[Concours] Ranald est ma muse

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Ulricht Drekner
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Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par Ulricht Drekner »

Ogre / Voie du Ventre-feu / Un mortier et un pilon



L’escadrille d’oiseaux tropicaux quittèrent la canopée au second cri. Si un grimpeur assez téméraire s’était hissé jusqu’au sommet de la jungle de Khuresh, il aurait pu apercevoir cette agréable vision de plumes chamarrées s’éloigner à grands battements vers l’horizon.
Hélas, ce potentiel grimpeur serait accaparé par un autre événement au sol : une embuscade.

Nugruk Koup-Flamme rota, transformant en torche vivante un homme-serpent en furie. Un coup négligent de sa masse en renvoya un autre dans l'obscurité de la végétation. Un troisième naga planta dans son flanc une lance plus primitive encore que la masse de l’ogre. Amusé, il brisa la hampe de l'arme et saisit avec une vivacité inattendue pour sa carrure son ennemi, qui se retrouva immobilisé par la force contenue dans des mains grosses comme des battoirs. Alors que du magma s'échappait de sa plaie, Nugruk arracha le bras gauche du naga, qui poussa un sifflement aussi strident qu'agaçant. Un uppercut eut tôt fait de régler le problème.
Affamé, l’ogre borgne croqua goulûment le membre avant de recracher le morceau : si la chair était tendre, elle était recouverte d'écailles ! L'ogre jeta un regard mauvais à la carcasse de l’homme serpent, tandis qu’un cri de douleur bien humain retentissait derrière lui. C'était décidément une bien mauvaise journée. D'abord le naufrage, puis les embuscades permanentes des hommes-serpents sans oublier la débandade dans les vieilles ruines. Et maintenant, l’ogre allait devoir revenir de la jungle seul : un seul coup d’œil vers l’aventurière étendue non loin l’en persuada. L’estalienne était étalée de tout son long dans la terre humide, ses longs cheveux noirs déployées sur le sol. Eliana respirait péniblement, les tripes à l’air.
La bestiole à tête de serpent qui venait de lui ouvrir le ventre planta pour la forme une seconde fois son coutelas dans la poitrine avant de détaler, étrangement mis sous pression par l’approche d’une montagne de muscle de trois mètres de haut traînant une massue à peine moins grande.

L'ogre s'approcha à pas pesants de la jeune femme, qui tourna péniblement la tête vers lui. Une mousse sanguine dégoulinait de ses lèvres. Elle frissonna.
Nugruk se pencha, posant l’une de ses grosses pattes sur le bras de la condamnée. Les yeux d'Eliana devinrent vitreux, et elle s'immobilisa dans un dernier soupir. Le ventre-feu cracha un glaviot sur un naga, qui tentait d'effectuer une manœuvre discrète. La salive brûlante atterrit sur le museau du pauvre mutant. Celui-ci retourna bien assez vite sous le couvert des fourrés à grand renfort de hurlements.
L'ogre se pencha, fit basculer sans plus de cérémonie le corps de l'estalienne afin de s'emparer de son sac. Il se saisit des dernières provisions qu'il vida dans son propre baluchon, et hésita longuement devant un objet : un ensemble composé d'un mortier et d'un pilon. Ils n'étaient toutefois pas ordinaires : leurs gravures sinueuses formaient des runes complexes, dont les contours étaient colorés par des pigments séchés. Nugruk avait devant lui la chose à l'origine de tant de sacrifices, un artefact incommensurablement précieux, mais dont l'utilité le dépassait.
Songeant qu'à défaut de le revendre à un bon prix, il pourra respectivement s'en servir comme d'un bol de soupe et d'un cure-dent, il les inséra dans son sac. Posant sa massue sur son épaule gauche, il continua sa marche vers l’ouest : la route vers l’Inja était encore longue.


***

L'affaire avait commencé plus de six mois de cela, sur les côtes tiléennes. L’aventurier Guiseppe di Strafazetti était parvenu à faire financer son expédition par l’une des puissantes familles marchandes de la république de Luccini, les Dizrutores. L’objectif était le suivant : mettre le cap loin à l’est, contourner l’Arabie, dépasser l’Inja et s’enfoncer dans les jungles de Khuresh pour y trouver des trésors légendaires de la Cité Perdue des Anciens. L’idée plut aux princes marchands : le chemin de l’Eldorado semblait plus que bloqué dans le Nouveau Monde par les hommes-lézards défendant becs et ongles leurs possessions, et l’opportunité politique d’être les mécènes d’un nouveau Marco Columbo vainquit leurs dernières réticences. L’un des cousins Dizrutore à l’esprit farci de légendes et de découvertes demanda même à embarquer avec l’explorateur.
Une solide caravelle fut vite obtenue, La Bellona, avec ses 80 marins, et moitié moins de mercenaires furent engagés. On trouvait là le mélange explosif de Tiléens et Estaliens unis par leur amour pour l’or, des impériaux et même quelques solides rustres des Principautés Frontalières.
Nugruk Koup-Flamme, quant à lui, fut trouvé dans une taverne de la ville alors qu’il se faisait oublier après une sombre histoire impliquant un cochon, ses talents pyrotechniques et un village non loin de Trantio. Si l’on émit quelques réserves à embarquer un ogre cracheur de flammes sur un navire, elles furent balayées par les mécènes tiléens, trop heureux d’engager à bon prix l’un de ces légendaires mercenaires. On ignifugea avec un soin obsessionnel le navire avec de l’amiante, et l’équipage hétéroclite quitta le port plein sud, afin de contourner le continent arabéen, puis le remonter jusqu’à l’Inja avant d’atteindre Khuresh.

L’ami Dizrutore n’atteignit même pas les Terres du Sud : il se fit poignarder dans une rixe de taverne alors que l’équipage faisait étape dans l’un des ports d’Arabie. Le contremaître Alunzio fit cyniquement remarquer que sa mort n’était pas vraiment une si mauvaise nouvelle : un garçon se sentant obligé de s’encanailler sur la route d’une expédition était un boulet plus qu’un atout, qu’il ait le sang bleu ou brun.
On jeta le cadavre du nobliau à la mer après quelques sacrements. Nugruk passa de son côté quelques semaines difficiles à cause de sa consommation alimentaire. Sa faculté à intimider les pirates trop téméraires et à réchauffer la nourriture lui facilita toutefois son intégration, du moins tant que l’on ne connaissait pas la vraie origine des flammes. Outre le pragmatique contremaître, l’ogre fit ainsi connaissance du cuisinier, le marienbourgeois Dietrich, qui l’encourageait quotidiennement à « aller fourrer son gros museau dans d’autres marmites ». Le timonier Guliani lui demandait régulièrement un coup de main pour contrôler la barre en cas de gros vent, en échange de rations supplémentaires de grog, ce qui lui valait des regards soupçonneux de la part du bosco Crompe, qui n’appréciait guère ce petit trafic. Le lieutenant Fialmi se montrait de son côté plus compréhensif et nettement plus chaleureux. Le lieutenant pouvait se permettre de se montrer proche de son équipage : c’était l’explorateur Strafazetti qui dirigeait officiellement le Bellona et incarnait donc l’autorité, même si c’était bien le second qui menait la sphère maritime de l’expédition. Bien entendu, Nugruk s’en fichait de ces rapports de pouvoir : cela lui permettait à l’arrivée d’avoir plus d’alcool, pour cracher des flammes encore plus grandes à chaque rot.
La masse de l’ogre lui permettait de garder une bonne assiette sur le pont, même s’il était exaspérant de devoir mesurer chacun de ses pas pour garder l’équilibre général de la caravelle. Les mercenaires étaient eux nettement moins assurés, et ne quittaient généralement la cale que pour satisfaire leurs besoins naturels en attendant de revenir sur la terre ferme. Se distinguait néanmoins leur capitaine, un vétéran de l’armée impérial s’appelant Woltmar, un ancien contrebandier estalien répondant au nom pompeux de Piero Castellano di la Mancha Blanca et une femme, également estalienne : Eliana. Fille de marin, elle arpentait le pont comme si c’était le sien. Elle avait d’ailleurs un titre honorifique sur le navire, en rapport avec la déesse commune à la Tilée et à l’Estalie. Nugruk n’avait pas tout compris, mais avoir une femme gradée à bord était sensée porter bonheur à l’équipage pour la traversée. L’explorateur Guiseppe resta distant, avec l’ogre comme avec le menu fretin de l’équipage, et cela convenait parfaitement au ventre-feu. Voir l’aventurier porter son regard gris acier vers l’horizon, comme en pleine communion avec les éléments lui semblait beaucoup trop intellectuel. Pour détourner ses pensées, il retournait manger en cuisine, ce qui n’arrangeait pas la situation.
Aussi évitait-t-il dans la mesure du possible le patron.

Sans escales possibles, le trajet longeant les Terres du Sud est nettement plus difficile une fois passées les côtes arabéennes. Avec un ogre à bord, c’est une promesse de catastrophe.
Malgré la prévoyance du second Fialmi, la part des rations réservée à l’ogre fut vidée aux deux tiers du trajet jusqu’à la prochaine étape, la colonie elfique de la Forteresse de l’Aube. Forcer le partage des stocks de l’équipage avec l’ogre était un appel à la mutinerie, et obliger un ogre à se rationner était de toute une manière une bien mauvaise idée.
Alors comment convaincre un ogre de se serrer la ceinture pendant deux semaines en pleine mer ? La réponse est pourtant évidente : on ne peut pas. Le Bellona dut effectuer des sauts de puce en accostant près des côtes, puis lâcher Nugruk chasser son repas, principalement des gros oiseaux, félidés ou lézards. Dans la mesure où cela permettait d’ajouter un peu de viande fraîche pour tout le monde, le retard accumulé n’irrita que l’explorateur di Strafazetti.

On dépassa enfin le Cap du Poissard, jusqu’à atteindre la colonie elfique de la Forteresse de l’Aube. C’était le passage obligé des navires naviguant vers l’Inja, et l’île vivait de son côté par le commerce maritime. Les aventuriers se ravitaillèrent sans difficulté et continuèrent leur traversée après une journée de pause.
Le navire traversa sans autre trouble la distance séparant la Forteresse de l’Aube à la ville insulaire de Tor Elasor, puis de Tor Elasor à l’île de la Tour du Soleil. Le froid dédain des colons hauts elfes était compensé par les soirées en compagnie d’autres équipages faisant escale, mais la nourriture elfique était trop subtile pour Nugruk, sans oublier leurs portions, réduites à leur plus simple expression…
Les côtes d’Inja furent enfin en vue la veille du cinquième mois, tard dans la journée. C’était là l’ultime étape en monde civilisé avant de partir droit vers les jungles de Khuresh. Le spectacle du crépuscule tombant sur la sublime Churapati aux reflets colorés et chatoyants n’émut guère Nugruk, dont les pensées étaient à des lieues de toute réflexion esthétique. Les toits en spirale, dont la dorure reflétait le dégradé pourpre du soleil mourant, et les larges avenues encadrées de murs d’un blanc éclatant par lesquelles dévalait l’air marin provoqua néanmoins des réactions si vives parmi les marins que même les mercenaires au teint verdâtre mirent le nez dehors, et en oublièrent leur nausée.
Di Strafazetti n’en était pas à sa première expédition dans ce côté du globe, et plaça l’équipage comme sous quarantaine une fois l’ancre lâchée. Les douceurs capiteuses de l’Inja mataient un homme plus sûrement que n’importe quel coup de poignard, aussi limita-t-il ses interactions avec la ville à son strict nécessaire : quelques marins triés sur le volet pour l’accompagner au ravitaillement, auquel s’ajouta Nugruk. Les seuls souvenirs marquant de l’ogre furent l’odeur des rues, riche en arômes ô combien inconnu pour lui, et le goût d’une épice. N’y tenant plus, il parvint à chaparder au détour d’un étal l’une de ces étranges plantes présentées en grappes, et si le goût seul s’avéra décevant, il saisit parfaitement le potentiel une fois mélangée avec d’autres aliments.
La petite bande en goguette repartit sans plus d’esclandres, et l’on mit cap vers Khuresh. Le plan était simple : accoster de manière à être le plus proche possible de la Cité Perdue, puis traverser la jungle à pied jusqu’à la destination. Le voyage sur mer n’allait pas prendre plus de deux semaines. Mais les dieux sont joueurs. Après plus de cinq mois de navigation, ce fut à quelques heures des côtes de Khuresh que le naufrage advint.

En deux heures, le ciel passa d’un bleu azur parsemé de moutons blancs égarés à des nuages gris roulant en vagues parallèles à l’océan. S’y ajouta bientôt la pluie, le vent et évidemment le tonnerre. On replia les voiles pour éviter les accidents. La brave caravelle lutta, mais le mât d’artimon, affaiblit par des mois de navigation, ploya sous le vent jusqu’au craquement sinistre. Il s’encastra dans le grand mât comme un ivrogne à un passant, avant de basculer joyeusement sur le pont, écrasant quelques marins et catapultant le corps broyé du bosco Crompe dans la mer.
Pendant que les mercenaires rappliquaient en vitesse dans la cale, Guliani hurla à Nugruk de l’aider à tenir le gouvernail. L’ogre traversa un pont en ruines et des vagues de plusieurs mètres comme s’il s’agissait d’une fine bruine. La chaleur de son corps le faisait passer pour un monstre composé de fumée blanche, comme l’eau s’évaporait au contact de sa peau. Malgré les secousses, ils parvinrent à eux deux à tenir le cap vers les côtes pendant une demi-heure, avant que leur exploit ne s’achève brutalement lorsqu’une écharde de bois longue de 50 centimètres perfora le larynx du timonier. L’ogre tint mécaniquement la barre, mais, manquant d’expérience, il provoqua la rupture du gouvernail et laissa le navire à la merci des flots.
Non pas que la Bellona eut le temps d’aller bien loin : l’équipage découvrit les côtes tropicales de Khuresh bien plus vite que prévu. Brutalement. Ce fut au tour de l’ogre d’être catapulté. Il s’écrasa lourdement sur la mangrove avec tant de violence qu’il s’évanouit. Son crâne avait finalement trouvé plus dur que lui.



Nugruk se réveilla dans une flaque de magma et un océan de flammes. Le choc ne venait pas des arbres de la mangrove, mais d’un amas de roches sur lequel il avait atterrit. Il ne voyait plus rien de son œil gauche, mais la vision provenant de celui de droite lui suffisait amplement. Ses blessures avaient mis le feu à la mangrove, et les survivants le regardait d’un air désemparé depuis la bordure de la jungle. Il restait là une vingtaine de personnes, quelques mercenaires dont Eliana et Woltmar, ce dernier ayant de profondes brûlures sur son bras gauche et son visage. Malgré la gravité de ses blessures, le vieux vétéran restait debout, stoïque. Nugruk reconnut le cadavre du cuisinier Dietrich flottant au gré des vagues, non loin du lieutenant Fialmi et de Guiseppe di Strafazetti sur la rive. Si le lieutenant avait son coude gauche dans un angle peu naturel, l’explorateur était tout à fait indemne, contrairement à ses vêtements. Il regardait, l’air absent, le cadavre de l’ex-contrebandier Piero brûler à ses pieds. Ce n’était pas le seul corps inerte : de nombreux membres d’équipage avaient trouvé leur fin sur cette côte sauvage, perdus dans la mer et la verdure environnante. Le Bellona avait bel et bien rendu l’âme, ses flancs défoncés par les récifs, son pont parsemé ça et là de dépouilles, et une bonne partie de sa carcasse échouée sur la mangrove, brûlant avec elle. L’autre moitié terminait de couler plus au large.
Les vivants n’avaient rien à envier aux morts dans cette histoire. Le naufrage, puis l’incendie les laissaient dépenaillés, épuisés et à bout de nerfs. Voyant Nugruk tituber sur son récif, l’explorateur l’invita sèchement d’un mouvement de tête à les rejoindre. Nager borgne et blessé dans une mangrove en feu n’était une expérience ni agréable, ni esthétique, mais ce fut chose faite pour l’ogre. Le groupe sérieusement réduit rassembla ses effectifs et son équipement, puis s’enfonça sans plus tarder dans la jungle. Pas le temps de s’apitoyer ni de pleurer les pertes : à ce stade-ci du voyage, avancer était la dernière action logique.

Leur escapade dans la jungle ne dura qu’une semaine, mais fut objectivement un enfer. Ils durent se tailler un chemin à la pointe de l’épée dans une jungle vierge de toute trace d’humanité. À la fin du premier jour, les vingt-deux voyageurs avaient déjà perdu l’un des leurs après qu’un marin malchanceux devint le déjeuner d’un gigantesque lézaroïde. Ils en perdirent deux de plus par des poisons vénéneux au deuxième jour. Le lendemain, du fait de l’humidité de cette maudite forêt, un troisième tomba après une violente poussée de fièvre, emportée par une maladie tandis que les brûlures de Woltmar se remplissaient d’un pus suintant. L’ancien boitait bas.
Lors du quatrième jour, ils ne rencontrèrent pas d’autres difficultés que l’opposition passive et désormais quotidienne de la flore et de sa cohorte d’auxiliaires, aussi petits que vicieux. Les moustiques empêchaient de se reposer la nuit après une marche abrutissante. Impossible de se nourrir convenablement, sauf lorsqu’un prédateur trop téméraire s’approchait de Nugruk, qui était bien le seul à apprécier la balade malgré la perte de son œil. Le brave ogre s’était confectionné un cache-œil avec le tissu déchiré aux cadavres et une massue à partir d’une grosse souche après avoir perdu la précédente dans le naufrage. Le reste de ses blessures avaient cautérisé : que pouvait l’humidité maladive de la jungle face à du magma ? Le lieutenant Fialmi, le bras en écharpe collé à lui, n’était plus aussi guilleret depuis la brusque dégradation de leur condition, et l’explorateur di Strafazetti qui n’était déjà pas bien bavard devint franchement taciturne. Qu’il lâche plus que quelques phrases dans la journée était un exploit.
Cette paix relative fut aussi reposante qu’éphémère pour les voyageurs : ils firent au cinquième jour la connaissance des habitants de la jungle. La découverte coûta quatre hommes, dont un mercenaire. C’est que les hommes-serpents étaient aussi fourbes qu’habiles, mais la présence du ventre-feu rééquilibra la guérilla. Le feu gardait à distance les poursuivants, mais ne mettaient pas intégralement feu à la forêt de par son humidité durant la traque qui s’engagea. Les intrus de l’explorateur étaient désormais à découvert : ils fuyaient face à des créatures d’allure tribale qui les harcelaient sans relâche. Leurs campements étaient de maigres tas de feuilles où les siestes duraient quelques dizaines de minutes, avant de reprendre une marche harassante dans la pénombre végétale. Les embuscades ajoutées à la fatigue réduisirent leur groupe à treize individus. Woltmar tomba, trop blessé pour tenir la cadence.
Le septième jour, enfin, le septième jour, ils se ruèrent dans une sorte de petit village en pierre niché au sein d’une clairière. Le tout était ceint d’une muraille en pierre en ruine, troué à de nombreux endroits. La cavale pris brusquement fin, la pause s'allongeant car personne ne venait les déranger. Assommés de sommeil, les treize survivants finirent par s’écrouler dans l’un des bâtiments encore en bon état.


***

Un vague son, aussi perçant qu'agaçant.

- Eh, réveille-toi mon gros.

Nugruk ouvrit péniblement son œil. C'était Eliana. La petite peste s'était apparemment attachée à lui depuis ces derniers jour. Il voyait vaguement son visage dans le demi-jour confortablement installé dans leur dortoir. L'estalienne se redressa et posa ses mains sur les hanches, satisfaite l'avoir dérangé.

- Les patrons veulent nous voir, grouille, termina-t-elle en se dirigeant vers la sortie.

L'ogre grogna, s'étira en réveillant quantité de courbatures, puis se leva en s'appuyant sur son gourdin. Le petit feu érigé à la hâte à l'entrée de la bâtisse avait terminé de brûler depuis longtemps.
Eliana n'avait pas menti : le petit groupe de survivants formait un demi-cercle autour du lieutenant Fialmi et de Guiseppe di Strafazetti. Nugruk arrivant le dernier, ce fut le lieutenant qui prit la parole.

- Bon, tout le monde est là. On a un toit, on a tous bien dormi et les bestioles nous foutent la paix. Il frotta son bras en bandoulière. On va en profiter pour se poser. Le patron ici présent, dit-il en hochant la tête vers di Strafazetti, pense qu'on est proche de notre objectif. Il doit y avoir des trucs intéressants dans les ruines dans l'enceinte. Fouillez, mais restez dans l'enceinte.

Il se tourna vers l'explorateur, qui toisa la troupe avant d'hocher la tête.

- Tout est dit. Au travail.

Les hommes se dispersèrent comme une volée de moineaux, l'appât du gain mettant du baume à un cœur meurtri par une semaine de mauvais traitements. Nugruk jeta son dévolu sur une structure moyenne, mais encore pleinement debout.
L'intérieur avait la même odeur d'humidité que dans l'autre, auquel se superposait une autre odeur de... Viande faisandée. Des particules de poussières flottaient dans les rayons du soleil habilement amenés par un jeu de lumière au toit. Il n'y avait à vrai dire pas grand chose là-dedans, à part une sorte de bol contenant un bâton posé sur un piédestal entre les deux piliers de la structure.
Il s'approcha. L'objet était assez petit, trop pour servir de bol à Nugruk. D'élégantes arabesques colorées se séparaient et se réunissaient sur ses courbures, internes comme externes. Il n'avait absolument aucune idée d'à quoi cet objet pouvait bien servir. Ne voyant rien d'autre, le ventre-feu décida de s'en saisir.

Dès l'instant où il posa sa main sur le mortier et son pilon, un claquement sec et puissant retenti, une lumière blanche provenant de l'extérieur se répandit avec une luminosité croissante et envahissante. Nugruk ferma les yeux, mais dû attendre de longues secondes avant de pouvoir les rouvrir. Il quitta cette sorte de temple, l'objet enfoncé dans le creux de sa vaste main.

Il n'y avait que des cadavres, là-dehors. Toute la bande, disséminée à l'extérieur, visiblement après un âpre combat.
Enfin, ils étaient quasiment tous morts : au centre, une personne était agenouillée près d'un corps. Nugruk reconnut Eliana à ses longs cheveux noirs.

Il se rapprocha. Et fronça les sourcils. Eliana était à genoux, observant d'un visage livide un corps exactement similaire au sien. Depuis quand Eliana avait une sœur jumelle ? Et comment n'avait-il rien vu depuis tout ce temps ? L'ogre décida avec la simplicité propre à son espèce de passer à autre chose. Il posa aussi délicatement qu'il le put sa main sur l'épaule de la jeune femme.

- Viens Nana, l'est temps qu'on s'tire, lança-t-il de sa voix rocailleuse.

Eliana réagit à l'emploi de son surnom et se releva, incapable de prononcer un seul mot. Nugruk comprenait. Après tout, s'il avait eu un frère jumeau, il aurait aussi été furieux qu'elle. Il lui fourra le mortier et le pilon dans les mains.

- Prends ça. On s'casse.

Il se dirigea vers l'un des trous dans le mur, mais sentit une résistance à sa main gauche. C'était Eliana qui la lui tenait, le regardant avec des yeux humides. Supposant qu'elle avait besoin de réconfort, il entoura sa taille de son énorme bras et continua son chemin. L'estalienne se retourna une dernière fois, observant un autre corps, à une quinzaine de mètres de là, à moitié caché par un tas de pierres.



Oui, la simplicité rustique des ogres est parfois une bénédiction. Parfois, il vaut mieux rester dans l'ignorance. Il vaut mieux ne pas comprendre et passer à autre chose.
L'autre corps, un peu plus loin, était gris, massif, couvert de veines orangées et bien visibles. Du magma s'écoulait de ses plaies, s'étalant paresseusement sur le gravier. Il avait un cache-œil, et un énorme gourdin dans sa main.
Ulricht Drekner, Voie du Serviteur de Tzeentch
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 12 | Int 10 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 31/65
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Compétences :

Alphabétisation (E)
Eloquence (E)
Etiquette (B)
Sens de la répartie (B)
Diplomatie (B)
Sang froid (B)
Intimidation (B)
Comédie (B)
Intrigue de cour (B)

Équipement :

Épée courte : 12+1d6 dégâts, 9 parade, rapide
Veste de cuir : 5 points de protection au dos, torse et bras
Bottes cuissardes
Gants
Chaperon
Masque
Sac à sapin : Augmente l'ENC maximum de 2
Œil de Ranald : Monocle donnant un bonus de +2 aux compétences Évaluation et Commerce.

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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Gobelin/Voie du fanatique/Une cloche

L’air n’était pas sain et les parois des couloirs, très humides. Snirk évoluait déjà depuis plusieurs heures dans ce labyrinthe sombre et il ne s’était toujours pas perdu. Toutefois, il n’avait aucune idée d’où il devait aller. Il se dirigeait à son bon vouloir. Le dernier rétiaire de la bande ayant disparu mystérieusement, Gorfang, leur chef, avait envoyé le brave Snirk à la chasse au Squig dans les profondeurs lugubres du Mont Gunbad. Le gobelin fanatique n’y connaissait rien. Son boulot habituel c’était de cogner pas de chasser. Mais quoi qu’il en soit, Gorfang savait se montrer persuasif et Snirk n’avait eu d’autres choix que de prendre rapidement ses armes et de s’aventurer dans les souterrains. Sans quoi il y aurait atterri d’un coup de pied au postérieur.

Snirk avançait prudemment. Le sol commençait à être boueux et le bruit de ses pas dans la fange l’empêchait d’entendre pleinement les bruits environnants. Le gobelin était un habitué des bastons en bande, mais moins des chasses au squig en solitaire. Snirk était un peu perdu dans son nouveau rôle, mais il se débrouillait comme il pouvait. Il le devait. Gorfang lui avait clairement annoncé les conséquences tragiques pour lui s’il ne lui ramenait pas un Squig en vie. L’acier nain et les crocs skavens étaient bien moins terrifiants que la lourde hache de l’orque noir.

Malgré la pénombre, Snirk arrivait à distinguer pleinement son environnement. Ses petits yeux jaunes méchants distinguaient tous les détails qu’une misérable vue humaine n’aurait su voir. Les parois étaient couvertes d’une épaisse couche de mousse sombre dans laquelle vivaient d’innombrables espèces d’insectes. Certaines venimeuses, d’autres totalement inoffensives. Au plafond, s’envolaient de temps à autre des chauves-souris, plus ou moins grosses. A son passage, le son de leur envol effrayé se répercutait sur des centaines de mètres dans les couloirs des profondeurs du Mont Gunbad. S’il avait voulu être discret, c’était raté. Mais malgré la menace qui pouvait surgir à chaque intersection, à chaque salle, Snirk n’avait pas peur de ce qui l’attendait dans ses couloirs. Hormis le visage angoissant de Gorfang gravé dans son esprit, le gobelin se sentait libéré de toute frayeur. Et la cause de cette inhibition se trouvait partout sur le sol des couloirs. Des Bonnets de Fou. Il y en avait partout. Les magnifiques bolets à la couleur violacée poussaient en masse le long des allées souterraines du Mont Gunbad. Snirk et ses semblables raffolaient de ce champignon à l’aspect innocent, mais aux effets si destructeurs pour le corps et l’esprit de notre courageux peau-verte. Mais ça il ne le savait pas, du moins il ne s’en souciait pas. Snirk, en mycologue accompli, ne cessait de se baisser afin de remplir ses poches des plus beaux Bonnets de Fou du coin. La cueillette était une véritable passion pour lui, à tel point qu’elle éclipsait progressivement la raison de sa présence ici, la chasse au squig. Il faut dire que sa passion n’était pas la seule cause de son intérêt maladif pour les champignons. Chaque fois qu’un Bonnet de Fou était heurté ou cueilli, le champignon larguait d’innombrables spores dans l’air. En conséquence de la cueillette effrénée de Snirk, l’air environnant était fortement chargé en germes fongiques. Irrespirables pour un humain, ces couloirs étaient pour notre gobelin de la nuit un endroit agréable propice à la détente. A chaque inspiration de Snirk, les spores du Bonnet de Fou emplissaient ses petits poumons de gobelin, et au contact des alvéoles pulmonaires, la substance active du champignon rencontrait le sang d’encre de son hôte. Rapidement cette substance remontait jusqu’au modeste cerveau de Snirk. Et à partir de là, le Bonnet de fou, faisait son effet. Mais les symptômes dans ce cas, n’étaient jamais à la hauteur de ce que Snirk espérait. C’est pourquoi le gobelin prenait toujours gare à ingérer deux ou trois Bonnets de Fou par heure afin de garder la forme que ces champignons lui assuraient. Snirk n’était pas fou et il savait qu’il n’y avait rien de pire que le manque. Lorsque le doux poison de ce champignon ne courait plus dans les veines, la sensation était atroce. On se sentait faible, triste et incapable de la moindre chose. Et ça Snirk l’exécrait, il avait toujours cru dur comme fer qu’il était destiné à un grandiose destin et il refusait que son corps se persuade qu’il était condamné à vivre comme un misérable. D’ailleurs à ce sujet, Snirk avait un projet secret, un projet dont il rêvait souvent après s’être saoulé à la bière de champignon jusqu’à plus soif. Il projetait de destituer Gorfang. L’orque noir avait soumis tous les peaux-vertes du Mont Gunbad depuis plusieurs mois, mais Snirk savait qu’il aurait un jour la possibilité de le vaincre. L’orque était un redoutable guerrier et sa hache faisait pâlir le plus courageux des nabots, mais Gorfang n’était qu’un sombre idiot incapable du moindre sursaut d’intelligence. Snirk, lui l’avait cette intelligence. Il saurait ruser et ainsi défaire le terrible orque noir, seigneur du Mont Gunbad. Et il ne ferait aucun doute, qu’ensuite il arriverait à soumettre tous les peaux-vertes de la région. Dès lors, nul n’oserait se mesurer à lui. Mais pour cela, il avait besoin d’une chose. Plus de champignons, toujours plus de champignons.

Mais avant la mise en branle de son projet diabolique, il devait déjà survivre à la panade dans laquelle Gorfang l’avait mis. Du moins c’est ce qu’il pensait entre deux moments de lucidité. Les squigs étaient de puissantes bestioles, d’une taille et d’une férocité variable. Mais mêmes les crocs du plus chétif d’entre eux pouvait le couper en deux, d’un seul coup de mâchoire. Même malgré ça, le gobelin n’avait pas peur. Il était certes sous les effets du Bonnet de Fou, mais il y avait autre chose. Snirk s’enthousiasmait d’aller débusquer une de ces créatures, et il y avait pour cela une raison toute simple. Les Squigs étaient attirés par la nourriture et plus particulièrement par les champignons cavernicoles. C’était donc une véritable aubaine pour Snirk. Sans le savoir, Gorfang avait offert au gobelin le moyen de le vaincre. Quand il trouverait le squig, il trouverait les champignons nécessaires à sa grande victoire. Il en était persuadé, sans vraiment savoir qui était le « il ».

Toujours plus de couloirs, toujours plus de salles sombres, sa quête semblait interminable. Quand est-ce qu’il trouverait enfin la trace d’un squig. Cela faisait plusieurs heures qu’il déambulait dans les profondeurs du Mont Gunbad, sans rien trouver. Toutefois, jamais l’ennui ne le gagnait. Snirk prenait beaucoup trop de plaisir à continuer sa folle cueillette. Pour l’œil expert du gobelin, chaque spécimen de Bonnet de Fou avait sa particularité, sa beauté. Jamais il ne pourrait se lasser de cette occupation. Il relevait la tête seulement pour la replonger quelques instants après, lorsqu’il voyait un champignon digne d’être cueilli. De temps en temps, il décidait d’en manger un au lieu de le ranger dans ses amples poches. Ce spectacle dura plusieurs heures, sans discontinuer, jusqu’à ce que Snirk arrive dans une salle d’une grandeur colossale.

Malgré son esprit altéré par les substances nocives qui coulaient dans son sang, Snirk fut impressionné par les dimensions de cette cavité. Le plafond, perdu dans l’obscurité, était haut de près de cent mètres. La pièce était traversée par un large pont d’une vingtaine de mètre qui semblait bien petit en comparaison de la largeur de la salle. La largeur du pont était une aubaine pour Snirk qui titubait légèrement sous les effets du Bonnet de fou. D’autant qu’il faisait de dangereuses embardées, excédés par les insectes qui se collaient à ses narines. Aux bords du pont, c’était le vide, un abîme en direction du centre de la terre. Sur le côté droit de la salle, une cascade d’eau turquoise coulait dans le précipice sans fond. Malgré le flot conséquent, la chute d’eau était plutôt calme, plutôt reposante. Il faut dire que l’eau ne connaissait ni point de chute, ni réceptacle, le liquide semblait condamner à une chute éternelle dans l’obscurité des profondeurs du Mont Gunbad. Malgré ce spectacle reposant, Snirk n’étaient pas calme. Les champignons lui faisaient perdre les pédales, mais il ne s’en rendait pas compte. Tout ce qu’il voyait c’était ces maudits insectes volants, autant attirés par l’odeur des Bonnets de Fou que par celle de ses narines verdâtres. L’humidité et l’effluve de moisissure qui émanait de ses naseaux devait être trompeur pour ces insectes cavernicoles aveugles qui ne se repéraient qu’à l’odorat. Obnubilé par ces bestioles et par sa cueillette, Snirk ne vit pas le corps affalé par terre qui lui fit perdre l’équilibre.

***
Basculant la tête la première, le gobelin mordit la poussière du pont sur lequel il s’était engagé. Une poussière aussi riche en silice qu’en spores de Bonnets de Fou. Snirk se releva précipitamment étonné par ce qu’il avait cru apercevoir dans sa chute. Mis debout trop rapidement, le gobelin chavira quelques secondes avant que l’équilibre lui revienne et que son cerveau compense le poison qui altérait le bon fonctionnement de son cervelet. Non. Non, il n’avait pas rêvé. Il avait bien trébuché sur le cadavre d’un homme-rat. Et en levant les yeux un peu plus haut qu’à l’accoutumée, plus haut que pourrait l’être le plus grand des Bonnets de Fou, Snirk pris conscience de ce qu’il se tramait ici. Bien trop concentré sur sa précédente tâche, il n’avait pas même pas vu ce qui s’étendait devant lui.

Un champ de bataille. Du moins un ancien champ de bataille, car il ne semblait plus avoir âme qui vive depuis longtemps. Visiblement, une escarmouche s’était déroulée ici entre les hommes-rat et les nabots. Deux races que Snirk détestaient et qui envahissaient malheureusement les Montagnes du Bord du Monde. Il était tout de même bien étrange que l’on retrouve des nains ici, alors qu’ils étaient bien loin d’une de leurs forteresses sous contrôle. Cela faisait bien longtemps que le Mont Gunbad était tombé aux mains de ses semblables. Probablement une force expéditionnaire, songea Snirk entre deux délires de drogué.

Snirk, déambula entre les cadavres sur le pont. La bataille avait été un carnage, beaucoup gisaient avec une partie du corps plus ou moins importante en moins. Des nabots gisaient empalés et à moitié dévorés sur de longues guisarmes rouillés, alors que des skavens étaient étendus de tout leur long, leur armure défoncée et leur torse ouvert. De majestueux canons de bronze et de métal avaient été abandonnés ici, leurs servants ayant disparu dans la fureur des combats. Quant aux machines des hommes-rat, elles avaient bien moins résisté à l’humidité ambiante de la salle. Comme pour les cadavres, le bois des engins skavens avait été attaqué par les champignons et leur mycélium. Tout ce qui était périssable ici commençait à être attaqué par l’humidité et les moisissures. Si ce champ de bataille n’était pas découvert, avec quelques années d’âge supplémentaires il pourrait devenir un excellent coin à champignons. Sans en connaître la raison, Snirk savait que les champignons poussant sur les charniers avaient un bien meilleur goût en bouche et des propriétés médicinales bien supérieures à la moyenne.

Le gobelin prospectait le pont comme un paysan stirlandais aurait prospecté ses terrains pour savoir où il devait planter les graines de son meilleur blé. Snirk était inquiet pour sa trouvaille. Les coins à champignons n’étaient pas rares, mais les cueilleurs en herbe, beaucoup plus. Il devait protéger cet endroit à tout prix, un endroit d’une qualité si rare…

Sa balade mycologique entre des cadavres d’hommes-rats et de nains se poursuivit jusqu’à ce que Snirk tombe sur les débris d’une immense tour skaven brinquebalante. La structure en bois était méchamment attaquée par l’humidité et il aurait suffi d’une petite secousse sismique pour que l’ensemble se désolidarise. D’ailleurs, l’engin avait déjà commencé à se délabrer comme en témoignait cette énorme cloche qui avait chuté au sol après que les supports de bois qui la tenaient avaient pourri, et s’étaient broyés. Le gobelin n’avait jamais vu pareille machine et il avait un mal fou à s’imaginer qu’elle avait pu être son utilisation. A force de réflexion, son cerveau ankylosé par les substances narcotiques émit un semblant de réponse. Cet engin avait probablement été un engin musical destiné à maintenir au son de la cloche le moral des soldats ; un peu à la manière de leur propre tambour. Cette cloche musicale était aussi impressionnante qu’immense et jamais Snirk ne serait douté que les skaven pouvaient avoir un génie créatif pareil. Pour lui, seul les orques, mais surtout les gobelins, en étaient capables. Approchant avec émerveillement et prudence, Snirk découvrit avec désarroi que la cloche avait été abîmée par sa chute au sol et qu’un morceau manquait. Plus jamais, elle ne pourrait sonner. Le gobelin de la nuit aurait été pourtant curieux d’entendre le son qu’elle faisait. Désormais, avec ce trou béant, elle ressemblait plus à une petite caverne qu’à une vraie cloche. Amusé, par curiosité et grâce à sa taille modeste, Snirk décida de s’aventurer dans la cloche qui faisait bien six fois sa taille et dont l’intérieur luisait d’une légère lueur verdâtre. Derrière lui, la cascade d’eau grognait et les champignons martelaient le sol d’un pas lourd.

Snirk se courba légèrement, puis se redressa pour prendre pleinement conscience de l’intérieur de la cloche. Le spectacle le stupéfia à un tel point qu’il tangua de plus belle. Tous les champignons ingurgités depuis le début de la balade commençaient à avoir fort effet, et conjugué aux spores, Snirk était tout bonnement complètement défoncé. Sans trop savoir si ce qu’il avait sous les yeux était réel ou non, le gobelin s’approcha du centre de la cloche, émerveillé par ce qu’il voyait.

Des Bonnets de Fou. Les plus beau Bonnets de Fou qu’il lui avait été donné de voir. Ces champignons faisaient trois fois la taille de ceux qu’il avait l’habitude de cueillir et ils irradiaient d’une étrange lueur verdâtre. Effrayés par les visages que son cerveau lui faisait voir sur les chapeaux des Bonnets de Fou, Snirk avança prudemment. Il approcha timidement sa main jusqu’au pied du Bonnet, puis il tira doucement sur le champignon qui finit par céder sous la pression du gobelin. Le prenant à pleines mains il l’approcha de son visage pour en apprécier chaque angle. Il était parfait. La lueur du champignon reflétant sur le visage de Snirk, donnait à ce dernier un air complètement démoniaque. A travers ses yeux dilatés et rougis par le poison fongique, le cerveau de Snirk lui faisait voir de nombreuses choses aussi irréelles que monstrueuses. Il ne sut d’ailleurs pas comment interpréter et réagir face à la langue râpeuse qui s’entourait autour de sa jambe droite. Etait-ce un de ses nouveaux délires ? Peut-être était-ce encore un coup de ces satanés insectes cavernicoles.

***

Snirk eut sa réponse quand cette fameuse langue le tira violemment en arrière. Le gobelin s’écrasa au sol, le nez dans la poussière. Sonné et le visage en sang, Snirk trouva la force de se retourner afin de prendre conscience de la menace qui venait de le prendre par surprise. Peut-être était-ce les hommes-rats qui revenaient pour leur majestueuse cloche. Malheureusement non. La menace était bien plus grosse et bien plus monstrueuse qu’un homme-rat. Elle était aussi beaucoup plus familière pour le gobelin. La créature qui se tenait devant lui, la gueule suintant de bave, il la reconnaissait bien, c’était un squig, la bestiole pour laquelle il était arrivé jusqu’ici.

Après avoir semblé s’être stoppé pendant quelques secondes, le temps se remit en branle, tout comme la langue du squig qui attirait Snirk vers sa gueule garnie de crocs. Pris de panique, il dégaina sa faucille et s’entreprit à trancher la langue de la créature. Le gobelin avait fait tomber son filet de rétiaire et l’arme blanche était désormais sa seule arme. De toute façon, le filet aurait été de peu d’utilité au vu de la taille du squig. A être aussi malmené et molesté, Snirk était pris de spasmes et d’hallucinations qui rendaient ardue sa prise en mains de la faucille. Après quelques secondes de maladresse, le gobelin se décida enfin à trancher la langue du monstre. Du moins il essaya, car son cerveau analysait très mal les images qui lui transmettaient ses yeux, au point qu’il frappa d’un coup sec dans la roche du pont au lieu de trancher l’appendice du squig. La violence de l’impact contre la roche désarma le gobelin, et avec la langue du squig qui l’attirait inexorablement vers sa gueule, Snirk ne put se ressaisir de son arme. Le fanatique gobelin se savait condamné mais il ne ressentait pourtant aucune peur. Plus la gueule de la créature s’approchait, plus Snirk ressentait de l’excitation. Il n’avait jamais ressenti ce sentiment auparavant, celui qui se déclenche lorsque l’on dévisage la mort et qu’on attend qu’elle nous hôte la vie. Malgré une mort prochaine et inévitable s’il ne bougeait pas, Snirk restait paisible fasciné par le spectacle. Du moins son cerveau anesthésié l’était. Sa conscience, elle, était horrifiée par ce qu’elle voyait et par l’impossibilité de réveiller le cerveau. Il faut dire que la créature était bien plus monstrueuse que ce que le cerveau de Snirk voulait bien montrer. Le monstre n’avait pas une seule gueule, mais deux. La deuxième cavité garnie de crocs se situait sur son front, au-dessus de ses yeux. Mais ce n’était pas tout. Le Squig était aussi couvert d’écailles vertes fluo et sa langue était aussi longue et lisse que le corps d’un Wyrm. A y regarder de plus près, la couleur de ses écailles semblait venir du mycellium qui se répandait sur son dos. La lueur de cette substance fongique était étrangement semblable à celle des Bonnets de Fou que Snirk avait découvert dans la cloche skaven. Peut-être était-ce le terrier de cette créature et si c’était le cas il avait dû surement la déranger. Cette réflexion était la sienne en version synthétisée et édulcorée de tous ses délires. Mais quoi qu’il en soit, elle ne semblait pas effrayer Snirk qui se laissait trainer par la langue du monstre en direction de la gueule putride garnie de crocs.

Sa salvation n’eut lieu que grâce à son pire défaut, l’addiction. Fasciné par le spectacle qui s’apprêtait à l’engloutir, le gobelin de la nuit piocha dans ses poches, sans lâcher le monstre des yeux et en ressortit le champignon luisant qu’il venait de ramasser. Tel un ivrogne s’alcoolisant devant la danse lascive d’une prostituée, Snirk engloutit avec entrain le Bonnet de Fou. L’effet du champignon ne se fit pas attendre. Jamais Snirk n’avait ressenti pareille sensation, bien qu’il reconnût la marque d’un Bonnet de Fou. Les effets étaient immédiats et décuplés. Pris d’une vigueur mais surtout d’une agressivité inconnue, Snirk se débattit comme un beau diable et plongea ses crocs et ses griffes dans la langue du squig, le plus profondément possible. La créature qui faisait deux fois sa taille, se mit à hurler à la mort tout en lâchant le gobelin. Snirk atterrit violemment sur le sol du pont, tout près de l’endroit où il avait lâché sa faucille. Il se remit debout en un instant, faucille en main, et avec un cri digne d’un berserk de Khorne, il se rua sur la créature. A en juger par la bave aux lèvres des adversaires, on ne pouvait pas clairement différencier la bête, de la créature humanoïde. Tous deux étaient devenus des incarnations vivantes de la bestialité et de l’agressivité.

Le combat fut d’une confusion totale. Tout allait bien trop vite pour le cerveau de Snirk qui ne faisait que suivre les intuitions qui lui étaient dictées par les substances nocives coulant dans son sang. Le gobelin dansait, virevoltait, frappait, lacérait, tranchait, sans trop savoir comment il y arrivait ni pourquoi il le faisait. Si bien, qu’après plusieurs minutes d’un duel titanesque, Snirk frappa dans le vide pendant plusieurs instants avant de se rendre compte que le squig gisait au sol avec le crâne complètement éclaté. Snirk était hilare, et là encore il ne savait pas pourquoi. Quoi qu’il en soit, il se sentait radieux. Ces Bonnets de Fou étaient une merveille.

Reprenant peu à peu ses esprits ou luttant contre les effets du champignon, Snirk resta plusieurs minutes debout à réfléchir, sans bouger, sa bave dégoulinant au sol à intervalles réguliers. La voilà la solution, lui chuchota son intuition. La voilà, sa possibilité de vaincre Gorfang. Ces champignons semblaient avoir été bénis par les dieux eux-mêmes. Alors qu’il avait été à deux doigts de se faire croquer par un squig mutant, Gork et Mork lui avaient montré la voie. Les dieux orques lui avaient donné l’arme nécessaire à sa victoire. Et Snirk savait que les dieux ne lui avaient pas offert ce champignon pour vaincre cette créature, mais pour vaincre l’Orque noir qui régnait sur le mont Gunbad. L’avenir de Snirk était maintenant tout tracé, il n’avait plus qu’à rentrer dans sa colonie et à humilier et massacrer Gorfang.

C’est ainsi que Snirk quitta cette salle après avoir pris grand soin de mémoriser l’emplacement de la cloche et de ramasser les Bonnets de Fou à la lueur verdâtre. Le gobelin, en mycologue accompli, avait aussi fait attention à délicatement déposer le mycellium présent sur le dos du squig, sur le sol sous la cloche. Ces Bonnets de Fou devaient à nouveau pousser et illuminer de leurs propriétés bénéfiques la race gobeline. Quand il aurait le temps et une fois qu’il régnerait sur le mont Gunbad, Snirk se jura de revenir ici. Cette simple cloche skaven abandonné ici avait été bénie par Gork et Mork et c’est pour cela qu’il avait l’obligation de revenir un jour et d’en faire un sanctuaire. Une fois qu’il aurait rallié le Mont Gunbad, il pourrait surement lancer sa propre Waaagh et la lancer à la conquête des Montagnes du Bord du Monde. Nul orque, nul skaven, nul nain, nul humain ne pourrait barrer la route du grand Snirk Much’Roum ! Il en était persuadé. Pour la deuxième fois de la journée, Snirk n’était pas sur de la vraie nature de ce « il ». Etait-ce vraiment lui qui voulait se lancer à la conquête du monde grâce à l’apport divin des « Saints Bonnets de Fou de la Cloche » ? Assurément oui, se rassura Snirk en piochant dans sa réserve de champignons et en gobant deux d’un coup.

Le chemin du retour fut plus ou moins long, le temps semblait se distendre sous l’effet des Saints Bonnets de Fou de la Cloche. Snirk n’avait jamais été aussi fier et heureux qu’en ce jour. L’heure de sa victoire avait sonné, son nom s’apprêtait à résonner pour des millénaires dans l’histoire de sa race. Snirk courait comme un dératé, la bave aux lèvres dans les couloirs des profondeurs du Mont Gunbad. Courant au plafond sans prendre le temps de lever la tête au sol, il ne put voir les gros champignons ailés qui le regardaient ahuris. Champignon en main et se goinfrant de faucilles, il se sentait prêt à affronter l’orque noir. Alors qu’il avait passé des heures à errer dans ces sombres couloirs à l’aller, le gobelin arriva cette fois-ci à la colonie en un temps-record.

***
Animé par une rage et une agressivité extrême, alimenté par les champignons, Snirk débusqua l’orque noir sans aucun problème. Sa hutte était la plus grande de la colonie et Snirk pouvait renifler d’ici l’odeur infecte de Gorbad le squig noir. Dérange dans son repas, Gunbad, le seigneur du Mont Gorfang fit volteface et tourna son immonde visage en direction de l’Elu de Gork et Mork, l’inarrêtable et grandiose Snirk Much’Roum. L’excitation du gobelin de la nuit était telle que ses pensées étaient très confuses. Tout tournait autour de lui, le visage de Gorfang semblait être difforme et son rire totalement différent de celui d’un orque noir. Ce n’était pas le moment de perdre sa lucidité et c’est la raison pour laquelle le gobelin reprit une dose de son divin champignon. Hurlant et bavant comme un possédé, Snirk cracha sa haine au visage de Gorfang, tout en dégainant son champignon. Sans prendre le temps de réfléchir à sa posture d’attaque ou à la menace que représentait réellement Gorfang, le gobelin de la nuit se rua sur l’orque noir.

Du moins c’est ce qu’il essaya de faire, avant que de gros bras d’un vert sombre le soulève du sol et le secoue comme un vulgaire gobelin. Ce qu’il était. Enfin, à ce moment précis, il n’était plus sûr d’en être un. Son cerveau était saturé de substances narcotiques et n’arrivait plus à faire la part entre le réel et l’irréel. Au milieu de ce maelström sa conscience perdait elle aussi la raison. Elle n’arrivait plus à percevoir ce qu’il se passait, qui était Snirk, qui était « il ». Plus rien n’était cohérent dans l’esprit du gobelin de la nuit. En se forçant à se concentrer au milieu de cette tempête psychique, Snirk réussit à identifier son agresseur, du moins c’est ce qu’il crût. C’était Bork, Blork ou Brok ou Krob, enfin un nom comme ça. Il partit faisait de la personnelle garde de Gorband le squig noir, seigneur du champignon Gunfang et il avait confiance gagnzerz ……

Snirk avait perdu toute santé mentale et n’était plus capable d’autres choses que de rires déments et de phrases inintelligibles. Son rêve de grandeur avait été fauché par son addiction terrible aux substances fongiques. La Sainte Cloche aux Bonnets de Fou avait été la fossoyeuse des ambitions et des rêves de Snirk, et le plus triste c’est que lui-même en pris conscience avant de mourir. Alors que Bork le soulevait pour l’écraser sur le sol de la hutte, Snirk fut pris d’un moment de lucidité où tout se clarifia pour lui. Il se vit lui et son addiction, le fameux « il », mains dans la main, chantonnant lors d’une cueillette aux champignons. C’est au moment où Bork le lança violemment en direction du sol que son deuxième lui, l’addiction, se dématérialisa de son rêve dans un ricanement sonore. Alors qu’il s’approchait du sol à la vitesse de l’éclair, Snirk comprit à quel point il avait été berné par ce champignon dont il se croyait l’ami. Cet ami ne s’était rapproché de lui que dans un seul but, celui de le détruire. Et c’est là que Snirk compris qu’il en avait été de même pour de très nombreux gobelins depuis des millénaires. Le Bonnet de Fou s’immisçait insidieusement dans la personne avant de lui faire comprendre qu’elle avait échoué et qu’elle devait mourir. Snirk avait perdu. Le dernier cri qu’il poussa avant de s’écraser au sol, résonna avec ceux des milliers de gobelins morts dans des conditions similaires depuis des millénaires. Snirk Much’Roum n’était plus. Le corps frêle du gobelin s’était complément brisé au contact du sol et tous ses membres gisaient au sol dans des angles impossibles.

Au-dessus de son corps sans vie, Bork et Gorfang riaient comme des gamins ayant fait un sale coup.

- A'plati, l'peti, s’amusa Bork.
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Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Cedrec Wartz
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Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par Cedrec Wartz »

Ogre / Voie du Buffle / Matériel de couture


Dans la taverne, des éclats de voix se faisaient entendre.

Un ménestrel, tout de violet vêtu et une forme monstrueuse à ses côtés, conservant une immense cape rapiécée à capuche se tenaient face à un barman virulent.

« NON NON ET NON ! Il EST HORS DE QUESTION QUE VOUS CHANTIEZ ICI ! » hurla le barman

« Mais mon bon sire, je ne désire que vivre de mon art. Une petite chanson envers ces braves les contentera »

« A chaque fois qu’une chanson est récitée ici, une bagarre éclate, j’ai déjà dû refaire trois fois la taverne en deux mois. Donc hors de question ! »

Les ivrognes attablés, semblaient enfin saisir de quoi ils retournaient et commençaient à réclamer une chanson, de leur voix avinée.
« UNE CHANSON ! UNE CHANSON ! UNE CHANSON ! » Leur jetant un regard mauvais, le tavernier dut céder de mauvaise grâce mais le ménestrel, souhaitant pousser son avantage, demanda alors le respect de l’antique tradition, d’offrir une bière aux ménestrels offrant une chanson.

Sortant une vielle à roue qui, visiblement, avait connu de meilleurs jours, le ménestrel et l’inconnu s’installèrent au centre pour que tous puissent les entendre.

" L’histoire que je vais vous conter ;
Est celle d’un damné, par un autre peuple, exilé ;
De son objet maudit ;
Et de la façon dont il l’a acquis.

Dans les Montagnes isolées ;
Une tribu ogre subsistait ;
Par un jeune chef ogre, elle était menée ;
Glark, tel était le nom qu’on lui donnait ;
Uniquement du gras composait sa carrure ;
On aurait pu croire en une incarnation de la Gueule en observant sa denture.

Mais la raison pour laquelle on garde son souvenir ;
Est quelque chose qui pourrait vous faire rire ;
Il s’agit du nécessaire à couture qu’il trouva ;
Et qu’ensuite, jamais il n’abandonna.

Un jour Glark si affamé ;
Décida d’aller se sustenter ;
Les ours, les cerfs, les loups, il en avait soupé ;
Il désirait juste changer.

S’approchant d’un chemin ;
Son humeur assombrie par la faim ;
Il entendit un bruit alléchant ;
Alors que son ventre poussait un hurlement.

Voyant une carriole tirée par un cheval ;
Il fonça alors comme une balle ;
Il heurta son repas violemment ;
La rencontre entre le cheval et le ventre provoqua un craquement.

Alors qu’il s’apprêtait à emporter son dîner ;
Il remarqua une humaine terrifiée ;
Avoir plus de viande ne le dérangeant pas ;
Il l’assomma et l’emmena en vue de préparer le repas.

Il remarqua un petit paquet qui venait de tomber ;
Sans savoir pourquoi, il décida de l’emporter ;
Grogna en voyant son pagne amoché ;
Y attacha le paquet avant de s’enfoncer dans la forêt.

Tandis que le ragoût de cheval mijotait ;
Il remarqua que l’humaine venait de se réveiller ;
Elle semblait absorbée par son pagne déchiré ;
A moins qu’il ne s’agisse du paquet qui y était attaché =.

Alors qu’il tentait de l’attraper ;
Le paquet tomba à ses pieds ;
Et l’attitude de la femme le surprit ;
Elle récupéra le paquet plutôt que d’envisager la survie

Elle commença alors à lui parler ;
Tandis que sa main venait de la saisir ;
Lui expliquant rapidement, que quitte à mourir ;
Elle souhaitait que son vêtement soit réparé.

Ne sachant que faire face à ceci ;
L’ogre décida de lui laisser un sursis ;
Enleva son pagne et décida d’observer ;
Tandis qu’elle réparait les endroits arrachés.

Après un certain temps, elle le lui redonna ;
Ce à quoi Glark lui indiqua ;
« Humaine, je suis intrigué ;
Pourrais-tu m’apprendre ce que tu as fait ? »

Elle lui donna alors son nécessaire à couture ;
Mais ce dernier était trop petit ;
L’aiguille ne pourrait même pas servir à nettoyer sa denture ;
Il poussa alors un soupir de dépit ;

La femme ne sentit pas la mort arriver ;
Lorsqu’il agrippa sa nuque, afin de la briser ;
Après tout, c’était une réserve de viande à portée ;
Et Glark détestait gâcher.

Il décida alors de vouer sa vie
A trouver quelqu’un susceptible de lui apprendre cette magie.
Et il ne pouvait s’empêcher de penser ;
Que coudre des aliments ensemble ferait découvrir de nouveaux mets ;

Faisant le bilan de sa journée ;
Il s’avérait satisfait ;
Son régime alimentaire s’était diversifié ;
Et il avait un objet qu’il voulait conserver.

Si jamais vous pensez cette histoire finie ;
Je vous indique qu’il ne s’agit que de la première partie ;
Je vais désormais vous raconter son lourd passé& ;
Mais auparavant, je vais me désaltérer. »


Ingurgitant quelques gorgées de la bière qui lui fut offerte, le ménestrel but une bière, son mystérieux accompagnateur également et ce dernier reprit la chanson d’une voix grave, le ménestrel l’accompagnant de sa vielle à roue, à la surprise de tous.

« Un soir alors que le diner était préparé ;
Que toute la tribu s’était réunie ;
Un son effrayant résonna entre monts et vallées ;
Et un Shaggoth surgit de la nuit.

Immense et terrifiant ;
Son arrivée stoppa le temps ;
Chacun observait son vis-à-vis ;
Lorsqu’un jeune ogre poussa un cri ;

Le massacre débuta ;
L’ogre-dragon se déchaîna ;
Les ogres les plus faibles s’enfuyaient ;
Tandis que les guerriers fonçaient.

Glark quant à lui, occupé qu’il était ;
A tenter de comprendre comment utiliser sa trouvaille ;
Entendit le rugissement lui glaçant les entrailles ;
Il sortit immédiatement, sans oublier son trophée.

Faisant face au Titan ;
Ce dernier, recouvert de sang ;
Des cadavres de guerriers ogres à ses pieds.
Jugea celui qui osait s’avancer.

De ses blessures coulaient un sang sombre ;
Le soleil couchant étendant son ombre ;
Glark complètement tétanisé ;
En voyant son peuple mort, décida de charger.


Le monstre rugit et prépara son coup
Une patte d’acier se dirigea vers la cible
Renversant au passage le ragoût
Tandis que Glark se demandait si le Shaggoth était comestible.

La patte vint le cueillir ;
L’orgre fut d’un coup stoppé ;
Ce coup vint l’estourbir ;
Et il eut un bras arraché ;

L’atterrissage fut mouvementé ;
Son gras ne put le protéger ;
L’ogre couvert d’estafilade ;
Se releva par pure bravade.

Une lueur de haine dans les yeux ;
Le monstre semblait furieux ;
Que son adversaire soit debout ;
Et pas au fond d’un trou.

Il chargea dans un rugissement ;
Désirant mettre l’ogre en charpie ;
Le monstre se rapprochait dangereusement ;
Glark attendait la curie ;

Se rappelant soudain ;
Ce qu’il tenait en main ;
Il jeta, désespéré,
Le paquet vers l’entité.

Etait-ce de la chance ou le destin ;
Le projectile trouva son chemin :
Pénétrant l’œil jusqu’au cerveau
Le Shaggoth s’écroula aussitôt

Son bras gisant à terre ;
Glark ne savait que faire ;
Excepter contempler ;
L’ancienne tribu transformée en charnier.

Incapable de la protéger ;
Des larmes se mirent à couler ;
Du Shaggoth, un croc fut arraché
Et Glark retrouva son paquet.

Décidant de le porter en pénitence ;
Il décida de se greffer ;
La dent sur son bras amputé ;
Et le paquet en pendentif ;

Son paquet en collier ;
Il jura devant les dieux ;
Que représentant son échec passé ;
Il ne devrait trouver grâce à aucuns yeux. »



Le silence s’installa une fois les dernières notes crachées par la vielle. Certains ricanaient, estimant que cela n’était pas possible et que ces ménestrels avaient une imagination débordante, tandis que d’autres étaient plus pensifs.

Aucun d’entre eux cependant, ne vit le reflet à l’endroit ou devait se trouver sa main.
Cedrec Wartz, Voie du Serviteur de Nurgle
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"Il n'y a qu'une seule chose qui me fait avancer sur cette voie :l'étude de Ses bienfaits."

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Friedrich Hadler
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Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par Friedrich Hadler »

Voici ma participation, j’espère qu’elle vous plaira.


Petite digression HRP pour vous expliquer la genèse de ce texte :

Comme je le disais à Dokhara, j’ai été extrêmement déçu du tirage. Je n’avais aucune envie de jouer une vampire, dont je considère l’intérêt RP comme nul du fait de la nature intrinsèquement mauvaise de la chose et ne devant pas être joué par un PJ.

Elle m’a dit que certes je pouvais en profiter pour faire mourir ma vampire ou au contraire l’utiliser pour montrer mon point de vue sur eux. Mais comme je le lui ai dit, je n’avais aucune envie d’écrire pour juste essayer « d’expliquer mon point de vue » sur les vampires, et ne suis pas assez enfantin pour prendre plaisir à « tuer » une vampire fictive hors de tout contexte. Non, si je m’étais inscrit au concours, c’était pour prendre une bouffée d’oxygène dans une période assez compliquée IRL, j’aurais adoré tirer un peau verte, un type normal ou même un bourrin. Raté rien que sur le choix j’ai tiré la pire chose, la seule que je n’avais absolument aucune envie de jouer.

Pourquoi et comment ai-je trouvé la motivation d’écrire alors ?

Et bien parce qu’au départ, même si Dokhara m’a détrompé ensuite, j’avais compris les règles comme impliquant de devoir jouer le personnage « comme si on écrivait un post tiré de son RP ». Bref, devoir, en un post fictif, plonger le lecteur dans une aventure qui aurait pu avoir lieu. Et ce défi m’a plu. Parce qu’il était très difficile, et encore plus avec un personnage que j’exècre et que je considère comme ne devant pas être un PJ, mais seulement un PNJ. C’est donc sur cette base que je suis parti pour me motiver.

Et force est de constater que ça a fonctionné ! J’ai pris plaisir à imaginer, puis à rédiger, petit bout par petit bout, à raison de 15 à 30 minutes par jour dans mon seul temps de rédaction, entre midi et deux quand j’avais le temps, le texte que je vous produis aujourd’hui, et que j’ai terminé cet après-midi (c’était chaud car ce soir je ne pouvais pas rédiger donc c’était pas sûr que je finisse dans les temps non plus, c’était un autre challenge).

Je suis fier de pouvoir vous dire « défi relevé et réussi ! » Pour ma part, quels que soient les votes que le texte recevra ou pas, je considère que je me suis amusé et que j’ai atteint les objectifs que je m’étais fixés :
-produire un post dans les temps, qui pourrait être un post normal tiré d’un scénario réellement joué (avec quelques facilités scénaristiques quand même, le post en question serait plutôt long, encore que je rédige très souvent des posts très longs dans mon vrai RP donc ça correspond quand même à ce que j’aurai pu faire). Je précise que le post en question se situerait à la fin d’un arc scénaristique long, un peu dans l’ambiance du scénario de Vladimir Kergan avec Grand Duc, dont je me suis librement inspiré. Ce serait l’un des derniers posts de l’arc, celui qui vient en aboutissement de tout ce qui a été préparé minutieusement en amont, là où tout se joue. D’où le fait que la fausse « PJ » se remémore les efforts fournis pour en arriver là, ce qui aurait été fait « avant » dans le RP.

Notez aussi que je vous laisse libre d’imaginer la fin, échec ou réussite. N’étant pas le MJ, je ne me permets pas plus qu’un PJ -qui aurait une bride un peu libre tout de même pour décrire les actions qui ont une forte chance de réussite, comme les actions de son serviteur ou encore maîtriser un humain à mains nues-, mais ne détermine pas les actions des PNJs ou leur perception des choses. Comme la plupart du temps dans mes RPs, le narrateur est à la troisième personne mais raconte globalement les choses dans la perception de la « PJ » (d’où parfois un manque total d’objectivité, totalement voulu, comme quand elle parle en termes peu élogieux des poitrines de ses rivales vampires plus imposantes que la sienne).

Allez, trêve de paroles, bonne lecture.

« Derrière chaque grand homme, il y a une femme extraordinaire. » , pensa-t-elle comme chaque jour ou presque depuis qu’elle était née de nouveau. C’était l’une des premières choses que sa mentor lui avait appris. Et cette femme extraordinaire, bien sûr, ce serait bientôt elle. Elle ! Car c’était son destin de dominer les faibles mortels, de les manipuler comme des jouets sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Et enfin, après des années de préparation, elle touchait au but.

-Rolande de Valroergue... Laissa-t-elle échapper dans un murmure aussi léger que le vent.

« Rolande de Valroergue »
se répéta-t-elle mentalement. Oui, désormais, on la connaîtrait sous ce nom, du moins pour un temps soit peu, si tout fonctionnait comme elle l’avait prévu.

Un sourire glacial passa fugacement sur son visage parfait, beau comme la mort, lorsqu’elle entendit l’assourdissant fracas du mur d’enceinte de sa forteresse s’effondrant sous les impacts des projectiles d’un puissant trébuchet, les cris guerriers des assaillants et les bruits de combat qui s’ensuivirent, ainsi que les hurlements des mourants et des blessés. Tout ce tumulte s’approchait, lentement, inexorablement. L’assaut durait déjà depuis des heures, il touchait maintenant à sa fin, la citadelle tomberait bientôt, mais pas trop tôt.


« Parfait. » Ne put-elle s’empêcher de penser. Jusqu’ici, tout se déroulait exactement comme elle l’avait prévu. Dans quelques minutes maintenant, se jouerait le plus grand pari de sa non-vie. Enfin, pari, c’était vite dit. Un pari, ça sous-entend qu’on laisse une grande part de ses espoirs reposer sur la chance, or, l'on n’aurait pu être plus loin de cela dans le cas présent, tant elle avait tenté de minimiser la part de Dame Fortune dans l’affaire. En réalité, la vampire en arrivait à la conclusion de plus d’une décennie de préparation minutieuse.

Si elle avait été vivante, elle aurait sûrement exulté, ou aurait été surexcitée par cette perspective. Mais il ne restait rien de la pauvre fille qui avait autrefois habité dans ce corps. La faible servante humaine nommée Questche Eckert était morte il y avait longtemps de cela. Elle n’était plus. Ce qu’elle était devenue, -ou plutôt, pour être plus exact, ce qui l’avait remplacée, ce qui avait maintenant à peu près son apparence, bref, ce qu’elle était actuellement,- lui était en tout point supérieur. Beaucoup plus puissante, beaucoup plus assurée et beaucoup plus belle que n’importe quel spécimen parmi la masse du bétail mortel.

Oui, elle était une déesse. Une déesse incarnée dans le corps d’une pauvre imbécile morte, c’était le seul « lien » qui lui restait avec ce qu’elle n’avait jamais été… Et encore ! Elle avait bien pris le soin de transcender sa propre enveloppe en gommant les trop nombreux défauts physiques qui avaient été ceux de cette misérable humaine en qui son peuple aveugle voyait pourtant déjà une beauté proche de la perfection.


« Pfff » , pensa-t-elle avec mépris et dégoût en imaginant cela. La perfection, les mortels ne pouvaient l’atteindre. Elle était réservée aux véritables maîtres, aux dieux et déesses qui tiraient les ficèles des destins des mortels sans même que leurs pantins ne se doutent de l’existence d’un marionnettiste, la plupart du temps. En quelques mots comme en cent : la perfection, c’était elle, maintenant.

Profitant des derniers instants de calme avant le moment qu’elle attendait tant, elle laissa ses yeux vagabonder la vitre où son reflet la toisait avec arrogance. Subjuguée par sa propre personne, elle se contempla et s’admira, presque étonnée qu’une telle beauté puisse exister, et fière d’être la seule à la détenir. Même parmi les siennes, il n’y avait aucun doute à ses yeux, elle était la plus parfaite, et de loin !

Qui d’autre pouvait avoir un tel visage d’ange, un ovale parfait où étaient ciselés finement une petite bouche mutine aux lèvres roses derrière lesquels se cachaient une dentition parfaite d’émail blanc aux canines toutefois légèrement trop longues pour être humaines, et un non moins petit nez délicat au bout légèrement arrondi. Le tout était serti de deux émeraudes brillantes d’un éclat vert sombre, surplombées de sourcils fins, tantôt sévères et impitoyables, tantôt si innocents et mignons qu’on la croirait une agnelle sans défense. Une longue crinière châtain sombre aux reflets riches en nuances, coiffée à la perfection pour paraître décoiffée, encadrait de mèches faussement rebelles son visage craquant. A cause de ses origines paysannes, son teint n’était certes pas aussi pâle que celle des Dames qui avaient passé tout leur vie dans un château, mais, personnellement, elle trouvait ses pommettes colorées et légèrement rougissantes plus désirables que l’albâtre prôné par la noblesse. Elle était par ailleurs plus petite que la moyenne, ce qui était souvent un sujet difficile pour elle. Devoir lever la tête pour regarder les gens dans les yeux, alors que cela devrait être à eux de s’incliner devant elle, était une véritable humiliation quotidienne ! Sans compter les railleries de ses semblables à ce sujet, qui lui reprochaient également sa poitrine trop modeste. Mais là encore, elle préférait avoir de plus petits atours, bien proportionnés et qui ne la gênaient nullement pour se mouvoir, plutôt que les melons ou les pis de vache que ses idiotes de rivales se vantaient de posséder. Fort heureusement, bientôt, si tout se passait bien, ce serait elle qui pourrait regarder les autres de haut pendant qu’ils ploieraient le genou devant elle, et au besoin couper les têtes de ceux qui oseraient se dresser devant pour lui faire de l’ombre ou la dépasser. Oui, elle était adorable, et bientôt, on l’adorerait, comme on adore et on craint une déesse toute puissante. Un sourire fugace passa sur son visage à cette pensée prédatrice, dévoilant ses canines acérées.

Ce vagabondage spirituel « autosatisfactoire » ne dura guère. L’esprit de fer de la créature de la nuit savait que le temps était compté. Elle se remémora une dernière fois son plan parfait. Comment elle avait choisi celui qui serait son prince, après des années et des années de recherches. Un noble courageux et charismatique, jeune et fort, bourré de valeurs chevaleresques, assez macho pour être idiot, assez romantique pour être soumis aux moindres désirs de sa « bien-aimée ».

Charles de Fesselin était un candidat parfait, il avait tout pour devenir un bon toutou à ses ordres, avec qui plus était une excellente position au sein d’une grande famille. Elle avait trouvé en lui la perle rare qu’elle recherchait depuis des années, et l’avait suivi depuis l’adolescence pour s’assurer de le façonner selon ses volontés en l’entourant des bonnes personnes et en donnant un petit coup de pouce au destin de temps en temps. Cela avait été un travail de l’ombre très ingrat, d’autant plus qu’elle n’avait pour elle aucun titre et aucun moyen à l’époque, autre que sa beauté inégalée et son extraordinaire intelligence. Il avait d’abord fallu dégoter les bonnes servantes et s’assurer qu’elles soient choisies par ses parents, faire introduire les bons précepteurs, trouver les bons amis, et à l’inverse se débarrasser subrepticement des mauvaises influences. Puis, lors de son errance, faciliter sa quête sans qu’il ne se doute de rien, et lui offrir des exploits pour qu’il gagne en notoriété et en importance. Enfin, lorsqu’il était revenu chez lui, adulte et seigneur, elle avait dû s’occuper d’éliminer ou de discréditer ses opposants, de le mettre en relation avec les bonnes personnes, et de le monter contre les alliés qui auraient pu la gêner par la suite. Le tout sans être vue une seule fois par Charles ou sa famille. Non : elle ne devait même pas exister pour eux, il fallait qu’ils croient que tout ce qui leur était arrivé était le fruit du hasard ou de leurs choix, et non le résultat de la machination d’une intelligence supérieure. Les pantins devaient rester dans l’ignorance du marionnettiste, et plus encore, avoir l’illusion du libre-arbitre.

Bien sûr, il avait aussi fallu écarter toute concurrence au niveau affectif. Il était hors de question qu’une quelconque greluche humaine prenne la place parfaite qu’elle avait pris si longtemps à façonner dans le cœur de Charles de Fesselin… Et elle s’en était assurée, personnellement.

Néanmoins, c’était maintenant que tout se jouait. C’était le dernier acte, et l’avant-dernière scène, promettant une fin en apothéose. Elle avait tout prévu, tout organisé.

L’enlèvement d’une princesse innocente et sans défense suite au massacre tragique de sa famille par des nécromanciens. Cette partie avait été particulièrement difficile : il lui avait fallu dénicher la bonne candidate, sa future identité, en s’assurant qu’elle avait un profil sans tâche : belle, intelligente, sortant peu de chez elle, d’un rang assez élevé et si possible future prétendante à son amant. Puis créer une relation épistolaire de toutes pièces pour capturer le cœur romantique de son amant. Le tout en recrutant et formant dans l’ombre un groupe de nécromants qui lui serviraient, bien inconsciemment eux aussi, d’outil. Elle les avait envoyé massacrer tout le monde chez la candidate retenue. Pas seulement le château et la famille de sa nouvelle identité, mais la ville entière, par mesure de précaution, au cas où la princesse choisie fût connue par les paysans. Elle s’était chargée elle-même de Rolande et ses proches, afin de voir à qui elle prendrait son avenir pour le rendre plus doré qu’elle ne l’aurait jamais pu. Puis elle avait pris possession du château des Valroergue, tandis qu’elle lançait à l’insu de son propre groupe un appel au secours à Charles, où il était question de l’enlèvement de sa promise par un groupe de nécromants et d’un sacrifice prochain. Ces idiots de nécromants n’y avaient d’ailleurs vu que du feu, lorsqu’elle avait elle-même affaibli leurs défenses et s’était assurée que son preux chevalier parvienne à la « sauver ». Cela ne devait pas être trop facile, mais pas dangereux pour lui non plus.

La vampire savait que Quetsche Eckert avait toujours rêvé d’être une princesse de conte de fée. Elle était d’ailleurs devenue dame de compagnie d’une noble pour se rapprocher de ce monde qu’elle enviait, mais que cette faible humaine n’aurait pourtant jamais pu intégrer. Aujourd’hui, en devenant Rolande de Valroergue, désormais seule héritière d’un vaste comté, et promise à un beau mariage avec un noble non moins important, elle dépassait les espoirs les plus fous de l’idiote qui avait habité ce corps avant elle. Et pour couronner le tout, elle allait le faire avec panache, de manière si spectaculaire qu’elle égalerait, voire dépasserait les princesses des contes de l’enfance de Quetsche. Neige Blanche, la Belle au Bois Ensommeillé, Remus et Julie. Elle aussi aurait droit à sa propre histoire, où « l’amour triompherait de la mort ». Cela la fit doucement rire, un rire froid, machiavélique, bien que très féminin.

Il y avait tout : le méchant, laid et stupide, joué à la perfection par cet imbécile de Karl, son nécromant le plus puissant ; le héros, en la personne de Charles de Fesselin, son promis et sauveur ; et bien sûr le poison mortel dont l’amour la sauverait miraculeusement. Bien sûr, étant déjà morte, elle ne pouvait pas mourir, le poison serait donc sans effet sur elle, mais cela, ils n’avaient pas besoin de le savoir. Au contraire, elle s’était assurée que Charles et son entourage aient déjà affaire au poison utilisé, un poison mortel suffisamment virulent et rare pour qu’ils puissent l’identifier immédiatement sans problème, et croient au miracle. « La caresse de la vipère », un nom qui lui convenait parfaitement. Quel dommage que sa future belle-mère en ait fait les frais, empoisonnée par le méchant nécromancien Karl sur qui bien sûr on retrouverait toutes les preuves, et cela peu après que son futur beau-père ait été malencontreusement tué dans une « embuscade d’hommes-bêtes » qu’il était parti traquer (il avait très bon goût d’ailleurs, et elle saliva en repensant à ce festin).

Soudain, la porte s’ouvrit à la volée, laissant entrer comme elle s’y était attendue un nécromant hideux, bossu, couvert de pustules, puant et au teint grisâtre. Il était vêtu d’oripeaux d’un goût douteux, dans le plus pur style nécromancien. Ses cheveux délavés étaient clairsemés et mal coiffés, comme d’habitude, tout comme les poils épars qui recouvraient partiellement son menton et ses joues. Il ouvrit la fente hideuse qui lui tenait de bouche, révélant quelques chicots pourris et une haleine fétide, et, totalement paniqué, expliqua dans un charabia difficilement compréhensible que les chevaliers étaient là, qu’ils avaient pénétré la citadelle, que sa magie était inefficace à les stopper et que les autres étaient morts. Il la supplia d’intervenir, de faire quelque chose.

La lahmiane se tenait droite, impassible, sévère, toisant son nécromant avec un dégoût et un mépris à peine dissimulé. Comment diable avait-elle pu supporter un tel manque de savoir-vivre aussi longtemps ? Même parmi les êtres au sang chaud, certains étaient plus supportables que d’autres. Ils l’amusaient même, parfois, tels des animaux de compagnie. Karl, lui, était juste répugnant. Son seul avantage, outre sa pratique de la magie noire et sa haine des bretonniens, était d’être bossu, donc de mesurer à peu près la même taille qu’elle, de sorte qu’elle n’ait pas à lever les yeux pour s’adresser à lui.

Contenant ses émotions, la vampire resta immobile un instant, ses sens en alerte. Puis elle leva la main pour mettre fin aux jérémiades de Karl, qui se tût instantanément, en dépit de l’urgence et de la terreur qui se lisaient toujours clairement dans ses yeux. Elle ne prononça que quelques mots, d’un ton calme, mais qui n’admettait aucune contestation :


-Assez. Cesse de geindre. Epargne-moi le son dissonant de ta voix de crécelle.

Karl allait bientôt mourir, sacrifié pour sa cause, mais la lahmiane s’en moquait. Cela avait été un tel calvaire de prendre quotidiennement sur elle pour diriger cet idiot et lui faire croire qu’elle s’intéressait à lui, qu’elle n’avait pu s’empêcher de prendre plaisir à le tancer alors que sa détresse était clairement au plus haut. Toujours tranquillement, la vampire se saisit du flacon de « Caresse de la Vipère » posé sur la table, et reprit :

-Sache que leur arrivée était non seulement prévisible, mais nécessaire… Ils ne devraient plus tarder. Karl, tu m’as bien servi, et tu mérites une récompense. Approche.

Son ton était égal, mais elle savait que Karl n’oserait pas discuter. Il avait beau se croire son allié et disposer de pouvoirs importants pour un humain, il n’en avait pas moins peur d’elle. Il en avait peur, certes, mais à peu près autant qu’il la désirait. Et elle vit s’allumer la lueur lubrique dans ses yeux lors qu’il s’approcha sur son ordre pour se coller à elle. Lorsqu’il s’exécuta, la fausse « Rolande de Valroergue » cessa de respirer pour ne pas sentir les effluves nauséabondes qui émanaient de son sbire. S’était-il fait dessus lors de l’attaque pour sentir aussi mauvais, ou ne se lavait-il donc jamais ? Elle n’aurait su le dire, sans doute les deux à la fois. Surmontant son dégoût, elle afficha un faux sourire, un peu trop carnassier pour être sincère, et saisit les mains de Karl dans les siennes, lui transmettant la fiole de poison, sous son regard étonné. Il balbutia quelques mots incohérents, témoignant son incompréhension, tandis que dans les escaliers en colimaçon, l’on entendait déjà le bruit d’hommes en armures qui s’approchaient à grande vitesse. Dans quelques secondes, ils seraient là.

C’était maintenant ou jamais ! Changeant sa prise sur son « assaillant », la vampire lui saisit les poignets et le força à bouger comme s’il luttait pour la maîtriser. Elle commença alors à hurler au secours, et serra suffisamment fort pour le faire hurler aussi, mais pas assez pour qu’il ait des os brisés. Il fallait que l’on croie que c’était elle qui se faisait attaquer, après tout. Se collant dos contre le ventre de Karl, face à la porte, les mains toujours sur les poignets de son « agresseur » comme si elle tentait vainement de se dégager de sa prise. En fait, c’était bien elle qui le tenait ainsi, un bras autour de son coup, et l’autre, celui qui tenait le poison, s’approchant inexorablement de sa bouche comme pour la forcer à boire. A cet instant précis, elle entendit son preux chevalier lui crier qu’il arrivait, et le vit débouler l’instant suivant dans la pièce, suivi de son oncle et de quelques autres, épées levées. Elle n’avait qu’une fraction de secondes, largement assez pour agir. Ce fut le moment qu’elle choisit !

Karl hurlait sans discontinuer, la douleur et la peur se mêlant. Horrifié par la trahison incompréhensible de sa maîtresse adorée et redoutée, il se vit contre son gré verser du liquide, apparemment de force, dans la bouche de la lahmiane, qui fit semblant de s’étouffer et d’avaler, puis, à sa grande horreur, dans la sienne propre, ce qui le fit tousser, stoppant son hurlement qui se transforma en gargouillis. Il savait ce qu’il venait de boire. Il savait qu’il était déjà mort.

Un instant plus tard, des mains fortes le séparaient de sa « prisonnière ». Mais déjà, il était à l’agonie. La Caresse de la Vipère avait un effet fulgurant, surtout à haute dose comme ici, en ayant ingurgité une pleine gorgée. Il sentait le feu du poison se répandre en lui à une vitesse incroyable, détruisant tout sur son passage. Aurait-il le temps et la volonté de parler ?

La vampire s’était préparée durant des mois à jouer cette comédie. Elle avait empoisonné des dizaines d’innocentes de sa corpulence pour observer les effets du poison, les réactions de ses victimes et être capable de les singer à la perfection. Elle avait aussi fait subir le même traitement à nombre d’innocents à peu près du gabarit de Karl, pour être capable d’offrir un spectacle crédible de prisonnière maîtrisée et forcée à avaler, et également d’estimer la quantité de Caresse de la Vipère nécessaire à ce que cet idiot soit trop sévèrement atteint pour parler et risquer de briser son plan si bien huilé en révélant la supercherie dans un ultime acte de vengeance. Car elle avait tout prévu, et aujourd’hui, avec le baiser salvateur de son prince dans les bras duquel elle s’effondrait, commencerait sa nouvelle vie…
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Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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Taille Tallgott
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Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par Taille Tallgott »

Beaucoup de personnes pensent, à tord, que les Gnoblars ne peuvent endosser le rôle de héros dans une bonne aventure épique.


Gnoblar, Voie du Guerrier Gnoblar, Un pied de biche.


En s'introduisant dans le terrier de la bestiole, le poitrail plaqué contre la terre sèche et le bras contorsionnés pour se frayer un passage dans l’étroit boyau, Rincedal s’inquiétait de deux choses:
D’une part, l’odeur qui y régnait lui laissait penser que la créature, moins soucieuse de son hygiène corporelle que ses congénères, l’attendait en amont et d’autre part, de la pertinence de ses choix de vie. Comment en était-il arrivé là ?

Morveux, son rêve était de devenir un puissant seigneur portant de larges oreilles tombantes et un gros nez, passant le plus clair de son temps a molester tout Gnoblar plus petit que lui, vivre dans la nature persécutant tout les avortons possible, se fondre dès le crépuscule dans des paysages trempés de brume et capturer les plus beau présent pour son maître. Cela paraissait grandiose. Et si simple !
Hélas, Rincedal fut trop émancipé pour qu'un ogre puissant le remarque et lui croque l’oreille.
Quelques années plus tard, il rejoignit les durs et les brutes de son clan, ils se déplaçaient en bandes et passaient leur temps à chasser, se battre et à tyranniser les autres gnoblars.
Les grands espaces pouvaient repasser. La brume crépusculaire, elle, était restée dans sa tête. L’emmerdant, c’est qu’elle ne semblait plus se lever.

Aussi, quand Rincedal eu l’occasion de rencontrer un véritable seigneur au détour d’une expédition dans un village Ogre, il sautait sur l’occasion.
Le seigneur Gnoblar était bon vivant et, au bout de quelques bières vite descendues, ils étaient "associé". Au point que Bezef lui proposa de l’accompagner dans une traque nocturne aux offrandes pour son maître dès le lendemain.
Rincedal acceptât avec joie et ils trinquèrent en ricanant.

Sur le lieu du rendez-vous, l’ambiance était devenue nettement moins festive.
Bezef avait manifestement tout oublié de sa proposition de la veille. Renfrogné, il toléra néanmoins la présence de Rincedal dans sa bande en route pour son nouveau projet.
Dans le trou minuscule qui lui servait de planque, l’objectif du seigneur Gnoblar et sa bande était de capturer un animal mythique:
Le squigs ! celui de Rincedal, beaucoup plus modeste, était de parvenir à trouver une position à ses côtés dans ledit projet. Il faut dire que le Gnoblar était d’un gabarit un peu particulier, plus grand que la moyenne par la taille et aussi excessivement large, c’était un Gnoblar-cube taillé dans une roche.

Après de longues minutes de vains efforts, Bezef en eut assez des gesticulations du Guerrier Gnoblar. Il le somma d’un grognement d’aller faire mumuse ailleurs et lui jeta un vieux morceau de ferraille rouillée comme remerciement.
La perspective de passer la nuit seul et à la belle étoile n'enchantait guère la créature, mais celle de rester auprès de ces mal-embouché non plus. Ravalant sa dignité, Rincedal quitta cette tanière peu commune.

Armé du bout de ferraille ressemblant a une patte de cervidé, Rincedal se détendit sur des cibles peu farouches comme des rocher ou bien des champignons aux couleurs psychédéliques, Puis passât au vivant: grosses limaces fluorescentes rampant sur les parois de la grotte, fourmis des cavernes s’affairant sur leur dôme d’épines et de feuilles mortes...Saleté de lèche-cul.
Finalement, notre héros décidât de se mettre en planque devant une magnifique tanière sculptée et creusée à flanc de colline. Nous verrons bien qui du lécheur d'oignons, ou de Rincedal-le-puissant prendra la meilleur prise cette nuit !

La température avait chuté et Rincedal s’était éloigné pour collecter de quoi renforcer le maigre abri de branchages qu'il s’était bâti pour la nuit.
À son retour, une surprise de taille l’attendait, des nabots sans barbes avaient établis leurs camp pour la nuit, paniqué par la vision des adorateurs du chaos, rincedal couru se réfugier dans La tanière de l’animal mystère, elle était étonnamment profonde et l’odeur empirait au fil de sa progression.
Ses doigts griffus finirent par atteindre une masse ronde et informe. Sa vision nocturne révéla un animal massif a la peau grise: un squigs ! Un squigs mort, pour être exact...
Rincedal utilisa son pied-de-chèvre pour vérifier la mortitude du mordilleur.
Il était là, à pondérer sur l’absurdité de la condition Gnoblarde en général, et de la sienne en particulier, quand il entendis du bruit au dehors.
Bezef l’appelait à pleins poumons, oubliant toute discrétion.
À vue d’oreille, il n’avait pas l’air content.

Coincé entre un Squigs qu'il ne pouvait plus humer et un Gnoblar qui ne pouvait plus le blairer, le choix était cornélien.
Rincedal s’apprêtait à ramper en marche arrière pour rejoindre son pseudo-semblable quand de petits cris brefs et stridents parvinrent jusqu’à ses oreilles tombantes.
Oubliant un instant la puanteur, il écarta la peau de l’animal pour voir ce qui se cachait dessous. Stupeur...

Quand Bezef le vit émerger de la tanière les bras chargés de bébés squigs, des squigsions ? squigsteaux ? La surprise lui cloua le renifloir.

- Don' les moi é on s'cass rapidos l'gran Rincedal, l'ventru te donnera ta marqu promi !


Enfin il retrouvai les traits de son compagnon d’ivresse de la veille. y s'fou d'moi

- Tu rév' l'gar c lé myens, toi tu rent' lécher des bottes com t'aime !

- Moi é mes gars on va te béqeté é on va ramené lé ptits o ventru !

Sans réfléchir Rincadal leva le pied-de-biche et l'enfonça dans la caboche de son congénère qui soupira dans un râle sourd aspergeant le reste de sa bande de liquide verdâtre, les autres beaucoup plus petits que Rincedal, malgré leur supériorité numérique détalèrent en tout sens dans un bruissement stridulant.

- Lopett'

Quand notre héros se retournât pour rentrer au prés de son clan d'un pas décider il comprit ce qui avait fait fuir les couilles-molles... la chamaillerie avais attirée les nabots, sans demander son reste notre héro retournât dans le terrier se terrer dans la peau du squigs nauséabond.

Voilà comment le grand Seigneur Rincedal-de-percedal en était arriver là...
Taille Tallgott, Voie de la foi guerrière.

FOR 10 / END 10 /HAB 10 / CHAR 9 / INT 10 / INI 10 /ATT 10 / PAR 9 / TIR 8 / NA 1 / FOI 7 / 04/65 PV

Le bosquet de l'ermite:

Image
Compétences :

-Sociales: Alphabétisation, Doctrine du culte ( Taal et Rhya ), Méditation.
-Artisanales: Architecture, Travail de la pierre.
-Sylvestres: Camouflage, Orientation.
-Martiales: Coriace, Résistance accrue, Coups puissants, Course à pied.


lien fiche personnage : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_taille_tallgott

« Par la terre, l’arbre et les os. » : Serment courant chez les adeptes de Taal et Rhya.
« Par les Saintes burnes de Taal. » : Serment courant dans la famille Tallgott.


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Hagin Duraksson
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Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par Hagin Duraksson »

Gobelin, esclave amateur de lait de chèvre et prétendant peu sérieux à ce concours ^^





La balade de Spar’katus le grobi,
Triste épopée venant de Bretonnie


Voici l’histoire d’un gobel’ intrépide, fièrement dopé à coup de stéroïdes. Esclave parmi la multitude, enchaîné loin à l’est de notre contré, en des temps désormais tombés en désuétude. Au milieu des siens, entravé par les même liens se tenait Spar'katus, un fourbe alors fourbu. Bien que petit et malin, nul ne résiste longtemps à chaînes d’airain de ces terribles nains. Car il ne s’agissait pas de nos amis des Montagnes du Bords du Monde, mais de leurs cousins immondes qui dans les Terres Sombres abondent. Chez les adeptes d’Hashut la vie s’apparente à une dure lutte pour ne pas finirsur l’autel des sacrifiés, et notre héros le savait, après tout n’y avait-il pas envoyé maint alliés ?

Mais en ce terrible jour il devait se résigner et constater sans se voiler que son temps s’épuisait et que plutôt que des jours, c’était ses heures qui étaient comptées. Cependant il ignorait si ce serait un nain, ces sorciers honnis, chaotiques maudits qui lui ôterait la vie ou bien l’un de ses frères, gobelin ou grobi. Car, perdu dans cet enfer, au cœur de cette tourbière de souffre et de fer, il pouvait sentir les énergie magique se déployer et atteindre de nouveaux pics. D’étranges orques noirs arrivaient, plus féroces et aux esprits acérés, les orques s’excitaient et déjà dans leurs yeux la magie luisait, même les gobelins qui d’ordinaire complotaient s’obstinaient désormais à récolter armes et boucliers. À n’en pas douter la grande évasion approchait…

Spar’katus était tout de même confiant, il se savait protégé par ses divinités qui, il en était sûr, jamais ne l’abandonneraient ! Sinon pourquoi lui avoir offert un tel présent ? Un étrange liquide blanc arraché des entrailles d’une chèvre bêlant pendant son égorgement. Ce nectar lui donnait la force de prendre plus que sa part et l’immunisant à l’appétit des ogres bâtards, du fait d’un goût tellement infâme que moult fois il fut propulsé au-delà des remparts par ces ventripotents fort déçu de ne pouvoir l’ajouter au menu. Heure après heure il trimait, craignant pour sa vie, au moment d’être d’être choisi, il fit tomber un autre grobi, qui, emporté sans sursis, dans les flammes a finit. Après la mort de Kainny’, il n’avait plus de grobi qui puisse le couvrir mais il était sûr de ne pas finir en martyr. Car heure après heure, c’est la Waagh aussi qui naissait.

Car oui, mes amis, les signes s’accumulaient, ici deux orques cognaient un gobelin, souffre douleur badin et d’utilité aussi bénigne que son humeur était maligne. Là un chaman exhortait par ces sages paroles une troupes de sauvages « K’la Waagh soit avec vou’ » et tout ce qui l’entendaient se dressaient debout et emplis de rage. Dans les enclos les sangliers faisaient gros dos tandis que leur grimpaient dessus des orques Kosto’. Soudain animé par un rugissement dément, la harde se libère et les gardes furent piétinés incontinent alors qu’une joyeuse bande de tarés s’enfuyaient en riant chevauchant et chargeant ces maudits nains impénitents. La chevauchée de la Waagh qui rit d’Eul Boss’ Waaghner le Bruyant fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres ou comme le disent si bien ces joyeux lurons « Eul gnon qui déklench’ l’BASTON ». La guerre emplissait leur cœur et c’est en chœur il quémandèrent ses faveurs. Car en effet mes amis, c’est avec une rare folie, inconnue de notre belle Bretonnie que les grobis cognent et crèvent sans répit ni respect pour la chevalerie.

Face à une telle fureur même les dawis maudits furent démunis, leurs esclaves chéris se libéraient de leurs fers et de leur joug pour plonger par à coup la forteresse en enfer. La victoire, ils ne pouvaient que l’emporter, car périr au combat, voilà qui ne comptait. Et maints gardiens furent, avec grâce et candeur doucement massacrés au rythme battant de leur terrible fureur. Une lampée de lait et le voilà aguerri ! Spar’katus s’avançait bravement sans peur se tint au troisième rang. Piaillant et poignardant il reculait fermement. La pensée gobeline est fourbe et lâche mais c’est en l’honneur de celui-ci, que naquit le célèbre dicton « Il pense donc il fuit ». Plusieurs fois il fut blessé mais à chaque fois qu’il buvait de son lait sacré, il sentait Gork et Mork l’habiter et avec d’autant plus de vigueur il luttait pour s’échapper.

Soudain il se sentit léger et libéré des dures lois de la gravité, il commença à hurler. Kraz’Mass venait de propulser notre héros sur le sombre guerrier lui faisant face, et s’abattant sur le heaume casqué, frappant sans relâche le heaume cornu de son bouclier fendu, il déclama ces vers emprunts de sa ferveur guerrière :

Vous pouvez me tuer, terrasser mon corps et mon esprit le briser,
mais jamais, au grand jamais vous n’aurez ma liberté de penser !


Cette profonde sagesse, cette détermination emprunte de noblesse s’exprimèrent sans la moindre malice et toutes dépourvues d’artifice à travers un violent coup de dague, et un tant puissant que dément
- « WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAGH ! »

Il frappa autant que ses bras lui permettait, puis quand son arme de fortune se brisa il enfonça la corne contenant le lait dans l’œil du nain, renversant un peu plus du précieux liquide. Encore sonné, il vit que la voie se libérait devant lui. Alors il s’élança vers la liberté, cette promesse de pillages et de combats qui lui tendait les bras, sentant ses forces l’abandonner il reprit un peu de la suave substance. Enfin, face au promontoire face à la frontière des fosses à esclaves, il n’y avait plus un seul obstacle, et il bondit.

Était-ce une farce cruelle de Ranald mes amis mais une flèche perdue le frappa et força le forçat à se séparer de son arme. C’est blessé mais libre qu’il se dressa, et qu’il voulut reprendre un peu de cette merveilleuse boisson. La corne était vide ! Vide ? Que cela pouvait-il bien signifier ? Mork l’avait-il abandonné ou bien n’avait-il plus besoin de ses faveurs, maintenant qu’il était libre de ravager ce monde ?

La tête encore pleine de questions, roula sur le sol, proprement détachée par la hache d’un gigantesque orque noir et borgne qui lança le "DA WAAGHDO" qui ravagerait les Terres Sombres pendant des années. Le regard vide de Spar’katus, l’esclave révolté contempla longtemps sa corne vide, semblant chercher la réponse à ses questions...
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Modifié en dernier par Hagin Duraksson le 21 juin 2019, 22:31, modifié 2 fois.
Hagin Duraksson, Voie du défenseur des tunnels

Sans matériel, ni compétence: FOR 10/ END 13/ HAB 10/ CHAR 08/ INT 09/ INI 07/ ATT 10/ PAR 13/ TIR 09/ NA 2/ PV 34/95
Avec matériel et compétences: FOR 10/ END 13/ HAB 10/ CHAR 10/ INT 09/ INI 05/ ATT 09/ PAR 11/ TIR 09/ NA 2/ PV 34/95
Matériel de combat couramment usité (plus sur la fiche) et compétences:

- Hache équilibrée de maître: 18+1d8 dégâts ; 14 parade ; Percutante, Rapide et Précise.
-Bouclier en acier: 6+1d6 dégâts ; 16 parade ; Déstabilisant
-Armure de gromril: 20 points de protection sur tout le corps à l'exception de la tête. Malus de 2 INI, ATT et PAR mais +2 CHA.
-Casque de gromril: 20 points de protection sur la tête. Malus de 2 en Perception mais +2 CHA.

-Alphabétisation: Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet des nains.

-Arme de prédilection, Hache: Votre personnage, grâce à la pratique continue d'une même arme, en a acquis une maîtrise technique telle qu'il peut ajouter un bonus de +1 en ATT lorsqu'il l'utilise en combat. Cette compétence reflète le fait que votre personnage possède une arme “préférée” qu'il utilise avant toute autre, si possible. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

-Chant de guerre nain: Votre personnage, en tant que nain, connait les nombreux chants de guerre qui honorent les hauts faits d'arme, la fierté naturelle et la bravoure du peuple nain. Cela permet à tous les nains se trouvant dans un rayon de 100 mètres de gagner un bonus de +1 en ATT tant que le chant continue.

-Chant Nain, Chant de Mort: Votre personnage, lorsqu'il réalise que le combat qu'il est en train de mener sera sûrement son dernier (à moins d'un miracle), entonne son chant de mort. Dès cet instant, il peut enlever 1D10 points de blessures à tous les dommages qu'il reçoit, pour représenter le fait qu'il n'en tient plus compte: la seule chose importante est de retenir l'ennemi le plus longtemps possible, et d'entrer dans la légende. Il ne peut entonner son chant qu'à partir du moment où il est réduit à 15 points de vie ou moins. Le retrait des points de dégâts ne signifie pas qu'il évite de perdre des points de vie : une attaque réussie de votre adversaire et non parée par votre personnage enlèvera toujours au moins 1 point de vie.

-Chirurgie: Votre personnage détient les connaissances médicales requises pour “raccommoder” des blessures ou réduire des fractures. Il connaît également les critères de risque d'infection et sait les éviter. S'il possède le matériel nécessaire, il peut pratiquer un geste médical adéquat.

-Coriace: Votre personnage fait preuve d'un résistance aux coups bien supérieure à la moyenne. Il peut retrancher 1D3 points de dégâts lors d'un coup pouvant occasionner une blessure.

-Couverture: Votre personnage est capable de défendre l'un de ses compagnons en exécutant une parade pour lui. Le compagnon devra se trouver aux cotés de votre personnage. La couverture est réussie sur un test de parade concluant. Cette compétence ne peut être utilisée qu'une seule fois par tour et compte comme une action de parade pour celui qui l'utilise. Par contre la personne qui jouit de la couverture de votre personnage peut toujours utiliser sa parade pour elle-même. Enfin, il est possible de protéger d'un tir si le tireur est vu au bon moment par le protecteur.

-Déplacement silencieux en souterrain: Votre personnage, ajoute un bonus de +1 lorsqu'il cherche à se déplacer et réaliser des actions silencieusement.

-Parade: Votre personnage a appris comment se servir d'une arme à son plein potentiel pour réussir à parer une attaque rendant les parades bien plus efficaces. La valeur de parade des armes et boucliers est ainsi doublée.

-Résistance à la magie: Votre personnage est particulièrement résistant aux effets de la magie. Contre les sorts de dégâts, son endurance est multipliée par le nombre de point qu'il possède dans cette compétence. En cas de test à effectuer sous une caractéristique pour résister aux effet de la magie, il peut faire autant d'essai qu'il a de point dans cette caractéristique.

-Vision Nocturne: Votre personnage est doué de cette faculté de voir dans l'obscurité. Cependant cette obscurité ne devra pas être totale, comme celle des profondeurs de la terre ou les des souterrains d'un château etc. (Il doit au moins exister une source de lumière.)

-Volonté de fer: Votre personnage a une force morale bien au-dessus de la normale. Cette compétence lui permet d'augmenter sa résistance aux effets psychologiques. Dans l'une de ces situations, il a un bonus de +1 sur ses tests de volonté.
Moi, Hagin, je fais serment d'être un Veilleur des Profondeurs.
Merci à Djinn pour ce cadeau ^^
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Ar'Karan
Warfo Award 2019 de l'Affreux
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Profil : FOR 8/ END 9 / HAB 8/ CHAR 8/ INT 8/ INI 8 / ATT 12 / PAR 7 / TIR 7/ NA 1/ PV 65 (bonus inclus)

Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par Ar'Karan »

Chaotique/Voie du Serviteur de Slaanesh/Une peau d'ours

"Asseyez vous et laisser moi vous conter une histoire"

Il existait il y'a longtemps une homme du nom de Torvaron, cet homme avait une particularité...il avais juré allégeance a un des dieu de la ruine, un dieu du Chaos, une abomination qui répondait au nom de Slaanesh. Ainsi il était le serviteur du Prince du Plaisir et de la Souffrance, mais...laisser moi décrire cet ignoble personnage : Tervaron était bâti comme un bœuf, très grand il avoisinait les 1m90, il avais des muscle saillant faisant ressortir ses veines, sur son torse musculeux et huileux on pouvais apercevoir de multiple marque de coups de fouet que le serviteur de Slaanesh s’infligeait lui même de temps a autres. De son visage on pouvais déduire qu'il avais la trentaine. Il possédait une grande barbe de couleur noire de même couleur que ses long cheveux qui lui tombais sur ses épaules musculeuse. Mais le plus étonnant ou étrange chez cette homme, c'est que son seul habit était une peau d'ours qu'il portait a la taille, il n'avais nul autre vêtement et voyageais par conséquent torse et pied nus. Du fait de sa sombre allégeance Tervaron reçu un cadeau de son dieu, une très longue langue qui lui servais surtout à...euh...et bien je vous laisse deviner !

Les seuls bien matériel de cette homme était bien sûr sa peau d'ours et une grande matraque de bois que le serviteur de Slaanesh utilisais pour assommer ses victimes, un fouet et des chaînes. Pourquoi un tel attirail me direz vous ? Torvaron sillonnais les terres du Vieux Monde en quête de "chair fraiche" ce qu'il faisais était répugnant, il capturais des hommes ou des femmes en les assommant. Quand sa victime revenait a elle, elle été ligotées avec des chaînes et se retrouvais en face d'un Torvaron faisans claquer son fouet tout en ricanant car c'était l'heure...l'heure de plaisir. Les victimes de Torvaron ne survivait jamais au traitement de ce monstre de part de son incroyable vigueur car...euh...il ni avais pas que des coups de fouet enfin soit ! C'est un jour alors que serviteur de Slaanesh sillonnais cette fois ci les terres de la Bretonnie qu'il fut visiblement la cible d'un chevalier du Graal qui l'attaqua en le chargeant alors que Tervaron voyageait dans une foret, il n'avais jamais vu venir ce chevalier qui désormais levais sa lourde épée a deux main prêt a l'abattre sur le crâne du Chaotique !


"Meurt donc engeance du Chaos ! Pour la Dame !" S"exclama le dit chevalier

Torvaron n’eut que quelque seconde pour réagir face a cette adversaire surprise ! Il lâcha par conséquent tout son attirail sauf sa lourde matraque de bois qu'il utilisa pour parer le coup. La lame de l'épée s'enfonça dans la matraque du Chaotique, mais le chevalier n'en démentit pas face a cette parade et il donna un violent coup de pied qui fit reculer son adversaire et par la même occasion libéra la lame de son arme enfoncée dans la matraque du Chaotique qui finit par s'exprimer

"Toi aussi viens donc gouter au plaisir de la douleur ainsi que celui de la chair !" dit Torvaron d'une voix puissante

"Jamais je ne pourrais être vaincu par un être tel que toi, la Dame me protège elle est mon bouclier et je suis son épée qui pourfend le mal !" cria le chevalier qui chargea une fois de plus son adversaire

Le combat repris alors et il dura plusieurs heures. C'est alors que Torvaron posa un genoux au sol, il avait de multiples blessures, et le sang coulait désormais abondement sur son torse musculeux, mais le chevalier a peine blessé et désireux de rapidement en finir avec son adversaire baissa sa garde au moment de porter le coup de grâce, c'est alors que le chaotique en profita pour lui donner un très violent coup de matraque a la tête qui eu pour effet d’assommer le chevalier qui s'écroula sur le sol. Mais quand Torvaron retira le casque de son adversaire quelle ne fut pas sa surprise quand il découvrit le visage d'une femme ! Rien le laissai transparaitre cela, même pas la voix ! Torvaron se sentait partir, ses blessure étaient très grave, il savais que son temps était compté alors le serviteur de Slaanesh n'attendit pas et enleva l'armure de la femme avant de profiter un maximum de corps de celle-ci. C'est lors de cette journée et de ce moment là que l'être ignoble du nom de Torvaron rendit son dernier soupir, quand a la chevalière, nul ne sais ce qu'elle est devenue par la suite...
Ar'karan, Guerrier de Malal
Profil: For 9 | End 10 | Hab 7 (8-1*) | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 (8*) | Att 12 (13-1*) | Par 7 (8*) | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65
* Malus Armure du Chaos
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... e_ar_karan

Quoi de mieux qu'un monstre pour en tuer d'autres ?
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[MJ] Katarin
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Re: [Concours] Ranald est ma muse

Message par [MJ] Katarin »

Fin du concours, vous pouvez désormais aller voter pour le grand vainqueur ici !

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