219 AD à 241
Alaric "Le Réformateur" Viridomaros
Roi de Teutorgie
71 (RNG) - 5 (Crise politique) + 5 (Filiation aux Viridomaros) +5 (RP) + 5 (Objectifs détaillés) = 81
La mort subite d'Aelfric prit tout son entourage par surprise, et son fils et héritier présomptif ne fut informé du décès de son père qu'une semaine plus tard. Par ailleurs, certains des plus fidèles compagnons du défunt étaient en mission à divers endroits du royaume et ne purent se réunir rapidement à la capitale pour organiser la succession de leur adoré monarque.
Les manœuvres politiques d'Alaric et sa conspiratzie, planifiées depuis des années, leur donnèrent l'initiative dans l'organisation de la transition. Bien entendu, le ''bon Alaric'', cet ami si proche et si prometteur du souverain, consola sa veuve, renforçant ainsi son image de pieux et loyal ami du défunt. Il plaça par ailleurs sous sa protection les enfants encore mineurs d'Aelfric, renforçant son prestige social, et plaçant sous son contrôle de potentiels adversaires à la succession.
Les neveux de Konrad, eux, avaient pour eux une faible légitimité et ne furent presque pas inquiétés par la conspiration. Sirbon fut soigneusement placé sous surveillance et Thelmar resta cloisonné dans le palais des Sources.
Les potentiels poulains pour le trône, liés à Aelfric, furent ainsi neutralisés, leurs alliés dispersés ne purent se concerter, et la rumeur publique plaçait le bon Alaric dans une position favorable pour le trône. Il était bon, il était pieux mais pas trop non plus, dévoué, capable, ni trop jeune ni trop vieux, avait une image d'homme modéré, social, et avait fait preuve d'un certain talent martial malgré une période de paix assez longue. Cette image de lui, présentée comme telle par des bardes grassement payés, lui permit d'éclipser ses concurrents.
Ses seuls adversaires pour le trône étaient l'un des candidats des vieilles familles, du clan des Langdor. Riche, mais bénéficiant d'une base encore plus réduite que la sienne, celui ci n'obtint que peu de votes.
Son autre adversaire, lui, était un vieux shaman, qui obtint de divers conseillers leurs votes. Mais sa candidature n'étant même pas porté par le prétendant, sa campagne fit long feu.
En réalité, Alaric fut élu avec une large majorité des votes, sa faction des ''hommes nouveaux'', aujourd'hui vieillissants, le soutenant complètement, et les autres blocs du Conseil ralliés par un travail au corps rapide et documenté.
Élu roi, Alaric eut comme premier adversaire sérieux les bannerets, les plus puissants d'entre eux cherchant à se réunir en faction pour se débarrasser de ce nouveau roi dont les discours semblaient indiquer une remise en question de leurs privilèges jusque là jamais limités expressément. Mais divisés, ils ne purent se coaliser en un bloc unifié, et furent rapidement réduits au silence, que ce soit par le chantage, la menace, l'utilisation de l'orgueil des uns et des autres, mais surtout le soutien du puissant banneret Vaulktien, qui voyait d'un bon œil l'accession au trône du fils de l'homme qui l'avait convaincu de se soumettre plutôt que combattre et périr comme les autres chefs des tribus au sud de la teutorgie. Il avait par ailleurs été discrètement approché par les agents d'Alaric. En échange d'un soutien public et affiché au nouveau roi, ce dernier laisserait au vaulktien la jalouse autonomie qu'il possédait. Ce partisan armé fut un argument de poids qui força les gros bannerets teutorges à garder l'épée rangée.
Seule une forte tête prit finalement le risque de se soulever. Mais seul, isolé, il fut assassiné dans la nuit, en plein milieu de son camp. Sa descendance fut déchue de son rang, son fils aîné exilé et ses terres rattachées au domaine du Grand Conseil, renforçant de manière agréable celui ci.
Pour attendrir les plus ardents de ses opposants, Alaric Regen enclencha la conquête des survivants Daymar. Déjà affaiblis par leur précédente guerre contre Alefric il y a près de trente ans, leur territoire amputé d'un bon cinquième, on se serait attendu à ce que leur chef plie face aux ouvertures relativement généreuses d'Alaric.
Il n'en était rien. Balgruf, ayant vu ses fils périr sous les coups d'Alefric, il entretenait une haine féroce pour la teutorgie, malgré l'opposition d'une partie de sa cour. Ce que l'envoyé d'Alaric ne manqua de remarquer. Usant de discrétion, de promesses et de diplomatie, une partie des chefs Daymar, lorsque la guerre fut déclarée, montrèrent un retard considérable avant que leurs retenues ne rejoignent celle de leur suzerain. Confronté à une armée plus grande que la sienne par plusieurs ordres de magnitude, le chef Daymar joua le retardement, pendant plusieurs jours, ses troupes refusant le contact ou se dérobant des lances teutorges.
Alaric, menant l'armée teutorge, en avait confié le commandement à un homme d'expérience, plus âgé que lui, gardant pour sa personne sa garde de cavaliers.
C'est lors d'un énième combat où les daymars refusaient le contact que Balgruf, menant la manœuvre en personne, que ses gardes du corps furent soudainement pris à partie. Fondant sur eux depuis leurs arrières, des cavaliers furieux déboulonnèrent sur la garde du chef, lâchant une volée de javelots peu avant le contact. Dans un chaos total, le cavaliers donnaient de la hache, toujours en mouvement sur leurs montures au milieu de piétons terrorisés.
Confus, Balgruf fut soudainement cueilli par une lance lui perçant le ventre. Il décéda quelques minutes plus tard de sa blessure.
La tête du chef Daymar sur une pique convainquit ses derniers fidèles de déposer les armes pour échapper au massacre.
À leur surprise, le vainqueur se montre magnanime. Alaric ne réduisit pas les vaincus en esclavage, pas plus qu'il ne livra leurs femmes à sa soldatesque. Il se contenta de leur or et d'une partie de leurs terres, en échange de leur loyauté et leur service envers la Teutorgie, leur peuple frère. Pour conclure cette amitié, il fit se marier l'une des filles du défunt Balgruf à l'un des fils de feu Aelfric.
Sur les terres conquises aux Daymar, Alaric fit s'installer quelques soldats s'étant montrés capables durant les combats, les transformant en bannerets, bien que ceux ci ne dominaient guère plus de cinq cent familles indigènes, et souvent moins, sous réserve qu'ils prennent des épouses locales. On était loin des puissants bannerets du temps de Konrad qui se voyaient remettre des cités entières à l'issue d'un seul tournois. Par ailleurs, Alaric donna le reste des terres saisies à une nouvelle classe de combattants, différents des bannerets. Ceux ci jouissaient de vaste acres de terres, suffisants pour nourrir jusqu'à huit adultes s'ils étaient mis en valeur. Ces hommes recevaient d'ailleurs, chaque année, un salaire sous la forme de biens, de grain et de pièces. Ces hommes allaient constituer des guerriers réguliers, au service du Grand Conseil. Leur terre était prêtée, ils n'en était pas les propriétaires. Ils étaient pour l'instant peu, mais constituaient l’embryon d'une puissance au service seul du Grand Conseil, pouvant être utilisée contre les bannerets, dont la corruption et la loyauté douteuse n'étaient plus à prouver.
Pendant cette conquête des Daymar, Alaric avait prononcé la dispersion du Grand Conseil. Ceux qui le composaient se devaient de voyager dans toute la teutorgie à la recherche de filons miniers, et faire l'inventaire des mines et fours à métaux existants. À son retour de campagne, Alaric eut donc, des mois durant, à écouter les rapports qui lui furent fait par le Grand Conseil. Et en 221, les premières tentatives d'exploitation de mines et la création d'ateliers et fours appartenant au Grand Conseil furent mis en place. Bien entendu, il y eu des abus, de la corruption, des erreurs, des dysfonctionnement, mais cet effort commença à porter ses fruits après un an d'efforts. Une surveillance constante de cette activité, menée par une commission du Grand Conseil sur le sujet, informait chaque trimestre leurs pairs des avancés et problèmes rencontrés. Un embryon d'industrie métallurgique voyait lentement le jour en teutrogie, permettant aux paysans d'accéder, dans certaines zones, à des outils métalliques plutôt que de pierre ou de bois.
Par ailleurs, l'appel à des spécialistes de la ligue d'Ars, pour parfois des prix prohibitifs, amena des compétences bienvenues à l'effort entrepris de prospection minière, sauvant des vies et permettant d'éviter certaines erreurs. Mais après cinq ans, la plupart d'entre eux avaient perdu leur utilité, leurs homologue teutorges ayant appris de leurs maîtres, ceux ci ayant à partir ou réduire leurs tarifs.
L'accroissement des quantité de métaux extraits permit de développer de manière continue l'extension d'ateliers, tandis que des artisans repérés lors des tournois d'artisanat étaient recrutés pour encadrer et surveiller la main d’œuvre opérant dans ces ateliers.
Sur le terrain de l'agriculture, la mise en commun des terres agricoles permit de rationaliser les récoltes et optimiser les rendements, permettant d’accroître ceux ci, surtout avec l'introduction de pratiques telles que l'irrigation et l'enfumage.
De 221 à 225, Alaric et ses proches, assistés de Conseillers et spécialistes, indexèrent le
Lex Teutorgia en plusieurs points. C'était un travail colossal, à la hauteur des ambitions de feu Childéric, le père d'Alaric, qui avait étudié la question et rédigé une multitude d'essais sur le sujet de son vivant. Mais le résultat final, approuvé en vote du conseil à une légère majorité, fut mis en place. La réforme des levées, les limitations claires des privilèges des bannerets, la mise en place de chefferies administratives chargées de missions précises, telles que les taxes, la guerre ou la justice, les lois sur l'esclavage, l'héritage, les tournois martiaux, l'organisation des villages... Et surtout la mise en place de coutre pouvoirs ruraux à la puissance des bannerets, limitant les pires abus, circonscrivant la corruption la plus grossière et affaiblissant, par le temps, l'influence et la puissance des bannerets, furent plutôt bien accueillis par la majeur partie du peuple. Un certain engouement, un certains espoir envers l'avenir apparaissait. Et déjà dans certaines campagnes la faim reculait. Les récoltes s'amélioraient avec l'introduction de pratiques telles que l'irrigation, l'introduction de nouvelles plantes et la construction, par la chefferie des travaux, de moulins et greniers dans les campagnes.
Tout au long de cette décennie, l'application progressive de la réforme du
Lex Teutorgia ne se fit pas sans heurts, mais une amélioration progressive des conditions de vie était claire et apparente. La continuation, sous une autre forme, des politiques d'Aelfric, portaient leur fruit.
De même, le Grand Conseil, par le biais des commissions et des chefferies, voyait le nombre de ses membres augmenter, tant en nombre qu'en diversité de profils. Le bloc des ''Hommes nouveaux'' diminuait au fil du temps, l'âge faisant ses ravages, de même que les ''Viridomistes'' diminuaient en proportion, tout comme les représentants des familles nobles. En revanche, à ces factions dont le nucleus demeuraient, venaient se rattacher une masse sensible d'individus aux professions diverses. Pêcheurs, marchands, artisans, vétérans, représentants d'élevages, clercs philosophes... Les nouvelles classes qui voyaient le jour, et dont le savoir était de plus en plus requis pour faire fonctionner au jour le jour l'appareil croissant de l’administration du royaume, à la capitale comme dans les campagnes, parvenaient aussi à obtenir un siège au Grand Conseil... Le rendant tout aussi efficace. Et chaque préfecture voyait dans sa population au moins un homme siégeant au Grand Conseil, renforçant son rôle de courroie de transmission vers le roi. Le prix à payer était la perte d'influence relative des membres de la ''conspiratzie'', qui avait été officiellement dissoute, ses membres étant parvenus à leur but.
En revanche, Alaric eut bien moins de réussite du côté de la religion. Terrain miné par les échecs de ses prédécesseurs, il avait conscience de marcher sur des œufs, et procéda à ses réformes avec prudence, la question du Bosquet des Anciens étant encore tendue. Ses entretiens discrets avec les représentants teutorges des communautés mandanites se déroulaient plutôt bien. La prospérité que l'on pensait deviner avait légèrement atténuée les tensions de leur côté, et même s'ils restaient méfiants et craintifs vis à vis d'éventuels pogroms de la part du culte des Ancêtres, ils semblaient bien disposés vis à vis d'Alaric, ne serait ce qu’eut égard à son sang, fils par la fille de Siegfried le Libérateur. Ils pouvaient accepter, de jure, la cession du Bosquet, celui ci étant à moitié à l'abandon depuis que les mandanites avaient quittés les campagnes, pourvu que des lieux de culte à la hauteur de leur démographie leurs soient accordés. C'était là naturel et Alaric délivra une partie des fonds du trésor royal pour la construction d'une bibliothèque temple à la capitale.
En revanche, du côté du culte des Ancêtres, les tractations furent bien moins agréables. Les zélotes des "Gardiens du Bosquet" pouvaient se montrer d'une faible patience et leurs chefs spirituels n'avaient pas toujours un grand contrôle sur ceux ci, les shamans les plus écoutés étant aussi les plus vocaux.
Discrètement, sur ses fonds propres, Alaric finança les chefs du culte les plus modérés, pour leur faire gagner en importance sur les radicaux des années durant. À ce rythme, durant sa douzième année de règne, il était parvenu à obtenir une sorte d'équilibre des forces chez les shamans et négocier avec les principales figures du culte. Contre la restitution intégrale du Bosquet des Ancêtres, et la reconnaissance du rôle prééminent du culte des Ancêtres sur tous les autres cultes de Teutorgie, il obtint la condamnation, au moins vocale par les shamans, des persécutions touchant les communautés mandanites.
Il n'y aurait pas de syncrétisme, mais il était au moins parvenu à atténuer les tensions religieuses qui existaient en Teutorgie, de même qu'à organiser la réunion régulière de synodes des cultes à la capitale, permettant de contrôler par le Grand Conseil le niveau d'agitation religieuse au sein des sectes.
En pied de nez à l'homme dont il avait secrètement causé la mort, il avait également, par la suggestion, obtenu d'une minorité de membres du culte des ancêtres, la promotion du culte de Siegfried, comme ancêtre à l'obstination déterminée, pour son rôle dans la libération de la teutorgie. Mais il n'avait pas cherché, en revanche, à gêner la mise en place d'un culte dédié à Aelfric. C'eut été politiquement risqué, puisqu'il avait eu sous sa garde les enfants du défunt.
Entre 221 et 234, Alaric était très préoccupé par l'évolution des réformes qu'il avait engagé, la lutte contre la corruption et le pouvoir, toujours présent, des bannerets. Limités mais pas pour autant édentés.
Par cette ruse qui lui était tellement propre, il avait entretenu une intense liaison épistolaire avec Vernegdr et certains membres du royaume de Luriel durant des années. À l'un il indiquait l'amitié qui avait unie Siegfried et le prétendant de Manda, quand aux autres, il sondait ceux ci, cherchant à diviser la noblesse mandanite, à l'exemple de ce qu'il avait accompli en Daymar... Avec beaucoup moins de succès. Tout au plus était il parvenu à avoir à la cour de Luriel quelques espions, le renseignant sur l'état du royaume et ses armées. Sa politique tolérante à l'égard des minorités mandanites en Teutorgie lui avait permis de se faire ouvrir quelques portes.
En 235, après avoir observé des manœuvres et entraînements d'un niveau satisfaisant à ses yeux, un avis appuyé par les rapports de la chefferie de la guerre et les membres du Grand Conseil, Alaric Vidiromaros entama la conquête du royaume de Luriel. D'une part pour restaurer les anciennes frontières teutorges, mais également pour s'emparer des mines et riches filons que l'on croyait deviner dans leurs montagnes, de même que les beaux élevages de chevaux des hauts plateaux de Luriel intéressaient Alaric.
Dans cette guerre contre Luriel et le partisan Uhtric, qui se porterait inévitablement au secours de son allié, Alaric chercha quelques alliés sur la bordure orientale d'Uhtric. Malheureusement, de récentes victoires d'Uhtric convainquirent le chef Situvar de renoncer à cette guerre. Tout au plus Alaric obtint la promesse que le chef Situvar n'empêcherait pas certains de ses chefs de vendre leurs services comme mercenaires aux armées d'Alaric. Toujours ça de prit. Combattants habitués au terrain montagneux, ces auxiliaires auraient leur utilité.
La guerre, déclarée au sortir de l'hiver, prit par surprise les serviteurs de Manda en Luriel. Les longs combats à l'Est et le peu d'activité à la frontière teutorge avaient fait baisser leur garde aux mandanites. Par ailleurs, l'activité de certaines bandes de cavaliers teutorges au-delà des zones frontalières de Luriel dispersèrent les quelques troupes que les mandanites avaient.
Si certains villages fortifiés se rendirent rapidement, par le manque de provisions au sortir de l'hiver et les pourparlers de prêtres mandanites teutorges, le siège des villes posa davantage de problèmes. Alaric avait à sa disposition des hommes habitués à creuser dans les mines des collines teutorges, mais le sol de Luriel était différent. Les armées teutorges avaient parfois à battre du pieds des semaines entières, le temps que le travail de sape s'accomplisse. Et en d'autres lieux, les détachements teutorges avaient simplement eu à monter à l'assaut par échelles, grappins et coups de mains nocturnes.
Parfois Alaric parvenait à obtenir l'ouverture des portes de citadelles par la trahison, la négociation ou la ruse, mais cela prenait du temps. Heureusement, ses auxiliaires Situvar permettaient parfois à ses troupes de contourner les forts gardant le passage de certains cols pour les attaquer à revers.
Après deux mois d'une lente et méthodique avancée en Luriel, Alaric et ses armées progressèrent enfin devant la capitale ennemie. Au sortir d'un défilé, ils pénétrèrent dans une vaste plaine, au sommet d'un haut plateau. Ses terres arables n'avaient pas encore été travaillées, le sol n'étant pas encore prêt à recevoir les graines.
Au loin l'on pouvait deviner les fumées de la ville et ses murs blancs, immaculés, recouverts de marbre, ceints de hautes tours effilées.
Mais entre eux et ce prix se trouvait l'armée mandanite. Les deux mois qu'avait perdu Alaric en sièges de retardement avaient permis à son opposant de lever un grand nombre d'hommes libres, esclaves et mercenaires qu'il avait assemblé en armée, disposés en une ligne unique, menés sur les ailes par la terrible cavalerie mandanite, dont les cavaliers légendaires d'antan faisaient régner la terreur dans les campagnes teutorges.
Disposant son armée, Alaric plaça son avant garde en ligne tandis qu'une deuxième ligne, partiellement dissimulée par les lances tenue à la perpendiculaire par les hommes de la première ligne, se déployait en arrière et que la réserve se tenait encore en arrière, avec lui même.
Menant son Armée, Alaric, comme à son habitude, avait laissé à un commandant expérimenté le soin d'organiser les troupes tandis que lui même se contentait de diriger sa cavalerie.
Requérant des pourparlers, Alaric prit le risque de s'avancer avec une faible escorte entre les deux armées, encadré de quelques cavaliers de sa garde, mal équipés et aux montures dans un piètre état.
Acceptant sa proposition, Waldo de Luriel, avec un nombre similaire de cavaliers parti à sa rencontre. Le contraste n'aurait pu être plus grand. Waldo, vétéran grisonnant, était monté sur un bel étalon à la robe blanche, tandis que ses compagnons arboraient des armures de maille et des casques reflétant le soleil par leur lustre.
Là, Alaric offrit à Waldo la possibilité de déposer les armes et réunifier à nouveau son peuple avec ses frères teutorges. Il parla d'espoir, d'avenir radieux, promettant le lait et le miel, tandis que le prêtre mandanite qu'il avait fait venir à ses côtés intercédait en sa faveur auprès de Waldo.... Pour finalement se faire répondre des insultes par un zélote, crachant au sol de son cheval et menaçant le religieux, avant de tourner la bride, désormais certains de sa victoire au vu de l'état diminué de l'escorte de son adversaire.... Comme prévu.
Alaric s'était volontairement mis en spectacle, pour que son adversaire le sous estime.
Les deux armées procédèrent aux traditionnels duels, où le champion teutorge ne s'illustra guère face à son adversaire, se retirant après avoir été blessé à la lance à l'épaule.
Puis les deux armées marchèrent. D'un pas lent, les lignes teutorges s'avancèrent, précédées de peu par des tirailleurs, dont le rôle était de harceler l'infanterie adverse avant le contact puis de se réfugier derrière les troupes amies. De leur côté, les mandanites avaient progressé lentement, puis au pas et, à cinquante mètre de distance, s'étaient soudainement élancés en hurlant contre les lignes étrangement silencieuses des teutorges qui, au dernier moment, abaissèrent leurs piques, venant cueillir au ventre les véhéments piétons adverses.
Un corps à corps sanglant s'engagea alors, les hommes de Luriel, pressés par ceux des rangs précédents, poussant ceux en avant qui se faisaient empaler sur les lances, gênant alors les phalangistes dans le maniement de leur arme, certains obligés de se battre désormais à la hache.
Depuis les arrières, les archers tiraient en cloche par dessus la mêlée, tuant souvent des mandanites, parfois leurs alliés.
Sur les ailes, la cavalerie adverse s'était élancée de part et d'autre, cherchant à attaquer de dos ou de flanc l'infanterie adverse. Or, sur le côté gauche, le cavalerie ennemie fut attaquée par les archers montés teutorges qui, lorsque chargés, se retirèrent, éloignant du champ de bataille leurs poursuivants.... Les conduisant inévitablement vers une embuscade où des archers dissimulés les lardèrent de flèches, tuant de manière horrible tant les hommes que les montures dont les cris de douleurs rendirent malades les combattants.
Sur l'aile droite, la cavalerie mandanite menée par Waldo fut contre chargée par les cavaliers des bannerets dans un violent corps à corps où menaient les mandanites, non sans difficultés. La venue en renfort de piétons légers teutorges venus épauler leur cavalerie convainquit le détachement mandanite de se replier, sans être toutefois poursuivit par les teutorges, ceux ci trop diminués, blessés et démoralisés pour se lance dans une cavalcade.
Les cavaliers adverses neutralisés, Alaric choisit ce moment pour mener sa cavalerie dans un contournement de l'adversaire. Chaque monture était chargée d'une cavalier et un piéton léger. Leur but était de se disposer entre l'arrière de l'armée ennemie et la capitale adverse.
Pendant ce temps là, la deuxième ligne teutorge se déploya sur les ailes pour attaquer de flanc puis de derrière l'infanterie mandanite qui n'était plus protégée par ses cavaliers.
N'étant plus soutenus par le roi et la cavalerie, attaqués de toute part, certains piétons mandanites commencèrent à reculer, puis à courir. Suivis par d'autres. Puis soudainement c'étaient deux hommes. Puis cinq. Puis dix. Puis cent. Avant que la manœuvre d'encerclement n'ait été pleinement accomplie par l'infanterie, les mandanites fuyaient. Ceux qui courraient en direction de la capitale furent stoppés par les hommes d'Alaric qui étaient parvenus à accomplir leur contournement. Ceux fuyant à l'Est furent cueillis par les archers montés teutorges, revenant de leur embuscade. Seusl ceux fuyant vers l'Ouest échappèrent à la mort ou la capture.
Le souverain de Luriel, lui, était parvenu, fuyant à bride abattue lorsqu'il vu son armée se débander, à se réfugier dans la capitale et en faire condamner les portes.
Dans la soirée, organisant un conseil de guerre avec le peu de ses officiers lui restant, il fut empoisonné par l'un des siens. Le lendemain, les portes de la capitale étaient ouvertes au teutorge. Ayant donné des ordres strictes et n'hésitant pas à faire pendre tout homme y désobéissant, Alaric et son armée entrèrent dans la capitale. Luriel était désormais leur.
Bien sûr, il restait des poches de résistance dans le pays, mais il était conquis. Il honora les promesses qu'il avait fait au mandanites qu'il avait compromis et mis en place les fondements de l'administration de la nouvelle conquête, intégrant celle ci au domaine du Grand Conseil, accordant des terres à de nouveaux hommes devenant soldats royaux ou bannerets – une petite minorité – puis planifia le reste de la guerre contre Uhtric.
Las, la nouvelle lui vint que Vernegdr et son armée avaient été vaincus au cours d'une sanglante bataille. L'allié d'Alaric et les débris de son armée perdaient par ailleurs de nombreuses places fortes à l'Est et étaient bloqués dans une position défensive pour les années à venir. Désormais, Uhtric allait pouvoir achever les positions de Vernegdr, à moins qu'il ne profite de ce répit pour achever les tribus que Vernegdr avait allié. Ou bien il pourrait chercher à faire peser le gros de son armée sur le teutorge qui venait d'éliminer son plus gros allié.
Ignorant la décision d'Uhtric, Alaric décida de prendre de vitesse celui ci en s'emparant des principaux cols du Royaume divin de Manda, qui pouvaient mener à Luriel.
Ce fut un succès relatif. Si effectivement les teutorges parvinrent à s'emparer de quelques forts, villages fortifiés et citadelles du royaume divin, ils ne parvinrent à capturer la principale forteresse ennemie. Un blizzard violent s'était abattu sur les teutorges, donnant le temps nécessaire à l'ennemi de recevoir des renforts suffisants.
Les années suivantes virent teutorges et partisans d'Uhtric se livrer à de la petite guerre en montagne, mélange de coups de mains sièges, contre siège et raids.
Alaric, conscient que sa présence dan cette campagne ne serait pas décisive, il décida de retourner en Teutorgie, à gouverner avec le Grand Conseil. Il restait tant à faire. Étendre le système des chefferies jusqu'au fin fond des campagnes, former les renforts et relèves pour les troupes en Luriel, négocier avec la ligue d'Ars....
Puis cette curiosité, également. La conspiratzie avait comptée en son sein quelques individus, ces ''Élus'', et un rapport de l'Œil venait de l'informer que davantage d'individus ayant ces capacités existaient en Teutorgie.
Les dernières années du règne d'Alaric Viridomaros furent consacrées à l'achèvement de ses réformes afin de lutter contre la corruption et l'influence des bannerets, la consolidation de sa réforme agraire et le renforcement de l'effort qu'il avait lancé dans le travail du métal.
C'est finalement à l'âge de 51 ans, en 241, soit après 22 ans de règne, qu'Alaric Viridomaros fit le choix d'abandonner sa couronne, malgré les violentes protestations des membres du Grand Conseil. Il laissa en héritage à sa famille et ses enfants une petite partie de ses domaines agricoles, cédant l'immense majorité au Grand Conseil. Il aurait pu rester encore plus longtemps au pouvoir, voir jusqu'à la mort, néanmoins plusieurs facteurs expliquèrent son choix de quitter celui ci en ses termes.
D'une part il sentait l'âge le rattraper. Se faisant âgé, il n'était plus en mesure d'intriguer avec la même aisance que dans sa jeunesse. Ensuite, la guerre contre Uhtric traînait en longueur depuis des années, prenant le plus de son attention. Une nouvelle direction sur le conflit était nécessaire. Enfin, le feu sacré, cette puissance vengeresse qui l'animait au début de son règne, avait cessé de brûler avec la même intensité. Il lui était temps de passer la main. Non sans scruter avec attention la procédure par laquelle le Grand Conseil allait choisir le prochain roi teutorge. Alaric avait fait de son mieux pour écarter de la succession tant un potentiel banneret qu'un zélote, mais il n'était pas omnipotent. L'élection de 241 allait être intéressante.
Lui, comptait surtout finir ses vieux jour à élever des chevaux dans le haras familial, bien que le Grand Conseil lui ait accordé le rang de premier orateur la veille de son départ de la capitale.
Étant donné les politiques hostiles d'Alaric aux bannerets et le renforcement de l'autorité du Grand Conseil, le choix du nouveau roi ne donne pas lieu à des tensions successorales intenses.
Le choix d'un proche d'Alaric peut être possible, mais l'est tout autant un parfait inconnu, au vu des conditions d'élection mentionnée dans le
Lex Tutorgia réformé.
La Crise politique s'améliore, passant à 0 suite aux mesures sous le règne de Alaric.
Le modificateur "Aristocratie Guerrière" évolue en "Autocratie du Conseil".
Interférences militaires : -5 sur le jet de règne pour tout Haut-Chef n'étant pas un officier ou un chef guerrier avant de devenir un dirigeant. Disparaît au premier règne réussi d'un Haut-Chef avec une autre origine.
Indicateurs :
Ordre social : Calme. Les restrictions posées sur les privilèges des guerriers plaisent au peuple, et l'existence d'une armée royale dépendant du Grand Conseil et non des bannerets permet de garder ceux ci sous contrôle. Par ailleurs, les possibilités d'échapper au règne des bannerets ont rétablis une mobilité sociale, surtout avec les pouvoirs renouvelés du Grand Conseil. Les rapports de force ruraux sont désormais plus à l'avantage de la paysannerie que des propriétaires terriens.
Prospérité : De retour. Les concours d'artisans lancés sous Aelfric continuent, mais la prospérité revenue semble surtout devoir à l'effort consenti dans la réforme agraire et la production d'outils agricoles métalliques abordables ont permis d'apaiser l'agitation dans les campagnes. Et la lutte contre la corruption a permis que cet effort ne finisse pas dans la poche de quelques uns.
Puissance militaire : Croissante. Le système de conscription quintuple, associé à une réforme agraire et une production métallurgique, associé à des concours martiaux réguliers et une armée royale professionnelle et régulière, encadrée d'officiers expérimentés, a transformé la Teutorgie en une solide brique. Elle est dotée d'un appareil militaire solide et cohérent.
Intégrité territoriale : Établie. Les politiques d’intégration des élites conquises par Alaric, et leur affaiblissement au profit des populations rurales, ainsi que le rythme maîtrisé des conquêtes et un solide système administratif permettent au royaume Teutorge de ne pas être déstabilisé par un phénomène de sur-expansion.
Pouvoir du Conseil : Renforcé. Le Grand Conseil reste l'institution principale de la Teutorgie et son premier espace de discussion politique. Si les trois factions principales ont perdues en cohérence, le Grand Conseil a gagné en efficacité. L'affluence de nouveaux membres et de spécialistes portés sur les nouvelles subtilités du gouvernement donne à cette institution une conscience plus aiguë des intérêts du peuple teutorge. Sa réorganisation interne permet une meilleure lutte contre la corruption et la transparence de ses délibérations renforce sa légitimité.
Pouvoir des Bannerets : Limité. Titre créé depuis le règne de Konrad, ses détenteurs sont solidement ancrés dans le monde rural. Néanmoins, les récents efforts d'Alaric ont strictement définis leurs privilèges et devoirs. Par ailleurs, le
Lex Teutorgie affaibli au fil du temps leur influence. Ils n'ont autorité que sur l'organisation de leurs levées et la taxation de leurs serfs et tenants pour équiper celles ci. Mais ils doivent désormais compter sur la surveillance des fonctionnaires des chefferies du royaume, et les contre pouvoirs locaux paysans. Ils gardent néanmoins un rôle important dans l'encadrement militaire, et ils trouveront certainement d'autres moyens de retrouver de l'influence, par le biais de leur clientèle....
Corruption : Circonscrite. Le coup d'arrêt à l'influence des bannerets a par le même coup réduit la corruption. Néanmoins, l'émergence de nouvelles classes sociales, tels que les marchands, et l'accroissement des fonds gérés par le Grand Conseil, de même que l'extension de sa bureaucratie font qu'il est naturel que des ''erreurs'' apparaissent. L'attention accordée à la lutte contre ce phénomène par la commission d'inquisition du Grand Conseil permet néanmoins de réprimer les abus les plus visibles. Les teutorges les plus intègres se désolent parfois du comportement peu civil des fonctionnaires, mais admettent néanmoins à contre cœur qu'au moins ils sont efficaces dans leur mission.
*Nouveau !* ''Élus'' : Embryonnaire. Sous le règne d'Alaric, la chefferie des rites à mis en évidence l'existence d'individus au capacités extraordinaires. Capables de parler aux animaux, bouger des brindilles du regard, soigner des coupures ou restaurer des objets brisés. L'intendant des affaires occultes de la chefferie des rites se charge pour l'instant de référencer et cataloguer ces individus lorsqu'il les trouve, mais la plupart préfèrent rester discrets sur ces capacités. Un quarteron d'entre eux avait trouvé trouvé emploi auprès de la chefferie des rites et de l'Œil, mais sans plus jusque là.
Modificateurs :
Crise politique : la transition entre les rois teutorges n'a pas donnée lieu à de guerres civiles ou désastres politiques. La crise politique est en phase terminale et devrait se résorber à l'élection du nouveau roi, si tout va bien.
Autocratie du Conseil: C'est un système où le roi exerce une part centrale du gouvernement avec le Grand Conseil pour l'assister et limiter ses errements.
Malus variables si le roi est un complet inconnu du Grand Conseil (jamais auditionné en commission, cité en séance du conseil ou au service d'une des chefferies). Bonus mineur si issu d'une famille noble ou s'il justifie une parenté avec la famille des Viridomaros).
Aristocratie guerrière: Malus variables si le Haut-Chef ne correspond pas aux stéréotypes en vigueur pour les dirigeants teutorgiens (actuellement : un homme d'origine teutorgienne, à l'expérience et / ou éducation militaire, issu d'une famille noble du Conseil ou des Bannerets. Bonus mineur s'il justifie d'une parenté avec la famille Viridomaros).
Désastres :
Épidémie majeure (1-10) = 60
Catastrophe naturelle (1-3) = 9
Grande sécheresse (1-5) = 37
Saisons froides (1-8) = 11
Migrations septentrionales (1-3) = 32
Invasions Sanguines (1-3) = 83
Expéditions Occidentales (1-2) = 16
Expéditions Méridionales (1-2) = 42
Sujets :
Apaisement religieux : la suprématie temporelle du Culte des Ancêtres et le soutien à sa branche modérée, ont permis de réduire l'influence des zélotes les plus radicaux chez les shamans. La restitution officielle du bois des Anciens a été très bien perçue par ceux là.
La minorité religieuse mandanite apprécie les efforts et concessions qui lui ont été faites. Les tensions qui subsistaient entre les deux devraient fondre avec le temps si les choses restent en l'état.
Culte des Ancêtres armé : Les "Gardiens du Bosquet" sont une organisation militaire assurant la sécurité des lieux sacrés du Culte des Ancêtres... Mais en l'absence d'ennemi à combattre, cet ordre perd de sa raison d'être. Certaines de ses sections sont parfois appelées en appoint par la chefferie de la guerre, sur le front mandanite, lui donnant là une raison d'être.
Guerre civile mandanite, (sujet pressant) : Nous sommes désormais impliqués dans la Guerre Civile Mandanite aux côtés de Vernegdr, et en guerre contre notre voisin le prétendant Uhtrit ! Une partie importante de notre armée est bloquée dans un combat d'usure dans les passes montagneuses depuis plus de six ans. Il serait temps d'évaluer notre implication dans le conflit. Devrions nous négocier une paix blanche, ou presser notre effort dans le conflit ? Alaric s'était plongé dans le conflit que pour sécuriser l'Est pour les générations à venir, plutôt qu'un simple gain immédiat.
Apparition des "Élus" : Alaric avait gratté le sujet du bout des doigts, et quelle ne fut notre surprise de réaliser que ces rumeurs rurales étaient réelles ? Certains individus de notre peuple ont des capacités que certains déclareraient comme étant.... Surnaturelles. Mais elles pourraient aussi être tellement utiles si elles étaient au service du Grand Conseil.... Guérison miraculeuse, récoltes abondantes... Qui pourrait dire non à ces miracles ? Les auteurs de tels exploits préfèrent pour l'instant vivre de manière anonyme, craignant d'éventuelles persécutions religieuses, une répression du pouvoir royal ou leur mise en esclavage par des individus mal attentionnés. En attendant, la chefferie des rites établi lentement un recensement de ces individus...
Bureaucratie mandanophile : du fait des besoins croissants de clercs et lettrés pour faire fonctionner au quotidien le système des six chefferies, un nombre important d'hommes et de femmes alphabétises ont dû être recrutés. La charge d'éduquer à l'écriture les teutorges a jusque là été négligée par Alaric, celui ci préférant laisser cette tâche aux cités et conseils ruraux. Mais ce sont surtout les cultes qui ont fournis la principale quantité de professeurs. En particulier le culte mandanite, celui ayant prit au sérieux cette mission. La plupart des clercs du système des chefferies sont bien entendu loyaux au Grand Conseil, mais nous devrions peut être prêter attention à ce que cette mandanophilie en reste là.
Et tout autre sujet qui viendrait à l'esprit du joueur !