Bataille du Cap Cinno
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La
bataille du Cap Cinno (En tiléen
Battaglia del Capo Cinno, en druck eltharin
Kheltroï vri'Cinno) est une
bataille navale décisive mettant un terme à la
campagne des Drakilos, opposant la flotte
Druchii de la
maison Drakilos à plusieurs vaisseaux des flottes maritimes alliées dans la
Ligue des Six. Elle se déroula à la mi-
Erntezeit au large du
cap Cinno, dans le sud de la
Tilée. La bataille se déroula alors que la maison Drakilos, suite à sa conquête du roc de
Los Cabos en
Estalie, avait atteint l'ensemble des objectifs de sa campagne dans les eaux du
Vieux Monde. En réponse à cette invasion, plusieurs nations se réunirent au sein d'une Ligue, afin de se porter mutuelle assistance et de joindre leurs flottes pour couler
l'Arche Noire de la maison Drakilos. Pour les Druchii de
Sighi Drakilos, l'engagement avait pour but d'éliminer une à une les flottes armées encore présentes en
mer du Sud, celles pouvant encore représenter une menace pour leur port de Los Cabos et leurs opérations de
pillage sur les côtes Estalo-Tiléenne, et ainsi assurer l'installation de nouvelles bases pour les flottes du
roi Malékith.
Le plan de Sighi Drakilos prévoyait de séparer les différentes flottes de la Ligue des Six à travers le continent, et de les détruire une à une dans des engagements décisifs sur plusieurs mois de campagne maritime. La bataille du Cap Cinno proprement dite débuta lorsque l'Arche Noire
l'Augure des Larmes d'Isha, pilotée par le légendaire capitaine
Kovus, parvint à piéger la grande flotte de
Luccini entre le Cap Cinno et l'île de
Sartosa. Pendant l'engagement de la flotte Tiléenne le matin du 17, l'assaut fut repéré par une
escadrille de
pégases ailés appartenant à
l'aérocavalerie navale de
Bretonnie, permettant ainsi aux différentes forces de la Ligue des Six d'être alertés et de rejoindre le combat. Malgré les immenses pertes de la Ligue, l'Arche Noire Druchii fut finalement coulée grâce à une
torpille tirée par un
sous-marin Nain de classe
Nautilus, puis par le bombardement d'explosifs et de
magie des Bretonniens. La totalité des forces de
monstres et de
corsaires Drakilos fut éliminée, de même que les
Reavers d'escorte qui furent tous coulés ou endommagés, sans qu'aucun ne put s'échapper. L'
état-major Drakilos décida de couler avec leur navire plutôt que d'accepter la
reddition.
Cette bataille marqua un tournant non seulement dans la campagne des Drakilos, mais aussi dans toute la
campagne du Vieux-Monde menée depuis des siècles par Malékith et le royaume de
Naggaroth : pour la première fois de l'histoire, le Vieux Monde parvint à couler une Arche Noire, mettant fin au mythe de l'invincibilité de ces immenses navires armés de créatures monstrueuses. Il confirma l'importance de nouveaux types de vaisseaux, notamment les
porte-pégases sans rivaux pour la reconnaissance et la communication entre les flottes, et les sous-marins Nains capables de neutraliser un ennemi à moindres risques. La bataille annonça une nouvelle ère de coopération entre les nations du Vieux Monde, et dès 2530, la Ligue s'agrandit en
Ligue des Dix avec pour objet de défendre le continent contre les Elfes Noirs, mais aussi contre le
sultan d'Arabie.
Contexte
Voir article détaillé : Invasion de Los Cabos
La « conquête de Los Cabos », peinture par un Druchii inconnu. Voir l’image en taille réelle sur le site de la Galerie Nationale d’Altdorf.
Après la défaite de Malékith au cours de la
Déchirure, les Druchii de
Naggarythe furent forcés de se replier sur le continent de Naggaroth, en utilisant la
magie noire pour détacher des châteaux insulaires et des fortins maritimes du continent
d'Ulthuan - c'est ainsi que furent fondées les Arches Noires, d'immenses vaisseaux-châteaux se déplaçant grâce à la magie et des monstres marins (Bien souvent des
Krakens) soumis à la volonté des
sorcières des Couvents Noirs. Repliés au bord du
Nouveau-Monde, les Druchii tentèrent plusieurs invasions d'Ulthuan au cours des millénaires suivants, toutes soldées par des échecs malgré la grande puissance de leurs Arches.
Les Elfes ne vivaient plus depuis la
guerre de la Vengeance sur le Vieux-Monde, à l'exception des
Elfes des forêts. Pourtant, Malékith, en tant qu'auto-proclamé
roi-Phénix, continuait de revendiquer la suzeraineté sur l'ancien empire ultramarin d'Ulthuan. C'est ainsi que les côtes du Vieux-Monde furent souvent victimes de raids de pillage menés par les capitaines Druchii possédant les Arches Noires, afin d'obtenir tributs et esclaves qui nourrissaient les invasions d'Ulthuan. La toute-puissance des Arches leur permettaient d'éviter les combats, les flottes humaines et naines préférant fuir et lutter sur Terre contre les
corsaires Elfes plutôt que contre les nombreux monstres servant d'armement aux Arches :
harpies,
hydres,
méduses et même
dragons. Les pillages Druchii étaient ainsi toujours couronnés de succès, mais les profits souvent limités par l'immense coût que représentait le déploiement au-delà de tout un océan d'un navire grand comme une petite île, en plus des risques de rencontrer en chemin la puissante flotte
Haute-Elfe, ennemie invétérée des Elfes Noirs.
La maison Drakilos était une des familles les plus riches et les plus influentes de la ville de
Karond Kar, mais divers événements commencèrent à mettre en péril leur place dans le conseil de la ville - des guerres de rue et des assassinats privèrent la
matriarche Sighi d'un héritier convenable. Afin d'assurer sa place dans la cité et d'obtenir les faveurs du roi Malékith, Sighi mis au point un plan où elle obtint l'aval de
l'archichancelier du royaume
Furion : elle et sa maison attaqueraient une possession humaine dans le Vieux Monde, afin que ce territoire soit transformé en port avancé et entrepôt commercial pour le roi - ainsi, les Arches Noires pourraient se concentrer sur le pillage et retraiter en sécurité sans avoir besoin de faire les longs aller-retour avec Naggaroth au-delà de l'océan.
La concrétisation de ce plan fut en 2527 l'invasion de la péninsule de Los Cabos, en Estalie. Ce rocher à l'extrême-pointe du Vieux Monde offrait l'avantage de permettre d'attaquer toutes les côtes du Vieux Monde tout en étant solidement protégé d'un assaut terrestre, puisqu'une seule voie menait vers la ville. Après avoir signé des traités d'alliance avec le
culte de Khaine et ses prêtresses, les Furies, ainsi que le Couvent Noir et ses sorcières, la maison Drakilos put traverser l'océan avec son Arche, un régiment entier de corsaires, et une puissante flotte d'escorte constituée de vassaux, de mercenaires et d'aventuriers venus de tout Naggaroth - Furion accepta de financer l'expédition par un grand emprunt et une garantie royale.
Croquis de l'Estalie dessiné pour le duc Albéric de Bordeleaux, conservé au musée de la marine de Saumur. Los Cabos, parfaitement à la pointe du Vieux Monde, est une position parfaite pour attaquer le continent entier.
Los Cabos fut infiltrée par des espionnes du culte de Khaine, qui levèrent les défenses pour faciliter l'invasion de la péninsule. Au terme d'un combat de quelques jours, les Druchii parvinrent à neutraliser toute opposition armée, avant de réduire la population en esclavage. Cette main d'œuvre fut épuisée sur place pour transformer l'île en rade pouvant accueillir l'arche ainsi que les reavers (Les frégates d'escorte des Elfes Noirs).
Au cours de toute l'année 2527 puis 2528, les reavers tout comme l'arche noire elle-même furent ainsi utilisés pour piller l'Estalie toute entière, ravageant la contrée par des expéditions profondément dans les terres. Plusieurs milliers d'Estaliens furent ainsi capturés pour être mis en ordre à Los Cabos, rebaptisée
Clar Drakilos. Les premières arrivées d'Estaliens sur le marché aux esclaves de Karond Kar débutèrent dès la fin 2527.
La Ligue des Six, union anti-Druchii, trouve son origine dans l'initiative du roi de
Magritta,
Charles IX, dès 2528. Il s'agissait alors d'un pacte d'alliance, dite
Ligue de Myrmidia, entre différentes cités Estaliennes et Tiléennes :
Bilbali,
Tobaro,
Aquilas,
Almagora et
Remas. Les cités jurèrent de joindre leurs forces contre les Druchii et d'amener navires et soldats à l'aide des autres si l'une devait être attaquée. Les Drakilos, qui possédaient un solide réseau
d'espionnage dans le sud du Vieux Monde (Les Furies s'étaient infiltrées dans de nombreuses cours princières et républicaines), mirent fin à l'éphémère Ligue en visant spécifiquement les villes qui choisirent de signer la déclaration de Charles IX : ainsi, Aquilas tout comme Tobaro furent mises à sac, entraînant le retrait de Bilbali et Almagora qui choisirent de rester neutres.
En 2529, en revanche, le duc de
Bordeleaux,
Albéric, envoya des émissaires à la cour de Charles IX pour annoncer son souhaite de joindre son combat. L'arrivée des Bretonniens insuffla un nouvel espoir, et le 7 Vorgeheim 2529, la Ligue se composa de six nations : le duc de Bordeleaux et sa flotte personnelle qui descendirent la côte et dépassèrent Clar Drakilos pour mouiller à Magritta, le roi de Magritta, les nains du fort portuaire de
Barak Varr qui amenèrent des vaisseaux auprès de leur guilde d'expatriés à
Luccini, les flottes républicaines et princières de Remas et Luccini, et enfin, quelques vaisseaux de
Marienburg occupant le comptoir commercial Estalien de
Porto Sarbá.
Prélude
L'organisation des Six
Trois peintures du Marcopio : Charles IX de Magritta, Alberic de Bordeleaux, et Dreng Byrrnothsson, les trois meneurs de la Ligue des Six.
Parce que la marine Bretonnienne constituait le renfort le plus important, le duc Albéric de Bordeleaux fut reconnu à l'unanimité comme
amiralissime, c'est-à-dire commandant suprême des forces des ligueurs. En réalité, chacun des camps a ses priorités stratégiques, ce qui gêne dès sa création les plans de lutte contre les Drakilos.
Le duc Albéric disposait sous son commandement de la 3e flotte de l'amirauté Bretonnienne. Bien qu'officiellement sous les ordres du roi
Louen Cœur-de-Lion, la 3e flotte est en réalité non-officiellement la flotte du duché de
Bordeleaux, et non de toute la nation. Pour les Bretonniens, il était essentiel de protéger le sud du Vieux-Monde comme plateforme commerciale, mais pour Albéric, dont son port est totalement tourné vers le commerce Estalo-Tiléen, la priorité était plus grande encore. Albéric souhaita utiliser sa flotte pour chasser et détruire les Druchii en mer durant une seule bataille décisive. Il chercha dès le début à convaincre la Ligue de mobiliser toutes leurs flottes afin de faire un blocus de Clar Drakilos et bombarder le port de force. Mais son plan initial fut vite abandonné devant les hésitations de ses alliés. La 3e flotte Bretonnienne était alors le fleuron de l'amirauté de son pays, possédant à la fois d'immenses
galions à centaines de canons, ainsi que des
porte-pégases qui contribuèrent grandement à la victoire.
Les Nains de Barak Varr étaient représentés par une délégation spéciale à Luccini.
Dreng Byrrnothsson, fils du roi
Byrrnoth Grundadrakk, fut nommé amiral des
forces navales de Barak Varr en Tilée (FONABAVAT). Comme les Bretonniens, Barak Varr avait un intérêt immense à garder ouvertes et sûres les voies commerciales avec le sud du Vieux Monde. Pourtant, Dreng n'aima pas le plan d'Albéric. La marine Naine disposait d'immenses navires
cuirassés, fonctionnant à vapeur et blindés de métal, réputés tout autant insubmersibles que les arches noires. Depuis deux ans maintenant, si les Drakilos avaient volontiers attaqué tout ce qui flottait, ils n'avaient jamais osé s'en prendre aux patrouilles Naines. Dreng souhaita plutôt organiser des
convois de protection, et utiliser ses navires pour protéger le commerce des autres factions - avec évidemment un dédommagement.
Les trois participants Estalo-Tiléens, c'est-à-dire Magritta, Luccini et Remas, fournirent les contingents les plus numériquement importants - ils disposaient d'immenses galéasses et de nombreuses petites galères pour leurs opérations. Leurs capitaines issus des aristocraties et des
familles ploutocratiques locales étaient divisés sur le meilleur plan à adopter. Majoritairement, le sentiment qui sembla régner ⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ était celui de soutenir le plan Nain, c'est-à-dire de renforcer les convois et de se rassembler simplement lors d'une attaque des Druchii, plutôt que de prendre eux-mêmes l'initiative.
La marine de Marienburg n'était elle représentée que par quelques frégates et deux galions sous les ordres du directeur
Sasha van den Nijmenk, qui agit sur mandat du gouvernement de la république des Jutones. Néanmoins, même s'ils déployèrent peu de moyens, van den Nijmenk assura dès le mois de Sommerzeit son entière coopération avec Albéric, et les deux agirent de concert.
le 20 Vorgeheim, Albéric réunit les commandants des six flottes pour tenir un
wargame commun. Le
wargame est un jeu Bretonnien, une simulation de bataille navale très poussé qui a été très utile pour développer la supériorité de la marine de Bretonnie. Albéric souhaita utiliser ce jeu comme illustration de son plan afin de convaincre ses alliés dans ses plans. Néanmoins, une dispute éclata lors du jeu quand un lieutenant de vaisseau Nain (Selon certains
Gundrak Velekor), qui s'estima peu satisfait des règles, décida de les changer arbitrairement sans prévenir personne. Il insista lors du débriefing qu'il était impossible pour une arche noire Druchii d'être prise par surprise, car ces navires immenses sont tout le temps couverts tant par des escorteurs que par des monstres volants. Si Albéric parvint à rétablir l'ordre, le moral des capitaines assistant au
wargame fut sérieusement endommagé, devant l'insistance des Nains que le plan de combattre une arche à armes égales était voué au pire des échecs.
La fuite des Estaliens
Voir article détaillé : Raids de l'été 2529 en Estalie
Loin d'être restés sans rien faire durant cette alliance, les Drakilos surveillèrent patiemment et agirent en premier. Le plan initial d'Albéric fut rapidement connu des Elfes Noirs, qui possédaient un véritable réseau d'espionnage à travers tout le sud du Vieux Monde, constitué de capitaines corrompus et retournés par le chantage ou l'appât du gain. Connaissant à l'avance les mouvements des troupes coalisées, Sighi réunit son état-major au premier jour de l'automne, le 17 Nachgeheim - les Druchii avaient alors passé l'été entier à piller la côte nord de l'Estalie, en évitant soigneusement d'attaquer les flottes armées des Six.
Le plan de Sighi prévoyait de détourner puis de détruire une à une les flottes des Six, en s'assurant qu'elles ne pourraient pas se porter mutuelle assistance. Prenant le commandement direct de l'arche noire, elle sépara ses navires escorteurs en deux flottes : une serait dirigée par son héritier présomptif
Aeman Drakilos et irait attaquer la Tilée, tandis qu'une seconde dirigée par une autre de ses descendantes,
Megeth Drakilos, reçut l'ordre d'attaquer avec force les terres autour de Magritta. L'assaut fut coordonné pour débuter d'abord en Tilée, puis en Estalie, à trois semaines d'écart, pour perturber les communications entre les différentes flottes de la Ligue.
Un immense assaut débuta donc sur la Tilée le 2 Erntezeit, constitué de 13 reavers menés par le commandant Aeman - le raid consista à attaquer la campagne de
Verezzo, et quelques villages furent mis à sac, puis leurs esclaves capturés. Dès le 6, la marine de Luccini fut mobilisée sur place pour porter secours à Verezzo, mais ils ne repérèrent pas l'arche noire (Qui n'était pas présente), et décidèrent de ne pas engager le combat. Si par la suite, l'amiral
Agostino Zane (Commandant de la flotte de Luccini et beau-frère du prince
Laurent) prétendit que c'était pour éviter de tomber dans un piège ou dilapider ses forces, certains⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ affirment que les commandants nobles de Luccini laissèrent volontairement Verezzo se faire piller, la république étant une ennemie traditionnelle de Luccini.
Le duc Albéric et sa 3e flotte, vite rejoint par l'immense
Real Armada de Magritta et ses soixante-dix bâtiments, arrivèrent sur place le 10 - mais Aeman avait déjà fuit plus au sud. C'est alors que Megeth et le reste de la flotte attaqua violemment la campagne dans un raid maritime au cœur de la province de Magritta - certains de ses navires purent même remonter le fleuve
Tagos, où ils pillèrent un sanctuaire de Myrmidia. Le duc Albéric tenta de convaincre la
Real Armada qu'il ne s'agissait que d'une attaque de diversion, et que leur objectif principal était toujours de trouver l'Arche Noire afin de la détruire. Les commandants magrittains néanmoins étaient majoritairement pour protéger leur patrie natale plutôt que de demeurer en mer Tiléenne, aussi, alors que la nouvelle les atteignait le 15, les navires Estaliens désobéirent à l'amiralissime et partirent avec leurs flottes. Ils ne laissèrent sous commandement Bretonnien qu'un galion, une galéasse, et quatre galères sous les ordres du contre-amiral
Álvaro de Hacès. La Ligue des Six perdit ainsi plus d'un quart de ses forces sans même avoir affronté l'arche.
Le 16, Albéric rassembla les six flottes à
Portomaggiorre. Il décida de partir avec les quelques navires de Magritta et d'Estalie vers la
Pointe aux Fous, barrant la route entre Estalie et Tilée, tandis qu'il chargeait les deux flottes Tiléennes (Remas et Luccini) de défendre la zone autour de
Sartosa. Les Nains, eux, remontèrent vers Tobaro, au cas où l'arche noire avait échappé à leur vigilance et se trouvait toujours au plus profond de la mer Tiléenne. En se déployant ainsi, Albéric pensait qu'il pouvait couvrir le plus d'océan possible, tout en pouvant rejoindre ses forces en un seul poing fort si l'une d'entre elles devait être accroché.
Ce qu'il ne savait pas, c'est que Sighi comptait justement sur un tel déploiement, et les Druchii s'étaient préparés en conséquence. C'est ainsi que le 17 commença son piège, et la grande bataille.
Bataille
Le 17 : le piège de Sartosa
Illustration des premiers mouvements au cours de la nuit et de la matinée du 17. Zane repérant Aeman à nouveau, il décida de le prendre en chasse en passant par le courant des pirates ; Candiano, censé le couvrir, a du retard, tandis que les Nains et les Bretonniens se trompent d'objectif.
À la nuit du 16, l'arche noire était toujours introuvable. C'est toujours dans le noir, au 17, que commencèrent les manœuvres ; Aeman Drakilos et ses 13 reavers, qui avaient pillé Verezzo au début du mois, s'étaient en fait réfugiés sur l'île aux pirates de Sartosa, payant un petit potentat local pour pouvoir mouiller et se restaurer en toute sécurité. Resurgissant de nulle part, ses reavers lancèrent un assaut sur les nombreuses galères Tiléennes de Luccini dirigées par Zane - il y eut des échanges de tirs d'arbalètes, mais aucun abordage. En sous-nombre, les Druchii semblèrent prendre la décision de fuir, et furent immédiatement pris en chasse par Zane qui n'attendit pas des renforts.
En réalité, c'était une véritable manœuvre pour l'attirer dans un piège. Profitant de la vitesse du
courant des pirates, les reavers Druchii prouvèrent qu'ils étaient bien plus fins et rapides que les galériens de Luccini ramant en passe-vogue pour tenter de les rattraper. Seul un bâtiment fut envoyé prévenir les vaisseaux de Remas, et notamment l'amiral-podestat
Vitale Candiano, un des triumvirs du gouvernement nommé pour diriger la flotte. Alors qu'à 7 h, les marins de Luccini étaient profondément dans le courant, Candiano fut seulement prévenu du mouvement de son collègue. Il décida immédiatement de poursuivre et d'aller le rejoindre, en envoyant un simple vaisseau pour prévenir Albéric et tenter d'obtenir du renfort.
À 8h30, juste derrière l'île de Sartosa, attendaient le reste de l'escorte de reavers pilotés par un autre officier Druchii,
Lukain Tullaris - ses ordres étaient de couvrir l'arche noire de Sighi, qui manœuvra seule au-delà du courant. Les heurts commencèrent à 8h45 alors que des galères Tiléennes éperonnèrent des reavers, et qu'un furieux assaut débuta. Lentement, les Druchii reculèrent jusqu'à arriver devant le cap Cinno autour duquel ils formèrent une ceinture de navires. Le piège serré, et l'arche noire de Sighi donna la charge.
À 9h30, les marins Tiléens engagés contre de simples navires d'escortes voient arriver à l'horizon l'immense ombre de l'arche, grande comme une île - un effroi général s'empara des matelots tandis que des centaines de harpies inondèrent le ciel, que deux dragons commencèrent à cracher des flammes sur les bâtiments les plus avancés, et qu'une armée de monstres marins se répandit sur l'eau. Le bateau-amiral de Zane, la galéasse
Marchesa, fut déchiquetée en deux par l'arche elle-même, décapitant le commandement Tiléen.
À 12h, le massacre était quasiment complet. Les navires de Luccini furent écrasés contre le cap et la terre ferme, tandis qu'un assaut régulier de monstres marins assailli leurs bords. Beaucoup de marins tentèrent de se jeter à la mer, mais ils furent dévorés par d'étranges requins mutés, et de terribles hydres marines. Le courant des pirates étant bien trop rapide, les galères ne purent pas fuir assez vite, et les quelques bateaux aux galériens épuisés par le passe-vogue depuis 5h du matin qui s'y essayèrent furent prises en chasse par un des deux dragons Druchii,
Hithuan et
Vaulkhar, chevauchés par des sorcières de Karond Kar. Une erreur de Sighi a probablement été d'autant poursuivre les fuyards, car les Lucciniens furent forcés de combattre avec l'énergie du désespoir, n'étant promis qu'à la mort ou l'esclavage - alors même qu'ils ne disposaient plus d'aucun moyen de manœuvrer ou de quitter le combat, ils opposeront jusqu'au bout une résistance acharnée, combattant sur leurs ponts avec haches et arbalètes aussi longtemps qu'ils pouvaient rester en vie.
À 12h15, les premiers éclaireurs Remassiens arrivèrent dans la rade et découvrirent le massacre. Rebroussant vite chemin, ils alertèrent Vitale Candiano, qui comprit qu'il n'avait strictement rien qui puisse s'opposer ni aux monstres marins, ni à l'arche noire. Décidant d'abandonner ses compatriotes, il ordonna aux Remassiens de remonter le courant et de débarquer directement sur la terre Tiléenne, où ils pouvaient plus facilement monter une défense - les Remassiens barrèrent le courant en jetant l'ancre de leurs galères directement sur le détroit, et des compagnies de fusiliers-marins installèrent canons et défenses pour faire face aux Elfes Noirs.
À 14h30, découvrant leurs mouvements, Sighi ordonne l'assaut contre les Remassiens. Les monstres remontèrent, et se battirent maintenant à contre-courant contre des troupes Tiléennes fraîches et en position de défense. Si Candiano sut qu'il n'avait pas beaucoup d'espoirs de survie seul, il parvient à minimiser au maximum ses pertes, ses troupes combattant à la fois en mer sur des bâtiments solidement ancrés dans une position favorable, et sur terre où des pionniers s'acharnèrent à mettre en place des tranchées et des palissades pour couvrir leur artillerie.
C'est aussi à cette heure qu'un pégase ailé Bretonnien, chevauché par le quartier-maître
Léon de Hautcalme, découvrit le champ de bataille et la disposition de Candiano. Il rebroussa aussitôt chemin et commença un long vol tout le reste de la journée pour rejoindre sa flotte, et expliquer à Albéric la disposition des troupes.
Pendant toute l'après-midi et jusqu'à 20h, les Remassiens tennirent malgré les lourdes pertes, face à des assauts de monstres et de corsaires. Étant solidement collés contre le récif, l'arche noire ne put remonter les détruire directement, limitant sa force de frappe. Si le passage des dragons infligea de terribles dégâts, Candiano et ses officiers parvinrent à maintenir l'ordre. Fatigués par toute une journée de lutte, les Elfes Noirs décidèrent finalement de cesser l'assaut et de se replier vers le cap Cinno maintenant à eux. La mer était obstruée de navires détruits et de cadavres de Tiléens. Sighi Drakilos s'estima vainqueure, même si son état-major hésita sur la marche à suivre à présent - ils ignoraient la quantité de pertes des Remassiens, et si l'option préférable était de quitter le champ de bataille sur ce résultat satisfaisant, ou de rester jusqu'à demain pour achever les Tiléens. Sighi décida d'opter pour la seconde option, pensant que les Bretonniens et les Nains étaient déjà repartis bien loin.
Les Remassiens passèrent la nuit à remettre en place leurs défenses, soigner leurs blessés, et mener un grand service religieux pour
Manann et Myrmidia.
Le 18 : la mobilisation des Six
Illustration des premiers mouvements au cours de la nuit et de la matinée du 18. Tandis que Candiano tient bon sur mer et sur terre, les Elfes Noirs reprennent l'assaut dès l'aube. Mais pendant toute la nuit, la 3e flotte Bretonnienne contourne Sartosa en toute discrétion avec une grande rapidité. Si la flotte Naine sait qu'elle n'arrivera pas à temps, deux sous-marins de classe Nautilus prennent de l'avance et descendent le courant des pirates.
Croquis du Zoo Naturel d'Altdorf représentant un kharibdyss, l'un des monstres marins de choc réduit en esclavage par les maîtres des bêtes Druchii, utilisé sur mer comme sur terre.
Pendant les combats du 17, les flottes Naines et Bretonniennes quittèrent leurs positions près de Sartosa pour partir vers l'Estalie - mais les vaisseaux Bretonniens furent rattrapés par l'arrivée du pégase ailé de sire Hautcalme à 15h, celui parti en éclaireur suivre la flotte de Candiano. Albéric ordonna immédiatement de faire un changement de trajectoire, et les vaisseaux de la 3e flotte (Accompagnés des Marienbourgeois et des quelques vaisseaux de Hacès) contournèrent l'île pendant toute la nuit, profitant d'un vent en plein dans leurs voiles qui les dirigea tout droit vers leur objectif et leur fit gagner de précieuses heures - certains y virent un miracle de Manann, puisque les nombreux prêtres du Dieu-Marin à bord du NSM (Navire de Sa Majesté)
Aurore passèrent la journée entière à jeter de l'or par caisses entières par-dessus bord pour obtenir les faveurs de leur divinité.
La flotte Naine n'apprit le soudain changement de trajectoire d'Albéric qu'à 19h. L'amiral Dreng Byrnothsson estima qu'il était trop tard pour que la flotte participe aux combats, aussi, il ordonna à ses cuirassés de prendre plein sud vers Sartosa et de servir d'arrière-garde. En revanche, il ordonna à ses deux sous-marins Nautilus de descendre le courant aux pirates pour rejoindre la position de Candiano. Voulant participer lui-même aux combats, Dreng donna le commandement de la flotte à son vice-amiral, et décida d'embarquer lui-même dans un des deux sous-marins, le SMA (Sous-marin Militaire de l'Ankor)
Karak Varn, accompagné de son vaisseau-sœur, le SMA
Gunbad.
Vers 6h30, l'assaut des positions de Candiano reprit avec une force redoublée. Tullaris et 25 Reavers attaquèrent, soutenus en avant par un fort assaut de monstres, telles des hydres et des kharibdyss. Les galères et galéasses ancrées profondément dans le courant servirent de barricades maritimes, tandis que canons et arbalètes utilisèrent toute leur artillerie pour éloigner au maximum les adversaires. Si l'assaut Elfe Noir parvint à atteindre les barricades, ils ne purent prendre position directement sur le cap, et subirent des pertes anormalement élevées contrairement aux prévisions de Sighi Drakilos, qui pensait que l'affaire ne durerait qu'une ou deux heures à peine. Les Tiléens, fortement motivés par Candiano et quelques prêtresses de Myrmidia, se battirent avec une grande ardeur - Candiano ordonna à ses hommes de tenir afin qu'ils puissent sauver leurs frères capturés de Luccini, et offrir une sépulture descente à leurs frères de l'autre ville massacrés la veille. Devant la résistance des Tiléens, Sighi n'eut d'autre choix que d'engager l'Arche Noire à nouveau, qui à 8h s'avança vers les positions Tiléennes, tentant de briser la barricade maritime elle-même.
Un pégase de l'École d'Aérocavalerie Navale, basée à Saumur dans le duché de Brionne.
Le temps gagné par Candiano fut probablement le véritable moment décisif de la bataille, car en même temps, la flotte d'Albéric venait de contourner Sartosa et dépassait à présent le cap de
Vermunte. À 7h, en avance sur le déploiement des galions, le duc de Bordeleaux ordonna à ses escadrilles de l'aérocavalerie navale de s'envoler pour passer à l'attaque.
L'aérocavalerie était la nouvelle arme de Bretonnie. Elle fut inventée en 2487 quand le
duc de l'Anguille eut l'idée d'embarquer sur son galion un pégase et son cavalier, afin de servir d'éclaireur qui pouvait, dans les airs, observer les navires ennemis afin d'éviter toute embuscade et faciliter les traques de pirates. Vingt ans plus tard furent inventés les premiers « porte-pégases », des navires légèrement armés qui servaient d'écuries mobiles en mer. Progressant en escadrilles de chevaliers ailés, les aérocavaliers entraînés à Saumur par l'amirauté utilisaient des lances, mais aussi des bombes à amorcer et jeter à la main afin de neutraliser les navires ennemis. Certains des navires furent aussi spécialement modifiés pour accueillir des hippogriffes, créatures bien plus dangereuses et utilisées pour abattre d'autres adversaires dans les airs, tandis que les cavaliers sur pégases se concentraient sur la reconnaissance et la destruction de vaisseaux. Enfin, plus original, quelques damoiselles chevauchèrent dans l'aérocavalerie pour utiliser leurs sortilèges comme force de frappe.
Alors que l'Arche Noire était empêtrée dans le courant aux pirates, à s'avancer sans subir aucun dégât malgré le tir nourri de bombardes et de mortiers, arrivèrent à l'horizon les dix escadrilles de pégases et trois flottilles d'hippogriffes Bretonniens : attaquant les reavers de l'arrière-garde dirigée par Aeman, les pégases bombardèrent lourdement les vaisseaux, en coulant plusieurs, à la grande horreur des officiers sur l'Arche Noire qui virent fondre sur eux un assaut venu du ciel. Craignant que l'arche soit visée alors qu'incapable de manœuvrer au sein du courant, Sighi abandonna immédiatement l'assaut sur Candiano, fit reculer à nouveau son navire vers la pointe, en ordonnant que toutes les harpies et les deux dragons attaquent les forces aériennes Bretonniennes.
De multiples duels commencèrent dans les airs, au cours desquels les hippogriffes se ruèrent sur les dragons pour tenter de les submerger par la force tandis que les pégases chargeaient à la lance les formations de harpies volant en nuées entières. Trois
damoiselles du Graal donnèrent tour à tour leurs vies en utilisant de la magie contre les harpies, les dragons, ou l'arche-noire elle-même - si leurs dégâts furent importants sur les deux premiers, aucun des éclairs ou des comètes lancées sur l'arche ne parvinrent à véritablement endommager la structure. Le combat tourna à la faveur des Elfes Noirs au bout de deux heures de combats, tandis que les unités Bretonniennes battaient en retraite pour retourner à leurs portes-pégases.
C'est à 10h que les vaisseaux Bretonniens arrivèrent enfin directement sur le Cap Cinno. Dépassant sans encombre l'arrière-garde de reavers lourdement endommagés par les bombes larguées depuis les pégases, les navires purent se mettre en trois rangées et commencer l'assaut : le directeur Nijmenk chargea avec la flotte Marienbourgeoise vers la position de Candiano, pour le dégager, tandis que les Estaliens et la 3e flotte de Bretonnie attaquèrent directement l'arche noire, formant une ligne qui passa tour à tour devant le vaisseau pour le bombarder.
Le combat continua ainsi pendant de longues heures. Même avec leur escorte se réduisant et de lourdes pertes contre leurs monstres et leurs corsaires, les Druchii gardaient constamment l'avantage tant qu'ils possédaient les dragons, et surtout, l'arche elle-même qui sembla parfaitement invulnérable. Malgré quatre attaques à la suite à 11h, 12h30, 14h et 15h30, avec toute l'artillerie des flottes, l'arche noire continua de naviguer et de charger les navires adverses. Lorsque le
Doncella de Magritta coula à l'attaque de 14h, avec le contre-amiral Hacès à son bord, le moral Estalien fut totalement atteint, et les navires survivants quittèrent immédiatement le combat en fuyant vers le sud et l'Arabie, laissant Albéric seul contre l'arche.
À 16h, la position de Candiano était soulagée, et Nijmenk put débarquer sur le cap Cinno pour serrer la main de celui qui avait survécu depuis plus de vingt-quatre-heures face à toute la flotte Druchii. Les Marienbourgeois renforcèrent la position Tiléenne, tandis que les reavers de Tullaris étaient tous coulés ou fortement endommagés, et le courant des pirates était parcouru de corps de monstres. Le commandant Tullaris lui-même avait été tué à l'abordage d'une des galéasses Remassiennes.
Malgré cette bonne nouvelle, la victoire semblait encore appartenir aux Elfes Noirs, jusqu'à ce que le soleil commença à se coucher. Les assauts perdirent en intensité alors que les Bretonniens battirent en retraite. Loin de profiter de cet instant pour fuir, Sighi décida de rassembler les bêtes et les deux dragons, et se lança à la poursuite de la flotte d'Albéric.
Mouvements finaux
Derniers mouvements de la bataille - poursuivant la flotte Bretonnienne, Sighi engage la 3e flotte à partir de 18h. Candiano rembarque sur ses galères survivantes et suit le directeur de Marienburg pour pourchasser les Druchii se repliant. Les sous-marins Nains arrivent enfin sur place et peuvent commencer le bombardement à partir de la soirée.
À 18h, Sighi parvint à accrocher la flotte Bretonnienne en pleine retraite. Leurs galions sévèrement endommagés, quelques-uns coulés, les Bretonniens misèrent leurs survies sur leurs portes-pégases - ayant reconstitué leurs escadrilles et flottilles, ils purent à nouveau lancer à l'assaut des pégases et des hippogriffes qui visèrent directement l'arche noire.
À 20h, alors que la luminosité commençait à baisser, fut tué le premier dragon Druchii,
Hithuan : quatre hippogriffes et une damoiselle du Graal sur pégase, utilisant des sortilèges de la
Bête, éblouirent et blessèrent un des dragons pour l'amener jusqu'à la flotte jointe de Candiano et van den Nijmenk, reconstituée et suivant derrière : plutôt que de quitter le combat, les Marienbourgeois et Tiléens décidèrent de suivre leurs camarades quitte à risquer la mort. Utilisant un feu puissant d'artillerie et d'arbalètes contre le dragon blessé et attiré de force à l'écart, ils parvinrent finalement à tuer le monstre et la sorcière le chevauchant,
Illanolthy.
C'est vers cette heure là que les deux sous-marins Nains entrèrent dans la zone de combat. Camouflés sous l'eau, et se déplaçant uniquement à l'aide d'une
boîte à musique projetant des fréquences, ils tentèrent de trouver le vaisseau ennemi, en évitant d'attirer l'attention des hydres pouvant couler sous l'eau.
À 21h, le NSM
Aurore, navire-amiral Bretonnien, fut repéré parmi tous les autres et attaqué par le second dragon survivant,
Vaulkhar. L'immense monstre se posa directement sur les ponts, malgré les tirs nourris d'artillerie et de flèches qui risquaient de toucher directement la sorcière le chevauchant. C'est alors qu'un événement surnaturel et encore inexpliqué⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ se produisit : tous les témoins, peu importe leur race ou leur nation ayant survécu à la bataille et présents à ce moment, racontent qu'un immense homme géant et barbu, haut de quatre mètres, entièrement vert et recouvert d'écailles, armé d'un trident, jaillit de l'eau. Certains jurèrent qu'ils virent le légendaire
Triton, une créature qui serait selon les mythologies le fils ou le frère de Manaan. Cet homme utilisa alors son trident pour tuer net le dragon, l'embrochant contre son arme, avant de se retourner et de le projeter directement en direction de l'arche noire. Il disparut alors aussitôt qu'il était apparu.
Les prêtres de Manaan insistent que l'arrivée du Triton en pleine bataille était grâce à leurs prières et offrandes à leur Dieu, tandis que les damoiselles du Graal prétendent encore qu'il avait été invoqué par leurs propres paroles divines. Le débat entre les deux factions est encore vif aujourd'hui et pas encore tranché.
Voir section « Discussions. » Dans tous les cas, l'attaque providentielle sauva la vie d'Albéric et le commandement Bretonnien.
Le légendaire Triton, peint par Jean Malchance.
À 22h10, une torpille tirée par le SMA
Karak Varn toucha enfin l'arche noire, et fit plus de dégât que tous les bombardements de galions et de galéasses précédents. La torpille toucha une tour centrale d'où opéraient les dernières sorcières encore en vie - après la mort des deux dragons et de leurs cavalières, il ne restait alors plus aucun utilisateur de magie encore en vie dans le camp Druchii. À 22h35, une seconde torpille, tirée par le
Gunbad, fit un immense trou dans les ponts inférieurs, et l'eau commença à remplir diverses salles contenant de l'équipement ou des bêtes. Sans magie pour la protéger, l'arche noire fut alors une proie entièrement facile, et l'artillerie de toute la flotte se concentra contre elle. Une comète invoquée par une damoiselle parvint enfin à tomber en plein sur le pont principal, faisant un immense trou de 10 mètres de profondeur en plein dans la coque - l'arche noire était meurtrie, et impossible d'être sauvée. Alors qu'elle était à moitié coulée, et que les monstres sans ordres commencèrent à tuer autant les Druchii que les Ligueurs, un Alberic de Bordeleaux blessé et à bord d'un
Aurore lourdement endommagé, sonna la retraite.
À 23h30, tous les navires Ligueurs avaient fuit et se concentraient sur les opérations de sauvetage des matelots jetés à l'eau ou des navires brûlants. À bord de
l'Augure des Larmes d'Isha, esclaves et techniciens tentèrent tout leur possible pour sauver le navire, sans aucun espoir possible. Sighi Drakilos, pourtant, refusa de donner l'ordre de quitter le navire. Une mutinerie éclata tandis que certains Druchii foncèrent aux canots et aux quelques reavers encore debout pour fuir - tous seront rattrapés dans des engagements suivants par la marine Naine entièrement intacte et enfin arrivée sur place, et aucun navire n'y survivra.
Le 19, réunis sur le pont en train de sombrer, l'état-major Drakilos décida de couler avec le navire. Les témoins racontent qu'un orchestre joua des hymnes en l'honneur de Malékith. À 00h40, il n'y eut plus aucun son de combat, et seuls les cris de bêtes sans maîtres qui fuyaient dans toutes les directions, vers Sartosa ou l'Arabie. La bataille du Cap Cinno était gagnée pour les Ligueurs.
Conséquences
Les pertes de la Ligue des Six furent terribles - tous les navires engagés furent endommagés ou coulés, et les pertes s'élevaient, selon les analystes de plusieurs historiens, à plus de dix mille tués, et autant de blessés. Pourtant, aux yeux du Vieux Monde tout entier, il s'agissait d'une immense victoire⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ : pour la première fois de l'histoire, le mythe de l'arche noire insubmersible était abattu. La nouvelle de la bataille du Cap Cinno fut répandue de Luccini jusqu'à
Praag, au lointain
Kislev.
Un mois après les faits, le prince Laurent de Luccini organisa un immense triomphe dans sa ville, qui avait de loin payé le plus lourd tribut, ayant perdu la totalité de sa flotte et ses amiraux - seuls quelques centaines de survivants parvinrent à rejoindre le Cap puis le camp de Candiano et purent ainsi retourner dans leur pays. Les
rostres des reavers coulés furent posés sur la place princière de Luccini, tandis que les combattants victorieux défilèrent dans une immense liesse populaire.
Pour avoir commandé les Ligueurs, le duc Albéric de Bordeleaux fut nommé par le grand-temple de Marienburg
Élu de Manaan, lui conférant un prestige agrandit. Il reçut des titres et des médailles de la part du roi Louen, de l'
empereur Karl-Franz, de la
tsarine Katarin et du
roi Thorgrim. Les Nains furent reconnus comme ceux ayant porté le coup fatal à l'arche noire - ce sont leurs sous-marins qui firent passer la bataille de la défaite à la victoire. Un simple sous-marinier Nain inconnu,
Gonnor Lodehold, fut reconnu comme celui qui tira la torpille décisive - il fut nommé baron par le roi de Bretonnie.
Vitale Candiano fut reçu chez lui en héros, et fut reconnu comme le principal instigateur de la victoire - sans lui, Alberic aurait trouvé la flotte Druchii en parfait état de combattre, et aurait été détruit, avant que ce ne soit au tour des Nains. Il reçut de nombreux honneurs et cadeaux, mais en 2531, alors que le gouvernement républicain de Remas soupçonna Candiano d'utiliser sa popularité et sa richesse pour prendre le pouvoir, il fut condamné à
l'ostracisme pour dix ans et forcé de quitter son pays.
Dans les ruines du village abandonné de
Zorastra, un immense
Monument Aux Héros de Cinno fut commissionné par le culte de Manaan, et reçut des dons de tous les pays du Vieux Monde. Construit avec le bois et la pierre des reavers et de l'arche coulés, décoré d'immenses sculptures de plusieurs artistes du mouvement de la Renaissance Tiléenne, y sont gravés tous les noms des officiers et sous-officiers des marines qui participèrent à la bataille.
Quelques prisonniers Druchii furent capturés, la plupart sans rang, parmi eux un certain
Kehem, qui parlait étrangement plusieurs langues humaines. De nombreuses recherches d'épaves, payées par Luccini ou des aventuriers privés, servirent à extraire de l'Arche Noire de nombreux artefacts issus de Naggaroth : des œuvres d'art, des textes religieux, des livres et carnets en tout genre… Toutes ces choses capturées permirent au Vieux Monde de découvrir et mieux comprendre l'existence des Elfes Noirs légendaires de l'autre côté du monde, et une sorte de
« mode Druchii » commença à naître dans le Vieux Monde.
Les Estaliens furent ceux qui profitèrent le moins de la victoire. Ayant déjà abandonné Albéric avant le combat, puis fuyant après la mort de leur commandant, ils furent les seuls à être hués lors du triomphe à Luccini. Alors que les Magrittains étaient à l'origine de la Ligue, se répandirent dans les ports du Vieux Mondes des plaisanteries et des rumeurs à leurs dépends. Le contre-amiral Hacès, qui avait donné sa vie au combat, et son équipage furent tout de même honorés par la marine Bretonnienne, avec un monument en leur honneur construit à Bordeleaux.
Étrangement, le combat du Cap Cinno fut rapporté comme étant une victoire à Naggaroth : L'archichancelier Furion ne voulant pas perdre la face⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾, il déclara publiquement un hommage aux Drakilos, dont le « sacrifice avait permis de couler six flottes des êtres inférieurs »⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾. Selon lui, l'importante différence entre pertes Druchii et Humaines⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ était à l'avantage des Elfes Noires, et si une seule arche noire avait pu causer tant de problèmes, une nouvelle offensive avec plusieurs donnerait une victoire probable dans le futur. Si la propagande⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ de Furion obtint une grande approbation dans l'aristocratie Druchii⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾, l'état-major privé de Malékith ne fut pas dupe⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ et considéra bien la bataille comme une défaite⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ - la perte de toute une flotte Elfe, avec une arche noire dont le nombre était très limité sans jamais de nouvelles construites depuis la Déchirure, était beaucoup plus important que l'endommagement des flottes humaines qui seraient vite reconstituées⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾. À la fin de l'année 2529, Los Cabos fut reconquise par les Estaliens, supprimant toute position Elfe dans le Vieux Monde et tout espoir de reconstituer une base navale pour lancer un nouvel assaut⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾.
La victoire du Cap Cinno offrit de nombreux enseignements aux marines du Vieux Monde, qui s'adaptèrent plus rapidement au combat face aux arches noires. La Ligue des Six s'agrandit dès la fin d'année, ajoutant les gouvernements de Bilbali, Miragliano, Tobaro et Myrmidens à l'alliance, tant contre une éventuelle nouvelle attaque des Druchii, que contre le sultan d'Arabie.
Sources
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(dr) Kehem le voyageur (trad. lui-même),
Sighi Drakilos : Une vie au service de Malékith, Karond Kar, Presses Druchii, 2531 (EAN 978-4-7700-2539-5).
(da) Hagin le Scribe,
Cinno : Une tromperie des sous-mariniers, ou pourquoi seul le Dreadnought a de l'avenir, Affaires militaires v. 47, no. 4 (vorgeheim 2530).
(br) Léon-Gauthier de Richeville-Luménarque,
Comment les Bretonniens ont gagné la bataille absolument seuls et sans personne d'autre, Couronne, PUC, 2532 (ISBN 978-0-87021-562-9)
(ti) Silvio da Selvianio,
Pourquoi le monde entier dépend de la Tilée, Remas, Sapienza, 2532 (ISBN 978-1-59114-664-3)