[Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul héros?

Dans cet espace intemporel et hors du monde, les plus talentueux écrivains peuvent écrire pour le plaisir ou se mesurer entre eux, pour leur gloire personnelle ou par vengeance....

Modérateur : Equipe MJ

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[MJ] Le Djinn
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[Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul héros?

Message par [MJ] Le Djinn »

Bonjour à tous et surtout à toutes!

Vous êtes des héros, vous tous.

Hé oui, du rang 1 au rang 4, du simple mercenaires aux plus grands mages, vous êtes les héros, les acteurs de votre histoire.

Alors certes, certains seront sous des ordres de supérieurs, d'autres agiront de leur propre initiative uniquement. Mais, ce choix d'obéir ou d'agir seul, c'est vous qui le faites.

Pourtant, alors que vous laissez dans votre sillage des cadavres, des veuves ou au contraire des gens heureux de vivre, vous n'êtes pas seul. Vous avez souvent à côté de vous ces gens qui vous accompagneront. Parfois ils vous suivront quelques heures et repartiront à une vie anonyme, parfois ils vous accompagneront des années, vous suivant jusqu'en Enfer pour vous épauler ou vous détruire.

Hé bien maintenant c'est l'heure de savoir ce que ces gens que vous pensez connaître, ces PNJs, ont dans la tête et font quand ils ne sont pas avec vous.

Voilà le sujet: écrire un texte mettant en scène un PNJ (important de préférence) de votre RP, dans une action que vous choisirez (évidemment, l'action virile est appréciée!). Qu'il soit neutre, de votre côté ou votre adversaire, vous avez totalement le choix, pas de restrictions.

A vos claviers!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Geralt
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Re: [Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul hé

Message par Geralt »

Pour situer un peu, mon texte se situe quelques semaines avant le début des aventures de Geralt. Le personnage de l'histoire est Tosot (qui à l'heure actuel est mort) il prend son importance dans l'histoire de mon personnage, car même mort, il hante encore l'esprit de Geralt (apparaissant de temps à autre sous forme de vision dans mes RPs) et le but de ce "fantôme" est tout simplement de conduire Geralt à la folie et de le corrompre. La folie prime t'elle avant la moral ? On verra bien
Dans tout les cas, j'espère qu'il y a pas trop de fautes (l'orthographe est pas mon point fort), et oui je sais c'est un peu court, mais bon on va dire c'est mon premier concours lol. Dans tout les cas, j'attends toutes les critiques possible, je suis là pour m'améliorer.
Il n'y a pas vraiment d'action dans ce RP je le sais, on va dire c'est plus un RP psychologique, montrant les faiblesses de l'Ordre et des chasseurs de vampires qui à force de combattre le mal, se laissent tenter par les ténèbres.
Bonne lecture.
"La déchéance d'un Héros."


La nuit était tombée sur les plaines du Stirland, le vent soufflant en continue mais avec une douceur des plus étrange. Aucun bruit, aucun murmure, sauf peut être celui des âmes perdus et damnées provenant de Sylvanie, une terre maudite et rongée par les ténèbres. A la frontière de ces deux régions, se trouvait un monastère, un lieu de culte connu seulement par de rares élus, un lieu de sagesse, de protection, un lieu se voulant comme étant la représentation du mot : "espoir". Ce lieu était un monastère, une sorte de bastion fortifié, et pourtant tombant en ruine ici et là, la pierre rongée par les ravages du temps. Son nom était le monastère de Saint Æthelbert le Vigilant, situé au village de Siegfriedhof. Pour le bas peuple, cet endroit était un lieu dont on ne revenait pas, légende inventé pour effrayer les enfants qui n'étaient pas sages. En réalité, ce bastion, était le quartier général principal d'un Ordre très ancien, et survivant pas sa capacité à rester secret : L'Ordre de la couvée du Corbeau.
L'Ordre avait été crée dans des temps reculés et oubliés, une époque où le mal régnait en maitre, une époque où des légendes et des héros se créèrent, une époque de guerre et de violence. Ce groupe secret était constitué de braves combattants, la plupart sans famille, ni attache, se déplaçant à travers le monde, telle des ombres, plongeant au sein même des antres du mal pour le détruire, au nom de l'humanité mais aussi du Dieu Mórr. L'histoire prouva que ces guerriers purent briser le mal, et offrir un certain repos au vivants. Une paix illusoire en sommes.

Aujourd'hui l'Ordre du corbeau est devenu plus fort qu'il ne l'a jamais été, tout du moins le pense t'il, car se reposant sur des acquis, ayant du mal à s'adapter aux nouveaux dangers du monde, les guerriers corbeaux ignorent que déjà, le mal est tapis au sein du monde des hommes, rongeant tout ce qu'il peut pour ensuite tout détruire. Et c'est aussi ce même mal, qui déjà s'est crée une place au sein même du monastère de Saint Æthelbert le Vigilant...

L'agitation battait son plein au sein de l'Ordre, les initiés, chasseurs et même les chevaliers avaient été appelé à se rassembler, quelque chose de grand était en train de se préparer, l'ombre avançait sur le monde, et il était temps d'y faire face. Les plus jeunes et les plus anciens ne parlaient plus que d'une chose : le début d'une croisade. Ainsi donc, il était temps pour ces grands combattants, de chasser une fois pour toute le mal !
Se déplaçant dans les couloirs sombres et humides, un homme vêtu d'une armure des plus rustique se déplaçait dans un silence des plus macabre. Il avançait sans destination précise, perdu dans les pensées de son esprit troublé. Ses cheveux châtains clairs étaient trempés, se collant désagréablement sur sa nuque. Il était arrivé il y avait à peine une heure, et déjà il pouvait entendre des murmures à son sujet. Tosot... Tosot... Le chevalier de L'Ordre est de retour. De retour... Il était vrai qu'il n'était pas revenu ici depuis de nombreux mois déjà. Pour les anciens, il était un membre imminent et respecté, pour les jeunes recrues, il était une légende.
Quand il croisait le regard de ses "frères d'armes", il pouvait y voir cette admiration digne d'un Dieu. Tous disaient la même chose de lui, qu'il était un homme droit et juste, respectant une moral des plus irréprochable, qu'il était exactement la définition même des chevaliers corbeaux. A une époque, Tosot voyait ces regards comme étant l'œuvre de sa réussite, aujourd'hui, il les voyait d'un tout autre œil. Cela lui donnait envie de vomir...

Si seulement se soir là, ils avaient pu lire en lui, si seulement ils avaient pu lui ôter son masque de héros. En réalité, ils y auraient vu son âme, aussi noir que la plus sombre des nuits, car oui, il était ce genre de héros, qui après de nombreuses batailles, de nombreuses visions de morts, après tout cela, avait connu la déchéance total... Un homme brisé ne croyant plus rien, tout du moins ne croyant plus dans l'Ordre.
Il vit passer quelques initiés, et il voyait en eux celui qu'il avait été dans sa jeunesse, un homme plein de fougue et prêt à tout donner pour aider le monde dans sa lutte. Idiot qu'ils étaient... Mais comment pouvait il blâmer cette naïveté ? Après tout ils ne pouvaient savoir que seul la mort les attendait au bout du chemin, que par toutes leurs actions, ils ne pourraient rien changer, que la guerre dans laquelle ils voulaient se lancer était déjà perdu d'avance.
Il ouvrit une porte à une intersection du couloir où il était resté trop longtemps déjà. La porte grinça, s'ouvrant avec difficulté, le bois ayant sûrement gonflé avec l'humidité ambiante. Il se retrouva dès lors dans sa chambre, en profitant pour souffler un peu. Ses mains étaient parcourus de spasmes incontrôlables, rongé par une peur sans nom. Un seau était au sol, celui ci était remplit d'eau, il ne perdit pas une seconde pour y plonger les mains et se rincer le visage. L'eau gelée lui brûla la peau, mais il trouva cela agréable, et commença à se calmer.
Relevant la tête, il croisa son reflet dans la seule vitre de sa chambre, il s'observa un moment, et il ne put se reconnaître, il voyait là un homme détruit, et s'étends abandonné au désespoir le plus total. Un homme qui ne souhaitait plus qu'une chose : Voir l'Ordre tombé... Cet Ordre qu'il avait considéré comme étant son chez lui, cet Ordre qui lui avait tout prit, cet Ordre lui ayant rongé son passé, son présent et son futur. Il aurait aimé mourir là tout de suite, mais il était trop pleutre pour prendre sa lame et la retourner contre lui.


"Regarde toi, tu es aussi terrifié qu'un enfant en bas âge."

Il avait adressé ses paroles à son reflet, celles ci se suivirent d'un rire frénétique et dément, on ne pouvait douter qu'il était totalement forcé, et puis soudain il se stoppa net. Et la fureur monta en lui, il frappa de son poing la vitre, qui se brisa, le verre entamant sa chair et laissant couler un filet de sang au sol. Il pesta contre lui même et contre la douleur qu'il lui parcourait la main. Cherchant dans ses affaires, il trouva un bandage de fortune pour stopper l'hémorragie. Son regard avait changé, montrant l'être abjecte qu'il était devenu.
Non... Non... Il n'était pas terrifié, il était déterminé ! Prêt à couper les ponts avec ces mécréants de L'Ordre, car oui, il serait celui qui allait causer leur chute, il serait l'homme qui allait mettre fin à des siècles de conflits, il serait l'homme qui installerai une paix véritable et durement gagné.

Il observa de nouveau par sa fenêtre, et vit que la lune était pleine et haut dans le ciel, il devait bientôt être minuit, l'heure était venu, car un rendez vous de la plus haute importance l'attendait, un rendez vous avec la rédemption...

Il quitta le bastion de L'Ordre du corbeau sans difficulté, prétextant vouloir faire quelques achats au village de Siegfriedhof pour ses futurs voyages. Il arriva au centre ville au bout de quelques minutes de marches, les rues étaient boueuses et sales, une odeur atroce d'urine lui attaquant les narines. A cette heure ci de la nuit, il n'y avait pratiquement pas âme qui vive. Sauf peut être quelques sans abris, se soulant à mourir, ou quelques filles de joies prêtes à se faire prendre contre un mur contre un repas bien chaud.
La vision de ce village était exactement la vision qu'il avait de l'humanité. Les hommes étaient faibles et pitoyables, se querellant pour des boutades et toujours prêt à tuer leur prochain pour obtenir les biens de leurs voisins. L'humain était le cancer de cette terre...
La lune continuait à briller haut dans le ciel, étant la seul lumière éclairant la terre, pourtant il ne ressentait aucune peur, avant peut être, le noir totale aurait pu l'effrayer, mais aujourd'hui, les ténèbres représentait sa rédemption, la seul réel solution. Il quitta la rue principal pour s'engouffrer dans une ruelle des plus lugubre, et là face à lui, une silhouette vêtu de noir se dressa ...
C'était lui... Lui... Son sauveur, son rédempteur... Son Dieu...


"Je t'attendais..."

Il se laissa tomber à genou, comme si il était en présence même d'une divinité, prêt à s'abandonner à elle. L'homme en noir... Son nom était Agabius, un puissant vampire, oui un vampire... Les ennemis jurés de l'Ordre, les ennemis jurés de Tosot... Mais plus maintenant. Agabius lui avait ouvert les yeux, il l'avait sauvé, l'avait sortie de son désespoir. Il s'était rencontré au sein des terres de Sylvanie et après discussion, après avoir vu de quoi était capable ce Dieu, Tosot avait enfin compris... La solution à l'humanité était les vampires, ces êtres possédants jeunesses, forces et pouvoirs, capable de faire face à tous les mal. Ces êtres de la nuit devaient prendre le pouvoir et amener le royaume des hommes à la lumière, et pour cela il fallait que l'Ordre soit détruit, qu'il tombe dans l'oublie, rayé des livres et de l'histoire.
Tosot vit le corps d'une femme derrière son nouveau maître, celle ci se vidant de son sang, ainsi donc elle avait servit de repas à Agabius, qu'elle fierté elle devait ressentir. Le regard plein de folie, le chevalier de l'Ordre approcha de son corps, et lui prit la main, la femme convulsait.


"Chut... Chut... Il ta offert un cadeau, sa bénédiction, tu peux t'endormir pour l'éternité."

La femme ferma les yeux, et sa vie s'envola, nouvelle proie du mal des vampires. Tosot l'observa un instant, et s'émerveilla devant sa mort. Le vampire posa la main sur l'épaule de son serviteur, et Tosot fut parcouru d'un frisson, car oui, il savait que très bientôt, il deviendrait comme lui, un vampire, un être parfait et éternel. Il attendait cela depuis longtemps déjà, et tout ce qu'il avait à faire, s'était lui amener des membres de L'Ordre à Bielen, en particulier un dénommé Buchwald dont Agabius voulait se venger.
L'Ordre n'était plus rien pour lui, et les doutes qu'il avait pu avoir s'étaient éteints au contacte de son nouveau Dieu. Il se releva, prêt et déterminé à tout.


"Je sens la peur en toi Tosot... Ne t'ai je pas convaincu de la stupidités de ton Ordre ? Il me serait douloureux t'entendre que tu souhaites te rétracter."

Le cœur de Tosot se mit à battre la chamade, non... Non... Il ne connaissait plus la peur, il était convaincu de faire les bons choix, d'avoir choisit la seul et unique voie possible. Son Dieu pouvait sentir sa peur, l'esprit de Tosot était déterminé, mais son cœur lui n'avait pas encore totalement basculé dans la noirceur. Après tout, il allait devoir tuer ses amis, ses frères... Peut être que... Non, il le fallait, il fallait le faire. L'Ordre était le véritable mal, Agabius le lui avait prouvé, les chevaliers corbeaux étaient les représentants du désordre et du chaos, faisant couler le sang et s'expliquant en disant combattre le mal. Ils étaient des traîtres.
Sa tête bourdonna, il entendit des voix, puis des cris, la mort, le feu... Tout défilait devant lui, puis ... Le silence, les ténèbres, et une nouvelle fois il ouvrit les yeux.


"Rien ne pourras nous arrêter... J'accomplirai ce que vous m'avez demandé... Maitre..."

Au son de ces paroles, derrières sa capuche, Agabius afficha un sourire malsain, un sourire prouvant qu'il avait corrompu à sa cause un homme et un allié des plus utile, une lame dans la nuit prêt à percer le cœur de L'Ordre. Le vampire avait accomplit son œuvre. Il disparu dans la nuit, telle un fantôme d'une autre époque. Tosot ne souhaitait plus qu'une chose maintenant : que les pécheurs de l'Ordre soient jugés par Agabius, leur rédemption passerait par leur disparition.

Mais dans cette histoire et cette rencontre, Tosot ignora quelque chose, c'est que se fut la dernière fois qu'il pu contempler son sauveur, car en effet, quelques semaines plus tard, un homme du nom de Ubran et un certain dénommé loup blanc causerai la perte du traitre...
Ainsi allait disparaître le grand Tosot, qui serait tué selon l'Ordre comme le héros qu'il était alors qu'il s'était abandonné aux forces du mal. Mais cela personne ne pu le savoir...
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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Friedrich Hadler
PJ
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Re: [Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul hé

Message par Friedrich Hadler »

Et voilà ma participation au concours de Djinn. Je le remercie, car ce fut un régal à écrire, et j’espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que moi à le rédiger, ce serait la plus belle des récompenses. :)

Pour ceux qui ne connaissent pas la PNJ dont il s’agit, c’est l’héritière et à priori fille unique du Duc Loft, un noble très influent et très puissant d’Ostland, à la cour de Valmir von Raukov, le Comte-Electeur, et un chef militaire hors pair.

Dans mon aventure, elle vient d’avoir 16 ans (elle en avait 15 au début, en 2529, mais du temps s’est écoulé depuis), et est déjà très intelligente et mature. Elle semble avoir un faible pour Friedrich Hadler et entretient une relation de rivalité avec Katja Endrafen.

Je précise que le passage de sa vie que j’ai choisi de raconter est primordial dans l’aventure de mon PJ. Pas tant pour l’évènement en lui-même que pour ses suites (non racontées ici), qui ont tout changé.

Enfin, évidemment, je ne suis pas Djinn. Ce qui va suivre est donc une version partiale (vue depuis les yeux d’Erika), et non-officielle, dans le sens où si ça se trouve, il ne s’est pas passé exactement ça.
Après, j’ai épluché minutieusement chaque phrase dans mon RP qui se rapporte à ce moment, donc sur l’ensemble, l’histoire colle en tous points avec les descriptions de Djinn que j’en ai eu. Elle est donc possible (si ça se trouve ça s’est passé exactement comme ça), mais pas officielle. ;)
ImageERIKA LOFT

2525. Après quatre années de combats incessants, la Tempête du Chaos touchait à sa fin en Ostland. Mais dans ces terres dévastées, les batailles étaient toujours nombreuses entre les reliquats des troupes chaotiques et les défenseurs de l’Empire.

Le manoir du Duc Loft, proche conseiller militaire du Comte-Electeur d’Ostland Valmir von Raukov lui-même, était quasiment vide depuis quelques jours déjà. La chance avait voulu qu’il soit épargné par la guerre durant toutes ces années où la majorité de la province fut mise à feu et à sang. La riche demeure fortifiée avait servi de quartier général aux nobles plus d’une fois au cours de la longue campagne qui avait suivi la Tempête du Chaos. Pourtant, depuis quelques jours déjà, toute l’attention du Grand Prince Valmir, du Duc Loft et de leurs hommes était ailleurs. Ils étaient tous partis à la guerre. Un fort parti de troupes de Khorne, renforcé par des hordes de démons et accompagnés d’hommes-bêtes, se dirigeait droit sur Salkalten, la capitale provisoire de l’Ostland, située sur les côtes, et qui avait été elle aussi épargnée par la Tempête du Chaos. Il était vital pour les troupes impériales d’arrêter cette attaque et toutes les forces disponibles avaient été réquisitionnées en vue de la bataille qui allait bientôt se livrer.

Ne restait plus dans le manoir des Loft que la jeune fille unique du Duc, Erika, alors âgée de onze printemps, quelques domestiques et des gardes…


***

Ma maison avait toujours été un endroit rassurant, où je me sentais en sécurité. A l’époque, c’était l’unité d’infanterie régulière du capitaine Ludwig Vanral qui était chargée de la protection du manoir, mais je les connaissais peu. A vrai dire, je ne faisais pas vraiment attention à tout « ces grands » qui n’arrêtaient pas d’aller et venir depuis quelques années déjà. Un flot ininterrompu d’arrivée et de départ de militaires passaient par la mission de garde du manoir, jamais les mêmes. Apparemment, la mission était considérée comme simple, transitoire. Si j’ai bien compris, c’était une manière de faire tourner les unités pour que chacun puisse avoir un minimum de repos, une affectation-permission, somme toute. Ils avaient ordre de ne pas nous adresser la parole, et pour la plupart, nous les ignorions également. De toute façon, ils avaient tous l’air bizarre, sans doute trop choqués par les horreurs qu’ils avaient vues, je m’en rends compte maintenant.

Et puis, souvent, il y en avait bien d’autres, des militaires qui passaient par là, mais eux étaient des gens importants. Ils venaient dans leurs magnifiques uniformes et leurs armures rutilantes, tels des princes, ce qu’ils étaient pour la plupart. Je me souviens de toute l’admiration que j’éprouvais pour eux, à l’époque… Certains étaient des amis de mon père, chez qui nous nous rendions parfois avant la guerre. Quoi qu’il en soit, eux n’étaient plus là, tous partis accompagner le Comte-électeur Valmir von Raukov à la bataille.

Seuls restaient les hommes du détachement de Ludwig Vanral. C’était un petit homme nerveux aux cheveux blancs, les traits creusés, qui approchait la cinquantaine. Chaque fois que je le croisais dans les couloirs, il me semblait fatigué et malheureux. Il ne faisait pas l’effort de sourire, de saluer, et ne parlait presque jamais, même à ses hommes, comme s’il avait perdu le goût de vivre, tout simplement. Enfin, moi, il m’intriguait et me faisait un peu peur à la fois, ce capitaine, surtout ses yeux gris fixes, qui semblaient en permanence hantés par des souvenirs terribles.

Je me souviens en avoir parlé avec Lucia, ma nounou. Elle m’a confiée qu’il était l’unique survivant d’un régiment massacré alors qu’il défendait la ville d’où ses membres étaient originaires et où ils se trouvaient en garnison. Malgré le sacrifice de ses hommes, il avait dû battre en retraite avec le reste des défenseurs, et abandonner sa ville et ses habitants aux hommes-bêtes. En récompense pour sa bravoure, on lui avait accordé une médaille, on lui avait donné une nouvelle unité, et on l’avait affecté à la garde du manoir.

Comme je l’ai su plus tard, les soldats ne l’aimaient pas. Ils disaient qu’il était maudit, qu’il portait malheur. Peut-être était-ce vrai, d’ailleurs, quand on voit ce qui est arrivé sous sa garde.

Toujours est-il qu’il avait décidé de déléguer la plupart de ses fonctions à ses trois sergents. L’un en charge de la protection extérieure avec une douzaine d’hommes, un autre en réserve avec une dizaine d’hommes, et un troisième, se chargeait de la défense de l’intérieur de la demeure.

Un soir, alors que j’étais déjà couchée et que je dormais, il y eu un vacarme terrible, qui me tira brusquement de mon sommeil. Des cris, des bruits de lutte, et soudain la porte qui s’ouvrait à la volée et une Lucia complètement paniquée qui entrait en courant, l’air terrorisé. Je ne l’avais vue comme ça avant. La voir, elle qui s’était toujours occupée de moi, aussi pâle, aussi affolée, c’était terrifiant pour moi. Sans même prendre le temps de me saluer, ou de me laisser m’habiller, elle m’a prise par le bras en me serrant si fort que j’en avais mal et m’a crié :


-Erika, vite ! Suis-moi, il faut que tu te sauves ! Sortons d’ici, vite ! Cours avec moi et ne regarde surtout pas ma chérie !

Ma chambre était à l’étage, et il n’y avait qu’une seule issue, par là où elle était rentrée. Sans me lâcher le bras ou m’expliquer ce qu’il en était, elle s’est précipitée hors de la chambre. Par terre, il y avait du sang partout. Et Fabrice, le gentil Fabrice, le jeune commis de cuisine avec lequel j’aimais bien jouer de temps en temps –il n’avait que quelques années de plus que moi, quatorze ou quinze ans tout au plus-, était étendu par terre, face contre terre. En voyant ça, j’ai éclaté en sanglots, j’ai pleuré, mais sans m’arrêter de courir. Tout était très flou, la seule chose dont je me souvienne alors, c’est que je courrais aussi vite que je le pouvais, avec pour seule à la réalité la douleur dans mon bras gauche, toujours serré par ma nourrice qui m’entraînait. Mon esprit, lui, était choqué. Je revoyais en boucle l’image du serviteur et compagnon de jeu qui gisait dans une mare de sang, les yeux ouverts fixant le sol, le visage déformé affreusement dans un cri silencieux.

Le retour à la réalité fut brutal. Nous arrivâmes dans une pièce où l’on se battait encore, et c’était comme si on avait remis mes yeux et mes oreilles en marche, mais en amplifiant le volume sonore au maximum. Deux soldats étaient aux prises avec un homme affreux, très grand, torse nu, maniant deux marteaux gigantesques. Il était couvert de poils blonds, de sang et de tatouages, et hurlait des phrases que je ne comprenais pas mais qui me terrifiaient. En nous retournant, nous vîmes que la retraite était bloquée, impossible de retourner sur nos pas.

Quelques secondes plus tard, un des soldats et l’homme étaient tués, mais d’autres hommes semblables arrivaient, plus nombreux. Nous étions alors dans le bureau de Ludwig Vanral, qui, étrangement, y était assis, très calme, observant la scène sans bouger d’un cil, un sourire figé sur le visage. Son dernier homme lui cria de faire quelque chose, mais il restait planté là, immobile avec un air béat. Lucia m’entraîna vers lui, au fond de la pièce, à l’endroit le plus sûr, le plus éloigné des intrus qui nous y avaient acculés.

La courageuse servante, sans me lâcher, secoua fortement le capitaine de l’autre main et lui cria qu’il devait nous protéger, faire son devoir, défendre la fille du Duc et sa propre vie par la même occasion. Le dernier soldat, pendant ce temps, défendait chèrement sa peau à un contre cinq devant à quelques mètres devant le bureau derrière lequel le capitaine était tranquillement assis comme si de rien n’était, et qui nous servait de dernier refuge. Comme si le simple fait de nous cacher, recroquevillés derrière une mince barrière de bois suffirait à les empêcher de nous mettre la main dessus.

Contre toute attente, les secousses insistantes de Lucia eurent un effet sur l’impassible capitaine. Celui-ci sembla s’éveiller d’un rêve, une expression d’incompréhension parcourant quelques instants son visage tandis que ses yeux parcourait la pièce, fixant d’abord son dernier homme aux prises avec les assaillants, puis Lucia, et enfin moi-même. Il m’accorda même un petit sourire, tandis qu’on entendit un grand cri suivi d’un bruit sourd de corps tombant sur le sol de l’autre côté du bureau.


-Mais faites quelque chose !

Hurla la nourrice au chef de la garde. Le vétéran, qui nous regardait toujours, blotties l’une contre l’autre en position fœtale à côté de lui, répondit d’une voix douce, comme celle d’un père s’adressant à sa femme et à sa fille pour les rassurer :

-Bien sûr que je vais faire quelque chose.

Tandis que les chaotiques approchaient, le vieil homme, toujours aussi calme, se contenta d’ouvrir un tiroir de son bureau et d’en sortir un pistolet. Aussitôt, les bruits de pas des assaillants s’arrêtèrent. Ils connaissaient la puissance de cette arme impériale, et, bien qu’elle n’ait qu’un coup, aucun d’eux ne voulait être le premier à avancer, et donc à mourir. Mais la réaction du capitaine fut complètement inattendue. En plongeant ses yeux dans les mains, il ramena l’arme contre le dessous de sa gorge, pointée vers sa tête. Puis, sous les yeux ébahis de Lucia comme des miens, et sûrement aussi ceux des chaotiques que nous ne pouvions voir, il y eut un déclic suivi d’une forte détonation.

C’était la première fois que je voyais quelqu’un mourir devant moi. J’avais déjà vu des morts, ou des gens sur le point de mourir, comme les valeureux soldats qui s’étaient battus, mais j’avais alors toujours détourné les yeux, ou m’était trouvée dans une position où je ne pouvais pas le voir, comme blottie contre ma nounou derrière un bureau. Cette fois, c’était trop inattendu, je n’avais pas pu l’éviter.

L’expérience était traumatisante, encore plus que ce que j’avais vécu au cours des instants qui avaient précédé, encore plus que la vue du corps de Fabrice. L’image de la flamme et du trou sanglant qui perçait la tête de part en part, à tel point qu’on voyait à travers. L’odeur forte de la poudre noire et du sang qui emplissait les narines. Les petits bouts de cervelle, d’os et le sang qui avaient été projetés partout alentours, y compris sur nous. Le bruit de la détonation, tellement forte et tellement proche de nous qu’elle m’avait momentanément assourdie, je n’entendais plus qu’un « iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » continu qui sifflait très fort dans mes tympans. Puis, après quelques secondes, le son revint. Les cris d’horreur absolue de Lucia, suraigüs, suivis des rires gras des intrus, qui nous entouraient à présent.

Je fermais les yeux, j’avais bien trop peur, j’étais terrifiée, choquée, incapable de penser, de bouger. Tout ce qui comptait était de rester blottie contre ma nourrice, celle qui s’était toujours occupée de moi, celle qui encore maintenant me serrait toujours le bras très fort pour me protéger. Je sentis la poigne sale, mais horriblement forte d’un homme qui me forçait à me lever. Toujours les yeux fermés, j’entendais ma nounou me chuchoter à l’oreille d’une voix tremblante des paroles rassurantes auxquelles elle ne croyait pas elle-même, mais qui seules me permirent de tenir, de ne pas sombrer dans l’hystérie, la folie ou m’évanouir :


-Ca ira bien, Erika, tout ira bien. N’ai pas peur, mon ange, tout ira bien. Je suis là, avec toi. Je te protège. Tout ira bien. Je ne les laisserai pas te faire du mal. Tout ira bien.

Lucia me tenait toujours le bras, mais nous étions guidées à travers le manoir jusque dans les caves. Là, on nous fit nous arrêter. Je ne pus m’empêcher d’ouvrir les yeux et de regarder, en sentant un léger spasme dans la main de ma nourrice qui me tenait le bras, et en l’entendant hoqueter de terreur et de stupeur. Et il y avait de quoi. Devant nous, dans les caves mêmes du manoir de mon père, un monstre comme je n’en avais vu avant se trouvait face à une sorte d’autel gravé de runes impies, encombré de symboles chaotiques, et déjà entièrement couvert de sang. La créature avait la taille d’un homme, et se tenait debout comme un homme. Mais elle était recouverte de tentacules frémissants qui surgissaient de sa robe noire à divers endroits insolite, tandis que ses yeux luisaient de méchanceté surnaturelle.

L’homme souriait et s’adressa à un des serviteurs de mon père, un dénommé Hébart, d’une voix extrêmement désagréable, inhumaine. Hébart était libre, mais semblait tout de même mal à l’aise aux côtés des chaotiques. Il avait la tête baissée, gardait les yeux fixés sur ses chaussures et avait une expression de honte sur le visage.


-Bien, Hébart, très bien. Comme promis, tu auras ta récompense. Tu vois, tes nouveaux maîtres tiennent toujours leurs promesses, ils sont généreux avec leurs serviteurs dévoués.

Dit-il en pointant du doigt Lucia. Je sentis la main de cette dernière qui tenant mon bras trembler. Ma nourrice se débattit de toute ses forces, mais deux des grands types torse nu la séparèrent de force de moi et la jetèrent aux pieds d’Hébart, qui pour la première leva les yeux sur elle, d’un regard fou, un regard de convoitise perverse. Pleurant toutes les larmes de son corps, Lucia lança un regard suppliant à celui qui, quelques heures plus tôt, était encore son collègue de travail, un autre domestique de la famille Loft. Elle lui dit :

-Non, Hébart, je t’en supplie, pas ça. Pitié, non, arrête. Ce n’est pas toi, comment peux-tu être avec ces monstres ? Leur livrer Erika ?

D’une voix brutale, Hébart répliqua, tout en saisissant sa proie au cou, la relevant de force à son niveau en approchant sa tête très près de la sienne :

-C’est facile, c’est ta faute ce qui arrive. Si tu ne m’avais pas rejeté comme un chien, salope ! Mais de toute façon, j’en avais marre de faire le larbin pour un maître ingrat et sa petite princesse. Aujourd’hui, au moins, mes maîtres me récompensent à la valeur de mes services. Et en prime, je suis dans le camp des gagnants.

Il tenta d’embrasser de force la nourrice, qui, une expression de dégoût sur le visage, lui crachat à la face. Cela eut le don d’énerver le traître, qui la rejeta sur le sol, qu’elle heurta violement avec un cri de douleur, sous les rires des intrus. Je n’en pouvais plus. Le spectacle qui se jouait devant moi était terrifiant. Ma protectrice, ma nourrice, celle qui jouait le rôle de mère depuis ma naissance, celle que j’aimais tant, était violentée, tourmentée sous mes yeux, impuissante. Je voulais la protéger, les empêcher de lui faire du mal, mais j’étais maintenue de force par les chaotiques. Je ne pus que crier :

-Lucia ! Non !

Mais, à part elle, personne ne prêta attention à mes cris désespérés. Toujours à terre, tandis qu’Hébart approchait d’elle avait un air menaçant sous les encouragements de ses nouveaux amis, en dégrafant sa ceinture, elle tenta une dernière fois d’amadouer son tortionnaire :

-Non, Hébart, pitié, pas ça ! Pas devant Erika, je t’en prie, je t’en supplie non. Elle n’a que onze ans… Pitié...

Mais voyant que c’était inutile, ma nonou plongea son regard dans mes yeux larmoyants et d’une voix très calme compte tenu de la situation, prononça les paroles suivantes pour moi :

-Ca va aller, Erika, n’aie pas peur. Ca ira bien. Maintenant, ma chérie, ferme les yeux et surtout ne regarde pas. Surtout ne regarde pas ! Ca va aller...

Tremblante, pressentant peut-être inconsciemment ce qui allait se passer, j’obéissais néanmoins à ma nourrice. Mais ça ne m’a pas empêché d’entendre. Et pendant que ma pauvre nounou subissait les affres de l’horrible Hébart, le chef de la cellule ordonnait qu’on me déshabille et qu’on m’attache à l’autel, pour préparer le sacrifice. J’ai lutté de toutes mes forces, mais que pouvait une enfant de onze ans à peine contre une bande de cultistes chaotiques ?

Lorsque les liens m’ont entravée, j’étais immobilisée, attachée en croix sur l’autel couvert de sang. Ma robe de nuit m’avait été arrachée. J’étais là, incapable de bouger autre chose que ma tête, enfermée dans ma propre cave avec une bande de monstres qui voulaient offrir ma vie à leurs divinités sombres, et avec Lucia subissant les assauts d’Hébart dans un coin. J’avais bien sûr rouvert mes yeux, mais heureusement, de là où j’étais je ne pouvais les voir, ils étaient trop bas par rapport à la hauteur de l’autel.

Je ne sais pas comment, mais c’est à ce moment que la porte vola en éclats, et dévoila la silhouette du chef des gardes de l’extérieur, un certain sergent Alexander Hadler, qui n’avait été affecté que très récemment au manoir. Je ne lui avais que peu parlé, mais il avait très poli à chaque fois que je l’avais croisé dans le jardin et avait échangé quelques mots avec lui. L’arme à la main, ruisselant de sang et une expression de rage sainte et pure sur le visage, il passa par le fil de l’épée tous les chaotiques à lui seul. Aucun ne fit le poids face à lui, même à plusieurs. Ce n’était peut-être qu’un simple homme, mais quel homme ! Chaque blessure qu’il subissait, il l’ignorait tout simplement, et ripostait avec encore plus de hargne. Même le chef des cultistes ne put rien faire, dépassé en volonté et en talent martial par le soldat impérial.

Après quelques minutes d’affrontement brutal et sans merci, il ne restait plus qu’Hébart, qui s’était relevé et était acculé dans un coin de la cave. Nu, il tenait fermement contre elle une Lucia brisée et également en tenue d’Eve, qu’il menaçait d’un pistolet sous la gorge, comme le capitaine. Il osa même tenter une bravade, narguant le militaire couvert de blessures, qui tenait debout par miracle, mais avec un feu sacré au fond des yeux, un feu effrayant pour ses ennemis, mais incroyablement puissant pour ses amis, dont je faisais heureusement partie :


-Alors, pt’it sergent ? Tout ça pour ça, hein ? Hopopoplà ! Un pas de plus et je repeins le plafond de la cave avec sa cervelle. C’est trop bête, hein, tous ces efforts, mais tu m’auras pas quand même. J’ai gagné, pauvre con ! Je gagne toujours !

A cet instant, sous mes yeux horrifiés, Lucia me lança un dernier regard et m’annonça d’un ton qui n’aurait pas été différent de celui de ma vrai mère si elle avait survécu et qui traduisait tout l'amour qu'on pouvait éprouver pour une personne :

-Je t’aime, Erika, mon petit ange. Ferme les yeux et pardonne-moi. Tout ira bien.

Puis, alors que j’éclatais en sanglots en lui obéissant à contrecœur, elle s’adressa à Hébart avec une haine violente dans la voix :

-Non, tu as perdu, sale connard !

Et elle appuya elle-même sur le doigt de son violeur qui était sur la détente. Alexander Hadler n’attendit pas une seule seconde de plus, et quelques instants après, il massacrait son dernier adversaire, lui plantant sa lame dans le bas ventre avant de le laisser se vider de son sang, dans des gémissements de douleur pitoyables. A vrai dire je ne sais pas s’il l’a fait volontairement, ou parce qu’il n’avait plus la force de lever le bras plus haut, ou de retirer son épée du corps de son ultime victime.

Car mon sauveur tomba à genoux à ce même instant, épuisé. Bien qu’au bord de l’évanouissement, il lui restait encore assez de lucidité pour apercevoir un autre soldat entrer, un caporal. Ce dernier s’arrêta net sur le seuil de la porte, au vu du carnage et de la scène qu’il avait sous les yeux, il se sentait vaciller. Mais son supérieur lui accorda un sourire, avant de se tourner vers moi et demander d’une voix faible :


-Caporal Steiner. Fräulein Loft et ses domestiques, comment vont-ils ?

Le caporal Steiner, puisque c’était là son nom, se précipita vers moi et constata que j’étais saine et sauve, physiquement, du moins. Il répondit :

-Sergent, on n’a pas pu sauver grand monde, mais on a fait ce qu’on a pu, selon vos ordres. La fille du Duc est sauvée, grâce à vous. Vous, vous êtes un héros, sergent…

Intérieurement, j’étais brisée. Mais le courage, le dévouement, la volonté de ce héros me donnèrent la force de surmonter cette épreuve. Alexander Hadler, quant à lui venait juste de s’évanouir une fois qu’il avait entendu que j’étais sauvée. Professionnel jusqu’au bout, il était tombé dans les pommes sa mission accomplie, pas avant. Le caporal Steiner, son bras droit, s’est chargé de me libérer et m’a donné son manteau pour me couvrir. Il m’a empêché de regarder les cadavres, et notamment celui de Lucia, et m’a emmené avec les autres rares survivants, en lieu sûr, à l’extérieur, là où le reste de son escouade veillait. Puis, il était revenu chercher son sergent.

Quelques temps après, mon père en personne, rentré de la bataille, nomma Alexander Hadler au grade de capitaine, et Adelbert Steiner à celui de sergent.



***
Alexander Hadler.

Cet homme m’a sauvé la vie. Mille fois il risqua sa vie pour nous sauver ce jour là, moi et mes domestiques. Il avait bravé tous les dangers et ordonné à ses hommes de quitter leur poste pour venir secourir les domestiques qui pouvaient encore l’être dès qu’il s’était aperçu que quelque chose se passait dans la maison. Il avait foncé, seul, à l’endroit où le danger était le plus important.

Croyez-bien que ça m'a fait souffrir aussi, de découvrir qu’on l’accusait de trahison.

Cependant je ne peux croire à son entière culpabilité, je l'ai vu se battre quand il m'a sauvé, risquant sa vie afin de me délivrer de ces horribles cultistes, s'enquérant de mon état et de celui de mes servants plutôt que de réclamer une récompense. Je vais vous dire le fond de ma pensée, je ne crois pas Alexander Hadler coupable, du moins pas complètement. Il m'apparaît évident que quelque chose à changé en lui quand il m'a sauvé, il doit pouvoir être sauvé...

Tout le monde le hait, maintenant. Mon père, l’Empire, et même son propre fils veulent le tuer, moi je veux le sauver.

Pour tous, c’est un traître, pour moi, c’est un héros.


Fin.

J’espère que ça vous a plu.
Et pour ceux que ça intéresseraient, les sources que j’ai, à savoir l’histoire racontée par le Duc Loft à Friedrich :
-"Je n'entrerai pas dans les détails Hadler, mais il faut que vous le sachiez, votre père m'avait volé cette boîte à la fin de la Tempête du Chaos. Il avait sauvé ma fille d'un sacrifice démoniaque dans mon propre manoir! Deux jours plus tard quand je revenais d'une bataille, Erika -mon enfant- me raconta tout. Je décidais de lui offrir l'hospitalité un jour de plus, ainsi qu'une récompense en grade, c'est ce jour là que le sergent Steiner, qui à l'époque n'était qu'un caporal sous les ordres de votre père, fût promu.
Mal m'en pris, le lendemain votre paternel s'était enfui avec la boîte, un objet qui possède une valeur inestimable à mes yeux. Rapidement j'ai envoyé mes espions le filer, rien à faire, on avait beau le retrouver personne ne fût capable de l'arrêter ou de récupérer l'objet. Voilà trois mois mon meilleur maître informateur découvrit que votre père avait caché la boîte en Arabie. Elle y était donc bien, mais vide, ce qui est d'autant plus étonnant qu'elle était fermée runiquement et ouvrable seulement avec une rune que je possède."

-"Ce traître s'est fait passer pour mort pendant des années, il n'a même pas tenté de vous retrouver ou de vous contacter. Aujourd'hui je ne sais pas où il se trouve, mais je sais une chose: il complote contre moi et l'Empire.
Maintenant reprenez vos armes, nous repartons au campement. Steiner, même si nous avons échoués je tiendrai ma promesse, vous serez promus capitaine une fois de retour en Empire."
Et ce qu’en dit Erika à Friedrich, pour tenter de le convaincre d’essayer de sauver Alexander plutôt que de vouloir le tuer (ce que, pour la petite histoire, Friedrich à refusé, préférant croire à la version du Duc, ce qui prouve qu’il peut faire des choix d’alignement « mauvais », parfois).
Une bien mauvaise affaire que nous avons là n'est-ce pas? Pour ne rien vous cacher j'ai appris pour votre père -j'ai profité de l'absence du mien pendant votre voyage-, la vérité à son sujet je veux dire. Croyez-bien que ça m'a fait souffrir aussi, sir Hadler... Cependant je ne peux croire à son entière culpabilité, je l'ai vu se battre quand il m'a sauvé, risquant sa vie afin de me délivrer de ces horribles cultistes, s'enquérant de mon état et de celui de mes servants plutôt que de réclamer une récompense. Je vais vous dire le fond de ma pensée, je ne crois pas votre père coupable, du moins pas complètement. Il m'apparaît évident que quelque chose à changé en lui quand il m'a sauvé, il doit pouvoir être sauvé..."
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
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Re: [Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul hé

Message par [MJ] Le Djinn »

Hé bien le concours est terminé!

Merci à vous deux d'avoir joué, lançons les votes!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul hé

Message par [MJ] Le Djinn »

Nous avons donc notre vainqueur!

Félicitations à Geralt des Riviers pour sa victoire!

Tu obtiens donc l'objet suivant:
Image Souvenir du héros

Un étrange médaillon brillant d'une lueur argentée. Peut-être utilisé pour appliquer un effet béni (5+1d8 dégâts supplémentaires sur les créatures de Dhar ou du Chaos) sur n'importe quelle arme ou munitions. Utilisable 3 fois!
Ainsi que 10xp à réclamer à son MJ!

Friedrich repart avec 15xp!

Merci d'avoir joué!
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[MJ] The Puppet Master
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Re: [Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul hé

Message par [MJ] The Puppet Master »

OK, c'est fait pour Geralt !
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...

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Geralt
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Re: [Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul hé

Message par Geralt »

Merci pour les votants (et dommage qu'il n'y ai pas plus de concurrence.)

En tout cas j'ai aimé ton texte Friedrich sache le.

Au prochain concours donc :clindoeil:
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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Friedrich Hadler
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Re: [Concours de début d'année!] Vous croyez être le seul hé

Message par Friedrich Hadler »

De même pour moi, Geralt ! Félicitations pour ta victoire méritée, même si c'est vrai qu'il est dommage qu'il n'y ait pas eu plus de participants. Je pensais vraiment que ce concours emballerait plus de monde, moi en tout cas, le sujet me bottait. :D
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Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
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• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

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Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
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