[Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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[Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Dans le sombre futur de l’année 2020, toutes les choses sont à vendre.

Alors que se multiplient les catastrophes naturelles, écologiques, sanitaires et politiques, neuf êtres humains sur dix vivent dans de terribles conditions de vie. Les biens les plus élémentaires sont contrôlés par des sociétés privées, qui monétisent le confort et la survie des individus. Les cadres supérieurs de ces entreprises sont des aristocrates modernes aux pouvoirs immenses, ils peuvent renverser des gouvernements, endoctriner les masses, et vivre dans une débauche excessive.
Entre ces nobles d’un nouveau genre la compétition est rude, alors qu’ils utilisent la séduction, le subterfuge, le chantage, l’intrigue, et même la violence pour contrer leurs influences, et sécuriser le plus de pouvoir possible — car ce qu’ils jouent n’est rien de moins que le futur de l’Humanité. La science et la technologie ont atteint des sommets de progrès merveilleux, qui n’égalent que la décadence et la misère frappant le commun des mortels.

Pour servir leur compétition, les nouveaux aristocrates d’Europe ont une nouvelle chevalerie. À la recherche de gloire et d’aventure, de jeunes hommes et femmes acceptent de se lier par serment à de richissimes mécènes, qui leur offrent armes et implants afin de remplir les rôles de gardes-du-corps et gros-bras polyvalents. On les appelle les solos. Ils se combattent entre eux dans des compétitions violentes, ils vivent selon un code d’honneur, ils forment une fraternité turbulente de personnes sorties de la misère, qui aspirent à gagner le confort et l’importance de leurs patrons. À force de grands éclats, ils peuvent espérer devenir des légendes.

Un mythe urbain raconte que douze de ces solos européens formeraient une confrérie secrète dans l’espace, protégeant la magnifique station orbitale du Crystal Palace — les gardiens du paradis, ces chevaliers-là sont des guerriers experts de toutes les armes, sans aucun rival sur toute la planète. On les appelle les Anges.



Golfe de Finlande,
22 octobre 2020, 9h34.


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Par la vitre réactive du jet, on voyait surtout des nuages. Ce qui paraissait sous les cumulus blancs n’avait rien de très poétique ; la mer était verte. Depuis quelques années maintenant, la « zone morte » de la Baltique s’agrandissait, et la pollution à l’azote venant de la surexploitation agricole avait entraîné une multiplication terrifiante des algues. Sur cette fine bande d’océan, les poissons étaient morts asphyxiés. On pouvait voir le long de la côte finlandaise d’immenses turbines construites pour tenter d’artificiellement oxygéner le fond marin, un projet onéreux que seule la richesse de l’Europe permettait de financer — un minuscule espoir d’inverser des décennies de destruction écologique.
Ça ressemblait à la Martinique, sauf que c’était rouge, pas vert. Les algues là-bas avaient mis les pêcheurs au chômage, et elles se multipliaient tant sur les plages, qu’elles pouvaient tuer un enfant qui marchait dessus. Bizarrement, il n’y en avait aucune en Guadeloupe — mais c’est parce qu’il fallait que la vue soit belle pour les touristes, et c’était la seule raison pour laquelle les gendarmes débarquaient pour contrôler les rejets de pesticides dans l’Atlantique.

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L’ambiance était calme dans la salle à manger de l’avion. Adrien était seul avec Rui, qui était en train de comater sur un siège, un casque à danse sensorielle sur le crâne. Le hacker portugais avait eu une longue semaine — monsieur Sochon avait décidé d’aller dans sa villa norvégienne pour se ressourcer et bien se préparer au gala, et Rui fut forcé de passer un moment à faire du travail pour lui, plongé dans le Net. Maintenant, il comatait avec de la salive qui dégoulinait des lèvres, une bouteille de champagne au fond d’un seau rempli de glaçons en train de fondre juste devant lui. Il supportait très mal l’alcool, et il se mettait des races avec des grands crus, comme un bon pauvre devenu riche.

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Rui Macedo, Netrunner, chargé de la sécurité des systèmes informatiques personnels du président-directeur général Louis Sochon.

Il n’était pas un bon camarade de boisson, Rui. Hautain, imbu de lui-même, il avait l’habitude de prendre tout le monde de haut, surtout le petit personnel. Ce n’était pas l’envie de le gifler qui manquait à tous ses interlocuteurs. Mais il était un techno-mage, apparemment un ancien hacker qui avait été attrapé par NetWatch — on ne lui avait pas grillé le cerveau, mais CAQF l’avait racheté aux loups de la toile. Les gens comme lui pouvaient ruiner facilement des vies, en faisant sauter des systèmes de sécurité et en découvrant des secrets inavouables sur ses victimes. Il valait donc mieux profiter qu’il soit en train de griller son cerveau à coup de virtus plutôt que de le déranger.

De toute façon, Adrien n’avait pas à se plaindre non plus. Le petit déjeuner avait été copieux : Œufs de caille, véritable bacon d’animal, un assortiment de clémentines en provenance directe des coteaux d’Espagne, et une réserve inépuisable de mini-viennoiseries au beurre — ça changeait des céréales mi-soja mi-sirop de fructose de l’enfance. Il est vrai qu’il était beaucoup trop tôt pour boire de l’alcool, et à moins d’être un dégénéré comme ce Portugais, il valait mieux se contenter d’une bonne tasse de café-crème, bio et commerce équitable, évidemment.

Une jolie hôtesse de l’air passa devant lui. Une femme aux longs cheveux blonds attrapa le pot de fleurs devant lui, et le remplaça par un nouveau — de belles achillées d’un blanc éclatant. Elle offrit un beau sourire aux dents éclatantes au métis, puis s’éloigna avec le bruit amorti de ses talons aiguilles contre la moquette.

À côté de sa tasse de café et de ses petits biscuits à la cannelle, le portable d’Adrien s’ouvrait automatiquement sur Lenses Actualités, avec quelques grands titres d’aujourd’hui. Les articles n’avaient aucun intérêt, mais c’était bien de regarder rapidement les belles images de l’Agence France-Presse sur ce qui se passait à travers le monde.

Guerre Tchad-Soudan : Les observateurs Européens viennent d’atterrir à Khartoum.


Turquie : Pour la troisième fois cette année, le gouvernement démissionne.


États-Unis : Nouvelle nuit de violences à Denver.


La France devrait connaître des températures au-delà de la moyenne de saison jusqu’à la fin d’année.


Preview Field of Honor Pathfinder 2 : On a joué au potentiel futur GOTY.

Mais voilà que le portable affichait une notification, un SMS de « Annalena — Boss » qui, comme à son ordinaire, était parfaitement laconique :
Briefing cinq minutes.

Annalena Lemke, coordinatrice senior, n’était pas très courtoise d’ordinaire. Le simple mot « bonjour » semblait être parfaitement absent de son vocabulaire. Mais ces derniers jours, elle était encore plus acariâtre que d’ordinaire, la faute à ce satané gala. On lui avait répété maintes fois qu’elle n’aurait rien à préparer, mais c’était là une simple vieille rengaine à laquelle elle ne croyait pas plus que le père Noël.
Elle était responsable de la sécurité du PDG d’un conglomérat appartenant au Top 20 mondial. Ça justifiait sa nervosité et son manque d’amabilité. Mais quand on lui disait que quelque chose allait sortir de l’ordinaire, ça avait le don d’irriter. Un gala à organiser en terre soviétique, un pays où elle ne connaissait personne, sur le territoire d’une immense entreprise guerrière, dans une ville chaude et habituée aux émeutes… Le grand manitou avait ses raisons pour vouloir faire son show là-bas, il fallait bien vendre ses produits et trouver de nouveaux partenaires. Mais protéger quelqu’un dans une ville pleine à craquer de flics comme Cannes ou Stockholm, ce n’était pas la même chose qu’assurer sa sécurité à Leningrad.


Toujours est-il, on réclamait Adrien. Alors, il quitta la salle à manger, et passa devant un long couloir où deux jeunes stylistes étaient en train de travailler sur des tablettes graphiques. Il traversait ce magnifique avion aux cabines luxueuses, pleines de meubles d’artistes vissés à la carlingue. L’air était pur, et légèrement parfumé, et partout où il regardait, il y avait du marbre, et des jeunes femmes en train de travailler pour concevoir des robes ou dessiner des bijoux. Et comme seul bruit, un très léger vrombissement, un bruit blanc qui donnait même envie de dormir. Cet avion était si confortable, c’était presque triste qu’il soit aussi rapide : on désirerait voyager plus longtemps dedans.


Finalement, Adrien s’arrêta devant une grande cabine aux vitres passées en mode teintées, et à la porte blindée et sécurisée par un code sur la poignée ; la salle tactique de l’avion, isolée du reste de l’avion, afin d’éviter la pose de mouchards, ou les simples oreilles indiscrètes. La lumière au-dessus de la porte était rouge, ce qui voulait dire qu’il était interdit d’y entrer. Adrien n’avait qu’à attendre devant que les cinq minutes pile depuis son SMS soient passées.


Il pouvait se tourner les pouces, ou jouer avec son portable, ou aller taper la discut’ avec une hôtesse ou une des stylistes (Même si ce n’était pas conseillé, il s’était déjà fait engueuler par Annalena parce que « il y a eut des remontées comme quoi tu dérangerais des employés durant leur travail »…), n’importe quoi pour tromper le temps dans ce beau jet oxygéné et silencieux.
Et c’est là qu’elle passa devant lui.

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Belle. Grande. Un teint hâlé, des dents du bonheur chaque fois qu’elle souriait, une mâchoire un peu carrée, de grandes oreilles décollées. Elle était habillée à la garçonne, dans un tailleur très décolleté, presque jusqu’à son nombril. Elle sentait fort une essence de jasmin, elle avait une grosse montre dorée et des bijoux estampillés de pierres précieuses à ses oreilles et sur son cou — notamment une grande croix chrétienne, insolemment portée à sa poitrine. Elle avait un charme bizarre, elle était terriblement séduisante, d’une beauté un peu atypique, qui changeait en tout cas des blondes californiennes qui avaient marqué le siècle dernier. Des millions d’hommes et des millions de femmes rêvaient d’elle, et elle se tenait là, juste devant ce rat des îles qu’était Adrien.

Elle s’appelait Shahindokht Elahian — mais son prénom trop exotique était raccourci en Shahin dans la presse. Actrice et mannequin, d’origine iranienne. Elle avait eu un succès à l’international en étant d’abord une « Métayer Girl » dans les films de cet espion qui avait remplacé James Bond, puis elle avait joué dans pas mal de grands long-métrages primés aux festivals de Cannes et de Rome. Et depuis huit ans maintenant, elle était l’égérie de la maison Claude Alezard, celle qui apparaissait dans toutes ces pubs très conceptuelles qui n’étaient pas tant là pour vendre un produit, qu’une esthétique, et une atmosphère.
Adrien vivait dans son ombre. Il l’avait accompagnée lorsqu’elle avait tourné une de ces pubs à Dubaï, au milieu d’un désert ardent et légèrement radioactif, et une autre fois au Vietnam, en pleines inondations à cause de la mousson. Pour elle, il n’était probablement qu’une tache dans le décor, un énième visage oubliable au milieu des maquilleurs, des cadreurs, des perchistes — même si Adrien était le porte-flingue chargé de s’assurer qu’il n’y avait pas un stalker fou prêt à la tuer. Shahin était une personne à risque, qui suscitait tant de passions…

Et donc, l’égérie passait juste devant lui, tout droit, déterminée. Elle allait probablement dans un salon, ou alors elle allait essayer une robe pour le gala dans une cabine. Elle avait un endroit où être, en tout cas, et elle dépassa en coupe-vent le pseudo-chevalier qui poireautait devant cette porte blindée.

Mais elle tourna son visage… Et elle lui fit un petit sourire.

Et elle passa son chemin, en abandonnant le preux chevalier sur place.



Quelques secondes plus tard, surgit un homme musclé et tatoué. Il vit Adrien, et alla tout droit vers lui afin de le gratifier d’un léger coup de poing « joueur » dans le ventre.

« Toujours aux aguets khoya ? »


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Vit Stanjura, Tchèque. Superviseur de la direction de protection des actifs et des personnes. Ce n’était pas juste un collègue — pas chez les eurosolos. C’était son frère d’armes, son allié de sang, la personne qui était prête à mourir pour lui, et à l’inverse, celui dont il devait être prêt à prendre une balle pour le protéger. Les gosses qu’ils sont ne sont pas juste des gros-bras pour riches, des mercenaires sans cervelle qui font ce pour quoi ils sont payés ; ils ont un ethos, un code, digne des guerriers d’une époque lointaine et révolue, qu’ils tentent de faire revivre.

Quel dommage que Vit était quelqu’un d’aussi insupportable. Lui et Adrien se détestaient, pour des raisons différentes.
Le Tchèque était raciste. Il le cachait bien — c’était là un bon moyen de se faire virer pour faute, que de tenir des propos discriminatoires. Et c’était un ancien criminel, un brigand d’une bande d’assassins qui avait atteint des sommets de violence durant la guerre des broussailles d’Europe de 2018. Son propre père, un colonel de l’armée Tchécoslovaque, en réalité le chef de ce groupuscule de terroristes, avait été tué par un drone de l’armée Européenne. Désœuvré et licencié, le lieutenant Vit Stanjura, 20 ans, avait réussi à choper on-ne-sait trop comment un job à CAQF ; probablement qu’il était trop xénophobe et trop violent pour intégrer la nouvelle armée de la Fédération d’Europe Centrale récemment formée, la FEC avait eut ce don de purger les mauvaises graines de ses rangs.

Aujourd’hui, les deux étaient censés s’entendre. Ça risquait d’être compliqué.

« T’as hâte de débarquer en URSS ? Je suis déjà allé à Stalingrad en vacances. C’est tellement beau, la grande Russie. Un pays… Traditionnel. Qui n’a pas oublié ses valeurs. Ça fait du bien, une patrie qui tient encore à protéger son peuple, hein ? »

Il fit une belle grimace sardonique, tout fier de son propre commentaire.
Dommage qu’il avait tort. La Russie ne protégeait plus rien du tout depuis longtemps. C’était devenu une patrie dirigée par des oligarques qui régnaient sur ses provinces comme des seigneurs féodaux, en concurrence avec la mafia, des bandes de bikers, et l’Église orthodoxe.

« Oh par contre, c’est vrai que tu risques de devoir te cantonner à l’hôtel pendant le voyage… Disons que les vrais jeunes de Leningrad, ils aiment pas trop les visages un peu… Exotiques.
Je dis ça dans ton intérêt, hein, je voudrais pas avoir à sauver ta peau parce que t’as voulu t’approcher d’une jolie russe. »


Et sa grimace s’élargit un peu plus, alors qu’il tentait de provoquer son camarade.
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

La qualité des transports chez les corporations, c’est quand même autre chose.

Déjà, faut parler de la vitesse. Le jet dans lequel je flâne actuellement, est un de ces avions supersoniques, capable de traverser un continent en moins d’une matinée. Il y a quelques heures, je me trouvais encore en France, frappée comme à son habitude par les grèves, et les températures beaucoup trop chaudes pour un mois d’Octobre. Et à peine le temps de déjeuner, voilà que je me retrouve à voler au-dessus de la Scandinavie, avec la mer et les nuages en contrebas. Mais malgré la rapidité, je ne sens absolument rien ! Il n’y a pas de perturbations, pas de bruits, si ce n’est pour ce petit vrombissement qui berce plus qu’il ne gène. Les sièges sont moelleux à souhait, le mobilier hors-de-prix… et vu que les œufs de caille sortent bien de quelque part, c’est tellement spacieux qu’il y’a même une putain de cuisine dans cet avion. C'est tout simplement un confort digne du paradis.

Petit, je rêvais de connaître un tel cadre. Même maintenant, alors que c’est devenu mon quotidien, j’en ai encore le vertige. C’est un peu comme si j’avais peur qu’on vienne soudainement tout m’arracher, le moment où je m’y sentirais totalement à l’aise. Je comprends pourquoi Rui se ruine dès 9 heure du matin : ça donne envie de tout dépenser d’un coup, avant qu’on puisse nous le reprendre. Et pourtant, malgré ce bizarre sentiment de dépaysement, j’ai bien le droit d’être ici. Parce que je sers les bonnes personnes, que je bosse pour ceux qui peuvent s’offrir un tel engin. Parce que malgré l'ambiance sereine ou le décor idyllique, je suis pas là pour des vacances - et que ce n'est pas par bonté d’âme qu’on m’octroie ce niveau de richesse.

Parce que je suis un Eurosolo ! Chien de garde des puissants, qu'on autorise à vivre dans une niche dorée.




En tant qu’employé chez CAQF, c’est ainsi mon boulot de m’assurer que tous les hauts fonctionnaires de la société restent bien en sécurité, peu importe les circonstances. D’ordinaire, ça pose pas trop de problème, mais c’est toujours plus compliqué lors de grandes occasions comme celle-ci. Les patrons ont sorti le jet privé pour une raison bien spéciale : on doit assister à un immense défilé de mode, organisé à Leningrad, en dehors des frontières de l’UE. Et autant le dire de suite, c’est toujours un bordel quand on va à l’étranger.

Alezard a beau être une très grosse compagnie, ça reste une entreprise européenne, qui a tendance à suivre des traditions très européennes. C’est pas les Antilles ici : le conglomérat a pas vraiment d’armée privée, et s’appuie surtout sur les polices locales en cas de soucis. Quand le PSG joue un match, ce sont les bons gendarmes qui assurent la sécurité, pas des mercenaires payés pour l’occasion. Du coup, tant qu’on reste à l’intérieur de la Forteresse Europe, tout se passe bien, vu que les gouvernements sont plutôt coopérants. Mais dès qu’on s’éloigne un peu, voilà qu’il faut négocier avec les locaux, trouver de nouveaux hommes de mains, se bâtir un petit réseau, et ainsi de suite. Une organisation bien chaotique qui met tout le monde à cran : ma supérieure directe, Lemke, en tête de file.

Les bras croisés et les oreilles tendues, je me retrouve donc à poireauter devant la salle tactique du jet ; en attendant que la boss daigne bien m’ouvrir pour, j’imagine, expliquer le rôle que je devrai avoir dans toute cette opération. J’ai pas grand chose à faire pour patienter - mais vu l’endroit dans lequel je me trouve, c’est clairement pas un drame. Entre le marbre et les intérieurs vitrées, je suis sûr que des gens paieraient pour visiter ce genre de jets ! Sans parler de rencontrer les personnes qui s’y promènent. L’avantage de travailler pour une société du top 20 mondial, c’est qu’on tend à croiser pas mal de célébrités, qu’on apercevrait normalement qu’à travers un écran de télé. Et alors que j’observe les environs, comme un bon petit garde du corps, l’une d’entre elle passe justement devant moi…



Shahindokht Elahian, la princesse de la mode. C’est toujours un peu bizarre de la voir en vrai : je suis surtout habitué à la regarder jouer dans les films de Metayer. Faut dire que c’est un peu mon péché mignon, même si j’évite de le crier sur tous les toits. C’est tout con, mais j’adore l’esthétique du cinéma d'espionnage ! Les gars chics en costards, les gadgets, l’élégance qui s’en dégage. En braindance c’est encore mieux - quel pied de pouvoir ressentir les cascades, les fusillades, l’adrénaline… Metayer est un peu mon idéal de solo, quelque part : le tueur élégant, séducteur, à l’européenne. Alors côtoyer une fille qui s’est principalement fait connaître dedans, ça donne une étrange impression - comme si un personnage fictif devenait soudainement part de ma réalité. Bon, malgré tout, j’ai jamais osé lui demander un autographe… et en fait, je dois admettre que j’en sais assez peu sur la miss orientale.

J’aimerais pouvoir dire que je connais bien Shahin, ou même que c’est une femme agréable à fréquenter - mais la vérité, c’est qu’on a dû échanger trois mots grand max depuis que je travaille ici. Même si certains de ses fans feraient probablement tout pour la voir aussi souvent que moi, je peux au final qu’assumer des choses sur l'Iranienne. Elle a l’air… sympa ? À défaut d’un meilleur mot. Je l’ai jamais vu piquer une crise avec les employés, et elle a toujours un air aimable quand nos chemins se croisent. Puis bon, faut être honnête : elle est canon. Forcément que je l’imagine sympathique.

Le truc, c’est que ça s’arrête là. J’ignore ce qu’elle fait de son temps libre, si elle a des hobby, ou même comment elle est en privée. Honnêtement, c’est similaire avec tous les VIP : je suis payé pour qu’ils restent en vie, par pour qu’ils me parlent de la leur. Peut-être que ça changera, un jour. Mais en attendant, je dois me satisfaire du joli sourire de la top-model - en imaginant quelle genre de personne peut bien se cacher derrière les maquillages, et les vêtements de marque.

Évidemment, ce petit moment de fantasme ne dure pas. Aussitôt la belle partie, voilà que la bête déboule à sa place.



Vit, Vit, Vit. Je sais pas où les corpos nous trouvent, parce que c’est encore un putain de phénomène celui-là. Pour résumer notre relation au plus simple : je lui fais confiance, mais je le respecte pas. C’est un bon frère d’arme autant qu’un déchet humain - et c’est uniquement parce qu’il existe un merveilleux concept appelé “socialisation en entreprise”, que je tolère de côtoyer ce mako. Ça fait partie du métier, en quelque sorte. Si devoir supporter ses sous-entendus, est le prix à payer pour que je puisse engloutir tous les jours de la viande, alors c’est franchement du vol. Mais n’empêche, il me les brise. Pendant quelques secondes, je me mets à prier pour que le Tchèque trace juste sa route, comme s’il n’allait pas me remarquer - mais le poing que je reçois dans l’estomac brise vite mes espérances. Je passe aussitôt une main là où il m’a frappé, histoire de m’assurer qu’il a pas fait un pli sur mon costard. C’est que j’y tiens à cette merde, sérieux !

- Pas tant aux aguets qu’en attente, Fraulein organise un briefing. Tu n'as pas reçu le message ?


Bien obligé de faire la conversation, j’écoute d’un air distrait les élucubrations de Stanjura. L’avantage, c’est qu’au moins, il fait passer le temps - même si je dois me faire violence pour ignorer les subtiles remarques sur mon visage “exotique”. C’est bien vrai, l’URSS, je m'y suis jamais rendu : je connais l’endroit que par les clichés qui se répandent à son sujet. On m’a toujours vendu le pays comme une nation arriérée, ne tenant que par la vodka, le pétrole et l’atome. Pour que Vit l’idéalise comme ça, j’imagine que ça doit pas être très loin de la réalité. C’est à se demander pourquoi il n'est pas parti bosser chez SovOil, s’il s’y plait tellement.

Malgré ses provocations, je m'inquiète pourtant pas trop pour ma pomme. La vérité, c’est que je suis franchement pressé qu’on arrive à destination : j’ai envie de goûter tout ce que peut offrir la mère patrie ! Non seulement je peux me débrouiller en cas de soucis, mais je suis convaincu que le luxe permet de franchir n’importe quelle frontières. Tant qu’on sert CAQF, on sera reçu comme des rois partout où on va. C’est le costume l’important, peu importe la couleur de peau qui se trouve en dessous. Et, puisqu’il aborde le sujet ; même quand les vêtements sont tombés, il serait surpris de voir à quel point l’exotisme peut avoir son attrait... En somme, je n’ai ni envie de rentrer dans son petit jeu, ni de lui donner le bonheur de gâcher ma journée. Je compte bien atterrir tranquillement à Leningrad, faire mon boulot, pour ensuite profiter des plaisirs locaux. Et ce n'est certainement pas le facho de service qui va m’en empêcher. Alors j’affiche mon plus beau sourire en coin, et je continue la discussion comme si de rien n’était.

- Honnêtement, je suis assez impatient d'atterrir oui. Je n'ai jamais trop eu l’occasion d’aller en URSS, alors je compte bien visiter un peu. Si c’est aussi beau que tu le dis, ce serait quand même dommage de ne pas en profiter, hein ? Puis j’apprécie ton inquiétude, mais je préférerais autant que tu te concentres sur la sécurité des VIP plutôt que la mienne, une fois là-bas. La boss est anxieuse, il doit bien y avoir des raisons.

Cette fois, je suis à moitié sérieux. J'aimerais pas être à la place de Lemke en ce moment. C’est assez basique au fond, de jouer aux porte-épées ; mais planifier tout un système de sécurité demande des compétences bien au-delà de ce dont je suis capable. Aussi peau-de-vache soit-elle, il faut admettre que madame fait très bien son boulot. Elle pourrait juste, je sais pas. Essayer de sourire, de temps en temps. Ce serait un début.

- Pas qu'on risque une guerre des corpo en vendant des talons aiguilles, mais sait-on jamais...

Par réflexe, je sors vite fait mon portable pour regarder l’heure, et vérifier combien de minutes il nous reste avant la réunion. En vrai, c’est un peu bête, vu que j’ai un Agent directement branché dans le cerveau. Je peux demander la météo, passer un appel, ou commander un taxi d'une simple parole - mais le cyberaudio m’a été installé très récemment, alors j'y suis pas vraiment habitué. Et encore, là c’est rien comparé à la panique des premiers jours ! Audition amplifiée oblige, je pouvais pas faire deux pas, sans avoir l’impression qu’un gars s’amusait à lâcher des poids à côté de moi. Et pour dormir… disons qu’une bonne isolation était vite devenue nécessaire à la maison. Heureusement, ça s’est amélioré par la suite - Yavor étant toujours prêt à aider quand les implants se montrent défaillants.

Et en parlant du loup… Rui est en train de décuver, Vit s’est pas encore fait virer, la patronne est déjà dans la salle… au final, il n’y a que le medtech qui manque à l’appel.

- Au fait, tu sais où est passé Yavor ? Je ne l'ai pas vu depuis qu’on est parti.

Si moi et le tchèque faisons les chevaliers, alors Yavor Hristov joue au médecin de cour. Que ce soit la mécanique ou le biologique, c’est à lui qu’on se réfère dès qu’il faut passer sur la table d’opération. Et peut-être plus important encore : c’est un de mes seuls collègues qui ne soit pas un suprémaciste, un mégalo, ou un psychorigide. Je préfèrerai donc autant qu’il traîne dans les parages. Simple question de confort.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Yavor ? Il n’était pas avec toi ? »

Vit se mit à froncer des sourcils, la circonspection s’emparant des traits de son visage.

« Il n’était pas à l’avant de l’avion. Donc il doit être…
Peut-être auprès du patron. Ou l’un de ses gosses. »

En plus du PDG Louis Sochon et de l’actrice Iranienne, deux autres VIP faisaient partie du voyage : Ambroise et Hysope, ses deux plus jeunes enfants. Il y avait également quelques cadres exécutifs, mais même s’il ne fallait pas le dire à voix-haute, ceux-là étaient un tout petit peu moins VIP, et le gros chèque mensuel d’Adrien et Vit n’était pas versé en échange d’un dévouement corps et âmes envers eux.
Mais voilà, si le médecin était avec l’un des VIP, c’était peut-être pas une bonne nouvelle. Et que les deux gardes-du-corps ne soient pas au courant de pourquoi avait de quoi embêter — la survie de ces trois personnes était l’obligation de leur existence, ils se devaient être au courant du moindre petit rhume dont ils pouvaient être affligés.

« Aaah, si… Je crois deviner pourquoi : Il est en train de mettre leurs cartes Trauma® à jour, vu qu’on entre dans une nouvelle zone de déploiement de leur offre. »

Le Tchèque avait dit ça sur un mauvais ton, plein de rancœur. Il y avait de quoi : les offres Trauma étaient très rares en Europe de l’Ouest, mais cette corporation d’ambulanciers de l’extrême risquait bien de mettre au chômage les chevaliers dans leur genre dans les prochaines années. Un aérodyne blindé et des militaires sur-équipés étaient plus vendeurs que d’encombrants jeunes gens à la réputation douteuse.


La lumière au-dessus de la porte devint verte, et on entendit un grand « bip » de porte qui se déverrouille. Adrien s’écarta tandis qu’elle s’ouvrait à moitié, et que derrière, leur boss les invitait à entrer.
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Annalena Lemke, ex-opératrice du GSG-9, ex-enquêtrice d’Europol, ex-héroïne du Vieux Continent — elle était médaillée de l’Ordre de Charlemagne, la plus haute distinction civile et militaire offerte par la Commission Européenne. Et pourtant elle était là, aujourd’hui, à la fin normale d’une brillante carrière, à être passée dans le secteur privé du luxe et de la mode. Ce n’était pas le genre d’avenir normal pour une personne comme elle, et elle n’était pas le genre de personne à s’ouvrir sur sa vie. Tout ce qu’Adrien savait d’elle, c’est ce qu’on trouvait sur son profil internet, et des photos qu’elle laissait sur des cadres tactiles sur son bureau : beaucoup d’images d’elle en uniforme, aucune de jeunes enfants ou de membres de sa famille.

« Messieurs. Entrez. »

La salle de commandement de l’avion était une salle de briefing grand luxe : une longue table en chêne, des fauteuils modulables, des écrans partout, une odeur de bon espresso à la cafetière italienne qui flottait dans l’air. Sur les grandes télés aussi fines que des cartes bancaires, on voyait des images très différentes : quatre chaînes d’infos de pays différents tournaient en boucle, des graphiques montraient l’état des marchés financiers, des caméras permettaient de voir ce qui se passait dans l’appareil (Et l’une d’elle était centrée sur le Portugais en train de baver sur son fauteuil). Visiblement, le monde était inquiet de la guerre entre le Tchad et le Soudan (Il y a beaucoup d’or noir au Darfour…) et les tensions des dernières semaines avaient fait augmenter massivement le prix du Brent, et avec lui, les points en bourse de toutes les entreprises pétrolières du monde, SovOil et Petrochem en tête.

Deux personnes étaient déjà assises sur les chaises, tasses de kawa en porcelaine japonaise devant eux — des collègues, leurs suppléants, en fait.
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Le grand homme bien costaud, c’était Sébastien Lallemant, qui en fait était Belge, et la femme, Lisa Calderoli, qui elle était Autrichienne. Le premier était un ex-convoyeur de fonds, la seconde une joueuse pro de handball reconvertie — médaillée argent olympique, quand même.
Seb et Lisa étaient une sorte de version miroir d’Adrien et Vit ; de bons agents, gardes-du-corps sans fioriture, ceux-là n’étaient pas du tout des solos. Ce job était un job, qu’ils réalisaient sans faire trop d’histoire. Ils étaient aimables, d’excellents collègues, mais surtout très pratique, parce qu’ils pouvaient servir de bouche-trou, c’était l’équipe B qui intervenait quand l’équipe A se trouvait occupée.
Ils étaient du voyage, parce que les VIP entraient en territoire étranger, et que Lemke avait jugé bon d’avoir des flingues supplémentaires. L’ancienne superflic ne laissait jamais trop de place à l’improvisation…

« Salut les gars, vous voulez un truc à boire ? demanda Seb’ avec son grand accent wallon.
– Asseyez-vous. Je veux revoir le dispositif de sécurité avec vous tous. »

En fait, ils avaient déjà été briefés avant le décollage, mais Lemke adorait les révisions et les interros surprise. Alors, les deux solos prirent place aux côtés des deux copains de l’autre duo, et les quatre porte-flingues firent face à un mur de l’avion qui se mit à afficher des dizaines d’images différentes tandis qu’elle recommençait son discours.

« SovOil, ou Soviet World Oil Industries, est la plus grande mégacorporation énergétique du monde. 270 milliards de baril de pétrole de réserve, deux trillions d’euros de capitalisation boursière, la production industrielle mondiale dépend d’eux — leurs seuls rivaux crédibles sont la joint-venture des entreprises Européennes sous l’égide de l’UE, et le géant américain Petrochem.
Depuis la deuxième guerre des corporations, SovOil détient les réserves offshore asiatiques. Ils sont loin devant en tête, et des gouvernements entiers obéissent à leurs ordres, comme le Vietnam, ou la Malaisie qui a parié sur le mauvais cheval durant le conflit. L’Union soviétique elle-même n’existe que parce qu’ils le désirent, et sans leur intervention, les républiques seraient indépendantes depuis bien longtemps. »


Tandis qu’elle récitait son article wikipédia, derrière elle s’affichaient des vidéos et des images, qui rappelaient la timeline de SovOil — de sa privatisation jusqu’à nos jours, en passant par la purge du KGB, l’accord avec les pays Baltes, et surtout, cette immense guerre en mer de Chine, celle où des entreprises privées avaient utilisé des munitions télé-guidées et des avions de chasse au-dessus des Philippines.
Vit n’écoutait pas ; il se contentait de donner des coups de coude à Lisa pour lui taxer un chewing-gum.

« Le problème, quand on gagne, c’est qu’on se repose sur ses lauriers. Leur grande victoire militaire qui les a mis au sommet remonte à il y a une décennie maintenant, et le monde a changé. Tandis que l’Europe a fait front commun, avec Total, Shell, BP et Eni qui se sont regroupés dans une joint-venture déployée en Afrique, leur grand rival Petrochem a fait le pari du biocarburant et des plastiques composites.
Un pari immensément gagnant. Avec le soutien des solutions énergétiques de Biotechnica, l’Américain produit maintenant un carburant d’origine agricole qui fait rouler des voitures et voler des avions. Si le pétrole soviétique est encore bien plus puissant économiquement, Petrochem est en train de massivement gagner dans le domaine des relations publiques.
Le pétrole et bitumineux, c’est le passé. Et via des montages financiers, Petrochem soutien des activistes écologiques, surtout les plus bruyants… »

Et là-dessus, les images sur les écrans montraient de jeunes gens mal habillés et aux cheveux colorés qui s’accrochaient avec de la colle sur des bâtiments publics, ou qui jetaient de la soupe ou de la purée sur des tableaux dans des musées, en scandant des cris pour mettre fin à l’addiction maladive des êtres humains à l’or noir.
À l’ère des réseaux sociaux et de la conscience écologique, ces gens-là étaient forts puissants. Ils pouvaient mener des nations au suicide, et il était peu étonnant que Petrochem trouve chez eux un moyen détourné de mettre fin à la superpuissance de SovOil…

« SovOil n’a plus à démontrer sa puissance. Ils financent des missions spatiales, ils ont un arsenal militaire irrésistible, ils ont une influence qui s’étend sur tous les continents… Mais leur image internationale est déplorable. Ils ne font pas rêver, aucun jeune sorti de l’université ne se presse pour bosser auprès d’eux. Ils passent pour des dinosaures qui se reposent sur des lauriers. Ou des vendeurs d’héroïne sans morale…
Et c’est là que nous, CAQF, intervenons. »


Enfin, l’écran montrait des photos de Leningrad, et son magnifique palais d’hiver.

« Le PDG de SovOil, Arkady Cherminino, nous a approché il y a deux ans maintenant, pour ce grand projet qu’il prépare de longue haleine ; le luxe est très demandé par la néo-noblesse russe, mais l’offre ne suit pas. Les produits français ont toujours fait rêver la Russie, et la chute du mur de Berlin n’a fait qu’encore plus les rendre accros. Ils sont forts pour vendre du caviar, mais les parfums, les robes, les alcools et même les films qu’ils adorent, c’est tout ce qui vient de France.
La Leningrad Fashion Week est la volonté de SovOil pour leur offrir une nouvelle image, montrer une autre vision de ce qu’ils peuvent proposer au monde — une manière de vivre confortable, un luxe inspiré de la grande période des Tsars. C’est très peu soviétique, et ça va choquer les conservateurs du régime, mais Cherminino a envie d’intégrer ses cadres à la puissance Européenne, et il a besoin de notre aide pour cela.

Nous préparons sept jours de défilés qui débuteront le lundi 26, qui montreront évidemment nos collections, mais aussi celles de partenaires soviétiques rachetés par SovOil. Comme c’est une expérience, on fera des expositions homme et femme en même temps, et un salon pour les autres produits — il y aura plus de cinquante entreprises exposantes en tout. Des invités de grande marque vont être présents — on est en train de peaufiner les derniers détails, mais on s’attend à la visite de Michiko Arasaka, ce qui serait une victoire immense. Ce week-end, on s’attend à l’arrivée de touristes venus du monde entier, jusqu’à vingt milles, les hôtels vont être pleins à craquer.
Autant dire que niveau sécurité, nous n’allons pas chômer. »


Et voilà que maintenant, on montrait des images de militaires en uniformes, et de policiers habillés des pieds à la tête en équipement anti-émeutes.

« La police de l’oblat de Leningrad va être déployée en force, mais ce sont les forces de sécurité de SovOil qui payeront la plus grosse facture de l’événement, comme prévu par accord entre nous, eux, et l’administration de la ville. Ils prévoient de déployer 900 agents de sécurité, en uniforme et en civil, autour du palais d’hiver et dans les quartiers qui seront pris d’assaut par les touristes. Une équipe de leurs spetsnaz installeront des snipers sur les toits des bâtiments, et leur unité d’intervention tactique est prête avec des AV dans la banlieue de Novosele.
Le commandant responsable de la sécurité de l’événement sera un certain Maxim Vasilyevich Fetisov — c’est pas un militaire, mais un policier et bureaucrate passé par le ministère des affaires internes. Il a déjà assuré avec brio la sécurité des JO d’hiver de Sotchi, et l’on peut compter sur lui.
En résumé : Leningrad va être une forteresse et une entreprise avec un budget illimité, qui agit à domicile, va assurer la sécurité de l’événement.
Ne croyez pas une seule seconde que ça veut dire que vous allez être pénards et que la semaine prochaine sera un séjour de vacances aux frais de la princesse… »


Après les magnifiques images du beau côté de Leningrad, avec ses musées, palais, fontaines et monuments historiques, voilà que Lemke faisait défiler les images de barres de HLM, d’un immense port rempli de porte-conteneurs, et de jeunes gens en survêtements couverts de tatouages sur le visage. Puis il y eut des scènes d’émeutes, des banderoles rouges étoilées, des magasins qui brûlaient…

« Leningrad est une ville plutôt sûre, comparé à d’autres cités au moins ; elle se développe vite, elle est un nid à touristes, et la majorité des crimes que nous devons redouter, ce sont les voleurs et les pickpockets — pas un problème quand on sait que le musée de l’Ermitage va être privatisé et solidement gardé.
Mais aux frontières, les choses sont moins reluisantes. Le quartier de Kronstadt est en grave conflit avec le gouvernement soviétique, et les réformes économiques dans la région ont fait beaucoup de mal aux anciennes industries et au port, et le syndicat des dockers est piloté par des socialistes qui n’ont qu’une grande inimitée pour sovOil — on s’attend à une grève qui peut paralyser la ville juste avant le début de la Fashion Week.
Kupchino et Dybenko, les deux quartiers résidentiels au sud, accueillent la majorité des bandes criminelles, tandis que la zone industrielle en faillite n’a rien à voir avec le centre de la cité en pleine croissance. Comme en Europe, il y a des endroits dangereux, où la police aura du mal à intervenir.

Nous allons résider pour les prochains jours dans l’hôtel Wawelberg, qui est entièrement privatisé pour CAQF : la sécurité informatique sera assurée par nos propres runners, et la police de Leningrad l’entourera. L’hôtel a un hélipad et on nous réservera un AV. Ce sera une jolie forteresse, et le Wawelberg est situé en plein centre-ville, ce qui est fort agréable : on pourra organiser les sorties du personnel sous garde, même s’il faudra faire très attention si les VIP ont envie de tester la scène nocturne de Leningrad…

On craint surtout l’espionnage industriel. Comme d’habitude, vous devrez avoir une vigilance absolue pour les mouchards et les yeux indiscrets. Le secteur du luxe soviétique est en rivalité avec nous, même si nous allons exposer ensemble, alors prudence, surveillez les cadres qui peuvent un peu trop boire. »


…Et, c’était déjà fini. Les quatre gardes du corps restèrent silencieux, alors que l’écran s’éteignait.

Beaucoup de blabla accéléré, qu’on leur avait déjà servi, pour au final dire quelque chose qui se résumait en une phrase : « Les russes ont transformé une ville en base militaire, on va faire la tournée des bars alors surveillez nos hommes en costume ». Ce qui, en fait, était absolument habituel vu toutes les missions déjà effectuées.

L’avantage de bosser pour CAQF, c’est qu’il y avait peu de raisons d’attendre du danger. Le secteur du luxe n’était pas celui de l’armement, du mercenariat, ou de l’énergie : on imaginait pas des magasins de mode s’entre-tuer avec des chars d’assauts, ce n’est pas comme ça que Sochon avait bousillé ses concurrents ; il avait préféré utiliser la séduction et l’espionnage, des armes plus romantiques. Pas de bombes, pas de gilets pare-balles, pas de véhicules blindés — Adrien devait surtout faire attention aux micros camouflés. La majorité de l’entreprise, les salariés qui inventaient et rapportaient du fric, c’étaient de jeunes femmes, pas de vieux hommes, aussi elles semblaient moins susceptibles à être retournées facilement par l’espionnage industriel ; quand il bossait pour une entreprise de la défense, là, Adrien se souvenait des vieux croûtons prêts à vendre des secrets d’État à la première fille un peu jolie qui leur tournait autour. Il y avait peu de boulots plus aisés pour un eurosolo que CAQF. Que des bons côtés, rarement du danger.
Et comme si ça suffisait pas, l’URSS, c’était pas exactement un pays connu pour ses attentats terroristes — excepté en Tchétchénie ou au Kazakhstan, mais là on parlait d’une ville pour riches.

Non vraiment, il ne devait y avoir que Lemke pour prendre autant au sérieux une simple virée au palais d’hiver. En fait, il était même certain qu’elle devait être jalouse : c’est SovOil qui avait fait tout ce qu’elle trouvait amusant, c’est-à-dire donner des ordres à des policiers, organiser des rondes de voitures, ou étudier des cartes et des images de surveillance. Elle allait tourner en rond comme un chat sans son maître, ça en était triste.

« Lisa et Sébastien assureront la sécurité de Louis Sochon. Adrien et Vit, je vais vous utiliser tous les deux comme une unité mobile, selon ce qui sera prévu par l’égérie et les autres VIP : Louis Sochon va passer la majorité de la semaine avec un agenda très établi et dirigé, mais ses enfants et mademoiselle Elahian risquent de vouloir rencontrer du monde et profiter du luxe de Leningrad, et c’est là où j’aurai besoin de vous.
Vous aurez un agent de liaison avec le service de sécurité de SovOil. Je vous laisserai prendre contact avec elle le plus tôt possible — c’est à elle qu’il faudra s’adresser si vous avez la moindre demande envers les personnes qui se chargeront de l’organisation de l’événement. »


Sur un des écrans, des images se mettaient à défiler, d’un visage féminin en uniforme, pour une photo d’identité bien officielle.
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Zilya Rakhimyanovna Khakamada. Des informations défilaient en même temps : sa date de naissance (10 février 1993), sa taille, son groupe sanguin (O-, donneuse universelle), sa couleur d’yeux et de cheveux qui n’allaient en fait pas avec sa photo la récente : elle était née avec les cheveux noirs et les pupilles vertes. Et puis, il y avait quelques éléments sur sa carrière — double-diplômée en relations internationales et langues étrangères, six mois dans l’administration pénitentiaire, deux ans au FSB, avant d’intégrer le service de renseignement et de sécurité de SovOil. Dans le même temps, elle avait un compte sur chess.com avec un joli elo de 1873, et on avait trouvé de vieilles vidéos d’elle en qualité 480p de quand elle avait seize ans — elle avait fait du patinage artistique à une époque.

C’était incroyable, comment on pouvait trouver aussi rapidement tous les éléments de la vie de quelqu’un en une simple recherche internet. Et c’était elle qui allait avoir l’honneur de servir de babysitter à Adrien et Vit.

Elle était jolie, en plus d’être talentueuse. Trop, en fait. SovOil recrutait toutes sortes de personnes pour servir dans leur service de sécurité — et rarement des gens trop excellents. L’entreprise était connue pour avoir purgé le KGB, certes, mais aussi pour avoir ravalé leurs anciens cadres pour elle-même ; leurs tortionnaires et malfrats avaient rarement des gueules d’anges.
Zilya était une espionne, Adrien en était instantanément persuadé. Les Soviétiques la plaçaient là pour qu’elle puisse tenter de voler quelques secrets industriels à CAQF, ou bien retourner un ou deux cadres. Pas très gentil de traiter leurs nouveaux alliés comme ça, mais tous les coups sont permis chez les corpos…
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Adossé contre le mur de la salle tactique, j’écoute attentivement les explications du Tchèque sur l’absence de notre medtech. Je ne m’attendais pas à ce qu'il se soit passé quelque chose de grave - mais en avoir la confirmation est toujours rassurant. L’autre point positif, c’est que ça permet de faire changer de sujet à Vit ! Moins je dois me taper son humour à deux balles, mieux je me porte…

- Si ce n’est ce que ça, Yavor ne devrait pas prendre trop longtemps.

Ou peut-être que si en fait. Aucune idée, la technologie n’est pas ma spécialité : j’ai juste lâché la phrase par souci de conversation. Ce que je dois bien avouer, par contre, c’est que les offres Trauma m’étaient complètement sorti de la tête ! Ça a beau être la nouvelle mode des ultra-riches, ça reste assez peu commun de ce côté de l’Atlantique. Et honnêtement, je pense que ça restera ainsi : je vois mal le service réussir à se développer, au sein de l’UE. Même pas pour une question d'accessibilité, d’ailleurs. C’est simplement que c’est si peu… européen, comme concept. En métropole, on ne risque pas de se prendre une balle perdue en traversant la rue. Personne ne se promène avec une arme à la ceinture, même se montrer avec des cyberware est mal vu. Les habitants ne meurent pas intoxiqués par le chlordécone qu’on fout sur les plantations. Et quand le besoin se fait sentir, la VIIème république assure que la sécurité sociale si chère à mes compatriotes puisse couvrir les frais. Même chez les corpo putain, ils emploient la manière douce : Biotechnica autant que CAQF préfèrent largement l’espionnage industriel, à l’assassinat pur et dur. A quelques exceptions près, je suis convaincu que les habitants du vieux continent n'ont juste pas besoin de trauma team. La vie y est trop douillette pour ce genre de service !

A la limite, quand ils se rendent à l’étranger, là je peux comprendre l’utilité : tous les pays ne sont pas aussi bien lotis, niveau sécurité. Mais le reste du temps ? Probablement que ceux qui peuvent se le permettre prennent surtout l'assurance pour faire joli. C’est comme les collections de voitures, les montres de marque, ou même les cartes bancaires noires. On ne se les procure pas vraiment parce que c’est utile. On le fait parce que ça prouve qu’on peut se les offrir.

Style over substance, comme dit le slogan.

Enfin, pas que ce soit une critique de ma part. Moi aussi j’en profiterais, si j’étais en haut de la pyramide… Mais en l’état, les Trauma Card m’intéressent moins que les puces de nationalité. Avant de penser à mon luxe personnel, il faut d'abord que je réussisse à donner ce qu’ils méritent à ceux que j’aime.



Perdu dans mes réflexions, je grince un peu des dents lorsque la porte bip finalement - et que se dévoile derrière elle, le visage toujours aussi joyeux de Lemke. Malgré la surprise occasionnée, je salue tout de même ma patronne d’un petit hochement de tête.

- Madame.

Merde, les cernes qu’elle se tape… j’en connais une qui a pas trop dû dormir cette semaine. Pas de bonjour, sans surprise : j’aimerai pouvoir dire que le manque de sommeil explique son ton sec, mais non ! Elle est vraiment toujours comme ça. Gardant mes remarques pour moi, je me contente d’obtempérer à son invitation - pénétrant avec Vit dans la salle de réunion. Y’a pas à dire, c’est classe comme coin, même si pas forcément très chaleureux. La décoration très ordonnée, la belle table toute en longueur, et les écrans faisant tourner les chaînes d’info en continu : de quoi poser le cadre pour une réunion bien professionnelle.

Avançant de quelques pas vers les fauteuils, mon attention est captée par les nouvelles matinales. Si j’en crois ces dernières, les regards du monde entier sont tournés vers la guerre Tchad-Soudan - gros titre que mon téléphone avait jugé utile de me notifier précédemment. C’est quand même fou ! Y’a quelques semaines, j’aurai été incapable de les placer sur une carte. Maintenant c’est à peine si je peux passer une journée sans entendre parler de ces coins. M’enfin, pas mal de pétrole est en jeu ; et les pays du maghreb étant associés au marché commun européen, c’est logique qu’un conflit leur étant quasi-limitrophe fasse l’actualité.

Dans tous les cas, ce n'est certainement pas pour parler politique africaine que la boss nous a réunis tous les quatre. Et quatre, nous le somme : puisqu’à part moi et Vit, j'aperçois rapidement deux visages bien connus, occupés à siroter quelques tasses de café. Seb’ et Lisa ! Je les apprécie bien ceux-là. J’ai eu l’occasion de bosser un peu avec eux par le passé, et ils se sont toujours montrés aimables et plutôt serviables. Comparés au reste de l'équipe, il faut dire qu’ils sont foutrement… normaux. Ce ne sont pas des marginaux propulsés au sommet - mais de vrais européens "pure souche", avec une vie bien rangée, et pour qui CAQF est un employeur comme les autres. Je les envie un peu, parfois. Ils se fondent bien dans le moule, ne font jamais d'histoires, et peuvent pourtant profiter du même train de vie privilégié. Mais en même temps… c’est pour ça qu’ils iront probablement jamais aussi loin que nous. Ils ont pas assez à perdre. Je ne pense pas que ce soit le genre de personnes qui seraient prêtes à tout risquer pour tenter le destin, ou qui ont une revanche à prendre contre la vie. Ce sont peut-être aussi des chevaliers des temps modernes, mais c’est pas sur eux qu’on écrira les gestes de notre époque.

Pour de simples suppléants, cependant, ils suffisent largement. L’ambition, ce n'est pas pour tout le monde. Tant qu’ils sont sympas et qu’ils font bien leur job, je n’ai pas grand chose à demander de plus. Alors que Vit va se poser près de l’autrichienne, je prends donc confortablement place à côté du belge.

- Salut Sebastien, content de vous voir aussi ! Et oui, merci ; j'avoue que je ne serais pas contre un espresso.

Pas que je sois particulièrement fatigué, d’autant plus que je me suis déjà servi un café pour le déjeuner. Mais vu que la tendance de Fraulein à nous assommer durant les briefings, le besoin d’un remontant se fait rapidement sentir. A peine ais-je le temps de me servir, que la boss commence son long monologue explicatif, pour à nouveau clarifier le contexte de l'événement.



Ce serait beaucoup à assimiler, si ça ne faisait pas quelques jours que l’allemande nous rabâche le même discours. SovOil a besoin de se créer une image attirante - et CAQF a besoin d’alliés. Du coup, on organise une fashion week chez les soviets, pour s’en faire des copains, et rendre les chapka sexy. Voilà. Dans les grandes lignes, rien de compliqué à saisir - et même dans les détails, ça ne diverge pas tant que ça de la routine. Malgré l'insistance de Lemke sur le fait qu'on aura beaucoup de boulots… c'est quand même pas l'impression qui s'en dégage. Bien sûr, je fais confiance à l’ancienne : si elle dit de rester sur ses gardes, sans doute qu’il est sage d’écouter le conseil. Mais une partie de moi peut pas s’empêcher de penser qu’elle stress juste parce que cette fois, la majorité du protocole ne dépend pas directement d’elle ! SovOil s’occupe basiquement de toute la sécurité, tandis que nous serons logés dans un bel hôtel 5 étoiles, qui doit en avoir autant sur tripadvisor. Et même si les nouvelles informations qu’elle révèle corsent un peu la difficulté - ici aussi, je n’y trouve rien de vraiment hors-du-commun.

Premièrement, la protection des VIP nous est clairement attribuée. Sébastien et Lisa se chargeront de la sécurité du grand patron, tandis que moi et Vit nous occuperons de ses deux rejetons, ainsi que de Shahin. C’est franchement détente, comme affectation. Pour les avoir accompagnés, Ambroise et Hysope ne sont peut-être pas les plus brillants du lot, mais au moins ils ne sont pas trop chiants à gérer. Ce ne sont pas les genres de riches à traîner dans des endroits glauques par envie d’adrénaline, ou à décharger leurs moindres frustrations sur les réseaux sociaux. Ils passent beaucoup de temps sur ces derniers, ça c’est sûr : mais leurs images publiques sont bien contrôlées, et tout ce qu’ils laissent paraître au grand jour, soigneusement calibré par une équipe de communication. A priori, je n’aurai donc ni à leur sauver le cul, ni à éviter qu’ils provoquent un scandale.

Et même si des soucis venaient à apparaître - j'apprends, secondement, que SovOil a eu la “gentillesse” de nous attribuer un agent de liaison. La dénommée Zilya Khakamada n’est rien de moins qu’une ancienne du FSB ; et au palmarès fort impressionnant, si j'en crois le diaporama. C’est assez drôle comme technique, en y pensant. Est ce qu’à Leningrad aussi, ils sont en train d’afficher nos tronches sur un écran ? J’espère au moins qu’ils m’ont pris sous un bon profil. En tout cas, cette Zilya ressemble à une vraie metayer girl. Talentueuse, intelligente, très mignonne… et donc à surveiller. Le renseignement fait partie du jeu, même entre entreprises “partenaires” : alors à nous de s’assurer qu’elle ne fouille pas dans les dossiers de la société. En matière de contre-espionnage, je suis heureusement plutôt bien préparé… et je ne vais pas faire comme si ça me déplaisait, de devoir côtoyer la femme fatale locale. Y’a certainement des compagnies plus désagréables, dans cette ville.

Saisissant ma petite tasse blanche, j’y souffle un coup pour faire refroidir le mélange, puis en boit quelques gorgées. Vu que personne ne parle, j’imagine que c’est le moment où on peut caser des questions !

- Une rencontre entre les VIP et les responsables de SovOil est prévue, avant le début du festival ? Ce serait justement l'occasion de croiser tout ce beau monde.

Sans compter ce jour-ci, qui j’imagine sera surtout dédié à notre installation, il nous reste 72 heures avant le début de l'évènement ; je doute donc qu’on les passera à se tourner les pouces. Puis je veux bien prendre contact rapidement avec la miss soviétique, mais ce serait quand même plus pratique en visio que par SMS.

- Par ailleurs, vu la présence de mademoiselle Arasaka, ou même l'historique de nos hôtes, j’imagine qu’on doit se préparer à l'ingérence d’autres corporations ?

Petrochem, à tout hasard. On parle quand même d’un énorme évènement marketing, où les ambassadeurs de plusieurs entreprises du top 20 mondiale seront réunis. Je vois mal les rivaux de nos camarades passer devant une telle occasion de leur pourrir la réputation, voire de tuer dans l’œuf l’alliance avec CAQF.

Enfin, dès que le briefing sera fini, il faudra que je pense à solliciter mon Internal Agent. C’est pratique de nous indiquer les quartiers chauds… mais n’ayant jamais été à Leningrad, j’ai aucune idée de ce à quoi ils correspondent vraiment ! Alors autant me renseigner un peu sur la ville avant notre arrivée, histoire que je sache me débrouiller une fois là-bas.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Lemke répondit à la première question d’Adrien d’un hochement de tête, avant de confirmer :

« Samedi 24, 18h zéro-zéro — il y aura en effet un apéritif dînatoire au QG de SovOil. Mais je ne me fais pas de soucis pour cette soirée ; on sera entourés du gratin de la compagnie soviétique, avec tous leurs flingues autour. Il faudra juste que vous soyez silencieux et sur votre 31. »

Comme d’habitude, quoi, manqua-t-elle presque de dire.

La seconde question de l’eurosolo, en revanche, sembla provoquer une migraine à l’Allemande ; la voilà plissa des yeux en grinçant un peu des dents, comme si un soudain mal de tête la paralysait. Ses deux mains sur la table, elle répondit avec le même ton fort professionnel :

« Il est vrai que si la présence d’Arasaka est confirmée pile avant le début de l’événement, il faudra s’attendre à voir débarquer tout de suite les espions et samurais de l’entreprise qui voudront avoir accès à absolument tout — détails sur la sécurité, agenda, agencement des lieux… Et de la même manière, quelques grandes pontes de leur rivale, Militech, pourraient en faire de même. Ce sont deux entreprises très à cheval sur la sécurité, ils risquent de vouloir redire sur notre travail…
– Mais ça casse pas trop les couilles à SovOil de devoir gérer ces géants à leur petit événement ? Demanda Vit.
– Au contraire.
SovOil est devenu essentiel en mer de Chine. Le Vietnam et la Malaisie sont des gouvernements alliés. À côté, Arasaka rêve de reconstituer une sphère de coprospérité dans le Pacifique comme pendant la seconde guerre mondiale, tandis que Militech est le bailleur de fond du nouveau régime communiste en Chine.
Dans les prochaines années, SovOil risque d’entrer en guerre contre l’une ou l’autre de ces entreprises. »


Et donc, l’autre deviendra son alliée. Logique.

« SovOil paye tout l’événement, l’hôtel et la sécurité. Ils mènent la danse et ont le droit de faire ce qu’ils veulent. Mais il est vrai que je n’apprécie pas cette situation…
– Hé, c’est le boss qui voulait, il assume. »

Vit tira la langue à la destination d’Adrien. Les deux autres gardes-du-corps, l’équipe B, sembla très gênée — ils n’avaient pas l’habitude des plaisanteries aux dépens de leurs employeurs.

« Sinon — de quelle liberté disposent les VIP ? Ils vont peut-être vouloir visiter la ville, pas passer plus d’une semaine enfermés dans leurs chambres.
– Saint-Pétersbourg est une ville plutôt sûre, tant que l’on reste dans le centre ou le district de l’amirauté. C’est là où il y a le cœur de la ville, les bars et les nightclubs chics de toute façon. On aura une ligne directe avec la police, de toute manière.
Je vous déconseille fortement de sortir en dehors, et surtout de quitter la ville — pas mal de gangs subsistent dans les cités ouvrières et les quartiers résidentiels autour. Sinon, les plus grands dangers, ça sera des pickpockets. Rien de plus. »

Petite pause.

« J’ai mis à jour le la base de données d’Iris. Elle pourra vous informer sur la cité, les adresses les plus importantes, et surtout, elle a le numéro de votre liaison avec SovOil. Toutes questions supplémentaires, vous pouvez la contacter.
– Chic. »

Iris n’était pas une personne — c’était une voix dans la tête. Une interface homme-machine créée par la société EBM spécialement pour le compte de l’entreprise, une intelligence artificielle pouvant donner aux employés des informations en temps réel sur tout ce dont ils ont besoin pour travailler. Adrien étant un employé un peu particulier, Iris pouvait en temps réel gérer tout un tas de choses qui relèveraient d’ordinaire d’une intendance bien ennuyante — elle offrait la possibilité de contacter des armuriers pour préparer des commandes de munitions, lire un manuel de premier secours pour faire des opérations urgentes, ou bien communiquer avec un taxi d’urgence qui ne craindrait pas de rouler en pleine fusillade ; le genre d’aide bien utile à tout instant.
Mais au jour le jour, Iris servait surtout de guide dans la ville, en plus de prendre des réservations de VTC quand il fallait se déplacer. Elle avait une interface de paiement et pouvait préparer des notes de frais en temps réel, dans n’importe quelle devise.
D’ailleurs, il était vrai que l’URSS payait encore en rouble ; il fallait espérer que ça ne pose pas problème pour des Français débarquant avec des euros tout frais.



Le briefing terminé, tout le monde fut invité à finir son café avant de quitter la salle. Il ne resta pas beaucoup de temps avant l’atterrissage, et Vit comme Adrien purent retourner vaquer à leurs occupations en attendant l’heure de poser le pied dans une nouvelle nation…



Aéroport international de Poulkovo
Leningrad, URSS
10:15
8°C, ensoleillé.


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Le jet privé commença sa descente, en douceur — du moins, autant que possible. La voix très aimable du commandant de bord invita tous les passagers à retrouver leur siège et à s’attacher, et ce fut le moment où les hôtesses se pressèrent de ranger la vaisselle et tous les objets qui traînent, tandis que les cadres de la société retournèrent en salle principale pour s’asseoir.

Le siège d’Adrien était malheureusement juste à côté du netrunner. Rui s’affala sur le siège, avec l’haleine qui puait l’ail et le souffre. Il n’arrêtait pas de roter, et alors qu’il se battait contre sa ceinture, il se plaignait en même temps :

« Putoooo, j’ai le soleil dans les yeux, p’tain on se réveille beaucoup trop tôt fait ièèèch… »

Il est vrai qu’il avait l’habitude de ne jamais se réveiller avant 14h. Dans n’importe quelle entreprise normale, on l’aurait déjà viré.
Juste en face, la famille Sochon, les plus importants VIP, prenaient place.

Il y avait Ambroise, le businessman raté, le fou furieux qui rêvait de retourner toute l’entreprise en pensant pouvoir faire mieux que son père — mais Louis Sochon gardait toujours les rênes de son empire. Élégant, aimable, Ambroise était également un sale petit con qu’il ne fallait jamais approcher d’une caméra ou d’un syndicaliste, de peur qu’il fasse scandale à force de trop parler.
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Et puis il y avait Hysope, avec un prénom plus prétentieux encore que celui de son grand frère. La fille à papa, toujours prête à faire tout ce qu’il demandait, quitte à abandonner ses projets et mettre un terme à ses rêves s’il fallait. Quelle ironie pour une ex-« star » de paraître aussi invisible et facile à piétiner.
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Mais surtout, plus que tout, il y avait le Boss — la légende du luxe, l’homme dont on voyait la tête dans tous les journaux, une fortune mondiale, et un Européen terriblement influent ; celui qui avait ouvert des magasins dans l’espace, et regroupé sous sa coupe les marques les plus connues et les plus désirées du globe. Louis Sochon. Celui qui signait les chèques d’Adrien, et qui lui permettait de tenir son immense train de vie.
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Monsieur Sochon était sur un siège proche du hublot, avec ses deux enfants à côté. Il avait une discussion avec Ambroise, qu’Adrien n’entendait pas trop.



L’avion ne s’agita presque pas alors que ses roues s’écrasèrent sur le tarmac. Il ralentit le long de la piste, puis s’acheva à l’arrêt. Alors, le commandant de bord invita les passagers à rester accrochés, tandis que Lemke et Vit décrochèrent leurs ceintures et se levèrent pour aller à la rencontre du pilote. Il était l’heure pour Adrien de terminer un énième café avant de se lever en même temps que tout le monde. Il collait derrière Louis Sochon, qui remarqua sa présence avec un petit sourire.

« Je te conseille le chignon mon garçon — les Russes n’aiment pas trop les cheveux longs. »


Le PDG était tout le temps dans le tutoiement, avec tout le monde en général — mais il était vrai que peu de personnes faisaient partie de son cercle personnel. Il avait toujours un petit mot sympathique pour ses gardes du corps ; il n’était en fait pas juste un employeur, il était un seigneur féodal, qui couvrait de cadeaux ses vassaux prêts à donner leurs vies pour lui. Un jour, il les aiderait même à avoir une épouse, comme le devait un bon suzerain.

En file indienne, tout ce beau monde s’approcha du grand escalier amovible devant la porte de l’avion. Le tarmac était gigantesque — et au loin, derrière une grille, on voyait une foule de paparazzis braquant leurs appareils photos, sous le regard de policiers de Leningrad les chassant en menaçant avec des matraques.
Aux pieds de l’appareil, il y avait une rangée de cosaques en tenue complète, avec chapkas sur la tête et kalachnikov dernier-cri en bandoulière ; ils étaient tous en garde-à-vous dans une haie d’honneur, tandis que des personnes en costume-cravate attendaient leur invité avec un grand sourire.

L’un d’eux, particulièrement grand et costaud, portait un sabre à sa ceinture. C’est lui qui s’avança avant les autres pour serrer la main au grand patron.
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« Monsieur Sochon ; Bienvenue à Leningrad ! », fit-il avec un accent à couper au couteau.
Il se mit alors à parler dans une langue qui sonnait comme venant de l’est, mais pas russe.
Ses lunettes sur le nez, Adrien voyait les sous-titres s’afficher — Iris traduisait en direct ses propos, et les retranscrivaient en français.

« Avez-vous fait bon voyage ? Lupold Korepino, si vous permettez, je vais charger mes казаки́ de vous accompagner jusqu’à votre hôtel.
– Bonjour général. Merci pour tout, je vous présente mes enfants, Ambroise et Hysope. »

Alors qu’ils piaillaient, Vit et Adrien, lunettes sur le nez, se séparaient pour faire le tour de l’avion, en jetant des regards suspicieux vers le terminal, les véhicules, les visages parmi les cadres de SovOil, mais surtout vers cette foule de photographes parqués derrière leur grillage — c’était l’endroit parfait où se cacher, si on était un tireur embusqué.

L’Allemande s’éloigna, smartphone sur l’oreille.

« Lemke. »

Elle avait une discussion privée avec quelqu’un, un doigt bouchant son autre oreille — les moteurs de l’avion tournaient encore, et ça coupait toute possibilité de conversation intelligible.


Korepino… Alors qu’Adrien observait les échanges de politesse, il se rappelait où il avait entendu ce nom — cet homme avec le sabre, c’était le chef des armées privées de SovOil, et le héros de la deuxième guerre des corpos. C’était celui qui avait gagné la guerre presque à lui tout seul, en repoussant l’assaut final de Petrochem, et des armées des Philippines et de Malaisie au Vietnam : trois semaines de combats de chars et d’avions de chasse, après que le PDG de l’entreprise soviétique ait été abattu en mer de Chine par un avion Mirage 2000.
Marrant de se tenir si proche de quelqu’un qui avait sa photo sur wikipedia, et qui avait marqué l’histoire.

Finalement, le petit attroupement d’ultra-riches se mit à se déplacer, et naturellement, Adrien et Vit suivaient — ça se dirigeait vers un AV qui allait les conduire jusqu’à l’hôtel, certainement.

Mais ils n’en eurent pas l’occasion. Lemke les rattrapa d’un pas pressant, et les siffla.

« Seb et Lisa vont avec les VIP, vous j’ai une mission pour vous !
– Déjà ?! »

Ils n’avaient pas foulé le sol russe depuis plus de cinq minutes, que déjà, ils devaient faire quelque chose.

« J’ai un problème dans le quartier portuaire !
Pour le show de lundi, on a une voiture, Aston Martin DB11 ! Elle nous est livrée par bateau ! Mais le responsable du débarquement me dit que c’est impossible de la récupérer ! La voiture est coincée sur le bateau alors qu’il y a la grève des dockers !
Vous devez vous rendre immédiatement au port pour récupérer la voiture ! Faites gaffe, il y a une grosse manifestation et la police tout autour ! Le navire sur lequel l’Aston Martin se trouve se nomme le Rusalka ! »


Cela faisait express comme briefing — Lemke venait probablement de tout apprendre il n’y a pas trente secondes.

« SovOil peut pas s’en charger à notre place ?!
– Ils pourraient, oui ! Mais je préfère ne pas trop m’en remettre à leurs services alors qu’on est chez eux ! Surtout que l’Aston Martin sera importante pour le gala — je préfère que cette affaire personnelle reste chez nous ! »

Vit fit un petit sourire narquois. Il semblait vouloir dire une connerie, mais se retint.
Jet d’écoute/lecture sur les lèvres : (2)+6 ; échec
Jet d’éducation (5)+8 ; réussite.
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

L’avantage avec Lemke, c’est que sa tendance à tout prévoir facilite quand même beaucoup la vie. Je me demande s’il y aura une réunion avec SovOil ? Paf, la date est déjà décidée. Je questionne l’intervention d’autres corporations ? Bam, elle y a déjà réfléchi. Je me fais la remarque qu’il faudra chercher plus d’infos sur Léningrad ? Même pas la peine, ça a déjà été transmis à Iris. Elle a la réponse, avant même que la question ne me soit sortie des lèvres. A croire qu’entre les deux, c’est elle l’intelligence artificielle. Un peu impressionné, je me renfonce contre le siège et croise les bras - un grand sourire aux lèvres.

Chic, effectivement.

Avant d’entrer au service de CAQF, je ne possédais aucun réel implant. Simplement quelques bidules cosmétiques sur lesquels je m’étais jeté, une fois débarqué en métropole. C'est con, mais à l’époque ça faisait toute la différence : jusqu’alors, je n’avais pas connu assez de confort pour me préoccuper de choses aussi superflus. Je veux dire, quand on a déjà du mal à trouver un toit sous lequel dormir, qu’est ce qu’on à foutre que ses yeux soient rouges ou marrons ? Le fait que je puisse enfin accéder à ce genre de modifications, pour moi, ça voulait déjà dire beaucoup. Le signe que les choses bougeaient enfin.

Et ensuite, il y eut le véritable changement : Iris. Mon premier cyberware. Physiquement déjà, j’ai eu du mal à encaisser le coup - sans même compter l'ouïe modifiée ou les autres services inclus dans le tas. J’ai dû m'habituer à entendre des voix directement dans le crâne, à pouvoir évaluer mes aptitudes physiques d’une simple indication. Ça faisait bizarre de ne plus avoir à poser la main sur le poignet pour ressentir mon poul. De pouvoir connaître mon taux de glycémie en claquant des doigts. De juste demander l’info, pour que ça s’affiche comme par magie. Comme si j’étais devenu un personnage de jeu vidéo, avec des statistiques bien définies.

Puis évidemment, il y a aussi tout ce que ça impliquait. J’ai peut-être pas fait d'études, mais je suis pas débile pour autant. Il est pas à moi le cyberaudio : il est à CAQF. Suffit que je fasse une crasse à la compagnie, et je peux dire adieu à mes beaux tympans cybernétiques. Iris, c’est le signe qu’au moins une partie de moi appartient littéralement à monsieur Sochon… Un pacte que je ne regrette absolument pas ! J’ai pas signé par désespoir ou par obligation. J’ai accepté en toute connaissance de cause, parce que je considère que les avantages compensent les risques. Puis être un eurosolo, ça veut déjà dire que je suis près à mourir pour eux. Par comparaison, sacrifier une petite partie de mon corps, est ce que c’est vraiment si grave ?



En tout cas, ses réponses données, Fraulein nous laisse à nouveau quartier libre. A vu de nez, il doit nous rester une petite heure avant l'atterrissage - temps que je décide de passer en tapant la discut’ avec Seb’ et Liza. On parle un peu de tout et de rien. Ce qu’ils pensent du voyage, s’ils ont déjà été en URSS, qu’est ce qu’ils attendent du défilé... Visiblement, ils ne sont pas franchement stressés. Selon eux, le monde des ultra-fortunés est toujours le même, peu importe que ce soit à Leningrad ou Singapour. Je trouve pas de remarque intelligente à lancer sur le sujet, donc je me contente juste d’approuver en suivant le fil de la discussion ! C’est pas forcément passionnant, mais au moins ils sont chaleureux. Dommage que ce soit pas le cas de tous les connards avec qui je dois bosser.

Parce qu’à force d’échanger des banalités, les minutes finissent bien par s’écouler - et voilà que je me retrouve forcé de m'asseoir à nouveau, avec Rui comme seul voisin de cabine. C’est un putain de calvaire. De base, j’aime pas spécialement l'atterrissage. C’est toujours très chiant d’avoir les oreilles bouchées, et de devoir batailler pendant 5 minutes pour que ça retourne à la normale. Avec le portugais bourré en prime, cette partie du trajet devient carrément insupportable ! J’hésite à juste lui dire de la fermer, mais probablement qu’il ne ferait que continuer ses jérémiades. C’est un peu comme avec Vit : les ignorer coûte moins d’effort que de leur rentrer dans le lard. S’ils peuvent passer pour des clochards, grand bien leur fasse - j'imagine que tout le monde ne souhaite pas rentrer dans les clous.

Remarquez que chez les friqués, ce n'est pas non plus une évidence. On pourrait croire que ceux qui sont derrière des marques aussi élégantes sont forcément distingués ou impressionnants, mais la réalité est bien souvent décevante. Et comme de par hasard, cette pensée me vient alors que les gamins Sochon s’installent en face de nous - prenant place à côté de leur vieux… Les deux héritiers par défaut de ce joli conglomérat : et ceux sur lesquels je vais devoir veiller durant la prochaine semaine. C’est pas franchement un secret que le grand patron préférerait que sa fille aînée qui reprenne CAQF, mais vu qu’elle s’est barrée dans l’armée européenne - les moins biens lotis de la fratrie se retrouvent en première position. Ils ont tous les deux tenté de bâtir leur propre projet en dehors du giron paternel, et ils ont tous les deux foiré pour revenir bien sagement dans l’entreprise familiale. Je connais pas assez leur relation avec le grand patron, mais ça doit quand même donner des repas de famille bien gênants… Puis sérieux. Ambroise et Hysope. C’est sûr qu’“Adrien” sonne plus classique, par comparaison : mes parents voulaient juste un nom qui fasse français. C’est comme l’autre dans l’aérospatial là, qui a appelé son gosse X Æ A. Faut croire qu’à partir d’une certaine notoriété, ils pètent un cable sur les prénoms.

Enfin, qui suis-je pour questionner les choix du Boss ? Lui, pour le coup, il est à l’image qu’on se ferait d’un individu de sa trempe. J’ai beau être un de ses “gardes du corps”, même de mon point de vue, il a l’air complètement intouchable. L’homme le plus riche d’europe, celui dont dépend l'entièreté de ma position actuelle… C’est pas sans une once de révérence que je viens me placer derrière lui, alors que l’appareil touche enfin terre - et qu’il en profite pour me balancer un petit avis esthétiques. Un chignon, hein ?

- J’y penserai, monsieur.

J’ai pas l’habitude de m’attacher les cheveux, mais bon, si ça plait à Zilya et compagnie. Faudra aussi que je pense à chopper un chewing-gum : les trois cafés matinaux doivent pas aider niveau haleine. On est en Russie désormais, alors autant faire bonne impression ! Descendant le gigantesque escalier, c’est donc non sans excitation que je vois se révéler à moi la plus grande ville des baltiques. Léningrad, nous voilà !



Ça fait bizarre de se dire que je me trouve à l’autre bout du continent. À première vue, c’est juste un aéroport comme les autres - l'endroit ne change pas trop de ce qui peut se voir en Europe. Si c’était pas pour les grosses écritures en cyrillique, j’aurai aucun mal à croire qu’on est toujours en métropole. Par contre, Mère patrie oblige ; la différence qui me frappe directement en sortant de l’avion, c’est la température. Je suis bien content d’avoir atterri, mais putain, je peux déjà sentir le froid me mordre les mains ! Entre ici et la France, on doit avoir perdu une dizaine de degrés. Pourtant, le ciel est ensoleillé, et visiblement le climat ne décourage pas les locaux à se déplacer. J'aperçois déjà au loin une petite troupe de journalistes, et ce qui semble être nos hôtes postés en contrebas. Pas mal de bonhommes en uniformes : au moins, ça annonce la couleur. Et pour moi, ça annonce surtout qu’il est temps de se mettre au boulot…

Pieds posés à terre, je sors d’une de mes poches une paire de lunettes noires, que je m’enfile aussitôt sur le nez. Un simple clic sur une branche, et le tout se connecte à Iris : je deviens capable d’y voir en temps réel les données envoyées par l’IA. Qui plus est, les verres bloquent les reflets - pratique pour ne pas être ébloui et louper un détail à la con. Vit démarre un repérage de son côté, tandis que Lemke s'éloigne un peu plus loin, téléphone à la main. Les oreilles aussi rougies par la température qu’assourdies par les moteurs, je commence donc également à faire un tour du jet ; surveillant que rien d’inhabituel ne vienne perturber l’arrivée des VIP.

A vue d'œil, tout à l’air normal. Pas de coli suspicieux, pas de gars louches dans la foule, encore moins sur les toits. Et de leurs côtés, les Sochon ont également tous l’air au point, discutant avec ce fameux “Korepino”. Sacré bonhomme celui-là. Belle moustache, sabre à la ceinture, assez de médailles pour que ça fasse gilet par balle. Je suis sûr que c’est un haut placé de chez SovOil, mais pour le reste… aller, Adrien, bouge-toi les méninges. T’écoutais pendant les résumés de Lemke, t’as bien retenu un putain de nom.... oh. OH. C’est le Korepino ! Le grand héros de la deuxième guerre des corpos, rien que ça. Au moins, ça explique pourquoi je comprenais rien : il est balte de mémoire, logique qu’il parle pas ruskov. L’URSS n’est pas que la russie, même si je parie que ces derniers ont du mal à l’oublier. Il fait plus vieux que sur les photos d’ailleurs, mais content de voir qu’il est aussi fringant que ce qu’on m'avait vendu.

C’est ça qui est bien avec ce boulot ! On rencontre des légendes vivantes, on voyage aux quatre coins de la planète, et toujours dans un luxe à couper le souffle. Je m’imagine déjà en train de glander à l’hôtel, de visiter des monuments, ou en train de narguer Clay ou Inès…

Et puis j’entends le sifflement de la patronne. Et je comprends que mes plans vont devoir être remis à plus tard.

Même pas le temps de voir ma chambre que y’a déjà une emmerde, sérieux ? Y’a intérêt à ce qu’ils aient laissé une bouteille de bienvenue, quand j’arriverai. Faudra au moins ça pour me remonter le moral ! M’enfin, restons professionnels. Y’a sans doute pire comme tâche que de devoir aller récupérer une voiture de luxe. Puis c’est joli les Aston martin. Il faut juste espérer que personne ne l’ait abîmé.

- Si vous y tenez, mais on est censé la ramener où ?!

C’est très chiant de devoir gueuler, mais avec le boucan des engins, impossible de s’entendre ! Quelque peu ennuyé, je me rapproche du tchèque en quelques enjambées, histoire de faciliter la discussion.

- Puis ça va pas être compliqué si y’a des manifestants ?! C’est pas comme si on pouvait répliquer s’ils veulent vraiment nous empêcher de passer !

Je veux dire, récupérer la voiture à la place des grévistes, d’accord ; mais si y’a une foule qui nous bloque le chemin, leur rouler dessus pour s’en frayer un est pas vraiment une option. J’imagine qu’on doit se démerder en passant par des petits chemins ou autres pour éviter le gros des emmerdes. Mais sait-on jamais, je préfère demander. En vrai j’ai d’autres questions style “est ce qu’ils sont prévenus qu’on arrive ?” ou “comment on y va ?”, mais ce sont des trucs suffisamment évidents pour que la patronne s’en soit sans doute déjà chargée. Les seules informations vraiment nécessaires, ce sont les moyens que je peux utiliser, et l’objectif de la mission. Pour le reste, on improvisera sur place.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
Lien de la fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_faust


Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
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Masque d'Ulgu

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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

La première question d’Adrien était légitime, et pourtant, l’Allemande répliqua en grognant, comme si elle l’agaçait :

« Au palais d’hiver, là où il y aura l’exposition ! On s’en occupera une fois que vous l’aurez ! »

Quant à sa seconde question, elle acheva de l’énerver, car elle montra alors les dents.

« Je compte évidemment sur votre discrétion et votre efficacité ! Mais ces grévistes ne sont pas là contre nous, il n’y a pas de raisons qu’ils vous fassent barrage ! »

Vit fronça des sourcils, et là, il fit quelque chose à laquelle le français ne s’attendait peut-être pas ;
Il prit sa défense.

« Hé boss, c’est pas une question à la con ! Parce qu’encore éviter une manif et entrer dans le port c’est dans nos cordes, autant partir avec une grosse supercar c’est pas donné que ce soit évident ! Vous croyez que les syndiqués vont s’écarter sur notre passage alors qu’ils sont tous smicards et qu’on conduit la bagnole à 007 ?! »

Comme si elle avait une énième migraine (Encore qu’à force, ça devait être les deux hémisphères de son cerveau d’attaqués), Lemke pinça le haut de son nez, en fermant fort les paupières.

« Je n’en sais pas plus que vous, les garçons ! C’est de l’improvisation complète ! Mais on vous paye beaucoup d’oseille justement pour ce genre de situations, n’est-ce pas ?!
Prenez une bagnole, allez au terminal Konteynernyy, et démerdez-vous pour passer au-delà de la manif et des autorités portuaires — vous vous infiltrez, vous charmez, vous frappez, peu importe !
Ensuite vous trouvez le Rusalka ! Le capitaine du navire chargé du transport s’appelle Jakob Kullgren, il pourra vous aider, mais nous n’arrivons pas à l’avoir au téléphone ! Il est probablement coincé quelque part dans le port ! »



Les lunettes d’Adrien se mirent alors à afficher quelque chose en haut à gauche.
Objectif principal :
— Monter à bord du Rusalka

Objectif secondaire :
— Trouver Jakob Kullgren

Et en même temps, une notification dans la catégorie « documents » s’affichait — un dossier comportant le passeport de monsieur Kullgren, une fiche récapitulative avec ses coordonnées (Dont son mobile), son dernier contrat et manifeste pour le transport du navire, et quelques observations sur lui ; des informations à étudier rapidement s’il désirait exploiter cette piste.

« Et comment on va jusqu’au port ?! »


Lemke leva sa main droite. Ses yeux se mirent à briller d’un bleu très vif, lumineux. Et à nouveau, les lunettes d’Adrien reçurent une alerte.
FR78 4459 1417 1264 1212 12 Annalena Lemke souhaite réaliser un virement de 50000 RUB sur votre compte FR78 5471 3985 9965 9842 44 Adrien Morel

— Valider
— Refuser


50 000 roubles, ou 727 euros en utilisant une monnaie qui n’était pas une monnaie de singes bolcheviques, comme dirait Vit — pas franchement beaucoup, mais assez pour louer une voiture, éventuellement graisser des pattes de vigiles mal payés, et peut-être acheter des munitions ou quelques menus services ; ça allait pas les mener bien loin à Leningrad, mais c’était déjà ça.

« Pendant que vous roulez jusqu’au port, je vais passer des appels, essayer de vous trouver du soutien et des contacts dans cette ville !
Tâchez de rouler prudemment ! Ce pays c’est le pays des dash-cams pour une raison ! »

Et voilà qu’elle s’en alla, en même temps que la famille Sochon suivait les cosaques et le général vers une immense navi prête à décoller non loin. En même temps, des employés en vestes fluo couraient dans tous les sens autour du jet privé, pour commencer à débarquer des valises et des paquetages dans tous les sens sur des chariots à bagages, tandis que de jeunes stylistes en talons, tailleurs et chignons les regardaient faire en les engueulant — il y avait là toutes les robes et tous les bijoux qui serviraient à montrer au monde soviétique la vitrine du luxe de France qui faisaient tant rêver leurs élites.

« Bon… Pas de repos pour les braves…
Tu vas chercher une bagnole ? Moi je vais nous acheter des snacks et de l’alcool au duty-free. »





Nous sommes en l’an 2020, et le monde est au bord du gouffre. Dans l’aéroport Poulkovo se jouaient les mêmes scènes qui se jouaient dans toutes les urbanités grouillantes et en pleine chute étalées autour du globe terrestre ; Morel y marchait d’un pas certain dans son magnifique costume trois-pièce sur-mesure préparé par un tailleur italien, mais il gardait toujours contre son dos une Du Guesclin(TM) Longsword dépliable et un FN Five-seveN à la hanche, prêt à étouffer une âme en un mouvement s’il devait déceler la moindre menace — on ne portait cinq briques de fringues sur soi qu’à ce prix.

Des migrants Pakistanais tiraient à la suite des chariots débordant de valises, tandis que deux d’entre eux se reposaient en écoutant très fort de la musique et en échangeant des tubes de poudre qu’ils enfonçaient dans leurs narines, probablement la designer drug du moment. Ils couraient à toute vitesse, dans le froid, préparant l’embarquement et le débarquement des valises de tous les passagers.
En levant la tête, Adrien apercevait une passerelle aéroportuaire transparente attachée à un immense Airbus Concorde A20 de la compagnie Turkish Airlines — des familles nombreuses et de jolis jeunes gens accrocs à instagram débarquaient gaiement, tandis que des émirs qataris tout en blanc étaient suivis de grands gaillards noirs avec des lunettes de soleil sur les yeux ; tout ce monde respirait le luxe, avec leurs bijoux et leurs smartphones, et quelques hôtesses leur tendaient des plateaux d’argent sur lesquels on trouvait des verres de champagne sans alcool, interdit islamique oblige.

Adrien pénétra ensuite dans le magnifique hub, une sorte d’immense préau avec un plafond à perte de vue. Tout était brillant, lumineux, avec des écrans plats qui montraient les prochains départs et atterrissages, et des images d’îles paradisiaques, de ciels bleus et de forêts primaires où couraient des cerfs. Une douce voix de femme, sensuelle, résonnait depuis les micros et tout le long de la structure du bâtiment.

« Welcome to Leningrad, the immortal city of the Czars and the Revolution. The exterior temperature is 8 degrees celcius, 46 fahrenheit. We hope you enjoy your stay. »

Et une amie lui répondait, en turc, puis en arabe, puis en allemand, invitant le monde entier dans la plus belle ville de la Baltique.


Mal avachi sur des sièges avec des accoudoirs, un SDF tentait de dormir. Une femme voilée était assise sur un banc, en regardant dans le vide, tandis que des enfants qui paraissaient être les siens couraient dans tous les sens, en virevoltant autour des touristes. Un Indien dans un coin harcelait les passants, en proposant dans un russe maladroit de recouvrir les valises de sachets plastiques pour quelques roubles afin de les protéger — c’était beaucoup moins cher que le service officiel et agréé plus loin, tenu par une entreprise sous-traitante avec un logo beaucoup trop coloré et où un salarié trop jeune rempli d’acné tirait la gueule. Deux policiers avec des AKS en bandoulière vadrouillaient, un homme maquillé et portant des talons-aiguilles sirotait un bubble tea, et debout sur une chaise de jardin, un barbu en bure noire portant six crucifix autour du cou hurlait des choses en slave, très probablement des injonctions religieuses à qui voulait l’entendre.



Adrien parvint à trouver un concessionnaire auto. Après avoir signé des papiers, et présenté l’assurance de l’entreprise qui le couvrait, il dépensa 20 000 roubles pour pouvoir repartir avec une petite voiture discrète à cinq portes, une Citroën c5 couleur bleu-ciel toutes options. Il y avait plus classe à conduire, mais ça ferait au moins l’affaire pour les transporter.
Un appel de Vit plus tard, et le Tchèque réapparaissait tandis qu’Adrien attendait sur le parking au volant de sa nouvelle voiture. Son collègue ouvrit le coffre pour y mettre ses bouteilles, puis vint sur le siège passager avec un paquet de fraises tagada et de schoko-bons.


Alors qu’Adrien démarrait et s’engageait sur l’autoroute, la voix d’Iris retentit dans son oreille :

« Bonjour, Adrien. J’affiche votre trajet sur le GPS du véhicule. La circulation est fluide, vous atteindrez le terminal dans vingt minutes.
Le code de la route russe limite la vitesse à 110km/h hors-agglomération, et 60 en ville. L’amende pour excès de vitesse est de 2500 roubles. La tolérance zéro est appliquée pour la consommation d’alcool en cas de contrôle. Votre permis de conduire est traduisible en cyrillique, pensez simplement à me demander si vous êtes arrêté par la police. »


Des panneaux publicitaires faisaient des publicités pour Burger King, et les vêtements de la marque Adidas. À gauche, on voyait au loin un concessionnaire Kia Motors, et un magasin de literie. Mais le reste était froid, dur, absurdiste — des ponts en béton, des immeubles en béton, des pylônes en béton. Les drapeaux rouges à la faucille et marteau qui flottaient parfois tranchaient avec l’arrivée du capitalisme au-delà du rideau de fer ; l’URSS était vraiment un pays de contrastes.
Et évidemment, quand on découvrait le panneau d’une station service, c’était SovOil. En voyant les prix affichés à la pompe, Vit hallucina.

« 110 roubles le litre de 95 ?! ça fait…
— 1,6€, Vit. »

Il était impossible de trouver de l’essence à moins de 2€ le litre en France, et mieux valait utiliser du carburant agricole — ou une bagnole électrique.


Dans les airs, un hélicoptère sérigraphié d’une croix d’hôpital volait rapidement en direction de l’île de Kronstadt, alors que des drones illuminaient le ciel blanc de nuages pour inviter les russes à boire du Coca-Cola. Des sirènes retentirent, et Adrien dût ralentir et serrer à droite tandis que sa Citroën était dépassée par dix véhicules de police qui roulaient à toute vitesse, fourgons et bagnoles, dirigés dans la même direction que lui.


Enfin, on découvrait à l’horizon la mer Baltique, ses bateaux de pêches et ses porte-conteneurs, et puis, des rails à n’en plus finir, bruns de cuivre et surmontés de câbles haute-tension. On s’approchait du littoral, de ses grandes berges et immenses quais cernés d’entrepôts et de grues hautes comme des géants. On entendait le cliquetis du clignotant, tandis qu’Adrien s’engageait sur une petite route secondaire pleine de nids-de-poule et où la peinture signalétique s’était petit à petit effacée avec les âges.

On était tout proche du bon terminal. Autour du port, il y avait ces grands grillages surmontés de barbelés, qui offraient un peu de sécurité aux autorités portuaires — l’endroit était stratégique pour l’URSS, et d’ailleurs on découvrait des silos pleins de carburant et des bâtiments estampillés de lettres cyrilliques.
Mais ça semblait bizarrement à l’arrêt — personne ne traînait, ni dockers, ni vigiles, ni matelots derrière ces grillages.

On ne tarda pas de comprendre pourquoi : à l’entrée du terminal, c’était noir de monde. Le parking des employés était plein, mais les-dits employés s’étaient tous massés à l’entrée, pour faire barrage. On voyait vers les cieux des fumigènes rouges en train de cramer, et on entendait de la musique, tambours, trompettes, rap et techno russes hurlantes dans des chaînes hi-fi. Et sur le bas-côté, en plein dans l’herbe, des fourgons de police étaient à l’arrêt, des policiers préparant leurs boucliers et leur équipement anti-émeute.
Adrien se gara de façon discrète et un peu éloignée du port. Puis, lui et Vit vérifièrent leurs armes avant de bien reboutonner leurs blousons et de sortir mettre le pas dehors. Ils marchèrent une petite dizaine de minutes pour aller jusqu’à l’entrée principale, où ils découvrirent l’attroupement.

Des centaines de grévistes attendaient. Avec leurs banderoles revendicatives, ils avaient fait des feux dans des tonneaux pour se réchauffer les pognes. L’ambiance était bonne enfant : ça riait, ça dansait, ça grillait des saucisses.
Au-delà, il y avait la route, et derrière, des flics collés entre eux comme des légionnaires romains. Pas de nervosité pour l’instant, surtout de l’ennui. Mais il n’empêche : le port de Saint-Pétersbourg était à l’arrêt, et derrière ces manifestants se cachait l’Aston Martin que requérait monsieur Sochon.

« Alors, on se la joue comment ?
Plus loin il y a une partie du port ouverte aux visiteurs, avec notamment un bar-hôtel. On pourrait commencer par là pour rencontrer du monde.
Ou alors on s’infiltre nous-mêmes en trouvant du matériel pour faire un trou dans le grillage.
On peut aussi aller chercher une entrée secondaire et y pénétrer de force, si t’as envie de jouer des poings. Mais mieux vaut pas faire trop de bruit ; trop de flics et de syndicalistes, je veux pas emmerder l’un ou l’autre. »
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Bon. Là, je crois qu’on a énervé la patronne.

Plissant les yeux derrière mes belles lunettes opaques, je ne peux pas m’empêcher de grincer un peu des dents en entendant soudainement l’allemande hausser le ton. Sérieux, j’ai l’impression d’être un gosse grondé par sa prof ! M’enfin, ce n’est pas la première fois que je vois Lemke se vexer - et je sais bien qu’au fond, il ne faut pas prendre personnellement ses engueulades. C’est pas qu’elle nous aime pas… a priori. Juste que les imprévus la rendent un poil nerveuse.

A contrario, je suis agréablement surpris de voir Vit prendre ma défense. Ça fait toujours un peu bizarre, même si c’est au fond assez logique. Aussi désagréable soit-il au quotidien, ça reste mon coéquipier : alors on a tendance à avoir des avis plutôt convergents dès qu’il s’agit du boulot. Si j’ai un problème sur une mission, y’a de grandes chances que ça le concerne également - et dans le cas présent, si on ne trouve pas de solution pour éviter les manifestants, il en sera autant dans la merde que moi. Normal que le coco se sente concerné, de suite.


Toujours est-il qu'on a du pain sur la planche, et que ce n’est pas en discutant qu’on fera arriver la voiture à bon port ! Les derniers détails réglés, j’accepte sans hésiter le virement de l’allemande, bien content d’avoir récupéré quelques économies. Voir le 50 000 s’afficher manque de me faire louper un battement - mais ma raison reprend rapidement le dessus, quand je réalise que ce sont des roubles, pas des eurodollars. Ça fait tellement bizarre de voir une monnaie aussi faible… Est ce qu’ils ont des billets pour des milliers du coup ? Faudrait que j’en ramène un, en souvenir. Tandis que Lemke retourne à ses occupations, c’est donc avec de l’argent littéralement plein les yeux, que je m'organise avec Stanjura.

- Si tu veux oui, je peux m’occuper de la voiture. Puis je comptais conduire de toute façon.

C’est pas que je fais pas confiance à Vit au volant hein, c’est que… non, ça doit être ça en fait. On a déjà une bagnole au destin incertain, alors j’aimerais autant ne pas en ramener deux à la décharge…


***

Les aéroports internationaux sont assez particuliers, en termes d’ambiance. Je crois qu’en histoire-géo on appelle ça des “hub”, mais j’ai pas vraiment été à l’école, alors je dis sans doute des conneries. Au fond, c’est juste un joli mot pour dire qu’on peut y croiser n’importe qui, acheter n’importe quoi, et partir n’importe où. Il suffit que je tourne la tête pour qu’une avalanche de marques m’illumine la rétine, ou que des voyageurs du monde entier croisent mon regard. Des riches princes orientaux avec leurs gardes du corps, au look naturellement similaire au mien - côtoyant des sans-abris comme ceux qu’on croise à gare de lyon. Des gros prêtres orthodoxes tout ce qu’il y a de plus slave, à côté des immigrants hindous qui alpaguent les touristes. Si j’étais philosophe, je pourrai dire qu’on y voit toute la diversité du genre humain - mais je suis juste un gars qui veut louer une voiture, alors je me contente de mettre les mains dans les poches, pour éviter qu’un des mômes me pique quelque chose.

Au bout du compte, et après avoir demandé à quelques agents traînant dans le coin - je finis bien par tomber sur un concessionnaire auto. 20 000 roubles plus tard, me voilà en possession d’une magnifique Citroën : je préfère autant rester sur quelque chose de familier, ça évite les mauvaises surprises. Puis à quoi bon dépenser plus ? Dans tous les cas, on répartira en super modèle. Le timing tombe à pique puisque je suis vite rejoint par Vit, les bras chargés d’alcool et de sucreries. Cette fois, on est enfin prêts.

J’ai les flingues dans la boîte de rangement, l’épée à l’arrière, un bonbon dans la bouche, et le volant en mains. Alors que la voix d’Iris résonne dans nos têtes, j’enclenche l’embrayage et démarre la voiture. L’aéroport disparaît peu à peu dans le rétroviseur, alors que nous nous enfonçons pour la première fois, dans les rues de Leningrad.


Étant donné ce qu’on voit sur le net, je m’attends à ce qu’un tank déboule derrière chaque croisement - mais le trajet se passe au final assez bien. Comparé à paname, c’est calme, si ce n’est pour les escortes de police qui déboulent de temps en temps. Même Vit se tient à carreau sur le siège passager : ça se chamaille un peu sur le choix des musiques, mais rien de bien méchant non plus. Et pour ce qui est du décor… disons que je remets mon jugement à plus tard. Pour le moment, c’est que y’a surtout des immeubles en béton ! Iris m’explique au bout du fil qu’on appelle ça des Khrouchtchevka, mais pour moi, ça ressemble juste à des HLM soviétiques.

A mesure qu’on se rapproche du littoral, les patés d’habitations se mettent d’ailleurs à disparaître, pour être remplacés par des conteneurs industriels et des cargos à perte de vue. C’est pas beaucoup plus glamour, mais je suis pourtant envahi d’un amer sentiment nostalgique. Quand j’étais petit, il m’arrivait de me baigner dans des endroits similaires, à Basse-Pointe. J’ai jamais trop su ce que c’était vraiment, pour être honnête : des sortes d’embarcadère bétonnées, où on se râpait les genoux quand les vagues nous ramenaient. Le parfait terrain de jeu, pour des petits sans-le-sou. J’y avais même vu mon premier crabe, avant que ça ne devienne une espèce en perdition.

Souvenirs, souvenirs. Même si j’espère qu'on aura pas besoin de sauter à l’eau, cette fois.


Apercevant le port, et surtout la foule qui nous en sépare - je décide de nous garer un peu à l’écart. Autant se faire petit pour le moment, même si nos chers grévistes ont pas non plus l’air particulièrement enragés. Faut dire que je ne sais même pas pourquoi ils manifestent ! Ça doit être la rengaine habituelle : les salaires pas indexés, les conditions de travail, les retraites, “On est traité comme de la merde alors qu’on fait tourner ce pays”. Paris ou Léningrad, mêmes combats.

Sortant de la bagnole, je vérifie une dernière fois que tout mon équipement est bien là, au cas où les choses prendraient une tournure sportive. Je prends d’ailleurs quelques secondes pour réfléchir à la question de Vit, tout en tapotant des doigts sur mon holster. On est arrivé devant le terminal - maintenant, encore faut-il trouver un moyen de récupérer notre joujou.

- On peut tenter la partie libre d’accès. Comme dit, le problème n’est pas tant d’entrer que de ressortir sans être interpellé ; ce qui risque d'être compliqué en y allant à l’aveugle. Avec de la chance, on pourra se renseigner un peu là-bas, voir trouver quelqu’un qui connait une autre issue.

Me tournant vers Stanjura, j’affiche un bon sourire en coin.

- D’ailleurs monsieur Stalingrad, tu sais parler russe ? Ce serait utile, si on commence à questionner les locaux.

Évidemment dans le pire des cas, il me suffira de passer à l’anglais - mais je suis curieux de voir ce que mon cher frère d’arme a sous le capot. Amusant, quand même. Ma famille est haïtienne, Vit est tchèque. Entre nous, on parle français. Mais là, vu qu’on est en URSS - pour se faire comprendre des locaux, on pourrait avoir besoin de causer… british. C’est pas beau la mondialisation ?

- J’y pense aussi ; ça nous permettrait de commencer à chercher le capitaine. Iris, affiche le dossier sur Jakob Kullgren.

Apparemment il est utile, et j’ai une âme de complétionniste. Si le maître du Rusalka est toujours dans le coin, alors je compte bien lui mettre la main dessus…
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

À la demande de s’il pouvait traduire, Vit répondit avec un petit sourire.

« Немного »

Et les sous-titres s’affichèrent, pour se transformer et écrire Un petit peu.

Le Tchèque commença donc à ouvrir la voie. Loin d’être discret, il alla tout droit sur la route. Les deux gaillards en costume attirèrent vite sur eux tous les regards — ils étaient bien trop sur leurs quatre épingles pour le coin, probablement. Les grévistes comme les flics les épièrent, tandis qu’ils traçaient leur chemin.
Sitôt l’ordre communiqué à Iris, des choses s’affichèrent sur la personne identifiée : le dossier complet offert par Lemke s’ouvrit tout seul, et commença à charger les différents fichiers .pdf et .png de la documentation.

Un passeport, notamment : un estampillé « Nordiska unionen — Sverige — Pass », Kullgren était donc Suédois.
Un visage absolument commun d’homme blanc avec de l’embonpoint, né le 19 mars 1975 à Norrköping, yeux bruns, cheveux bruns, 178cm ; en gros, monsieur Tout le Monde.
Son CV et son contrat avec CAQF était à peine plus intéressant. Il avait fait une sorte de lycée pro mais en Suède, et Adrien ne connaissait rien au système scolaire Suédois — pêcheur puis marin de la marine marchande. Rien d’incroyable à apprendre par là.
Plus intéressant, en revanche… Un document des Philippines. La traduction sur fichier word fut bien utile pour comprendre — c’était un casier judiciaire. Visiblement, Kullgren avait été condamné pour recel de biens volés et de trafic de drogue à 35 ans de prison, mais il n’avait fait que… Huit mois ? Un deuxième document, cette fois de la République française — pareil, drogue et recel, 12 ans de prison par le tribunal de Cayenne, en Guyane — il était sorti après six mois.

Il était très rare que CAQF bosse avec de gros repris de justice ; en fait, faire des enquêtes de détective privé sur le passé des futurs employés représentait une bonne partie du boulot d’Adrien, le but étant justement d’empêcher des voleurs de rentrer dans l’entreprise. Mais voilà qu’un sale truand condamné pour des faits graves servait de transporteur pour le conglomérat. Bizarre, comme arrangement. CAQF n’était pas vraiment du genre à être pince ou faire les choses peu officiellement. Dans quel but ? Voilà une bonne question à poser au PDG.

Il y avait aussi de la documentation sur le Rusalka. Comme son nom l’indiquait, c’était un navire soviétique, bâti à Sébastopol — mais son propriétaire était une grande entreprise de transport marchand de Taïwan, son pavillon était Argentin, son équipage indien, et visiblement, son capitaine, Suédois.
C’était très raciste, mais au moins, les Indiens allaient être faciles à retrouver sur le port — contrairement à ce blanc-bec de Kullgren, dont il allait falloir retenir le visage…



La zone d’accès aux visiteurs du port ressemblait aussi à un gros parking, mais avec quelques bâtiments, notamment le bar-hôtel qu’avait décrit Vit. Ça ressemblait à un PMU au rez-de-chaussée, mais avec quatre étages en plus. Le logo d’une chaîne hôtelière locale était bien en évidence devant les vitres. Les deux hommes entrèrent devant la porte grande ouverte.
Sur un grand écran plat, on voyait un match de foot. Des matelots avec des grosses bottes étaient attablés devant un comptoir à jouer avec des jeux à gratter. Plein de tables étaient occupées par des hommes de la mer, fatigués, qui discutaient très fort. Ça sentait le café, et c’était étonnant de voir un boui-boui aussi rempli et animé avant midi.

Adrien observa rapidement dans la pièce. Plein de monde. Kullgren pouvait peut-être être parmi eux… Mais a priori, non.
En revanche, plus intéressant, il y avait bien un groupe de matelots au teint un peu mat, qui discutaient ensemble sous la télévision. Peut-être bien l’équipage du Rusalka — l’un d’entre eux ressemblait à un matelot sur une photo du bateau contenue dans les fichiers.
Il y avait aussi, dans un coin, deux personnes face-à-face, des hommes costauds au crâne rasé, portant des blousons en cuir. Ils zieutaient de côté, et semblaient le dévisager. Adrien ne put s’empêcher de noter un début de tatouage dans le cou du plus patibulaire d’entre eux… Peut-être bien un gangster, et visiblement, il était en train d’étudier Adrien pour une raison ou une autre. Par méfiance ? Ou par appétit ? Peut-être était-ce une mauvaise idée de débarquer ici en costume de tailleur…

Alors que le duo n’avait pas eut le temps de faire trois pas, une petite dame quarantenaire, blonde, en train de ranger des paquets de cigarettes derrière le comptoir, interpella le jeune homme :

« Вы не похожи на моряков, что вам нужно? »

Et à nouveau, les sous-titres s’affichèrent graduellement en cyrillique, avant de se transformer en français : Vous ne ressemblez pas à des marins, que faites-vous ici ?
Jet de recherche de librairie : 5+6 = 11, informations basiques développées sur Kullgren

Jet d’observation : 8+10 = 18, tu trouves tout ce qu’il est important de voir dans le bar
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Faust Valdorf
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Re: [Cyberpunk 2020] I - L'Or Noir

Message par Faust Valdorf »

Les profils atypiques ne manquent pas, chez CAQF. Entre moi, Vit ou même Rui ; la compagnie n’a jamais eu peur d’engager des individus aux parcours franchement chaotiques, pour peu qu’ils sachent se montrer utile. Et à vue d'œil, ce Kullgren n’échappe pas à la règle - puisqu’en fouillant un peu mes dossiers à son sujet, je réalise qu'on court derrière un vrai contrebandier.

Bon, après, pour un nordique, rien de très étonnant… hé, ça va : ma meilleure pote l'est, j’ai bien le droit de tacler un peu les locaux ! Si monsieur Sochon lui-même a passé ses vacances en Norvège, ou que la plupart des eurocrates se payent des villas dans la région - c’est après tout qu’il y a bien une raison. Le Bloc Scandinave, c’est un peu la destination parfaite, pour ceux avec des moyens et une envie de s’amuser. Leur législation en termes de stup' est beaucoup plus souple que dans l’UE ; alors une bonne partie des revendeurs tendent à en venir, dont notre malfrat du jour.

Trafic dans deux pays différents (dont le France), recels de bien… Le capitaine à quand même fait fort. Je suis même assez étonné qu’il ait réussi à s’en sortir, après avoir été grillé à deux reprises ! S’il s'était juste fait prendre chez nous, à la limite : les peines punitives ne sont pas vraiment à la mode, dans la VIIème république. Mais à l’opposé, je croyais que les Philippines là jouaient super stricts, niveau guerre contre la drogue… Normalement, une bonne conduite ne suffit pas à réduire une peine de 35 ans.

Dans tous les cas, le profil du monsieur me rend vraiment curieux. Et pour en savoir plus, une seule solution : il faut que je mette la main sur ce cher suédois. A défaut d’indiquer sa localisation, les documents me permettent au moins d’apprendre que son équipage est principalement indien. Et tout comme moi, ce genre de personnes se remarque dans le coin : il suffit donc que je leur mette la main dessus, pour ensuite espérer remonter au grand patron. Une ébauche de plan en tête, je fais signe de la tête à Vit, et on franchit les quelques rues nous séparant du bar-hôtel.


Lemke comptait sur notre “discrétion et notre efficacité” : je dois admettre que j’ai surtout retenu la deuxième moitié ! Notre arrivée dans l’établissement est loin de passer inaperçue - et je peux déjà sentir sur nous l'attention des clients. Sans doute qu’on aurait pu s’acheter des vêtements plus discrets avec le pécule donné, mais l’idée ne m’a même pas traversé l’esprit. Les costumes sont un peu comme des implants, de ce point de vue : au bout d’un moment, on est tant habitué à les porter qu'on y fait plus attention. Alors tant pis si ça choque tout ce beau monde de voir deux men in black débarqués ; au moins, ça les motivera peut-être à parler.

Mains dans les poches, je jette rapidement un œil aux alentours, tentant d’y repérer le moindre détail utile. A première vue, c’est un petit bar tout ce qu’il y a de plus normal, bien que très fréquenté malgré l’heure. Ça joue, ça boit, ça parle, ça s’amuse, entre matelots venus des quatre coins du monde. Probablement d’Asie, pour certains : puisque j’aperçois sous la télévision centrale, des trognes me rappelant celles de l’équipage du Rusalka. Mais y’en a aussi d’autres qui ont l’air plus… locaux, du style gangster recouvert de tatouages ; et que je vois nous épier depuis le fond de la salle.

En soi, je me fous un peu d’eux. Si ça venait à dégénérer, j’ai plus peur de froisser mon smoking que du danger représenté par deux dockers random. Mais leur simple présence à le mérite de me faire cogiter sur l’absence de Kullgren : vu les antécédents du gars, manquerait-plus qu’il se soit embrouillé avec la bratva. Qui sait. Dans le doute, je lance un sourire en coin à ces mystérieux observateurs, avant de redresser mes lunettes - et de tourner la tête vers ce qui semble être la tenante des lieux. Pas très aimable celle-là. C’est vraiment l’inverse d’une boîte ce coin. Genre, on ne peut pas rentrer si on est trop bien habillé.

J’hésite à lui répondre d’un “bonjour” insistant ; mais me résout vite à calmer mes ardeurs, et ne pas jouer la provocation inutile. Par contre, j’espère que la madame a un anglais pas trop rouillé, parce que les lunettes sont bien pratiques pour traduire, mais pas vraiment pour parler !

- Well, this part of the harbor is open to visitors, right ? We were looking for a friend, but since he's not here… I guess we'll settle for a quick drink. I hope it's not a problem.

Dire qu’on peut même plus interroger des indiens en paix… histoire d’en remettre une couche, je me permets d'enchainer, sur un ton plus ironique.

- And if that's what you're worried about, we're not stingy with our tips.

Je ne rigole qu’à moitié. Elle peut le comprendre comme une blague, ou comme un “je suis prêt à sortir les billets pour que tu ne poses pas de questions”. A madame de voir, les deux sont valides. Puis c’est Vit qui parle russe, pas moi : si elle a un souci, qu’elle se démerde avec lui.



Supposant que cette réponse lui suffit, je laisse mon collègue à ses affaires pour me diriger directement vers nos amis du Rusalka. Je suis là pour ça, et ce n’est pas dans mon style de passer par quatre chemins ! Comme si de rien n’était, je fais quelques pas vers eux, évitant les bousculades et les marches sur les pieds, avant de me placer bien en vu du petit groupe.

- Do you mind if I sit here ?

Posant les mains sur leir table, je lance quelques regards à mes voisins, masqués par mes smartglasses opaques. A côté des sièges moelleux dans lesquels je viens de passer le vol, le mobilier du bar fait carrément sobre - et c’est sûr que la TV gueulant plus loin ne paye pas de mine, face aux écrans plats du jet. Même l’odeur de café à l’air différente, comme si la qualité se reflétait dans l’air. M’enfin, je ne suis pas venu pour critiquer la déco - et mon attention se rabat vite sur mes camarades de table. Inspecteur Adrien, c’est parti.

- Sorry to interrupt, but you guys are sailors, right ?

J’avais prévenu : je n’aime pas tourner autour du pot. Incliné dans leur direction, j’attends qu’au moins quelques-uns me prêtent attention, pour entrer dans le vif du sujet.

- I'm looking for someone who works on the docks, so I was hoping you could help me out a little bit. His name is Jakob Kullgren. He's the captain of a ship called the Rusalka. Does that ring any bells ?
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
Avatar réalisé par Pierre Huot. Cadeau de djinn ( :kiss: ):
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Awards
Roi du Discord 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022
Warfo Award 2019 du Meilleur RP libre (Aucun mérite pour celui-là, il devrait revenir à Armand)
Warfo Award 2020 du Meilleur PJ - Écriture
Les nuages et l'obscurité l'environnent, La justice et l'équité sont la base de son trône.

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