[Concours] La Bataille III

Dans cet espace intemporel et hors du monde, les plus talentueux écrivains peuvent écrire pour le plaisir ou se mesurer entre eux, pour leur gloire personnelle ou par vengeance....

Modérateur : Equipe MJ

Sondage : Qui seront les gagnants de cette 3ème édition ?

Le sondage s’est terminé le 05 janv. 2020, 18:19

Armand de Lyrie
6
12%
Dwaidu
5
10%
Johannes La Flèche
1
2%
Dan Surcouf
1
2%
Piero Orson
5
10%
Dokhara de Soya
5
10%
Snorri Sturillson
9
18%
Taille Tallgott
1
2%
Alicia
1
2%
Snikkit l'Ombre rouge
6
12%
Ludwig Von Hoffenbach
2
4%
Galfric Lawmaker
2
4%
Hagin Duraksson
3
6%
Morwen Nidariel
3
6%
 
Nombre total de votes : 50

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Snikkit l'Ombre rouge
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Snikkit l'Ombre rouge »

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« Depuis les profondeurs des souterrains que nous avions creusés, nos ennemis frappèrent en plein cœur de notre forteresse. A travers les mines qui furent la source de notre richesse, des armées de Gobelins se déversèrent, ainsi que ces rats de Skavens, et d’autres créatures encore plus terribles… »
Gotrek Gurnisson, ancien habitant de Karak-aux-Huits-Pics


An 4010 du Calendrier des Nains / An -513 du Calendrier Imperial – Karak aux Huit Pics


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La fumée s’élève des Montagnes du Bord du Monde… Depuis des siècles, le fier empire des Nains : l’Ungdrin Ankor, subit les assauts des Peaux vertes et des pernicieux Skavens… Il est loin le temps de l’âge d’or du peuple des montagnes… Il est loin le temps où la victoire de Gotrek Brise-Etoiles contre le Roi-Phoenix Caledor II permit d’asseoir la domination des Nains sur le Vieux Monde… Il est loin le temps où les salles des Ancêtres résonnaient de la clameur des festins et des prières adressées aux Dieux… Karak Ungor… Karak Varn… Ekrund… Gunbad… La Lance d’Argent… Tant de citées perdues… Tant de trésors disparus… Tant de dawis tombés au combat… Et maintenant, le joyau des Montagnes du Bord du Monde est assailli… Les Dawis résistent mais il est déjà trop tard… Les Pics tombent les uns après les autres… Il ne reste que Kvinn-Wyr… Le dernier des Huit Pics… Oh Grimnir, Grungni et Valaya, pourquoi nous-avoir abandonné ?!…

Image Roi Lunn de Karak aux Huit Pics
Karak aux Huit Pics – Hall Royal

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Une ambiance pesante se ressent. Il y a bien des années que le Roi Lunn n’a plus entendu son peuple se réjouir et festoyer au sein du Hall Royal. Désormais, celui-ci n’est qu’un lieu rempli de rancœur et de honte. Les dernières forces de Karak aux Huit Pics entourent leur roi. Ses derniers Marteliers, Brise-fers et Longues Barbes. Les mines sont graves et personne n’ose prendre la parole. Le roi Lunn est affaissé sur son trône, affaibli par les remords et le manque de sommeil. Il y a bien longtemps que le peuple de Karak aux Huit Pics n’a pu dormir. Chaque jour est une lutte sans fin. Chaque jour est un combat pour la survie. Tous les nains présents dans le Hall sont en armes. Certains profitent de ce court répit pour fumer leur dernière pipe tandis que la plupart des Longues Barbes grommellent sur la chute de l’Ungdrin Ankor, la faiblesse des nains d'aujourd’hui ou encore sur la non-réponsé à l'aide demandée aux autres forteresses. Seulement quelques torches et lanternes éclairent la beauté et l’architecture du Hall Royal de Karak aux Huit Pics. Il y a bien longtemps que les nains n’ont plus pris le temps de contempler les joyaux ornant les murs, les décorations ciselées des piliers ou les visages austères des statues des Dieux et des Ancêtres.

Un messager entre dans le Hall en provenance de la Porte des Joyaux. Le Roi semble se redresser légèrement sur son trône. Son regard est fixé sur le dawi courant vers lui d’une démarche quelque peu titubante. Cela faisait deux jours que le Roi Lunn attendait des nouvelles du Hall des clans. Le messager s’effondra à quelques mètres des escaliers menant au trône. Le Roi ordonna à ses Marteliers de porter assistance au dawi. Celui-ci semble en piteux état. Son armure et sa barbe sont recouvertes de sang. Une large estafilade allant de son front et traversant son œil gauche est présente sur son visage. Le regard du Roi Lunn se perd dans le blanc laiteux de cet œil désormais aveugle. Combien de dawis étaient étendus dans un sommeil éternel parmi les différents Pics ? Combien de dawis ne verraient plus la lumière du soleil et de la lune, ni ne sentiraient la douceur du vent des montagnes dans les plis de leur barbe ? Un soupir s’échappa de la bouche du Roi quelques secondes avant que le messager soit présenté devant lui. Lunn attendit que celui-ci se relève avant de prendre la parole :

« Parle guerrier ! Tu es devant ton Roi et celui-ci attend des nouvelles du Hall des clans depuis deux jours ! Où en est la défense du Hall Oriental ? Nos ennemis ont été repoussés ? PARLE ! »

Le Roi Lunn se surprit lui-même et regretta rapidement son emportement. Ses nerfs étaient à vif depuis si longtemps. Il ne se rappelait même plus à quand remontait sa dernière nuit. Il semble que le messager n’en prit point ombrage et s’adressa alors à son Roi :

« Mon roi… Seigneur de Karak aux Huit Pics… J’entends votre colère et ma honte est grande de ne pouvoir vous donner de bonnes nouvelles… Mon Seigneur… (Des larmes coulent dans la barbe du Dawi) Mon Roi… Le Hall Oriental est tombé… »

Un silence pesant s’abat sur le Hall Royal. Le regard des Longues Barbes devient plus grave tandis que des lamentations montent des habitants réunis dans un coin. Les Brise-fers ne bougent pas d’un poil, tout comme les Marteliers. La colère est présente sur leurs visages mais ils n’ont pas le droit de l’exprimer. Ils sont les derniers guerriers de Karak aux Huit Pics, son héritage et sa honte.

ImageImageImage
Est-il encore le Roi d’une cité ? Comment être considéré comme un Roi alors que son territoire se limite à ce Hall ?... Lunn se lève alors de son trône. Les derniers membres de son clan et ses conseillers se rapprochent de lui. Les Marteliers saluent de leurs marteaux pendant que les Brise-fers et les Longues-barbes se mettent en rang de chaque côté du trône. Les habitants se rapprochent de celui-ci pour écouter, dans un silence religieux, le discours de leur Roi. Lunn se dresse bien droit, sa hache à ses côtés, et s’exclame d’une voix forte :

« Peuple de Karak aux Huit Pics ! Fiers guerriers de ses pics ! Ma honte est grande à la connaissance de l’état de notre cité. Notre dernier bastion, le Hall Oriental est tombé ! (les lamentations s’amplifient parmi les habitants tandis que le Roi attend un instant avant de reprendre) Ici-même, dans ce hall où sont représentés nos Dieux et les Rois qui m’ont précédé, nous sommes les derniers représentants de notre cité. Malgré la vaillance, le courage et la force de nos guerriers, notre cité n’a pu tenir… Nos ennemis sont trop nombreux… Ici même, je proclame une rancune éternelle à l’encontre de ces maudits Orkis, grobis et Skavens ! Ici-même… ! »

Un immense bruit retentit contre la porte du Hall. L’ensemble des regards se tourne vers elle alors qu’un nouveau coup retentit de nouveau. Des cris de terreur se font entendre parmi la population présente. La stupeur est présente sur les visages des conseillers du Roi pendant que le messager est pris de tremblements.

« Je suis désolé mon Seigneur… (Le Roi tourne son regard vers lui) Je pense avoir survécu parce qu’ils l’ont voulu… Ils voulaient que je vous dise que c’est la fin… Ils viennent pour nous tous… Ils viennent pour nous anéantir (un nouveau coup retentit) Ils viennent nous tuer !!! Ils viennent pour anéantir les derniers membres de Karak aux Huit Pics… Ils viennent… »

Le messager s’effondre au sol, secoué de tremblements pendant qu’une bave mousseuse s’écoule de sa bouche. « Poison » pense immédiatement le Roi. Son médecin personnel se penche auprès du nain agonisant et découvre une plaie suppurante dans son dos d’où suinte un liquide verdâtre. Le nain a bien été empoisonné par une lame des skavens. Il n’en a plus pour longtemps.

Un autre coup retentit et une fissure se dessine sur la porte. Il semble que la magie maléfique et la technologie bizarre des skavens soient en fonction. Les hurlements redoublent à l’intérieur du Hall. Les derniers guerriers nains se dirigent vers la porte pour former un mur défensif. Les Marteliers restent autour de leur Roi et forment un deuxième cercle défensif autour de celui-ci.

« Guerriers ! Il semble que notre dernier combat soit arrivé ! L’ennemi est à notre porte et vient pour nous anéantir ! Nous sommes des Dawis !! Nous sommes le fier Peuple de Karak aux Huits-Pics !! Nous ne tomberons pas si facilement face à ces misérables créatures ! » Hurla le Roi, ramenant le calme dans le Hall.

« Longues Barbes et Marteliers, préparez-vous à défendre la Porte ! Brise-fers, escortez notre peuple par le souterrain en direction de Karak-Azul ! Vous aussi, mes chers conseillers, vous partez avec eux. »

Certains tentèrent d’exprimer leur refus mais un seul regard du Roi suffit à les en empêcher. Celui-ci descendit de son trône en direction de la porte, accompagné des Marteliers sous le regard dépité de ses conseillers. Le Roi partait en guerre une dernière fois pour sa cité. Au loin, les coups se font de plus en plus nombreux contre la porte, une cloche semble même retentir. Le Roi ressent aussi des tremblements venant des profondeurs. Les deux volcans non loin : Karag Dron et Karag Haraz expriment leur fureur de plus en plus souvent depuis quelque temps. Quelques débris et de la poussière tombent depuis les hauteurs du Hall.

Le Roi Lunn continue d’avancer vers la Porte. Autour de lui, les Longues Barbes et une partie des Marteliers sont positionnés devant la Porte et forment un demi-cercle défensif. Les Brise-fers tentent de maintenir un semblant d’ordre parmi les habitants qui se dirigent tous en courant vers le fond du Hall pour rejoindre le dernier tunnel vers Karak Azul. Le Roi arrive enfin auprès de ses guerriers et se positionne au milieu d’eux.

« Ici, nous tiendrons ! Ici, nous les repousserons ! Ici, nous leur montrerons que les Nains n’abandonnent jamais et se battent jusqu’au bout ! Préparez-vous et emportez-en des milliers avec vous et je vous promets qu’une place vous attendra auprès de vos ancêtres ! Nous sommes les Dawis de Karak aux Huit Pics et nous ne connaissons pas la peur ! »

Un gong assourdissant retentit et la porte se délite sous les yeux du Roi et de ses guerriers. Des pépiements de rats envahissent le Hall et irritent les oreilles des nains présents. Le Roi aperçoit une de ces cloches hurlantes décrites par des guerriers nains ayant combattus dans d’autres pics. Un rat possédant des cornes sur son crâne hurle d’une manière folle et sinistre pendant que d’innombrables rats se répandent dans le Hall.

« Khazuk, mes frères !! Pour les Dawis et pour Karak aux Huit Pics ! »

Autour du Roi, les guerriers reprennent en cœur le cri de guerre de leur seigneur. D’un seul mouvement, ils positionnent leurs boucliers pour former un véritable rempart sur lequel s’écrase l’ennemi. Une nuée d’yeux aussi rouges que des braises charge contre les guerriers nains en hurlant. La première vague est directement repoussée mais se fait aussitôt écraser par les autres arrivants derrière. La pression exercée contre le mur de boucliers est énorme. Le Roi Lunn pourfend les rats à droite et à gauche. Mais pour chaque skaven tué, trois autres prennent sa place. Les premiers morts parmi les nains rejoignent les cadavres des rats. Les Marteliers sont positionnés à l’arrière pour apporter un soutien aux premières lignes. Le mur de boucliers recule face à la horde présente. Le Roi Lunn a déjà les yeux et la barbe inondés par le sang de ces rats. Il se retire du combat afin d’observer le front.

« Maudit soient ces rats ! Il y en beaucoup trop et nous sommes si peu… Où en est l’évacuation ? »

Un Martelier s’approche :

« Mon Roi, la plupart des habitants se trouvent au niveau du tunnel. Je vous en prie, laissez-nous vous emmener. Votre Peuple a besoin de son Roi ! »

« Non Martelier ! Mon rôle est d’être ici auprès de mes guerriers et de défendre cette cité ! Je dois… »

Le Roi n’a pas le temps de terminer sa phrase que le Martelier devant lui s’effondre, une fugace traînée verte se détachant devant ses yeux. Le Roi tourne son regard et aperçoit des unités de snipers skavens positionnées sur les débris de la porte. Lunn tourne son regard de nouveau vers le Martelier et s’agenouille devant lui. Un regard de stupeur est désormais figé sur son visage pendant qu’une fumée verte se dégage du côté gauche de son casque.

« Une balle de Malepierre… Il n’avait aucune chance… » pense le Roi. Des larmes se dessinent sur le bord de ses yeux. D’une main il ferme les paupières du Martelier et serre les poings de fureur.
Un gong puissant retentit de nouveau et fait saigner ses oreilles. Son regard se porte sur ses guerriers et une certaine frayeur se dessine sur ses traits en en voyant certains tituber. Sur la droite du mur de boucliers, des cris retentissent. Le sorcier cornu a concentré un de ses maudits sorts sur le flanc droit juste avant qu’un groupe de rat-ogres ne le défonce complètement. Une goutte de sueur coule le long de la tempe du Roi en voyant cela.

« C’est fini… Ce n’est pas possible… Le Vala-Azrilungol ne peut pas tomber !... » pense alors Lunn. Mais celui-ci n’a pas le temps d’y réfléchir plus longtemps alors qu’il se sent soulevé. Son esprit revient à la réalité et il voit alors deux Marteliers l’emmener de force vers le fond du Hall. Des cris de fureur retentissent parmi les Longues-barbes qui ordonnent à la garde du Roi de l’emmener vers Karak-Azul. Même les Marteliers n’osent pas contredire les paroles de leurs anciens. Le Roi hurle contre ses guerriers :

« Relâchez-moi !! C’est un ordre de votre Roi !! Laissez-moi défendre ma cité dans l’honneur !! »

« Nous ne pouvons pas, mon Roi ! (le regard du Martelier est embué par les larmes) Les Anciens nous l’ordonnent et notre devoir est de vous protéger ! Que deviendra votre peuple sans son Roi ?! » hurla alors l’un des garde.

Le Roi est abasourdi. C’est bien la première fois qu’un de ses Marteliers ose lever la voix contre lui. Les temps ont bien changé depuis l’âge d’or de la cité. Le Roi baisse la tête de honte et répond à son guerrier d’un simple « Bien, amenez-moi à eux… » lancinant. Les deux Marteliers hochent la tête pour montrer leur approbation. D’autres Marteliers entourent le Roi et repoussent les rats ayant réussi à suivre la petite troupe. Le Roi Lunn tourne son regard vers l’arrière et entend ses guerriers entonner les chants funèbres de leur dernier combat. Leur clameur résonne à travers le Hall et arrive même à couvrir les pépiements des rats et le brouhaha des combats. Lunn est fier de ses guerriers mais honteux de n’être pas resté avec eux.

Son regard se porte sur le Hall Royal. Il sait qu’il regarde pour la dernière fois les visages de ses ancêtres et la beauté de sa cité. Plus jamais il ne verrait les Huit Pics et leur grandeur, plus jamais il ne contemplerait les ouvrages de son Peuple qui ont permis à Karak aux Huits Pics de dépasser en majesté Karaz-a-Karak. La plus grande des cités naines est tombée…

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Le Roi Lunn arriva à l’entrée du couloir allant vers le tunnel de Karak Azul. Les Marteliers le déposèrent seulement à ce moment là. Des prêtres des runes étaient déjà à l’œuvre afin de sceller le passage tandis que des mineurs positionnaient des charges d’explosifs. Le regard du Roi se porta au loin dans le Hall pour regarder si d’autres guerriers arrivaient. Il n’en vit aucun… Seuls quelques derniers chants funéraires semblaient se faire entendre au loin. A moins que cela ne soit l’imagination du Roi.

« Où en sommes-nous ? » demanda le Roi d’une manière lasse.

« L’ensemble des habitants est en route en direction de Karak Azul. Nous déplorons quelques pertes à causes des tirs des rats. Les Brise-fers nous ont rapporté quelques escarmouches dans le tunnel mais la menace est contenue. Les prêtres des runes et les mineurs ont presque terminé le scellement du passage. Nous sommes… Mon Roi ?... » précisa l’un des conseillers qui était resté à l’arrière. Mais le Roi ne l’écoutait déjà plus. Il se dirigeait vers une salle qui elle aussi serait bientôt scellée. Une partie de ses ancêtres repose ici. Son regard se perd sur les différentes tombes alignées. Sa main caresse celle de son prédécesseur.

« Père… J’ai échoué… Je n’ai pas su diriger comme il le faut… J’ai laissé nos ennemis prendre les pics les uns après les autres… Je ne suis pas un bon Roi… Je ne suis plus le Roi de Karak aux Huit Pics… Je suis faible et la honte m’envahit… Je… »

« Vous être NOTRE ROI ! Vous ne pouvez vous lamenter sur votre sort, votre peuple a encore besoin de vous ! Nous avons encore besoin de vous ! Nous avons besoin de notre Roi ! Nous avons besoin de vous, Roi Lunn ! » hurla le conseiller qui était finalement entré dans la salle. Plusieurs autres nains étaient présents et regardaient leur Roi. Lunn fut à nouveau transi de honte. Lui qui ne cessait de se plaindre et de se lamenter pendant que son peuple est effrayé et que ses guerriers protègent leur retraite. Les derniers membres de son peuple comptent sur lui.

Le Roi se dirigea alors au niveau de l’entrée du couloir. Il jeta un dernier regard en direction du Hall Royal. Plus aucun chant ne retentissait. Au loin, la cloche hurlante grossissait et la horde grouillante semblait se rapprocher. De nombreux yeux rouges commençaient à apparaître. Et pas un seul nain semblait encore se diriger vers eux. Ils étaient les derniers. Il s’exprima :

« Scellez le passage, plus personne ne viendra… (Les mineurs et les Prêtres de runes s’exécutèrent) Et devant vous, je fais une promesse ! Une rancune éternelle est émise ! Je jure que mes descendants et leurs descendants feront tout pour reprendre Karak aux Huit Pics ! Je jure que cela sera l’unique but de notre clan ! Nous chasserons ces maudits orkis, grobis et rats de nos tunnels ! Nous restaurerons la gloire de Vala-Azrilungol et nous piétinerons les cadavres de cette engeance maudite ! Je le jure sur l’ensemble de mes Ancêtres, moi, le Roi Lunn de Karak aux Huits Pics !! »

Certains guerriers crièrent avec leur Roi tandis que d’autres déclarèrent des serments de vengeance. Les runes s’illuminèrent et les charges explosèrent, faisant s’effondrer le passage. Ce fut la dernière fois que le Roi Lunn contempla la splendeur de Karak aux Huit Pics.



An 6996 du calendrier des Nains / An 2473 du Calendrier Impérial – Karak aux Huit Pics


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Des cors résonnent à travers les vallées de Vala-Azrilungol. Une armée s’avance. Belegar Marteau-de-Fer, descendant du Roi Lunn, vient réclamer son trône.

« KHAZUK!!!! »
Snikkit l'Ombre rouge, Voie de l'Assassin Skaven
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Hugo, le chevalier-maraud


Dans une petite auberge à quelques lieues de la Chapelle d’humilité. Duché de Bastogne. An de grâce 2528.

Un vieil homme au teint pierreux contait à son maigre public, une ballade bien connue dans la région. Elle était récente mais elle résonnerait encore dans les campagnes environnantes pendant des siècles…


- Par la grâce de la sainte Dame,

- De la roture Hugo s’extirpa.

- Piètre vie qu’il avait jusque-là.

- Damné à la culture du poireau,

- Il n’était qu’un misérable rustaud.

- Mais elle avait pris sa décision,

- Donner à ce croquant une mission.

- Faire d’un gueux un honnête homme,

- N’était pas dans les us de Bastogne.

- A Châlons, telle fut Sa volonté.


*

- Enlevée, Ariane fut la dame

- A sauver, des mains des Brays de ces bois.

- Pilier de la foi, ces hideux parias

- Avaient voulus s’en faire un gigot.

- C’était sans compter sur notre héros,

-Qui sans coup férir entra dans l’action.

- Connaissant désormais sa vocation,

- Son armée courue sus au blasphème.

- Il fallait que tous ces monstres saignent.

- A Châlons, telle fut Sa volonté.



*

- L’armée s’élança, au clair les lames

- Furent brandies par les guerriers du Roy.

- Une bien rude boucherie ma fois.

- Des deux côtés le sang coulait à flot.

- Les bêtes succombaient sous les assauts,

- Mais ce n’était que de vulgaires pions.

- Leur Chef, un Gor couvert de mutations

-chargea d’une violence extrême.

-Il était un monstre que tous craignent.

- A Châlons, telle fut Sa volonté.


*

- Sur Hugo se rua l’abomination.

- Répondant par une lacération,

- Son épée s’enfonça dans le derme

-et mit fin à son ignoble règne.

- A Châlons, telle fut Sa volonté.


*

- Ainsi mourut la bête sans âme.

- Exténué mais vaillant, Hugo sauva

-des bois, Arianne la femme de foi.

- Autrefois maraud ; dès lors chevalier.

- A Châlons, telle fut Sa volonté.



Ce n’est qu’à la fin de la narration du vieil homme que le petit garçon s’endormit sur les genoux de sa mère. Le sourire aux lèvres. La femme au visage déjà marqué par les épreuves de la vie, baissa le regard sur sa progéniture et l’observa pendant quelques minutes, l’air songeur. Quel avenir pour son petit ? Malgré la réputation du duché, la vie à Bastogne n’était pas des plus faciles. Les contraintes pour les paysans étaient les mêmes qu’ailleurs. Les charges, les impôts, les travaux serviles étaient les mêmes… Dépités par l’obscurité de l’avenir, la femme releva la tête fièrement, la combativité dans les yeux, ignorant la larme qui coulait sur sa joue poussiéreuse et grêlée.

A l’autre bout de la pièce, à proximité de l’âtre, le vieil homme, le conteur de cette magnifique ballade lança un grand sourire à la mère du garçon endormi. Son regard était bienveillant et plein de bonté. Son coup d’œil n’était pas celui d’un homme souriant ou d’un ivrogne ayant abusé de cognac, mais seulement celui d’un vieillard fatigué par une vie de privations et de labeurs qui léguait sa vivacité et son espoir à la future génération.

Qui sait, peut-être que ce jeune paysan vaincra un jour ses peurs, sa pauvre condition et les traditions sclérosées de la noblesse ? Dans cette sombre époque, les paysans de Bretonnie avaient besoin d’espoir et quoi de mieux que la jeunesse pour ça ? Hugo le chevalier-maraud ne serait pas unique dans l’histoire du duché de Bastogne…
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Galfric Lawmaker
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Galfric Lawmaker »

Bien souvent, on parle du déroulement d'une sanglante bataille, mais bien souvent, on ignore tout de la préparation de celle-ci...
Musique Ici !

Dans une pièce sombre baignant dans une atmosphère de tension, plusieurs silhouettes parvenait à se distinguer. Trois à vraie dire. Le trio n'avait pas vraiment l'air motivé pour ce qui allait suivre. Ainsi, on devinait facilement qu'ils auraient préféré se coucher plutôt que de se réunir ensemble à cette heure-ci.
Parmi ces silhouette, on distinguait très rapidement la première, la plus imposante, qui était celle d'un homme d'âge mur, barbe grise, longue mais taillée, le visage à la mine renfrognée accompagné de quelque cicatrices. Son imposante allure se comprenait en voyant son armure: plaque noire, ornements et bords en or, casque à plume. Le tabard rouge avec le symbole de l'Empire sigmarite. On devinait de suite de qui il s'agissait: Avelain Schlachtfeld, le général impérial de l'Averland.

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La seconde silhouette, moins imposante, était celle d'un homme à l'apparence quelconque. Pas de barbe, cheveux de couleur sombre, nez cassé, trentaine d'année, pas de cicatrices et un capuchon sur la tête. Il semblerait qu'il s'agissait de Larontius Geleg, le maître espion du coin.
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La troisième silhouette quand à elle était celle d'un homme pas plus grand que le général pas moins moins armé. Cotte de maille avec un plastron, spallière gauche, métal grisâtre mais de bonne facture, fine moustache, quelques cicatrices par-ci par-là, beau sourire, casque moins extravagant que celui du général, simple barbute colorée en rouge. On l'identifia comme étant le capitaine Arobard Palatin. Il s'occupait la plupart du temps de la logistique des troupes.
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Au centre, sous les voûtes en brique et les flambeaux, une grande table. Sur celle-ci étaient posé diverses accessoires: des figurines de soldats et de machines de guerre, du décors et plusieurs documents et figurines faisant offices de marqueurs ainsi qu'une règle en bois. On devinait alors qu'une bataille devait se profiler à la frontière, plus exactement à la passe de la flamme noire.
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Qui était l'ennemi ? Une horde de peaux vertes étant parvenu à traverser les montagnes, prouesse étonnante de la part de ces hordes de barbares décérébrés et verts. Il était donc question de mater cette horde avant de qu'elle ne pénètre dans le territoire de l'empire et ne saccage tout.

Bref, la tension était plutôt tendue. Il semblerait que les trois individus étaient réunis afin de préparer le terrain car beaucoup de choses allaient être jouer demain et tout devait être impeccable afin que l'horreur de la bataille passe aussi bon qu'un bonbon au caramel...


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Matinée brumeuse, faisait froid, bottes dans la boue, bon air frais de la montagne, les troupes se mettaient en formations. Seule chose vraiment angoissante était ce grondement sourd qu'on entendait aux loin, sûrement les peaux-vertes marchant. Les bois à l'est, parfait pour des escarmouches. Hommes d'armes devant avec leurs bouclier, hallebardiers derrière cavalerie à côté et....

"N'importe quoi !" s'écria une voix forte dans la pièce, laquelle reprit après un court silence:

"Non mais franchement, mettre la cavalerie visible ici au lieu d'attendre dans les bois et puis quoi encore ?! Tant qu'à faire donner leur un gros drapeau avec une cible ! Et l'effet de surprise alors ?" Dit alors le général offusqué voire offensé par la description du capitaine lequel répliqua par:

"Mais sire ! s'ils chargent depuis la forêt, ils risquent de se prendre des branches et racines traîtresses trainant par terre ! Et tomber de cheval en armure ça fait mal aussi !"

"Baliverne !" rétorqua le général "Pas question que les chevaliers de l'Averland deviennent la risée de l'Empire parce qu'ils ont attendus comme des cons en face de l'armée adverse et qui s’étonneront de voir les peaux-vertes les charger parce qu'ils ne se sont pas mis en position dans les bois !"

"Peut-être..." lança le maître espion d'un air innocent, "peut-être que le général n'a pas tort ? On pourrait juste déblayer un peu le passage en se levant plus tôt, comme ça il n'y aurait pas de risque de chute, vous en pensez quoi ?"

De retour sur le champ de bataille...

Cavalerie dans les bois, hommes confiants, fait toujours froid. Les corbeaux croassent c'est casse-pied, toujours ce bruit sourd de marche.

Enfin, les peux-vertes arrivèrent accompagnées d'une odeur qu'il serait grossier de décrire ici. Leurs rangs étaient très hétérogènes. Tantôt on avait juste quelques orks massifs avec un semblant d'armures et de lames et de masses beaucoup trop gros pour être considérées comme des armes conventionnelles. Un long moment de silence, les deux armées se regardant face à face. Peux-vertes nombreuses, une centaine ? Non plus que ça mais difficile à dire d'ici...



"Vous n'aviez pas dit il y a cinq jours qu'ils étaient milles ?" demanda le capitaine

"Je viens d'apprendre qu'ils étaient environ cinq cents." répondit nonchalamment le maître espion

"C'est moins que ce que nous avions prévus ! Ça va faire du gâchis d'hommes et de moyens !" s'irrita le capitaine

"On sait jamais ce que ces peaux-vertes nous réservent, ils sont peut-être timbrés mais pas complètement stupide" lança soupçonneux le maître-espion en levant son index vers le plafond d'un air insistant.

"Et puis comment ca se fait que vous ne le sachiez que maintenant ? J'ai pas entendu un pigeon roucouler moi !"

"C'est un truc d'espion, faut pas chercher""

"Des orks intelligents ça existe vraiment ?" se demanda ouvertement le général d'un air un peu plus ignare.

Une bonne mare de 500 peaux-vertes se tenaient là. Pendant ce temps les 750 hommes du premier régiments étaient en train de ravaler leur salive et de se tenir prêt.
Soudain un long bruit assourdissant qui résonnait dans les crânes. Un cor de guerre.
Ça commence ? Ca y est ?
Quelques pas pour marcher, puis on trotinne puis ca charge...
Ça hurle, ça invoque Sigmar d'un côté puis de l'autre un son gutural du nom de "gork" (ou mork). Les pas s'enchainèrent, ils marchèrent tous à l'unisson. Leur progression fit trembler le sol comme le ferait le pas d'un géant puis....


"Sérieux ça va commencer comme ça ? Pas de discours encourageant ?" demanda le général

"Je suis pas sûr que ça aide vous voudriez dire quoi ?" répondit le maître-espion.

Quelque chose d’inspirant bougre de baudruche ! Ca raffermit la volonté des soldats ! Vous saviez, si vous trainiez pas autant dans l’ombre vous sauriez qu’il faut du charisme pour menez des hommes au combat ! C’est important les discours !

Je vois pas en quoi ca va encourager la lame du troufion d’Averland à finir dans le gosier d’un ork...

Rhhhaaa ! Vous y connaissez vraiment vous !se frustra le général.


Le général se tint, en armure complète devant ses hommes. Ils n'avaient pas tous l'air très réveillés, dommage que le budget de l'Empire ne permette pas de fournir à chaque soldat une bonne tasse de café bien revigorant. Ça baillaient et ça angoissait dans les rangs...

"Soldats de l'empire, soldats de l'Averland, écoutez !"
"devant nous se tient de véritables chiens galeux ne cherchant que violence, n'ayant que pour seule occupation de detruire. Nous, impériaux devons faire face à cette vilainie qui OSE nous défier. Tenez-vous prêt, faites-vous confiance les uns les autres, rappelez-vous de votre entraînement et frappez à l'unisson ! Pour Sigma...."


"C'était pas le discours de l'Empereur magnus à ..."

"Non ça ne l'était pas maître-espion !" le coupa sèchement le général

"Je me demandais juste parce que ça sonnait mot pour mot à ..."

Discours terminé, ça y est ça commence. Les peaux-vertes décidèrent de faire le premier pas. Ça court vite mais on sentait qu'ils s’essoufflaient rapidement. La farouche masse verte s’approchait rapidement du fier bataillon de l’Averland. On beugla des ordres, les fantassins se mirent en position défensives, hallebardes à l’avant. Le bruissement du tonnerre que produisirent les canons assaillir les tympans des proches soldats tandis que les lourds boulets frappèrent de plein fouet le visage des quelques peaux-vertes qui furent touchée par les éclats des projectiles ayant fait éclater en morceau le corps de des autres orks moins chanceux. C’était un très beau tir pour un tir d’essai. Les artilleurs partiellement sourds se félicitèrent de cet excellente salve.

Toutefois ces derniers ne purent vraiment entendre le subtil changement dans la cacophonie incessante qui jouait autours d’eux. Si l’on pouvait entendre les lourds pas des orks frapper le sol tel une secousse tellurique, on pouvait, si on n'était pas partiellement sourd, entendre un bruissement similaire mais plus subtil, moins évident...

Surgirent ainsi, sans crier gare mais en sortant les crocs une troupe de petits hommes-verts. Leurs nez et leurs oreilles pointues, tout comme leur esprit espiègle et sadique, de vils gobelins surgirent par derrière et prirent par surprise les malheureux artificiers fraîchement dépêchés de Nuln et enfoncèrent leurs dagues sales et rouillés dans leurs précieux derrières impériaux. Du moins, ce serait arrivé si les vaillantes milices des franches compagnies n'avaient pas rejoints la bataille ! Sabrant et tirant sur ces immondes petits êtres aussi ridicules qu'insignifiant....



STOP ! gronda le général.

Quoi ? Où est le problème ? Il faut s’attendre à se faire prendre à revers ! On a la forêt derrière !

N’importe quoi ! Ça n’existe pas les gobelins ! Ce sont des histoires qu’on racontent aux enfants pour qu’ils dorment la nuit et se réchigne à pleurer pour avoir droit à une têt de votre bien-aimée ! Et franchement, on les verrait venir les orks par derrière ! Inutile de garder l'arrière !

Et moi je vous dis que ça existe ! On ne les prend jamais au sérieux et c’est bien ca qui les rendent dangereux !

Et puis quoi encore ? Les “skavens” existent et manipulent l’Empire depuis l’ombre ? Me faites pas rire !

Alors disons que c’est un sujet plus délicat ça parce qu'en fait ils....

Tandis que le général et le maître-espion se querellaient sans fin sur des détails presque négligeables mais pourtant crucial dans la détermination du gagnant pour la bataille prochaine, le capitaine parvint à s’isoler dans un coin pour siroter sa flasque de Bugsman qu’il avait réussi à chourer lors d’une soirée...

Dans un de ces rares moments de lucidité que l'alcool pouvait offrir, il se dit alors:
Franchement, parler bataille et bouger des pions sur une table c’est chiant pensa-t-il. C’est à croire qu’il y en a qui en ferait un jeux !
Galfric Lawmaker, Mercenaire (chasseur de prime)
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Tiens ? On l'entend au loin...
Bien des raisons nous amènent à chasser des têtes: répandre le peu de justice qui existe en ce bas-monde, pouvoir éventrer et casser des dents sans risques de représailles, ou l'argent?
Pour moi, ce n'est certainement pas la dernière.

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Hagin Duraksson
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Hagin Duraksson »

Version sans la police d'écriture des majuscules dans le spoiler, bonne lecture ^^
Assis sur Son trône sombre, Il rit. Un rire grave et puissant, un rire sombre et froid. Dans les ténèbres de Son palais brûlaient des feux bleus et glacés, éclairant quelques un de Ses trophées, suppôts de Ses frères déchus de leur rang, aveuglés par leur arrogance, désormais brisés, qui flottaient dans leurs cages insensibles. Pâles reflets de leurs dieux, de leur gloire passée aussi. Il rit, Lui qui était craint des siens, Il riait de leurs pitoyables tentatives, de leurs champions vaincus, de la vanités de leurs actes, de la vacuité des Siens. Ici, ni le temps, ni l'espace ne dictaient leur maudite loi, et pourtant, en ce lieu qui n'était pas là, en cet instant qui n'existait pas, Il riait de leur audace, car tous étaient venus, tous malgré leurs haines et leurs rancœurs, tous accompagnés de leurs légions infernales.



Il rit, car enfin, les Quatre étaient venus Le défier.



Un gardien des secrets, ancien et puissant, s'avança vers Lui, bondissant, virevoltant gracieusement, saisit par la volupté de l'instant puis par Sa main lupine, six doigts l'élevant dans un silence absolu, six doigts qu'il ne sentait plus, qu'il ne voyait plus. Le prince du Serpent Suprême l'entendit une dernière fois, ce rire, Son rire. Puis les doigts le lâchèrent et il flotta, suspendu dans les courants aethériques, insensible, anesthésié. Il hurla mais ne pouvait sentir son corps autrefois remodelé par le Seigneur des Plaisirs, et, dans le Royaume ombrageux des sombres déités, nul ne l'entendit. Devant ce spectacle effrayant, les bêtes du Grand Corrupteur se couchèrent et gémirent, les horreurs du Grand Architecte se turent et s'immobilisèrent, et même les guerriers du Seigneur des Crânes reculèrent d'un pas. Mais ce dernier n'était pas le Maître de la Guerre pour rien. Dominant ses légions d'airain, le Dieu du Sang s'avança, paré d'acier et de carmin, les flammes éternelles de la haine jaillissaient des orbites vides de son casque cornu, et il se jeta, hache et espadon en main sur le Dieu Renégat. Le molosse face au loup crocodilien. Mais seul, le Massacreur ne faisait pas le poids.



Il ployait, lentement, inexorablement, sa substance, sa puissance, lentement absorbée, abreuvant Celui qui se nourrissait des Siens. Les crocs canins grinçaient et craquaient sous le poids de la violence conjuguée de la douleur et de la rancœur. Le Dévoreur riait toujours, un rire plus dur, plus féroce, un rire affamé. Puis Il se tut, contemplant la lame qui dépassait de Son corps, Ses trois yeux cillèrent et s'étrécirent. Dans le silence soudain, l’épéiste retira sa longue rapière d'un mouvement sec et élégant. Le plus jeune d'entre eux s'était joint à cette danse mortelle et macabre, portant ainsi assistance à celui qui le méprisait tant, un exquis délice que de lui rappeler lors du Grand Jeu, si ils survivaient.



Il ne laissa pas passer un tel affront et, de Ses six griffes acérées, Il scarifia le visage séduisant de l'impudent, goûtant son sang et sa puissance autant que sa souffrance. Il était le premier d'entre eux, le Dévoreur, et Il se repaissait de ses faibles frères et de leurs sbires inférieurs. D'un geste de la main, Il renvoya une sphère de magie pure sur les frêles serviteurs du Brodeur de Destinée, qui puisa dans le geste, prévu et guidé par quelque complot millénaire, du Dieu Renégat, l'énergie infinie nécessaire pour contraindre un tel Être. Il rua, affaiblissant Ses chaînes et le tissu des Royaumes du Chaos, tentant de Se défaire d’entraves si honteuses. Les liens qui Le retenaient prisonnier cédèrent en un craquement sourd et Il plongea Ses trois yeux dans ceux du Maître du Hasard, se saisissant d'un poing vengeur du long cou de l'arrogant. Alors qu'Il resserrait sa poigne et absorbait la puissance de son adversaire, Il pouvait les sentir, sentir leur peur, peur de disparaître, de retourner au néant éternel et glaçant; sentir leurs coups qui s’abattaient sur Sa forme dans ce Royaume inconsistant de Folie inconstante.



Même sous les assauts de tant de démons, princes ou avortons, Il tenait et dominait, et une fois de plus Son rire parcouru les Terres du Chaos. Et à ce rire terrible, on répondit. Un simple gloussement glougloutant, maladivement chaleureux, et une main suppurante qui se posa sur la Sienne, une force titanesque s’opposant à la mort du Grand Instigateur, une force consciente que la fin d'un des Quatre signifiait la fin de tous. Le Seigneur de la Pestilence Lui faisait face, Le couvant d’un regard bienveillant et attristé, car tant de ses enfants avaient péri sous Son joug, ce que, en tant que Grand-Père, il ne pouvait accepter. Tandis que les racines de l’univers s’effritaient, sous Ses pattes griffues, Il éventra son frère le plus massif et lui brisa l’un de ses bois purulents.



Ses assauts ne purent porter leurs fruits, car une fois encore les Quatre frappèrent. Une fois encore toutes leurs pathétiques attaques furent arrêtées, une fois encore des centaines de leurs démons furent dévorés pour alimenter Sa puissance. Dans ce lieu aux lois si changeantes, nul ne pouvait dire si ce statu quo, cette valse des assauts et cette effarante débauche de Chaos à l’état pur, durait depuis des heures, des siècles, ou si il n’avait même pas encore commencé.



Était-ce un hasard prémédité par le Tisserand, ou bien était-il nourri par toute cette violence? Toujours est-il que Khorne perça la poitrine du Renégat de son puissant espadon, avant de Lui trancher le bras d’un revers de sa longue hache ornementée et luisante d’essence chaotique à l’état pur. Dans sa langue gutturale et honnie, invoquant une magie inconstante, les croassements de Tzeentch consumèrent le Déchu de l’intérieur, Lui infligeant une douleur innommable tandis que Slaanesh dardait sa longue rapière dans le troisième œil qui ornait le front lupin, avant de balafrer ça et là l’ensemble de Son corps dans une sensuelle et gracieuse danse mortelle, dessinant avec les plaies infligées une ode à sa propre gloire voluptueuse. Nurgle lui même brisa à son tour une corne du Dieu rieur, tout en enserrant Ses mâchoires à l’aide de la langue baveuse jaillissant de la bouche aux crocs cariés qui avait éclose sur les bords déchiquetés de sa plaie au ventre.



Une fois encore, Il se dégagea de l’étreinte de Ses frères, et aspira de nouveau la force des misérables suppôts présents pour se régénérer. Dans le silence, seulement troublé par un grattement lointain et le son de Sa forme qui se reformait, Il tonna:




Même à l’aide de vos légions, même avec vos forces réunies, vous êtes trop faibles. Quelle tristesse... »



Et Il rit, Il rit encore, Il était inéluctable, immortel, car Il était eux, leurs pulsions les plus destructrices, leurs haines les plus sincères et tant que eux vivraient, Il serait là. Et quand enfin ils auront disparu, Il pourra enfin aspirer au repos. Il riait toujours lorsqu’Il bascula dans le néant.



Et au moment d’être banni à jamais des étranges Royaumes du Chaos, Il put contempler l’ultime artisan de sa défaite: deux yeux rouges qui Le fixaient dans les ténèbres, le Rongeur du Tissu de l’Univers, le Seigneur de l’Entropie. Et alors qu’Il disparaissait, Il put entendre un ricanement strident, parodie moqueuse de Son propre rire…



Assis sur Son trône sombre, Il rit. Un rire grave et puissant, un rire sombre et froid. Dans les ténèbres de Son palais brûlaient des feux bleus et glacés, éclairant quelques un de Ses trophées, suppôts de Ses frères déchus de leur rang, aveuglés par leur arrogance, désormais brisés, qui flottaient dans leurs cages insensibles. Pâles reflets de leurs dieux, de leur gloire passée aussi. Il rit, Lui qui était craint des siens, Il riait de leurs pitoyables tentatives, de leurs champions vaincus, de la vanités de leurs actes, de la vacuité des Siens. Ici, ni le temps, ni l'espace ne dictaient leur maudite loi, et pourtant, en ce lieu qui n'était pas là, en cet instant qui n'existait pas, Il riait de leur audace, car tous étaient venus, tous malgré leurs haines et leurs rancœurs, tous accompagnés de leurs légions infernales.



Il rit, car enfin, les Quatre étaient venus Le défier.



Un gardien des secrets, ancien et puissant, s'avança vers Lui, bondissant, virevoltant gracieusement, saisit par la volupté de l'instant puis par Sa main lupine, six doigts l'élevant dans un silence absolu, six doigts qu'il ne sentait plus, qu'il ne voyait plus. Le prince du Serpent Suprême l'entendit une dernière fois, ce rire, Son rire. Puis les doigts le lâchèrent et il flotta, suspendu dans les courants aethériques, insensible, anesthésié. Il hurla mais ne pouvait sentir son corps autrefois remodelé par le Seigneur des Plaisirs, et, dans le Royaume ombrageux des sombres déités, nul ne l'entendit. Devant ce spectacle effrayant, les bêtes du Grand Corrupteur se couchèrent et gémirent, les horreurs du Grand Architecte se turent et s'immobilisèrent, et même les guerriers du Seigneur des Crânes reculèrent d'un pas. Mais ce dernier n'était pas le Maître de la Guerre pour rien. Dominant ses légions d'airain, le Dieu du Sang s'avança, paré d'acier et de carmin, les flammes éternelles de la haine jaillissaient des orbites vides de son casque cornu, et il se jeta, hache et espadon en main sur le Dieu Renégat. Le molosse face au loup crocodilien. Mais seul, le Massacreur ne faisait pas le poids.



Il ployait, lentement, inexorablement, sa substance, sa puissance, lentement absorbée, abreuvant Celui qui se nourrissait des Siens. Les crocs canins grinçaient et craquaient sous le poids de la violence conjuguée de la douleur et de la rancœur. Le Dévoreur riait toujours, un rire plus dur, plus féroce, un rire affamé. Puis Il se tut, contemplant la lame qui dépassait de Son corps, Ses trois yeux cillèrent et s'étrécirent. Dans le silence soudain, l’épéiste retira sa longue rapière d'un mouvement sec et élégant. Le plus jeune d'entre eux s'était joint à cette danse mortelle et macabre, portant ainsi assistance à celui qui le méprisait tant, un exquis délice que de lui rappeler lors du Grand Jeu, si ils survivaient.



Il ne laissa pas passer un tel affront et, de Ses six griffes acérées, Il scarifia le visage séduisant de l'impudent, goûtant son sang et sa puissance autant que sa souffrance. Il était le premier d'entre eux, le Dévoreur, et Il se repaissait de ses faibles frères et de leurs sbires inférieurs. D'un geste de la main, Il renvoya une sphère de magie pure sur les frêles serviteurs du Brodeur de Destinée, qui puisa dans le geste, prévu et guidé par quelque complot millénaire, du Dieu Renégat, l'énergie infinie nécessaire pour contraindre un tel Être. Il rua, affaiblissant Ses chaînes et le tissu des Royaumes du Chaos, tentant de Se défaire d’entraves si honteuses. Les liens qui Le retenaient prisonnier cédèrent en un craquement sourd et Il plongea Ses trois yeux dans ceux du Maître du Hasard, se saisissant d'un poing vengeur du long cou de l'arrogant. Alors qu'Il resserrait sa poigne et absorbait la puissance de son adversaire, Il pouvait les sentir, sentir leur peur, peur de disparaître, de retourner au néant éternel et glaçant; sentir leurs coups qui s’abattaient sur Sa forme dans ce Royaume inconsistant de Folie inconstante.



Même sous les assauts de tant de démons, princes ou avortons, Il tenait et dominait, et une fois de plus Son rire parcouru les Terres du Chaos. Et à ce rire terrible, on répondit. Un simple gloussement glougloutant, maladivement chaleureux, et une main suppurante qui se posa sur la Sienne, une force titanesque s’opposant à la mort du Grand Instigateur, une force consciente que la fin d'un des Quatre signifiait la fin de tous. Le Seigneur de la Pestilence Lui faisait face, Le couvant d’un regard bienveillant et attristé, car tant de ses enfants avaient péri sous Son joug, ce que, en tant que Grand-Père, il ne pouvait accepter. Tandis que les racines de l’univers s’effritaient, sous Ses pattes griffues, Il éventra son frère le plus massif et lui brisa l’un de ses bois purulents.



Ses assauts ne purent porter leurs fruits, car une fois encore les Quatre frappèrent. Une fois encore toutes leurs pathétiques attaques furent arrêtées, une fois encore des centaines de leurs démons furent dévorés pour alimenter Sa puissance. Dans ce lieu aux lois si changeantes, nul ne pouvait dire si ce statu quo, cette valse des assauts et cette effarante débauche de Chaos à l’état pur, durait depuis des heures, des siècles, ou si il n’avait même pas encore commencé.



Était-ce un hasard prémédité par le Tisserand, ou bien était-il nourri par toute cette violence? Toujours est-il que Khorne perça la poitrine du Renégat de son puissant espadon, avant de Lui trancher le bras d’un revers de sa longue hache ornementée et luisante d’essence chaotique à l’état pur. Dans sa langue gutturale et honnie, invoquant une magie inconstante, les croassements de Tzeentch consumèrent le Déchu de l’intérieur, Lui infligeant une douleur innommable tandis que Slaanesh dardait sa longue rapière dans le troisième œil qui ornait le front lupin, avant de balafrer ça et là l’ensemble de Son corps dans une sensuelle et gracieuse danse mortelle, dessinant avec les plaies infligées une ode à sa propre gloire voluptueuse. Nurgle lui même brisa à son tour une corne du Dieu rieur, tout en enserrant Ses mâchoires à l’aide de la langue baveuse jaillissant de la bouche aux crocs cariés qui avait éclose sur les bords déchiquetés de sa plaie au ventre.



Une fois encore, Il se dégagea de l’étreinte de Ses frères, et aspira de nouveau la force des misérables suppôts présents pour se régénérer. Dans le silence, seulement troublé par un grattement lointain et le son de Sa forme qui se reformait, Il tonna:




Même à l’aide de vos légions, même avec vos forces réunies, vous êtes trop faibles. Quelle tristesse... »



Et Il rit, Il rit encore, Il était inéluctable, immortel, car Il était eux, leurs pulsions les plus destructrices, leurs haines les plus sincères et tant que eux vivraient, Il serait là. Et quand enfin ils auront disparu, Il pourra enfin aspirer au repos. Il riait toujours lorsqu’Il bascula dans le néant.



Et au moment d’être banni à jamais des étranges Royaumes du Chaos, Il put contempler l’ultime artisan de sa défaite: deux yeux rouges qui Le fixaient dans les ténèbres, le Rongeur du Tissu de l’Univers, le Seigneur de l’Entropie. Et alors qu’Il disparaissait, Il put entendre un ricanement strident, parodie moqueuse de Son propre rire…
Hagin Duraksson, Voie du défenseur des tunnels

Sans matériel, ni compétence: FOR 10/ END 13/ HAB 10/ CHAR 08/ INT 09/ INI 07/ ATT 10/ PAR 13/ TIR 09/ NA 2/ PV 34/95
Avec matériel et compétences: FOR 10/ END 13/ HAB 10/ CHAR 10/ INT 09/ INI 05/ ATT 09/ PAR 11/ TIR 09/ NA 2/ PV 34/95
Matériel de combat couramment usité (plus sur la fiche) et compétences:

- Hache équilibrée de maître: 18+1d8 dégâts ; 14 parade ; Percutante, Rapide et Précise.
-Bouclier en acier: 6+1d6 dégâts ; 16 parade ; Déstabilisant
-Armure de gromril: 20 points de protection sur tout le corps à l'exception de la tête. Malus de 2 INI, ATT et PAR mais +2 CHA.
-Casque de gromril: 20 points de protection sur la tête. Malus de 2 en Perception mais +2 CHA.

-Alphabétisation: Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet des nains.

-Arme de prédilection, Hache: Votre personnage, grâce à la pratique continue d'une même arme, en a acquis une maîtrise technique telle qu'il peut ajouter un bonus de +1 en ATT lorsqu'il l'utilise en combat. Cette compétence reflète le fait que votre personnage possède une arme “préférée” qu'il utilise avant toute autre, si possible. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

-Chant de guerre nain: Votre personnage, en tant que nain, connait les nombreux chants de guerre qui honorent les hauts faits d'arme, la fierté naturelle et la bravoure du peuple nain. Cela permet à tous les nains se trouvant dans un rayon de 100 mètres de gagner un bonus de +1 en ATT tant que le chant continue.

-Chant Nain, Chant de Mort: Votre personnage, lorsqu'il réalise que le combat qu'il est en train de mener sera sûrement son dernier (à moins d'un miracle), entonne son chant de mort. Dès cet instant, il peut enlever 1D10 points de blessures à tous les dommages qu'il reçoit, pour représenter le fait qu'il n'en tient plus compte: la seule chose importante est de retenir l'ennemi le plus longtemps possible, et d'entrer dans la légende. Il ne peut entonner son chant qu'à partir du moment où il est réduit à 15 points de vie ou moins. Le retrait des points de dégâts ne signifie pas qu'il évite de perdre des points de vie : une attaque réussie de votre adversaire et non parée par votre personnage enlèvera toujours au moins 1 point de vie.

-Chirurgie: Votre personnage détient les connaissances médicales requises pour “raccommoder” des blessures ou réduire des fractures. Il connaît également les critères de risque d'infection et sait les éviter. S'il possède le matériel nécessaire, il peut pratiquer un geste médical adéquat.

-Coriace: Votre personnage fait preuve d'un résistance aux coups bien supérieure à la moyenne. Il peut retrancher 1D3 points de dégâts lors d'un coup pouvant occasionner une blessure.

-Couverture: Votre personnage est capable de défendre l'un de ses compagnons en exécutant une parade pour lui. Le compagnon devra se trouver aux cotés de votre personnage. La couverture est réussie sur un test de parade concluant. Cette compétence ne peut être utilisée qu'une seule fois par tour et compte comme une action de parade pour celui qui l'utilise. Par contre la personne qui jouit de la couverture de votre personnage peut toujours utiliser sa parade pour elle-même. Enfin, il est possible de protéger d'un tir si le tireur est vu au bon moment par le protecteur.

-Déplacement silencieux en souterrain: Votre personnage, ajoute un bonus de +1 lorsqu'il cherche à se déplacer et réaliser des actions silencieusement.

-Parade: Votre personnage a appris comment se servir d'une arme à son plein potentiel pour réussir à parer une attaque rendant les parades bien plus efficaces. La valeur de parade des armes et boucliers est ainsi doublée.

-Résistance à la magie: Votre personnage est particulièrement résistant aux effets de la magie. Contre les sorts de dégâts, son endurance est multipliée par le nombre de point qu'il possède dans cette compétence. En cas de test à effectuer sous une caractéristique pour résister aux effet de la magie, il peut faire autant d'essai qu'il a de point dans cette caractéristique.

-Vision Nocturne: Votre personnage est doué de cette faculté de voir dans l'obscurité. Cependant cette obscurité ne devra pas être totale, comme celle des profondeurs de la terre ou les des souterrains d'un château etc. (Il doit au moins exister une source de lumière.)

-Volonté de fer: Votre personnage a une force morale bien au-dessus de la normale. Cette compétence lui permet d'augmenter sa résistance aux effets psychologiques. Dans l'une de ces situations, il a un bonus de +1 sur ses tests de volonté.
Moi, Hagin, je fais serment d'être un Veilleur des Profondeurs.
Merci à Djinn pour ce cadeau ^^
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Morwen Nidariel
Warfo Award 2018 de la meilleure fiche
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Morwen Nidariel »

La lecture du post qui suit est déconseillée aux lecteurs jeunes et non-avertis



L’éclat éblouissant des torches la fit lever les mains devant les yeux avec un cliquetis de vieux fers. Il lui fallut plusieurs secondes pour discerner, dans la clarté brûlante qui venait soudain d’inonder sa cellule, les silhouettes désormais familières du sénéchal de Sanzenmund et de ses gardes aux grises mines. L’Asrai se fendit d’un ricament dédaigneux, leur présentant un visage dont la crinière échevelée et les meurtrissures n’atténuaient qu’à peine la fierté sauvage.

« Bonjour Morwen.
« Otwin, que me vaut ce déplaisir inattendu ? »

Elle n’avait jamais respecté ni l’homme ni sa charge. Il avait pourtant à traier les affaires courantes de la ville, sinon de la province, et le faisait avec une diligence qui aurait autrement forcé l’admiration. Mais il n’avait d’un guerrier que l’apparat, et la sylvaine ne pouvait comprendre qu’un noble ne puisse avoir la vaillance de défendre les siens l’arme au poing. Les seigneurs de son peuple mêlaient toujours la sagesse et la force, les deux vertus qui prévalaient pour régner en temps de paix comme en temps de guerre.

« Votre hostilité est malvenue. Vous savez qu’après vos… frasques… je ne pouvais faire preuve de davantage de clémence. »

Elle se contenta d’un rictus qui dévoilà ses dents, ses pieds nus tassant la paille sur le sol froid et poussiéreux.

« Quoi qu’il en soit… je viens ici vous faire une offre. » Il passa ses mains dans le dos, adoptant la posture raide et sérieuse qu’il affectionnait pour entrer dans le vif du sujet. La lumière désormais plus soutenable découpait les lignes honnêtes de son visage au bouc entretenu. « Battez-vous pour nous. Montrez encore une fois que vous avez un peu de bienveillance pour les citoyens de cette ville, et vous serez libre. »

L’elfe le fixa aussitôt d’un air amusé – elle était prompte à montrer ses émotions, or celles-ci étaient aussi changeantes que le sens du vent. Son rire cristallin, qu’on aurait pu trouver rafraîchissant s’il n’était si définitivement moqueur, résonna entre les murs glacés des geôles.

« Ah oui, vraiment ? Mais je n’en ai pas, Otwin, vous le savez bien. Et puis votre grand comte n’est-il pas parti affronter l’ennemi, déjà ? La ville ne parlait que de ça il y a trois jours. La victoire vous est déjà acquise. »
« Il est parti à la bataille plus au Nord, en effet. Cependant c’est tout ce qu’attendait cette force, de toute évidence. Ils nous assiègent et je crains que l’assaut ne soit pour aujourd’hui ou demain. »

Le masque effronté de la guerrière s’effrira pendant un instant, avant qu’elle ne se recompose une expression de pure froideur.

« Je ne vois pas pourquoi j’irai risquer ma vie pour vous ou votre misérable troupeau. Le sang humain est bien assez abondant sur ce monde, il peut couler encore un peu. »
« Alors si nous perdons, vous mourrez ici dans cette cage. C’est vraiment ce que vous voulez ? » interrogea-t-il avec un haussement de sourcils.

Un silence pesant s’abattit entre les deux interlocuteurs. Derrière le sénéchal ses hommes de main trituraient la garde de leurs épées avec un faux détachement : l’elfe était presque une légende urbaine dans les faubourgs de Salzenmund. Toutes sortes de rumeurs circulaient à son sujet : garce invétérée, créature de magie, combattante redoutable ou sorcière… Elle attirait selon les esprits la crainte, l’antipathie ou l’admiration. Et même alors qu’ils la voyaient telle qu’elle était, réduite aux chaînes, crasseuse, ils prenaient la mesure de la férocité qui habitait ses yeux noirs. Une aura mystérieuse la nimbait, en bonne partie due à ses tatouages qu’ils ne parvenaient pas à saisir dans leur plein et complexe motif, et ils espéraient qu’elle détenait un grand pouvoir – après tout, n’avait-elle pas déjà remporté d’autres combats pour eux ? Les hommes-bêtes de la région, leurs tenaces détracteurs et bourreaux depuis tant d’années, n’avaient-ils pas été vaincus grâce à elle ?

Ils sursautèrent lorsqu’elle siffla soudain de colère entre ses dents serrées.

« Rendez-moi ma lance. J’irai me battre, mais pas pour vous sauver ! Seulement pour tuer mes ennemis. »

* Il régnait une sorte d’effervescence hagarde dans les rues de Sanzenmund, que dominait la silhouette menaçante du donjon sur les hauteurs escarpées battues par les vents salés de la région. Les hommes et les femmes ne travaillaient guère plus depuis l’arrivée des barbares campés au-devant de leurs murs – il n’y avait plus de champs à faucher, et à quoi bon s’échiner au labeur si l’on risquait de mourir demain ? Au lieu de ça ils se soûlaient à l’œil chaque soir, braillaient sous les toits des tavernes des menaces avinées à ceux qui leur inspiraient tant de peur. Ils étaient humains et prenaient la conscience terrible et douloureuse d’être la cible d’une menace trop grande pour eux : ils réagissaient à leur manière. En s’abrutissant, en se réfugiant dans une rage sourde, en faisant l’amour tant qu’ils pouvaient. Morwen leur trouvait des odeurs encore plus répugnantes qu’à l’ordinaire, mais quelque part dans son cœur ruiné elle percevait une part de leur détresse et les prenait en pitié.

Elle suivit le sergent d’armes qui montait les marches menant aux remparts les plus extérieurs, déjà hérissés de soldats atiffés en désordre. Ils étaient souvent juvéniles ou tassés par l’âge, la plupart des guerriers ayant suivi le comte parti faire face à l’armée ayant débarqué sur les côtes farouches du Nordland. Qui étaient tous ces hommes de Norsca dont on entendait, sous le couvert des bois de la campagne, l’écho inquiétant des rires et des hululements d’excitation ? Etaient-ils l’assemblage disparate de reliquats de la Tempête, qui avait frappé l’Empire plusieurs années auparavant ? Une autre force arrivée secrètement à bord d’une flotte de drakkars ? Elle l’ignorait mais dans le fond s’en moquait pas mal. Elle n’avait jamais accordé beaucoup d’importance au pourquoi de ses combats. La menace était là et son esprit très pragmatique s’en tenait à la tâche de le détruire.

Son regard affûté voyait les ombres mouvantes qui, au pied des arbres touffus à des centaines de toises de là, se paraient des formes rondes des boucliers et des haches. Elle surprenait furtivement des motifs et des couleurs peints sur le bois, dans des tons sanglants ou chatoyants, parfois d’une étonnante complexité. L’ost appartenait sans conteste aux dieux de la Ruine, et il ne venait que pour détruire le cœur même du Nordland. Son peuple plutôt que ses gardiens.
Elle savait déjà qu’ils seraient en sous-nombre et moins expérimentés. Elle percevait la faiblesse d’âme et de courage de tous ceux qui l’entouraient à la manière d’une effluve désagréable : le doute qui planait sur le chemin de ronde se traduisait par des halètements causés par la frayeur, la transpiration qui inondait les fronts et les paumes. La nervosité se déversait des créneaux plus sûrement que le sang d’une plaie ouverte, et ce avant même que le premier coup n’eût été porté.

L’Asrai rit intérieurement cette fois, trouvant une ironie particulièrement cruelle à devoir mourir à cet endroit alors que d’ici elle pouvait presque discerner la lisière sûre de Laurelorn. Elle n’aurait jamais eu l’occasion de s’y faire vraiment accepter et lutta pour ne pas laisser la douleur de ses espoirs déçus l’envahir. Ses paupières se clore un instant comme elle levait la tête vers l’empyrée grisâtre, de la même manière qu’enfant elle tendait son visage au baiser du soleil dans les grandes clairières de l’été éternel.

« Toutes les danses doivent avoir une fin » se contenta-t-elle de murmurer dans la langue chantante des elfes, un sourire doux-amer sur ses lèvres peintes en noir.

* « Venez-y donc, fils de chiennes ! »
« Allez, si vous avez des couilles ! Allez ! Approchez, sales bâtards ! »
« J’vous trouerai la gueule ! »

Défenseurs comme assaillants s’agonisaient d’insultes et de menaces, la distance rendant incompréhensible le détail des échanges à défaut de leur teneur. Certains agrippaient les moellons de leurs mains tremblantes et blanches, d’autres cognaient dessus avec le pommeau de leurs armes. Des rangs désordonnés mais nombreux de sauvages venus du plus lointain septentrion s’agglutinaient dans la plaine déboisée cernant les faubourgs, ayant renversé dans leur approche les minces barrières des cultures et les masures les plus fragiles des paysans. Ils avaient traîné devant eux les impériaux qui n’avaient pas été assez prompts à rejoindre la relative sécurité du bastien, tous porteurs de sévices plus ou moins marqués : les femmes avaient leurs vêtements déchirés et l’aine exposée, les cheveux parfois arrachés. Les hommes n’étaient pas plus chanceux : souvent mutilés, les dents brisées, d’horribles morceaux de fer incrustés aux endroits les plus vils de leurs corps. Leurs bourreaux en tiraient une fierté ignoble et n’hésitaient pas à les secouer au-devant de la première ligne. Il était évident qu’ils n’avaient pas prévu les faire survivre à leur traitement.

Morwen les détaillait en reconnaissant dans leur apparence celle des sbires qu’elle avait déjà affrontés lors de la Tempête : grands, musculeux sous d’épaisses mailles et fourrures, des barbes rongées de vermine et des traits rudes peinturlurés de cendres ou de sang. Ils étaient les émissaires d’un mal dont ils ne comprenaient guère la nature – elle-même, malgré toute la finesse de son esprit elfique, n’en saisissait que des parcelles éparses. Et cela valait sûrement mieux ainsi.
Elle glissa un coup d’œil à son voisin : Karl, un jeune soldat à la mine austère mais au caract-re encore sensible, et elle se rappela soudain qu’il n’avait pas vingt ans. Le Nordlander mit quelques secondes à se rendre compte de son examen silencieux, lui renvoyant alors un regard à mi-chemin entre la perplexité et la méfiance. S’il avait appris une chose d’elle c’était que l’elfe était difficile à comprendre, plus imprévisible même que le ciel des bords de mer.

« Je pensais que vous auriez rejoint l’armée du comte » lui lança-t-elle finalement d’un ton neutre.

Il haussa les épaules, désignant du pouce un homme élancé qui se tenait plus loin au milieu d’archers qu’on devinait à leur tenue d’ordinaire chasseurs, au sommet d’une tour à la terrasse carrée.

« Boerich m’en a dissuadé. »

De ce qu’elle avait vu par le passé le trappeur avait régulièrement eu cette forme de discret paternalisme à l’égard du jeune orphelin. Elle-même, touchée sans l’admettre par sa situation, lui avait déjà témoigné une forme d’attention rare et bourrue en certaines occasions.

« Il est de bon conseil. Vous devriez…

Elle fut interrompue par le hurlement d’horreur qui s’éleva subitement de quelque part en contrebas, bientôt repris par d’autres gorges. Les prisonniers échevelés de l’armée nordique venaient d’être jetés face contre terre et on leur arrachait déjà leurs haillons, certains guerriers s’emparant de marteaux et de longs clous servant à fixer les tentes pour leur clouer les mains à même la terre détrempée par la pluie de la veille. Les insultes s’étaient tues, troquées pour des rires braillards entrecoupés d’exclamations de détresse ou d’effroi. Des louanges aux dieux sauvages de Norsca furent rugies comme leurs serviteurs, insensibles au froid et à l’atmosphère pesante qui précédait les batailles, baissaient ou jetaient leurs frocs avant de prendre comme des animaux hommes, femmes et enfants. Ces âmes malheureuses qui une semaine auparavant se targuaient d’être des citoyens de l’Empire, se retrouvaient aujourd’hui écrasées sous les carrures haletantes et goguenardes d’êtres qui ne comprenaient pas même la nature des maîtres qu’ils servaient d’une façon si obscène.

Morwen plissa les yeux d’un vague dégoût mâtiné de colère, avant de se rendre compte que tous ses voisins tremblaient dans un silence choqué. Sa sensiblité elfique lui faisait recevoir de plein fouet la haine viscérale qui se dégageait d’un Karl dont les traits se baignaient de larmes. Elle aurait voulu lui serrer l’épaule : elle savait qu’elle aurait reçu un poing en retour. Il était, dans une moindre mesure, semblable à elle-même : un esprit combattif, revanchard. De telles âmes ne voulaient pas de réconfort lorsqu’elles étaient en peine. Rien que l’occasion d’exercer pleinement leur vengeance.

Tout en descendant les marches du chemin de ronde, l’Asrai se promit de la lui offrir.

Elle avait assez l’expérience des sbires de la Ruine pour savoir que le combat ne serait pas pour aujourd’hui. Ils ne faisaient que le préparer, faisant monter la rage et le désespoir sur les lieux de l’affrontement : c’était au paroxysme des plus basses émotions de l’espèce humaine qu’ils aimaient à moisonner leurs sacrifices, pour la plus grande gloire du Chaos. Les pleurs avant le sang.
Et dans son dos les sodlats de la capitale, livides et interdits, ne pourraient pas s’empêcher de regarder jusqu’au bout la scène d’horreur qui se déroulait bien hors de portée de leurs armes. La nature humaine était ainsi faite que détourner les yeux de l’agonie des autres était impossible, fût-elle aussi odieuse. L’on voulait souvent, à défaut de l’empêcher, être témoin du mal.

* « Je vais les tuer. »
« Nous les tuerons. Ensemble. »

Le jeune homme lui jeta un regard étrange, mélange de surprise, de reconnaissance éperdue et d’un sentiment plus sombre qui se rapprochait d’une profonde soif de violence.

« Alors préparez votre lance, Morwen, parce qu’ils arrivent. »
« Et il était temps ! » rétorqua-t-elle avec un rire inquiétant.

Les victimes de la veille, violées pendant des heures par leurs bourreaux, ne bougeaient plus qu’à peine. L’obscurité de la nuit n’avait pas suffi à dissimuler aux yeux des sentinelles les mouvements pourtant presque imperceptibles qu’elles avaient effectués au clair de lune. Pas plus que la brise n’avait pu couvrir le lointain écho de leurs gémissements sourds.
Ceux encore capables de lever la tête seraient aux premières loges pour voir la chute de Salzenmund.

Ils furent aussi aux premières loges pour voir la horde s’élancer dans une clameur assourdissante, les barbares courant en une vague compacte vers les remparts couronnés d’hommes d’armes. Leurs boucliers aux motifs dérangeants au-dessus de la tête, ils portaient entre eux des échelles rudimentaires taillées de bois et incrustées de colifichets en os qui cliquetaient au rythme effréné de leur course hasardeuse. La certitude du déchaînement de violence imminent et l’anticipation à la fois avide et pleine d’appréhension qu’elle sentait dans l’air froid donnait des frissons à l’elfe séculaire. Elle ne s’était jamais habituée à ces sentiments : elle n’était pas une Asur qui les contrôlait ou une Druchii qui les forçait. Elle était une Asrai ! Elle embrassait ses émotions et sa nature profonde dans leur plus totale nudité, acceptant ce qu’elles avaient de plus beau et de plus laid.

Son cri de défi sauvage, retentissant, fut repris en chœur par les guerriers impériaux. Tous avaient encore en tête les images de la veille et l’immonde sévice infligé à ceux dont, aujourd’hui du moins, ils se disaient les frères. Et les humains vengeaient toujours leurs frères.

Les flèches qui s’envolèrent depuis les terrasses des tours en volées indisciplinées, commandées tour à tour par des sergents aux voix éraillées par le mauvais temps, firent chuter les nordiques qu’elles frappèrent. Les projectiles étaient lourds, leur empennage grossier rendant leur trajectoire incertaine ; mais leur épaisse tête de bon acier Nordlander venue du ciel broyait sans grande distinction la maille comme la chair. Elle vit les blessés piétinés par leurs camarades, enfoncés par à-coups dans la boue sous le poids des pieds chaussés de bottes en peaux de cerfs, d’ours ou d’elle ne savait quelles monstruosités nées sur les rivages pas assez lointains de Norsca. Qu’ils s’y noient ! songeait-elle avec un rictus furieux plaqué sur sa bouche noire. Ce serait encore un trop miséricordieux moment avant qu’ils ne retrouvent leurs dieux si chéris.

« Amenez-y vous ! »

C’était Karl, penché par-dessus la dent de pierre de la muraille, qui s’égosillait à l’adresse des assaillants. On lui répondit dans le brouhaha et les barreaux ficelés de boyeaux séchés d’une des échelles vinrent frapper son abri dans un claquement de mauvais augure. Le faciès gribouillé et à la barbe inégale d’un guerrier ne tarda pas à s’y montrer : il aurait sûrement pu être beau, avec ses yeux clairs et ses traits virils, s’il n’avait été si manifestement possédé par la soif de meurtre et marqué par une existence menée dans la saleté et la brutalité. L’elfe entendit son camarade vociférer sa rancœur et frapper en vain de l’épée, celle-ci rebondissant sans mal sur le bois taillé. Elle lui montra froidement l’exemple en enfonçant sa lance à travers les barres puis les côtes, transperçant le cœur de l’assaillant. La pointe d’argent effilé darda dans le dos, rubescente sous les rayons glacés du soleil d’hiver. L’instant d’après le corps mourant basculait en arrière et chutait aux pieds du bastion, brisé par la foule hurlante.

« D’estoc, Karl. C’est ainsi qu’on manie une épée ! » lança-t-elle avec un mépris ostensible.

Elle n’avait cure de la sensibilité du jeune homme – depuis toujours.

D’autres silhouettes menaçantes se profilaient déjà, certaines passant une jambe par-delà les interstices que dessinaient les créneaux. Elle vit, du coin de l’œil, des défenseurs inexpérimentés tenter de frapper les membres pour ne recevoir en échange qu’un coup de hache en plein visage ; elle sentit, dans le cœur des jeunes et des anciens, la peur que le manque de confiance en leur vigueur invitait jusque dans chacune de leurs pensées. La bataille ne venait que de débuter et déjà pourtant elle voyait planer l’idée de la fuite.

Alors elle dansa. Elle dansa comme avaient appris à le faire les premiers des hérauts de Loëc, le dieu farceur à l’humour aussi fin que cruel. Elle frappait de sa lance avec une précision qu’on aurait dit pleine de délicatesse si elle n’avait été accompagnée de tant de force, car elle était un être séculaire qui depuis bien longtemps marchait sur les sentiers de la guerre. Ses pieds pâles fermement lacés de cuir allaient de droite et de gauche comme elle esquissait d’improbables volte-faces, son arme sifflant parfois devant le nez d’un soldat pour venir percer une gorge ou une aisselle, une cuisse, une main. Les tatouages au bleu profond de l’elfe vivaient au rythme de ses mouvements, donnant l’étrange impression de se mouvoir de leur propre gré tandis qu’elle pirouettait entre les combattants. On aurait deviné que l’Asrai ne se souciait pas de tenir son terrain ou sa place – ce genre d’esprit tactique n’avait jamais convenu aux esprits libres de son peuple. Elle plongeait dans la bataille avec la clarté sanguinaire de l’instinct prédateur, se mêlant de duels entre humains l’espace d’un battement de cœur : juste le temps dont elle avait besoin pour tuer ou estropier, de côté, de dos ou de derrière un autre guerrier, pour tourbillonner aussitôt à la recherche d’une nouvelle proie.
Si l’on avait pu oublier tout le reste sinon Morwen, oublier les hommes qui s’entre-déchiraient dans le fracas des lames et des écus, oublier les cris de ceux qui comprenaient soudain qu’ils allaient mourir, on l’aurait alors vue livrer une chorégraphie vivace et mystérieuse. Elle dansait véritablement : c’est juste que personne n’avait le temps de s’en rendre compte. Personne sauf elle.

« Tenez ! Tenez bon ! »

L’ordre était venu de nulle part en particulier. Les impériaux reprenaient lentement confiance en s’apercevant que leurs ennemis ne parvenaient pas à prendre pied – ou si peu de temps – sur les pierres désormais souillées de leurs remparts. Le doute initial s’effaçait lorsqu’on réalisait qu’aussi effrayant puisse être un homme du Nord, il mourrait avec la même détresse et la même douleur dans la voix qu’eux-mêmes ou leur voisin. Ils se recroquevillaient comme des araignées, avec les mêmes pathétiques soubresauts que leurs cousins civilisés : et ils avaient les mêmes hoquets d’agonie dans la gorge, cette lutte ultime du moribond avant de respirer un air qui se fait trop rare dans son sang que d’autres, plus doués ou chanceux, venaient de répandre.

« Morwen ! La porte ! À la porte ! »

Les joues rougies d’efforts, le front luisant de transpiration, l’elfe s’arrêta un instant de tournoyer et recula de quelques pas pour évaluer la situation. C’était Boerich, à des dizaines d’empans de là au milieu des archers, qui lui indiquait les grandes portes en ogive du bastion et qu’elle ne pouvait voir d’ici. Son incompréhension devait se lire sur ses traits car le trappeur crut bon d’ajouter :

« Ils vont l’enfoncer au bélier ! »

L’avertissement, crié avec le sérieux inquiet et propre au chasseur et dont elle était désormais familière, fit surgir une pointe de panique dans son esprit. Combattre un homme qui peinait à enjamber un rempart était une chose, en affronter un pied à pied en était une autre. Elle voulut rejoindre le plus proche escalier mais le passage était encombré de soldats ferraillant avec l’énergie du désespoir et elle sut qu’elle n’y parviendrait pas ; maintenant qu’elle y prêtait attention, l’envoyée de Laurelorn prenait conscience des heurts de boutoir qui provenaient de l’entrée. Et les craquements sinistres qui les accompagnaient présageaient du pire.

« La porte ! » continuait d’indiquer Boerich, au comble de l’urgence.
« Compañeros ! Hacia la gloria, haha ! »

Elle se retourna d’un bloc, vers les masures qui s’adossaient en contrebas à l’abri de la roche taillée et cimentée qu’ils défendaient avec tant d’acharnement. Un sourire éclatant, semblable à ceux qu’elle avait lorsque Morwen était encore une elfe rieuse, amena un peu de lumière sur sa figure crispée.

L’Estalo-tiléen. Le faux-jeton, le voleur, le menteur, le coureur invétéré de jupons et bandit de grand-chemin. Débonnaire, vêtu de ses atours colorés qu’on aurait crus venus des académies de duellistes de Magritta, une plume flamboyante crânement piquée dans l’encoche de son chapeau, le héros de Los Cabos prenait position à quelques pas des portes fissurées de la citadelle. Et derrière lui marchait, presque en cadence, toute une troupe d’hommes au teint basané par leurs origines de Sudistes.

« Oune posicìon, cabrones ! Montrez à ces bourgeois cé qué valent les corniauds dou bas-quartier ! »

Des piques, des faux auxquelles on avait ôté la lame pour la remplacer par un épieu de bel acier, de vieux pistolets sûrement cachés dans la plus parfaite illégalité. Piero Orsone da Trantio, qui n’avait donné de signes de vie depuis l’annonce de l’attaque à venir, avait par quelque tour dont il avait le secret ramené sous son propre drapeau d’étranger chahuteur la lie de la ville. Une lie qu’il avait poussée à s’armer dans la tradition des mercenaires d’Estalie et de Tilée, à grands renforts de longues lances et de poudre noire. Brillant par son absence, il venait flamboyer de sa présence opportune- au bon moment au bon endroit.
Certains l’auraient fait par sens du dévouement ou intelligence. Chez lui, Morwen était certaine que sa principale motivation lui venait de son irrépressible besoin d’être un héros.

« La porte cède ! » lui cria-t-elle une fois le premier instant de joie passé.
« Yé souis au courant siñora » répliqua l’enfant des bordels avec une courbette agrémentée d’une envolée de chapeau, tirant son sabre juste ensuite. « Mais cette villa est oune villa dé qualité, on n’y accepte pas les sauvages, les pirates et les hombres qui n’ont d’amour que pour une seule femm-… Santa madre de Myrmidia ! Elle cède ! »

Des éclats de bois volèrent lorsqu’après une acclamation inquiétante un énième choc ébranla le portail principal. Elle n’eut que le temps de voir Piero tirer un coup de feu qui l’enveloppa d’un nuage de fumée avant que sa troupe ne soit percutée par une masse braillante de guerriers excités du succès de leur manœuvre.
L’Asrai sursauta lorsqu’une main lui saisut brutalement l’épaule, et elle manqua enfoncer son arme dans la mâchoire de Karl.

« Vous en avez assez fait ici. Allez l’aider, on finit ceux-là ! »

Elle jaugea le chemin de ronde, méfiante quant à la capacité du jeune soldat à évaluer ce genre de situation. Il s’avéra rapidement qu’il n’avait pourtant pas tort : les défenseurs, quoique en nombre réduit, tenaient désormais opiniâtrement les hauteurs des remparts. Les corps s’agglutinaient en contrebas et les forces ennemies n’avaient rien de la marée innombrable que l’armée du comte était partie rejeter à la mer. Un espoir de victoire était permis.

Ce petit espoir était suffisant pour embraser son cœur passionné.

Son camarade adjoint le geste à la parole en percutant un assaillant audacieux de son bouclier cabossé, libérant le passage vers les escaliers. L’elfe ne se fit pas prier et avec la célérité qu’on lui connaissait, dévala les marches épargnées par les éclaboussures carmines dont était taché le niveau supérieur. Arrivée à plusieurs toises de la mêlée engagée derrière les portes fracassées elle bondit avec un hululement d’oiseau de proie.

Morwen eut tout le loisir d’apprécier l’efficacité des piques des humains dans les passages confinés. Nombre de nordiques s’y étaient déjà empalés et gisaient à terre, le ventre ou la poitrine perforés. Les quelques qui s’étaient glissés entre les pointes acérées se retrouvaient à lutter pour leur vie plus désespérément qu’ils ne s’y étaient probablement attendus, pris à partir par les coupe-jarrets des rangs arrières qui jouaient du sabre ou du coutelas avec un amateurisme plein de conviction. Des tirs épars partaient de leur côté, dans d’épais et entêtants panaches de salpêtre, enfonçant sans mal les boucliers de bois et les cottes bordées de fourrure. Frappant de sa lance, trouvant maladroitement sa place dans la ligne avant, elle se surprit à s’interroger sur l’obstination aveugle des barbares qui venaient mourir sous le lourd fronton de pierre. Ne voyaient-ils pas que les hommes de l’Estalien pouvaient les tenir indéfiniment en respect ? Son esprit supérieur, immensément plus attentif et lucide que celui des êtres humains, se partageait sans mal la tâche de tuer et la tâche d’observer. Ce qu’elle voyait lui amenait davantage de questions que de réponses : elle lisait, dans les yeux écarquillés gris ou bleus de ses adversaires, l’entêtement obsédé de la bataille – et ce même s’il fallait braver une tête de fer oscillant plusieurs coudées au-devant de leur cible. Elle lisait également, dans la posture des corps, dans le sempiternel élan vers l’avant – jamais de côté ou d’arrière – une inébranalble volonté d’avancer quel qu’en soit le prix. Elle se demanda, avec un sursaut de pitié pour cette race vouée à la médiocrité, s’ils étaient à ce point dévots envers leurs dieux trompeurs ou s’ils étaient simplement, quelqu part, soulagés de délaisser leur existence misérable pour la gloire de quelque entité qui les dépassait, aussi mauvaise soit-elle.

La jeune et noble créature qu’elle avait jadis été leur aurait crié de faire demi-tour. De retourner à leurs terres glacées, d’y finir leurs monres jours, de s’épargner la folie de mourir au service de démons qui joueraient d’eux comme ils avaient joué la veille de leurs malheureuses victimes. Mais elle n’était plus cette elfe-là. Elle était une elfe trahie à la fierté blessée, à la haine fertile, à la colère facile.
Naguère elle leur aurait crié de faire demi-tour. Mais à présent…

« Mourrez ! C’est tout ce que vous méritez ! Une mort pleine de douleur ! » hurlait-elle dans sa langue, sa crinière abondante au roux éclatant volant à chaque mouvement comme les feuilles d’automne sous le vent.

Et comme les herbes d’automne sous le vent ils se couchaient. Encouragés par le sang qui coulait sans être le sien, le tiercio improvisé mettait du cœur à l’ouvrage. Elle vit, en lisière de son champ de vision, un Piero qui avait troqué sa bonhommie ordinaire pour une expression de hargne – celle qu’elle commençait à lui connaître à la bataille – et qui, lame en main, tranchait dans les chairs avec une force peu commune. Il dissimulait sous ses chemises au blanc cassé et ses sourires francs une carrure de docker ; elle l’aurait imaginé maniant une hache, mais sans doute qu’il s’en serait outré. Il était homme d’une certaine coquetterie, trop sûrement pour son propre bien, et les fers arrondis ne convenaient pas aux gentilshommes.

L’agitation autour de la porte se calma progressivement à mesure que le flux de combattants se tarissait, rivière étanchée par le barrage de piques qu’on lui avait si opportunément opposé. Morwen commençait à voir, au-dessus des épaules des guerriers de plus en plus rares, la campagne du Nordland et ses ouvrages renversés par l’approche des ennemis désormais morts pour la plupart. Elle asséna un suprême coup de lance qui déchira le creux d’un codue et bondit en arrière, laissant à un autre le soin d’achever son adversaire ; un coup de feu assourdissant partit en retour, vrillant le tympan de ses oreilles incrustées de disques en bois poli, et l’Estalien à ses côtés lui adressa une risette d’excuse. Elle savait qu’il n’en pensait rien.

« Et bien, il semblérait qué tout sé calme enfin… » commença-t-il en désignant de son épée rougie les derniers barbares qui s’enfuyaient dans des directions différentes.

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase ; au-dessus d’eux un puissant grondement d’efforts lui coupa la parole et une tête s’envola des remparts pour atterrir avec un bruit flasque sur les pavés inégaux de l’avenue. Ils y entendaient des cliquetis sonores, des exclamations d’effroi, et toujours la même tonalité grave et métallique - pleine de fureur.
Les deux compères s’échangèrent un unique regard avant de se précipiter vers les marches menant au toit découvert du portail fortifié. Ils stoppèrent presque au même instant en voyant ce qui s’y passait.

Les derniers combattants ennemis. Une poignée d’hommes, s’ils en étaient encore : cuirassés tout d’un fer noir, épais et odorant la mort, gravé de runes abominables qui troublaient la vue avec un sentiment de nausée. Leurs têtes étaient dissimulées sous de larges heaumes aux visières baissées qui leur ôtaient toute ressemblance avec leurs pairs mortels, ne laissant apercevoir que des yeux jaunâtres injectés de sang : il lui sembla même en apercevoir un avec trop d’iris, mais elle ne s’attarda pas sur le phénomène. Dans leurs mains gantées aux jointures démesurées crissaient les manches de cognées incrustées de pointes heurtant indifféremment les poitrines, les épaules ou les visages des Nordlanders. Chaque coup, délivré avec une puissance terrifiante, brouillait ou éclatait les chairs à la manière de pommes trop mûres. Chacun avait une carrure de colosse et il se dégageait d’eux une impression de vigueur démoniaque.

Mais il y avait pire encore : juste devant l’échelle qu’ils avaient escaladée se tenait un autre de ces monstres. Il allait tête nue, la peau blême comme celle d’un cadavre, sillonnée de petites stries lisses ou veinées de sombre. Ses cheveux de jais, secs et fatigués, lui seraient tombés sur la nuque s’ils n’étaient agités d’un vent qu’elle ne sentait pas, et dans son poing levé aux doigts écartés l’air paraissait chatoyer comme de l’eau au clair de lune.
Des secousses de frayeur lui agitèrent l’échine tandis qu’elle comprenait qu’il était sorcier. En un éclair elle revit les événements des années auparavant, à l’issue de la Tempête qui avait balayé l’Empire, lorsqu’elle avait affronté dans un duel meurtrier un homme comparable à celui-là. Un homme qu’elle n’avait pu tuer sans qu’il la broie de sa magie ; elle ne s’en était toujours pas physiquement remise, et son âme alors pure en avait été irrémédiablement mutilée.

« il invoque un démon » murmura-t-elle alors, s’attirant un regard soucieux de son compagnon.

Elle le sentait dans ses os, dans les fibres les plus intimes de sa peau. La Trame si chère aux Asrai, cette sorte d’énergie du monde et de la destinée se froissait et se détruisait au contact du pouvoir qu’il conjurait. Le sentiment lui donnait envie de pleurer et de se recroqueviller tant il était pénible : il fallaut qu’on la secoue pour l’en extirper.

« Il faut les tuer ! Maintenant ! »

L’elfe regarda celui qui venait de l’attraper : c’était Boerich, carquois vide et épée à la main, le visage cinglé d’une meurtrissure qui lui laisserait une marque pendant des semaines.

« Par Taal… Il se sacrifie pour tous nous détruire. »

Son attention revint au serviteur de la Ruine et à ses suivants : maintenant qu’il le mentionnait elle remarqua ce que la peur l’avait empêchée de déceler plus tôt. Les traits du guerrier du Chaos étaient tirés et vibraient comme s’il était sous l’empire d’une souffrance continue et grandissante : il tremblait imperceptiblement tandis que la lividité de son teint s’en allait de plus en plus crayeuse. La vie impie qui l’habitait semblait brûler telle un feu de joie pour alimenter son sort, chaque seconde qui s’égrenait laissant miroiter une surface un peu plus importante dans le tissu de la réalité. L’acuité affûtée de son regard commençait même à surprendre d’étranges choses dans la fenêtre intangible autour de sa main brandie, des choses qui auraient pu être des mouvements ou des degrés différentes de clarté. Les définir tout à fait lui était difficile.

Son sentiment d’urgence se fit plus pressant. Alors elle agit, bondissant sur l’une des dents fracturées des créneaux. Boerich comprit aussitôt et s’élança contre les chevaliers inquiétants, suivi immédiatement par un Karl qui s’époumona d’une voix brisée afin de se donner du courage. L’Estalien, un genou à terre, s’affairait quant à lui à rengorger de poudre le canon de son arme.
L’Asrai bondissait, d’un relief à l’autre, passant sur le côté de la barrière abstraite formée par les grands revers impitoyables qu’assénaient sans faiblir leurs ennemis. L’un d’eux la remarqua et la prit pour cible, armant un formidable coup qui l’aurait brisée en deux si elle n’avait esquissé un saut en arrière ; elle lui retourna un coup de lance qui ne fit qu’érafler son casque et manqua même la déséquilibrer. Un coup d’œil de côté lui rappela qu’une chute au bas des remparts ne serait pas préférable à la masse qu’elle venait d’éviter.

« Tuez l’Asrai ! » tonna alors le sorcier en armure.

Il avait remarqué son manège et identifié à qui il avait affaire. Son adresse, supérieure même pour les critères des elfes des bois, et les tatouages archaïques qui s’entrelaçaient sur sa peau la désignaient comme l’une des championnes de son peuple.
L’attention subite des mastodontes caparaçonnés la prit au dépourvu, un rictus contrarié lui froissant les traits. Elle recula, tangua, faillit recevoir un poing en plein visage qui l’aurait expédiée par-delà la muraille ; acculée, l’elfe en désespoir de causa plaça la hampe de son arme en travers du chemin d’une cognée et se jeta dans le même temps sur le côté.
La lance se brisa avec un claquement sec et une douleur infinie explosa dans son flanc, l’aveuglant tant elle était intense. Elle ne retrouva ses esprits avec un râle qu’en réalisant qu’elle s’était effondrée contre le parapet, un filet de sang clair – presque rosé – dévalant sur sa hanche et ses cuisses repliées contre son corps. De derrière son escorte le mage noir affichait un sourire victorieux aux dents trop nombreuses, les yeux crispés d’un calvaire que seuls les damnés connaissaient.

Elle ne trouva qu’un maigre réconfort lorsqu’un Piero à la mine sombre se précipita à son chevet. À en juger par les reflets impossibles qui entouraient désormais leur ennemi, il semblait qu’il n’était plus qu’une question de temps avant que sa sorcellerie n’arrive à terme. Un artifice qui consumait le souffle d’un tel guerrier ne pouvait être que d’une extrême gravité : il leur semblait désormais à tous qu’un vent surnaturel ondoyait tout autour de la terrasse, accompagné par des murmures incompréhensibles et des promesses interdites dont ils avaient peur de saisir le sens.

« Visez juste » articula-t-elle péniblement.

Il hocha la tête en brandissant son pistolet.

« L’Asrai mourra de ma main ! » rugit alors l’un des combattants, sa menace résonnant de façon étouffée sous son heaume.

Et il se dégagea sauvagement de la mêlée pour s’avancer sur eux, son ombre démesurée les enveloppant.

L’espoir de Morwen mourut dans son cœur. Il mourut non pas car elle s’attendait à périr dans les instants à venir, sous les coups de ce nouvel adversaire : il mourut car elle connaissait bien l’homme qui avait entouré d’un bras ses épaules, et elle savait qu’il n’avait pas l’âme froide que la guerre exigeait. Elle savait que Piero, entre sauver une ville ou la sauver elle, la choisirait toujours.
Elle ferma les yeux, chuchotant un simple mot de dénégation dont elle savait également qu’il ne l’écouterait pas. Lorsque la détonation retentit en lui secouant douloureusement tout le corps, elle sut que ce n’était pas le démoniste qui venait de chuter dans un fracas de métal.

Alors, dans le secret de son être brisé, elle en appela à ses anciens dieux. Ceux que beaucoup d’elfes laissaient dans le silence par crainte du prix qu’ils exigeaient souvent pour leurs bienfaits. Son cœur à elle, noble de naissance mais amer par l’expérience, balançait depuis bien longtemps entre deux patrons. Loëc, le dieu moqueur des danseurs qui ne pouvait plus grand-chose pour elle sinon lui promettre un au-delà paisible ; et Anath Raema.

La sœur crainte de Khaine. L’amante éconduite de Kurnous, dont la rancœur aigrie faisait pâlir même les plus virulentes rancunes des rois sous la montagne. La déesse n’avait d’amour pour rien ni personne, certainement pas elle-même, et même la profonde injustice malheureuse tapie depuis mille ans dans les veines de Morwen n’était qu’une contrariété passagère au regard du fiel infini d’Anath Raema.

Dans l’instant figé de son désespoir intérieur, elle lui en demanda un peu. Rien qu’une fraction de ce dépit divin, et on le lui donna.

Elle eut la sensation d’être une coupelle maintenue sous le flot tonitruant d’une cataracte. L’affliction qui se déversa sur elle lui donna l’impression de ronger ses artères à quelque lent acide, fit gargouiller son estomac d’une vapeur brûlante qui manqua la faire vomir. Ses muscles fatigués s’en gorgèrent, parcourus par une énergie nouvelle et débilitante lui faisant perdre pied avec le monde qui l’entourait. Morwen, elfe peu amène et dédaigneuse, eut soudain le besoin implacable de haïr au sang chaque misérable petit être lui infligeant l’indignité de sa présence.

Elle bondit sur ses pieds, faisant s’écouler un nouveau bouillon carmin de sa plaie exposée. Ses yeux sombres n’étaient pas moins possédés et injectés que ceux des guerriers la dépassant de plusieurs têtes ; elle saisit sa lance brisée par la moitié pourvue d’un fer et, la bouche tordue sur un cri silencieux qui ne fut entendu que des démons de l’autre côté du portail presque ouvert, la jeta en direction du sorcier.

La pointe effilée crissa odieusement en fracturant le plastron, l’étoilant à la manière d’une surface de glace percée d’un coup de pioche. L’expression de son porteur passa du triomphal à l’incrédule, puis à la peur. Sa vigueur infernale, entamée par le sort, était drainée tant par ses propres maîtres que par la vengeance déchaînée de la déesse dont l’Asrai portait la faveur – au prix terrible d’une partie d’elle-même. Les reflets changeants et rebelles auréolant sa poigne couverte de métal se distordirent comme ils agonisaient subitement, privés de substance, avant de s’éparpiller en toutes directions comme du verre brisé.

Les vents de magie se dispersèrent tout autant en une unique bourrasque qui jeta au sol les servants de la Ruine. Interloqués, ils virent comme leurs armures perdirent de leur ignoble majesté et cessèrent de troubler les sens des mortels ; leur poids soudain insupportable les laissa cloués à terre. Ils comprirent qu’ils n’étaient plus les favoris de leurs divinités et que leurs dons leur avaient été retirés.

Les Nordlanders, à deux doigts d’avoir été exterminés, le comprirent également. Ils se jetèrent sur eux avec une hargne animale, glissant les pointes et les tranchants de leurs armes sous les gorgerins, dans les défauts des cuirasses inamovibles, vidées de leur magie. Le sang gicla une dernière fois dans une curée qui devait, plus tard, donner à ses auteurs bien des cauchemars.

Quant à la force renouvelée de Morwen elle s’estompa aussi vite qu’elle lui était venue. Elle chancela avant de glisser à nouveau, rattrapée in extremis par l’Estalien qui semblait partagé entre la joie et la méfiance – comme s’il ne pouvait accepter que tout soit vraiment fini.

Mais tout l’était. Leurs derniers opposants moururent équarris sur les pavés souillés du chemin de ronde, et des larmes de soulagement leur vinrent tous deux au coin des yeux. En contrebas de la muraille jonchées de cadavres des soldats plus solides que les autres, mais tout auss exténués et comme dans un état second, s’en allaient en direction des prisonniers formant comme un tapis de chair dans les herbes en bordure des faubourgs de la ville.

Malgré la souffrance qui lui dévorait les côtes l’Asrai rassembla les dernières forces dont elle avait besoin pour lever la tête vers celui qui l’empêchait de s’écrouler. Elle lui adressa un faible sourire, de ceux que la sincérité rendaient tremblants : ils avaient fait l’impossible. Ils avaient repoussé le Mal, au moins un jour de plus dans ce monde torturé, et ce n’était pas un si mince exploit qu’il ne fallait pas en être fier.

« La prochaine fois, prévenez que vous venez. »

Il la dévisagea avant d’éclater de rire.

Elle s’étonna de trouver ce son plaisant et, glissant dans l’inconscience, se promit de le ré-entendre plus souvent à l’avenir.
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Morwen Nidariel, Voie du Danseur de Guerre
Profil: For 8 | End 7 | Hab 14 (16*) | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 (11**) | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 40/55 (35/50*)

* : Bottes du voyageur + Peinture de vivacité
** : Tatouage de Loec

Score d'esquive de base :
16 (Hab) + 2 (Tatouage de Loec) + 1 (Aspect du serpent) + 2 (Acrobatie de combat, Danse de Morrslieb) = 21

Compétences de combat :
Arme de prédilection (lance)
Bravade
Danse des ombres

Arme :
Lance à deux mains : Rapide (-2 Parade/Esquive), Longue (-2 Attaque), 25 + 1D8 dégâts, 10 Parade




Image
« Le jour où tout sera fini, où j'aurai payé toutes mes dettes et où j'aurai gagné leur confiance, je pourrai enfin rentrer... »

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Participations terminées
Directives à lire avant de voter






Et la première partie du concours est désormais terminée !

Je souhaite tout d'abord remercier les nombreux participants. Beaucoup de productions, de l'originalité, de la qualité, et des nouveaux ou des membres plus discrets de la communauté qui sont à l'honneur pour cette édition, ce dont je me réjouis. Je note que cette édition était plus sombre et sale que les précédentes mais hé, c'est là le vrai visage de la guerre.

Mais il est temps de passer aux choses sérieuses : les votes !
Cinq règles simples :
- les votes sont ouverts à tous, même aux personnes n'ayant pas proposé de texte pour le concours.
- chacun peut voter pour deux textes différents.
- interdiction de voter pour soi.
- les votes peuvent être fait directement à la suite de ce post ou en me les envoyant par mp (sur le forum ou Discord)
- les votes sont ouverts jusqu'au dimanche 5 janvier.

Vous êtes encouragés, dans la limite du possible, à motiver vos votes et à faire un petit retour à ceux dont les textes vous ont particulièrement plu. Je vous fais confiance pour que cette phase de votes se fasse dans le respect et la bonne humeur, que les remarques soient constructives et que surtout vous ne vous en fassiez pas si vous ne récoltez pas de votes. Face à un tel foisonnement il est probable que la majorité des voix aillent à un nombre restreint de productions, ce qui ne signifie pas que les autres sont mauvaises, loin de là ! La barre était de toute façon très haute pour cette édition.

Trêve de blabla : mes votes vont à Dwaidu et Snikkit !

Dwaidu : un texte simple, que je trouve sans prétentions ni lourdeurs et qui pourtant transmet très bien selon moi l'atmosphère brutale qui règne au sein d'une tribu kurgane. J'ai aussi été agréablement surpris de voir des elfes dans ce décor nordique, ce qui est chose rare, et pousse à se demander ce qu'ils font là, d'autant que ça reste mystérieux car non expliqué dans ton texte. Ces asurs sont du reste admirablement bien incarnés, hautains, froids et efficaces comme on les aime. Il se dégage beaucoup d'authenticité de ce texte qui, sans être l'illustration d'une bataille épique, remporte tout de même mon adhésion.

Snikkit : là à l'inverse, on est sur l'une des plus grosses tragédies auxquelles les nains ont du faire face dans Warhammer. J'ai beaucoup aimé cette ambiance dramatique, qui tranche avec l'attitude toujours digne des nains. Là aussi j'ai apprécié la simplicité de certaines parties du récit, ou quelques mots/phrases suffisaient pour moi à planter un décor, à donner corps à une scène. Le fil rouge des chants funèbres qui se taisent un à un m'a par exemple particulièrement touché. Comme pour Dwaidu, j'ai aimé l'authenticité, la précision et la sobriété de ton style, qui permettent dans un texte relativement court d'illustrer un moment grave et intense de notre jeu sans trop d'artifices ni de fioritures. J'ai par ailleurs beaucoup aimé les dernières lignes avec un gif bien placé, qui faisaient vraiment "conclusion-ouverture".

Mentions spéciales :
- Armand et son récit somme toute assez sordide qui, comme toujours avec lui, brille par la précision, le réalisme et l'exhaustivité de ses scènes. Une intro inutilement longue à mon goût, mais amplement rattrapée pour le gros du reste, et notamment par cette fin aussi abrupte que choquante. On dirait que le narrateur, dans la panique de la déroute, a laissé tomber sa caméra alors que le récit n'est pas terminé, et qu'on fini avec un écran noir, un bourdonnement d'écran éteint dans les oreilles et l'estomac noué. Chapeau bas.
- Johannes pour sa bataille que j'ai trouvée très bien détaillée tactiquement, et surtout pour la bonne idée d'avoir fait la suite du texte d'Armand, ce qui donne plus de profondeur encore au sien. Un bémol selon moi : trop d'images, mais c'est un détail.
- Dan Surcouf, dont je salue la technicité bien qu'elle soit selon moi autant un handicap qu'un atout. Quoi qu'il en soit ça rendait le tout très vraisemblable.
- Alicia : le texte est décidément trop long, mais c'est déjà une performance en soi !
- Morwen dont j'adore le perso aussi sauvage que vaillant. Hé qui a dit que les remarques devaient être objectives.
- Tous les autres, pour des textes qui sont de manière générale de grande qualité et que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Morwen Nidariel
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Morwen Nidariel »

Très agréablement surprise par certains. Que 2 votes disponibles, pas assez pour ceux que j'aimerais récompenser mais tant pis.

Je vote pour Dwaidu (pour moi tu as parfaitement retranscris comment les hauts-elfes peuvent être effrayants) et Snorri. C'est cru et humanisé juste ce qu'il faut, pile ce que j'aime bien lire en fantasy.

Mention spéciale pour Hagin. Heureusement que y avait le spoiler parce que j'arrivais pas à lire ça m'énervait, et ça aurait été dommage. Excellente approche de l'absurdité du chaos, bien ficelé, très classe. Refais-nous en !
Mention spéciale à Surcouf aussi. La narration clinique et professionnelle j'adore, Snorri te dame le pion de pas grand-chose dans mon classement. J'ajouterais que ce style colle extrêmement bien aux aventures maritimes.

Les autres ont pas démérité. Certaines prestations sont peut-être même un brin mieux écrites mais les thèmes choisis ont joué dans mes préférénces.
Image @par Pierre Huot
Morwen Nidariel, Voie du Danseur de Guerre
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* : Bottes du voyageur + Peinture de vivacité
** : Tatouage de Loec

Score d'esquive de base :
16 (Hab) + 2 (Tatouage de Loec) + 1 (Aspect du serpent) + 2 (Acrobatie de combat, Danse de Morrslieb) = 21

Compétences de combat :
Arme de prédilection (lance)
Bravade
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Arme :
Lance à deux mains : Rapide (-2 Parade/Esquive), Longue (-2 Attaque), 25 + 1D8 dégâts, 10 Parade




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Zod Le Gourmet
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Zod Le Gourmet »

Alors, moi mes votes vont aller à Armand et Dokhara, car ce sont tout simplement les deux textes dans lesquels j'ai pu rentrer sans en sortir tout au long de la lecture, et qui m'ont le plus fait ressentir des émotions, ou j'ai sué et espéré pour les personnages, oú les combats m'ont donné des frissons dans tout le corps. Voilà voilà.
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Snikkit l'Ombre rouge
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Snikkit l'Ombre rouge »

Et bien... Que de beaux textes !

Pas facile de choisir mais il a fallu trancher.

Mes deux votes vont à :

- Piero Orson : Une histoire courte mais tellement vivifiante. Le joyeux bordel de Pigbarter face aux machiavéliques cousins des Nains. J'ai beaucoup aimé les suites de scènes cocasses avec notamment celle des Ogres fonçant à la bataille sans tenir compte du portail d'entrée. Une journée comme une autre à Pigbarter.

- Armand de Lyrie : Ce n'est pas parce que c'est mon Mj que je le favorise. On sent dans son texte un certain amour pour la Bretonnie et le Moyen Age. Mais surtout, j'adore cette fin aussi perturbante que délicieuse avec un parti-pris pour assumer les horreurs de la guerre, même les plus dérangeantes.

Chapeau à tous Oui-Oui !
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Concours] La Bataille III

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Tout d'abord bravo à tous les participants, je ne cesse d'être surpris par autant de talent. Ce concours m'a permis de découvrir nombre de membres que je n'avais pas encore eu le plaisir de lire, ce qui me donne hâte de parcourir vos Rps.

Je ne juge donc pas la qualité de l'écriture, textes longs ou courts le niveau est bel et bien présent, donc ça sera sur des préférences personnelles et comme le dit Morwen pas assez de vote pour tous les récompenser malheureusement.

- Armand, ton style est je crois unique sur le forum et pour le moment je m'en lasse pas (heureusement tu me diras :D).
L'emploie du "je", des pronoms possessif, contribue grandement à l’immersion narrative je trouve, pour cela que je le préfère. De plus ce choix de prendre un visage anonyme parmi tant d'autres et d'en faire le témoin de ce récit, j'ai pas décroché une seule fois malgré le pavé.

Chapeau bas Mr de Derrevin.

- Snorri, sobre, efficace, on ne se perd pas en route. Chaque "héros" apporte un nouvel intérêt, très chouette.

Mention à

- Dodo, j'ai adoré ce héros même si j'ai moins accroché sur la prise de parti de narrer un combat.
- Alicia, diantre le pavé et pourtant ça reste clair, on (je) arrive à suivre tout du long. Je suis moins rentré en phase avec les personnages.
- Snikkit, je connais pas forcément bien le monde mais très belle mise en scène dans un texte "relativement" court de cette chute.
- Ludwig, j'ai été à deux doigts de récompenser l'originalité comme quoi pas besoin d'en faire des tonnes pour séduire.

Encore une fois bravo à tous.
Au plaisir de vous lire.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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