La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

Où s'écrivent les histoires, hors du temps et des règles compliquées du monde réel...
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[MJ] Kriegsherr
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La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

Message par [MJ] Kriegsherr »

Tout d’abord je voulais te remercier, Geralt, pour la reprise de cette aventure qui avait été laissée en suspens, ainsi bien sûr qu’Ombre de la Mort qui a autorisé une reprise sous ce format.

Concernant le déroulement de l’aventure, j’ai indiqué « La légende de Geralt », car cela ne sera pas une aventure « normale ». En effet, l’aventure en question, bien que se déroulant chronologiquement en amont de ta reprise par le Grand Duc, n’est pas intégrée dans l’histoire de Geralt en tant que PJ. C’est plus à voir comme « ce qui se serait passé si ».

Cela implique plusieurs choses :

- au niveau HRP : ça ne compte pas comme un MJitage normal. Je ne modifierai pas ta fiche personnage, il n’y aura pas d’xp ni de gain quel qu’il soit, c’est purement pour le plaisir. Par ailleurs, le sujet du RP sera en écrits libres, bien que l’aventure se déroule en Sylvanie. Je mettrais cependant des liens pour qu’on puisse la suivre à partir du RP principal pour les lecteurs qui le souhaiteraient.

- au niveau du RP : tu peux mourir dans cette aventure.

- au niveau de ton personnage : son équipement et son profil pour cette aventure seront remis à peu près comme ils l’étaient à l’époque du RP.

Globalement on va partir sur un profil de rang 3 complété. Pour les équipements, je n’ai pas gardé le profil de la Dent d’Alaric, je vais donc recréer à partir de mes souvenirs. Tu as aussi la broche en Ithilmar que t’a donnée Mélianor (là j’ai les caractéristiques) et l’amulette du Soleil perdu que tu as volée à l’ordre. En plus de cela, tu avais d’autres armes. Je te communiquerai ultérieurement le profil exact et les équipements retenus, une fois que nous aurons pu échanger là-dessus.
Hans Dieter Buchwald ne détacha pas son regard des yeux du Loup Blanc durant tout ce temps. Il semblait ne voir que lui, hermétique à tout le reste, et buvait ses paroles comme un assoiffé qui s’abreuve après une longue traversée du désert. Ses traits, au départ crispés, se détendirent peu à peu à l’énoncé des bonnes nouvelles. Finalement, le chasseur de vampires relâcha son étreinte en poussant un long soupir et en baissant les yeux vers ses pieds. La lueur folle dans son regard s’était éteinte, remplacée par une flamme non moins ardente de détermination, qui ne le faisait pas paraître moins inquiétant. Il hocha la tête affirmativement en souriant à Geralt, et lorsqu’il s’exprima, sa voix était empreinte de soulagement, et même de reconnaissance :

- Merci, mon ami.

Geralt, en voyant l’état de son interlocuteur, avait fait le choix de volontairement omettre la nouvelle de la mort de Milean, la sœur de Buchwald. Peut-être n’était-ce d’ailleurs pas uniquement dans le but de protéger son compagnon déjà durement éprouvé, mais également parce qu’il en était lui-même responsable, directement. Sous l’influence d’une part sombre de lui-même qu’il pensait intimement liée à Agabius, n’avait-il pas lui-même lancé Viktor et Albrecht, les deux vampires tueurs, sur la piste de Milean, condamnant par cette action une innocente qui ne se doutait de rien à une mort aussi horrible que certaine ?

En tous cas, la réponse de Geralt, bien que courte, avait suffit à satisfaire Buchwald. Ce dernier releva les yeux et salua enfin d’un bref signe de tête ses deux autres compagnons, puis ils se mirent en route sans faire plus de cérémonies.


- Geralt a raison, nous parlerons plus tard, suivez-moi, je sais où aller.

Le groupe qui évoluait péniblement dans les traîtres marécages de la rive Est de l’Eschenstir était composé de membres expérimentés de l’Ordre du Corbeau. Tous étaient des professionnels aguerris, et savaient quels dangers les guettaient dans ce périple. Sous-estimer la menace, relâcher sa vigilance ne serait-ce qu’un instant pouvait être sanctionné par la mort en Sylvanie, Geralt ne le savait que trop bien.

Hans Dieter, qui les avait attendus sur place depuis un certain temps déjà, prit la tête du groupe. Sa lame dégainée, il avançait d’un pas sûr, passant de motte en motte sur des chemins qu’il savait dégagés. Pourtant, même rassuré par les paroles de Geralt qui lui avait assuré que son fils était en sécurité, il semblait encore touché, cela se voyait à sa posture, à sa démarche plus voutée qu’auparavant, et à son aspect vieilli. En l’espace de quelques semaines, un peu moins de deux mois, il avait pris dix ans.

Le Fléau des Collines Hantées était tourmenté, ce qui lui avait fait Agabius avait rongé l’homme autrefois si solide qu’avait connu le Loup Blanc, comme l’acide ronge le fer. Mais Agabius n’avait-il pas aussi commencé à attaquer l’esprit de Geralt de la même manière ? Il y a encore un mois, jamais le Loup Blanc, défenseur de l’humanité, n’aurait pu assassiner de sang froid un vieil homme innocent comme Mendelev, et jamais il n’aurait lancé deux monstres tueurs sur les traces d’une femme dont le seul tort était d’être la sœur d’un chasseur de vampires. Et puis, il y avait ces voix dans sa tête… D’une manière ou d’une autre pour Buchwald et pour Geralt, tout se déciderait bientôt. Leurs destins étaient maintenant intimement liés à Agabius. Ne restait plus qu’à arriver jusqu’à lui.

Ignorant tout des luttes intérieures de Geralt et des démons qui assaillaient Hans Dieter, leurs deux compagnons de route, Ombre et Ubran, marchaient dans leurs pas.

Ombre ne savait rien de cette affaire, mais avait choisi de suivre Geralt parce qu’elle lui faisait confiance. Ne se connaissaient-ils pas depuis longtemps ?

Ubran, lui, avait été là dès le début, avant même Bielen. Tout comme Geralt, il avait fait partie du groupe dirigé par Tosot Erik Wiedermeinster, au départ envoyé dans le but d’enquêter sur la disparition inquiétante de Buchwald. De tous les membres de cette équipe, c’était sans doute lui qui s’en était le mieux sorti. Yam avait été tué le premier dans un raid des elfes noirs sur la route de Bielen, quelque part près d’une auberge quelconque du Nordland. Le raid en question avait d’ailleurs bien failli coûter la vie à Geralt aussi d’ailleurs. Puis il y avait eu la trahison de Tosot, ses ultimes revirements et questionnements. Lui aussi avait été perdu par Agabius, et était même revenu hanter le Loup Blanc récemment. Et enfin, il y avait Geralt, en apparence le même, mais en apparence seulement.

La traversée des marécages frontaliers de Sylvanie était généralement une entreprise dangereuse. Rien qui n’aurait pu poser problème un guerrier expérimenté, certes, mais tout de même : le trajet fut remarquablement calme !
Quelques silhouettes indistinctes dans les brumes matinales, à la limite de leur vue, c’est tout ce qu’ils croisèrent. Par expérience, en se fiant à l’odeur, à leur démarche chancelante et aux morceaux manquants, Geralt et ses compagnons avaient facilement identifié ces créatures comme des morts-vivants mineurs, des zombies ou des squelettes errants sans maître, ranimés par quelque magie résiduelle qui hantait cet endroit. Chaque fois que ces silhouettes décharnées et effrayantes s’approchaient assez près d’eux pour les attaquer, ils s’en occupaient d’un coup d’épée expert. Sans doute Buchwald avait-il déjà fait le gros du travail en déblayant le terrain et en sélectionnant un itinéraire sûr.

Toujours est-il que le groupe atteignit rapidement et sans encombre l’orée des bois de la famine. Là, entre marais sombre et forêt lugubre, ils trouvèrent un petit espace sûr, entouré de quelques bosquets de buissons épineux assez hauts pour se cacher derrière en se baissant mais assez bas pour qu’on puisse voir par-dessus pour faire le guet et ne pas être surpris. S’ils voulaient discuter, monter un plan ou se reposer une dernière fois avant d’entamer la dernière ligne droite menant à Agabius, c’était l’endroit idéal.

Tandis qu’Ubran montait la garde tout en restant attentif à ce qui se disait, ce fut une nouvelle fois Buchwald qui prit la parole :


- Nous pouvons parler ici. Geralt, encore une fois, je ne sais pas comment te remercier. Ce que tu as fait pour ma famille, pour mon fils, c’est plus que ce que n’importe qui d’autre aurait fait. Tu as tout risqué pour moi, je ne l’oublierai jamais. Tu es plus qu’un frère d’arme : un véritable ami.

Et je ne vous oublie pas non plus, Ubran, Ombre. Merci.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Geralt
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Re: La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

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"Toute légende a un début.... et une fin."



Devant son regard ne s'affichait que la brume, opaque et menaçante alors que derrière se cachait un territoire marécageux et sauvage où les cadavres et les fantômes y déambulaient comme seuls maître de cette terre hostile qu'était la terrifiante Sylvanie, fief de la non vie.
Sur une colonne, l'épée en main, les templiers de l'Ordre avançaient en silence, leur sens en éveil, alors qu'ils pataugeaient dans l'eau et la vase au milieu des moustiques et de l'odeur nauséabonde qui émanait de ces eaux croupis...
Un cauchemar... Tout ceci aurait pu être un cauchemar et pourtant... Geralt était arrivé jusqu'ici... mais à quel prix ? Tant de vies sacrifiées... Son honneur perdu... Un chevalier en perdition comme l'avait été le défunt Tosot... Et... L’ex communion... Le pire châtiment pour un défenseur des vivants... Prononcé par le conseil et par l'homme lui ayant servi de figure paternel toute sa vie : Dietrich...
Le Loup blanc s'était muré dans un profond silence depuis son évasion de l'Abbaye, deuxième de la colonne, il ne pouvait que fixer son regard sur l'homme qui, quelques mois auparavant, l'avait mandaté pour protéger et emmener en lieu sûre son fils... Mais... Le chasseur de renom Buchwald qu'il avait connu n'était désormais plus que l'ombre de lui même, amaigrit par des semaines de luttes, affamé dans les prisons de l'Ordre alors que la foi en Morr qui luisait autrefois dans ces yeux s'était éteinte pour laisser place au désespoir et à une folie certaine qui s'était légèrement atténué depuis que le chasseur de monstre lui avait confié que son fils était toujours en vie et en sécurité à Middemheim.
A quoi rimait encore cette mission... cette quête... cette chasse contre Agabius... Buchwald était devenu semblable aux fantôme hantant ces terres, Geralt lui était un chevalier excommunié, tiraillé entre l'appel du devoir et celui du pouvoir qu'offrait la corruption vampirique, et ensuite il y avait... Il y avait... Le Loup blanc sentait son regard figé derrière lui... La femme qu'il avait toujours aimé, celle qui fut aussi l'un des disciple de Dietrich, celle que Geralt n'avait jamais pu vaincre en duel, son ami, une sœur... l'amour d'une vie... Un amour interdit qui avait amené à leur séparation alors que celle qu'on surnommait "la lame noir" avait durant ces dernières années servit la confrérie du Suaire pendant que Geralt servait la lutte à sa manière à travers sa réputation de chasseur de monstre, loin des enseignements que lui avait inculqué l'Ordre de la couvée du Corbeau...
Et Ubran... Ce fidèle camarade, un ami, l'un des derniers survivants de la tragédie de Bielen... Dont l'amitié était un trésor que le Loup blanc ne pensait pas mériter... Lui et Ombre... Avaient délibérément désobéit au conseil de l'Ordre, mandatés par un bienfaiteur encore inconnu de Geralt, ils avaient fais le choix de participer à la libération de celui ci sans même connaître les crimes dont on l'avait affublé, un acte de folie non pas dirigé par le devoir ou par conviction mais tout simplement par sentiment... par amitié... Pour lui... ces deux compagnons avaient tout sacrifié... Un sacrifice qu'il ne méritait pas.

Après de longues heures de marche à se frayer un passage à travers la végétation et les quelques cadavres qui croisèrent leur route, le quatuor, sous la direction de Buchwald, fit alors halte dans un espace sûre entouré de quelques bosquets épineux servant à les dissimuler mais assez petits pour qu'on puisse jeter un œil par dessus et y monter la garde, tâche ingrate mais vital que Ubran se chargea de mener, non sans tendre l'oreille sur la prochaine discussion qui allait avoir lieu désormais, car oui s'était maintenant vers Geralt que les regards de Buchwald et Ombre étaient tournés désormais.
Le Loup blanc se laissa alors tomber lourdement au sol, relâchant prise après des semaines aussi épuisantes que compliqués, il fut en cet instant comme ces soldats qui lassent de la guerre et des champs de bataille, se laissaient à rêver d'une autre vie, loin des maux de ce monde... Il resta ainsi perdu dans les méandres de son esprit une longue minute, peut être deux, avant de finalement prononcer ces mots :


"Depuis Bielen... Il s'est passé beaucoup de choses, trop de choses... J'ai beaucoup sacrifié, mais beaucoup se sont aussi sacrifiés pour moi, pour notre cause... Des gens biens..."

Mendelev, Sannri, Nathalie... Il avait les noms de toutes ces personnes sur le bout de sa langue, repensant à tous les ennemis qu'il avait croisé : des elfes noirs, des hommes bêtes, la bande du chauve, sans oublier la comtesse grise... Tant de chose était arrivé.

"J'ai fais des choix... souvent de mauvais choix... Sauver la vie de ton fils Buchwald a demandé beaucoup..."

Il resta évasif ici, serrant son poing alors qu'il faisait indirectement allusion à la mort de la sœur du chasseur de vampire, que le Loup blanc avait sacrifié en envoyant les deux fils de Agabius : Viktor et Albrech sur une piste qui éloigneraient les deux vampires loin du jeune Edrik.

"J'ai tué... Des innocents... Non pas par dépit mais par choix... parce que... quelque chose en moi me disait de le faire. Tosot... Sa mort m'a affecté d'une manière bien plus importante que je ne l'aurais cru... Agabius..." Il marqua un instant de silence, comme si prononcer ce nom en Sylvanie était quelque chose de dangereux. "J'entends sa voix dans ma tête... Je sais que cela peut paraître fou mais... Il est ici... en moi, agissant comme un poison désireux de révéler cette part de noirceur qui sommeil en moi. Mon voyage... cette mission... je pensais que Morr était le seul à guider mes pas et pourtant... c'est lui qui m'a amené jusqu'ici...

Et alors qu'il laissa planer un silence glaçant, balayant du regard ses compagnons d'arme, il dit non sans une pointe de résignation :

"Je crois que Agabius veut faire de moi son nouveau fils... Cette place autrefois destiné à Tosot... Il..."

Se remémorant la mort de l'ancien chevalier de renom, Le loup blanc poussa alors un long soupir, extirpant de sa sacoche l'amulette du soleil perdu dérobé dans la cache d'arme du QG des guerriers corbeaux, arrachant aussi le médaillon métallique en forme de corbeau qu'il avait autour du cou, signe distinctif du bras armé de Morr contre la non vie. Il observa ainsi longuement l'artefact censé aider à vaincre Agabius et le petit médaillon avant de dire à Ombre et Ubran.

"J'ai été excommunié... Le conseil ayant eu vent de certains de mes agissements dans l'Empire, celui ci a douté de ma fidélité malgré mes explications... J'ai été condamné à mort, marqué du déshonneur de notre Ordre. Et vous deux... sous l'impulsion de quelqu'un me voulant du bien... Vous avez décidé de me libérer dans l'espoir que je puisse me racheter en finissant cette chasse commencé à Bielen des mois en arrière... Foutaise que tout ceci !"

Il jeta l'amulette et le médaillon dans la boue au pied de Ombre, avant de se relever, montant le ton pour mieux faire comprendre la situation dans laquelle ces compagnons étaient désormais.

"Cette folie vous implique désormais... Un combat perdu d'avance alors que toi Buchwald tu devrais simplement rentrer voir ton fils, au lieu de chercher à sauver ton épouse qui sans l'ombre d'un doute est déjà morte depuis le jour où Agabius lui a fais quitté Bielen !

Nous sommes quatre, au milieu de la Sylvanie avec l'Ordre à nos trousses tandis que Agabius mène le jeu depuis des mois, avec à ces cotés deux fils portant le nom de Viktor et Albrech, sans compter qu'il n'est pas impossible que le Von Carstein est aussi d'autres progénitures dont nous ignorons encore l'existence !"


Amenez ainsi, il était en effet aisé de comprendre que quatre chasseurs même expérimentés, ne feraient pas le poids contre un maître vampire et ces enfants surtout ici sur un terrain qui les avaient vu naître et qu'ils maitrisaient à la perfection. Le Loup blanc s'approcha alors de Ombre, faisant face à la lame noire tandis que leurs regards se mélangèrent en cet instant.

"Et toi Ombre... Tu as décidé de participer à ma libération toi qui était voué à un si grand avenir au sein de notre Ordre... Une trahison ! A l'encontre du conseil, de Morr et de notre père... Dietrich ! Qu'importe qui voulait me voir libre, si tu as accepté ce n'est pas par devoir mais par sentiment ! Pour moi ! alors que... alors que..."

Il baissa d'un ton, laissant la rage qui s'était emparé de lui se dissiper, comprenant qu'il n'était pas juste de s'acharner ainsi sur la lame noire ou même sur Ubran. Il recula alors de quelques pas, s'asseyant à nouveau avant de dire avec lassitude :

"Alors qu'il n'y avait plus rien à sauver dans cette cellule... Je ne suis plus l'homme que j'étais Ombre... Je suis fatigué de ce combat... de cette guerre... Qu'importe que je cherche ou non à me racheter, le conseil a parlé... sa sentence est irrévocable et tu le sais."

Et ce fut sous le voile nuageux et au milieu de bruits inhumains les entourant, que Geralt cessa de s'exprimer en attente des réactions des autres chevaliers de l'Ordre.
Modifié en dernier par Geralt le 24 janv. 2022, 17:45, modifié 4 fois.
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Kriegsherr
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Re: La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

Message par [MJ] Kriegsherr »

Grâce à la précieuse aide de Dokhara de Soya, nous avons pu retrouver le profil exact de Geralt tel qu’il était au moment de l’aventure :
wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_geralt&rev=1533737400
Il y avait eu peu de réactions visibles durant la confession livrée par le Loup Blanc. Chacun ici était entraîné depuis l’enfance à maîtriser ses émotions, car se laisser submerger par elles pouvait être mortel, surtout dans l’environnement où ils se trouvaient. Les révélations de Geralt laissèrent donc place à un lourd silence seulement troublé par les bruits du marais et de la forêt. Il fallait dire que les membres de l’Ordre étaient déjà peu loquaces en temps normal. Les quatre confrères étaient disposés plus ou moins en cercle. A l’exception d’Ubran qui montait la garde, les autres s’étaient assis les uns vers les autres.

Après quelques secondes, Buchwald se leva, passa en l’ignorant devant le médaillon qui brillait de milles feux près d’Ombre, et s’approcha de Geralt. Il se pencha sur lui et posa ses mains sur les épaules du Loup Blanc, un air de profonde tristesse dans le regard.


- Mon ami, tout ceci est ma faute, tu n’as rien à te reprocher.

Hans Dieter Buchwald poussa un long soupir, puis s’expliqua :

- Quand j’ai fondé une famille en secret, je savais que j’allais contre les lois édictées par l’Ordre justement pour éviter ce qui s’est produit. Dans ma folie, je pensais que je serais assez fort, assez sage, assez discret… Mais je me berçais d’illusions. Être amoureux, Geralt, ça peut pousser à faire n’importe quoi, à croire que l’on peut réussir l’impossible, à nier les vérités les plus évidentes...

Les mains de Buchwald se crispèrent sur les épaules du Loup Blanc sur ces mots, tandis qu’en arrière plan, les yeux d’Ombre semblèrent aussi briller plus intensément. Etait-ce simplement un effet d’optique dû au reflet des lueurs multicolores de l’Amulette du Soleil Perdu, ou autre chose ? Semblant se faire violence à lui-même, le Fléau des collines hantées reprit d’une voix hachée, comme si chacun de ses mots lui en coûtait, comme s’il souffrait des vérités qu’il s’avouait à haute voix, les rendant ainsi inéluctables :

- …Et la vérité, la dure vérité, c’est que cette vie ne nous est pas destinée. Le rôle des gens comme nous est de souffrir pour que d’autres puissent vivre en ignorant les horreurs que nous tenons à l’écart d’eux. Depuis le début, tu as été mêlé à cette histoire par ma faute uniquement.

C’est moi et moi seul qui suis responsable de tout ce qui est arrivé, Geralt. Tosot, Yam, et d’innombrables autres, des innocents, des gens biens, ceux que tu as cités, entre autres. Tous sont morts à cause de moi, exposés à la furie d’A… D’Agabius parce que je suis prêt à tout pour défendre ma famille que j’aime plus que tout. Plus que ma propre vie, plus que n’importe quoi ou n’importe qui.

C’est pour ça que l’Ordre nous interdit cela, parce que dans notre métier, il faut que l’on ait rien à perdre, qu’on puisse être prêt à tuer et à mourir sans se poser de question, sans mettre en danger d’autres personnes et sans manquer à qui que ce soit.


Buchwald rougit, lâcha Geralt et baissa les yeux, honteux, pour terminer sa confession :

- Jamais l’Ordre n’aurait eu à envoyer des gens me chercher si je n’avais pas disparu pour rejoindre ma famille que je savais menacée. Jamais je n’aurais dû te demander de sauver mon fils à Bielen, mais je ne pouvais pas abandonner mon Ygrid. Et aujourd’hui, alors qu’il est probablement trop tard, je ne peux toujours pas l’abandonner, tant qu’il reste une lueur d’espoir, je me battrai pour elle. Après tout, c’est ma faute aussi ce qui lui est arrivé, si je ne l’avais pas aimé, elle n’aurait jamais été confrontée à ce monstre.

Aujourd’hui, ma seule consolation, c’est de savoir que quoi qu’il advienne, grâce à toi, grâce à tous ces sacrifices, mon fils vivra, et aura peut-être même une meilleure vie qu’avec son père toujours absent et tout juste bon à le mettre en danger.

Je sais que ce que j’ai fait est mal, que j’ai détruit de nombreuses vies à cause de tout cela, mais malgré tout je ne regrette rien, car je l’ai fait pour eux, et depuis un certain temps déjà, ce sont eux qui donnent un sens à ma vie.


Sur ces mots, Buchwald se rassit. Ombre baissa la tête et passa rapidement une manche sur son visage, sans dire un mot. Lorsqu’elle la releva, ses yeux ne brillaient plus, et elle avait le regard dur, glacial même. Elle n’accorda qu’un regard furtif empreint d’agacement et d’une pointe de dégoût à Buchwald, avant de revenir à Geralt, qu’elle dévisageait avec un air glacial teintée d’ironie amère, air qui se retranscrivait également au ton de sa voix :

- Tu as raison, « Loup Blanc ». Le Geralt que je connaissais agissait d’instinct selon ce qui lui semblait juste, il refusait de choisir entre deux maux, et rien ne lui faisait peur. Mais surtout, le Geralt que je connaissais n’aurait jamais baissé les bras. Une tête brûlée ça c’est sûr, toujours à agir sans penser aux conséquences, et on en a vécu ensemble, des aventures…

Et bien s’il n’y a plus rien à sauver ici, au moins je vais continuer pour buter la chose qui a détruit l’homme que j’ai connu !


La situation était extrêmement tendue et gênante. Mais comme à son habitude, le calme et la mesure et l’optimisme d’Ubran virent essayer de tempérer l’atmosphère :

- Allons, ressaisissez-vous. La situation n’est pas aussi dramatique qu’elle en a l’air. Au contraire, nous pourrions même être en mesure de tout arranger.

Analysons les choses une par une, si vous voulez bien m’écouter.

Tout d’abord, Geralt, officiellement, tu n’es pas encore excommunié. Même si le conseil a pris une décision, nous n’en savons encore rien. Seule une lettre anonyme et privée, que son auteur nierait certainement avoir écrite, nous informait que tu étais en danger. Quand bien même le conseil aurait voté pour ton exclusion, tu sais aussi bien que moi que ces sages sont trop prudents pour rendre public quoi que ce soit avant le dénouement de cette affaire. Surtout concernant quelqu’un comme toi, car à ce qu’on raconte, tu es devenu un personnage important, avec des relations et une légende qui commence même à naître autour de toi au sein de l’Ordre. Ce même conseil sera le premier à dire que tu as toujours été avec eux si tes exploits rejaillissent sur eux et sur l’Ordre, tu les connais.

Ensuite, concernant l’influence néfaste d’Agabius, ce monstre empoisonne vos pensées depuis trop longtemps. Il a assez fait de mal comme ça. Contrairement à vous deux, je ne cherche pas les responsables, mais bien le coupable, et en l’occurrence, de coupable il n’y en a qu’un : Agabius.

Buchwald… Je ne peux pas dire que j’apprécie que tu fasses passer ta famille avant tout, notamment pour Yam, mais je le comprends. Il n’y a rien de mal à vouloir fonder une famille. Tu seras probablement renvoyé de l’Ordre pour tes actions, mais cela te permettra de vivre en sécurité et entouré d’amour auprès des tiens.

Le seul obstacle à tout cela, à la réunion de la famille Buchwald et au retour en grâce du bon vieux Geralt, celui qui tu as connu, Ombre, c’est Agabius et ses sbires.

…Et avec ceci, nous avons une vraie chance contre lui.


Tout en prononçant ces mots, Ubran se déplaça devant Ombre, se pencha et ramassa avec révérence l’imposant médaillon polychrome. Il le leva bien haut, puis continua, d’une voix calme et maîtrisée :

- Mais pour cela, il nous faut un plan, et un bon. Buchwald, tu dis savoir où se trouve Agabius ?

Hans Dieter répondit par un hochement de tête affirmatif.

- Bien, alors au travail.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

Message par Geralt »

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"Toute légende a un début.... et une fin."



Les explications du Loup blanc concernant sont excommunions et sa condamnation à mort par le Grand Conseil de l’Ordre laissèrent planer sur le quatuor un long et profond silence, chacun des chevaliers se perdant dans sa propre réflexion quand aux causes et aux conséquences des choix qu’avait fait Geralt ces derniers mois. Buchwald fut le premier à parler, apposant sa main sur l’épaule de celui qui avait sauvé la vie de son fils, le guerrier à la mine épuisé et au visage marqué cherchant à réconforter son camarade tout en se déclarant premier fautif des évènements qui les avaient tous conduit ici en plein cœur de la terre des morts vivants.

Cherchant à libérer du poids de la culpabilité Geralt, il s’expliqua sur tout ce qui l’avait poussé à agir seul jusqu’ici contre Agabius, chevalier désespéré mais amoureux ayant laisser ces sentiments surpasser son sens du devoir. Un choix égoïste qui avait amené des hommes de valeur comme Tosot ou Yam à mourir, et à briser la destinée d’un homme comme le Loup Blanc.

Geralt pouvait il lui en vouloir ? Oui mais en même temps comment ne pas comprendre son choix ? Lui qui en temps que mari et père, avait fait le choix de sauver sa famille quitte à renier tout ce que l’Ordre représentait pour lui… C’était là le terrible fardeau de leur malédiction, à ces hommes et ces femmes jurant de combattre les forces de la nuit et de donner leur vie, menant une guerre en secret ou nul gloire ni récompense ne saurait les attendre, Morr n’offrant qu’un repos éternel et paisible dans ces jardins à ceux qui savaient le servir.

L’amour… Un sentiment puissant que le Loup blanc avait déjà connu sous diverses façons, que ce soit plus jeune aux cotés de Ombre, ou à travers un sentiment d’appartenance à travers un groupe comme les Bienfaiteurs… La pensée même du groupuscule côtoyé quelques années en arrière lui rappela alors l’amertume et le chagrin… Une chevelure rouge… Ces yeux… Karla.

Des désirs d’une autre vie qui n’avait que trop souvent conduit Geralt à laisser la mort et la tristesse dans son sillage, au point de se faire une raison sur la finalité du chemin qu’il avait emprunté : la mort, l’épée à la main, seul dans les ténèbres…
Mais aujourd’hui que lui restait il ? Si le devoir était la seule chose qui continuait à lui donner l’envie d’avancer, celui-ci lui avait été aussi enlevé par le Grand Conseil de l’Ordre qui aujourd’hui ne voyait plus le Loup blanc comme l’un de ces saints membres… Ainsi derrière lui et dans sa fuite, avait-il laissé son ancienne vie et tout ce qui s’en rapprochait… Il repensa alors à son père adoptif, Dietrich… Quelle déception avait-il dû représenter pour le Grand Maître de l’Ordre… Laissant Buchwald terminer ces propos, Geralt cru noter en levant les yeux, l’émotion qui semblait avoir envahi la Lame Noire en cet instant… Les yeux brillants, était-ce le chagrin de voir l’homme qu’elle avait aimé devenir ce qu’il était aujourd’hui qui la rendait ainsi ? Ou bien contenait elle ici la rage et le profond dégout que faisait émaner Buchwald par ces propos alors que les répercutions de ces actes se reflétaient déjà sur l’Ordre et ces membres ?

La jeune femme, premier grand amour du Loup blanc s’avança alors devant lui, son regard noir et froid ayant reprit le dessus sur le moment de faiblesse qui l’avait traversé quelques secondes auparavant, elle jaugea l’homme devant lui, peut être même se contrôlait elle de ne pas le gifler et le secouer alors qu’elle ne fit que dépeindre avec des mots un homme qu’elle ne semblait plus reconnaitre, se souvenant d’un Geralt autrefois combatif et ne se laissant guère dicté sa conduite par l’Ordre et ces instances, prêt à tout dans la lutte contre la non vie, un homme déterminé, courageux et fort loin de l’image de l’homme fatigué et doutant de ce qu’il était désormais…
Elle avait fait le choix de le sauver malgré les conséquences que cela pouvait représenter pour elle, et avec amertume elle lui cracha au visage les derniers mots qu’étaient les siens : Si il n’y avait bel et bien plus rien à sauver en lui comme il semblait le penser, au moins aurait-elle plaisir de supprimer l’immonde créature vampirique que tous semblaient craindre ici. Ainsi faisant le choix du devoir plutôt que des sentiments, elle tourna les talons non sans que Geralt la voyant partir ne dise, la voix teint d’amertume et de tristesse :


« J’aurais souhaité que tu ne reviennes pas… Jamais. »

Elle s’immobilisa une seconde, les mots du Loup blanc semblant avoir l’effet d’un coup de couteau alors que Buchwald et Ubran ignoraient tout du passif qui liait les deux anciens amants et disciples de Dietrich.
Par ailleurs, ce fut maintenant à Ubran de s’exprimer, le jeune homme dont les talents aux pistolets étaient difficiles à égaler, fit parler la raison et argumenta à la manière d’un chef, voyant dans le désespoir de leur situation un bon moyen de surprendre Agabius mais aussi le destin. Précisant ne pas partager mais comprendre les choix de Buchwald, Ubran précisa que l’excommunions de Geralt si elle avait été prononcée par le Conseil de L’Ordre n’était pour l’heure pas de l’ordre publique, le secret chez les chevaliers de Morr étant une valeur essentielle à leur survie, nul besoin de discréditer tout de suite un homme ayant rendu service à mainte reprise à l’Empire sous le pseudonyme de Loup blanc. La réputation de Geralt, qui avait toujours fait grincer des dents au sein de l’Ordre, semblait aujourd’hui lui servir. Un potentiel chevalier du Suaire, ayant tué des innocents à la solde d’un vampire ? Pareille histoire ne pouvait se propager parmi les vivants pour sûre.
Ainsi pour conclure, Ubran brandissant l’amulette du soleil, expliqua qu’il fallait désormais un plan et un bon, si lui et l’équipe qui l’entourait voulaient avoir une chance de sauver la femme de Buchwald, de laver le nom de Geralt, et surtout de tuer le maître vampire que les trois hommes du groupe avait déjà dû affronter à Bielen.


« Tu voulais absolument nous voir voler cet objet à l’abbaye Buchwald… Pourquoi ? Et surtout comment fonctionne-t-il ? »

Le Loup blanc s’était enfin relevé, non sans jamais osé recroiser le regard de Ombre, il continua alors à questionner l’expérimenté chasseur de vampire :

« Par ailleurs sais tu où nous pourrions… le trouver LUI ? Pour ce qui est de ces deux fils, Victor et Albrech, voyez-les comme deux prédateurs aimant s’amuser avec leur proie, leur force réside dans leur binôme, si vous parvenez à les séparer… Il devrait être possible de s’en débarrasser. »

Donnant ici les quelques informations qu’il avait pu accumuler suite à ces nombreuses rencontres avec les deux vampires et faisant mine de s’intéresser à la futur stratégie qui serait bientôt mise en place par le quatuor, la réalité voulait que le Loup blanc avait déjà une idée derrière la tête.
Observant chacun de ses compagnons, qu’ils soient amis ou amour de jeunesse, la vision du petit groupe ne pouvait ici que lui faire ressasser les trop nombreux compagnons qui l’avait suivi dans cette sombre et folle histoire : Mendelev, Nathalie, Sannri… Des gens bien, et cher au Loup blanc… Tous morts… Par sa faute… Pareil perte ne se reproduirai plus, ce futur que Geralt était le seul à entrevoir en cet instant où il voyait gémir dans leur sang Ubran, Buchwald et Ombre ne se réaliserai pas… Il ferait tout pour échapper à la fatalité de son destin !

Ayant jusque là fuit la réalité des choses, désormais excommunié et libre de ses choix il ne pouvait plus échapper à cette rencontre… A celle qui le mettrai en face de Agabius, un nom terrifiant derrière lequel il ne pouvait même pas placer de visage, celui qui depuis Bielen voyait quelque chose de fascinant chez le chevalier déchu… Une noirceur qui n’attendait qu’à s’éveiller… Dès lors, le Loup blanc au moment propice et espérant échapper à la vigilance de ces compagnons en temps voulu, avait dans l’idée de proposer un échange avec le maître vampire : Sa soumission et son existence en échange de la femme de Buchwald… Une idée folle dit ainsi mais qui caractérisait l’esprit d’un homme ayant assez souffert de la perte des gens qui lui était cher.
Désormais ne manquait plus qu’à connaître la localisation de Agabius, un secret que seul ici semblait connaître Buchwald pour l’heure…
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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[MJ] Kriegsherr
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Re: La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

Message par [MJ] Kriegsherr »

Malgré le discours positif d’Ubran, la tension restait palpable dans le groupe de chasseurs de vampires. L’histoire passée entre Geralt et Ombre, ces instants partagés en secret, pesaient désormais lourdement entre eux, elle était d’ailleurs la raison de la présence de la Lame Noire en ces lieux. Nul n’aurait pu dire, alors, comment cette histoire entamée il y a bien des années allait se terminer.

Buchwald poursuivait ses propres objectifs, il l’avait avoué et ne le cachait plus. Il ne se battait plus pour l’Ordre, ni même pour une cause ou des idéaux, mais simplement pour sa famille.

Seul Ubran était réellement ici en tant que membre de l’Ordre de la couvée du Corbeau, sans autre but apparent que d’éliminer un vampire. Heureusement, son discours avait eu pour effet de re-concentrer ses camarades sur leur objectif. Un dialogue s’instaura alors entre le Loup Blanc et le Fléau des Collines Hantées. Si leurs motivations différaient, ils suivaient cependant une même voie, un chemin sombre qui menait à Agabius, le maître vampire.


- Tu voulais absolument nous voir voler cet objet à l’abbaye Buchwald… Pourquoi ? Et surtout comment fonctionne-t-il ?

- Cette amulette est un bijou ramené des lointaines terres de Lustrie. Nul ne sait d’où elle vient, ni qui l’a fabriquée et pourquoi, mais sa taille et son poids laissent clairement supposer qu’elle n’a pas été conçue pour des humains…

Une voix féminine, sèche et tranchante, coupa net Hans Dieter dans son récit :

– Les faits. Viens-en aux faits, Buchwald.

– Et bien, au risque de vous décevoir, je n’avais jamais vu cet objet avant que vous me l’apportiez ce matin, mais je sais qu’Agabius a connaissance de son existence et semble le craindre. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai appris son existence. Nous n’aurons qu’à tester cette amulette sur la route. Ce n’est pas très loin d’ici, mais je ne vous apprends rien en vous disant que voyager en Sylvanie n’est pas une partie de plaisir.

Ce fut Geralt qui rebondit sur cette dernière phrase :

- Par ailleurs sais tu où nous pourrions… le trouver LUI ? Pour ce qui est de ces deux fils, Victor et Albrech, voyez-les comme deux prédateurs aimant s’amuser avec leur proie, leur force réside dans leur binôme, si vous parvenez à les séparer… Il devrait être possible de s’en débarrasser.

L’évocation des deux fils d’Agabius arracha un hochement de tête approbateur de la part de l’expérimenté Buchwald :

- Oui, je sais où le trouver. Il n’est d’ailleurs pas très difficile à trouver, il ne se cache pas, il est sûr de sa force. Je vous y mènerai, c’est à deux ou trois jours d’ici, en fonction des rencontres que nous ferons sur la route…

Pour ce qui est de ses fils, tu as raison. Je ne les connais pas, mais apparemment toi si. Je sais juste qu’ils sont très jeunes, avec je le pense tous les défauts que ça implique. Ensemble, ils restent une formidable menace, mais séparément, rien d’insurmontable pour nous.


Tout en parlant, Hans Dieter avait tracé dans le sol meuble un schéma avec la pointe de son arme. Il continua son monologue, en pointant les parties qu’il décrivait.
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- Le manoir d’Agabius, là où tout a commencé. Il se trouve dans les bois de la famine, entouré par la forêt. Il est très difficile de le trouver si on ne sait pas où le chercher.

Au centre, c’est le donjon, c’est par là qu’on entre. L’aile droite est réservée à la famille d’Agabius, l’aile gauche est pour les invités.

A part le donjon qui en compte cinq, le manoir a deux étages plus un rez-de-chaussée. Les serviteurs sont logés au deuxième étage de l’aile gauche, sous les toits. On ne peut accéder au toit que sur la partie intérieure de l’aile gauche, en passant par le troisième étage du donjon et par une petite tourelle où il y a juste un petit escalier en colimaçon, qui sert uniquement à accéder au toit et qui se trouve à la liaison entre l’aile gauche intérieure et extérieure. Cette terrasse sert surtout aux patrouilles de gardes.

Le premier étage de l’aile gauche sert aux invités, on y trouve des chambres et un petit salon privé dans la partie extérieure. Au rez-de-chaussée, il y les pièces de travail des serviteurs dans la partie extérieure, et la grande salle des invités dans la partie intérieure.

Le rez-de-chaussée du donjon est un hall d’entrée, il donne sur la grande salle des invités sur l’aile gauche, et sur la grande salle familiale sur l’aile droite. Les deux premiers étages du donjon sont des pièces de liaison entre les deux ailes. Celle du premier étage est assez luxueuse, avec une fenêtre, car elle est surtout utilisée par les invités et la famille. Celle du deuxième étage est plus modeste, fonctionnelle, et n’a pas de jour. Elle sert surtout à la liaison pour les serviteurs, dont les logements sont situés à cet étage dans l’aile gauche. Les troisième et quatrième étages du donjon sont des salles de garde. Le cinquième est souvent utilisé pour les « invités spéciaux », à savoir les prisonniers de marque.

La totalité de l’aile droite est utilisée par Agabius et sa famille. Les chambres sont au premier et au deuxième étage de l’extérieur, avec une petite tourelle ronde qui permet d’accéder à une terrasse d’agrément sur la partie la plus extérieure de l’aile. La partie intérieure de l’aile droite comprend une grande salle conçue pour impressionner au rez-de-chaussée, souvent utilisée comme salle de bal ou de réception. Le premier étage est constitué d’une salle à manger. Le deuxième étage est lui constitué d’un grand laboratoire et d’un ensemble de petites pièces de travail ou de loisirs pour la famille. Au rez-de-chaussée de l’extérieur de l’aile droite, on trouve une salle des trophées, notamment de chasse, et une salle d’armes pour la famille d’Agabius.

L'avant du bâtiment est une cour d'honneur, délimitée par une grille. L'arrière, par contre, est son "jardin maudit", il y enterre ses nombreuses victimes, ainsi que ses serviteurs morts. Autrement dit, c'est un cimetière... Mieux vaut éviter ce lieu maudit.
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Geralt
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Re: La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

Message par Geralt »

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"Toute légende a un début.... et une fin."






Ainsi toute la stratégie et le plan de Buchwald et donc de cet équipe reposait sur des incertitudes. L'amulette volé au sein de l'Abbaye et pour laquelle Ombre, Geralt et Ubran avaient pris tous les risques était à terme un artefact certes d’une grande puissance et semblant être la clé de la victoire contre le maitre vampire, mais dont la complexité et le fonctionnement échappait encore aux membres du groupe.
Les relations étaient palpables dans l’équipe de chasseur de vampire aux buts si différents, chacun combattant pour des causes qui lui étaient propres plutôt que pour respecter un serment envers l’Ordre qui depuis toujours leur avait instruit ce qu’était le sens du devoir… Mais aujourd’hui la plupart d’entre eux étaient à l’image d’une lame émoussé, inefficace et dangereuse pour celui qui devait la manier. Seul Ubran, toujours fidèle à ces principes et à la confrérie semblait suffisamment réfléchit et à même de garder un semblant d’unité dans le quatuor. De fait, il semblait être tout désigné pour être un leader efficace dans la mission à venir face à Un Geralt et une Ombre dont le passif commun pouvait nuire à leur survie, ou même à Buchwald qui n’était désormais plus que l’ombre de lui-même.

Rassemblé autour du fléau des collines hantées, celui-ci expliqua la marche à suivre, où plutôt la localisation de la demeure d’Agabius qui, semblant se croire tout puissant en Sylvanie, ne cherchait guère à dissimuler son antre où les sombres projets auxquels il se livrait. D’une précision aussi impressionnante que troublante, Buchwald fit alors le descriptif du manoir dont l’agencement semblait être aussi complexe qu’agencé d’une façon si bien faîte qu’elle traduisait ici l’intelligence d’Agabius. Si Geralt écouta avec une attention toute particulière, deux endroits le firent alors réfléchir…
Tout d’abord le dernier étage du donjon, réservé aux prisonniers ou « invités » importants, tout portait à croire que cet endroit était potentiellement celui où était détenu la femme de Buchwald… Sans aucun doute l’endroit le plus compliqué à atteindre, nul ne pouvait savoir avec exactitude les nombreux pièges et dangers qui pouvaient les attendre s’ils venaient à pénétrer ensemble dans l’antre du maître Vampire. Même si Geralt comptait au moment propice mettre à exécution sa propre stratégie à l’égard de ses compagnons pour leur fausser compagnie et ainsi pour tenter de leur éviter un sort semblable à celui de Nathalie, Sannri ou encore Mendelev… Nul doute que le quatuor, pour augmenter leur chance de survie dans le manoir, aurait dû incontestablement se séparer pour éviter de se retrouver à tomber tous ensemble dans un piège fomenter par la non vie. En effet, si Ubran comptait sur l’effet de surprise de leur action, Geralt lui savait… Que le maître vampire avait connaissance de sa venue en Sylvanie… Ce lien qu’il avait créé malgré lui avec celui qui désirai être son nouveau père… Mettait en danger l’ensemble du groupe. Geralt le ressentait au plus profond de ces entrailles… Cet appel… sombre et plein de tentation… Ce même sentiment qui au cœur des bois hantée, saurait le guider jusqu’au maître vampire et ce même sans l’aide de Buchwald.
Autre détail qui avait son importance, venait dû fait qu’une aile entière du manoir était consacré au lieu de vie de la famille du maître vampire… Si Geralt n’en connaissait pour l’heure que Viktor et Albrech, il n’en oubliait pas les sinistres cavaliers noires qui s’étaient élancés à sa poursuite après son combat contre le chauve, sa survie n’ayant été que le fruit de la protection que l’elfe Mélianor avait su lui offrir au moment propice … Les deux jeunes vampires avaient ils des frères ou même des sœurs ? Plus dangereux et sadiques qu’eux ? Seul l’avenir saurait dire si les craintes de Geralt étaient fondées ou non…

Si tous écoutèrent avec attention Buchwald sans jamais oser le couper dans ces diverses précisions sur l’agencement des lieux qu’ils se devaient de bien imprimer. Une question restait en suspens sur les lèvres de chacun… Et ce fut le Loup blanc qui se risqua à la poser car oui… l’heure était venu des révélations et d’apprendre la vérité sur le lien de haine unissant Buchwald et Agabius…


« le Manoir… Tu l’as déjà visité… Quand et surtout comment ? »

Cette question marqua un froid au sein du groupe, Buchwald semblant soudainement écrasé par le poids du passé, du regret et du doute… Le chasseur de vampire cachait des secrets… Des secrets dont le fardeau semblait désormais être devenu bien trop lourd à porter seul.

« A Bielen, Agabius disait agir par vengeance car tu avais tué l’amour de sa vie… Je n’ai jamais entendu parler de cette mission, le nom même de Agabius nous était même inconnu avant que Tosot nous lance à ta recherche.
L’heure est arrivée de tout nous expliqué Buchwald… Tu me dois bien ça pour avoir sauvé ton fils… Je veux savoir le lien qui te lie à LUI… Comment as-tu pareille connaissance de l’agencement de son manoir, tu y es donc forcément déjà aller n’est-ce pas ?… Pourquoi ? Avec qui ? Et dans quelles circonstances ?! »


Le Loup blanc voulait savoir… Connaître les secrets de Buchwald, apprendre qui pouvait bien se cacher derrière la menace d’Agabius, lui qui vouait une haine sans pareil à l’encontre de l’Ordre…
Était ce là la curiosité du devoir qui amenait Geralt à vouloir tant en apprendre sur le maître vampire ? Où bien était ce un sentiment plus profond provenant d’un homme désespéré et perdu, cherchant à se rattacher à quelque chose dans son désarroi quand bien même ce quelque chose semblait être aussi terrifiant que sombre…
Quoiqu’il en soit, attendant des réponses, il faudrait à Geralt pas moins de deux à trois jours avant de pouvoir rejoindre le bois hanté… Un créneau qui devrait offrir au Loup blanc le moment propice pour agir en solo, et se détacher de ses compagnons, ne semblant pas mesurer encore pleinement la dangerosité de la menace à laquelle ils devraient faire face mais aussi à celle que représentait le chevalier déchu tant qu’il restait en leur compagnie…
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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[MJ] Kriegsherr
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Re: La légende de Geralt : la marche à la mort de l’an 2530

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le Loup Blanc semblait avoir deviné juste, ses questions étaient à propos, mais pourtant, elles ne semblaient pas du goût de Hans Dieter Buchwald. C'est en voyant que tous le regardaient en attendant sa réponse, qu'il finit par se décider à avouer, avec une grimace :

- C'est ironique que ce soit toi qui me pose ces questions Geralt. De tous, je pensais que tu serais le plus à même de me comprendre.

Naguère, tu me considérais, tout comme l'ordre, comme un héros. Mais maintenant que tu en es un aussi, je pense que tu as compris ce que ce terme veut dire. Rien. Il est creux, vide, faux. Nous sommes soi-disant des héros, mais nous avons tourné le dos à tout ce qui nous était cher, renoncé à tant de choses, fait tant d'actes monstrueux que l'on ne peut même plus se regarder dans une glace. On se mentait en se disant que c'était nécessaire, que c'était des sacrifices pour un intérêt supérieur. Mais on ne peut pas se mentir à soi-même. La vérité, on la connaît, c'est qu'on ne vaut pas mieux que la crapule que l'on traque.


Ces mots étaient durs, crus, ils ne correspondaient pas à ce que l'on aurait attendu du célèbre Fléau des Collines Hantés. Mais pour être lui aussi l'objet d'une légende, celle du Loup Blanc, Geralt partageait en effet ce point commun avec Buchwald de savoir au fond de lui la part énorme qu'il y avait entre la vérité nue et le récit héroïque. Se pouvait-il qu'il n'y ait pas de héros ? Que ce ne soient là que des mensonges destinés à tromper les plus jeunes, pour les guider vers une voie illusoire de l'héroïsme désintéressé, afin que les mêmes erreurs se reproduisent indéfiniment ? Quoi qu'il en soit, Buchwald continua, livrant davantage d'informations.

- Je vais faire court : je suis déjà venu dans ce manoir, oui, il y a bien longtemps, des années et des années. Tu étais encore jeune à l'époque. Moi, j'étais au sommet de mon art, mais encore assez stupide pour penser que je pourrais réussir à éradiquer ce fléau du vampirisme. Inflexible, arrogant, sur de moi, conforme à ma légende, ma seule raison d'être était de supprimer tous les monstres de ce monde. Agabius n'était qu'un nom sur ma liste, à l'époque. Un seigneur vampire puissant, mais qui ne se mêlait pas trop des affaires humaines, préférant rester dans son manoir avec sa famille. A ce qu'on disait, c'était sa vraie famille, ils auraient été transformés ensemble il y a des siècles de cela, en récompense de leur loyauté, par Vlad von Carstein en personne.

J'ai réuni un groupe complet de mercenaires endurcis et planifié l'attaque durant de longues semaines, en observant leurs coutumes, leurs habitudes, leurs faiblesses. Ils ne devaient se douter de rien. Lorsque tout fut prêt, nous avons agi vers midi, lorsque le soleil était au zénith, et que chaque cible était séparée. Nous avons facilement pu éliminer les rares gardes et serviteurs sans nous faire repérer. Le manoir était un lieu de villégiature, pas une forteresse. Puis nous sommes tombés par surprise sur la femme d'Agabius, qui travaillait dans son laboratoire. Elle a été transpercée d'une dizaine de carreaux d'argent bénis avant même de comprendre ce qui lui arrivait. Alors, il est rentré dans la pièce en entendant ses cris d'agonie. Nos arbalètes étaient prêtes et nous allions l'éliminer lui aussi, mais elle, dans un dernier acte maudit, a provoqué une explosion en brisant des fioles au moment où nous ouvrions le feu sur son mari. Cela a détruit le plafond et soufflé la pièce, tuant presque tous mes hommes. Par chance, celui qui se trouvait devant moi a fait sans le vouloir office de bouclier humain.

Lorsque les flammes, la poussière et les débris sont retombés, j'étais le seul survivant. Il n'y avait plus de traces des deux seigneurs vampires. J'ai du cru que nous les avions tous deux éliminés et qu'ils s'étaient consumés. Ce n'est que bien plus tard, il y a très peu de temps, que j'ai appris qu'Agabius avait survécu, pansé ses blessures, et qu'il avait passé toutes les années depuis à ruminer sa vengeance, tapis dans l'ombre.

Ce qui est ironique, c'est qu’entre-temps, j'ai moi-même fondé une famille, je ne suis plus celui que j'ai été, je n'ai plus envie de continuer sur cette voie. Seuls mes proches comptent pour moi maintenant, et c'est pour cela qu'il s'en prend à eux, il me fait ainsi payer bien plus cher qu'en m'éliminant simplement. Il faut croire qu'on n'échappe pas à son destin.
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