[Concours] Uchronie Warhammeresque

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[MJ] Le Djinn
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[Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par [MJ] Le Djinn »

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Bonjour à tous!

Aujourd'hui un nouveau concours se déclenche! Il se terminera le 11 août, 15 jours donc!

Et maintenant le thème:

Si vous lisez la Bibliothèque Impériale ou n'importe quelle autre encyclopédie de Warhammer vous allez voir qu'il y a souvent des événements qui ont été réussis ou échoués à un fil, des décisions prises sur un coup de tête, des campagnes gagnées ou perdues sur l'héroïsme ou la lâcheté d'un seul être. L'effet papillon, en somme.

Ce que vous propose aujourd'hui c'est de changer l'histoire à partir des actes d'un seul être. Créer un nouveau monde alternatif à partir d'un petit changement. Et si ce garde avait vu un ennemi s'infiltrer dans sa ville et avait sonné l'alerte? Et si tel héros, au lieu de mourir de ses blessures, avait survécu et continué à mener sa nation? Et si tel politicien au lieu de suivre les avis de ses mauvais conseillers avait décidé de prendre une autre décision, la bonne cette fois?

Voilà le concours: changez les actes d'une personne, majeure ou mineure, et décrivez son impact sur le monde dans les années, décennies ou même les siècles qui suivent. Vous n'êtes évidemment pas obligés de faire courir ces changements jusqu'en 2500.

Bonne écriture à vous! Le sujet étant un peu complexe vous pouvez venir me voir en MP pour demander des précisions!

Evidemment des récompenses sont à la clé!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Armand de Lyrie
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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par Armand de Lyrie »

2520.
Deux cent dix-huit années depuis la Grande Guerre contre le Chaos.
L’Empire de Sigmar n’existe plus.


« Trois batailles, trois victoires. »

Pluie battante. Auberge de campagne. Moi et mon commanditaire on est cachés sous le porche, nos culs sur des tabourets, autour d’une table haute. Il est en train de lire le journal de Marienburg daté de ce matin, à la lueur d’une minuscule bougie qui n’arrête pas de danser avec le vent. Malgré sa gueule angélique et ses traits fins, je peux déceler un minuscule tic à la commissure de sa lèvre : Il a tout le temps une gueule apathique, j’ai appris à tenter de décrypter ses émotions avec ce que je pouvais.

« Trois batailles, trois victoire, je répète avec une voix grave.
– Il tire son épingle du jeu. Cela risque de mobiliser les provinces du nord contre lui.
– P’têt ben que Sigmar est avec lui, va savoir, je lui lance avec un ton narquois et bien mauvais.
– Cela fait bien longtemps que Sigmar n’est plus avec nous, Maria. »

Il tourne la page de son journal pour en lire une autre. Je note que c’est la sixième fois qu’il fait ça, alors qu’il relit toujours en boucle les mêmes articles. Il a beau avoir l’air sérieux et impassible, je devine aisément qu’il est troublé. Et pour quoi, au juste ? En quoi lire son journal six fois de suite ça va régler notre situation ?
Jusque-là, je ne disais rien, parce que je n’ai pas l’habitude de reprendre mes maîtres. Mais là, tout de même.

« Y se passe quoi si Karl Franz descend le Reik jusqu’ici ?
– Ulthuan ne le laissera pas faire.
– Sans doute. Mais y se passe quoi si Karl Franz descend le Reik jusqu’ici ? »

Il se fixe soudainement. Il regarde son journal, un peu hébété. Mon insistance a au moins le mérite de le faire soupirer – mais soupirer par le nez, sans bouger ses lèvres, tant il tient à toujours sembler stoïque. Il relève enfin son museau et daigne me regarder plutôt que son torchon.

« Bretonnie.
– Les bouffeurs de grenouilles ont les dents longues. S’ils débarquent, ça sera pas pour préserver l’indépendance et l’intégrité du Westerland.
– Sans doute pas. Mais pour les Asur, mieux vaut les Bretonniens que favoriser le Grand Jeu.
– Si les Bretonniens plantent leur drapeau sur le Palais Neuf, après avoir tué des soldats de l’Empire, tu auras une levée de boucliers dans toutes les provinces, de Eilhart à Fortenhaf. Ce sera pas servir le Grand Jeu, ça ?
– Tu souhaites négocier avec le Chaos, le laisser s’entre-tuer, le manipuler. Ce n’est pas comme ça que ça marche, Maria. Le Chaos colle et souille, il anéanti tout ce qui entre en contact avec lui.
– Teclis souhaite une guerre ? Parce que je te jure que si Karl Franz se ramène jusqu’ici, y a intérêt à ce que les Elfes et les Nains se jettent dans la mêlée eux aussi, plutôt que de regarder comme simples spectateurs. Et bizarrement, je suis pas sûre que cette option soit envisagée chez le Roi-Phénix.
– Alors qu’est-ce que tu proposes ? Demande-t-il soudain avec un tout petit cran de plus dans son volume sonore, ce qui est déjà comme s’il venait de frapper la table avec son poing vu comment il est.
– On le bute. »

Mon commanditaire baisse les yeux, son regard livide à nouveau tourné à l’attention du journal.

« Il est innocent…
– Alors c’est un crime involontaire. Teclis n’a pas fondé notre ordre pour faire ce qui était légal. Nous ne sommes pas des juges, nous ne suivons aucune loi : Nous sommes ici pour lutter contre le Chaos.
– C’est moi qui t’ait tout enseigné Maria, tu n’as pas à me dire quelle est notre mission.
– Peut-être qu’avec le temps j’ai appris à mieux la comprendre que toi. À dépasser ce que tu m’as enseigné. Je te suis reconnaissante, Reiner, mais ta passivité m’écœure.
– Il est innocent, répète Reiner Starke en serrant ses dents.
– Oui, Karl Franz est innocent, le Théogoniste Volkmar est innocent, Kurt Helborg est innocent ; Et ils marchent en avant, avec leur armée de vingt mille fantassins et six mille cavaliers, cinquante-quatre bouches à feu et des bandes de mercenaires Tiléens ; Tous, tous innocents. Et cette armée d’innocents arrive en formation au pas, en violant innocemment, en ravageant innocemment, en laissant dans leur sillage des colonnes de feu et des hameaux ruinés. Ils amènent la poudre et l’odeur métallique du sang – et tous sont innocents. Et pendant qu’ils amènent les chiens de la guerre, le Molosse qui contrôle en secret certains de leurs prêtres et de leurs nobles, il se renforce. Chaque goutte de sang qui coule le rend plus puissant. Depuis que Karl Franz s’est auto-proclamé Empereur, le Reikland tout entier, avec sa masse de brigands armés et de répurgateurs fanatisés n’ont fait rien de plus que constituer bien involontairement – et innocemment – des autels de crânes et de larmes pour lui.
Même si les Bretonniens sauvent Marienburg, même si Karl Franz est tué lors de la bataille – afin que nous gardions tous deux les mains propres – penses-tu vraiment que Khorne se sentira lésé ? On aura au contraire offert à toutes les provinces de ce qui fut un Empire uni un casus belli parfait pour cesser leurs guerres civiles et prédatrices. Il n’y a rien de plus dangereux que lorsque le Grand Jeu cesse. Tu as envie de voir des corrompus de la Ruine marcher tous ensemble contre une seule cible ?
On le tue, Reiner. »


Starke soupire. Mais cette fois-ci, en expirant par la bouche. Il doit vraiment être chamboulé, pour le coup.

« Je croyais sincèrement que Karl Franz aurait pu réunir l’Empire… Tout avait si bien commencé…
– Le Chaos est infâme. Il est parvenu à placer ses griffes dans tout ce qu’il y avait de pur, de noble, et de bon dans notre pays.
– Tu parles. Deux cent ans de corruption : Ni toi ni moi n’avons connu un Empire noble, pur et bon. La seule chose qui a permit la survie de l’Empire, c’est la haine que se vouent mutuellement les Puissances Noires entre elles. Rien de tout ça ne serait arrivé si seulement Magnus le Pieux avait-
– Avec des « si » on mettrait Altdorf en bouteille. Ce qui compte c’est ce qui se passe maintenant, pas de refaire l’Histoire.
On doit protéger Marienburg parce que c’est encore le seul endroit où les mages peuvent vivre et se former pour endiguer le Chaos. Pour accomplir la volonté de Teclis, nous devons tuer Karl Franz. »




Rien de tout ça ne serait arrivé si Magnus le Pieux n’avait pas été trahi, Maria.

Aux yeux de l’Histoire, la Grande Guerre contre le Chaos a été une victoire prodigieuse de l’Humanité, aidée des Nains et des Elfes. C’est un mensonge. Cette guerre a beau avoir eu lieu il y a deux cent ans, nous en portons toujours les stigmates, les cicatrices ouvertes, transmises de génération en génération, comme une malédiction pour les fautes de nos aînés.

Si on voulait être précis, on pourrait faire remonter la décadence de notre Empire à l’ère des Trois Empereurs, où les tensions religieuses et la prédation ambitieuse de nantis assoiffés de pouvoir a provoqué des guerres et un morcellement des frontières de notre pays unifié par Sigmar. Mais lorsque Asavar Kul, Élu du Chaos, Fouet des Dieux, est descendu sur le Vieux Monde, tout a changé. Il a incendié le Kislev, et l’a offert comme domaine à ses maîtres. Un homme s’est alors élevé pour tenter d’en terminer avec les querelles sanglantes et factieuses de notre Empire. Il a échoué.
Alors qu’il allait traverser les flammes éternelles d’Ulric pour prouver aux fidèles de cette religion que le Dieu-Loup était à ses côtés, quelque chose s’est produit. Teclis parle d’une machination chaotique : Rolf Lugner, conseiller de l’Ar-Ulric, a utilisé son immonde magie offerte par le Maître du Changement pour porter atteinte à ce rituel sacré et millénaire. Magnus s’est embrasé, et avec lui, tout espoir de sauver l’Empire.

Bien sûr, Asavar Kul a été défait, des années après : Entre temps, il a put anéantir l’Ostermark, ajoutant cette région à celles disparues de notre histoire, comme le Solland et la Drakwald. Mais sa défaite à Talabheim face à une coalition de forces de l’ordre n’eut rien de finale. C’était trop tard. Il avait planté ses graines dans notre sol et elles purent alors germer comme elles le souhaitaient.

Khorne, Tzeentch, Nurgle, et Slaanesh. Nous connaissons bien leurs noms et leurs capacités – nous sommes bien les seuls. Depuis maintenant plus de deux cent ans, l’Empire est devenu une couverture derrière laquelle ils peuvent s’adonner à leur Grand Jeu. Ils échangent les cultes, les provinces, les hommes qu’ils contrôlent et poussent à s’entre-tuer. Fut un temps où l’Ar-Ulric put invoquer des Grands Immondes, où un comte du Stirland promulguait des lois pour forcer ses sujets à s’adonner à des orgies, où le Nordland dégarnissait volontairement les fortins et les bastions maritimes pour permettre aux pirates Norsiens de débarquer avec leurs drakkars afin de tout anéantir sur leur passage. Jamais notre Empire n’a été sol plus fertile pour les Hommes-Bêtes et les mutations. S’il y a bien des hommes bons et nobles dans notre Empire, ils sont les jouets involontaires et inconscients d’une minorité qui a signé des pactes avec la Ruine. Personne ne peut sauver le Royaume de Sigmar. Pas les répurgateurs, pas les prêtres, pas les chevaliers impériaux. Personne.

À part nous.

C’est toute l’ironie du monde dans lequel nous vivons : Alors même que la corruption est omniprésente, qu’il n’y a pas une cité ou un château qui n’ait pas un serviteur d’une secte du Chaos secrète, la magie n’a jamais été aussi honnie et rejetée. Aux yeux du sujet impérial lambda (Encore que le terme « sujet impérial » soit impropre, puisque nous vivons dans une époque où pas moins de quatre personnes différentes se proclament simultanément « Empereur »), la magie est la trace patente du Chaos, et la responsable de la déliquescence de l’autorité impériale. Cette haine des sorciers est un moyen pour les serviteurs du Chaos de s’emparer d’eux en échange de leur protection et de leur enseignement.

Teclis, lui, avait déjà prédit ce qui adviendrait de l’Empire en observant les aristocrates et les militaires de l’Empire suite à leur illusoire victoire. Il avait comprit la nécessité de la magie pour protéger l’Humanité, et le danger qui serait de laisser le Chaos comme seule autre alternative possible pour eux. Accompagné de quelques Élémentalistes épousant ses idées, il forma en secret une institution cachée et illégale, chargée d’apprendre à ceux sensibles à la magie la maîtrise de huit vent séparés et plus facilement maîtrisés. Teclis ne se contenta pas de tout nous enseigner, il nous attribua une mission : Puisque ni les cultes religieux, ni les comtes-électeurs ne seraient capables de mettre fin à la souillure chaotique, ce serait à nous de nous en charger. D’espionner, de contrôler les cours aristocratiques, de surveiller les universités et les écoles, d’infiltrer les ordres de chevalerie et les régiments impériaux, pour assassiner les corrompus et liquider toute trace de leur influence.

Une charge lourde et terrible. Une charge qui a coûté énormément de nos frères et sœurs à travers deux siècles d’existence. Notre collège secret est connu du grand public sans l’être véritablement : Nous sommes devenus un épouvantail, nous paraissons aux yeux du peuple comme une sombre loge de conspirateurs qui maintiennent l’Empire dans la démolition. Avoir participé à l’insurrection de Marienburg en offrant nos mages comme combattants de premières lignes face aux armées unies du Reikland et du Nordland n’a probablement pas aidé à cela, mais c’était nécessaire pour disposer d’une ville capable de nous soutenir et d’accueillir une base physique.

Aujourd’hui, Maria, tu me demandes de tuer un des Quatre Empereurs encore en vie. Commettre un tel acte aura des conséquences désastreuses, ça provoquera des purges, de la paranoïa, encore plus de guerre et de violence, alors que notre Empire a déjà tant souffert, alors que nos terres sont exsangues. Et pourtant, je sais que tu as raison. Je sais que c’est un crime nécessaire, pour le bien de tous.

Sigmar nous pardonne. Ulric nous pardonne. Qu’ils nous pardonnent tous, ces Dieux aux noms desquels nos aïeux se sont entre-tués. Mais même si les millions de sujets de l’Empire nous haïssent, nous savons que nous commettons ces crimes impardonnables en leur nom, et pour leur prospérité.





Nuit étrange. Mannslieb dort, mais Morrslieb luit légèrement dans le ciel. Erlach est semi-consciente. D’ordinaire, ce n’est qu’un village qui a le mérite de figurer sur une carte, une bourgade qui sert de point de ralliement pour des foires villageoises les jours de printemps et d’été. Il a été repeuplé, et pas par les habitants les plus scrupuleux : Les armées du Prince de Reikland, avec ses soutiens de l’Averland, et des mercenaires de Tilée et du Kislev (Étonnant que ce pays existe encore ; Mais presque la totalité de ses sujets sont de véritables chaotiques qui cachent à peine leur nature). Partout dans la vallée et sur les coteaux, ils ont installé leurs bannières et leurs tentes, et leurs tonneaux d’alcool, car nul soldat marche sans avoir de quoi boire. Ils hurlent, ils rient fort, rendus violents et insupportables par la boisson. Toute la vallée est illuminée par des feux qui s’élèvent jusqu’au ciel de sinople.
Ils sont en territoire ennemi. Ils sont dans le Westerland. Cela veut dire qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Le chemin jusqu’à ce camp abritant près de trente mille hommes est balisé par des arbres truffés de pendus : Des soldats de Marienburg, et pas mal de paysans qui n’ont rien demandé à personne. Les enfants ont généralement un meilleur sort : On les jettes dans le Reik avec une pierre attachée aux mollets. Les femmes survivent, mais généralement elles souhaitent vite que ce n’eut pas été le cas. De tous temps, les militaires ont été violents, mais quand leurs officiers pactisent avec les puissances de la ruine, ils ne cherchent pas à limiter leurs excès, ils ont même plutôt tendance à les encourager. Je croise un instant, pendu à l’un de ces arbres, un homme portant la bure typique des prêtres de Morr : Sûrement un prêtre trop honnête qui a voulu donner les derniers sacrements à un des ennemis de Karl Franz, alors que ce fut rigoureusement interdit, les militaires de Marienburg ayant été condamnés à pourrir à l’air libre pour le festin des nécrophages.

Dans l’obscurité, six ombres se déplacent. Vêtues de noir, équipées d’arbalètes, voguant en évitant les flammes et les sentinelles. Elles naviguent en tentant de passer outre les tentes, les pistoliers, et les scènes de cette soldatesque désœuvrée qui tire les cheveux de femmes hurlantes ou qui se bagarre entre régiments différents. Six ombres qui remontent méthodiquement le campement, jusqu’à approcher de l’épicentre de cette place forte entourée de pieux et de tours de gardes en bois, démontée et remontée à chaque étape de leur avancée.

La tente impériale et le quartier des officiers a été monté sur une falaise, un de ces contreforts typiques des Montagnes Grises. Le chemin jusque là-haut est solidement gardé. On le découvre barré par une énorme machine quadrupède, avec un moteur tremblant et fumant.
Le mage de Chamon se tourne vers moi et fait un signe de la tête.

« Engin-Démon. Il nous découvrira si on s’approche trop près. »

Le nouvel Empire est un lieu rempli de contradictions. La magie est honnie, mais la technologie est adorée : Jamais les écoles de Nuln et d’Altdorf n'ont été aussi puissantes et respectées. Ce que le bouseux commun ignore, c’est à quel point ces nouvelles machines fumantes et puissantes qui accompagnent les armées des comtes-électeurs les plus riches sont à honnir. Le culte de Sigmar apprend à respecter et tolérer les Nains, et même minée par le Chaos, l’alliance théorique entre les impériaux et le Karaz Ankor perdure. Mais c’est avec les immondes cousins corrompus du peuple Nain qu’un véritable partenariat s’est formé : nombre des plus grands génies sortis de l’École Impériale d’Artillerie ou de l’École Impériale des Ingénieurs n’ont fait rien de plus que recopier des traités que les Nains du Chaos leur ont apprit. Comme ces immondes monstres possédés, automates, capables de nous détecter et de nous occire avec des canons et des arquebuses.

« Séparons-nous. Luden et Jaan vont créer une diversion pour nous permettre d’approcher. »

C’est mes deux camarades du Chapitre des Incendiaires qui sont chargés de cette mission. Leurs magistères leur ont apprit à manipuler le vent d’Aqshy, et ils forment le fer de lance des mages-sanctifiés des armées de Marienburg, en plus d’en entretenir les phares qui guident les navires. Ils me font un signe de tête en guise d’acquiescement, mais j’ai encore une chose à dire avant que nous nous séparions :

« Vous allez tuer nos frères, des sujets impériaux, la majorité d’entre eux loyaux et serviteurs zélés de Sigmar et de l’Empire. Mais c’est nécessaire. N’oubliez pas la force et la perfidie du véritable ennemi que nous affrontons.
Leurs morts ne comptent pour rien comparé à l’anéantissement. »


Ils approuvent là encore silencieusement, puis moi et les trois plus jeunes sorciers restant les quittons dans une autre direction.
On arrive jusqu’au flanc de la falaise. Le mage du Chapitre d’Argent déploie à terre un étrange objet dans lequel il donne un gros coup de pied, puis un autre juste un peu plus loin.

« Avec les compliments de Gelt ! »

Une fois activé, cette espèce de plaque métallique projette un grappin relié à une corde. Il s’élance dans le ciel à une vitesse terrifiante, et va se ficher dans la roche. Qu’importe que l’EIA soit soutenue par les Nains du Chaos, et ait accumulé une avance technologie considérable : Nous ne sommes pas en retard. Le chapitre d’Argent a obtenu une enveloppe secrète de la part du directoire de Marienburg. Le gouvernement de la ville est plus qu’heureux de financer les recherches du Maître d’œuvre Balthasar Gelt ; Nous avons beau être de fiers Impériaux désireux de libérer notre patrie, le Westerland est devenue notre nation d'accueil. Deux cordes, sur lesquelles deux silhouettes montent chacune. On s’accroche, arbalète retenue par la bandoulière, et nous commençons notre périlleuse ascension. Nous grimpons jusqu’en haut, et bondissons à l’intérieur du cercle privé de Karl Franz.

Ici les tentes sont brodées de fil d’or, et les gardes ont l’air bien plus compétents, et surtout plus sobres que ceux du reste du campement fortifié. On repère très vite la tente impériale : C’est celle qui est gardée par de solides Kislévites. Les cosaques aux gueules couturées de cicatrices attendent, épées courbées en gromril attachées à la ceinture, avec des trognes bonnes à terrifier les mères de famille. Patrouillent sur un terrassement un autre des engins démoniaques, accompagné d’arquebusiers-mercenaires de Nuln qui portent des fusils d’un genre nouveau, qui fonctionne avec un levier : Il y a encore cinquante ans, seuls les Nains étaient encore capables de maîtriser cette technologie, mais ou bien on l’a subtilisée au Karaz Ankor, ou bien leurs congénères dégénérés ont offert les brevets aux ingénieurs d’Altdorf.

« Sentinelle ! »

Une libellule vole, une libellule de métal sur laquelle un petit phare constitué d’une chandelle a été montée. Adelheid, une magicienne du Chapitre Fauve, canalise Ghur pour invoquer un corbeau d’Aethyr qui se jette en croassant sur l’engin possédé. Il le foudroie, et la Sentinelle de métal s’écrase dans la poussière plus bas. Je soupire de soulagement.

« Bon réflexe.
On continue. »


Et ainsi nous continuons, toujours en avant, en approchant discrètement derrière les tentes. Nous trouvons un bon poste d’embuscade. Nous n’avons plus qu’à attendre tous les quatre, en observant silencieusement les militaires aller-et-venir.
Un long moment. Jusqu’à ce qu’une explosion fasse trembler le sol et qu’une colonne de feu jaillisse du campement, assez pour s’élever dans le ciel, vers Morrslieb.

La réaction ne se fait pas attendre. Toute la vallée est envahie de cris, de sifflets, et dans notre place fortifiée, des officiels et des aristocrates sortent des tentes en courant, tandis que les Kislévites et les arquebusiers de Nuln se mobilisent dans tous les sens.
Adelheid sourit d’un air très satisfait.

« Ils font pas les choses à moitié, nos incendiaires.
– On va pas profiter de leur diversion longtemps ! Maintenant ! »

Il me suffit de deux signes de main pour marquer mes cibles. Puis je lève mon poing en l’air. J’attends le bon moment. Lorsque j’abats mon poing, mes trois collègues décochent tous le carreau de leur arbalète, et trois Kislévites tombent à terre, foudroyés. Je prend le quatrième pour moi. Puis nous laissons tomber nos arbalètes et nous jetons en avant, tandis que le reste de leur compagnie se retourne et qu’un des arquebusiers de Nuln hurle en nous désignant. L’engin démoniaque se retourne et dresse son énorme canon à seize fûts en notre direction.

Le mage du chapitre du Chêne hurle une incantation en Magikane, et immédiatement, en canalisant Ghyran, des ronces sortent du sol pour agripper les pattes de l’engin démoniaque, qui est attiré vers le sol. Il se débat, arrache les ronces du sol, mais en attendant, le canon changé de cible et décharge vers le ciel. Adelheid hurle elle aussi un sortilège, et voilà que, au milieu de sa course, ses vêtements se déchirent alors qu’elle grandit et se couvre de fourrure. Elle se jette net sur l’un des Kislévites auquel elle arrache la gorge avec ses crocs. Ludwig, du chapitre d’Argent, pose nonchalamment une main dans le dos, et avec l’autre, commence à manipuler le ciel pour attirer à lui de gros nuages qui se préparent à faire pleuvoir une pluie d’acier.
Ils ont fort à faire. Ils ne vaincront certainement pas, mais ils peuvent me faire gagner bien assez de temps avec leur massacre magique pour que je m’occupe du prince du Reikland. Je me retourne et m’élance vers sa tente impériale.
Je me transforme en une étrange silhouette fine et silencieuse. Je ne fais qu’un avec l’ombre. Au moment où j’arrive vers l’entrée de la tente, ses pans sont relevés et des chevaliers en harnois en sortent. Ils ne me découvrent pas. Je passe à travers eux tandis qu’ils sortent épées et aboient des ordres comme des chiens enragés. Une petite phrase, et je puise ce que je peux trouver d’Ulgu autour de moi pour leur envoyer des poignards illusoires qui traversent leurs gorges.

Six hommes s’écrasent alors au sol en tenant leurs jugulaires ouvertes qui projettent un torrent d’hémoglobine dans tous les sens.
Et un septième se tient encore debout, le poing levé en l’air. J’écarquille grand les yeux en découvrant ce qui vient de se passer :
Il a arrêté net mon poignard invisible et le tient devant lui, la pointe presque au niveau de sa pomme d’Adam.

« Sans honneur... »

Il se redresse et jette mon poignard qui se plante dans le sol. Il est imposant, massif, il doit faire au moins six pieds de haut. Il porte un énorme harnois blanc, sur lequel ont été apposés des sceaux de pureté et un gigantesque marteau. C’est un chevalier fidèle à Sigmar. Et pourtant, il tire de son fourreau une épée qui, lorsque je la regarde, m’éblouit et me file la nausée.
Un artefact du Chaos.

« Utiliser ainsi la magie… C’est à cause de faibles félons comme toi que l’Empire est en danger, qu’il est soumit à des vautours gras et opulents. Sale garce : Une fois que j’aurai brisé tes bras et tes jambes, je t’éduquerai à reconnaître tes supérieurs. »

Il pose sa main sur la lame de son épée. D’un mouvement très sec, il se coupe ainsi sa propre paume et en déverse un long filet de sang, qui se met à bouillir au contact de l’acier.
Je regarde rapidement derrière moi. L’engin-démon se met à tirer vers le sol. Il se débat et se défait de ses ronces. Soutenu par les renforts d’autres guerriers, il va donner du fil à retordre à mes trois collègues, qui ne peuvent me soutenir.
Je regarde à nouveau le faux-Sigmarite. Il lève son épée vers le ciel et étend ses mains, pour découvrir son poitrail.

« Allez ! Oppose-moi donc tes fantaisies et tes envoûtements ! Nous sommes tous pétris de sang, et l’univers m’en soit témoin : Tu vas saigner. »

Il avance. Les flammes d’un feu de camp derrière lui découvrent son ombre. Je lève la main et tente de la retourner contre lui ; Il lève son épée ensanglantée, rugit, et fouette le sol ; Immédiatement, mon sort est dissipé. Il se retourne et m’observe avec un sourire dément en coin.
Je vous avoue que ce n’était pas du tout prévu.

« Tu vas saigner… Lentement. Je vais te pendre par les pieds pour en faire sortir la moindre goutte... »

Je recule et lève à nouveau la main. Je recherche des flux d’Ulgu, et incante à nouveau pour lui projeter des liens aethyriques pour tenter de le stranguler : Un mouvement de sa maudite épée, et il les brises tous. Son sourire se fait alors d’autant plus net, découvrant jusqu’à ses molaires du fond.

« ...J’en donnerai jusqu’à la plus infime particule à Khorne. Du Sang, pour le Dieu du Sang ! Du Sang, pour le Dieu du Sang ! DU-SANG-POUR-LE-DIEU-DU-SANG ! »

Avec son cri, il charge en levant son épée. Je bondis en arrière tout en dégainant ma rapière d’une main, et en utilisant un dernier sortilège de l’autre. Mon ombre prend forme. Elle se dédouble et apparaît animée à mes côtés. Le faux-Sigmarite charge, tranche, et bouge dans tous les sens, sûr du placement de ses pas et des mouvements de son arme avec lesquels il pare, tranche et esquive dans tous les sens, évitant ainsi la morsure d’acier de ma propre lame ou de celle de ma silhouette.
Mais il est doué. Trop doué. Extrêmement doué. Au bout de cinq minutes de rixe, il parvient, par le même mouvement et avec le même hurlement, à décapiter mon ombre, et à planter la taille de son épée dans mon flanc. Je sens un morceau de métal tranchant comme un rasoir traverser mon épaule gauche, et s’arrêter au niveau de mon omoplate.
Je ne ressens rien. Sur le coup, mon corps doit avoir encaissé le choc trop vivement, parce qu’il s’éteint subitement. La seconde qui suit, je ne ressens pas la moindre douleur. Je contente de tomber à genoux, complètement affaiblie, et je ne me rends réellement compte que je suis découpée en deux que lorsque je pivote légèrement ma tête pour découvrir les dégâts.

La réalité met du temps à venir. Je crois que je sens l’agonie qu’avec une latence de trois secondes. J’ouvre grand ma bouche, et hurle tant de terreur que de souffrance. Le serviteur de Khorne lève sa botte contre mon crâne, et appuie vivement dessus pour déloger son épée bloquée dans ma chair. Il déboîte ainsi ma mâchoire, me projette au sol, et me fait hurler de plus belle.
Il se retourne. Il agite son épée qui éclabousse le sol tant de son sang que du miens. Il s’approche de mes trois collègues, qui ont bien du mal à lutter contre les renforts et contre les véhicules maudits du Nain du Chaos. Il fait quelques pas, prenant son temps pour aller les occire. Et puis, il ne sait pas trop pourquoi, il se sent fatigué. Assoupi. Il a très envie de dormir. Il s’avance encore un peu, puis tombe à genoux, et finalement, s’écrase pacifiquement, sans un bruit, la gueule dans la boue.

Je me relève alors. Mes vêtements sont déchirés et maculés de sang, et pourtant, je n’ai aucune blessure qui marque mon corps. Tout à l’inverse, c’est mon ennemi qui se vide de son sang, qui forme une flaque tout autour de lui, partant de son épaule. Son épée luit et tremblote derrière-lui. Je crois que le démon Khorneux qui l’habite rage depuis l’Immatériel.
Dommage que je me sente soudainement aussi faible et anéantie. Manipuler des illusions, c’est à la portée de n’importe quel adepte du Chapitre des Silhouettes. Manipuler la réalité elle-même, en revanche… Je remercie secrètement Morrslieb d’être pleine, même si je ne l’avouerai pas à moi-même.

Finissons-en.

Je rentre à l’intérieur de la tente en sursaut. À l’intérieur, un homme est assis sur son tabouret. Il me tourne le dos. Et il tient entre ses mains un grand marteau. Je sors de mon mantel un pistolet que je pointe vers sa nuque. Un petit instant de silence. L’homme assis soupire.

« Sais-tu ce que je tiens entre mes mains ? »

Je ne lui répond pas.

« C’est Ghal Maraz. C’est l’arme de Sigmar. C’est l’arme qui a forgé notre nation. »

Je ne lui répond toujours pas. Et pourtant je n’ai toujours pas fait feu.

« Je sais pourquoi tu es là. Mais connais-tu l’histoire de Ghal Maraz ? C’est une arme bénie par deux Dieux. C’est une arme qui a anéanti le Mal partout où il se trouvait. C’est une arme qui n’est portée que par les méritants. »

Est-ce qu’il va fermer sa gueule ?

« On dit que les serviteurs de la Ruine sont éblouis en sa présence. Qu’ils ne peuvent la regarder, qu’ils ne peuvent la supporter.
Dis-moi : Si je suis corrompu, alors comment puis-je porter cette arme entre mes mains ? »


Parce qu’il est innocent. Seuls les gens autour de lui sont insufflés par le mal. Mais même involontairement, il sert le Chaos. Je n’ai pas envie qu’il créée une guerre atroce qui attirerait la Bretonnie, les Nains, ou les Elfes dans le Grand Jeu.

« Je suis le véritable héritier de Sigmar.
– Je sais. »

Et j’appuie alors sur la détente. Et dans la seconde juste ensuite, après une détonation terrifiante qui résonne dans la vallée, une balle de plomb se fige dans ses cervicales et le tue net.
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
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Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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Ludwig Von Hoffenbach
Warfo Award 2018 du Dévot
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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

La nuit de la Geheimnisnacht de l'an 1851




Il fait noir, très noir. L’humidité ambiante des couloirs qui serpentent sous la montagne, a engendré d’innombrables mousses et lichens sur les murs et le sol. La progression dans ce dédale est plus qu’hasardeuse car très glissante, malgré tout deux êtres martèlent le sol pavé au rythme de leur course effrénée. Tous deux sont bien différents. Le premier, bien énergique, est un jeune garçon d’à peine dix ans. Il a les cheveux blond coupé court, un visage taillé à la serpe et une musculature prometteuse pour un jeune homme de cet âge. Ses vêtements sont sales et déchirés, et son visage n’est guère en meilleur état, toutefois sous la couche de crasse couvrant ses joues, une chose est visible, et cela malgré l’obscurité ambiante ; la fougue et le courage qui anime ses yeux. Cela, le deuxième homme, un septuagénaire aussi courbé qu’une anse de seau, l’a remarqué. Bien qu’impressionné par l’aura que dégage ce bambin, le vieil homme n’a pas de temps pour les considérations. A la surface, en ville, tout brûle, tout est mis à bas. Eux-même n’ont que peu de temps avant de connaître un sort aussi funeste, les souterrains seront bientôt ratissés et tous les habitants de la Cité du Loup Blanc ont probablement déjà été passés au fil de l’épée. La fuite est la seule option. Malgré tout le septuagénaire à la longue barbe blanche comme neige sait que la sortie est encore loin et que son grand âge le ralentit lui ainsi que le garçon. Déjà dans les couloirs sombres des souterrains du Fauschlag résonnent les voix sévères et rauques des hommes de l’Empereur de Nuln. Les soldats ne les cherchent pas particulièrement, mais le vieil homme sait qu’ils ne feront aucun quartier, leurs victoires étant déjà largement assurées. Son cadavre serait en plus une grande victoire pour les sigmarites. Le soldat qui leur ramènerait la dépouille du chef suprême d’Ulric serait grandement récompensé. Comment pourrait être traité autrement l’assassin du grand prêtre d’un dieu hérétique qui a contribué à la destruction d’une des cités les plus riches de l’Empire ?

Le vieux prêtre perclus de rhumatismes et de douleurs dû à son grand âge souffre dans cette course éffrené vers la sortie, vers la liberté. Derrière lui il n’y a que la mort et pourtant, sans peur, le vieil homme ralentit, au plus grand étonnement du jeune garçon qui ralentit à son tour. L’enfant lui fait part de sa surprise et l’incite à continuer, à ne pas abandonner. Inflexible, le vieil homme s’agenouille alors que les voix des militaires se font plus proches et prie le jeune homme de s’approcher de lui. Entre peur et incompréhension, il obéit en serrant fort les poings. Le grand prêtre d’Ulric le perce de son regard pendant de longues secondes, avant de poser sur son épaule une main paternelle.

- Mon petit. Sais-tu la cause de tout-ceci ? La cause de tout nos malheurs ?

Voyant le jeune garçon répondre négativement d’un léger hochement de tête, l’Ar-Ulric s’apprêta à débuter son dernier devoir en tant que prêtre d’Ulric et protecteur de l’humanité. Le vieil homme devait transmettre ses connaissances et sa vision des événements au jeune homme qu’il avait devant lui. Dans la cohue c’est le seul qu’il avait pu sauver. Middenheim était tombé et il faudrait qu’il soit digne de son savoir. Qui sait, peut-être que ce garçon serait à la hauteur des espérances qu’il mettait en lui, pour peu que la fougue et le courage qu’il avait vu en cette jeune pousse, le tienne à l’écart des promesses des Sombres Puissances.

«Tu es encore jeune et tu ne sais peut-être pas encore la véritable cause de cette guerre qui se livre depuis désormais deux cents ans. Tout cela à commencé lors d’une funeste nuit, une nuit d’hiver dont tu connais le nom, la Geheimnisnacht. Mais cette nuit des mystères de l’an 1851 était bien pire que toutes celles qu’il t’a été donné de connaître. Rien ne laissait présager qu’elle serait plus désastreuse que celle de l’année précédente. Et pourtant… Aux dernières lueurs du soleil, les horreurs ont commencé à déferler sur les terres de notre bien-aimé Empire. Talabheim a été la première à souffrir de la folie des Dieux Noirs. L’absurdité et la démence furent à leur apogée lorsque le grand temple de Shallya fut métamorphosé en une créature ignoble. L’édifice autrefois fier et majestueux était désormais un amas vivant de pierre, de chitine et de matière gélatineuse. Comme un animal devenu fou, le temple déambulait dans les avenues de la cité du Talabecland à la recherche de la moindre proie. Les malheureux qui avaient osé braver le couvre-feu et qui se trouvaient sur le chemin de la créature, étaient immédiatement terassés par la folie et les mutations délirantes qui s’emparaient de leurs corps. Au bout de plusieurs heures de pérégrinations dans les rues sombres et quasi désertes de la cité, le temple démoniaque se dirigea vers le palais de la ville. Arrivée devant sa façade, l’engeance du chaos l’attaqua de ses tentacules immondes. Des vitraux brisés qui représentaient autrefois la déesse Shallya, sortait un feu démoniaque qui transformait la plus solide des pierres en une mare fumante grisâtre.

Bien que prudent au début de cette nuit et refusant de perdre inutilement des vies humaines, l’Empereur de Talabheim fut bientôt dans l’obligation d’engager le combat contre le chaos qui régnait en ville. Son palais était mis en pièces par une abomination qui n’avait guère plus l’apparence du temple de sa ville ; et le reste de la cité était en proie à diverses engeances chaotiques qui se livraient à leurs besognes habituelles : meurtres, vols, viols. Les combats durèrent toute la nuit et des milliers de valeureux combattants perdirent la vie au cours de cette Geheimnisnacht de l’an 1851. Le combat contre le temple de Shallya fut le plus dur. L’édifice vomissait des flots de créatures démoniaques qui, avides de meurtres, se jetaient sur les braves militaires de la cité forestière. Talabheim n’eut son salut que grâce aux premiers rayons de soleil qui transpercèrent l’obscurité qui était tombée comme un voile sur la ville.

Talabheim avait été martyrisée pendant cette nuit, mais elle était sauve. Hormis notre cité de Middenheim pour des raisons inexpliquées, toutes les autres villes importantes de notre Empire bien-aimé avaient elles aussi bien soufferts. Altdorf n’eut pas le même destin…

La nuit de Geheimnisnacht de l’an 1851 débuta à Altdorf comme à Talabheim, de bien fortes manières. Aux premières heures de la nuit, le Reik se chargea de sang et tous les poissons du fleuve remontèrent à la surface, se tortillant du manque d’oxygène. Peu de gens purent voir leur fleuve se transformer d’une si horrible façon car l’ensemble de la cité s’était barricadé bien solidement chez soi. Contrairement aux années précédentes, le chaos se vexa de cet affront. Ce soir, les altdorfers seraient spectateurs et acteurs…

Dans les rues sombres de la capitale, nul citoyen ne s’y aventurait. Pourtant ces dernières étaient loin d’êtres vides. Diverses engeances chaotiques patrouillaient dans les artères de la ville à la recherche du moindre individu. Les indigents furent tous allègrement massacrés et leurs cris horrifiés pénétrèrent jusque dans le cœur des citoyens cloitrés chez eux. Lorsque les démons de cette Geheimnisnacht furent à court de misérables à tuer, ils s’entreprirent à enfoncer les portes des maisons, des tavernes et des manoirs. Le massacre fut terrible et les gardes de la ville furent rapidement submergés par la tempête de violence qui s’abattait sur la ville. Laisse-moi petit, malgré ton jeune âge, te conter quelques atrocités qui ont été commises lors de cette Geheimnisnacht de 1851. Alors que les gardes du guet de la ville étaient aux prises avec d’immondes démons à la peau rouge et écailleuse, des chiens couverts du même épiderme démoniaque enfoncèrent les lourdes portes d’un couvent de prêtresses de Shallya. Les canidés ne perdirent pas de temps pour infester les couloirs sombres et déserts du bâtiment. Au bout de quelques minutes de chasse, les premiers hurlements se firent entendre. Mêlés aux aboiements déments des chiens du chaos, l’horreur était totale. Une par une les prêtresses furent tirées du couvent par leurs moignons sanguinolents et une fois devant la porte d’entrée elles se faisaient dévorer vivantes. Ces abominations multisensorielles suffirent à mettre en fuite les soldats aux livrées blanches et noire. Le bâtiment fut serpillé de long en large par le sang des Shalléennes. Sur le parvis de l’édifice il ne restait rien de leurs âmes pures et de leurs robes immaculées, seul le sang restait. A l’autre bout de la ville de nombreuses rumeurs ont circulé sur l’ouverture d’un portail démoniaque vomissant des flots de démons suite à l’excès de débauche des étudiants du quartier de l’Universität. Des cris d’extases et d’horreurs se mêlaient et pouvaient s’entendre jusqu’à l’autre rive du Reik, sur la Domplatz. Nul ne sait à quel excès se sont livrés les élèves de l’université d’Altdorf mais visiblement la folie de la Geheimnisnacht s’était emparé autant de leurs esprits que de leurs âmes. Bien d’autres incidents aussi déments que ceux-ci ravagèrent la capitale impériale en cette sombre nuit. Une épidémie immonde terrassa toute la population des districts Est du Reik et la puanteur qui en émana engloba toute la ville. L’odeur était insoutenable et les nuages de mouches étaient omniprésents. Ces mouches loin d’être d’une taille standard faisaient près de trois fois la taille des drosophiles indigènes du Reik. Leurs dizaines d’yeux étaient particulièrement inquiétants. Mais ce qui fut le plus inquiétant c’est quand les habitants des districts Est que l’on croyait terrassés par la maladie traversèrent les ponts et se déversèrent dans les autres districts de la ville. Leurs corps ravagés par la maladie laissaient s’écouler divers organes et fluides vitaux. Personne ne savait comme pouvait encore marcher ses êtres répugnants. Mais la fiction dépassait la réalité et cette horde quasi morte corrompait tout dans son sillage. Les rares passants et soldats qui croisaient cette marée démoniaque succombaient dans l’instant dans d’abominables souffrances et dans d’abondants vomissements de sang. Bien vite, eux aussi rejoignaient cette implacable vague purulente. La corruption était en marche dans Altdorf et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. La folie était omniprésente et les cas de démence ou de mutations étaient incalculables. De nombreuses personnes titubaient dans les rues, pris de convulsions. Leurs membres se distordaient comme des lianes et se reforgeaient de façons nouvelles. Certains étaient garnis de tentacules, d’autres de pinces de crabe et la majorité avaient des mutations si importantes qu’il était impossible de les décrire. Quoiqu’il en soit leur esprit devenait rapidement aussi malade que leur corps torturé. La ville entière se transformait progressivement en un sanatorium géant. Altdorf était au bord de la destruction.

Leur salut ne pouvait venir que de l’ost militaire qui se formait et qui arrivait en masse depuis les portes sud de la ville et qui se rassemblait sur la Domplatz. Cet ost était d’une puissance telle que tous les habitants encore en vie et sain d’esprit pensaient que celui-ci pouvait renverser les événements et vaincre le déchainement démoniaque en cours. Chaque militaire le composant en était aussi convaincu, bien que la peur se cachât derrière chacun d’entre eux. Une seule chose empêchait l’ost de succomber à la panique, leur chef, le Reikmarshall Theodoric Krüger. L’homme était un militaire accompli d’une soixantaine d’années, fine lame, extrêmement sévère et colérique. Ses talents n’étaient plus à prouver et c’est pour cela qu’il permettait aux hommes de maintenir leur cohésion malgré les horreurs qui se déroulaient sous leurs yeux. Le Reiksmarshall était un fervent défenseur de l’Empire et de ses citoyens mais ses dizaines d’années de combats avaient laissé des traces d’aigreur indélébiles en lui. Le Maréchal du Reik était usé par les incessants conflits entre les différentes provinces. Jamais l’Empire n’avait réussi à être véritablement uni, jamais l’Empire avait fait front commun contre le Chaos. Les fautifs étaient majoritairement des nobles tellement avides de pouvoir et imbus d’eux-même qu’ils perdaient tout sens commun. La lignée otilienne de Talabheim en était la preuve, mais pour Theodoric ces nobliaux n’étaient pas la seule cause du problème. Une cité impériale était responsable de cette dissidence, de ce manque d’alchimie. Middenheim. La cité du Loup Blanc avait toujours joué les rebelles au sein de l’Empire, à tous les niveaux. Défiant l’autorité et le patronage du Saint Sigmar et attisant les conflits internes dans les provinces voisines, la cité teutogen était une véritable épine dans le pied de la couronne impériale. Theodoric était persuadé de cela et cette idée avait pu mûrir dans son esprit depuis qu’il avait été humilié militairement, dans sa jeunesse, lors d’un conflit interne au Middenland où l’aide du Reikland avait été demandée. Jamais la Cité du Loup Blanc n’avait accepté la domination de Carroburg sur le Middenland et sur son propre territoire. Et voilà maintenant près de trois cents ans que cette cité maudite s’autorisait à nommer de nouveaux empereurs ? Cette injure faite à l’unité de l’Empire était pour le Reiksmarshall tout bonnement insupportable. Et c’est ce qui précipita la chute d’Altdorf, la capitale impériale…

Revenons si tu le veux bien à la Geheimnisnacht de 1851 à Altdorf… La ville était en proie aux pires horreurs et Theodoric Krüger était le seul en mesure de sauver la situation. Le palais impérial était en flamme et nul ne savait si l’Empereur était encore vivant. Le Reiksmarshall prit donc l’unique décision qui s’imposait, la purge de la cité. Il envoya ses unités dans tous les districts de la ville, exterminer les engeances chaotiques et achever leurs victimes démentes. Les combats étaient rudes et sanglants. Chaque centimètre de gagné était une épreuve. Les pertes étaient considérables, mais nécessaires si on voulait voir la ville se relever à l’aube. Les combats les plus violents et les plus terribles eurent lieu sur la Königplatz dans l’Universität District. Les soldats se battaient dos à dos contre des démons multicolores et de toutes les formes, mû par une seule chose, l’envie de tuer. C’est là que le Reiksmarshall et ses hommes les plus fidèles affrontèrent un démon colossal à l’allure de vautour. La créature semblait être un sorcier expérimenté, ce qui enragea encore plus le puritain militaire. Un à un les hommes de Krüger finissaient carbonisés, au mieux, ou horriblement mutés au pire, par les pouvoirs fous du rapace géant. Bien trop rapidement le Reiksmarshall se trouva seul à faire face au démon qui était encore en pleine possession de ses moyens. Le moment était critique. Si l’impérial tombait, c’est toute la défense de la ville qui tomberait, et Altdorf serait alors anéanti pour toujours. Le combat titanesque dura plusieurs heures jusqu’à « l’heureux » dénouement. De ce que voyaient les troupes qui se battaient sur la Königplatz le Reiksmarshall avait chuté au sol, affaibli par les nombreux coups qui avaient transpercé son armure sombre. Le démon-vautour s’était placé au-dessus de lui, l’air victorieux, et le toisait de ses grands yeux azur. Plus la créature approchait son visage de Theodoric Krüger, plus ce dernier était parcouru de spasmes. La vie semblait d’être à deux doigts de le quitter. Et c’est ce que tout le monde pensa jusqu’à ce que dans un mouvement héroïque, le Reiksmarshall dégage son épée et traverse la gorge du démon aviaire. Le monstre hulula avant de tomber à son tour au sol, un rictus heureux sur le visage. Pris d’une vigueur soudaine, le Maréchal du Reik se releva et ordonna dans l’incompréhension générale, l’ordre de se replier aux portes sud de la ville. L’injonction était d’autant plus absurde que la bataille était toute proche d’être gagnée. Les soldats prenaient le dessus et les démons avaient de plus en plus de mal à rester ancrer dans la réalité. Malgré tout, personne n’osa discuter les ordres de Theodoric Krüger, le salut d’Altdorf. Bien mal leur en prit... Arrivés aux portes sud de la cité, le Reiksmarshall continua ses ordres délirants, mais là encore personne n’eut le courage de s’y opposer. Ordre avait été donné d’ouvrir les portes et de se replier hors de la ville. En cette funeste nuit, Krüger était l’unique guide de ces altdorfers égarés. La punition ne tarda pas à venir frapper ces brebis. Les derniers invités à la curée prirent place dans la cité impériale lorsque les portes furent ouvertes. Les hommes-bêtes, les mutants, les créatures des bois, tous firent irruption dans la cité à ce moment. Nous ne savons peu de choses de cette bataille, mais il semblerait que les forces reiklandaises se soient faites balayés par les occupants des bois et que la chute d’Altdorf fut consommé au moment où ces créatures de cauchemar se déversèrent dans les artères de la ville. Le carnage fut total et un unique survivant s’extirpa de cette ville maudite, Theodoric Krüger, le Reiksmarshall.

Le ver était dans le fruit et personne ne s’en émût. Habile orateur, le Reiksmarshall n’eut aucun mal à faire valoir son courage et son honneur dans cette bataille. Tout avait été fait pour remporter la victoire, mais le mal s’était trop enraciné dans la cité pour la sauver. Il était bien aisé pour lui qu’il n’y ai aucun survivant, car grâce à cela il pût modeler son monde et mettre en branle ses plans pour l’Empire. Sa deuxième aubaine fut l’incompréhensible préservation de Middenheim lors de cette Geheimnisnacht. L’ensemble des villes et des villages avaient été rudement touchés par la folie du Chaos, mais pas la cité du Loup Blanc. Moi-même, toujours aujourd’hui je peine à m’expliquer ce fait. Quoi qu’il en soit, il à servi de prétexte à la situation que nous connaissons à l’instant même.

Après cette terrible nuit de 1851, Altdorf est restée inhabiter et même évitée par toute personne dotée d’une conscience humaine. La magie noire et les massacres ont corrompu à jamais ce lieu et plus jamais l’Humanité ne remettra un pied dans cette cité damnée. Après cette perte terrible, l’Empire s’est reformé sous la houlette du Reiksmarshall Krüger et d’un empereur fantoche soumis aux ordres de son commandant suprême des armées. L’Empereur sigmarite d’Altdorf ayant disparu à jamais, happé par les horreurs de la Geheimnisnacht, Krüger déplaça le siège impérial d’Altdorf à Nuln. Prenant appui sur le Stirland, le Wissenland, l’Averland et le reste du Reikland, l’Empereur fantoche de Nuln parvint à déposer l’Empereur otillien de Talabheim. Ravagé par la guerre civile et définitivement mis à terre par le saccage de sa cité, il n’eut d’autres choix que de capituler. Fort de sa victoire et de son prestige, le Reiksmarshall et son jouet impérial n’eurent guère de difficulté à pousser plus au nord et à contester le pouvoir de l’Empereur Leonhard de Middenheim. Le casus belli fut d’une facilité enfantine à mettre en place. Immaculé pendant la Geheimnisnacht de 1851 alors que le reste de l’Empire avait ardemment souffert, fut un motif assez convaincant pour les Comtes Electeurs sigmarites. Personne n’avait de doutes sur l’hérésie que constituait le culte ulricain. Un quelconque pacte avec les Sombres Puissances avait dû les protéger des horreurs du Chaos. Sans coup férir, l’Empereur de Nuln et ses alliés déclarèrent la guerre à l’Empereur de Middenheim qui ne fut rejoint que par la province du Nordland et par celle de l’Ostland. Ces dernières avaient bien moins de doute sur la pureté du culte ulricain que sur les réelles intentions de l’Empereur de Nuln. La guerre ne …»


Les soldats se rapprochent, le bruit de leurs pas se fait de plus en plus pressant. Il faut faire vite. Bien que le jeune garçon ne semble pas tout comprendre des élucubrations du vieil homme, ce dernier à l’intime conviction que ce qu’il lui transmet aura de l’importance dans le futur.

«C’est cette guerre que nous vivons aujourd’hui mon garçon. Les forces du sud se sont montrées bien plus nombreuses que nos vaillants soldats. Malgré notre courage, le Nordland a été anéanti et l’Ostland a capitulé. Middenheim est pour eux le dernier fruit mûr qui doit être cueilli.»

Les pas se rapprochent et ne sont qu’à une centaine de mètres. Il est temps pour le vieil homme d’arrêter de fuir et de jouer sa dernière carte. A l’heure qu’il est, tous les guerriers de Middenheim sont probablement morts ou enchaînés et l’Empereur Leonhard déposé. La seule et infime chance que possède le vieil homme est devant lui. Ce jeune garçon est le seul qui pourra ramener la lumière et mettre fin aux ambitions du Reiksmarshall.

- Maintenant mon petit, cours aussi vite que tu peux. Fuis ce lieu et ne te retournes pas. Ne te fies à personne. Remémores toi ce que j’ai dit et ainsi tu trouveras ta voie.

- Mais vous, vous ne venez pas, demanda le jeune garçon avec des yeux ronds comme des billes.

- Non, je ne peux pas, j’ai à faire ici, répondit le vieil homme en poussant l’enfant vers sa survie.

- Une dernière question, comment t’appelles-tu jeune homme ?

- Je m’appelle Boris. Boris Todbringer, monsieur.

L’enfant le regarda un dernier instant d’un regard empli de sagesse et de courage, ce qui était étonnant pour une personne d’un âge si modeste. Puis, il tourna les talons et s’enfuit à toute vitesse dans les couloirs tortueux qui couraient sous le Fauschlag. Le vieil ulricain lui avait indiqué la voie, et il n’avait aucun doute sur le fait que le garçon trouverait son chemin.

Avant qu’il ne puisse faire le moindre mouvement, il sentit le dénouement de sa vie arriver au galop. Les soldats de l’Empereur de Nuln étaient arrivés jusqu’à lui et ces derniers l’encerclaient, lames sorties de leurs fourreaux.

- N’est pas toujours chien celui que l’on entend aboyer de loin, lança-t-il aux soldats d’une voix énigmatique, avant de se ruer sur eux à mains nues et ce malgré les rhumatismes qui lui faisaient atrocement mal.

A des centaines de mètres au-dessus de cette scène de combat, sur des ruines fumantes, se tenait un homme. Un homme qui grâce au pire avait réussi le meilleur. Ses rêves, autrefois inatteignables venaient d’être réalisés. Middenheim n’était plus et l’Empire était enfin réunifié. La damnation d’Altdorf en avait été l’unique prix. Du moins c’est ce que croyait le Reiksmarshall Theodoric Krüger, qui contemplait son œuvre tel un vautour contemple sa charogne.
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Piero Orsone
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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par Piero Orsone »

Les Souverains de Kavzar An 2383 du calendrier kavzari. L'antique roi Tylos n'a pas pactisé avec les forces obscures il y a des siècles de cela, la Cité à la Tour inachevée rayonne sur un Empire inégalé depuis la chute de Nehekara onze siècles en amont.

Les deux enfants jouaient sous les citronniers, les feuilles vertes les protégeant du plus intense de la chaleur estivale. De longs cheveux noirs couvraient leurs épaules fines, qu'il s'agisse du garçon ou de la fille. Ils devaient avoir dans les dix ans tout au plus. Un homme d'âge mûr, drapé dans une toge albe fit irruption sur la terrasse avant d'être submergé par les deux garnements.
-Père ! Crièrent à l'unisson les jumeaux en se précipitant dans la chaleureuse étreinte paternelle.
-Lucios ! Diane ! Comment vont les prunelles de mes yeux ? J'espère que vous n'avez pas trop malmené Senestus ?
-Bien sûr que non Père ! Sourit le garçonnet avec l'espièglerie des enfants qui ne connaissent ni la faim ni le froid.
-Où avez-vous encore voyagé Père ?
-Vers l'Estalia ! Les Colonies d'Alquezaro et de Barboza sont exposées aux pirates et aux pillards du Nord. À mesure que notre Nation s'étend, les menaces sont plus nombreuses. Mais vos ancêtres ont connu la Peste, les Guerres de Conquête, les révoltes. Et à chaque fois nous nous en sommes relevés plus fort !
L'Imperator s'avança vers le rempart de marbre, suivi par sa marmaille. Il contempla les maisons innombrables qui bordaient les temples des Dieux. Myrmidia, Shallya, Morr et Verena. Les aqueducs acheminant l'eau des Irranas vers la Cité toujours assoiffée. Bien des fois les rues de la ville s'étaient emplies de sang, mais toujours les citoyens de l'Empire avaient reconstruit, consolidé, agrandis la Nation de Kavzar.
-Par delà les Remparts de la Ville, les champs de Tilea croissent pour nourrir le peuple. La Mer est notre domaine, l'Estalia, Sartosa. Les Hommes sont un peuple jeune mes enfants. Mais notre place sur ce Monde, nous l'avons par le fer de nos piques et par le fracas de notre cavalerie. Et cet Empire sera le tiens un jour mon Fils.

Neuf années plus tard.

Se pressant de toutes les provinces impériales, les nobles affluaient à Kavzar. Les rues déjà surpeuplées par la plèbe crasse l'étaient désormais par les serviteurs, les soldats, toute l'expédition qui accompagne les aristocrates d'un empire absolu à chaque déplacement. Les égouts de la ville étaient le domaine du Père Pestilence, les cadavres bouffies flottant dans les immondices générés par tonnes entières à chaque instant du jour et de la nuit. Mais Celle qui a soif de Luxure n'était pas en reste. Du plus minable bordel prolétaire aux hôtels particuliers où logeaient la noblesse de Tilea ou de d'Illyria, on forniquait, on se roulait dans la fange des pulsions et des désirs les plus infectes et inimaginables.
Et alors que la plus grande métropole des Hommes baignait dans les miasmes et les fluides corporels, l'Héritier de Tylos fixait le corps rigide et gris de son père. Le garçon était devenu un homme, le prince était devenu Imperator. Dans l'heure, alors que Lucius IV serait emmené dans sa dernière demeure dans les profondeurs du Monde, il serait sacré à sa place. La Légat Diane approcha, en armure, solennelle.
-Il te demandait dans ses derniers instants.
-J'étais au front. L'Empire est assailli de toutes parts. Les royaumes barbares du Nord, les pirates d'Arabia. Les Nains et les Elfes pansent les blessures de leur Guerre. Il n'y a que nous pour défendre la civilisation mon frère. Tylos le Roi et Myrmidia la Guerrière. Comme à l'Aube des Temps.
Il étreignit sa sœur, sa jumelle, celle qui prenait le glaive quand lui allait prendre la couronne.
-Après la Cérémonie il faudra que je te parle.

Le Palais de Tylos, construit par des dynasties entières d'empereurs mégalomanes. Une Salle du Trône capable de loger une armée, manœuvres et chevaux inclus. Les grands patriciens s'étaient écartés pour laisser les sinistres dévots de Morr au masque décharné. Des volutes de parfum capiteux s'échappaient de l'encensoir des Thuriféraires quand derrière eux les prêtres portaient le corps embaumé de l'ancien Empereur. Tandis que sortait la procession funèbre, tous les regards se rivèrent sur Lucios. Il remonta la monumentale assemblée, vêtu uniquement de simples habits de lin blanc. Les seigneurs le suivaient dans sa démarche nerveuse vers le trône. Le Chancelier impérial l'attendait, lui faisant signe de s'agenouiller. L'Homme d’État lui déposa sur les épaules l’Écharpe de Fer, chaque rectangle de métal terni par le temps était forgé avec un fragment de l'épée d'un roi de Tilea. La Grande prêtresse myrmidéenne lui tendit ensuite le sceptre béni par la Déesse en personne. Et bien sûr, quatre mains posèrent sur sa crinière noire la Couronne de Tylos.
Il se releva péniblement sous la charge métallique avant de faire face aux seigneurs de tout l'Empire tandis que deux enfants choisis parmi les plus fidèles aristocrates de la ville le vêtaient d'une cape en hermine.
- Tu t'es agenouillé Homme, tu te relèves Lucios II, Empereur de Kavzar. Prononce tes Serments.
-Moi, Lucios II, Empereur de Kavzar, Souverain des Montagnes d'Irranas et des Appucinis, Seigneur de Sartosa et des Îles méridionales, Monarque de Tilea, d'Estalia et d'Illyria, jure solennellement de défendre les terres et les peuples de l'Empire, de les diriger avec équité et justice. Je jure d'être le bras des Dieux sur Terre et de protéger leurs Créations. Moi Lucios II, de Maintenant à ma Mort, servirait l'Empire !
Les plus grands de ce monde levèrent leurs armes en scandant son nom. Treize fois ils scandèrent le nom de l'Empereur.

An 2403, nord de l'Illyria.

La colonne de soldats progressait dans les paysages secs et désolés. La région avait un sol pauvre, inculte, les colonies peinaient à se développer à cause de la menace constante des peaux-vertes. Malgré tout, cela n'empêchait pas l'Illyria d'être exploité par l'Empire, la proximité avec les nains offraient des opportunités intéressantes pour le commerce. Mais la Légat Diane n'était pas là pour négocier. Elle était une femme, dur comme le sol d'Illyria, les traits sculptés à la serpe. Elle avait affronté les Pirates, les peaux vertes, le Chaos...Ses légions avaient versé leur sang pour protéger l'Empire Kavzari. Au milieu des carcasses de pierre des cités brûlées, les cavaliers, les chars de guerre et les fantassins marchaient comme un seul homme en direction de la Passe Septentrionale : Elle permettait aux peuples du Nord de s'aventurer vers l'Empire, comme si les peaux vertes n'étaient pas une menace suffisante. Mais piller des fermes n'était pas affronter une légion.

À l'aube, les armées impériales se tenaient au milieu de la Passe. Les phalanges de piquiers attendaient l'inévitable choc avec les barbares. Les cavaliers se tenaient sur les versants volcaniques, prêts à frapper comme les oiseaux de proie. Sur son char de guerre, Diane passa en revue les fantassins qui allaient une fois encore se battre pour protéger la civilisation.
-Soldats de Kavzar ! Les Hordes marchent contre nous ! Prêts à piller nos villages, assiéger nos villes, détruire ce que nous avons ériger ! Hommes de Tilea ! Hommes d'Estalia ! Guerriers de nos villes et de nos campagnes, vous êtes le fer de nos lances, le bois de nos boucliers ! Aujourd'hui et à nouveau, il faudra faire face à la Mort ! Pour Kavzar ! Pour l'Empire ! POUR MYRMIDIA !
-POUR MYRMIDIA ! Répétèrent des milliers de voix à l'unisson. Comme pour les provoquer, les cors du Nord soufflèrent, lançant la charge des tribus barbares.
Ils portaient le bronze, la fourrure et les os. Ils étaient grands, barbus. Des haches, des épées et des piques. Eux portaient le cuir et le fer. Ils avaient la lance et le glaive. Soulevant la poussière de la Passe du Nord, les deux armées se percutèrent dans le craquement des os et du bois. Des homes étaient écrasés contre la phalange implacable. Des chevaux piaillaient quand leurs ventres étaient percés. Les flèches volèrent, silencieuses et mortelles. Fauchant ça et là. Combien de blessés s'effondraient au sol pour se voir piétiner dans cette mêlée indescriptible. Quand les lances ne furent plus d'aucune utilité, on se battit glaive contre hache. Des Teutogens affrontaient des Tiléens jusqu'à la mort. Les cavaliers kavzaris venaient tirailler les flancs de la horde barbare. Le sol se jonchait des vaincus pour le plus grand bonheur des Dieux ivres de sang et de crânes. Diane frappait au cœur des guerriers hirsutes, huit sabots et deux roues se frayant un chemin en piétinant les infortunés. Seulement un trait en pleine poitrine fit basculer son aurige par dessus-bord. Le Char fit une embardé avant que ne se brise le timon. Diane roula sur la terre poisseuse et rampa au milieu des morts et des mourants. Et elle le vit...Grand, imposant, ses cheveux blonds flottant dans le vent qui soufflait sur le champs de Bataille. Il avait un marteau de guerre, c'était un chef de guerre sans aucun doute possible. Elle se redressa, sa chevelure de jais s'agitant aussi tandis qu'elle empoignait son glaive. Ils se fixèrent, et dans un hurlement conjoint, le Seigneur du Nord et la Légat de l'Empire se foncèrent dessus.
Piero Orsone da Trantio, explorateur
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"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
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Message par Martin »

Jacques. Paysan. Fils de paysans. Un homme de rien. Un misérable parmi la multitude d’ères méprisables et méprises peuplant, comme lui, la Bretonnie. Toute sa vie durant, il souffrit. Des corvées des champs. Des labeurs imposés par le seigneur. Du service d'ost, et la gabegie qui le caractérisait.

Jacques, un homme brisé avant l'heure, acceptant la fatalité de tous les jours avec flegme, celle ci étant sa compagne depuis le premier soleil.?

Jacques, qui chaque jour se levait, décidé à se mettre la corde au cous pour couper court à ces souffrances.

Puis il y eut Lysane. Un rayon de soleil, le miel de sa vie, qui lui rendit espoir. Espoir de vivre. Oh, bien sûre elle fut violée par le seigneur avant de tomber dans sa paillasse à lui. Mais il ne dit rien, car c'était là dans l'ordre des choses.

Lysanne lui donna trois beaux marmots, puis mourut en accouchant du dernier. Jacques, ainsi, maudit par la mort de sa femme et doté de 3 bouches à nourrir en plus, mais béni par leur apparition, celles ci prenant soin de leur vieux père lorsqu'ils seraient adultes.

Alors il se remit à bêcher les champs, à souffrir du soleil, de la pluie, du fouet et des jeux cruels des maîtres. Mais il ne fit rien. C'était là dans l'ordre naturel des choses.

Jacques, qui laissa son premier fils, enfin adulte, partir rejoindre l'ost des seigneurs, puis fut sans nouvelles aucunes. Jamais il ne le revu ni ne sut ce qui lui était arrivé. Mais il ne fit rien. Car c'était là dans l'ordre des choses.

Jacques, qui vit son second fils, embrigadé pour construire les remparts du nouveau domaine du seigneur, et qui apprit des années plus tard que, une fois mort d'épuisement, son cadavre servit ,comme bien d'autres, de base pour les fondations dudit rempart. Mais il ne fit rien. C'était là l'ordre des choses.

Jacques, qui eut sa magnifique fille, seule joie de vivre restante, enlevée, violée et tuée, par l'intendant des maîtres. Alors son beau fils, qui était honnête homme, alla voir le maître, exposa son cas, et demanda à ce que le vilain homme soit puni.
Pour son outrecuidance, on le jeta aux cachots où il fut torturé à mort.

Jacques, malgré ce qu'il savait la vie cruelle, alla naïvement à la cour du maître et, arguant dfe ses malheurs et loyaux services depuis qu'il fut en âge de lever la bêche, demanda à ce qu’on lui rende le corps de sa fille, morte, pour qu'il puisse lui donner sépulture.

Mais le seigneur était un homme cruel, servi par d'aussi cruels hommes. Il n'en fit rien, et fit battre au sang Jacques, avant de le jeter à la boue comme une loque, cette loque misérable qu'il était.

C'en fut trop pour Jacques, qui maudit alors la vie, lui même et sa faiblesse, et les dieux qui laissaient se reproduire ces horreurs.

Alors Jacques pleura. Encore et encore, jusqu'à ce que la fatigue le prive de larmes.

Alors Jacques prit un couteau et entrepris de se tailler la gorge, pour en finir enfin avec cette chienne de vie.

Mais Jacques n'avait pas assez" de force pour lever l'objet, et il sombra dans le sommeil.

Alors là, Jacques rêva. Il rêva pour la première fois depuis longtemps, d'un rêve agréable. Un rêve oùm les hommes étaient égaux, pouvaient cultiver la terre sans être fouettés, ni mourir de fatigue. Il rêva d'un monde où nul ne mettait la famille d'autrui en pièces. Oui. Jacques fit l'impossible. Sa condition de sous homme, d'objet des maîtres, l'empêchait de le faire, et pourtant..... Et pourtant..... Il rêva d'un monde moins injuste.

A son réveil, Jacques se senti pousser une nouvelle force, et se saisit de son couteau. Mais pour un autre but. Armé de cette pièce de métal, et d'une nouvelle détermination, chose jusque là totalement inconnue, il se leva comme se lèvent les hommes libres.

Jacques était un honnête homme, et il s'en allait en guerre. Et le monde trembla.

Jacques savait, tout péon misérable qu'il était, que ce mon,de moins injuste dont il avait rêvé, ne pouvait exister tant que les maîtres existaient. Il fallait donc faire disparaître tous les maîtres pour réaliser ce rêve/ Cela, il le comprenait, ne se ferait pas de son vivant. Mais il comptait être celui qui commencerait cette œuvre, en poussant ce cailloux qui dégringolerait la pente pour provoquer l'avalanche. Car l'évolution avait parfois besoin d'être poussée pour démarrer.... Ou d'un sacrifice. Le sien en l’occurrence.

Les premiers à payer furent les maîtres. Jacques n'attendait rien de la vie. Aussi fut il surpris de réussir à tuer ceux qui étaient ses dieux. Il pensait mourir et échouer pitoyable ment, et ne réussir qu'à inspirer d'autres par son action. Mais non. Cela se révéla être d'une simplicité enfantine.
"J'ai trouvé de l'or là bas messire, mais il y a un gros chien." Ç’avait suffit pour l’appâter, lui et ses hommes d'armes, et de tomber directement dans la fosse remplie de pics qu'il avait creusé.

Il fut également surpris lorsqu'il fut rejoint par d'autres compères. Le déicide était une activité plus attrayante qu'on ne le pensait semblait il.

La purge du Moussillon, en moins d'un an, fut une réelle surprise. Plus encore fut la découverte qu'il existait d'autres terres par delà les marais, et la grande étendue d'eau, avec d'autres dieux et tyrans à abattre.
Le Lyonnese fut le suivant à tomber sous les coups des hordes de nus-pieds de Jacques.
Le monde étant plus vaste que prévu, et le rêve uniquement atteignable si celui ci était libre, Jacques confia à Pierric la moitié des forces de leur jacquerie, pour libérer le Sud, tandis qu'il libérerait le Nord.

10 ans de lutte furent nécessaires à Jacques et Pierric pour libérer la Bretonnie. Jacques était désormais un vieillard de 50 ans. Quand à Pierric, il était mort en combattant les démons des forêts, dans l'Est. Ils avaient été libérés, bien entendu, mais cela avait prit du temps. Abattre toute la forêt, les tuer jusqu'au dernier, car refusant tous d'être libres..... Puis cette "fée enchanteresse" aussi, opium du peuple, fausse religion montée pour continuer à exploiter les naïfs.... Chaque fois tuée, chaque fois de retour. Il avait fallu l'enfermer à vie dans une cage de plomb pour l'empêcher de nuire.

Aussi improbable que ce fut, Jacques étaient encore en vie 10 ans plus tard, et ses armées de miséreux avaient libérées l'Estalie, menées par Pietro. Malheureusement, le brave était mort devant Magritta, d'intoxication alimentaire. La viande de bœuf vendue par les marchands de Marienburg contenait trop de rat pour son estomac.

Piero et Mario, eux libérèrent la Tilée, 5 ans plus tard, mais décédèrent également. L'un, tué par son âne, l'autre, mort dans les égouts de Verrezzo, à protéger le peuple en luttant dans les égouts contre les monstres qui voulaient mettre à bas leur liberté. Il est mort en ingérant des champignons toxiques. Pauvre homme.

A 75 ans et plus toutes ses dents, Jacques avait vu la libération de 'Lempire et du Kislev, par l'es braves Pierre, Hans, CLaes et Valjean. Tous de grands hommes, dévoués à cette vision d'un monde meilleur..... Il avait perdu de sa forme, mais gagné en intellect. Il savait que pour lui survivre, que pour que la révolution paysanne soit mondiale, il devait pérenniser ce qu'il avait accomplit. Partout ou les armées de libération marchaient, des conseils paysans étaient établis, on donnait aux paysans terres et armes, afin qu'ils puissent vivre et se défendre contre toute tyrannie. Le peuple dans son ensemble était eduque. Son histoire personnelle avait été écrite et diffusée, afin que tous connaissassent la cruauté de la tyrannie dont ils avaient été libérés.

A son 100 eme ete, Jacques avait vu le Vieux monde être libere. Des terres du Sud a la Norsca, d'Albion aux montagnes du bord du monde,nul tyran n'exploitait les masses humaines. Et déjà l'on préparait des expéditions vers l'extrême orient, les terres sombres et le nouveau monde...

Oui. Il avait bien oeuvre. Alors que ses forces vives l'abandonnaient, il sentit une larme de joie couler le long de s joue. C'était une chose nouvelle pour lui. La joie issue d'un sentiment d'accomplissement. Même lorsqu'il avait tue le seigneur il n'avait rien ressenti de tel.....

Il laissait derrière lui un monde moins cruel, moins sanglant et moins injuste, et son rêve était plus proche. La jacquerie mondiale permanente semblait lancée pour de bon, rien ne semblait pouvoir l'arrêter, si ce n'est la magie délétère du chaos aux pôles, bien qu'en recul constant.

Il était juste très légèrement i quiet. Ces énergumènes qui s'entêtaient a le traiter comme un élu, d'un être suprême ou autre, lui et ses 13 défunts compagnons de lutte. Il aurait peut être di dire pendre ces drôles, comme il avait fait pendre ceux qui le nommaient Sigmar au lieu de Jacques, tout simplement....
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
35 — « Quand la langue fourchue et l’œil de chouette se rencontrent, Morrslieb sourit. »
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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par Alicia »

La pluie battante tançait les hommes depuis des heures. Cette eau acide qui vous assaillait sans prévenir, par accoups, était dangereuse pour le moral. Déjà la motivation de certains à continuer était bien trop basse pour leur propre bien. Si l'on avait pas encore eu tant de désertions que ça, cela tenait surtout au fait que la troupe ne connaisse rien au terrain, et que l'ennemi était particulièrement cruel. Et parlons en du terrain.....

La lathérite, cette espèce de terre maudite, leur rendait leur haine au centuple. Cette misère qui vous prenait à la gorge dans des nuages de poussière quand il faisait trop chaud et sec, et une immonde et dangereuse boue à la moindre goutte.... Cette saloperie s'infiltrait partout, encrassait et rouillait tout ce qu'elle touchait, aussi certainement que les tours du petit Gelt.

Eh petit ! lança le vétéran à l'une des recrues, tu sais pourquoi on est dans cette merde ?

La réponse était évidente, mais le vieux s'en foutait. Il voulait juste passer le temps, et parler aiderait un peu à ignorer la pluie et les rafales de vents mordants.

Ben.... Pour défendre l'avant poste ?

Mais encore ? l'encouragea-t-il.

Euh.... Empêcher les insurgés de prendre la route pour le port ?

Oui.... Mais je te parle pas de ça.

Enfin. Le professeur d'histoire de l'université de Miragliano qui était en lui trouvait l'occasion de s'exprimer.

Tout ce merdier a commencé en 1750 et quelques. C'est quand cette chiure de non mort a dévasté le Sud des Irannas. Le salopard à leur tête, ce maudit malfaisant complètement déjanté voulait faire de l'Estalie et la Tilée szon nouveau laboratoire. Et tant pis s'il fallait au passage détruire la civilisation. Pire encore, lorsque les gens se sont rendus compte de ce qu'il se passait, les guerres entre les divers princes locaux ont explosées. Il y a eu encore plus de morts à nourrir l'armée du nécromancien. Ca a empiré lorsque le clergé de l'Oubliée s'en est mêlé. A un moment, on a cru que cette fausse déesse allait les sauver. Pauvres cons. Des vieux temples consacres a cette soit disante deesse ont ete profanes. Certains aussi vieux que Sigmar. Ca a douché bien du monde.
Reprenant son souffle, il invita son auditoire a lui allumer son cigare, ce qui prit bien 5 longues minutes, tant l'air ambiant était humide.

A l'époque, les provinces australes étaient désunies. Une flippée de cités et autres qui passaient leur temps a se déchirer mutuellement la gorge. Me tout pour savoir qui aurait la plus grosse..... *toux toux*

Le tabac des plantations loyalistes était vraiment degeu. Surtout que ces escrocs le mélangeaient a d'autres machins exotiques.

Se reprennant, le vétéran continua son "cours magistral".

La plus grosse moustache donc. Alors quand les macchabées se sont pointés, tout le monde était trop occupé, chacun ayant sa propre vendetta a faire. Bilbao attaquée ? Magritta ne bouge pas le petit doigt. Sauf pour lever une armée pour s'occuper des survivants. Mais personne ne put détruire l'armée des morts. C'est vers Verrezo qu'elle a été détruite. Par des orcs et les armées de l'impératrice du Wissenland. Ottilia. Et les nains. C'a été une longue campagne terminée par l'assassinat du mort. Par un mage elfe. Là. Ses armées sont retournées a la poussière et les survivants ont pu reconstruire........ Ou presque. On leur en devait une belle aux provinces du nord. Alors qu'an les temples de l'oubliee ont été investis par les sigmarites et d'autres énergumènes, personne n'a rien dit. Qui se souciait encore de cette fausse déesse qui avait abandonnée son peuple aux heures les plus sombres ?

Tirant sur son cigare, il reprit.

L'annexion s'est pas faite en un coup. C'a d'abord été les montagnards et leurs versants. Bien contents qu'ils étaient, les baiseurs de chèvres d'être mieux protégés des orcs. Puis il y a eu la castagne sur le littoral. Puis les soulèvements populaires, les massacres de masse, entre sigmarites et fanatiques de l'ancienne religion. Lorsque l'Impératrice Ottilia est revenue avec ses armées, apres la guerre civile impériale, pour rétablir l'ordre et instaurer le ministorat, on était bien contents. Encore plus quand elle a abolie les conseils paysans qui s'étaient mis en place. Là, les élites citadines ont jouies comme jamais. C'est que ça leur foutait les jetons des péons armés et organisés.

Jetant un oeil vers la route en contrebas, par acquis de co science, il se reprit.

En quelques siècles , tout ça a été intégré a l'Empire, et l'Estalie septentrionale, vous y trompez pas, c'est une arnaque. Ils peuvent faire les malins autnt qu'ils.veulent les hidalgos, accrochés à leurs montagnes, il en reste pas moins que le syndic suprême de leur confédération de cantons paye le tribu au trône. Une campagne là bas ça aurait amené l'Empire universel a avoir une frontière directe avec la Bretonnie. Dangereux. Des cons de tout genre pourraient avoir dans les idées de se faire une gloire sur la frontière, et tant pis pour le commerce.

Mais les myrmydiens dans tout ça. ? me demandez vous. Eh ben ces cons là ont pas su la jouer assez bien. C'eux qui restaient en tout cas. Entre les morts, les purges et les.conversions, il restait plus que le noyau dur. Des fanatiques pur jus prêts à mourir pour leur cause en se faisant sauter au milieu de sigmarites si possible. Les chevaliers soleils sont que les plus modérés de ceux la.

S'essyant a quelques ronds de vapeur, vite dissous par ma pluie, il vit qu'il avait l'attention d'une partie de la bleusaille.

Alors lorsqu'au Concile de Nuln le.culte de l'Oubliee a été déclaré anathème par l'ensemble des temples de l'Empire... Ç'a été la curee. On pouvait enfin massacrer ces salauds a tour de bras, sans se soucier de l'acte de tolérance. Ottilien. Un vieux truc de 1800 et des poussières. Les pogroms sont devenus de plus en plus violents. Les plus malins ont créés un nouveau culte. Calistria, déesse des arts, sciences et de la beauté. Plutôt tolérée a l'époque. On était alors en plein règne de Boris l'avide. Aujourd'hui ils ont un siège a la diète impériale. La "machine a recycler les myrmydiens" comme disait alors le grand theogoniste. Les plus couards ont fuis vers les cantons, la Bretonne et le Kislev
Mais pas tous. Les plus fanatiques sont restes sur la "terre sainte" comme ils disent. Et c'est pour ca qu'on est là.

Comment ca m'sieur ?


C'est simple Billy. Lorsqu'on a commence a envoyer du monde en Lustrie, reprit Skeggi et le reste, qu'est ce que tonton Léopold III a fait pour lancer les premières plantations ?



Je sais ! Il a paye des gens pour y aller! Les garnisons coloniales ! C'est nous.


Oui.... Mais non. C'était pas assez. Alors il a envoyé des haflings. Surtout des criminels prit dans les geôles. C'est eux les planteurs aujourd'hui. Mais il manquait la main d'oeuvre. Et les lézards sont pas des grands fan pour ca. Donc Léo a décidé que l'Empire devait être un endroit pure. Mais qu'envoyer a l'autre bout du monde la crasse et la misère de notre société, ca se faisait. Il a donc vide les prisons. Puis les villes et les campagnes. Des myrmydiens qui restaient. Sacre main d'oeuvre qui a défrichée a tout va. Pendant 200 ans c'est allé. Puis quand on a repris Marienburg par la force, là....

Les elfes ont mal pris le fait que leur quartier ait été foutu a feu et a sang par des pillards lors du siège. Alors même si c'était pas noud, t'a eu des excuses, des cadeaux et même des trucs a eux qu'on est allé racheter. Grand prix chez les nains. Mais ils ont tout refusés en bloc ces fils de chiens. Résultat leurs bateaux ont arrêtés de proteger les côtes de nos colonies. Et il a fallu monter des expéditions coûteuses pour faire cesser les ravages des elfes noirs. 20 ans d'efforts, les flottes de la mer du Sud et du Nordland réunies.... On a même toléré que les pirates arabeens et sartosiens s'appelle sent un peu comme plus que d'habitude par chez nous. Alors une fois qu'on a bien mis a feu et à sang leurs colonies les plus vulnérables , puis créé une marine exprès pour la Lustrie, et des fortins avec des canons sur la côte.... Le nouveau monde a pu retourner a la tranquillité, et envoyer du bon tabac sur le continent. Par. Contre les taxes.ont augmentées. C'est que ce merdier avait coûté bonbon. Fallait rembourser . Pas dz bol, beaucoup de locaux ont jamais compris ça et prirent les armes. Les "insurgés". Et ils veulent convertir l'Empire. La milice coloniale et les troupes du vice-roi les ont repoussés vers les déserts et les montagnes. Certains ont servis de 4 heure aux lézards. Mais les survivants...



Caressant la matoutou qui lui servait d'animal de compagnie, il maudit la sale engeance de salops qu'étaient ces fils de putes les habitants d'Ulthuan et leur souverain con comme pqs deux.


Ulthuan a arme et finance les survivants. Là c'est devenu tendu. Surtout quand ils ont commencé a couler nos navires marchands et les transports de troupe. Puis quand les bretonniens se sont invités dans la danse.... Résultat : une guerre contre la Bretonnie et Ulthuan. Alors les despotes bretonniens se sont vite fait égorger dans Les passes estaliennes, puis ils o t foutus le feu a Heimgart, et nous a Bordeleau.... Mais ça nous a avancés a rien car les renforts ne pouvaient venir dans les colonies, et nos alliés lézards sont un peu lent et n'ont pas de bateaux donc bon.... On a eu a se demerder tous seuls. Et c'est pour ça qu'on prend froid, dans vert putain de tranchée. A surveiller la route et tenir le signal se. Au cas où les elfes voudraient descendre de Skeggi pour aller sur Ottiliasburg.


Ayant fini son cigare, le veteran medita quelques instants sur lea propres raison de son service en ces lieux si eloignes des provinces du Sud. Criminel politique, l'avait on etiquete apres qu'il ait denonce l'absence de pression fiscale sur la communaute naine alors que le bon peuple de l'Empire se faisait toujours plus voler par lea impots. .... Maudite soit donc Ottilia d'avoir ete repris les systemes fiscauz tileens pour les appliquer au Wissenland et a l'Empire...

Mais voila que le colo leur lachait une bordee d'injures bien senties pour les forcer a se lever. Le guetteur acait vu une colonne de trouffions avec un balais dans le cul se diriger vers leur coin. Pas de bol, c'etait pour eux ce coup ci. Mais les longues oreilles allaient bouffer avant de mettre pieds dans la tranchee...
Alicia, voie du répurgateur

L'innocence n'existe pas il n'y a que des degrés de culpabilités

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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par Faust Valdorf »

L’œil de Stromfels

« C’est alors que j’éprouvai l’impression la plus horrible de tout ce que j’avais ressenti – celle qui anéantit mon dernier vestige de sang-froid et me lança frénétiquement vers le sud, le long des noires entrées béantes et des fenêtres au regard fixe de poisson, en cette rue déserte de cauchemar. Car, à mieux regarder, je m’aperçus que les eaux éclairées par la lune entre le récif et le rivage étaient loin d’être vides. Elles fourmillaient d’une horde grouillante de formes qui y nageaient en direction de la ville ; même à cette distance et en un seul regard, j’avais compris que les têtes qui dansaient sur l’eau et les bras qui battaient l’air étaient étrangers et anormaux au point qu’on pouvait à peine le dire ou le formuler consciemment. »
Image
An 1545 du Calendrier Bretonnien, Bordeleaux.
100 ans ont passé depuis l’apparition de l’œil.


Theudis n’avait jamais vraiment apprécié cet endroit. C’était un sentiment viscérale, plus fort que lui, une peur irréfrénable qui lui dressait les poils des bras et lui donnait envie de déguerpir à toute vitesse dés qu’il arrivait dans cette zone. Normalement, pour quelqu’un ayant toujours vécu à Bordeleaux comme lui, il pouvait ne pas sembler très naturel d’avoir peur de quelque chose se trouvant sur l’eau. Ou plutôt, si, bien sûr qu’il était normal d’en être craintif, sans doute plus que jamais, mais même après toutes les emmerdes qui étaient arrivées à la ville, bon nombre des habitants restaient convaincu qu’elle était sous la protection de Mannann, que le seigneur des mers veillait sur tout ce beau petit monde, à la manière d'un père abusif. Que tant qu’on lui offrait des cadeaux et qu’on l’honorait comme il le fallait, on était en sécurité. Le jeune homme n'était pas différent du reste de la population, sur ce point : il y croyait en l’autorité de leur dieu titulaire, comme tout un chacun. Mais il n’en demeurait pas moins que ce coin lui filait la chair de poule, aussi « protégé » soit-il.

- On est bientôt arrivé, sir’.

La nuit venait à peine de tomber, ce qui n’empêchait pas l’écuyer d’avoir déjà du mal à distinguer ce qui se trouvait devant lui. Le brouillard était si oppressant par ici que l'heure de la journée n'importait, au final, que très peu : il y faisait toujours la même ambiance grisâtre, comme si cet endroit était figé dans le temps, Mannslieb éclairant de sa lueur argentée aussi bien les rues désertes que les eaux calmes du port. Le silence n’était troublé que par les piquées et les piaillements répétés des Albatros : les volatiles n’avaient, après tout, que peu de chose à faire du mutisme des humains. Le Bretonnien était toujours le premier à gueuler sur ses saloperies quand elles s’approchaient trop près de sa chaloupe ; mais là, il fallait avouer que leurs bruits incessants aidaient à ne pas rendre l’ambiance trop pesante.

Seule, dans l’obscurité, la petite embarcation avançait, perçant à travers le brouillard comme une lame à travers du beurre. Le garçonnet se démenait avec la barre et les cordages, glissant le petit bateau entres les rochers et les bancs de sable. À une autre époque, peut-être, l’estuaire du Gilleau aurait été rempli de navires, même à une heure aussi tardive, mais le rivage paraissait pour le coup relativement délaissé. En partant du port, il avait bien pu apercevoir quelques bicoques se battant en duel près des docks, mais rien de comparable avec ce qu'ils pouvaient abriter d’ordinaire. Même quand on rejoignait la terre ferme, la ville avait une ambiance de cité abandonnée : les portes étaient cloisonnées, les fenêtres fermées ou recouvertes de planches. Chacune des maisons semblait assiégée par des attaquants invisibles, et les habitants tentaient comme ils le pouvaient de se préparer au prochain assaut. À vrai dire, s’il ne devait pas accompagner son seigneur, sans doute qu’il se serait lui aussi barré d’ici depuis belle lurette : pas mal de citadins trop inquiets avaient vite fait de déguerpir quand la rumeur d’un nouveau raid était parvenue à leurs oreilles. Les rats quittaient le navire, comme on disait… Mais malgré l’absence de vie, il y avait assurément un bâtiment qui se démarquait toujours par sa présence, au milieu de ce cimetière flottant.

Un temple, bien qu’il était assez difficile de le qualifier ainsi juste en le regardant : aux yeux d’un parfait étranger, sans doute cette chapelle pourtant si sacrée pour les marins du Roy était-elle plus proche d’une épave que d’un véritable lieu de culte. Ce qui n’était pas faux, en soi : c’était même la particularité du temple de la ville que de se trouver dans un énorme bateau construit rien que pour l’accueillir. Presque échouée contre le rivage environnant, la dépouille de l’embarcation était rongée par la moisissure et le sel marin. Le bois jadis intact de la coque pourrissait peu à peu, prenant une teinte mêlée de brun et de vert maladif qui n’était pas sans rappelé les algues que l’on pouvait trouver tout autour de l’endroit. L’odeur n'était pas plus agréable, mais ça, Theudis s’y était habitué depuis qu’il était né. Non, ce qui l’avait toujours impressionné, voir même apeuré, c’était la simple existence de ce bâtiment. Il était rongé, dépiécé, échoué. Mais toujours présent. Et cela le terrifiait tout simplement.

Le jeune homme n'était pas un prêtre, loin de là. Juste un fils de marin un peu débrouillard que le Duc Alberic avait eut la bonté de prendre en tant que servant quand son père avait rejoint Morr dans l’au-delà : mais même lui savait que Manann n’était pas connu pour être un dieu bienveillant, mais bien l’éternel maître des océans, aussi imprévisible que la mer elle-même. S’il y avait accueillie et fait prospérer la capitale ducale, d’aucuns ne devait oublier que c’était par son unique volonté qu’elle continuait à grandir et à se développer ; que lui ayant donné la vie, il était de son bon droit de la reprendre quand il le souhaitait. Et que, plus important encore, il l’avait déjà fait par le passé, sans une once d’hésitation. Un désastre qui s’était abattu sur eux, et dont le navire duquel il approchait restait le témoin le plus imperturbable. Il n'était pas encore né lorsque la catastrophe était advenue, bien sûr. Ses parents, ou même ses grands-parents n'avaient pu y assister non plus, mais l'histoire se transmettait de bouche à oreille depuis le siècle dernier.

Ni les présages des Damoiselles, ni les plus doués des érudits n’avaient pu deviner le cataclysme qui avait bien faillit détruire tout ce que les hommes avaient érigés sur ce rivage. À ce qu’on disait, par trois fois, le trident de Manann avait frappé les tréfonds des océans, et par trois fois, le tremblement s'était fait sentir dans les rues. Des larges failles déchirèrent les entrailles de la cité, faisant s’effondrer les hautes murailles qui ceinturaient le port, mettant à bas des ruines elfiques érigés avant même que les hommes n’arpentent le continent. Les plus chanceux parvinrent à se réfugier dans le château du Duc, sur la falaise surplombant le reste du domaine, car c’était bien là tout ce que pouvait faire le noble sir : même le plus talentueux des guerriers ne pouvaient affronter la fureur des dieux. Ceux qui étaient restés dans la partie basse de la ville et qui ne pouvaient accéder à la forteresse se ruèrent vers les quais, considérant sans doute que cet espace ouvert les protégerait du cataclysme, sans savoir qu’ils ne faisaient que retarder l’inévitable.

Comme pour moquer leurs efforts vains, la mer se retira aussitôt les survivants arrivés. Le retour des flots fut encore plus violent que ne l’avait été leurs départs. Plus destructeur qu’une charge de chevalier du Graal, plus meurtrier que n’importe laquelle des batailles qu’avait pu connaître la région. Là ou les hommes pouvaient se montrer magnanimes dans le choix de leurs victimes, les vagues ne firent aucune distinction : femmes, enfants, hommes d’armes, tous furent châtiés avec la même violence. Dans les zones que les eaux évitèrent, se furent les feux qui prirent le relais, brûlant ce qui n’avait pas été noyé, des jours durant. Même la Première Chapelle, lieu le plus saint de Bretonnie, érigée par les compagnons de Gilles eux-mêmes, ne fut pas épargnée. Près des trois-quarts de la ville disparurent ce jour-là, et sans doute une part aussi importante de sa population.

Mais pas le Temple de Manann.

Il avait été englouti, comme tout le reste, digéré, puis recraché par le gosier avide de l’océan. Et pourtant, il était toujours là, dressé contre les restes de cette ville à laquelle il avait survécu, maintenu hors des eaux depuis près de 100 ans par un miracle comme seuls les dieux en étaient capable. Le lieu n’en était devenu que plus saint, après ça, même s’il avait fini par être un peu abandonné avec le temps, et surtout, l’arrivée des Noyés. C’était un miracle qui avait permit à la chapelle de tenir jusqu’ici, et c’était un miracle dont Alberic allait avoir besoin pour terrasser ses ennemis.

Sans plus de subtilité, le paysan arrêta la barque près du sable, et sauta pieds joints dans l’eau froide. Les bancs étant ce qu’ils étaient, il n’avait pas vraiment besoin de nager par ici. C’est à peine si l’eau lui arrivait aux cuisses, bien qu’il pouvait toujours sentir distinctement le sable et les algues lui agripper les mollets ou s’infiltrer dans ses bottes. Il lui suffit de guider un peu le rafiot, et les vagues firent le reste : la barque se retrouva rapidement amarrée près du temple, laissant tout le loisir au chevalier de descendre à son tour sur la terre cuivré de la plage. Pas que le duc était un sensible : c’était un marin lui aussi, habitué aux eaux et aux combats, mais le jeune homme s’en serait vraiment voulu s’il s’était retrouvé sali avant d’avoir posé un pied dans le temple. Il avait été le premier de sa lignée à visiter l’endroit depuis des générations, alors pour marquer le coup, il était préférable de le voir présentable en toute circonstance, même si Theudis savait bien que le Duc s’en fichait éperdument. Celui-ci lui emboîta le pas, sa lourde armure de jaune et de bleue cliquetant à chacun de ses mouvements, les armoiries de sa maison resplendissantes même sous le regard des deux lunes. Pour le mousse, ne manquait donc plus qu’à veiller sur leur moyen de transport, désormais. Rester seul en pleine nuit ne l’enchantait pas vraiment, mais ce n’était pas lui qui allait ouvertement protester. Peut-être son seigneur nota-t-il néanmoins l’inquiétude qui émanait du jeune homme, car après quelques pas, il tourna son regard dans sa direction, de ce visage strict et vieillit par les batailles qu’on lui connaissait bien.

- Patiente ici. Ce ne sera pas long.


Le temple était beaucoup plus grand qu’on ne pouvait l’imaginer vu de l’extérieur. Il ne tanguait pas, endormi sur le sable à la manière d’une baleine échouée, mais sa carcasse croupissante était légèrement penchée sur le côté. Le pont était glissant à cause de l’eau, et on ne pouvait y accéder depuis le sol que par une légère échelle faite de bois et de corde. Alberic crût bien pendant un instant que cette dernière allait céder sous le poids de son armure, mais elle tint bon, comme elle l’avait fait pendant ses dernières visites. Les planches craquaient sous les pieds du guerrier, accompagnées dans leur symphonie par le bruit métallique que provoquait le fracas de ses bottes.

Combien de fois était-il déjà venu ? Il avait fini par perdre le compte, à force. Beaucoup à la cour du roi l’avaient qualifié d’extravagant lors de ses premiers voyages ici : pour bon nombre de chevaliers, Manann n’était qu’un dieu de marins défroqués indigne d’un membre de la noblesse. Nul ne pouvait dire qu’Alberic le préférait à la Dame, car il avait toujours affiché une dévotion semblable à la mère de la Bretonnie, mais cela n’empêchait pas certains de moquer sa foi. Les idiots. Il les avait tous promptement défié, vaincu, conservant son honneur par la même occasion. Ce n’est qu’avec l’aide du seigneur des flots que les mortels pouvaient espérer vaincre les monstres venant des abysses, mais ça, il se demandait souvent s’il n’était pas le seul à l’avoir compris.

Mis à part une statue accolée près du mât, recouverte de coquillages autant que de dépôts marins, et que tous imaginait représenter le saint-patron des lieux, rien ne différenciait en fait l’endroit d’une épave tout ce qu’il y avait de plus commune. Il n’y avait ici plus aucun signe de richesse : l’océan avait tout nivelé, même si le Duc se plaisait plutôt à imaginer que son dieu titulaire s’était tout simplement contenté de prendre en personne les offrandes conservées sur le bateau. Et toujours, partout, omniprésent, ces infernaux albatros, signe bien visible de la présence divine.

On pouvait trouver une trappe, en plein milieu du pont, de diamètre assez large. S’accroupissant à côté d’elle, le duc en agrippa la poignée de ses mains puissantes, avant de la tirer d’un mouvement sec. Un craquement s’en suivit, et la trappe s’ouvrit aussitôt, dévoilant une belle rangée de marches alignées comme les dents d’un requin. Le vent s’engouffra tout aussi vivement sur les petits escaliers, et ne tarda pas à être suivie dans son mouvement par le chevalier. Il faisait sombre dans la cale, plus encore qu’à l’extérieur, mais la charpente était aussi bouffée que dans le reste du vaisseau, si bien que les rayons de la lune parvenaient sans mal à s’introduire à l’intérieur. Et dans les entrailles du navire, immobile, il y avait un homme.

Il était accroupi, lui faisant dos, ses épaules recouvertes d’une sorte de cape gris-bleu plus que rapiécé, sous laquelle il était assez difficile de distinguer sa corpulence. Alberic pouvait apercevoir d’ici ses cheveux poivrés et en bataille, mais le plus étonnant demeurait encore ce qui se trouvait devant lui : un trident. Un magnifique trident doré, finement ciselé, dont il semblait émaner une douce lueur. Il était tout à fait surréaliste de trouver un objet d’une telle beauté au milieu de ce champ de ruines, mais il était bien là, étincelant, surplombant de sa hauteur l’homme agenouillé devant lui : et pour cause, car c’était bien ce qu’il était venu chercher. Sans doute interpellé par le crissement caractéristique des marches, ce dernier se releva pour lui faire face. Il avait un teint plutôt désagréable, avec sa peau cireuse et son épaisse barbe de marin alcoolique. Un sourire se figea sur son visage, tandis qu’il accueillait le pèlerin, dévoilant au passage quelques dents manquantes pour parfaire le tableau.

- Ha, je ne vous attendais pas aussitôt, sire. S’exclama-t-il d’une voix visiblement enrouée.

Arnaud était un individu pour le moins… étrange. Il n’appartenait véritablement à aucun des cultes connus de Manann : il faisait office de prêtre-itinérant, voyageant de ports en ports pour apporter la bonne parole de son dieu. Derrière un accoutrement de plus particuliers se cachait un individu d’une sagesse mystique, auquel le Duc accordait une confiance aveugle. Mais plus important encore, il se trouvait en sa possession un artefact puissant dont il se disait le gardien : un trident doré, que certains affirmait être celui du Dieu en personne. Une arme dont le prêtre affirmait qu’elle devait lui revenir. Mais Alberic avait refusé.

Pendant de longues années, il avait refusé de posséder un outil aussi sacré, ne s’en jugeant tout simplement pas digne. Son plus grand échec demeurait jusqu’ici d’avoir dû renoncer à la quête du Graal pour se concentrer sur la défense de son domaine, et l’idée qu’une telle erreur puisse à nouveau se reproduire l’emplissant de honte. Ce n’était que récemment qu’il avait finalement accepté d’en devenir le porteur. Lors de sa dernière bataille contre les Noyés, pour être exact. Ce qu’il était important de comprendre lorsque l’on faisait face à ces monstres, c’était la terreur qu’ils avaient le don d’insuffler dans le cœur des hommes.

On donnait beaucoup de noms à ces créatures ; certains les qualifiait tout simplement de démons, tandis que d’autres les qualifiait de « rejetons de l’écume », mais c’était bien le terme de Noyés qui était passé dans le langage courant. Elles avaient commencé à apparaître dans les années suivantes le tremblement de Bordeleaux, dans les villages égarées le long du grand océan : les survivants parlaient de créatures semblables à d’énormes crapauds vaguement humanoïdes, aux poitrails larges, recouverts d’écailles noirs, incrustés d’éclats verdâtres, et possédant un unique œil vitreux, bien que les descriptions soient aussi changeantes que la météo. D’autres encore décrivaient des êtres filiformes, dont la parodie d’humanité n’était rendu que plus abject par leur peau bleuâtre comme celle d’un cadavre et les parasites marins qui avaient fait de leur chair leurs domaines. Les attaques semblaient toujours se produire de nuit, comme si les monstres craignaient la lumière du soleil, mais étaient trop désordonnées pour que les lourds chevaliers du duché ne puissent constamment les prévenir, d’autant que les aïeux d’Alberic étaient toujours demeurés occupés par la reconstruction de la capitale. D’abord concentrés, les raids se propagèrent en quelques semaines sur toutes les terres qui bordaient le grand océan, jusqu’au Nordland ou dans les chaudes mers d’Estalie. Plus on s’éloignait des côtes, plus la mer devenait cuivrée, rouge comme le sang s’écoulant d’une blessure, constamment recouverte d’une brume épaisse qui rongeait peu à peu les cordages et les voiles : les monstres ressurgissaient alors sur les navires franchissant ces zones, protégées du soleil par le brouillard épais, rendant la navigation presque impossible au-delà du vieux monde. Quelques expéditions avaient été lancées sur le Grand Océan pour forcer le passage, notamment par les bourgeois de Marienburg, mais aucune d’entre elles n’y était parvenue : ah ça, on en avait au moins rit aux palais de Couronne et d’Altdorf. Que le Pays Perdu ait payé si cher son indépendance pour se voir ruiner quelques années plus tard demeurait toujours une sorte de baume au cœur dont les diplomates impériaux se badigeonnaient pour cacher leur détresse.

La situation était si grave que pour la première fois dans leur histoire, des nations s’étant entre-déchirée pendant des siècles décidèrent de mettre en place une stratégie commune : il y a deux ans, et sur invitation de l’Empereur Dieter V, un Conclave s’était tenu au Reikland, réunissant les plus grands de ce monde. Ducs de Bretonnie, comtes électeurs de l’Empire, princes de Tilée et d’Estalie, Boyards de Kislev, même certains seigneurs nains, notamment de Barak Varr. Tous étaient présents pour répondre à une menace qui touchait désormais l’ensemble d’entre eux. Seuls manquaient à l’appel les représentants d’Ulthuan, avec qui le contact avait été perdu depuis l’apparition de la brume. Convaincu que le Vieux monde ne pourrait pas survivre à une attaque combinée des Noyés à l’Ouest et des maraudeurs du Nord, une alliance avait été signée afin de lutter en frère, et chacun s’acharnait depuis à la faire respecter. Il était en fait assez ironique de constater que les frontières n’avaient jamais été si paisibles alors que la guerre frappait partout.

Les hommes du vieux monde étaient désormais unis, mais coupées du reste du globe, la navigation rendue impossible, combattant inlassablement un ennemi dont ils ne connaissaient rien : la foi était devenue leur seul phare, et leur seul bouclier. Et c’est dans la foi qu’Alberic avait trouvé la force. Alors que ses hommes se faisaient déchiqueter vivants, que les armures des chevaliers se brisaient sous les coups de marteaux ou pliaient sous les pinces de monstres sortit de ses pires cauchemars, la peur s’était envolée. Cette peur de l’inconnu, cette impression d’insignifiance, de lutter contre un ennemi innombrable et dont la compréhension lui échapperait toujours. Tout cela avait disparu. Il avait su, en cet instant, alors que sa lame s’enfonçait dans l’amalgame vivant qui servait de maître aux Noyés, qu’il était temps d’aller de l’avant.

- Vous m’avez dit de venir lorsque je me sentirais prêt à assumer la responsabilité qui incombe au porteur de cette arme. C’est désormais le cas. La marée monte, Arnaud. Des Noyés ont été repérés à quelques lieux de la ville, et de nombreux chevaliers se sont dépêchés pour leur faire face. Alors ne tardons pas.

Pour toute réponse à la mine stoïque et ferme du Duc, Arnaud riait. Son sourire n’avait fait que se raviver devant sa réponse attendue, car il savait lui aussi que l’heure était désormais venue.

- Oui, oui, oui. Marmonna-t-il dans sa barbe pendants quelques instants, sans doute pour produire lui-même un écho que les entrailles caverneuses du bateau se refusaient à réaliser. Vous savez, beaucoup ne voient en Manann qu’un dieu indolent et capricieux. Et sans doute ont-ils raison, car c’est là tout ce qu’il est : aussi émotif que calme, aussi violent qu’il peut-être doux et aussi imprévisible que le temps. Il est tout, précisément. Le calme comme la tempête. C’est un dieu éternel, au caractère changeant comme les marées, qui ne voit jamais la vie que d’un seul côté, qui a connaissance de tout ce qui se passe dans son domaine sous chaque angle qui puisse être. Mais quand est-il de vous, sire ? Vos exploits sont connus dans tout le Vieux monde : vous avez prêté mains fortes à vos frères de Bretonnie, aux hommes de l’Empire, partout ou le besoin s’en faisait sentir. Vous avez même renoncé à la quête du Graal pour vous concentrer uniquement sur cette mission. Votre venue ici est légitime : vous êtes sans doute celui qui mérite le plus la bénédiction de Manann pour avoir tant essayer de purifier ses eaux. Ce trident, il vous revient plus qu’à n’importe qui. Mais est ce que vous savez seulement ce que vous affrontez ? Votre courage est certain, mais l’avez vous réellement vu ?

Silence, cette fois. Alberic posa genoux à terre, tandis qu’Arnaud s’attelait de son côté. Il tenait dans ses mains osseuses un léger récipient, qui aurait pu faire penser à une parodie du calice sacré que devait porter à leurs lèvres les chevalier du Graal. Mais l’objet n’avait rien de comparable : c’était un simple bol, comme on en trouvait partout, à la particularité qu’il était rempli d’eau salée.

- Vous affrontez les symptômes, mais avez-vous seulement connaissance de l’origine de vos maux ? La brume, les Noyés, tout ce beau monde n’est pas apparu sans raison du jour au lendemain. Il me l’a montré, oh oui, il me l’a montré en rêve, maintes et maintes fois. Alors prenez cela comme un dernier cadeau. Maintenant que la peur vous a quitté, il est temps pour vous de découvrir la vérité que vous aurez à assumer durant le restant de votre vie. Acquérir la sagesse de Manann lui-même. Laissez-moi vous le présenter, à vous aussi.

Il lui tendit le récipient, et le Duc eut l’occasion de l’observer entre ses mains gantelées. Pendant quelques secondes, il regarda son propre reflet dans les remous de l’eau. Beaucoup s’étaient questionné sur l’origine des maux qui les affectaient depuis une centaine d’années. On cherchait parfois un lien avec la destruction de Bordeleaux, advenu vers la même date, mais aucun ne pouvait véritablement se prononcer à ce sujet. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Dans un silence, il porta le récipient à ses lèvres.


Et il le vit, oui. Alberic s’effondra au sol alors que l’eau emplissait ses poumons, crachant comme un dément sans que rien ne daigne sortir. Il ne pouvait ni parler ni même respirer, alors que son corps se débattait désespérément dans l’espoir d’arracher quelques bribes d’air. Les couleurs, les évènements, tout se mélangeait dans sa tête : il aperçut une marée verte, une armée de petites créatures et d’orques amurés guidés par un gobelin aussi gros qu’un cheval. Il les vit traverser l’Empire, puis continuer vers l’ouest à travers l’océan sur des rafiots de fortune qui faisaient honte aux flottes de tout les peuples par leur conception même. Comme les vagues se brisant sur un rocher, il vit la panse des monts brumeux et ses séides atteindre une île majestueuse peuplée d’humanoïdes élégants et montant des chevaux plus beaux encore que ceux de ses seigneurs. Puis tout s’effondra. Un elfe plus sinistre que les autres tomba de son griffon, transpercé par la flèche d'un gobelin anonyme, pour s’écraser au sol. Les gobelins mirent à bas des pierres teintés de symboles bleutés, et le sol trembla comme si ses jambes étaient faites de mousses. L’île sombra dans les flots pour ne jamais réapparaître, et avec elle, le vortex qui s’élevait jadis, incandescent, en son centre. Des lames de fond partirent des ruines du continent pour frapper les côtes avoisinantes alors que mourrait le continent : Bordeleaux, qu’il vit s’écrouler comme on le lui avait décrit, mais aussi d’autres villes dont il n’avait même pas soupçonné l’existence, construites de pierres noirs et lisses dans une toundra gelée.


Mais la vision ne s’arrêta pas là. Là où s’était tenu le vortex, quelque chose d’autre trônait à présent. Quelque chose de profondément maléfique. Comme un cyclone béant, un gouffre sans fond aux reflets pourpres et cuivres d’où s’échappait des créatures innommables, des léviathans de la taille d’île comme des Noyés déformés par la magie. Le vortex n’était plus : une faille entre ce monde et les royaumes des Dieux Sombres avait pris sa place, comme une plaie béante crachant son venin brumeux sur la surface des eaux. Une insulte si ignoble envers Manann qu’elle ne pouvait être qualifiée que par le nom de son plus grand ennemi.

L’œil de Stromfels.

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Puis le temps reprit son cours. Le souffle revint d’un seul coup au vieil homme. Comme s’il venait de se noyer. Main devant la bouche, il dut se faire violence pour ne pas vomir sur le plancher.

- Est ce que vous l’avez vu ? Répéta le prêtre, toujours les bras ouverts, prêt à l’embrasser, sourire béas sur le visage.

Alberic pliait genou à terre en haletant, tandis que sa main droite se posait sur la garde de son épée, par réflexe. Il lui fallut quelques secondes pour réussir à déchiffrer le songe, mais le message restait clair.
Le Roy Louen tueur d’orque avait jadis lancé une guerre sainte pour débarrasser le globe de ces animaux : jamais le duc n’avait été aussi triste que le projet n’ait pas abouti. L’ironie aurait sans doute plu à un ménestrel, ou à ce brigand de Ranald adorés par certain. Voir ainsi les Asurs, meilleurs des navigateurs, et le monde dans sa globalité, mit à genoux par un gobelin obèse.

Mais Alberic n’était pas un homme d’humour, et encore moins un troubadour.

Elle était là, la vérité : ce monde était perdu. Il le savait désormais. Il lui avait montré. Les peaux-vertes les avaient tous poussés vers l’abysse en détruisant le vortex et l’île-continent des elfes, il y a un siècle de cela, au nez et à la barbe de tous. Sans eux pour contrôler l’afflux de magie, les Dieux Sombres avaient pu s’infiltrer directement dans cette réalité. En ce moment même, alors qu’ils discutaient, des abominations jaillissaient continuellement de l’œil : la brume s’étendait de jour en jour sur la surface du globe, amenant avec elles d’autres monstres encore. Des démons, des créatures mutantes comme celles venant de Norsca, mais cette fois au cœur même de leurs eaux. Pour l’instant, la brume se limitait au Grand Océan, mais ce n’était qu’une question de temps avant que les continents eux-mêmes n’en soient recouvert. Tout cela, encore une fois, à cause d’un unique, d'un misérable Gobelin comme il en avait tué pendant toute sa vie. Les dieux pouvaient parfois se montrer bien cruels.

Et pourtant, il n’en était pas découragé. Il se trouvait même ravivé à l’idée de repartir au combat. Il savait bien que ce n’était que la pure vérité, mais il acceptait la chose avec une fatalité déconcertante. Qu’importe que les Dieux Sombres aient fait un pas de plus vers la victoire. Il n’était pas homme à se laisser faire sans rien tenter. Auparavant, il était aveuglé : maintenant, on lui avait montré la vérité, montré qu’il devait combattre et pourquoi. Son ardeur n’était que raffermi par la responsabilité qui lui incombait désormais. Ce n’était plus pour protéger sa ville, son duché, son royaume. Mais pour essayer de retarder, voir d’éviter un destin pire que la mort. Défendre l'ordre et la civilisation sur les flots infestés d’immondices. Triompher, ou mourir en essayant.

Il se releva, le visage fermé à l’encontre d’Arnaud, qui lui rendit son regard d’un air satisfait, tendant de sa main le trident doré.

- Prenez le, élu de Manann. Car il vous revient de droit.

Version TL ;TR  :mrgreen:

Dans cette timeline la Waaagh de Grom la panse des monts brumeux à gagné à Tor Yvresse à cause de la mort au combat d’Eltharion, tué par un gobelin random, faisant couler Ulthuan en 2424 (calendrier impérial) et détruisant le vortex par la même occasion.

En plus de tremblements de terres et de tsunamis sur toute les régions environnantes, l’effondrement du vortex à provoqué l’ouverture d’un portail chaotique en plein milieu du Grand Océan (surnommé « Oeil de Stromfels »), similaire à ceux aux pôles, et d’où s’écoule régulièrement des hordes de démons (les Noyés) et une brume corrosive qui empêche toute navigation et/où communication entre le Vieux Monde et le Nouveau. Les hommes, réunis après un Conclave de leurs plus grandes nations, se retrouvent donc obligé à lutter côte à côte pour affronter un ennemi dont ils ne connaissent que vaguement l’origine, tandis qu’Alberic, Duc de Bordeleaux, s’élève en chef de file, bénie par Manann pour purifier les océans de cette présence démoniaque o/.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par Ishar »

L'Empire Infini:
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Un enfant se tenait aux pieds d'une statue gigantesque toute faite de bronze. Il s'agissait du brillant et prestigieux premier Haut Ingénieur de l'Empire Infini. Ses origines, si on en croyait certain faux parleurs, était de l'ancienne Tilée. Mais les historiens d'aujourd'hui étaient clair sur un point : Il était Impérial ! Après tout, le Héros de L'Empire ne pouvait être autre-chose que Impérial de naissance ! Cela faisait cinq siècles qu'il avait parcouru ce monde, une époque où il avait su révolutionner l'industrie de l'Empire ! En effet, l'Empereur de l'époque l'avait tout de suite pris sous son aile, remarquant son talent inégalable et à jamais inégalé. Avec toute l'or qu'il pouvait rêver d'avoir, il avait pu trouver et former de nombreux apprentis dans la Grande École Impériale D'Ingénierie ! La compréhension et l'application de ses plans d'armes nouvelles et révolutionnaires avaient alors tout changé !

Tout d'abord, il y avait eu les tanks à vapeur, produit en masse avec des moyens illimités, il n'avait pas fallu longtemps pour que Altdorf devienne une géante usine d'où sortait chaque jours des dizaines de ces engins de guerre. C'était d’ailleurs les tous derniers modèles de ses puissantes machines qui défilaient aujourd'hui dans les rues de la capitale, traversant la place commémorant le héros qui avait permis aux armées de l'Empereur Infini d'écraser les princes dissidents. L'Empire était en effet rentré en guerre contre lui-même durant la grande époque que tous appelait désormais « l'Unification ». Incapable de rivaliser avec les engins de Léonardo di Miragliano, les armées des comtes électeurs de l'ancien régime s'étaient faites écrasées, forçant les traîtres à renoncer à leurs droits anciens et pervertit ! Oh, la centralisation ne s'était pas fait sans heurte, de nombreuses révoltes nobles avaient grondées, mais sans le savoir des ingénieurs de l'Empereur, les machines de guerre restaient muette et sans elles, aucune armée ne faisait le poids !

De plus, une autre révolution vit le jour, positive celle-ci ! La grande révolution industrielle ! Des usines tournant à l'énergie du charbon poussèrent partout dans l'Empire nouvellement unifié, même si le poumon économie devint sans nul doute le Reikland. Les armes se perfectionnèrent, la production s’intensifia permettant d'aligner des milliers de tank face aux Bretonniens belliqueux ! Leurs chevaleries chargèrent comme des sauvages sur les lignes blindées, cherchant à faucher les servants. Mais la noblesse Impériale, dans leurs véhicules d'acier, n'eut aucun mal à les vaincre, forçant le Roy à se rendre et à plier le genoux face à l'Empire.

Fort du grenier à grain que constituait les provinces de Bretonnie, l'Empire Infini put se lancer dans la conquête d'un territoire sauvage et pourtant si proche de lui... les forêts sombres impériales ! L'industrie avait besoin de place et les incursions hommes-bêtes étaient intolérables pour l'Empereur ! Les tanks n'étaient toutefois pas adaptés pour ce genre de tâches, les arbres les gênants trop rapidement. Ainsi, Léonardo, fort de la fébrilité créatrice qui l'animait encore malgré son âge déjà avancé à cette époque, créa les terribles « marcheurs de guerre » ! Il s'agissait des ancêtres de ce qui faisait aujourd'hui la fierté de la noblesse impériales, les Chevaliers Impériaux.

Bardés de fer et marchant encore sur quatre puissantes pattes blindées, les marcheurs de guerre permirent de tenir en respect les hardes d'homme-bête qui chargèrent les armées impériales chargée du défrichement. Hélas, l'Empereur mourut peut de temps après le début de son ultime projet, laissant à son jeune fils la lourde tâche de continuer son œuvre. Ce ne fut pas quelque chose d'aisé, en effet, Léonardo s'éteignit peu de temps après son seigneur et proche ami, laissant le jeune Empereur seul face à une noblesse avide de pouvoir.

Le Chaos semblaient avoir attendu se jour pour frapper, déchaînant les vents de la révolte dans toutes les provinces de l'Empire ! Au même moment, une Tempête du Chaos frappa, faisant planer la menace d'une invasion massive des provinces Nord et pour la première fois les tanks à vapeur se battaient contre d'autres tanks à vapeur ! La situation était terrible, l’hiver avait stoppé les coalisés, les armées rebelles s'étant rassemblée en nombre dans la cité fortifiée de Nuln, espérant fondre sur Altdorf quand viendrait les beaux jours. En effet, les chars s'embourbaient facilement par temps trop humide comme ce fut le cas cet hiver là.

Mais ce que n'avait pas prévu les cultistes des dieux sombres, c'était que du haut de ses douze printemps, l'Empereur se montra prompt à réagir ! Prenant les commandes d'un marcheur de guerre, il s'élança avec son armée loyaliste contre les seigneurs rebelles, frappant aux cœurs de leur formation seulement accompagnée de sa garde personnelle de marcheurs. Ces derniers étaient plus rapide, plus agile et plus violent que ne pouvait l'être les tanks rebelles. Privé de leurs soutient blindé, les forces séparatistes ne purent retenir l'assaut du gros des forces de l'Empereur et toutes furent massacrées jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun survivant.

Les nobles des provinces séparatistes, en apprenant la débâcle de Nuln, se rendirent, prétextant avoir été embarqués dans la guerre de force par les Comtes rebelles. Grâce leur fut rendu, car déjà les hordes du Chaos déferlaient sur l'Empire affaibli. Le jeune monarque prit une nouvelle fois la tête de sa puissante armée mécanisée, montant à bord d'un nouveau modèle de marcheur portant Ghal Maraz dans un de ses bras ! Seulement équipé de deux jambes, il s'agissait là du premier Chevalier Impérial, terriblement agile, il disposait des dernières technologies et n'avait besoin que de quatre membres d'équipage en plus du pilote pour fonctionner. Cette machine de guerre, bardée de symboles de Sigmar, était un bijou de savoir faire, amélioré par des ingénieurs nains désireux de prêter mains fortes à leur plus grand allié en ce monde.

L'ost impérial avança rapidement à l'aide des les larges routes et chemins de fer qui parcouraient désormais l'Empire grâce à l’impulsion du dernier Empereur. Cela permit d'arriver à la rencontre des vastes hordes de maraudeurs avant qu'elles ne puissent prendre pied dans l'Empire. Kislev était hélas déjà en ruine, ses défenseurs n'ayant pas suffit contre les démons et autres horreurs qui accompagnaient les seigneurs de la déchéance. Le combat se livra un peu plus au nord de Salkalten dans une plaine d'où l'on peut encore entendre aujourd'hui les cris des morts et l'agonie des braves qui s'y battirent sans faiblir.

Les forces de l'Empereur étaient en infériorité numérique écrasante, mais elles ne pouvaient pas faire marche arrière. Un throng nain devant venir à leur secourt comme l'avait promis le Haut-Roi quand l'Empereur avait appelé à l'aide. Mais la distance qui séparait le Karaz Ankor du lieu de l'affrontement était bien trop grande ! Il n'y avait presque aucune chance que des renforts n'arrivent à temps. Mais une fois de plus, l'Empereur refusa d'admettre la défaite, il refusa de se laisser dominer par la peur et par le Chaos. Ainsi, défia-t-il en duel le prince démon à la tête des hordes maudites. Ce dernier était fier et certain de sa toute puissance face aux simples mortels qui osaient se dresser face à lui, il accepta donc et le jeune garçon s'avança à l’intérieur de sa machine de guerre.

Le combat fut sans nul doute le plus violent que l'on put voir avant longtemps, le chevalier Impérial ployant sous les coups du seigneur démon. Mais il ne pouvait pas perdre, il n'en avait pas le droit ! Un aura de lumière divine anima alors la carcasse fumante de l'engin et de la vapeur sortit des profondes entailles creusées dans la cuirasse du monstre d'acier qui se releva d'un bond ! Ghal Maraz frappa, encore et encore et le crâne du démon fut réduit à l'état de pulpe sanguinolente avant que le corps n'explose dans une gerbe de magie noire. Le chevalier chargea alors les rangs de maraudeurs, écrasant toute résistance sur son passage tandis qu'il était rejoint par le reste des forces Impériales ! Pendant deux jours et deux nuits le combat dura, les machines à vapeur grondèrent et les démons hurlèrent. Puis enfin, les nains surgirent, frappant dans le dos les hordes déjà démoralisées. Nul maraudeur ne revit son foyer et nul démon ne resta dans notre monde ce jour là.

Du chevalier de l'Empereur, il ne restait plus grand chose, car quand la bénédiction de Sigmar prit fin, la carcasse fumante s'effondra au sol sans jamais pouvoir se relever. Mais en son honneur, il fut nommé « Le Poing de Sigmar » et en souvenir de ce jour, tous les Chevaliers Impériaux qu'utilisèrent ensuite les Empereurs furent appelé de la même façon.

L'Empire sauvegardé du mal et L'Empereur auréolé de gloire, le règne de celui que l'on nomme aujourd'hui « L'illustre », fut calme et prospère. Il renforça l'autorité Impériale, répondit à l'appel de leurs alliés nains à chaque fois qu'ils lui demandèrent assistance et aida Kislev à se reconstruire, l'aidant à renforcer ses défenses et perfectionnant les moyens de communication pour permettre un déploiement rapide d'une armée de secourt en cas de nouvel assaut du chaos. En même temps, il fit appel aux savoirs des sorciers des différents collèges pour améliorer le concepts des Chevaliers Impériaux. De cette initiative débouchera la création des « noyaux de contrôle » qui permettent encore aujourd'hui aux pilotes de contrôler bien mieux leur module de combat.

À sa mort, l'Empereur laissait un Empire prospère et à la puissance inégalée dans toute l'histoire du monde. Parcourue d'Est en Ouest et du Nord au Sud par de nombreux chemins de fer, il ne fallait alors plus que quelques jours pour aller des froides côtes de L'Ostland aux vignes d'Aquitaine. On dut à son fils, surnommé « Le Purificateur », les nombreuses guerres contre les forêts sauvages. Il purgea également par le feu et le sang le Moussillon, rasant jusqu'aux fondations toutes les structures qui s'y trouvaient. Il mourut, fauché par une arbre, lorsqu'il chercha à réitérer ses assauts forestier contre Athel lLoren. Plus jamais l'Empire ne chercha à s'approcher de cette forêt, préférant construire de nombreux forts pour en garder les frontières... une bonne partie des canons braquées vers les arbres...

Il s'en suivit une longue lignée d'Empereur de moindre importance, finissant de purger les forêts de l'Empire, massacrant les mutants par milliers et accomplissant des purges parfois sévère dans la population soupçonnée de protéger des mutants. Il fallut attendre Karl le Conquérant pour voir les frontières de l'Empire s'étendre encore, absorbant la Tilée et l'Estalie durant sept guerres plus sanglantes les unes que les autres. Le secret des Chevaliers impériaux étaient très bien gardés, empêchant une imitation efficace de ces chefs d’œuvre à la fois d'ingénierie et de magie. Ainsi, l'Empire se préservait de toute menace sérieuse, fortifiant ses côtes à l'aide de fort côtier afin de se protéger des assauts de maraudeurs. Il avait alors étendu ses frontières aux maximums de qu'il était humainement pensable et cela sans jamais perdre une seule de ses guerres !

Invincible, c'est ce que l'Empire se croyait, il avait aidé les nains à chasser les peaux-vertes des montagnes Grises et des montagnes noires, renforcé le commerce avec ceux-ci en formant « L'alliance Millénaires ». Même les principautés frontières étaient maintenant reprisent et des dizaines de milliers d'hommes accouraient chaque jours pour rejoindre les armées de l'Empire aux horizons infinis. Karl en était bien conscient, mais il savait également qu'un tel royaume ne pouvait plus espérer encore grandir. Il y avait trop de peuples différents qui le constituaient, trop de territoires reculés à surveiller, trop de frontières à protéger. Même avec une flotte immense et une armée innombrable, Le Conquérant savait qu'il n'y aurait plus de conquête après lui. Pas sans risquer de perdre tout ce que ses ancêtres avaient tant essayé de construire. Le culte de Sigmar étaient partout, très puissant... Il ne pardonna pas aux Elfes d'oser critiquer la suprématie Impériale.

Était-ce parce qu'Ulthuan se sentait menacé ? Ou peut-être encore l’œuvre des serviteurs des dieux sombres ? Une manigance des terribles cousins des hauts elfes ? Quoi qu'il en soit, une insulte diplomatique fut commise et Karl voulut la régler en personne. Prenant le navire amiral de la flotte, il fit route vers le palais du Roi Phénix à la tête d'une imposante armada. Son objectif n'était pas la guerre, il était très clair là dessus, l'importance de la flotte qui l'accompagnait s'expliquait juste pas un désire d'impressionner les Elfes et de justement éviter le conflit... Comment aurait-il pu prévoir que le suzerain des Hauts-Elfes referait la même erreur que son ancêtre au temps qui précéda de la guerre de la Barbe ?

Les navires de guerre Impériaux tombèrent sur la marine côtière elfe, cette dernière prit l'imposante flotte pour une tentative d'invasion. Ainsi, une bataille s'engagea rapidement, finissant par la victoire des canons impériaux face aux scorpions elfes. Craignant d'avoir aggraver les choses, Karl fit apprêter une frégate pour filer rapidement en Ulthuan, espérant devancer la nouvelle de la bataille auprès du roi phénix. Ce fut en effet le cas et, trop heureux de pouvoir s'expliquer, il rencontra le chef de tous les elfes dans la journée de son arriver. Le Conquérant n'avait pas cru bon de parler tout de suite de l'attaque, préfèrent d'abord régler le conflit potentiel avec le peuple Elfe. Ce dernier se montra présomptueux, refusant de réparer le tort qu'il prétendait ne pas avoir commis et la nouvelle de l'attaque arriva tandis que le débat faisait encore rage. Furieux de l'affront, le Roi Phénix congédia l'Empereur ce que celui-ci refusa. Le drame arriva quand ce dernier jura que tant qu'il sera capable de parler, on l'entendrait ! En effet, un Archimage Haut-Elfe, sous les ordres du roi phénix, lança alors un puissant sort qui priva de la parole le Roi des Hommes !

Quand il retourna à bord de son navire amiral et que les officiers apprirent la nouvelle, ce fut immédiatement la guerre ! Les canons crachèrent la mort sur les ports de la capitale azur et la flotte de défense passa en même temps à l'assaut ! Trop peu nombreux et ayant déjà consommé bon nombre de leurs munitions dans la précédente bataille, l'armada humaine se fit balayée et l'Empereur périt en mer, fauché par une flèche tandis qu'il essayait de stopper la boucherie ! Seul quelques frégates rapides réussirent à s'échapper, rapportant la nouvelle dans l'Empire Infini. C'est ainsi qu'un enfant, du haut d'une statue de bronze, voyait la plus puissante armée du monde sortir de la capitale pour marcher vers une guerre si sanglante qu'elle en effacera toutes les autres !
Ishar de Sombre-Bois, Seigneur Liche
Profil: For 15 | End 15 | Hab 14 (12*) | Cha 8(12) | Int 18 | Ini 12 | Att 15 (13*) | Par 13 (11*) | Tir 11 | MAG 20 (21*) | NA 4 | PV 185/185 | LN 330/624 (312)** | Distance de contrôle: Infini (780m)**
Lien vers la Fiche du personnage

Lien vers le fichier de résumés

*Avec décompte d'armure / Leader nécromant (+4 en CHA pour convaincre un utilisateur de magie noir) / Emprunt occulte +1 en MAG si sort nécro
**Sans le sceptre de maîtrise
Contrôle Morts-vivant:

Troupes:
-Vargas; Roi Revenant; destrier mort-vivante
-10 chevaliers noir revenants; revenant bouclier et masse à cheval bardé (4/10)
-19 Gardes des cryptes; épée bouclier à pieds
-7 Spectres
-13 guerriers squelettes

En sommeil:
- X

Equipement:

-Farsh Tranche veines: 24+1d10 dégâts 12 Parade (Deux mains) (Attaque magique + régénération à hauteur de 2/3 des dégâts infligés à la cible (arrondi à l'intérieur))
-Dague: 12+1d6 dégâts Parade 6
-Gilet de cuir bouilli: Protection 7 (-1 HAB, ATT et PAR) (Torse, dos et bras) +7* = 14
-Capuchon en cuir: Protection 3 (Tête) + 7* = 10
-Sceptre de maîtrise
Objet:
Grimoire interdit de nécromancie (2), Sacoche (grande), Médaillon de chevalier aux armoiries des De Sombre-bois

Compétence:

-Sens de la magie
-Conscience de la magie
-Illégale sorcellerie
-Incantation (Nécromancie)
-Chance => Usage systématique en cas d'échec critique lors de l'usage de la magie ou en cas de test "surprise" (comme un sommeil un peu trop lourd...)
-L’Éveil - Niveau 3
-Monte
-Alphabétisation
-Langue Hermétique -Magikane necromantique
-Alchimie
-Administration
-Maîtrise de l'aethyr Niveau 3
-Fontaine de Dhar
-Fabrication d'objet magique
-Fabrication de parchemin
-Fabrication de Potion
-Peau de Pierre*
-Leader nécromant
-Entité magique
-Maître de la Non-vie
-Connaissance tactique

Emprunt occulte:
-Aide Spirituelle : Vous bénéficiez d’un bonus de +1 quand vous lancez des sorts de Nécromancie.

Grimoire:


Primaire:
-Lumière
-Lévitation

Mort:
-Buveur d'esprit:

Nécromantique:
-Visage de la Mort
-Invocation de Nehek
-Malédiction de la Non-vive
-Danse Macabre de Vanhel
-Vigueur Infernale
-Invocation de Kandorak
-Regard de Nagach
-Invocation de Razkhar
NOTE:
Attribut du Domaine de la Mort: Chaque fois qu’un sort offensif de Shyish est lancé avec succès, la difficulté du sort suivant sera diminué d'1D3. Non-cumulable.

Attribut du Domaine de la Nécromancie: Dans un rayon de 6m autour du lanceur de sort regagne 1D6 PdV en cas de réussite d'un sort (1 PdV dans le cas d’une créature Vampire ou Éthérée).

Présence des Morts: Le nécromancien cause la Peur comme s’il était lui-même un mort-vivant quand il est lui-même en présence de mort-vivant (sous contrôle).
Günther, Voie du Hors-la-Loi
Profil: For 13(14*) | End 12 | Hab 14(*12) | Cha 12(*13/14) | Int 11 | Ini 14(*13) | Att 12(*11) | Par 12(*10) | Tir 14 | NA 3 | PV 90/90
*(Force accrue (+1 lorsque test de force); arme de prédilection (+1 en att), malus d'armure (-1 INI, -2 HAB, ATT et PAR), intimidation et baratin (+1 en Cha pour intimider et +1 pour baratiner))
Equipement:

-Harnois (15 partout sauf la tête)
-Casque (7 sur la tête)
-Marteau de guerre (2mains); 26+1d10; Parade 10; Assommante, Lente et Percutante

Compétence:

-Coups assommant
-Bas Fond
-Coriace
-Couverture
-Coups puissant
-Force accrue
-Lutte
-Parade
-Sang froid
-Arme de prédilection (marteau)
-Intimidation
-Administration
-Baratin
-Monte
-Connaissances tactiques

Image
Vargas, Roi Revenant;
Profil: For 12 | End 12 | Hab 11(*9) | Cha 0 | Int 10 | Ini 8(*7) | Att 12(*10) | Par 12(*10) | Tir 8 | NA 3 | PV 100/100
Equipement
-Harnois (15 partout sauf la tête)
-Capuchon et masque de fer: 7 (tête)
-Deux épées spectrales: 16+1d8 dégâts Parade 12 Spécial : si l'attaque n'est pas parée et que le jet de dégât donne un 8, l'ennemi perd le double de PdV.
(Attaque magique + régénération à hauteur de 2/3 des dégâts infligés à la cible (arrondi à l'intérieur)

Compétence de combat:
AMBIDEXTRIE
PARADE

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[MJ] Bugman
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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par [MJ] Bugman »

Il avait réussi à convaincre son roi d’envoyer une délégation, le seul problème c’était qu’une série de complot l’avait désigné comme l’émissaire principal. Visiblement, malgré sa grande expérience il était encore incapable d’esquiver toutes les conspirations et ce maudit voyage n’allait pas améliorer sa santé souffreteuse. Enfin, nul ne pouvait s’opposer à la volonté du Roi Phénix, pas même un sage respecté tel que lui. Alors obéissant aux ordres, Caradryel d’Yvresse s’en alla prendre la mer depuis le port de la magnifique cité de Lothern, raccompagnant par la même l’émissaire nain et son escorte de longue-barbes. Le voyage devant parer au plus pressé, ils partiraient, lui, son escorte et la délégation naine, dans un vaisseau-aigle, un puissant compromis entre vitesse et sécurité, puisque le risque de disparaître corps et bien serait trop élevé avec un simple épervier, qui n’est de toute façon pas adapté à la tenue en haute mer. La traversée se fit sous tension, entre les lions blancs de Caradryel et les longues-barbes de l’émissaire, même si ces derniers étaient très satisfaits du fait que dans la cale se trouvait la compensation, pour le moins onéreuse, exigée par le Haut-Roi Gotrek. À vrai dire, le point de tension se trouvait dans la vieille rivalité entre les bienfaits de telle ou telle armure, et dans l’efficacité proclamée de tel ou tel modèle de hache. Et il fallait bien l’admettre, si les nains l’emportaient haut la main en terme d’armure, les longues et puissantes haches de Chrace étaient tout simplement les meilleures du navire, même si les dawis de plus mauvaise foi rappelait qu’elles étaient forgées dans le plus bel acier nain, fruit de la longue amitié entre les elfes et les nains.

La traversée ne subit aucun réel incident, sauf pour le monstre qui croisa leur chemin, une tentative des druchiis, il en était certain mais ses compagnons barbus n’y voyaient qu’un simple hasard, une coïncidence malheureuse, surtout pour la bête. Si seulement ils comprenaient la Guerre de la Déchirure. Caradryel était sûr que ce serait là la partie la plus ardue de sa tâche, tenter d’expliquer à un peuple indivisible le principe de guerre civile. Lorsqu’il arriva face aux immenses portes de Karaz-A-Karak, la capitale du Karaz Ankor, l’empire des nains, il n’avait toujours aucune idée de comment faire, mais il n’y avait aucun doute quand au fait suivant, il n’aurait pas droit à l’erreur, les dawis étant particulièrement susceptibles et à la vue des mines patibulaires des gardes de l’immense cité, il ne se faisait guère d’illusions quant à ses chances de survies en cas de problème diplomatique grave. Le sage elfe commençait sérieusement à regretter cette mission, mais il se refusait à laisser planer la possibilité d’une rancune entre les enfants d’Isha et ceux de Valaya, l’apport de marchandises, notamment minières, permettant de fournir un effort de guerre plus important face aux suppôts de Malekith. Les deux délégations passèrent sous le regard austère, et un peu presbyte, des nombreux gardes de la cité et se dirigèrent droit vers la salle du trône. Là, face au Haut-Roi Gotrek Brise-étoile, siégeant sur le légendaire trône de pouvoir, le groupe d’elfes s’avança et s’inclina bien bas, après tout les nains aimaient plus que tout le respect et Caradryel comptait bien leur en donner.

-« Elgis, je vois que vous êtes revenus à la raison et que vous avez apporté la compensation pour vos crimes étranges et insensés »

Tandis que les les porteurs nains amenaient, et croulaient sous leur poids, les lourds coffres emplis d’or, d’argent et de joyaux pour le dédommagement, Caradryel put promptement jeter un coup d’oeil au magnifique plafond de la salle du trône, incrusté de pierres précieuses et de gromril traçant ainsi la voûte céleste. Une remarquable preuve de la puissance et de la grâce que pouvait dégager cette alliance si profitable à deux peuple pourtant si opposés l’un de l’autre, pour ne pas dire totalement antithétiques.

-« Vénérable et vénéré Haut-Roi du peuple nain, défenseur du Karaz Ankor et honoré seigneur de Karaz-A-Karak, je me nomme Caradryel et je suis venu ici à la demande de mon propre seigneur, le Roi Phénix d’Ulthuan, Caledor le Second, fils et successeur de Caledor le Conquérant qui pris ce même titre à la mort de feu notre regretté Roi Phénix Bel-Shanaar, pour vous porter ses hommages et pour renouveler l’ancienne et fière amitié entre les Hauts Elfes et les dawis. J’apporte avec moi la compensation demandée pour le massacre d’innocents nains et plus encore. Car mon peuple est innocent du crime dont vous l’accusiez mais vous avez la parole de mon Roi et de tout les princes que nous traquerons et châtierons les misérables ayant osés une telle forfaiture, car la simple existence de ces traîtres est une terrible insulte à l’honneur d’Ulthuan. En effet descendant de Grungni et de Valaya, nous avons été trahi, par la chair de notre chair, nous avons été trahi par nos frères et nos pères, par nos mères et nos sœurs. Notre Roi fut assassiné par des conjurés au terme d’un odieux complot lors d’une terrible nuit. Et en cette maudite nuit, le maître des traîtres, ce sorcier honni, prit en otage nos princes et princesses d’alors pour leur faire cette ignominieuse offre: le rejoindre ou périr comme leur Roi, assassiné par celui qui était son meilleur conseiller, le premier à lui jurer fidélité, mais qui fut aussi le premier à le renier. Certains parmi les nobles écoutèrent les paroles du traître et se soumirent, mais les autres, bien plus nombreux refusèrent et jurèrent de se dresser face à l’assassin de leur Roi. Las, les partisans du roi sorcier les abattirent sans remord dans la salle sacrée qui vit nos plus solennels conseils et le couronnement de nos rois. Alors le parjure s’avança dans les flammes d’Asuryan pour se proclamer Roi Phénix. Grâce en soit rendue aux dieux, les flammes le rejetèrent et brûlèrent son corps corrompu par une âme autrefois pure et maintenant abjecte. S’ensuivit une guerre civile terrible qui ravagea notre beau royaume. Nous appelons ce conflit fratricide la Guerre de la Déchirure et malgré tout nos efforts les traîtres ont survécu en fuyant et cherchent désormais à saper la noble amitié qui unit nos deux puissants peuples en assassinant les vôtres... »


Caradryel marqua alors une pause, pour renforcer l’effet persuasif de sa tirade et nota avec satisfaction que le Haut-Roi nain s’était penché sur son trône pour mieux l’écouter, à la fois intrigué et consterné par ce qu’il entendait. Qu’un être puisse faillir à son devoir il le concevait, qu’un être puisse volontairement rompre ses serments il avait déjà bien plus de mal à l’admettre, mais que tant d’elgis puissent ainsi trahir leur seigneur pour en servir un autre, voilà qui le dépassait complètement et le laissait pantois. Alors l’émissaire des elfes reprit la parole, sa voix puissantes d’alto portant dans toute la salle du trône.

-« Aujourd'hui nous avons payé pour une rancune qui n’était pas la nôtre car nous nous sentions responsables de la cruauté que nos frères déchus font porter sur vous. Mais nous comptons bien les empêcher de recommencer en ramenant en Ulthuan la tête de ce maudit traître de Malékith! »


À l’instant où il prononça ces mots, Caradryel comprit son erreur et, comme pour marquer d’autant plus clairement son échec, la montagne trembla violemment sous ses pieds. C’était Malékith le Grand qui avait tissé le serment d’amitié entre les nains et les elfes, c’était Malékith le Noble qui fut le plus grand ami du Haut-Roi Snorri. Et lui, pauvre fou, venait de l’accuser de parjure devant tous. Il ne faisait aucun que nul ici ne le croirait, et la suite lui donna promptement raison.

Le Haut-Roi se redressa de toute sa hauteur et abattit son poing massif sur l’accoudoir de son trône.

-« COMMENT OSES-TU ELGI? COMMENT OSES-TU PRÉTENDRE QUE MALÉKITH, L’AMI DES NAINS PUISSE ÊTRE UN PARJURE? LUI QUI A RECUEILLI LES DERNIÈRES PAROLES DE MON ARRIÈRE ARRIÈRE ARRIÈRE GRAND PÈRE ET QU’IL A JURE SUR SES MÂNES DE S’EN TENIR À LEURS NOBLES IDÉAUX?! »

Le roi de Karaz-A-Karak bondit du trône et saisit Caradryel par la gorge pour approcher son visage du sien. Dans ses yeux dansait la lueur meurtrière d’un nain ivre de fureur et partout dans la salle les haches sortaient de leurs étuis

-« Une enquête aura lieu elgis et si vous avez menti, non seulement vos têtes rouleront au sol sous ma hache, mais l’infâme ayant ourdi ce plan subira un sort bien plus funeste. Maintenant hors de ma vue avant que ma rage ne me fasse oublier nos lois! »

Alors que la délégation était reconduite sans le moindre ménagement vers leurs quartiers et qu’ils étaient fermement encouragés à ne pas en sortir, Caradryel eut l’occasion de voir un nain vêtu d’une robe noire liserée de rouge courir vers la salle du trône, visiblement complètement paniqué.

Les nains ne trouverait rien, l’émissaire souffreteux le savait, Malékith était un maître de la manipulation et lui, en pensant le contrer, avait encore plus dégradé les relations entre les elfes et les nains. Cette nuit là et les jours suivants les cors de guerre de cessèrent de résonner dans la cité tout comme dans le lointain. Caradryel en était désormais certain, sa stupidité avait déclenché une guerre.



La capitaine de la garde maritime de Lothern était inquiète, très inquiète. Voilà des années que messire Caradryel était parti avec ses lions blancs pour négocier avec les nains et toujours aucune nouvelle, que se soit par messager ou par magie. Pire, depuis près de trois ans maintenant tout commerce avec le peuple sous la montagne avait soudainement cessé. Là où moins de cinq ans auparavant une dizaine de lourds navires nains accostaient quotidiennement dans le port, il n’y en avait plus un seul et même les colonies ne voyait plus que très rarement des marchands dawis. Cela faisait des mois que pas le moindre bâtiment n’avait croisé au large du phare de Tor Alessi ni mouillé à l’abri des flots dans la digue de Sith Rionnasc’namishathir. Pourtant les espions du Roi Phénix étaient formels, quelque chose se tramait. Les montagnes étaient de moins en moins bruyantes, leurs pentes escarpées se vidaient de leurs discrets rangers tandis que le port de Barak Varr était en pleine effervescence. Pire les aigles géants signalaient de longues colonnes de nains roux venant de toutes les citadelles qui marchaient tous dans la même direction. Et les dernières informations du capitaine dataient de plusieurs dizaines de semaines déjà. Oui, elle était inquiète.

Un cotre volant se posa soudainement au commencement de la jetée et avant même qu’il ne touche le sol l’un des deux membres d’équipage avait bondi au sol pour se précipiter vers elle. Le messager était hors d’haleine lorsqu’il arriva devant le heaume des mers.

-« Des milliers! Il y a des milliers de navires en approche messire! Par Manaan peut être même jusqu’à vingt milles coques! Les prophètes ont été aveuglés il n’y a pas d’autre solution! Il seront là d’ici une dizaine d’heures au maximum. »

Le heaume des mers donna congé à l’équipage et sonna l’alarme. Vingt milles navires, c’était une flotte d’invasion gigantesque et pourtant elle n’avait pas abattu le cotre qui avait donné l’alerte. De plus ce n’était pas la voie d’invasion druchiie. Alors qu’elle contemplait les milliers de gardes de Lothern qui se réunissaient auprès d’elle, Esdalân fut certaine de deux choses: elle n’avait aucune chance d’arrêter la flotte en mer, cela revenant à sacrifier inutilement la flotte du Roi Phénix, pas plus qu’elle ne pouvait l’arrêter sur la terre. Et pourtant elle était tout aussi certaine du second fait, Lothern ne tomberait pas sans vendre chèrement son corps.

À la septième heure après le zénith du soleil, la flotte fut en vue et une dizaine de ces lourds navires s’avancèrent dans la rade. À deux cents mètres le heaumes des mers put observer précisément les bâtiments s’approchant. Ils étaient en bois et bardés d’aciers, dotés de lourds éperons et avaient replié leurs voiles pour avancer uniquement à la force des rames. La proue ne laissait aucun doute quant aux passagers, des nains, des centaines de milliers de nains. La dizaine de frégates jeta l’ancre et déploya les passerelles. Face aux rangs de gardes de Lothern en position de défense, sortirent près de mille nains portant de lourds marteaux pour se mettre en rang en face aux gardes. Tous portaient la mise traditionnelle des porteurs du trône et ce dernier les dominaient tous, progressant pour se placer face au chef de la garde.

-« Mène nous à ton roi, elgi, les miens attendront ici et seule mes porteurs me suivront 

- Fait ce qu’il te dit Esdalân, tu as ma parole de prince d’Yvresse qu’ils sont venus dépourvus de haine pour notre nation »

Esdalân hocha la tête et ordonna d’ouvrir les rangs pour laisser passer les étrangers, aussi dérengeant que cela pouvait lui sembler. Un millier de porteurs du trône s’avancèrent avec à leur tête le Haut-Roi et un étranger vêtu d’une longue cape. Ils franchirent les défenses et entrèrent dans le palais. Là ils passèrent devant les silencieux gardes phénix et pénétrèrent sans marquer la moindre pause dans la salle du trône sous l’oeil abasourdi des courtisans. Gotrek Brise-étoile descendit de son trône et se tint droit et fier face à Caledor le Second, Roi des elfes assis sur son trône.

-« Debout frère Elgi, les nains s’en vont en guerre pour abattre le parjure et ses chiens! Vient avec nous pour laver l’honneur de ta race et ensemble nous lutterons côte à côte pour purger le monde de ces monstres! »


Caledor n’avait pas hérité de toute la sagesse de son père mais il était tout comme lui un grand général, alors l’idée qu’une flotte de vingt milles frégates remplies de nains avides de guerre et de sang, ne pouvait qu’attiser et aiguiser ses sens de stratège. Oui avec une telle alliance il pouvait purger enfin ses sombres cousins du monde et rayer ainsi la pire des tâches sur l’honneur des elfes. Il s’apprêtait à accepter l’offre de son homologue, tant par soucis d’abattre ces monstres que pour éviter de vexer le peuple nain, évitant par la même une rancune avec eux, lorsque l’inconnu à la cape s’exprima posément:

-« La tête du parjure est à moi.

- Naturellement vénérable aîné, je suis sûr que le Roi Phénix des elfes n’y verra pas la moindre objection »

Le Haut-Roi tourna son regard vers le seigneur de tout les elfes loyaux avec un mélange de certitude et de supplique, craignant visiblement que ce dernier puisse refuser cette condition visiblement sine quo none de l’alliance…

-« Il nous faut parfois faire des sacrifices et si la tête de Malékith fils d’Aenarion est le prix de notre amitié, alors je le paierai. Que les osts d’argent d’Ulthuan se rassemblent et que la flotte des fils d’Asuryan appareille! En ce jour je prends le serment de détruire cette civilisation corrompue! »

Dans la salle les princes, princesses et autres nobles applaudirent et acclamèrent bruyamment la décision, juste et audacieuse de leur Roi Phénix. Les nains qui était là abattirent le manche de leurs marteaux ouvragés au sol, fracturant quelques pavés au passage mais dans l’ivresse de l’amitié et de la guerre, nul n’y prêta grande attention.




C’était le septième siège de Naggarond et il était en place depuis près de huit ans. Cette fois ci Caledor en était certain, ce serait le dernier. Après tout si les six autres sièges avaient été brisé, c’était uniquement à cause de renforts venus des dernières forteresses druchiis ou de leurs maudites arches noires. Mais aujourd’hui les dernières arches avaient trépassé sous les coups des flottes elfes tandis que les plus solides murailles des cités terrestres s’écroulaient comme des remparts de sable face aux travaux de sape des mineurs et des conscrits nains. Hag Graef, Ghrond, Har Ganeth, Angmar, Karond Kar, toutes ces forteresses étaient tombées, leurs garnisons, fauchées par les haches naines et les arcs elfes, avaient sombré dans le néant. Dans les montagnes et les forêts les ombres druchiies affrontaient sans cesse les guerriers fantômes de Naggarythe et les infatigables rangers nainsdans une sanglante lutte invisible. Les dernières sorties des exécuteurs avaient tourné court, broyés entre l’enclume des conscrits nains et le marteaux lumineux que sont les fiers heaumes d’argent d’Ulthuan. Pas un ne survécu. De même les dragons étaient cloués au sol par les rapides et mortelles balistes serre-d’aigle pendant que les lourdes balistes naines fauchaient la majorité de la cavalerie saurienne, le reste étant lacéré de part en part par les grands aigles d’Ulthuan. Les murs de la ville croulaient sous les assauts des catapultes et des sorts des archimages d’Ulthuan tandis que les seigneurs des runes nains frappaient sans relâche sur leurs impressionnantes enclumes de gromril, dissipant ainsi les tornades magiques des dernières sorcières noires. Mais le pire des combats se centrait autour d’un noyau dur constitué du Roi Phénix et de ses gardes phénix, du Haut-Roi et des ses porteurs du trônes, ainsi que leurs nombreux remplaçants et de l’étranger à la cape qui maniait une longue hache à deux mains et qui abattait sans fatiguer de nombreux ennemis. Il serait mentir que d’affirmer que les nains pouvaient égaler les elfes au combat, en effet ils étaient bien plus lents et patauds que les élancés eldarins, mais ce qu’ils n’avaient pas en vivacité, ils le compensaient par une endurance et une obstination à toute épreuve, car là où un elfe se serait déjà écroulé plusieurs fois, un nain pouvait encore continuer le combat pendant de longues heures. De plus, l’alliance des elfes et des nains comptait près de deux millions de guerriers, un avantage non négligeable face aux troupes amoindries des elfes noirs.

Il le savait, le Roi Sorcier l’avait forcément compris maintenant, il ne pourrait pas remporter la bataille par une guerre d’usure, il lui faudrait décapiter l’armée ennemie. Et Caledor n’attendait que ça, prouver qu’il était le meilleur des guerriers. Gotrek lui se contentait juste d’être à la pointe de l’assaut, son neveu, frère du roi de Karak Varn lui servant de porteur de bannière et marchait à ses côtés. L’étranger quant à lui restait là uniquement parce qu’il était conscient qu’il aurait plus de chance d’abattre le parjure avec les têtes couronnées que si il s’approchait et s’enfonçait dans la forteresse. Ce fut alors que Malékith le déchu se dressa sur son dragon et prit les airs. Une telle vision ne put que redonner du cœur à ses troupes, du moins durant le temps qu’il resta en l’air. Le Parjure était un mage puissant mais face à un tel déchaînement de magie et de violence physique. Lorsque Séraphon s’abattit sur le sol, il n’était déjà plus qu’une carcasse fumante, dépourvue de toute vie. Et avant même qu’il ne touche le sol, moult héros le chargèrent. Ainsi périrent côte à côte Esdâlan l’Impétueuse et Thorin le fier, Gotrek fut gravement blessé en voulant protéger l’étranger et Caledor gagna alors son surnom de manchot. L’étranger s’avança alors et défit sa cape, laissant apparaître sa longue barbe blanche et son armure de glimirl.

-« MALÉKITH LE PARJURE! TU AS TRAHI TA PAROLE DE LA PLUS IGNOBLES DES FAÇON! MOI SNORRI BLANCHEBARBE J’AVAIS JURÉ QUE MON COURROUX ÉBRANLERAIT LES MONTAGNES ET C’EST SUR TOI, INFÂME CHIEN QUE JE L’ABATS!


Nul ne sut jamais si c’était la surprise de voir son vieil ami qui le surprit ou bien la fatigue de la bataille et du siège, mais toujours est-il qu’en lieu et place d’un combat épique, ce ne fut qu’une exécution, la tête de Malékith roulant sur le sol l’air calme et intrigué.

La Guerre du Parjure venait de s’achever.



Durant les décennies suivantes les nains rentrèrent chez eux et Snorri regagna son tombeau, son serment alors accompli. Les Hauts Elfes à l’apogée de leur puissance sentir deux puissants sorts être lancés et les jugulèrent du mieux qu’ils le pouvaient. Dans le même temps des centaines de maîtres des runes sentir une perturbation dans les courants magique et tous tentèrent de la dissiper. Les efforts conjoints de ces deux peuples affaiblirent grandement le premier sort et brisèrent totalement le second. Les vizirs des anciens avaient trop bien formé les autres peuples…


Quinze siècle plus tard le Haut-Roi Kurgan écrasait la révolte des ulricains à la bataille du col de feu noir. Le général rebelle, le fanatique d’Ulric Sigmar vit sa tête arrachée par le marteau Ghal Maraz, la fidèle arme du seigneur nain. Depuis le culte est interdit et ses adeptes traqués farouchement. Dans le même temps les diplomates elfes, nains et humains fondèrent l’empire dalgi, contraction des termes de dawi et d’elgi, marquant ainsi clairement la position de soumission des humains.


Une nouvelle incursion du chaos ravagea la province du nord de l’Empire dalgi mais la riposte fut sans pitié, il ne reste aujourd’hui pas plus milles humains vivants en Norsca. De plus les incursions nécromantiques poussèrent les mages et les prêtres de Gazul à détruire l’engeance vampirique, puis lancèrent avec les piquiers de Tilée une longue croisade pour annihiler les rois des tombes. La guerre qui s’ensuivit fut suffisamment violente pour que le désert soir rebaptisé désert rouge…


Suite à la tempête du Chaos les dalgis prirent le parti de défaire le vortex pour fermer magiquement les portails du chaos. Or ils sentirent une puissante force s’opposer à eux. La dernière des guerres devaient s’engager et l’impérialisme dalgi frapper. Au dessus des jungles vierges de Lustries volaient les forteresses flottantes des nains du haut desquelles pleuvait boulets et sorts elfique. Dans les marais avançaient les humains et leurs armes primitives. Et depuis leurs tours lointaines les elfes affrontaient les slaans. Un seul d’entre eux équivalait à un brasier face aux flammèches elfiques, mais il y avait de nombreuses flammèches…

En ce jour, Teclis le conquérant, descendant d’Aenarion allait accomplir son destin...

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Daine
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Re: [Concours] Uchronie Warhammeresque

Message par Daine »

Les Gueules Hurlante :

En -2750 du Calendrier Impérial, sur la terrasse la plus élevée du palais de l'Empereur Dragon Xen Huong à Weijin, capitale du Grand Cathay.

Le rituel avait été préparé de longue date, et enfin le jour tant attendue était arrivé. Ils avaient attendu longtemps une telle occasion, depuis que l'Empereur, béni soit son nom, alarmé, avait pris conseil auprès de ses plus fidèles conseiller pour endiguer la menace ogre. En effet ces énormes bipèdes empiétaient de plus en plus sur le territoire Cathayen, où ils dévoraient les fidèles citoyens de l'Empire, une situation inacceptable pour l'Empereur Dragon. Finalement la décision avait été prise : les Astromanciens les plus puissant de l'Empire enrayeraient la menace à l'aide d'un météore qui passerait justement bien près du globe terrestre dans quelques mois.

Ainsi Zen-Tia se trouvait sur cette terrasse surplombant les nuages, dans un cercle formé par six de ses confrères, dont son apprenti, Tai-Yanu. Ce dernier avait contracté une maladie inconnue il y a peu, mais Zen-Tia avait confiance en lui, et savait qu'il parviendrait tout de même à canaliser sa magie. Ils allaient œuvrer pour la gloire de Cathay et pour l'Empereur Dragon, ils n'avaient pas le droit à l'erreur. Le moment crucial était venu. Zen-Tia ferma les yeux, bientôt imité par ses confrères, et le conclave s'ouvrit à l'Azyr, afin de changer subrepticement la trajectoire du météore, pour qu'il aille s'écraser en plein centre du royaume ogre.

Zen-Tia, concentré, ne comprit que trop tard que quelque chose n'allait pas. L'énergie était bien plus incontrôlable que prévue, qu'est-ce qui était allé de travers ? En ouvrant les yeux tout en essayant de lutter contre le trop plein de puissance, Zen-Tia comprit alors. Devant lui, Tai-Yanu était pris d'une quinte de toux, qui l'avait complètement désynchronisé avec sa magie. Une quinte de toux ? Puis tout alla trop vite pour que son cerveau comprenne. Alors que Tai-Yanu était foudroyé par des éclairs jaillissant de son propre corps, la magie se libéra, et là haut, au dessus de l'atmosphère, le météore explosa. Zen-Tia, quant à lui, s'évanouit, alors que ses craintes et ses pensés tournoyaient dans son crâne, et qu'un son assourdissant lui brisait les tympans.

Il reprit conscience quelques minutes plus tard, avec une migraine intense, mais heureusement aucun autre effet indésirable provoqué par la magie, tandis que la plupart de ses compagnons faisaient de même, en grimaçant. Tai-Yanu n'avait pas eu cette chance, il ne restait de lui qu'un tas de chair carbonisé. C'était peut-être mieux ainsi, l'Empereur n'aurait pas été clément après un tel échec. Zen-Tia regarda le ciel, se demandant ce qu'il adviendrait du météore dans les temps à venir. Il pouvait sentir grâce à son lien à l'Azyr qu'une partie se dirigeait en effet vers la terre ogre, et que la seconde se dirigeait bien plus à l'ouest, où elle atterrirait bien au delà des montagnes. L'Empire était sauvé, pour l'instant, mais en pensant à tous les effets secondaires qui allaient peut-être se déclencher, le vieil homme ne put empêcher une ride inquiète de poindre sur son front. Seul l'avenir pourra dire quelles seront les conséquences de cet événement, et Zen-Tia ne sera plus de ce monde pour y faire face.

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La suite est inscrite dans les mémoires communes, car elle changea la face du monde à tout jamais. La première partie du météore s'écrasa en plein centre des royaumes ogres, décimant un tiers de l'espèce, et changeant complètement la manière de fonctionner des survivants. Ces derniers se mirent à vénérer l'immense cratère consécutif de la collision en tant que la Gueule, le nouveau dieu de leur espèce. Dans le même temps, en sous-effectifs, la menace pour Cathay ne fut plus, du moins pour deux millénaires. Mais les ogres ne furent pas anéantis, loin de là. Encore nombreux, leur société se renferma sur elle même, alors que poussés par leur divinité maléfiques ils commencèrent à pratiquer le cannibalisme, ainsi qu'une nouvelle magie étrange et puissante, la gastromancie. N'existant que chez les ogres bénis par la Gueule, les bouchers, sa puissance était sans précédant. En effet par un procédé qui échappa longuement aux humains, cette magie provenait de deux points différents, qui, au lieu de s'annuler, pulsaient en harmonie, s'amplifiant mutuellement.

Ainsi, cette magie avait un fonctionnement particulier, jamais vu auparavant. Lorsque un boucher lançait un sort, il n'agissait pas une, mais trois fois. Nous savons maintenant que cela est dû à la présence d'une deuxième gueule en un autre lieu. Ainsi, l'énergie provient une première fois de celle que nous connaissons, puis de celle bien plus éloignée, et ces forces en se rencontrant produisent un écho qui vient pulser une troisième fois, beaucoup plus fortement. Cette magie ne fut malheureusement pas la seule chose que ce météore milles fois maudit apporta aux ogres. Ces derniers mutèrent en effet de manière sordide, mais différente de la corruption habituelle véhiculée par les dieux du nord. En effet ces mutations se déclenchaient lorsque un ogre s'adonnait au cannibalisme, accordant à l'individu fautif une puissance malsaine représentative de sa divinité.

Etant donné que les ogres étaient encore nombreux suite à la chute de la météorite, mais qu'une partie de leurs sources de nourriture fut balayé, le cannibalisme se démocratisa dans leur société, et la race ogre s'auto-améliora graduellement durant les 2000 années qui suivirent, les nouvelles générations devenant plus violentes, plus puissantes, et plus corrompues de siècles en siècles. Jusqu'au jour où le premier champion de la Gueule, Durtiff Gras-Dor, lança ses hordes sur l'Empire du Cathay. En résumé, deux millénaires après l'arrivée de la Gueule, les ogres étaient bien plus puissants que leurs ancêtres, jusqu'à ne plus appartenir à la même espèce. Ce nouveau genre d'ogre fut appelé le gueulant par nos érudits, et le nom resta.

Grâce à la foi de ses citoyens, et la puissance de l'Empereur Dragon et de ses armées, Durtiff et sa horde furent repoussés, au prix de lourdes pertes. Ainsi commença l'ère des incursions des gueulants, qui continue jusqu'à aujourd'hui. De nombreux empereurs se sont succédés, de multiples générations ont vécues puis sont mortes en combattant l'ennemi, mais ce dernier continue de grandir, et son ignominie de croître. En effet, au fil des siècles, cette corruption d'un nouveau type a commencée à toucher aussi les humains, pour le plus grand malheur de l'Empire. Nous connaissions les goules, ces monstres étant en réalités des hommes s'étant adonnés au cannibalisme. L'arrivée des armées de gueulants changea la nature de ces monstres. Ils étaient comme possédées par une intelligence supérieure et démoniaque, qui modifia leur comportement, les rendant plus puissants physiquement et plus intelligents, donc plus redoutables pour les citoyens de l'Empire.

Après la première incursion gueulante qui échoua, leur nombre ne cessa de croître dans l'Empire, alors que la famine apparaissait dans les provinces touchées par la guerre. Cela engendra nombre de troubles internes, d'autant plus que l'armée était occupée à combattre au front les incessantes vagues de gueulants. Les autres menaces en profitèrent bien sûr pour s'imposer. Ainsi, tandis que l'armée affrontait les gueulants à l'ouest, les chaotiques au nord commencèrent à ravager l'Empire. Ce dernier connut ainsi une période de déchéance sur plusieurs milliers d'années, alors même que son territoire rétrécissait, jusqu'à être réduit à notre capitale, Weijin.

Alors que j'écris ces dernières lignes, GrasDur Crocvert, le plus éminent champion de la Gueule, assiège la ville, après avoir vaincu il y a quelques jours les forces de l'Empereur puis celles du chaos lors d'une bataille qui scella sûrement notre sort. J'ignore si un lecteur tombera un jour sur ces lignes. En tout cas, après avoir étudié de nombreuses années notre ennemi, je me suis rendu à l'évidence : La Gueule dévore tout sur son passage, et ce monde est son repas.

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Le météore s'écrasa au sud du Col du Feu Noir, approximativement 2700 années avant le début du règne du vénéré Sigmar. Quelles furent les premières conséquences de cet événement ? Nous ne le savons pas et ne le saurons sûrement jamais précisément. Mais nous pouvons quand même déduire de ce que nous affrontons aujourd'hui que les hommes qui peuplaient alors cette région du Vieux Monde durent s'acclimater à la présence du cratère maléfique que forma la Gueule, jusqu'à former une société fondée sur le cannibalisme pratiquant une magie étrange. Nous savons tous ce qui est arrivé ensuite, mais il est de mon devoir de le relater ici, afin que les générations futures se souviennent.

Sigmar fonda l'Empire en l'an 0 de notre calendrier, en réunissant les tribus humaines survivantes sous sa seule égide, afin d'unir les Hommes contre les menaces venant de l'est, les armées de gueulants, et celles venants du nord, les chaotiques. Ainsi furent formés les six provinces que nous connaissons, le Reikland, le Nordland, le Middenland, l'Ostland, le Kemperbadland et l'Hochland. Il y avait autrefois d'autres tribus humaines plus à l'est, mais elles furent anéanties par les gueulants alors que ces derniers déferlèrent vers le nord. Sigmar finit par établir l'Empire tel qu'il l'est aujourd'hui lors de la bataille des collines de Farlic, délimitant ainsi les frontières actuelles de notre Empire bien-aimé.

De nombreux siècles durant les sujets de l'Empereur durent affronter les menaces conjointes des chaotiques au nord et des gueulants à l'est, avec comme seuls alliés les Bretonniens à l'ouest qui disaient avoir déjà affronté une sous-espèce de gueulants, qu'il nomment orques, bien que ces derniers soient d'après leurs dires bien plus faibles et stupides que leurs cousins sous l'emprise de la Gueule. Heureusement pour l'Empire, les Bretonniens avaient peu de dangers sur leurs terres, étant donné que leurs ennemis furent éliminés bien longtemps auparavant, et que la présence de gueulants sur tout le territoire à l'est empêchait toute autre menace de proliférer. Ainsi ils furent de solides alliés sur lesquels les citoyens de l'Empire purent s'appuyer en situations de crises, de plus en plus fréquentes au fil des ans.

L'Empire doit aussi sa survie à deux autres faits : premièrement, les Dieux du Chaos et la Gueule sont ennemis jurés, chacun cherchant à détruire le monde à sa manière. Ainsi dans les plaines desséchés à l'est de l'Empire leurs armées s'affrontent sans fin, réduisant de beaucoup le nombre de monstres réussissant à s'infiltrer sur notre territoire. Deuxièmement, le retour des elfes sauva l'Empire à ses débuts, alors qu'une double incursion de gueulants était arrivé jusqu'aux portes de Kemperbad, la capitale Kemperbadlandaise. Le retour des elfes qui avaient d'après leurs dires quittés le Vieux Monde il y a quelques milliers d'années est dû d'après eux à la disparition d'une race ennemie, les nains, qui auraient vécus dans les montagnes où règnent aujourd'hui en maître les gueulants. Les elfes furent et sont encore aujourd'hui d'un grand soutien pour les hommes, en particulier grâce à la maîtrise de la magie qu'ils nous ont apportés, dont provient par exemple l'arme vénérée de Sigmar, l'arc Croc d'Isha.

Aujourd'hui, l'Empire connait une période de paix relative, puisque aucune grand invasion de gueulants n'a eu lieu depuis plus de 50 ans. Mais il se raconte qu'une nouvelle espèce de gueulants serait apparue, venant de l'est lointain, une espèce plus puissante qui aurait déjà rasé un Empire. Il se peut que ces rumeurs soient fariboles d'ivrognes, mais les gueulants étant un sujet tout sauf humoristique, la menace est prise très au sérieux par l'Empereur Boris Todbringer, qui commence déjà à lever les troupes en prévoyance d'une nouvelle invasion.

Quoique la gueule nous vomisse comme ignoble rejeton à nouveau, l'Empire sera prêt à défendre l'humanité contre la monstruosité, puisque nous sommes les seuls à pouvoir le faire. Que l'Empereur et Sigmar nous protègent, que la foi guide nos lames, et que jamais la Faim ne nous assaille.

Daine Blauesherz, chroniqueur impérial.

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Je suis l'ombre dans la lumière, et la lame éblouissante au travers des ténèbres.

Daine BlauesHerz, Voie du meurtre
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