raison les symboles de la Bretonnie. De cette armée, un homme se détachait, un homme aux cheveux longs et noirs, lame en main, fixant Geralt et les autres membres de son groupe. A travers ce rêve, Geralt ne pouvait dire qui était ce leader qu'il voyait, incapable de mettre un nom sur ce visage, et pourtant, pourtant... Il savait ce que représentait cet homme : Son ennemi, son destin, sa fin... Le rêve d'un combat qui aurait lieux un jour... Le bien contre le mal, se soldant par sa mort, ou sa renaissance... Un futur des plus sombre se dessinait...

Il fit plusieurs fois le même rêve, il fut parcouru de nombreux spasmes, sa fièvre grimpant en flèche, il savait qu'il était en train de mourir, dans d'atroces souffrances en plus, mais quelqu'un voulait le maintenir en vie, il le savait car dans certains moments de consciences, il entendit une voix, celle d'une femme, des plus douce et à la fois montrant une assurance certaine. Il voulait ouvrir les yeux, voir son visage, mais cela était impossible, elle lui paraissait flou... Peut être était il en train de délirer ? Peut être était il déjà mort ? Il ne pouvait le savoir.

Il avait voulu aider le village attaqué par les hommes bêtes, mais à quoi bon ? Pourquoi avait il fait cela ? La règle qu'il s'était imposé était de rester neutre, de n'obéir qu'a des contrats, ainsi qu'à l'Ordre, et pourtant, il s'était jeté dans une bataille qu'il ne pouvait gagner. Envie suicidaire ? Envie d'être un héros ? Non... Les hommes comme lui n'étaient que des ombres, des vestiges du temps façonné par les guerres contre le chaos et les vampires. Des hommes sans passé, ni avenir, vivant chaque instants comme le dernier. Pourtant malgré cette malédiction éternel qui pesait sans cesse sur lui, il se sentait comme atteint par un but ultime ? Celui d'être la lame dans l'obscurité, cette lumière ne faiblissant jamais, un champion du monde des hommes... Il était Geralt, surnommé le loup blanc...

Il se réveilla enfin, ouvrant les yeux calmement, ne sentant rien aux premiers abords, il sentit rapidement la douleur monter en lui, les blessures qu'il avait le dévorant. Il aurait pu crier, mais il avait appris à ce contenir, son corps recouvert de cicatrices montrait que ce n'était pas la première fois qu'il échappait aux griffes de la mort. La première vision qu'il eut fut celle d'un plafond en bois, des plus rustique, il en conclut qu'il était au sein d'un bâtiment. Tournant la tête avec difficulté il vit qu'il était torse nu, allongé dans un lit, ses blessures en cours de soin et bandées. A coté de lui se trouvait non loin ces vêtements pliés et peut être même lavés, il put apercevoir ces armes, qui était à sa portée... Cela lui montra qu'il n'était pas chez quelqu'un de mal attentionné, sans quoi on lui aurait confisqué ses biens. Il vit aussi un bol de soupe, encore chaud vu la fumée qui s'en dégageait. Et la non loin, l'observant à distance... Une femme... Cette femme... Celle dont il n'avait pu voir le visage jusqu'à maintenant.

Elle avait de longs et beaux cheveux noirs frisés, le teint blanc, elle semblait soigné, plus soigné que la paysanne de base à première vue. Elle portait une robe classique, sans signe de noblesse ou de richesse apparente. Son regard semblait froid mais en même temps bienveillant. On pouvait voir de par ces formes généreuses, qu'elle était d'une beauté à faire tomber plus d'un homme, un ange pour qui bien des hommes avaient du perdre la vie. Il continua à l'observer en silence, chacun attendant sûrement que l'autre prenne la parole, moment gênant c'était certain, mais le loup blanc porta un oeil attentif sur un objet de la pièce, un bâton... jusque là rien de bien anormal, mais les ornements et la pierre qui le composait étaient des plus étranges. Etait ce un de ces biens ? Qui était elle donc ?
Se redressant avec difficulté et appuyant son dos contre l'oreiller, il soupira et ne broncha toujours pas mot, recherchant à comprendre sa situation, il se souvint que le reste des hommes bêtes avaient quitté le village suite à un son de cor, donc il était fort probable qu'il était lui même encore dans ce village, la femme à ses cotés n'avait pu le porter seul, la carrure de l'homme au cheveux blanc l'en aurait dissuadé, donc il était fort probable qu'il y avait eut des survivants au massacres... C'était une bonne chose, Geralt avait peut être pu sauver quelques vies au final. Le regard dans le vide il s'exprima pour la première fois.


"Merci... De m'avoir sauvé... Tu appartiens sûrement au village non ? Si c'est le cas, tu peux dire à leur chef que je leur redonnerai l'argent qu'ils m'ont versé pour le gamin... Ce sera une sorte de compensation."

Il ne doutait pas qu'il était vu ici comme un paria, déjà détesté après avoir ramené le gamin mort dans les bras de sa mère, voila que après son passage, une horde de hommes bêtes avaient détruit leurs habitations ? Fléau du destin ou bien pure hasard, pour les habitants, il fallait trouver un coupable : Geralt, responsable de leur malheur. Ce ne serait qu'une question de temps avant que hommes et femmes le virent à coup de fourche, ils devaient juste se remettre de leur émotion pour le moment.
La faim le tiraillait, mais il se refusait à prendre la soupe et le pain qu'elle lui avait fait monter, il avait appris que rien n'était gratuit dans la vie, et elle lui avait déjà donné beaucoup en le soignant. Il tenta un geste fou mais déterminé, celui de quitter son lit, d'un mouvement lente, il parvint à poser ces pieds au sol, et cherchant à se redresser en s'aidant d'une commode de bois prêt du lit, il se surestima et à peine se redressa t'il, qu'il s'écroula lourdement au sol, dans un râle de souffrance. A terre, ses blessures encore trop récentes, il divagua des paroles.


"Il faut que je retrouve ceux qui se sont échappé... Il faut... Il le faut. L'Ordre... Le corbeau... Ils vont venir en apprenant mon implication."

Malgré son réveil, il n'avait pas encore totalement repris ces esprits, la preuve en était qu'il avait déjà donné des infos cruciales sur lui, même si elles étaient difficilement interprétables. Restant toujours par terre, il pensa à la suite, il fallait qu'il parte au plus vite, il n'avait pas récupéré il était vrai, mais il n'en n'avait pas le temps, ignorant la durée de sa convalescence, il pensait encore pouvoir rattraper les hommes bêtes survivants. De plus, il était fort possible que la nouvelle de ce carnage s'était propagé, et si l'Ordre entendait parler de lui, il aurait surement envoyé quelqu'un... Et l'Ordre avait toujours détesté les activités de contrats auquel s'était laissé aller Geralt, plusieurs fois, il s'était fait sermonné pour cela avant. L'Ordre devait toujours agir dans l'ombre et sur ordre direct, ces membres ne pouvaient se décider à faire eux même justice en sauvant la veuve et l'orphelin... Ainsi était les règles.
La brume de son esprit se dissipant peu à peu, il demanda à connaître la belle jeune femme.

"Comment ... Comment tu t'appelles ?" Se ne fut qu'à la fin de ces mots qu'il remarqua qu'il était totalement nu. Décidément le réveil était vraiment difficile...
Modifié en dernier par Geralt le 10 févr. 2016, 21:54, modifié 1 fois.
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Melicent Hohenberg
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Melicent Hohenberg »

J'avais assisté à son réveil en silence. Cela lui avait pris quelques secondes pour réaliser où il se trouvait, se remembrer les évènements qui l'avaient porté jusqu'ici, découvrir les nouvelles cicatrices qui orneraient son corps pour le reste de son existence. Ses blessures le faisaient toujours un peu souffrir, comment en témoignait la grimace qui était apparue sur son visage alors qu'il avait tenté de se redresser. Je l'avais écouté parler sans dire un seul mot. Je n'appartenais pas plus à ce village que lui, et je n'avais aucune idée du montant qu'on lui avait offert pour retrouver ce pauvre enfant déjà mort bien avant cette transaction. Je me contentai d'hausser les épaules, ne sachant pas quoi répondre sur le moment. Je m'attendais à toutes les questions possibles, mais pas à cela. Comment pouvait-il parler de compensation alors qu'il avait sauvé un village complet de la destruction? S'il y avait bien quelqu'un qu'il fallait compenser, c'était lui pour s'être sacrifié ainsi. C'est pourquoi on ne me faisait plus payer le logis, ni la nourriture depuis que j'avais pris en charge la convalescence de ce mercenaire. On le tolérait plus qu'on l'acclamait, mais jamais les villageois n'avaient songé à le chasser : Vie contre vie, on attendrait sagement qu'il se remette sur pied pour lui signifier qu'il n'était désormais plus le bienvenue. Et de toute manière, l'aubergiste n'était plus de ce monde, démembré par une vieille hache rouillée. Il pouvait bien se permettre d'accueillir à ses frais deux voyageurs, son argent ne lui manquerait pas trop dans le Royaume de Morr.

Levant le nez sur la soupe que j'avais monté pour lui, il tenta de se mettre debout... pour s'effondrer presqu'immédiatement. À quoi avait il bien pu penser? En fait, il ne pensait plus, et se mit à débiter d'étranges paroles. Encore des divagations, causant le froncement de mes sourcils. La fièvre devait encore être en train de l'attaquer et je voulus m'avancer pour le remettre au lit, mais ses mots me frappèrent en pleine face : L'ordre, le Corbeau. Je restai interdite quelques secondes, me demandant bien de quoi pouvait-il parler. Était-ce un de ces répurgateurs, un chasseur de sorciers, tellement aveuglé par la haine du chaos et de la magie qu'il ne savait distinguer les utilisateurs des collèges et les renégats? Mes bras se croisèrent sous ma poitrine, et je ne put m'empêcher de lui lancer un regard glacial. Si c'était bien le cas, je devais quitter cet endroit au plus vite, avant qu'il n'apprenne ma nature. Cette homme était encore bien faible et n'était pas encore trop dangereux. Mais une fois qu'il aurait repris force et vigueur, il me traquerait jusqu'au bout du monde pour m'éliminer. Si je devais le tuer dans son sommeil, j'était certaine que les villageois seraient de mon coté. Je me calmai en pensant que je n'avais qu'à raconter que des doutes d'une influence chaotique m'avaient submergé, qu'il était sans doute l'origine de l'attaque d'Hommes bêtes, et tous seraient soulagés d'apprendre sa mort.

"Comment ... Comment tu t'appelles ?"

« Mélissandre» répondis-je d'une voix froide.

Ce n'était pas un nom à consonance impériale, plutôt bretonienne, mais il était hors de question que je révèle ma véritable identité à cet inconnu.

Je m'étais avancée dans la pièce, passant devant lui toujours au sol. Je n'esquissai aucun geste pour l'aider à se relever. Non, je m'étais dirigée vers la fenêtre, jetant un oeil derrière les rideaux tirés : c'était l'après-midi, le soleil était bien haut dans le ciel. Des hommes faisaient le tour du village, aux aguets, surveillant la lisière de la forêt afin de s'assurer que rien n'approchait. Je refermai le rideau et me tourna vers le mercenaire toujours au sol. Mon regard s'attarda involontairement un instant sur sa nudité qui était exposée au grand jour, avant de revenir vers ses yeux.

« Il n'y a plus de chef ici, il est mort. Tu peux garder ton argent si tu veux. Et fais moi plaisir, remets toi au lit et mange ta soupe. Je ne t'ai pas gardé en vie pour voir te voir mourir au bout de ton sang. Tes blessures sont fragiles, il ne faudrait pas qu'elles s'ouvrent. »

Je me dirigeai vers la porte, tout en prenant mon bâton. Hors de question que je laisse dans cette pièce et risquer qu'il s'en empare pour l'observer de manière plus minutieuse. Je tournai la tête une dernière fois vers lui.

« Appelle moi si tu as besoin de quelque chose » dis-je de manière un peu plus douce.

Je n'étais tout de même pas un monstre !
Je quitte la chambre à moins que tu me retiennes
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Geralt
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Geralt »

Restant par terre, il entendit pour la première, tout du moins en étant conscient, le son de la voix de la belle brune. Pour une raison obscur, il apprécia de l'entendre, peut être parce que elle fut la seule voix auquel il put se raccrocher pendant ses longues nuits de cauchemars, dans tout les cas, elle répondit à sa demande en exprimant son nom : Mélissandre. Un bien jolie nom pour une aussi belle créature, mais en même temps ce nom ne lui signifia pas grand chose non plus, elle n'était donc pas quelqu'un de connu. Le fait qu'elle est pu lui prodiguer des soins, indiqua qu'elle avait tout de même un niveau de culture et d'enseignement avancé, elle avait du faire partie d'une école dans sa vie. L'éducation coûtait chère, était t'elle fille de bourgeois ou de noblesse ? Dans les deux cas, cela n'expliquait en rien sa présence dans cet endroit...
Le regard qu'elle porta à son égard avait changé, il semblait soudainement plus froid, avait elle vu quelque chose de déplaisant chez lui ? Il ne pouvait connaître le fond de ces pensées. Elle ne tenta pas de l'aider à se remettre sur pied, et cela fit un bien fou à Geralt, son état était déjà assez pathétique comme ça sans qu'il puisse avoir besoin en plus de l'aide de sa guérisseuse pour se remettre dans une simple couchette. Elle observa par la fenêtre dehors, sans bruit, perdu dans son esprit. Le loup blanc pu observer que le soleil était déjà haut dans le ciel, signe qu'on était en plein milieu de l'après midi. Il se demanda aussi, ce que les villageois avaient pu lui dire à son sujet, était elle au courant qu'il travaillait pour l'inquisition ? Certes pour un Ordre ancien et secret, il n'était pas un de ces fanatiques répurgateurs, mais pour le commun des mortels, l'inquisition et ces membres étaient tous les même, des tueurs sans pitié.
Elle lui annonça que le chef du village, qui l'avait payé, n'était plus de ce monde, cela attrista Geralt, il avait sûrement perdu le seul villageois qui l'appréciait ici. D'un regard, il remarqua qu'elle s'attarda sur son corps nu, cela ne le gêna en rien, elle n'était pas la première femme à le voir ainsi, même si d'ordinaire, il se mettait à nu pour de toutes autres raisons avec une femme.

Avec une certaine grâce, elle prit son bâton en main, qui d'après la façon dont elle le regardait, semblait très important pour elle, elle quitta sa chambre, le laissant avec lui même, tout en indiquant qu'il n'avait cas l'appeler pour la faire venir. Elle n'avait même pas chercher à connaître son nom... Peut être le savait t'elle déjà ? Peut être que ce court entretien, n'avait été qu'un test permettant de jauger le genre d'homme qu'il était...
Dans tout les cas, il se posa de nouveau dans le lit, dégustant avec plaisir le repas qu'elle lui avait servie, puis il ne bougea pas, restant pensif sur la marche suivre. Que faire ? Fuir comme un voleur ? Cela n'aurait guère été sage, il lui faudrait encore un peu de temps pour guérir, dans son état il n'irai pas bien loin. Durant une bonne partie de l'après midi, il s'entraîna de nouveau à se remettre sur pied et chercha à reprendre le réflexe d'être capable de remettre un pied devant l'autre. Il y eut de nombreuses chutes, mais alors que le soleil commençait à décliner dans le ciel, il put enfin marcher de nouveau, lentement et boitant il était vrai, mais il pouvait se déplacer sans trop souffrir. Il s'habilla, cela lui demanda un sacré effort, mais il y parvint. Il replaça une nouvelle fois ses deux lames dans son dos, et fin prêt, il voulut quitter sa chambre, pour voir l'étendu des dégâts dans le village suite à l'attaque.

Il ouvrit la porte de sa chambre, celle ci se mettant à grincer, il remarqua qu'il se trouvait à un étage en apercevant des escaliers plus loin, il ne lui fallu que quelques secondes pour se souvenir de ce bâtiment : l'auberge... Ainsi donc il avait été soigné ici. Il marcha, d'un pas lent mais confiant, et se mit à descendre au rez de chaussé. D'ordinaire bruyante, cette auberge était silencieuse et morbide au vu des événements, il continua donc à descendre, et entendant des murmures de voix, signe qu'il n'était pas seul ici, toutes discussion stoppa lorsqu'il arriva enfin dans la salle commune.
Il vit des gens, des villageois, une femme et son fils tout d'abord, qui l'observèrent , puis baissèrent la tête comme ne souhaitant pas le regarder trop longuement. Deux hommes louchèrent vers lui, assit à une table, leur regard trahissant une terrible peur en le voyant, comme si ils voyaient Geralt comme un fléau pour eux. Enfin derrière le comptoir, ou devait normalement se trouver l'aubergiste, se trouvait un homme, picolant jusqu'à plus soif, il titubait déjà, signe qu'il était ivre, le regard qu'il jeta sur lui était des plus clair, une haine sans fin. Voulant mettre fin au silence pesant, Geralt tenta de parler aussi fort que possible.


"Je cherche Mélissandre..." Il ne l'avait pas vu pour le moment.

Au son de sa question, l'homme ivre lâcha la bouteille qu'il avait en main, et s'avançant vers lui il s'écria :

"Et pourquoi tu voudrais la voir la petite ! Tu vas la tuer elle aussi sale bâtard."

La dessus, l'homme sous l'emprise de l'alcool, le poussa d'une main, il fallut un effort terrible pour que le loup blanc ne se fasse pas projeter au sol au vu de la douleur que lui provoqua le choc sur ses blessures. Il voyait bien que l'homme avait noyé sa peine dans l'alcool, et cherchant un coupable, il désigna tout bonnement Geralt comme le candidat parfait. Il ne devait pas chercher des noises au paysans, il n'était pas en état de se battre, et cela l'ivrogne l'avait compris au premier coup d'oeil, si il avait été au sommet de ces moyens, il ne lui aurait même pas adresser la parole. Il savait qui était Geralt, mais il ne craignait plus pour sa vie, rongé par la peine.

"Tout est de ta faute ! D'abord le gamin de Marie, ensuite les hommes bêtes... Oui ! Oui ! C'est toi qui les as fait venir à nous ! L'argent qu'on t'a donné ta pas suffit ! Connard de l'inquisition mon cul oui ! On va te brûler sur place, t'est un rejeton du mal toi aussi."

Face à son discours, les deux hommes assit à une table se mirent à gigoter, commençant sûrement à se laisser tenter par les propos de leur ami. Il était vrai que l'arrivé de Geralt parmi eux n'avait amené que le mal, malgré le fait qu'il se disait chasseur de monstre en tout genre, il s'était présenté sous les couleurs de l'inquisition, mais peut être pensaient ils qu'il avait menti ? Dans tout les cas Geralt était dans une mauvaise posture, une bagarre lui donnerai tort, tout comme rester trop longtemps silencieux. Mais alors qu'il réfléchissait à quoi faire, il vit le poing de l'ivrogne se fermer... Dans quelques secondes, il allait cogner le blessé c'était certain...
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Melicent Hohenberg
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Melicent Hohenberg »

PAF !
Servi sur un plateau d'argent ce poing à la gueule :mrgreen:
J'avais évidemment choisi le meilleur moment pour aller me soulager d'un poids : celui où cet idiot de mercenaire allait descendre dans la grande salle. Merde merde merde ! avais-je pensé alors que je délestait ma petite commission dans le pot de chambre, et comme mes intestins n'en faisaient qu'à leur tête (C'était bien les miens, pas de doute la dessus!), j'avais été contrainte d'être témoins silencieuse de la tempête qui allait se lever à tout instant. Pourquoi ne pouvait-il pas rester au lit comme je lui avais ordonné? Il avait le don celui-là de s'attirer des problèmes comme le purin attire les mouches. Décidant de couper court à mon moment de pause en privé, j'arrivai trop tard pour empêcher la catastrophe. Le poing du soûlon fracassa la tempe de Geralt, qui se vautra dans les tables et les chaises, incapable d'accuser le choc dû à sa faiblesse momentanée. Les deux autres gaillards en train de picoler s'étaient levés, prêts à venir s'amuser à leur tour. C'en était trop.

« Par tous les Dieux, cessez immédiatement de vous chamailler ! » hurlai-je.


Mon organe vocal n'avait pas oublié comment sermonner, héritage de mon lointain passage chez les Soeurs. Les trois hommes, visiblement sous le choc, ne bougeaient plus un orteil, ne s'attendant pas à se faire crier. Celui qui avait frappé le premier avait pris une chopine à la main, prêt à étamper à nouveau la face du mercenaire. Les deux autres, tels deux boeufs enragés, avaient levé leurs manches pour en découdre du voyageur. Il a suffit que je me comporte telle la mégère qui habitait leur chaumière pour les faire dessouler.

« Ça sera au nouveau prêtre de décider du sort que Sigmar lui réserve, pas vous. Allez, dehors vous trois ! Vous avez assez vidé les réserves de l'auberge pour aujourd'hui. Ouste ! »

Heureusement pour eux, ils obtempérèrent sans discuter. Sinon, je ne vois pas ce qui m'aurait empêché de prendre une chaise pour leur casser sur le dos... ou de leur foutre le feu aux vêtements. Ils avaient pris la bonne décision même s'ils l'ignoraient. Les trois protagonistes jetèrent regard mauvais en direction de l'inconnu, et l'un d'entre eux marmonna un «Oui M'dame» avant qu'ils ne quittent tous l'endroit, suivis par le reste des villageois. Personne ne souhaitait s'attarder trop dans cet endroit où se trouvait celui qui avait apporté la ruine et la destruction sur leur village. Le silence de l'auberge n'était dérangé que par les crépitements du feu dans la cheminée, et les râles du blessé qui gisait au sol. Je m'approchai de lui en poussant un soupir de découragement. Faisait-il exprès de se mettre dans de tels beaux draps ? Je massai mes tempes du bout des doigts pendant quelques secondes, réfléchissant à la signification de l'apparition de cet homme sur mon chemin. Il avait parlé d'un ordre et d'un corbeau. Était-il réellement un repurgateur ? Faisait-il parti d'une branche de combattants de Morr sinon? Pourquoi était-il atterri ici? Sigmar seul savait ce qu'il faisait, aussi je decidai d'accorder à mon Dieu ma pleine et entière confiance, comme toujours.

« Allez, debout. » dis-je, en tentant de le soulever.

Mais ce qu'il était lourd !!

Par chance, il était toujours conscient, quoi que désorienté. Ce ne fut pas trop difficile de le remettre sur pieds, et il coopéra lorsque fut le temps de monter les escaliers pour retourner à la chambre. Je l'installai sur le lit et pris un instant pour évaluer les dégâts : Une blessure pissait le sang à quelque part sur son visage. Je descendis en bas pour aller chercher une guenille et une bassinette d'eau froide, et entrepris de lui laver la face. Je découvrit une belle entaille au dessus de son sourcil, et bien qu'elle se refermerait sans trop de difficulté, l'homme se retrouverait avec un oeil au beurre noir pendant quelques jours. Je ne pût m'empêcher de le réprimander sur son comportement.

« Par Sigmar, peux tu me dire ce qui t'as pris de descendre en bas ? Je t'avais demandé de garder le lit et de m'appeler si tu avais besoin. »
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Geralt »

Pourquoi tant de haine Méli ? x)
Ce qui devait arriver arriva... Le coup de l'ivrogne partie et toucha sa cible avec violence en plein sur la tempe. Encore sous le choc de ses blessures, Geralt ne put rien faire pour tenter de l'éviter. Il fut percuté de plein fouet si bien qu'il en tomba à la renverse. D'un geste réflexe, sa main se posta sur une des lames qu'il portait dans le dos, mais alors qu'il se préparait à dégainer, il entendit la douce voix de Mélissandre bien que cette fois, elle était teinté d'une colère sans mesure.
Elle calma la situation en un rien de temps, Geralt reposa sa main au sol, ne souhaitant pas attirer plus d'ennui. Il observa le déroulé des événements. Les hommes se calmèrent comme si telle des enfants, ils venaient d'être prit en grippe par leur mère. Il semblait que Mélissandre était écouté ici... Ce qui indiqua à Geralt qu'elle n'était pas du tout une personne sans importance. Elle parla d'un prêtre qui déciderai du destin de Geralt... Ainsi donc, de nouveaux arrivants étaient venu ici suite à l'attaque. Etait ce un prêtre de Morr ? Si oui avait il été envoyé par L'ordre ? Si c'était le cas, les problèmes pour Geralt étaient donc déjà présent... Bref...

Les villageois quittèrent l'auberge sans broncher, mais les hommes étaient remplis d'une grande frustration, cela se lisait sur leur visage. La jeune femme, s'approcha de lui, le loup blanc put lire une certaine exaspération dans ces yeux, à croire qu'elle avait du mal à comprendre celui qu'elle avait sauvé. Elle tenta de l'aider à se relever, et chose faîte, il fut forcé de regagner sa chambre.
Arrivé à l'étage, Geralt reprit place dans son lit de convalescence, il posa ses deux lames prêt de lui, et resta allongé, silencieux comme toujours. Il sentit le sang couler le long de sa tempe, le coup de poing qu'il avait reçu laisserait une marque pour quelques jours. La jeune femme, toujours aussi attentionné, se mit à nettoyer sa plaie, durant ce moment, le loup blanc ne la quitta pas du regard, se noyant dans ces yeux en quête de réponses. Le silence fut brisé par un sermon à son encontre, il répondit mais évita la question de par sa réponse.


"Tu n'aurais pas du intervenir... Poussé par le chagrin, ils n'ont plus peur de moi. Si tu interviens trop en ma faveur, ils ne t'écouteront plus non plus."

Il installa de nouveau un long silence. La rumeur de l'état de Geralt allait bientôt circuler, et avec un bon meneur, il ne faudrait plus longtemps pour que les paysans prennent fourches et torches pour mettre le membre de L'Ordre dehors. Même le meilleur des guerrier n'était que peu de chose face à une foule en colère. Geralt grimaça à cause de ses blessures, celle ci se mirent à lui brûler de façon soudaine et intense, sûrement dû à son escapade au rez de chaussé. Dans tout les cas, la petite bagarre de toute à l'heure avait au moins été utile à une chose : Les hommes qu'il avait vu en bas, il les avais déjà vu lors de son arrivé au village, et à ce moment, leur visage n'était pas aussi marqué... Ils s'étaient laissé pousser la barbe et de ce fait, Geralt soupçonna que le coma dans lequel il avait été plongé avait dû durer de trois à cinq jours tout au plus, dès lors, les hommes bêtes qui lui avait survécu étaient déjà trop loin pour tenter de les poursuivre.
Plongeant de nouveau son regard dans celui de la brunette, il s'exprima de nouveau.


"Tu as prié pour moi... Je t'ai entendu quand je dormais, et une aussi belle femme que toi ne peut être une simple paysanne, tu es bien trop écouté par ici pour être n'importe qui. J'en conclu donc que tu appartiens à un culte, celui de Sigmar on dirait bien. Et je peux aussi voir dans ton regard une certaine peur, pas seulement à mon égard, mais aussi sur les événements récents... Tu était là pendant l'attaque non ? Donc cela ne fait pas longtemps que tu es sur la route... J'ai raison ?"

Il avait déduit tout cela en l'observant avec attention, on disait bien que les yeux étaient les fenêtres de l'âme non ? Il n'attendait pas forcément de réponse de sa part, chacun avait ses secrets, lui le premier, et personne ne se confessait au premier venu. La confiance était une chose rare en ce monde remplit de noirceur, les hommes avaient perdu la foi en leur prochain, et cela faisait les affaires du chaos et des autres abominations du monde.
Donc, il était persuadé, que la femme en face de lui était une soeur ou quelque chose du genre, appartenant au domaine de la foi et plus particulièrement à l'Ordre de Sigmar, un ordre reconnu et respecté, Geralt n'aurait pu dire le contraire.


"Il est étrange de voir que tu te déplace seul en cette région. Je pensais que vous étiez toujours en groupe ou mélangé à l'armée... Surtout que un minois comme le tien, peut susciter bien des convoitises, je connais des seigneurs qui donneraient leur domaine pour posséder une beauté pareil dans leur lit." Il se mit à rire, imaginant la scène, mais se stoppa rapidement tant chacun de ses rires lui firent lui rappeler les blessures qu'il avait au torse.

En aucun cas il ne voulait se moquer de Mélissandre, elle l'avait sauvé, et cela il ne pouvait ni le nier, ni l'oublier, mais le fait qu'elle soit seul ici amenait son lot de question. Et bien qu'il voulait obtenir des réponses, il savait qu'il n'en aurait pas tout de suite. Il se souvint soudain qu'il ne s'était pas présenté. Il voyageait depuis de nombreux mois déjà, et la conversation qu'il avait en ce moment, était sûrement la plus longue qu'il est eu depuis bien longtemps. Il décida de se dévoiler un peu, pour mettre la jeune femme dans de bonne condition, l'un des deux allait bien devoir faire le premier pas de toute façon.

"Je m'appel Geralt. Je suis membre de l'inquisition. Je t'arrêtes tout de suite, je ne suis pas un répurgateur, et la chasse aux femmes et aux sorcières ou magiciennes et autres n'est pas dans mes activités. Ne me compare pas à ces fanatiques qui hissent un bûcher dans chaque village sans raison. Le gibier que je chasse est bien plus grand et bien plus dangereux... Pour résumer brièvement je suis chasseur de monstre..."

Il avait précisé cela car il connaissait la mauvaise réputation dont jouissait l'inquisition, celle ci était surtout connu de par ces répurgateurs toujours plus violent et brûlant n'importe qui sans preuve en accusant telle ou telle personne de sorcellerie. Des fanatiques se prenant pour des justiciers... Conneries.
En réalité, Geralt était chasseur de vampire, mais il ne préféra pas le préciser pour le moment, sa profession était souvent rejeté par le commun des mortels, pour le bas peuple, loups garous, goules et autres n'étaient que des inventions destinées à faire peur aux enfants. Dans tout les cas il espérait en savoir plus sa protectrice. Car pour une raison encore obscur, elle attirait chez lui un grand intérêt .
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Melicent Hohenberg
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Melicent Hohenberg »

Une cicatrice de plus ou de moins, ça ne change pas grand chose au final xD
"Tu n'aurais pas du intervenir... Poussé par le chagrin, ils n'ont plus peur de moi. Si tu interviens trop en ma faveur, ils ne t'écouteront plus non plus."

Je le laissais débiter ses inepties sans dire un seul mot. Que croyait-il, je que l'aurais regardé se faire battre à mort par ces gueux? Que j'aurais attendu que son visage ne soit qu'une pulpe sanguinolente avant de suggérer à ses tortionnaires que le message avait passé ? Sa vie n'avait-elle aucune valeur, au point qu'il eut jugé préférable de mourir sous les coups de ces paysans ? Je ne pouvais pas le croire. Je supposais que ces paroles n'avaient été que l'effet des blessures qui le faisaient souffrir. Il devait divaguer encore une fois. C'était la seule explication possible. Quelle personne saine d'esprit aurait réfléchi ainsi ?

J'aurais dû m'enfuir à toutes jambes.

Je n'écoutai pas mon instinct primaire qui m'enjoignait à le laisser là se débrouiller tout seul. Tout mon être criait pour que je quitte cet endroit, que je laisse cet homme tranquille, que je mette le plus de distance entre lui et moi. Quelqu'un aurait mis un panneau indiquant «Danger» au-dessus de sa tête que je m'aurais volontairement crevé les yeux pour ne pas le voir. Je continuais de laver le sang qui le couvrait, feignant l'impassibilité totale sur mon visage alors que j'étais en proie à la plus grande agitation à l'intérieur de moi. Cet homme était décidément l'un des êtres les plus étranges que j'avais croisé dans ma courte vie. S'il était bien un combattant de l'ordre du Corbeau, ou peut importe ce que c'était, et qu'il s'agissait bien de l'un des ordres du Dieu Morr, cela pouvait expliquer beaucoup de choses. J'avais entendu parler de certains des préceptes du dieu des Morts, puisque c'était l'une des divinités respectées dans mon Ostermark natal. La mort omniprésente n'était qu'un prétexte pour nous pour vivre pleinement et entièrement nos vies, sans nous soucier du moment de notre trépas. C'était peut-être pour cela que cet homme m'intriguait : Il était tout le contraire de l'idéal à lequel nous aspirions. Nous considérons que l'heure et le lieu de notre trépas est inscrit en notre âme depuis notre premier souffle de vie, c'est peut-être là l'une des raisons pourquoi nous vivons au jour le jour sans nous poser de question, puisque nous ne pouvons rien changer à notre destinée. Or, cet homme devant moi, au contraire, semblait attendre la mort, et tout faire pour qu'elle vienne le chercher. Sinon, pourquoi avoir risqué sa vie pour combattre les hommes-bêtes?
Ou peut-être est-ce que je me trompais, et qu'il faisais tellement confiance en son Dieu qu'il se savait invincible jusqu'à ce que celui-ci en décide autrement ?

Toutes ces questions avaient trotté dans mon esprit, et je ne m'étais pas rendu compte que je nettoyais depuis un certain moment la joue du blessé. Je retirai prestement ma main de son visage, gênée de m'être laissée entrainée ainsi dans mes pensées. Il en profita pour plonger ses yeux dans les miens.

"Tu as prié pour moi... Je t'ai entendu quand je dormais, et une aussi belle femme que toi ne peut être une simple paysanne, tu es bien trop écouté par ici pour être n'importe qui. J'en conclu donc que tu appartiens à un culte, celui de Sigmar on dirait bien. Et je peux aussi voir dans ton regard une certaine peur, pas seulement à mon égard, mais aussi sur les événements récents... Tu était là pendant l'attaque non ? Donc cela ne fait pas longtemps que tu es sur la route... J'ai raison ?"

Je détournai vivement la tête à ces propos. Il était vrai que j'avais longuement prié Sigmar afin qu'il se rétablisse. Un homme qui était prêt à donner sa vie pour éliminer la menace des hommes-bêtes dans l'Empire, qui avait protégé femmes et enfants d'une attaque vicieuse ne méritait que la protection de mon tutélaire. Vrai aussi que je n'étais pas une simple paysanne, je l'avais jamais été. Mais pourquoi parlait-il de culte de Sigmar ? Je n'avais aucune insigne, ni symbole pouvant me rapprocher en quoi que ce soit d'un culte, mis à part les symboles du marteau et de la comète gravés sur mon bâton, mais j'avais pris la précaution de ne pas le mettre sous les yeux de cet homme. En fait, n'importe qui voulant montrer sa piété auprès de l'Unificateur pouvait avoir gravé ses symboles sur un bâton de marche avant de prendre les routes de l'Empire. Il n'y avait-rien d'étrange là-dedans.

Bluffait-il? Balançait-il ces assertions sachant qu'elles étaient peut-être vraies, dans le seul but de me faire parler ? Ce devait-être cela. Ou peut-être m'avait-il suivi..

"Il est étrange de voir que tu te déplace seul en cette région. Je pensais que vous étiez toujours en groupe ou mélangé à l'armée... Surtout que un minois comme le tien, peut susciter bien des convoitises, je connais des seigneurs qui donneraient leur domaine pour posséder une beauté pareil dans leur lit."

Je ne put m'empêcher de lui lancer un regard froid. S'il trouvait sa blague bien drôle, il était bien le seul à s'esclaffer. S'il voyait l'état de mon dos, il rirait beaucoup moins. J'avais payé de nombreux coups de fouets le fait de m'être retrouvé dans le lit d'un noble chevalier. Il dût réaliser- un peu trop tard- la stupidité de ses paroles, puisqu'il cessa de rire. Ou peut-être en voyant que cela ne m'amusait pas. Que cherchait-il à faire ? Était-ce une invitation déguisée ? Quel goujat ! Ou voulait-il m'amener à me dévoiler ? Souhaitait-il que je me mette les pieds dans les plats? Pourquoi me disait-il cela?

La réponse ne se fit pas attendre.

"Je m'appel Geralt. Je suis membre de l'inquisition"

Sans réfléchir, je me jetai sur son épée sainte qu'il avait laissée par terre lorsque je l'avais ramené dans la chambre. Je repoussai l'autre lame avec mon pied avec de mettre le plus de distance entre celle-ci et le répurgateur. L'arme que j'avais dans les mains était lourde, mais peut m'importait. J'avais déjà manié des épées auparavant, et l'homme était clairement en situation de faiblesse. Je n'en ferais qu'une bouchée.

"Je t'arrêtes tout de suite, je ne suis pas un répurgateur, et la chasse aux femmes et aux sorcières ou magiciennes et autres n'est pas dans mes activités. Ne me compare pas à ces fanatiques qui hissent un bûcher dans chaque village sans raison. Le gibier que je chasse est bien plus grand et bien plus dangereux... Pour résumer brièvement je suis chasseur de monstre..."

Balivernes. Un autre coup de bluff ?
Tant de questions se bousculaient dans ma tête. Il devait savoir qui j'étais pour me dire tout cela. Il connaissait mon histoire, quelqu'un le lui avait raconté. On avait attendu que je sorte du Collège Flamboyant pour envoyer quelqu'un à mes trousses. Hors des murs de mon institution, loin de mon maître, j'étais vulnérable. Moi qui m'avait cru en relative sureté, certaine que l'on me prendrait pour morte suite au brasier qui avait été déclenché lors du jour de mon jugement public, j'avais peut-être tort. Cet homme m'en donnait l'impression du moins. Je ne sais pas qui l'avait envoyé, ni combien on l'avait payé pour cela, mais cela devait être un joli pactole. Le clergé de Sigmar avait des moyens financiers au delà de l'imaginable, ils avaient du choisir leur homme de main soigneusement pour l'envoyer aux trousses d'une magister du feu. Cet homme devait être très dangereux, je ne devais pas baisser ma garde un seul instant.

« Pourquoi devrais-je te croire? » dis-je, les dents serrées « Pourquoi m'as tu traquée jusqu'ici? Qui t'envoie ? Parle, ou je te transperce céans.»

J'allais chèrement défendre ma vie et ma liberté, et il était hors de question que je laisse un homme de l'inquisition me ramener pieds et points liés à Altdorf pour que je sois jugée sur un bûcher. Sa tête allait rouler avant, à moins qu'il ne m'explique la raison de sa présence ici. Je ne voulais pas utiliser la magie ici, les chances que cette auberge brûle ne fond en comble étaient trop élevées. Mais en cas d'extrême nécessité, j'étais prête à réduire cet endroit en cendre. Ma vie valait plus qu'un vieux bâtiment de bois. Je m'en voulu pendant un instant de ne pas avoir mon bâton à portée. Je devrais faire sans.
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Geralt »

Mon pauvre corps... x) Au passage, si je soupçonne que tu appartiens au culte de Sigmar, c'est parce que dans tes posts tu cites plusieurs fois Sigmar, donc Geralt fait une déduction. (C'est vrai que dans mon post précédent, je l'ai pas expliqué.)
Elle continua à rester silencieuse sur une grande partie de ses phrases, il aurait pu croire en l'observant qu'elle ne semblait pas vraiment être présente à ce moment, comme perdu dans ces propres pensées. Elle continua à laver le sang de ses plaies machinalement, sans réfléchir, en venant même à poser sa main au niveau de son visage... Ce contacte rassura le loup blanc pour une raison obscur, blessé et fatigué, d'ordinaire toujours solitaire, et ne connaissant que très peu la belle brune, il ne put pourtant s'empêcher d'apprécier sa compagnie, le son de sa voix, le contour de son visage, ce regard... Ce regard emplit d'ambition, de terreur, de tristesse et en même temps d'une innocence que Geralt n'avait jamais vu ailleurs.
Elle semblait gêné face à lui, à la fois le jugeant sans cesse d'un regard mauvais, mais en même temps l'observant avec un regard trahissant un intérêt certain, elle cherchait à le comprendre, à voir derrière ce visage qui était vraiment l'homme qu'elle avait sauvé, c'était certain.
L'humour ne semblait pas être son fort, il fallait dire que les insinuations de Geralt étaient loin d'être drôles, il était certain que Mélissandre cachait un lourd passé... On ne se retrouvait pas sur les routes sans raisons, le chasseur de monstre en était la preuve vivante. Orphelin, abandonné, il ne devait son salue qu'à L'Ordre, qui était sa seul famille, qui lui avait donné un but.

Alors qu'il se présenta, la jeune femme eut une réaction des plus brutal à son encontre, comme prit d'un mouvement de panique, elle se jeta sur les lames du loup blanc, celui ci les avait placé à bonne distance de lui, il aurait pu empêcher la jeune femme de faire son œuvre, elle n'était pas une combattante c'était sûre, et même blessé, les réflexes et l'instinct de survie de Geralt était bien plus élevé que le sien. Mais... Il ne fit rien, la laissant agir à sa guise, et l'observant, il s'amusa même de la situation. La jeune femme qui avait prit ces distances avec lui, pointa sa lame en sa direction, prête à tout ci il tentait quelque chose. Il se mit à rire, un rire joyeux accompagné d'un sourire sincère et sans jugement.


"Et bien toi alors... A peine acculé qu'on sort déjà ces griffes ? J'avais raison de croire que tu étais particulière, et tu me le prouve une nouvelle fois."

Il l'a jaugea du regard, et observa en silence, sa position de corps, la façon dont elle tenait son épée... Elle avait reçu un entrainement... Basique c'était vrai, mais un entrainement quand même. Il put voir qu'elle semblait avoir un peu de mal face au poids de l'épée qu'elle tenait en main chose normal. Or donc, au vu de tous ces détails, il put conclure que si il tentait quoique se soit, elle viserait la tête en premier lieu... Tout les novices faisaient ça, visée la tête, voulant la trancher d'un coup sec et net. Mais l'action était loin d'être simple... Tel un professeur, il donna un cours à la jeune femme, l'observant toujours sans crainte.

"Tu devrais viser le cœur..."Il pointa l'endroit à frapper de sa main "Couper une tête n'est pas chose aisé, on imagine pas à quel point c'est bien accroché, et vu la façon dont tu peine à tenir ma lame, crois moi tu n'auras pas la force de la trancher net."

De plus, il était fort possible que dans le mouvement circulaire de son attaque, qu'elle donne une faille au loup blanc, même blessé, il aurait été capable de se jeter sur elle, bien sûre aux prix d'énormes souffrances, mais il aurait été capable de la désarmer...Peut être... Mais il n'en fit rien... Car le loup blanc savait... Savait qu'elle ne le tuerait pas, elle ne possédait pas le regard d'une tueuse, il était même persuadé, qu'elle n'avait jamais tué un homme de sang froid et en plus blessé et sans arme.
Dans tout les cas, ce qui avait provoqué ce geste défensif chez elle, était le mot "inquisition"... Donc elle était sûrement traqué par quelqu'un, mais pourquoi ? Geralt n'aurait pu le dire, peut être s'était t'elle trouvé au mauvaise endroit au mauvais moment ? Peut être pratiquait elle la magie ? ... Beaucoup de supposition mais aucune assez valable pour lui pour qu'on puisse tuer une aussi charmante jeune femme.
Elle l'avait sauvé, et Geralt avait pu au fil des années observer le mal bien plus d'une fois, et quand il regardait Mélissandre... Il y voyait autre chose... Il n'aurait pu l'expliquer, mais elle n'était pas quelqu'un de mauvaise, c'était certain.
Menaçante, elle voulut l'obligé à parler; persuadée qu'il faisait partie d'un complot destiné à lui nuire.


"Pourquoi devrais tu me croire ?... Une bonne question, mais tu connais déjà la réponse Mélissandre. Il n'y a aucune raison de me croire... Tout comme il n'y avais aucune raison pour que tu me sauves la vie, et pourtant tu l'as fais."

Toujours allongé sur le lit, il se décida à se relever, sachant qu'elle le laisserait faire, si elle désirait le tuer, elle n'aurait cas lui planter la lame dans le dos. Il bougea lentement, voulant simplement regarder par la fenêtre de la chambre. La nuit était tombé, le ciel étoilé et la terre éclairé de la majestueuse lune, c'était une belle nuit... Il n'y avait pas de vent dehors, signe que tout serait tranquille ce soir, tout du moins normalement...

"Tu serais donc traquée ? J'ignore par qui, ou ce que tu as pu faire, mais je m'en fiche, tu me raconteras ça en temps et en heure, quand tu seras plus... Calme. Dans tout les cas, sa tombe bien, j'ai une dette envers toi, je pourrai la racheter. Oui... C'est décidé, je me portes garant de toi et de ta sécurité."

Il avait dit cela comme si c'était quelque chose de déjà acquis, ne cherchant même pas à obtenir l'avis de la jeune fille. De plus, la scène aurait pu faire rire bien du monde, il avait dit cela avec un corps en morceau, blessé et à bout... Qui aurait pu t'il défendre comme ça ? ... Mais après tout, un loup n'était t'il pas encore plus dangereux lorsqu'il était blessé et acculé ? L'avenir lui donnerai raison ou tort.
Soudain quelqu'un toqua à la porte de la chambre, et une voix s'éleva de devant.


"Dame Mélissandre ! Dame Mélissandre ! J'ai cru entendre du bruit et vous entendre vous énerver ! Est ce que tout va bien ?!"

L'homme n'ouvrit pas la porte pour autant, attendant sûrement l'ordre de la jeune femme. Elle possédait les cartes en main, un cri de sa part et le village entier viendrai pendre Geralt, les habitants n'attendant sûrement que cela, pensant sûrement enlever le mauvaise œil qui pesait sur eux en tuant le soi disant responsable de leur malheur.

"Et bien... Ma vie t'appartiens décidément. Que vas tu en faire ?"
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Melicent Hohenberg
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Re: Une dette de sang [feat Mélissandre]

Message par Melicent Hohenberg »

Pour ajouter l'insulte à l'injure, l'inquisiteur se mit à rire de moi. Il ne semblait pas rire méchamment comme un sadique, mais comme quelqu'un qui s'amusait de voir la situation. Je le comprenais : Une si petite fille avec une si grosse épée menaçant un homme de sa taille et de sa stature, il y avait quelque chose de comique. Mais moi, je ne riais pas. Je n'aime pas que l'on se moque de moi, que ce soit pour me taquiner ou me provoquer.

"Et bien toi alors... A peine acculée qu'on sort déjà ses griffes ? J'avais raison de croire que tu étais particulière, et tu me le prouves une nouvelle fois."

Cette nonchalance me mettait hors de moi. Que croyait-il que j'étais ? Une simple créature effrayée et désemparée?

"Tu devrais viser le cœur... Couper une tête n'est pas chose aisée, on n'imagine pas à quel point c'est bien accroché, et vu la façon dont tu peines à tenir ma lame, crois moi, tu n'auras pas la force de la trancher net." avait-il dit en tapotant tout doucement son pectoral gauche que l'on devinait proéminent sous le vêtement.

Bien évidemment que je savais que je devais le transpercer ! Mieux encore, lui enfoncer l'épée dans le ventre : à moins d'être chanceuse, la lame ne se glisserait pas entre les os pour lui atteindre le coeur, et comme je n'avais pas la force d'un homme, jamais de ne serait capable de lui briser la cage. Non, le mieux c'était de lui planter dans l'abdomen. Peut-être que je ne tuerais pas, mais je lui ferais bien du mal, et je le ralentirais suffisamment pour avoir le temps de fuir cet endroit. De plus, dans l'état où il était, ses chances de survies étaient bien minces s'il devait composer avec une épée au travers du corps. Ce ne serait qu'une question de temps avant qu'un homme valide du village ne vienne l'achever à coup de hache. Le seul problème était que, même blessé, l'inquisiteur était bien plus dangereux que ce qu'il ne laissait paraître. Alors que j'avais pansé ses blessure dans les derniers jours, j'avais bien vu la quantité innombrable de cicatrices qui lui recouvraient l'entièreté du corps. Cet homme n'était pas né de la dernière pluie et avait du faire face à des créatures autrement plus redoutables qu'une jeune femme avec une épée à la main. Il n'aurait besoin que d'un geste pour me retirer l'arme de la main et me neutraliser aussi facilement qu'un jeune chiot. Ses mains étaient assez grandes pour m'attraper les deux poignets à la fois et me jeter sur le sol, face contre terre, en me retenant les bras derrière le dos. Dans cette position, je serais à sa totale merci et plus vulnérable que jamais. Un genou dans le dos, et une main sur ma gorge, il lui suffirait de m'étrangler ou de me rompre le coup, et c'en était fini de moi et de ma vie.

Pourtant, il ne fit rien de plus que simplement me regarder, toujours ce sourire arrogant aux lèvres. Attendait-il que je fasse le premier mouvement ? Je n'étais pas stupide à ce point. Le fauve observait, patient, à l'affut du moindre geste qui lui laisserait une ouverture. C'était moi qui m'étais reculée en premier, attendant qu'il bouge. Il ne fit rien. Je l'avais menacé, l'avais forcé à parler. Il resta évasif, rejetant le fardeau de la réponse sur mes épaules, et cela me troubla profondément. Je lui avait sauvé la vie, donc je devrais le croire? Était-ce qu'il sous entendait ? Cela semblait plutôt un moyen détourné pour gagner ma confiance pour mieux me planter un couteau dans le dos. Le clergé de Sigmar n'avait pas envoyé n'importe qui à mes trousses, pensais-je à ce moment.

Il dût remarquer la confusion qu'il avait instillée en moi, puisqu'il ne se gêna pas pour se relever du lit et regarder à l'extérieur. J'eus ainsi la confirmation qu'il n'avait pas eu peur de moi une seule seconde. Tout ceci n'était qu'une pauvre mascarade à ses yeux. Je resserrai tout de même ma poigne autour de l'arme, au cas où il aurait voulu profiter de ce moment de faiblesse pour me sauter dessus. Mais il n'en fit rien.

"Tu serais donc traquée ? J'ignore par qui, ou ce que tu as pu faire, mais je m'en fiche, tu me raconteras ça en temps et en heure, quand tu seras plus... Calme. Dans tout les cas, ça tombe bien, j'ai une dette envers toi, je pourrai la racheter. Oui... C'est décidé, je me porte garant de toi et de ta sécurité."

Je fronçai les sourcils. Un aveu en échange d'une protection, mais c'était une blague ou quoi? Me croyait-il écervelée au point de confesser des crimes que je n'avais pas commis pour une hypothétique 'protection'? Que demanderait-il par la suite en échange de cette protection : de l'argent ? Des faveurs sexuelles ? Dénoncer mes collègues magisters? Il ne suffisait que je n'acquiesce qu'une seule fois à ses demandes pour que débute la surenchère. M'arracherait-il de faux aveux par la force ensuite pour mieux me les remettre sur le nez pas la suite? Non, je n'étais pas assez idiote pour tomber dans le panneau. Les inquisiteurs avaient développé des tactiques phénoménales pour obtenir ce qu'ils voulaient, ce n'était qu'une stratégie de la part de l'homme devant mieux pour mieux me trainer devant un tribunal. Non je n'allais rien révéler du tout, dus-je mourir pour protéger mon secret. Nul homme sur terre ne saurait me juger, seul Sigmar avait le droit de le faire.

"Dame Mélissandre ! Dame Mélissandre ! J'ai cru entendre du bruit et vous entendre vous énerver ! Est ce que tout va bien ?!"

C'était la voix un jeune garçon du nom d'Erik, à qui j'offrais quelque menue monnaie depuis trois jours en échange de courses. Ne rechignant pas contre quelques sous, il avait surmonté sa peur de l'inconnu qui était avec moi dans cette chambre pour répondre à mes demandes. Il avait du s'inquiéter pour le bruit, et pour cause : une jeune noble en compagnie d'un dangereux mercenaire membre de l'inquisition armé jusqu'aux dents, il y avait de quoi se faire du soucis.

"Et bien... Ma vie t'appartiens décidément. Que vas tu en faire ?"

« C'est plutôt moi qui devrais te poser cette question, non? » murmurai-je d'un ton glacial, les sourcils froncés. Il avait le temps de m'ôter la vie dix fois avant que les villageois ne viennent à mon secours.

« Oui, tout va bien Erik, je me suis cognée contre le petit meuble. Pourriez me faire préparer un bain? J'ai bien peur de souffrir de quelques courbatures .. » dis-je d'une voix douce, qui contrastait fortement avec la manière dont je m'étais adressée à Geralt depuis le début.

« Tout de suite madame » répondit le petit à travers la porte.

On l'entendit dévaler les marches de l'escalier de bois quatre à quatre, ravi à l'idée de recevoir quelques piécettes de plus en échange de travail. Ce faisant, nous nous retrouvions tous les deux seuls dans cet auberge, le temps que le garçon aille chercher de l'eau, qu'il la fasse chauffer et qu'il remplisse la bassine. C'était suffisant pour ce que j'avais en tête.

Juste a coté de ma tête, sur le mur se trouvait l'un des deux chandeliers de la pièce. Transférant l'épée dans ma main gauche, je dirigeai ma main droite vers les chandelles, et plus précisément vers leurs flammes. Jetant un regard courroucé vers Geralt, j'attrapai littéralement le feu qui brulait au bout de chacune des petites mèches pour les agglutiner en une seule flamme qui brulait au coeur de ma paume ouverte. Je fermai les yeux pour ressentir le vent rouge d'Aqshy tourbillonner tout autour de moi et autour du minuscule brasier. D'un mouvement de doigts, l'Aethyr vint gonfler le feu qui dansait au creux de ma main, le nourrissant d'énergie, de chaleur et de lumière, comme un combustible invisible. Mes cheveux s'étaient mis à voleter, mus par un vent invisible et dont les simples humains ne pouvaient sentir le contact. Ils ne pouvait qu'en voir les effet effrayants et destructeurs par le résultat qui gigotait sous leurs yeux : les petites flammèches s'étaient transformées en une fournaise alors qu'Ashy était volontairement concentré en cet endroit, les flammes de près de un mètre de haut dansaient au dessus de ma main qui semblait si minuscules. Une boule de feu de la grosseur d'une marmite s'était formée là ou il n'y avait que quelques flammèches de chandelles quelques instants plus tôt. La pièce était intensément illuminée et il y régnait une chaleur qui deviendrait rapidement étouffante.

Si cela devait bien produire son petit effet de surprise, ce n'était Geralt que je fixais mais bien les flammes, car à l'intérieur de celles-ci, je pouvais voir l'avenir danser devant mes yeux. Sigmar m'avait gratifiée d'un don exceptionnel il y avait de cela plusieurs années, celui de divination dans le feu. Les visions que j'y avais eu se sont toutes révélées douloureusement exactes, et je gratifiait quotidiennement mon Dieu pour cette offrande particulière. C'est ainsi que le regard perdu dans les flammes, je demandai à Sigmar de me montrer la voie à suivre : L'inquisiteur me ferait-il du mal ? Quelles étaient ses intentions cachées? Devais-je l'anéantir ?
Fixant pendant de nombreuses secondes le brasier qui brûlait, insensible à ses effets destructeurs, je commençai à voir les images se former. Floues à prime abord, elle ne mirent pas beaucoup de temps à se définir : Je marchais dans la forêt à coté d'un homme, de dos. De par sa taille et sa carrure, je reconnus l'inquisiteur. Cette vision ne me procura pas d'émotion négative, au contraire , j'avais l'impression d'être bien.. voir en sécurité. Malgré mes efforts, je ne vis rien de supplémentaire. C'était, hélas, tout ce que Sigmar avait voulu me montrer. Ce fût suffisant.

Je détendis mon regard et je laissai le vent rouge retourner librement vaquer à son écoulement dans notre monde. La boule de feu dans ma main se mit à rétrécir jusqu'à ne devenir qu'une petite flamme, que j'étouffai en fermant mon poing. La chambre fût alors plongée dans une semi-obscurité, elle qui avait été éclairée comme en plein jour. Par chance, un second chandelier brûlait encore à l'autre bout de la pièce. Je regardai Geralt, ne sachant pas si je devais être heureuse ou en colère. Je ne comprenais pas la signification du message qui m'avait été envoyée par mon dieu et cela me perturbait. Je ne devais pas le tuer, et il n'allait pas s'attaquer à moi, mais c'était tout. Je ne savais pas ce que l'on faisait à marcher ensemble au milieu des arbres, ni ce qui allait nous mener jusque là.

Un voile passa devant mes yeux et je me mis la main sur le visage pour garder ma contenance. L'exercice avait puisé une bonne partie de mes forces, et, en tant que simple apprentie, une utilisation trop poussée de la magie vidait ma réserve d'énergie à une vitesse folle. Je devais me reposer. J'avais eu la bonne idée de demander un bain au petit garçon, il devait bientôt terminer de faire chauffer l'eau afin de remplir la bassine. Regardant l'épée que j'avais encore en main, je la lançai rageusement derrière moi contre le mur.

« Comme tu voudras. » finis-je par répondre à Geralt.

Je ramassai ma besace qui contenait mes effets personnel et quittai la chambre en claquant la porte. Un moment de détente dans l'eau chaude me ferait le plus grand bien.
Melissandre , Sorcier des Colleges
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