Grand Jeu Concours !

Dans cet espace intemporel et hors du monde, les plus talentueux écrivains peuvent écrire pour le plaisir ou se mesurer entre eux, pour leur gloire personnelle ou par vengeance....

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[MJ] Le Sombre Garde
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Grand Jeu Concours !

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

Approchez Mesdames et Messieurs, Gentes Dames et Grands Seigneurs, Damoiselles et Damoiseaux, Manants et Vilains, Brutes Décérébrées et Génies, approchez tous !

Aujourd'hui, en exclusivité directe sur le Warforum JDR un grand jeu concours !

Quel est le gain ? Rien moins que l'autorisation de s'aventurer dans les méandres du passé ! Car vous obtenez le droit de participer aux ... Chroniques des Temps Passés de Warhammer ! Celles-ci vous permettront d'évoluer soit aux sombres temps de la guerre civile elfique, soit au glorieux âge qui vit la naissance de Sigmar et la création de l'Empire. Attention, seuls deux places sont disponibles, une pour chaque période, elles seront chères à récupérer.

Quel est le principe ? Vous rédigez un texte sur l'une des deux périodes, celle à laquelle vous souhaiteriez jouer. Attention, si vous participer au concours pour Sigmar, vous ne pourrez concourir pour la Déchirure, alors choisissez soigneusement. Vous postez vos textes et après, un jury composé de moi-même (et sans doute Ombre et les MJs qui n'auront pas participé, mais ça, c'est pas sûr, donc les pots de vin, c'est à Sombre Garde) choisira les gagnants de ce Grand Jeu Concours. Les deux gagnants auront ainsi gagner le droit de se créer un second compte pour tester les Chroniques des Temps Passés sous mon glorieux MJitage.

Dans mon immense mansuétude, je vous laisse jusqu'à fin septembre pour rédiger vos textes. Deux semaines devraient être suffisantes. Pour toute question/réclamation/don d'argent, MP moi, j'éditerais ce post. A la suite de celui-ci, j'aimerais uniquement les candidatures des participants sous le modèle (qui seront donc dans ce sujet, n'allez pas saloper la section en créant d'autres sujets) :

Nom
Période Voulue
Texte

Notes bien que vous pouvez poser votre candidature même si vous n'avez pas encore le texte, vous pourrez éditer votre message par la suite.

Ah oui, quelles sont les règles des Chroniques Passées ? Le wiki est grand et contient la réponse : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _warhammer

Pour plus de fluff sur la Guerre Civile Elfique, http://www.druchii.net/viewtopic.php?t=33111 (en anglais)

A la demande de plusieurs personnes, le concours est étendu jusqu'aux vacances de Toussaint.
Viens dans ma clairière petit PJ : http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopic.php?f=2&t=3552

Homo homini lupus, Plaute

Mère disait qu'il y avait bien pire que des loups dans les bois. Comme elle avait tort !

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Morridiin
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par Morridiin »

Nom : Selazar

Période Voulue : La déchirure

Texte : Fini

Sa cape bleue tourbillonnant derrière lui, Selazar marchait d'un pas vif dans les couloirs de la forteresse. Le conseiller de la famille, un très vieux prêtre de Khurnous du nom de Vladrek, tentait tant bien que mal de le suivre.

Les malheurs s’enchaînaient, d'abord l'assassinat de son père et de sa mère, retrouvés morts égorgés dans leur chambre il y a quelque jours, puis maintenant ça. Il ne savait toujours pas ce qu'il devait croire, et c'était bien là le problème. Comment avoir foi dans ce qu'on leur rapportait alors que partout il sentait mensonge et tromperie ? Il aurait aimé pouvoir y réfléchir calmement, mais il fallait agir vite, ou l'indécision causerait leur perte.


Je ne pense pas qu'il soit sage de le lui annoncer de cette façon.

La voix du conseiller lui parvint de plus loin qu'il ne s'y attendait. Cette constatation ne le fit pas ralentir, ou alors très légèrement.

Peut-être, mais on tient enfin quelque chose qui va le faire réagir, il est temps qu'il prenne ses responsabilités.

Répondit-il d'un air décidé, le prêtre rattrapa enfin le jeune noble, suant à grosses gouttes sous sa fourrure blanche, il faisait plutôt chaud aujourd'hui.

Votre frère n'a pas votre talent pour la politique, il faut que nous lui indiquions le bon choix, pas que nous lui présentions les faits bruts.

Parce que vous savez quel est le bon choix ? Alors allez-y, éclairez-moi.

Lâcha t-il, ironique, le prêtre se renfrogna.

Je pense pouvoir le trouver, si seulement vous me laissez le temps.

Selazar eut un soupir.

Malheureusement, du temps nous n'en avons pas. Si nous ne donnons pas très bientôt notre version sur les évènements, chacun se fera la sienne, et je ne veux pas de luttes fratricides dans nos rues.

Le ton du jeune noble monta, alors qu'il lâchait bride à la colère qu'il réfrénait depuis plusieurs jours déjà.

Je veux que le peuple voit que notre nouveau Prince est fort, qu'il mènera ses hommes au combat, pas que c'est un pleutre qui c'est barricadé dans sa chambre.

Le vieux conseiller resta un instant silencieux, ils prirent un escalier qui les mena à un autre couloir.

Peut-être que si vous preniez les choses en main le temps qu'il se reprenne.

Dit-il finalement. Selazar s'arrêta net, le conseiller le dépassa d'un bon mètre avant de s'arrêter lui aussi. Le prêtre de Khurnous tourna la tête, ses yeux d'ambres croisant les yeux bleus du jeune noble. L'un comme l'autre savait que Selazar ferait un bien meilleur dirigeant, surtout en ce temps de crise, et il pourrait toujours céder la place à son frère quand celui-ci irait mieux. Il suffisait de ne rien lui dire, de le laisser où il était. Après un court moment de réflexion, Selazar reprit sa marche.

Je le ferais, mais uniquement s'il ne réagit pas aux nouvelles que je lui apporte. Je veux absolument éviter les troubles, surtout dans ce moment critique, et croyez-moi, il y en aura si le fils cadet reprend les rennes alors que c'est à l’aîné de le faire, et ce quelque soit la raison que l'on invoque.

Mais peut-être serait-ce un moindre mal. Je vous en conjure, attendez qu'il aille mieux avant de lui apprendre la nouvelle, vous pourrez ainsi gérer convenablement cette crise.

Un moindre mal ? Pensait-il vraiment que son frère n'était pas capable d'agir comme il le fallait ? Eh bien c'est qu'il le connaissait mal, une fois qu'il aurait repris ses esprits, il ferait ce qu'il faudrait faire.

Il suffit, la discussion est close. Et je vous interdit de douter de mon frère devant moi.

Répliqua t-il d'un ton sec. Ils ne dirent plus un mot, seul le bruit de leurs pas sur la pierre blanche troublait encore le silence. Il n'y avait personne ou presque dans cette partie de la forteresse, un ordre de son frère, preuve de sa paranoïa soudaine. Pour Selazar, ces précautions étaient totalement inutiles, si le meurtrier avait voulu les tuer, ils seraient déjà morts eux aussi. Et puis tout le monde était sur le pied de guerre ces derniers jours, il y avait donc très peu de chances que l'assassin, s'il était encore ici, tente quoi que soit. Mais bon, il y avait fort à parier qu'il était déjà loin, pour dire à son employeur que la mission était accomplie.

Ils arrivèrent finalement devant une porte qui était solidement gardé par dix membres de l'ancienne garde personnelle de son père. Ils étaient tous armées de lances, une épée au coté et bien sûr un bouclier triangulaire où s'épanouissait un grand aigle aux ailes déployés sur fond bleu, le même que portait Selzar sur la poitrine de sa tunique. Ils se mirent tous au garde à vous lorsqu'ils le virent, lui se contenta de les saluer d'un signe de tête, comme il le devait, portant immédiatement son attention sur le champion. Celui-ci secoua négativement sa tête coiffée d'un casque conique, et le faible espoir qu'il avait encore eu que son frère reprenne ses esprits par lui-même s'envola. Décidé, il dit aux gardes qui l'entouraient.


Ecoutez-moi , ce que vous allez entendre est pour le moment confidentiel, pas un seul mot de ce que je vais dire ne doit franchir vos lèvres tant que le Prince ne l'aura pas décidé.

A l'unisson, les gardes s'exclamèrent.

A vos ordres seigneur Selazar.

Il frappa violemment contre la porte renforcée d'acier tout en criant.

C'est moi, selazar, je dois te parler immédiatement, la guerre est à nos portes, le Prince Malekith a massacré les membres du conseil et c'est retrouvé lui-même gravement blessé.

Les gardes étaient comme foudroyés par ce qu'ils venaient d'entendre, mais Selazar n'y fit pas attention, il continua de frapper avec force contre la porte, jusqu'à ce qu'enfin celle-ci s'entrouvrit, révélant le visage échevelé de son frère. Pâle comme un mort, les joues creuses, de larges cernes entourant des yeux bleus qui ne paraissaient pas vouloir rester en place, il n'était plus que l'ombre de lui-même.

Sans un mot il s'écarta, puis dès que Selazar fut rentré, il referma la porte et mit le verrou. Une horrible puanteur envahit ses narines, lui donnant envie de vomir, mais comment faisait-il pour la supporter ? Il embrassa d'un regard la chambre, un reflet de l'état actuel de son frère. Les fenêtres étaient maladroitement calfeutrées par des planches de bois, ne laissant passer que quelque rayons de lumières qui plongeaient l'endroit dans la pénombre. Des pots de chambres pleins étaient regroupés dans un coin, expliquant l'horrible odeur dont la pièce était empreinte. Son lit était défait, des livres éparpillés un peu partout, et des nombreux habits jonchaient le sol. Selazar ne c'était vraiment pas attendu à ça, comment son frère avait-il put tomber si bas ?


Tu rentres chez ton seigneur armé ?

Lui dit son frère avec un sourire crispé, fixant les gardes des deux épées dépassant de son dos comme si c'était des serpents. Selazar fut totalement prit au dépourvu par cette question, avec tout ce qui se passait, c'était ça qui le préoccupait ? Il dut se faire violence, pour ne pas se mettre à hurler et déverser sur lui tout ce qu'il avait sur le coeur, il y avait beaucoup plus en jeu que ses sentiments personnels. C'est donc d'une voix parfaitement paisible qu'il dit.

Je pense qu'il y a des sujets plus importants à aborder, mon frère.

Sarliim tressaillit légèrement à l'omission de son titre , au moins avait-il encore un semblant d'amour propre. D'un geste distrait, il se mit machinalement à caresser la garde ouvragée de son épée, pendue à son coté. Il avait un air fiévreux qui ne disait rien qui vaille, cependant il parut avoir retrouvé le sens des priorités.

Oui c'est vrai, raconte moi, je veux tout savoir.

Selazar s'exécuta, racontant tout ce que son ami, revenu en hâte de la capitale, lui avait dit, une fois ceci fait, il ajouta.

Nous sommes probablement parmi les premiers à apprendre la nouvelle, mais il faut agir vite, les messagers officiels ne tarderons sûrement pas à arriver, nous devons prendre une position.

Sarliim le regarda un long moment, l'air plus fiévreux que jamais, puis dit finalement.

Oui, tu as raison il faut agir.

Selazar ne put retenir un soupir de soulagement, apparemment il avait retrouvé ses esprits et allait enfin prendre ses responsabilités. Sarliim, l'air excité se mit à faire les cent pas, marchant sans y prendre garde sur les vêtements qui étaient au sol.

Maintenant, tout est clair, notre père a toujours soutenu le Prince Malekith, c'était donc pour ça qu'on l'avait tué.

Selazar était loin d'être aussi sûr de cette hypothèse, il y avait bien d'autres possibilités quand aux raisons de cet assassinat, et sans preuves, il valait mieux ne pas prendre de décision hâtive à ce sujet, néanmoins il ne l'interrompit pas pour voir où il voulait en venir.

Cela veut donc dire que tout était prémédité, le roi et les princes du conseil ont voulu assassiner le prince Malekith et écarter ses plus fidèles alliés.

Selazar se dit que finalement le vieux conseiller avait raison, son frère se laissait emporter, il risquait de prendre une décision hâtive pour des mauvaises raisons, il fallait qu'il le raisonne.

Prince Sarliim, mon frère, tu vas un peu vite, père avait de nombreux ennemis, nous n'avons aucune preuve d'une quelconque liaison avec ce qu'il c'est passé au temple d'Asuryan.

Son frère s'arrêta, pour fixer son frère, puis il rit.

Ainsi, mon petit frère, si clairvoyant d'habitude voit loin moins que moi ? Voyons, c'est aussi clair que de la roche.

Le regard de Sarliim le convainquit qu'il ne servirait à rien d'argumenter sur le sujet, il c'était fait son opinion et plus rien ne la changerait maintenant. Au moins prenait-il une décision, et ce n'était pas parce qu'il la choisissait pour des raisons douteuses que c'était forcément le mauvais choix. Maintenant qu'il y pensait il n'était plus sûr des raisons qui l'avaient poussées à venir voir son frère. N'était-ce pas parce qu'il ne voulait pas porter les conséquences de cette terrible décision ? N'était-il pas soulagé qu'il la prenne à sa place ? Voyant que Selazat n'allait pas émettre d'autres objections, son frère continua.

Si guerre il y a, il est donc tout naturel que nos troupes se joignent au Roi Malekith. Cependant, nous lui servirons surement mieux si nous faisons croire que nous rejoignons la cause des traîtres, puis au moment de la première bataille, nous frappons l'ennemi par derrière.

Selazar se sentit comme foudroyé, en temps normal cela aurait pu être une bonne tactique, mais sûrement pas dans cette guerre. Malgré l'énormité de ce qu'il venait d'entendre, sa voix resta paisible lorsqu'il prit la parole.

Prince, les armées en place seront gigantesques, et nous n'avons pas assez d'hommes, nous leur ferions des dégâts c'est sûr, mais se serait un suicide.

Sarlimm eut un reniflement méprisant.

Alors, mon frère est un lâche ? Si nous devons mourir pour défendre notre cause qu'il en soit ainsi.

Selazar se raidit sous l'insulte, il avait de plus en plus de mal à garder son calme, son frère était-il devenu fou ?

Le devoir d'un Prince est de protéger son peuple, pas de l'envoyer à la mort, si nous rejoignons le Prince Malekith, alors faisons la jonction son armée, là nous serons vraiment utile.

Le visage de son frère se colora, et ses traits se déformèrent sous l'effet de la colère.

Le prince ici c'est moi, et je ne tolérerais pas que tu contredises mes ordres. J'ai décidé de la marche à suivre et c'est ainsi qu'il en sera.

Son frère avait définitivement perdu la raison, lui qui avait accordé tant d'importance à sa vie qu'il s'était enfermé dans sa chambre par peur d'un assassin voulait maintenant se suicider en entraînant avec lui tout leurs soldats. Il ne pouvait pas le laisser sortir de sa chambre, il n'osait même pas imaginer les troubles que cela engendrerait si leurs sujets s'apercevaient que leur nouveau dirigeant était fou. Il ne restait donc plus qu'une seule solution pour l'empêcher de faire cette énorme erreur, mais elle l'horrifiait. Lorsqu'il parla, sa voix n'était qu'un murmure.

Je t'en supplie une dernière fois, ne fais pas ça.

Sarliim ne prit même pas la peine de lui répondre, Selazar sentit alors quelque chose se briser en lui, et son coeur s'emplit d'une immense tristesse à l'idée de ce qu'il allait faire, mais il devait protéger les sujets de sa maison, quel-qu’en soit le prix, et contre quiconque les menaçait. D'un geste souple il dégaina, deux notes métalliques résonnant dans la chambre.

Je suis désolé, mais je ne peux te laisser conduire nos gens à la mort sans réagir.

Son frère resta un instant paralysé, comme s'il n'en croyait pas ses yeux, puis il dégaina à son tour, prenant fermement sa longue épée dans sa main droite. lorsqu'il parla sa voix était sifflante et pleine de rage.

Traître,j'aurais du m'en douter, tu as toujours voulu ma place. Je mettrais fin à tes ambitions ici et maintenant, de ma propre main.

Qu'il puisse penser cela confirmait en tout point sa folie, ce n'était plus son frère. Ils commencèrent lentement à se tourner autour, évitant habilement les nombreux obstacles sur le sol, s'observant sans frapper. Pour s'être entraînés de nombreuses fois ensemble, chacun connaissait parfaitement le style de l'autre, le combat serait ardue, mais Sarliim avait le désavantage de ne pas avoir son bouclier, même s'il avait une meilleure allonge.

Selazar décida de passer à l'attaque, et le combat commença. Quiconque les aurait regardé aurait eut l'impression de voir une danse parfaitement synchronisée. Tout les coups portaient dans le vide, chacun lisant comme dans un livre ouvert les attaques de l'autres. Enfin il y eut un tintement, qui ne tarda pas à être suivi par une autre, puis encore un autre, jusqu'à ce que le bruit des lames s'entrechoquant devienne presque régulier, chacun cherchant maintenant à surprendre l'autre dans ses attaques. Ils n'étaient plus maintenant qu'un tourbillon de chairs et de lames, mais pourtant ils ne dérangeaient pas un seul objet dans la pièce, chaque coup était d'une précision incroyable, chaque geste minutieusement contrôlé. Ils ne faisaient absolument aucun mouvements inutiles.

Finalement surprenant son frère par une feinte, Selazar creusa une profonde coupure dans son épaule, cependant cela lui coûta cher, car par un coup judicieux, Sarliim le désarma, l'une de ses épées vola dans la pièce pour atterrir sans bruit sur le lit. Alors Selazar dut se mettre sur la défensive, ayant bien du mal maintenant à éviter de se faire embrocher par son frère. Néanmoins, la blessure de son épaule droite saignait abondamment et si Selazar tenait suffisamment longtemps, il fatiguerait, alors il aurait une chance de prendre l'avantage. Mais y arriverait-il ? Il avait de plus en plus de mal à éviter les coups de son grand frère, et il savait que s'il n'en laissait passer ne serait-ce qu'un s'en serait fini de lui. Dans la technique de son frère, chaque attaque qu'il portait était potentiellement mortel. Le temps passa, quelque minutes, une heure, une éternité, il n'aurait su dire, mais ils étaient toujours là, se battant, et malgré le sang qui s'écoulait de la plaie de Sarliim, celui-ci ne faiblissait pas, au contraire il paraissait de plus en plus enragé, poussant Selazar dans ses derniers retranchements. Il apparut bien vite que si les choses continuaient ainsi, il allait perdre, il devait agir, même si cela aboutissait à sa propre mort, au moins son frère ne pourrait mener à bien son projet insensé.

Il tenta alors une passe qu'il avait lui-même inventé, mais n'avait jamais utilisé jusque là contre qui que soit. C'était une technique très dangereuse, et s'il faisait la moindre petite erreur, il était mort. Il laissa une petite ouverture dans sa garde, pas trop flagrante où il se douterait de quelque chose, ou bien l'embrocherait avant qu'il ne puisse réagir. Son frère, en bon bretteur la remarqua immédiatement et se jeta sur la brèche apparente, la pointe de son épée fonçant vers son torse. D'un mouvement souple, Selazar esquiva l'attaque, mais ce ne fut pas suffisant, et le tranchant de la lame lui creusa cruellement la chair sur le coté. Ignorant la douleur, Selazar remonta le long de lame de son frère puis se jeta sur lui, épée en avant. Il sentit que son arme s'enfonçait dans quelque chose de mou, le sang jaillit, et son frère s'effondra une épée plantée dans le coeur. Couvert de sang, Selazar s'effondra à son tour, portant la main à son coté, il avait réussi à éviter que le coup touche une partie vitale, mais la blessure n'en était pas moins grave, et s'il ne se soignait pas très vite, il ne tarderait pas à rejoindre son frère. Pourtant, il ne pouvait pas appeler les gardes, pas maintenant, il devait cacher ce qui c'était passé ici. Au prix d'un effort qui lui parut surhumain, Selazar arracha son épée de son frère, puis la laissa tomber un peu plus loin à coté. Vacillant, il se leva doucement, puis se dirigea vers une des fenêtres mal calfeutrées, utilisant ses dernières forces, il arracha les morceaux de bois qui la bouchait, avant de s'effondrer une nouvelle fois. Il perdit conscience quelques instants, mais finit par refaire surface. Utilisant ce qu'il lui restait de souffle, il cria.


Gardes, ..... un assassin ..... à l'aide !

Dans son état actuel, il fut surpris d'avoir réussi à crier aussi fort, il essaya de recommencer, mais c'était trop lui demander, il n'en pouvait plus, il devait à chaque seconde lutter contre les ténèbres qui menaçaient de l'envahir. Mais apparemment, on l'avait entendu, car des coups sourds c'étaient mit à ébranler la porte, menaçant de la faire sauter de ses gonds. Vladrek était passé à l'action, la porte ne tarderait pas à céder sous ses coups puissants, avec de la chance, il arriverait à temps pour le sauver, sinon ce n'était pas grave, il avait empêché son frère de mener sa folie à bien, ce fut sa dernière pensée. Selazar émergea des brumes de l'inconscience, la première chose qu'il vit fut le visage du vieux conseiller de son père, penché vers lui. Il le regardait de ses yeux pénétrants, qui paraissaient lire en lui comme dans un livre ouvert.

Vous voilà enfin réveillé, vous avez failli mourir vous savez.

Selazar se redressa, s'adossant contre la rambarde de son lit, il était torse nu, sa plaie soigneusement bandée, mais c'est à peine s'il ressentit un tiraillement. Tout d'abord, il ne sut plus très bien comment il c'était retrouvé dans cet état, mais soudain sa mémoire explosa et il se rappela de tout, une tristesse infinie l'envahit. Mais il n'avait pas de temps à perdre, il pleurerait et culpabiliserait plus tard, il devait reprendre ses esprits.

Combien de temps suis-je resté inconscient ?

A peine quelques heures, vous avez de la chance que Lehmiin soit le meilleur guérisseur de Chrace.

Selazar fut intensément soulagé, cela aurait put être pire, bien pire. Il ajouta pour faire bonne mesure.

Et l'assassin ?

Le visage du prêtre s'assombrit, et Selazar comprit qu'il savait ce qu'il c'était passé dans la chambre, pourtant il se contenta de rajouter.

Aucune trace de lui Prince, vous avez eu de la chance de lui échapper.

Selazar n'en croyait pas ses oreilles, il savait mais pourtant le soutenait, s'il l'avait pu il lui aurait sauté au cou pour le serrer dans ses bras. Mais pourquoi parlait-il ainsi ? Il regarda son environnement et remarqua seulement qu'il était entouré des gardes, qui quelques heures plus tôt gardait son frère. Il comprit alors la partition qu'il devait jouer, mascarade qui lui coûtait, mais absolument nécessaire dans la situation actuelle, pour dissiper tout les doutes qu'il pourrait y avoir.

Oui, beaucoup de chance, si je n'avais pas réussi à le projeter par la fenêtre.... mais il est sûrement mort à l'heure qu'il est.

Sûrement, en effet, mais il y a peu de chance que l'on retrouve son corps s'il est tombé dans le fleuve.

Selazar eut un soupir.

Au moins savons-nous maintenant comment il avait fait pour mon père, je n'aurai jamais pensé que quelqu'un puisse escalader ainsi la muraille. A l'avenir, il faudra veiller à placer des protections pour éviter que ce genre de choses se reproduisent.

Le vieux prêtre acquiesça.

Je m'en occuperais personnellement.

Bien, maintenant il devait se retrouver seul avec Vladrek, ils devaient parler.

Gardes, laissez-nous.

A sa grande surprise, personne ne bougea, le champion s'approcha alors de son lit, se mettant immédiatement au garde à vous. A chacun de ses mots, Selazar sentit la honte qu'il éprouvait.

Prince, j'étais chargé de la sécurité de votre frère, puis de votre père, j'ai échoué les deux fois car je les ai laissé dicter ma conduite, je ne referais plus la même erreur, et cela implique de ne plus jamais vous laisser seul quelque soit les circonstances. Si vous n'êtes pas satisfait de ces dispositions, c'est avec joie que je laisserais mon poste à quelqu'un d'autre.

Selazar renonça à discuter, Seriim était un bon champion très respecté dans la garde, il ne pouvait se permettre de le renvoyer, surtout dans la situation actuelle.

D'accord Champion, mais au moins veuillez reculer de quelque pas.

Seriim s'exécuta, entraînant les autres soldats avec lui, laissant à lui et à Vladrek un peu d'intimité. Il lui dit alors dans un murmure.

Merci.

Vladrek hocha la tête, pour montrer qu'il avait entendu, puis répondit sur le même temps.

Il était devenu fou, n'est-ce pas ?

Selazar acquiesça.

Je le craignais, prendre une telle décision a du beaucoup vous coûtez. Mais dites-vous c'était pour le bien de votre peuple.

Il le savait, mais cela ne le faisait pas se sentir mieux, il avait tué son frère, et il porterait probablement le fardeau de la culpabilité jusqu'à la fin de sa vie.

Nous n'avons malheureusement pas le temps de s’appesantir sur son sort, il faut prendre une décision maintenant, les messagers annonçant la mort du roi peuvent arriver à n'importe quel moment maintenant.

Maintenant c'était lui qui suggérait de se hâter, alors que quelques heures plus tôt à peine, il l'appelait à la prudence. Mais les choses avaient changé, son frère avait été assassiné, et il devait au plus vite affirmer sa position pour éviter que des rumeurs concernant sa possible part dans l'assassinat se répandent. Il ne savait pas plus qu'avant ce qu'il devait faire, et Vladrek non plus apparemment, où il le lui aurait déjà dit. Il resta silencieux un long moment, pesant la pour et le contre, avant de finalement prendre une décision. Il ne savait absolument pas si elle était bonne ou mauvaise, mais le choix était fait, et quoi qu'il arrive, il faudrait s'y faire. Il déclama alors à voix haute, pour que tout le monde l'entende.

Ecoutez-moi tous, d'après les informations que nous avons, le Prince Malekith a empoisonné notre roi, et en tentant d'usurper le trône a massacré la salle du conseil. Mais, les flammes sacrées l'ont rejeté, révélant ainsi son impureté et il a finit grièvement brûlé. Il a trahi la confiance que nous avions mit en lui, nous qui jusque là l'avons toujours soutenu ne pouvons accepter les actes qu'il a commis.

Il reprit son souffle avant de continuer.

A partir de cet instant, nous lui déclarons la guerre et nous n'aurons de repos que lorsque le roi légitime, élit par quelque princes survivants le roi Caledor soit établit à sa juste place.

De nouveau, il reprit son souffle, puis dit.

Seriim, je veux que mes paroles soient transmises mot pour mot à des messagers, qui n'auront de cesses que toute la ville soit au courant. Dans deux jours, je veux que notre armée soit prête à partir. Il faut également qu'un messager soit envoyé au roi pour l'assurer de notre soutien.

Si le champion avait le visage blême, il avait l'air on ne plus déterminé.

A vos ordres, mon Prince.

Il commença alors à donner des ordres, mais Selazar n'y faisait déjà plus attention, il croisa le regard du vieux conseiller, qui inclina la tête d'un air approbateur, puis celui-ci se pencha pour lui murmurer.

Qu'est-ce qui vous avez décidé ?

Vous savez comme les partisans du Prince Malekith sont peu présents en Chrace, si jamais nous partions en guerre de son coté maintenant, notre forteresse serait laissé quasiment sans défenses face à de nombreux ennemis ivres de vengeances. Je sais à quel point nous Chracien, avons le sang chaud. Ainsi, pour protéger mon peuple le choix s'imposait de lui-même.


Vous ferez un grand Prince.

Cela, seul l'avenir le dirait.




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Modifié en dernier par Morridiin le 06 oct. 2011, 00:53, modifié 23 fois.

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[MJ] Le Gob'
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par [MJ] Le Gob' »

Nom : Vladek

Période Voulue : La Déchirure

Texte achevé.


L’Avènement des Jours Sombres
par Ixion d'Ellyrion
Souviens-toi que les parjures de la Déchirure,
La cause furent, de nombreuses blessures.
Trouve en toi le courage de lire ces pages,
Afin que se propage mon témoignage.


En ce jour de tristesse et d'effarement, je pressens l'avènement d'heures bien sombres : j'ai l'intime conviction que nous touchons à un tournant de l'histoire de notre civilisation. Alors que les évènements récents répandent honte et stupéfaction, je me prends à espérer des jours meilleurs, qui éclipseraient cette période malheureuse dont j'ai résolu de me faire le chroniqueur.
II, 1668, 2, 54 : La Flamme d'Asuryan
Des messagers ont circulé dans tout le pays, depuis hier au soir, afin de porter la nouvelle, et que chaque citoyen d'Ulthuan en soit averti. Le Roi-Phénix Bel-Shanaar est mort, victime d'un empoisonnement lors du conseil tenu à l'autel d'Asuryan. Ce conclave fut rassemblé à l'initiative de Malékith le Grand, Prince à la cour de notre Roi-Phénix bien-aimé. Fils d'Aenarion le Défenseur, Malékith était jusqu'à présent l’ambassadeur d'Ulthuan auprès du peuple nain, et un allié précieux de Bel-Shanaar dans la lutte contre les cultes de dieux proscrits dont l'adoration doit être évitée à tout prix.

Quelle ne fut pas ma surprise en apprenant qu'il avait assassiné le Roi-Phénix ! Pareille traîtrise ne suffisant visiblement pas, il a également fait exécuter tous les nobles convoqués à cette réunion. Le sang d'innocents souille les dalles du temple d'Asuryan. Il semblerait que, dans sa folie, Malékith ai tenté de traverser la Flamme Sacrée d'Asuryan, vecteur du jugement infaillible de notre dieu tutélaire. Souhaitant probablement, dans son orgueil, prouver au monde la légitimité de ses anciennes prétentions à la Couronne des Rois-Phénix, le prince Malékith tenta de traverser le brasier. Ayant atteint le milieu des flammes, il dut rencontrer une résistance, et fut contraint de se jeter hors du feu divin par le même côté par lequel il venait d'entrer. Le messager a insisté sur le fait que Malékith le Beau est aux portes de la mort, grièvement blessé par le courroux d'Asuryan.

Je ne sais que penser de cette trahison. Les sbires de Malékith l'ont visiblement emmené dans le but évident qu'il survive à cette punition divine. Ulthuan vient de perdre un grand roi, un dirigeant sage et habile. Des jours à venir, je tiendrais un compte-rendu minutieux et appliqué : j'ai peur de ce bourbier dans lequel Ulthuan vient de mettre un pied.

Vladek s'accouda au balcon de pierre délicatement sculptée, et son esprit vagabondait, songeur. Il était revenu de Saphery deux jours plus tôt, et l'arrivée de ce messager ne lui avait pas laissé le temps de se ressourcer : déjà, les ennuis venaient à lui. Le frère d'Ixion changea de position, le visage levé vers les étoiles : dans le monde qui se construisait en ce moment, quelle serait sa place, à lui, un mage au pouvoir si limité ? Les étoiles ne lui révélant pas la réponse, le jeune elfe se retourna, s'adossant à la balustrade, croisant les bras, le regard sombre. Que penser de ce Malékith, qui tentait de prendre le pouvoir qu'on lui refusait ? Après tout, si quelqu'un est suffisamment puissant pour s'approprier quelque chose, pourquoi s'y refuserait-il ? Parce que la loi l'en empêche. Mais qu'est-ce que la loi, songeait-il, sinon un ramassis de contraintes érigées en rempart au mérite personnel ? Où se trouvait l'intérêt d'être né plus fort ou plus rusé que d'autres si cet état de fait ne se traduisait pas par un statut supérieur dans la société ? La loi, les règles... tant d'interdits qui, pour peu qu'on les brave, pouvaient apporter tellement de pouvoir à un elfe... La loi est la morale des esclaves, décida-t-il, frustré. S'il voulait du pouvoir, il le prendrait, puisque d'autres s'y essayaient. Mais où rencontrer quelqu'un qui puisse l'aider à mettre en avant son vrai potentiel ?

La brise nocturne lui apporta la réponse qu'il cherchait, caressant son visage fermé dans un agréable murmure. Et Vladek se souvint. Il se souvint que, deux mois plus tôt, on lui avait fait une proposition intéressante, qu'il avait ignorée jusqu'à présent... une proposition pleine d'opportunités, qu'il allait s'empresser de saisir. La mine sombre, le frère cadet d'Ixion s'en fut seller son coursier. Il avait du chemin à parcourir.


III, 1, 4, 32 : Guerre civile
Caledor Premier a été couronné hier : il est désormais le nouveau Roi-Phénix d'Ulthuan. Il est le petit-fils du célèbre sorcier, Caledor Dompteur de Dragons, qui vécut à l'époque d'Aenarion.

Nous vivons des temps troublés : les armées de Malékith venues de Nagarythe marchent sur les positions des forces loyales au Roi-Phénix. Partout en Ulthuan, des elfes s'en vont pour rejoindre l'un ou l'autre des deux camps. Tiranoc est attaquée, et n'a pas les moyens de se défendre seule dans l'immédiat... et nous, habitants d'Ellyrion, nous courons le même danger. C'est une guerre civile, une tuerie sans nom, qui semble se profiler dans les années à venir. Une période sombre commence : les elfes s'affrontent entre eux... Est-ce la fin de notre belle civilisation ? Je doute, un poids d'incertitude comprime mon cœur un peu plus chaque jour. Je crains que nous ne soyons en train de détruire notre société, avec tout ce qu'elle représentait. Comment avons-nous pu ouvrir cette ère d'affrontements fratricides ? Ce conflit corrompt notre avenir, et pourtant, nous ne pouvons en sortir.

Les attentats internes aux terres loyalistes se sont multipliés, et leur nombre croît de jour en jour. Les cultes des dieux proscrits cautionnent la cause de Malékith le Traître : ils organisent des enlèvements de dignitaires, pour les sacrifier sur leurs immondes autels, pour la gloire de leurs divinités. Ces dieux sont nommés Cytharai, et sont l'exact opposé de tout ce en quoi nous croyons. Ces dieux du monde souterrain, il n'est pas bon d'en parler, car ils représentent l'antithèse des Cadai, les dieux célestes, et n’œuvrent qu'à la ruine du monde dans une débauche de violence, de luxure, et de corruption. Nous devons prier pour que jamais ni eux ni leurs serviteurs ne parviennent à leurs fins.

Dans les profonds sous-sols d'une cité elfique, Vladek serrait les dents. L'elfe qui le tatouait ne prenait nullement garde à son confort, et on aurait presque dit que la douleur de son patient l'amusait. Nu, à genoux sur les dalles froides, le frère d'Ixion présentait son dos à l'elfe masqué, qui s'affairait à finir son œuvre. Et, faisant abstraction de la douleur omniprésente que l'opération suscitait, il restait muet.

Il avait fini par trouver ce qu'il cherchait au sein du culte de l'une des divinités "interdites" par la loi : Hekarti, déesse de la magie. Mais pas de n'importe quelle magie : la plus puissante d'entre toutes, celle tirée de la Dhar, la "magie noire". Ses faveurs étaient multiples, et ses préceptes attirants : puiser à loisir dans les vents de magie, sans aucune retenue, afin de libérer toute leur vraie puissance.

On lui annonça que c'était fini. Se relevant sans éprouver aucune gêne liée à sa nudité, il observa les elfes masqués qui formaient un cercle autour de lui. On lui tendit une longue robe sombre à large capuche, et il s'en vêtit. On lui remit également un masque grimaçant, semblable à ceux que les autres portaient. Le tatouage que Vladek portait désormais, c'est lui qui l'avait demandé, afin de marquer son changement de mentalité : les motifs sinueux couraient sur tout son corps, et il était fier de sa nouvelle apparence. Une femme s'avança, et lui parla d'une voix cristalline :


"Disciple d'Hekarti, tu es à présent."

III, 2, 2, 12 : Craintes
Aujourd'hui, ma famille et moi nous envolons pour une autre vie ; nous partons pour la région d'Eataine. Les tensions se sont multipliées dans notre contrée d'Ellyrion, le combat et la violence sont omniprésents. Je dois préserver ceux que j'aime, et, pour ceci, me rapprocher des contrées de Caledor. Il se trouve qu'en Eataine nous avons acquis voici quelques années une petite propriété, par le biais d'un héritage : nous y serons à l'abri des atrocités perpétrées si près de chez nous. Si nous restons ici, la guerre viendra consumer nos vies, et je ne le souhaite pas.

Les combats se sont intensifiés : les armées de Malékith cherchent à franchir les Monts Annulii. Les attentats des cultes proscrits se font de plus en plus nombreux et audacieux. Nous devons partir, avant de ne plus pouvoir fuir. Je ne veux pas que ma femme et mon fils soient exposés aux conséquences de la folie de notre époque. Nous partons, et jamais ne reviendrons, tant que ce conflit perdurera.

La vitre vola en éclats. Un poignard effilé à la main, Vladek pénétra dans la maison. L'endroit semblait désert , mais quelque chose poussait le jeune elfe à en vérifier chaque recoin. Renversant les meubles, arrachant les rideaux, transperçant les matelas, il laissa progressivement libre cours à sa rage et sa déception. Ce n'était pas possible, il devait pourtant être ici... Non c'était trop injuste ! Maudits soient Asuryan et tous les autres pour avoir provoqué cela, car la faute leur en incombait forcément ! Il s'était passé quelque chose, ici, quelque chose qui le faisait entrer dans un état de semi-frénésie : sa proie était partie, elle s'était enfuie...

III, 13, 1, 11 : L'avènement du Roi-Sorcier
Cela fera bientôt onze ans que nous avons quitté Ellyrion, et le conflit n'a pas évolué. Oh, bien sûr, les armées de Caledor Ier ont repris l'avantage, et la guerre s'est rééquilibrée. Toutefois, j'ai l'impression que nous sommes enlisés dans un bourbier dont on ne peut plus se dépêtrer. Voici une semaine que les mages renégats de Saphery ont décidé de se joindre à Malékith, avides de plus de pouvoir, peu soucieux de détruire le monde autour d'eux. On dit que leurs pouvoirs sont tirés d'un horrible amalgame de tous les vents de magie réunis en une sorte d'énergie brute et instable qu'ils nomment la Dhar. Pareille utilisation des vents de magie est l'exact opposé de la Haute Magie propre à notre peuple, cette "magie blanche" que nos mages modulent avec talent. Un usage aussi irresponsable de cette "magie noire" semble résulter des préceptes d'une divinité proscrite, Hekarti, déesse de ce type de magie, qui encourage les mages à employer ce mode de fonctionnement pour libérer une tempête d'énergies incontrôlées.
Fort heureusement, tous nos mages ne nous ont pas trahis, nous restons capables de contrer leur sombre magie.

Il courait dans la nuit, sur le chemin menant à la maison de sa cible. La pluie ne lui facilitait pas la tâche : le ciel déversait des trombes d'eau sur Eataine cette nuit-là. Vladek pataugeait dans les flaques, sans tenir compte de l'humidité ambiante ni du violent orage au-dessus de lui. Un sort d'une simplicité enfantine le conservait au sec malgré les intempéries, aussi ne se focalisait-il que sur son objectif, dont il se rapprochait.

Pendant plus de dix ans, il avait cherché la juste proie : pendant dix longues années de guerre civile, il n'avait pas rejoint les partisans de Malékith, seulement pour finir ce qu'il s'était promis d'accomplir. A présent qu'il était si proche du but, il désirait honorer son serment. On l'avait intégré onze ans plus tôt au culte de la déesse Hekarti, et il avait promis à celle-ci de lui offrir en sacrifice son plus proche parent, comme preuve de sa ferveur. Mais le fourbe avait changé de demeure, et Vladek avait du passer une décennie à le chercher, à réunir des informations, à investiguer pour le retrouver.

L'elfe parvint devant la bâtisse elfique : c'était un beau manoir, plus petit que celui d'Ellyrion, mais tout de même haut de deux étages. Avisant une fenêtre du rez-de-chaussée, Vladek attendit que le tonnerre gronde. Un éclair apparut au loin, Vladek posa sa main contre le verre, marmonnant quelques mots dans une langue obscure : la vitre gela à une vitesse prodigieuse, et explosa. Le bruit grondant de la foudre couvrit le son du verre brisé. Déterminé, Vladek se précipita à l'intérieur, toujours aussi sec dans sa longue robe sombre...



On prétend qu'un prêtre de Vaul renégat nommé Hotek a forgé une armure runique pour Malékith, qu'il lui a fixé à même le corps. Si ce qu'on raconte est vrai, alors nous entrons dans une nouvelle phase de la guerre : Malékith le Grand, devenu Le Traître, est à présent connu sous le nom de Roi-Sorcier. A sa droite, il est épaulé par Morathi, sa sorcière de mère, qui l'aide à maîtriser les plus noirs aspects de la magie. Et à sa gauche, on parle d'un sorcier exceptionnel, un mage noir, qui aurait aidé Malékith a survivre aux brûlures de la Flamme Sacrée d'Asuryan : Furion le Sombre. Pareilles rumeurs sont assurément de fort mauvais augure pour la résolution de la guerre civile, et nous devons prier Asuryan pour qu'il nous accorde son soutien.

Nous sommes éternels, notre esprit est immortel, et longtemps après que le dernier de notre peuple sera retourné à la poussière, nous serons toujours. Car nous sommes les Asur, et tant que la lumière sera, nous brillerons.

Vladek s'approcha silencieusement de son frère qui, lui tournant le dos, semblait occupé à rédiger un quelconque texte, penché sur son bureau. Vladek s'avança à grands pas, et, dans un élan de sauvagerie motivé par une haine si profonde qu'il n'aurait su l'expliquer, plongea le poignard acéré dans le ventre de son frère aîné. La lame s'enfonça aisément dans la chair, embrochant Ixion, qui se raidit brusquement. Vladek savoura cette réaction instinctive de la part de sa victime, et retira le poignard, conscient que celle-ci n'avait plus que quelques minutes à vivre. Se tournant vers lui, Ixion dévisagea d'un air intrigué son agresseur masqué, et ne sembla pas reconnaître son frère cadet avant que Vladek n'ôte son masque. Puis, l'elfe agonisant prit une inspiration sifflante, avant de soupirer, et de déclarer 'une voix chancelante, le visage absent :

"Le frère affronte le frère... En vérité, nous voilà piégés dans une éternité de conflits..."

Puis, son regard se voila, et, dans un dernier souffle, Ixion murmura quelques mots à Vladek, avant de s'effondrer, inconscient, perdant des flots de sang :

"Puisse Asuryan te pardonner ce que tu viens de faire."

Vladek observa un moment son frère se vider de son sang, affalé dans son fauteuil. Puis, lorsque Ixion rendit son dernier soupir, l'adepte d'Hekarti s'en fut à l'étage supérieur afin d'achever son œuvre, oubliant de remettre son masque.
Lorsqu'il pénétra dans la chambre de son frère, il se retrouva nez-à-nez avec Anita, la séduisante épouse de son frère : stupéfaite, ses yeux bleus trahissant sa peur et son désespoir, elle s'avança, lui barrant la route. Elle tenait une dague dans sa main droite. Vladek remarqua alors, au fond de la pièce, un enfant elfe, qui restait en arrière, puisque dépourvu d'arme. Anita dut certainement intercepter son regard, car son expression se fit paniquée, et elle s'élança vers Vladek, tentant de le frapper de sa lame, s'écriant :


"Non, pas lui ! Pas mon fils !"

Vladek puisa instantanément dans le flux de magie, et l'énergie brute se répandit dans son corps, sillonnant le long de ses tatouages. Puis une incantation brève s'échappa de ses lèvres, et de sa main tendue jaillit un projectile glacé de magie pure, qui alla percuter Anita dans son élan. L'épouse d'Ixion fut propulsée en arrière, au fond de la pièce, et traversa le verre fragile des vitres, allant s'écraser au sol, deux étages plus bas. Le jeune fils d'Ixion et d'Anita se précipita jusqu'à la fenêtre brisée, criant son désespoir face à la mort de sa mère, des mains de son oncle. Sans perdre de temps, Vladek s'avança vers le jeune elfe désemparé, et lui tordit brutalement un bras dans le dos. Orion, puisque tel était son nom, se débattit avec l'énergie du désespoir, tentant de se dégager, et de frapper son agresseur. Toutefois, le fils d'Ixion n'avait que quinze printemps, et ne disposait encore ni de la taille, ni de l'allonge, ni du poids, ni de la force d'un elfe adulte : il fut promptement maîtrisé par Vladek, qui se mit à traîner l'adolescent à travers la maison, en direction de la pièce où il avait tué son frère. Une fois à l'intérieur du bureau d'Ixion, Vladek frappa durement Orion au crâne à l'aide du manche de sa dague, le sonnant sérieusement. Laissant choir le jeune elfe inconscient au sol, le traître se hâta de débarrasser le bureau de toute la paperasse qui y trônait. Déplaçant le meuble au centre de la pièce, Vladek alla ensuite ôter les vêtements d'Orion, puis allongea l'elfe sur le meuble, nu comme un ver. Déchirant les habits du jeune elfe en longues lanières, il s'en servit pour l'attacher, liant chaque poignet et cheville à un pied du bureau. Enfin satisfait, l'elfe alla remettre son masque grimaçant. Puis il s'en fut recouvrir ses mains du sang qui suintait toujours du ventre de feu son frère. Et, usant du sang d'Ixion comme d'une encre cérémonielle, Vladek entreprit de tracer un motif en cercle autour du bureau, accompagné de symboles en langue démonique.

Lorsque Orion revint à lui, Vladek avait fini de préparer le rituel. Le neveu de Vladek tira sur ses liens improvisés, sans parvenir à se libérer. Il persévéra un moment, en vain. Lorsque son oncle masqué s'approcha de lui, il voulut lui cracher au visage, mais sa bouche était trop sèche. Une expression de défi sur le visage, Orion s'adressa à Vladek, reprenant à son compte quelques phrases bien connues des elfes d'Ulthuan, tentant certainement de faire preuve d'un courage qu'il ne possédait pas :


"Nous sommes éternels, notre esprit est immortel, et longtemps après que le dernier de notre peuple sera retourné à la poussière, nous serons toujours. Car nous sommes les Asur, et tant que la lumière sera, nous brillerons."

Un air goguenard derrière son masque, Vladek ne répondit rien au défi de son neveu, qui essayait assurément de le narguer en avançant cette vieille devise selon laquelle les elfes ne meurent jamais vraiment... Devise utilisée d'ordinaire contre les ennemis d'Ulthuan, non contre ses héritiers légitimes. L'oncle d'Orion conserva donc le silence, et, déchirant un morceau de la robe de son frère, il s'en servit pour bâillonner son jeune neveu, le réduisant à la plus totale impuissance. Enfin, insensible aux pitoyables tentatives de l'adolescent de se libérer ou prononcer un mot, Vladek saisit son poignard, et, levant les bras au-dessus de l'autel qu'il s'était improvisé, il commença à psalmodier d'une voix grave :

"Seigneurs du Sous-Monde, entendez mon appel. Ereth Kial, toi qui règne sur le Monde Souterrain, écoute-moi. Atharti, toi qui prône plaisir et paresse, entends-moi. Ellinil, Destructeur aux cents visages, regarde-moi. Nethu, Gardien des portes de Mirai, prête-moi ton attention. Anath Raema, Maîtresse de la chasse et de la traque, écoute-moi.

Khaine, toi qui règne sur le Meurtre et la Guerre, que le carnage opéré en cette demeure trouve grâce à tes yeux : n'oublie pas que je suis ton serviteur ; vois d'un bon œil cette offrande que je vous fais cette nuit.

Hekarti, à toi parmi tous les autres, j'ai offert mon cœur. Ce sacrifice t'est destiné : je ne vis que pour t'honorer."


Au fur et mesure que Vladek parlait, Orion se débattait de plus en plus violemment, gigotant du mieux que le lui permettaient ses liens, cruellement serrés autour de ses poignets et chevilles... en vain. Son oncle avait trop bien noué ses entraves, il était futile de les tirailler dans l'espoir de se libérer. Toutefois, pour la mémoire de ses parents, l'adolescent se cambra, bandant ses muscles à les rompre : s'agitant comme un forcené, Orion se démena, se débattant comme un diable, sans plus de succès. Alors, Vladek dessina du bout de son doigt ensanglanté une rune sur le cœur de son neveu. Puis, un sourire triomphant sur son visage masqué, l'elfe se pencha vers son captif, poignard sacrificiel levé, une lueur de folie meurtrière dans le regard, murmurant à l'oreille d'Orion :

"Tu as raison : tant que la lumière sera, les Asur vivront. Mais la lumière ne dure point éternellement, or il se trouve que..."

Le poignard sacrificiel se ficha profondément dans le ventre du jeune elfe. Alors que son regard se troublait, Orion entendit son oncle lui souffler d'un ton jubilatoire :

"C'est l'heure des Ténèbres."
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 01 févr. 2016, 18:31, modifié 7 fois.
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


Image
"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Un gobelin douteux a écrit :

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[MJ] Mestre Pongo
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par [MJ] Mestre Pongo »

Nom : Sayane

Période Voulue : L’Avènement de Sigmar

Texte : Je marche.

La suite viendra. (toute façon, étant seul sur cette période, j'ai gagné non :P ?)
Qui est mon frère ? Le bibliothécaire. Qui est mon maître ? Le roi Louie. Qui sont mes dieux ? Les anciens qui me virent naître. Qui aimes-tu ? Les bananes. Quel est ton jouet ? Le Péji!

Ooooook

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Gunther Kahr
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par Gunther Kahr »

Détrompe toi, l'Orang-Outan (ou le simiesque si tu préfères). J'ai moi aussi préparé un petit texte pour les temps de Sigmar, sur la suggestion de Sombre Garde, tu ne seras donc pas le seul concurrent.

Sur ce, je te souhaite quand même bonne chance, Pongo, que cette rencontre se place sous le signe du fair-play et de la compétition amicale. *Lui propose une banane pour mettre en application ses propos précédents.*

Nom : Gunrir
Race envisagée : Nain.
[Il n’est pas de ceux qui sont dans le texte de candidature, car d’après le règlement, si j’ai bien compris, on n’est pas obligé d’y faire figurer notre futur PJ potentiel. Je ne posterai donc ma fiche personnage (qui est déjà prête par ailleurs) qu’après le vote, à condition d’avoir été le PJ sélectionné, bien sûr.]
Période : Les temps de Sigmar.

Texte : Voilà mon texte, un petit essai en 12 quatrains et en alexandrins (j’espère ne pas avoir trop oublié les règles de la versification depuis le français du lycée :D ). A vous de juger ce qu’il vaut, car franchement, je n’en sais rien, car je n’arrive pas à prendre assez de recul sur mon texte. Pour ceux que ça intéresserait, le texte est inspiré -de très très loin, certes- d’une chanson de la fin du XIXème siècle que j’aime assez : « Le Régiment de Sambre et Meuse ».

Voilà, quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à critiquer, que vous ayez aimé ou non, en donnant vos arguments, je suis ouvert à tout, et de toutes manières, je ne suis pas poète de métier, j’ai donc fais de mon mieux avec mes modestes moyens, après tout, c’est tout ce compte. Comme disait Pierre de Coubertin, « l’important, c’est de participer », et je suis on ne peut plus d’accord avec lui sur ce point. :D
Sur ce, bonne chance à tous, à Pongo, Morridiin et Rhamlet, et bonne lecture.

La bataille du vallon encaissé


Ami ouvre tes oreilles, écoute et comprend,
Car à ton tour tu devras transmettre ce chant,
Afin qu’à tout jamais vivent ces combattants,
Qui parmi nos deux races amies furent des plus grands.


L’astre solaire commençait à se cacher,
Derrière les monts gris aux sommets couronnés,
Par les mille nuances de la neige dorée,
Et au fond du vallon l’on entendit hurler.


Un petit convoi aux chariots remplis de jade,
Remontait le val escarpé en enfilade,
Des milliers de guerriers peaux vertes en escapade,
Avaient pris la colonne naine en embuscade.


Lorsque leur chef au devant des orques s’avança,
Tous ses compagnons le suivirent d’un même pas,
Et la plupart n’avait jamais vécu cela,
La dernière bataille pour eux commença.


Les héros étaient seuls et cent fois moins nombreux,
Pauvres marchands nains fatigués mais valeureux,
Qui chargèrent l’infâme ennemi les cœurs heureux,
A défaut du nombre le courage était pour eux.


Les marchands nains avaient chargé au son du cor,
Le choc fut terriblement violent et sonore,
Pléiade d’ennemis tomba sous leurs bras forts,
Et tous les défenseurs étaient au corps à corps.


Au milieu de la bataille qui faisait rage,
Le chef des nains qui n’écoutait que son courage,
Défia l’orque qui orchestrait le carnage,
Et en le tuant gagna sa place sur ces pages.


Pendant de trop longues heures sans répit ils luttèrent,
Et faisant fi des lourdes pertes ils continuèrent,
Mais malgré tout à la fin ils désespérèrent,
Et c’est alors que les humains virent de derrière.


Les Umberogens apportèrent leur aide aux nains,
Sur eux il n’y avait pas de fer ni d’airain,
Seuls de rustiques gourdins armaient leurs solides mains,
Mais immense était le courage des humains.


Le combat héroïque repris de plus belle,
Sur les orques les coups pleuvaient drus comme la grêle,
L’affrontement prit une tournure irréelle,
De tous les côtés on mourrait en kyrielle.


L’astre derrière les monts avait disparu,
Et dans le vallon encaissé tout bruit se tut,
Les humains et les nains ensemble avaient tenu,
Mais hélas pas un des nain n’avait survécu.


Rappelle-toi ce chant tel que tu l’entendis,
Car cette histoire est loin d’être des on-dit,
C’est l’histoire de nos ancêtres et de leurs vies,
Voilà ce que tu as entendu mon ami.


Traduction d’un chant traditionnel nain [par Gunther Kahr].


Notes importantes pour la lecture de ce poème :
La poésie n’a en soi pas de règles fixes, et voici les règles que j’ai utilisées pour ce poème/chant, que je donne afin que le lecteur lise correctement mes écrits, et donc que sa lecture en soit la plus juste possible. [Je rappelle que les règles que je donne ici n’ont pas vocation à faire l’unanimité parmi le poètes, elles sont justes exposées pour une meilleure lecture de ce poème en particulier et n’ont absolument aucune autre prétention.]

- Le « e » en fin de mot compte pour une syllabe, sauf en fin de vers ou devant une voyelle (exemple vers 27 : « l’orque qui » compte 3 syllabes).
Le « e » en fin de mot ne compte pas s’il est suivi d’une marque de pluriel, d’accord ou de conjugaison (exemple vers 4 : « amies furent » compte 3 syllabes).

-Ne faire de diérèses qu’aux vers : 23 (« Plé » « ia » « de »), 27 (« Dé » « fi » « a »), 37 (« hé » « ro » « ï » « que »), 40 (« ky » « ri » « elle »), et 41 (« der » «ri » « èr » «e »).



PS : C’est surtout sur les rimes en « ade » , en « i » et en « elle » qui m’ont posé problème. ;)
Ci-dessous la copie de la fenêtre 2:

Gunther Kahr, Foi (prêtrise)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 11 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 0/60

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... nther_kahr

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Thorak Grim'Azul
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par Thorak Grim'Azul »

Nom: Gorok
Période Voulue: Période Sigmarite (bataille du col du feu noir plus précisément)
Texte:
j'ai voulu revisiter la bataille du col du feu noir du côté des perdants, les orques, bonne lecture !
Tout était sombre, pas un bruit, une odeur pestilentielle remontait aux narines de Gorok. Il dormait sur le sol de pierre d’une cellule humide. Il était une expérience ratée. Les nains du chaos avaient muté son corps afin de faire de lui un orque noir, un monstre de combat à la puissance dévastatrice. De ce côté-là c’était un succès, l’orque ne se souvenait pas du tout de son passé, probablement les expériences des nains avaient-elles altérées son esprit. En revanche, s’il était devenu un guerrier hors norme parmi son peuple il avait gardé son libre arbitre, ce que ces geôliers n’appréciaient pas.

A son réveil, Gorok, le nom qu’il s’était donné lui-même, avait pu contempler son nouveau corps. Même s’il ne disposait d’aucune comparaison, par son amnésie, sa peau plus foncé, sa musculature volumineuse et sa taille supérieure, le grisait. Cependant, lorsque les nains du chaos lui avaient ordonné de servir de gardien d’esclaves sur des orques nouvellement capturés, Gorok avait refusé. Dans un accès de rage les nains du chaos avaient voulus le forcer à obéir, malheureusement il avait créé un guerrier capable de les repousser. Maintenu en échec par l’orque noir, il fallut l’intervention d’un mage nain qui plongea Gorok dans l’inconscience.
Image Gorok
Alors que son esprit se réveillait lentement, il entendait des respirations, des grognements et des chuchotements, il n’était pas seul. Gardant les yeux clos, il tenta de se rappeler des derniers moments avant qu’il ne s’effondre. Il ouvrit les yeux doucement et vit plusieurs silhouettes autour de lui, incapable de les distinguer dans la noirceur totale des geôles, il se leva brusquement en rugissant un cri d’avertissement. En faisant cela il se rendit compte que ses jambes étaient encore flageolantes.

« Pai frèr ! Nou pas vouloir baston ! »

La voix qui avait parlé était calme et chargeait de puissance, Gorok, même amnésique, le savait. Il attendit quelques seconde que ses yeux s’acclimatent à la pénombre. Finalement les silhouettes devenaient plus nettes. Il était en cellule avec les orques qu’ils avaient refusé de garder. Celui qui avait parlé semblait vieux, mais pas faible, les autres par leurs comportements prouvait qu’ils le respectaient autant qu’ils le craignaient. L’orque en question s’approcha de Gorok, plongea son regard dans le sien et l’observa quelques minutes. L’orque noir eu l’impression que l’on fouillait dans son âme, puis l’autre coupa le contact visuel.

« Toi être pomé l’ami, mé toi être dézormé avec otre ork ! Lé nabo von payé ce k’il t’on fé à toi ! Moi être Urzol Gro-Barak, chaman »
Image Urzol Gro-Barak
Gorok observa celui qui venait de se présenter, Urzol fils de Barak et c’était un chaman de la Waaagh, la magie orque. L’orque noir comprenait mieux le sentiment de puissance qu’il avait ressenti tout à l’heure. Ne sachant pas trop quoi dire, il se sentit contraint de lui parler, comme si l’autre attendait quelque chose de sa part.

« Moi être Gorok, pas konétre mon passé, moi souvenir juste réveil ici, dan lieux modits ! »

Une sorte de rage commençait déjà à envahir Gorok, il serra les poings jusqu’au sang et un grognement remonta de sa gorge, les autres orques reculèrent d’un pas, seul Urzol avança.

« Calme ! Garde ta colère pour les nabo. Nou partir d’ici et nou devoir taper du nabo, toi pouvoir te vengé, tien toi pré ! »

Quelques heures plus tard, des nains apportèrent un seau de nourriture, sous réserve que cela soit réellement comestible, et un seau d’eau. Après avoir eu cette charmante attention envers les orques ils repartirent laissant les cachots dans la faible lueur des torches. C’est le moment que choisi Urzol. Ce dernier se concentra, Gorok et les autres orques respectaient son silence et ne firent pas le moindre bruit, l’ambiance était tendu. Le chaman ouvrit les yeux et une main gobelinoïde apparut, flottant dans l’air. La main se déplaçait hors de la cellule et fonçait vers le pan de mur où pendaient les clefs de la prison orque. Dans un léger cliquetis, le trousseau arriva entre les doigts de Urzol, les orques se retenaient de criés victoire, ce n’était que le début. La porte s’ouvrit dans un grincement métallique. Après quelques secondes d’attente pas de mouvement, les nains n’avaient rien entendus.

Urzol était le chef naturel du groupe, il donnait les ordres et tout le monde obéissait dans le silence le plus total. C’est ainsi qu’évoluait le groupe d’orques. Cela faisait une heure qu’ils avançaient, évitant les nains, et qu’ils tentaient de trouver la sortie. Urzol semblait confiant et savoir où il se rendait. A juste titre puisque quelques minutes plus tard, les peaux vertes tombèrent sur la sortie des grottes, seulement une dizaine de nains montaient la garde. Les orques étaient eux aussi une dizaine mais sans armes, à part leurs motivations. Finalement c’est Urzol qui donna l’assaut envoyant un éclair sur les nains, déstabilisant ces derniers. Gorok était le deuxième à réagir, il courut tel un sanglier chargeant sa proie. Il avait ramassé deux cailloux au sol pour renforcer l’impact de ses coups, les autres orques le suivirent. Une bataille violente s’en suivit. L’orque noir fracassait les crânes de trois nains pendant que les autres s’occupaient du reste. L’un de ses adversaire avait réussi à lui entailler le cuir au niveau du dos, pas assez profondément pour le blesser mortellement. Une fois les nains tous morts, seul trois orques avaient été tués ou trop gravement blessés pour espérer continuer. Urzol ordonna de continuer, laissant derrière les invalides et les nains du chaos qui commençaient à donner l’alerte.

Il fallut deux jours aux orques pour quitter la montagne des nains, mais désormais ils étaient assez loin pour pouvoir se reposer. Pendant qu’un bivouaque se mettait en place, Urzol vint s’asseoir aux côtés de Gorok.

« Otre ork rentré dans tribu à eux, pareil pour moi, si toi vouloir v’nir, pa d’problème, toujour avoir besoin d’guerié kome toi. Toi bien réfléchir»

Après un peu de repos, les orques reprirent la route et certains commencèrent à bifurqué vers d’autres routes. Bientôt il ne resta qu’Urzol, Gorok et un autre orque de la même tribu que le chaman. Gorok regarda le chaman.

« Moi être le fils de personne, passé à moi volé par les nabo, moi juste sé bastonner. Ok pour suivre toi»

Acceptant sa décision d’un signe de tête le trio se rendit à la tribu d’Urzol, la tribu de l’orque Morgul Zodarg.
Image Morgul Zodarg
De retour chez eux, Urzol et Zuggork, l’orque qui accompagnait le chaman et Gorok, furent accueillis en héros. En revanche la présence de l’orque noir ne fut pas des plus appréciée. Morgul, le chef du clan, approcha du trio. L’orque était massif, bien plus qu’un orque ordinaire, sa taille équivalait celle de Gorok et son armement était impressionnant. Son regard se porta sur son chaman et une lueur de satisfaction éclaira son visage. Il donna une claque dans le dos à Zuggork qui s’en alla aussitôt après retrouver les siens. Quant à Gorok il l’observa, l’orque noir ne détourna pas les yeux et ne baissa pas la tête. Urzol demanda à parler à son chef en privé, ce qu’il accepta. Plusieurs minutes passèrent pendant lesquels la tribu observait Gorok d’un œil inquiet, sa peau plus foncé que la leur et sa taille plus imposante les rendaient mal à l’aise. Finalement Urzol revint accompagné de Morgul. Le regard d’acier de ce dernier se braqua sur lui.

« Urzol avoir tou rakonté à moi, lui et Zuggork en vi grace à Gorok l’ork noir qui être devan moi. Morgul chasse pa les siens, a komté d’maintenan Gorok être dan tribu du Loup Gris, alor traité le kome l’un des notre ! »

Puis Il poussa un rugissement un levant son poing, Urzol et Zuggork firent de même très vite imiter par le reste de la tribu. Un loup gris sortit de la tente du chef et poussa un hurlement. Le loup était l’animal de compagnie de Morgul, d’où le nom de sa tribu, ce loup était le compagnon du chef de la tribu bien avant qu’il ne fonde cette dernière. C’est ainsi que Gorok intégra la tribu du loup gris et commença sa deuxième vie parmi les siens.
…..

Bien des années passèrent, les tribus continuaient à se faire la guerre tout en faisant la guerre aux hommes et aux nains. Cela était plus un passe-temps qu’une réelle guerre puisque tout le monde attaquaient de manière indiscipliné. Au fil des ans, Gorok avait gagné le respect de la tribu. L’orque noir était devenu comme le second de la tribu, régulièrement demandé lorsqu’il s’agissait des décisions de bataille. L’orque avait une logique guerrière qui leur avait souvent sauvé la mise. Urzol et Gorok étaient les deux conseillers du chef de tribu. Gorok avait acquis sa réputation dans la bataille, devenu une sorte de héros au sein de la tribu. Il maîtrisait à la perfection ses deux kikoups qu’il avait récupérer sur un champ de bataille.
ImageImage
Finalement les batailles entre tribus cessèrent et cela à cause d’un évènement particulier. Des messagers orques allèrent à la rencontre de toutes les tribus connus afin d’apporter un message aux différents chefs de tribus. Gorok et Urzol étaient aux côtés de Murgol quand le messager énonça son message.

« Chef de la tribu du loup gris, moi venir sur ordres de l’ork Ragesang. Il y a 2 an un chef de tribu, Vagraz Fend-la-Hure, avoir été tué par homme dans forêt. Homme porte nom Sigmar et fé copains avec les nabo. Kan nous kombatre seul, nous faible, nous devoir kombatre ensemble. Je monte une armée pour tué du nabo. Eux être plus dangereux que hommes, mé une fois lé nabo tué nous tué hommes. Rassemblons-nous pour bastoné lé nabo montrons notre force et nos Kikoup. Lançons la Waaagh la plus grande, rejoigné moi et nous faire la guerre! »

Le messager orque se tut, attendant la réponse du chef de la tribu. Urzol était quelque peu perplexe à l’idée d’une telle bataille. En revanche, lorsque Morgul et le chaman regardèrent Gorok ses yeux brillaient déjà de la lueur de la bataille, l’orque noir nourrissait une haine sans limite aux nains. Coupable de son amnésie, il ne pardonnerait jamais à ce peuple, peu importe qu’il s’agisse de nain du chaos ou pas. Gorok appuya la décision du dénommé Ragesang auprès de Morgul qui l’accepta à son tour. Le messager repartit donc en ayant communiqué un lieu de rencontre pour dans 4 saisons.

……

Un an plus tard, Morgul décida que Gorok irait à la rencontre en son nom. Il préférait garder la tribu et surtout restait auprès d’Urzol son vieil ami qui était mourant. Gorok accepta l’honneur, s’arrêta saluer son ami chaman et partit au lieu de rencontre. Le trajet lui prit bien 10 jours. En chemin il rencontra un groupe d’hommes de ferme. Ils n’eurent pas le temps de s’enfuir. Gorok arriva au rendez-vous en avance et les lames encore couverte du sang des fermiers. A son arrivée, plusieurs orques l’observèrent, certains avec craintes et d’autres avec respects. Les orques noirs gagnaient de plus en plus leurs respects parmi les leurs, prouvant quotidiennement leur force et leur maîtrise guerrière. Chaque tribus avaient envoyés un représentant, cela faisait un rassemblement conséquent d’orques au même endroit. Certaines disputes ou rancœur ayant provoqué des bagarres plus ou moins importantes. Lorsque l’orque connu sous le nom de Ragesang arriva, le calme revint. L’orque en question était encore plus massif que Gorok, son arme était une sorte de couperet géant qui aurait tranché en deux un orque. La foule se rassembla devant lui pour écouter ses paroles.
Image Ragesang
« Mé frère ! La guerre é la, et grace à nou ! Nou alon marché sur les nabo, nous alon lé exterminé ! Fini lé kerelle de clan, soyons unis contre lé nabo. Tuons lé, puis tuons lé hommes et alor nou seron lé maîtres de cé terres ! »

Certains orques hurlèrent leurs consentements, dont Gorok. D’autres émirent des doutes. Ragesang ne se laissa pas démonter.

« Si nou atakon aujourdui nou perdre. Oui, cé vérité. Mais nous être patients. Vou partir dans vo tribu, vou formé dé guerriers, pas dé bagarreurs. Vous forgé kikoup et armures. Apprendre à kombattre ensemble, apprendre tekniques de kombats et venir dans 10 ans, nou seron pré et nous être gagnant ! Vous être avec moi mé frères ?! »

Cette fois-ci c’est dans l’unité que les peaux vertes, orques noirs, orques et gobelins hurlèrent leurs approbations à celui qui devint le chef de guerre Ragesang.

Gorok repartit, le cœur chargé d’envie de combattre, son sang bouillonnait et ses lames avaient soif de sang. Il rentra chez lui, à la tribu du Loup Gris rapportait les paroles de Ragesang à Morgul. Ce dernier lui annonça la mort d’Urzol, la perte de son ami l’attrista malgré tout il tenta de convaincre le chef de la tribu d’aller au combat comme l’avait souhaité Ragesang. Après plusieurs heures, le chef de la tribu approuva Ragesang. Commencèrent donc 10 années d’intenses préparations pour la guerre !

……

Finalement les années passèrent rapidement, chaque jour ressemblant au précédent. Les orques devenaient de plus en plus impatients à l’idée de la guerre qui approchait. Les batailles entre clans ayant cessés, ils tardaient de pouvoir se jeter dans le combat, Gorok le premier. Lorsque le clan du Loup Gris se mit en marche se fut avec entrain. Une quinzaine de jours plus tard, le clan du Loup Gris devint l’escadron du Loup Gris. Dirigé par Murgol et Gorok. Il fallut environ une année supplémentaire afin que toutes les tribus se rassemblent, il fallut le temps d’organiser les troupes et d’expliquer les stratégies, distribuer les armes et armures à tous les guerriers, mais finalement 14 années après l’agression de Sigmar sur Vagraz Fend-La-Hure, l’armée de Ragesang était prête.

A l’aube, prêt à partir, les tribus devenues pour quelques temps des escadrons, les orques côte à côte dans la même bataille, écoutèrent les paroles du chef de guerre Ragesang.

« Orks, Orks noir ou Gob’lins, peu importent ce ke vous être! Vous être là pour tuer et cé c’ki kompte ! Aujourdui pensé à mutilé, pensé à écrasé, n’ayé aucune pitié ! Soyez dé Ork ! La victoire attendre nous mé frères, allons tapé du nabo ! »


Ragesang leva bien haut son couperet et chaque membre de son armée répondit en levant son arme et en hurlant sa rage. La rage guerrière orque venait de tous les consumés, c’est alors que la marée de peaux vertes déferla sur les montagnes naines, la passe du Feu noir plus exactement.

……

Cela faisait une vingtaine de jours que Gorok et les milliers d’orques et gobelins marchés, finalement le col du Feu noir fut en vus. Les nains avaient dut avoir eu vent de l’armée qui se déplaçait car ils avaient mis en place des barricades et des troupes pour se défendre. La guerre allait commencée et du nain allait périr. L’agitation atteignit les rangs de l’armée, l’enthousiasme se diffusa comme une brise fraîche à travers les escadrons. Gorok fut le premier à jubiler, à l’idée de faire saigné du nain. Ses yeux flamboyants de haine contre ce peuple de nabots, il serra fermement ses deux Kikoups et grogna, le grondement se répandit d’orques en orques.

En tête de l’armée, Ragesang avança assis sur son loup brun géant, il leva son couperet et le silence retomba.

« Par Gork ! Pas d’pitié, agissé en Ork ! Tué-lé tous ! »

Ragesang se lança dans bataille entouré par une troupe de guerriers d’élites. Gorok partit au pas de course suivi par les milliers d’orques, la terre trembla et les hurlements orques durent s’entendre jusqu’à l’autre bout du continent.
Image Début de la bataille du Col du Feu Noir
La guerre du Col du Feu noir commença, Gorok se laissa submergé par la frénésie qui tentait de le consumer régulièrement pendant les batailles. En temps normal il freinait cette fureur afin d’être un minimum lucide pendant la bataille, pas cette fois. Ce combat était une sorte de revanche contre les nains qui l’avait rendu amnésique. Il se laissa donc envahir par la fureur et il libéra toute la puissance qu’il avait et débuta le carnage. Les yeux injectés de sang, les muscles tendus par l’effort, il trancha encore et encore sans jamais s’arrêter. Les nains moururent les uns après les autres, certains laissant des blessures sur Gorok mais l’adrénaline lui permit de continuer sans douleur, comme si Gork lui-même avait pris possession de l’orque noir. Le combat tourna en faveur des peaux vertes, les nains faiblirent et une brèche fut ouverte, la victoire leur souriait.

Cependant un évènement imprévu vint contrarier les projets de Ragesang et de son armée. Une autre armée vint rejoindre la bataille, les humains. En tête de leurs troupes, sur un char lancer à toute allure, se tenait un homme brandissant un marteau de guerre. Un raz de marée d’humain déferla sur les orques. Les armes s’entrechoquèrent à nouveaux. Les nains retrouvèrent du courage et se lancèrent à nouveau dans la bataille. Le guerrier sur le char provoqua un combat contre Ragesang pendant que les guerriers de l’orque affronté ceux de l’humain. Aussi insensé que cela puisse paraître les humains tuèrent les guerriers du chef de guerre. Le combat contre Ragesang et le héros humain Sigmar, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fut épique. Gorok en stoppa le combat pour être témoin de ce duel. Le combat dura quelques minutes, durant lesquels les adversaires se testèrent. Finalement Ragesang se lança dans la mêlée. Malheureusement, l’humain face à lui, associer technique et puissance, tandis que Ragesang ne comptait que sur sa force. D’un coup de marteau, le héros humain, brisa la main qui tenait le couperet et d’un revers il lui broya le crâne. Le chef de guerre de la première véritable armée orque depuis des siècles et des siècles était mort.

Au sein de l’armée orque la nouvelle de la mort de Ragesang se répandit comme un raz de marée et presque tous commencèrent à fuir pourchassé par les nains et humains qui travaillaient communément au massacre des peaux vertes. Gorok quant à lui reprit le combat tuant quelques humains, en plus des nains qu’il avait tué. Plusieurs pas plus loin il aperçut Morgul en difficulté contre deux nains et trois humains. L’orque noir fonça aider son chef de tribu sans réfléchir. Côte à côte, les deux orques tuèrent bien des ennemis encore jusqu’à ce que le nombre les submerge. Le chef de la tribu du Loup Gris tomba à la suite d’un coup d’épée dans la gorge. Gorok s’effondra après avoir reçu un coup d’épée sur son flanc droit et un coup de marteau à la tête.

……

Un nuage noir resta au-dessus du champ de bataille, il s’agissait de corbeau venu faire un festin. Jamais le monde n’avait connu pareil massacre. Il sentit un picotement sur sa jambe. En ouvrant les yeux, il vit un corbeau lui picorer la jambe, d’un revers de la main il envoya l’oiseau au loin. Les yeux ébahis il constata qu’il était vivant. Gorok avait survécu.

Sa blessure à la tête avait été amoindrie par son casque et la blessure à son flanc avait été diminuée par son cuir renforcé d’orque noir. Il se releva pour découvrir le carnage. On ne voyait plus la terre, recouvert de corps de nains, d’humains mais aussi d’orques et de gobelins. Le ciel était obscurcit par les corbeaux qui volaient et le battement de leurs ailes faisaient un bruit sinistre. L’orque noir se pencha pour récupérer ses armes, se faisant il découvrit son ancien chef, mort. Les armes à la main, l’envie de combattre temporairement disparut, il quitta le charnier géant afin de panser ses blessures. Gork avait décidé d’épargner sa vie, pour quelle raison ? Il l’ignorait mais aussi longtemps qu’il vivrait il porterait les armes en l’honneur de ceux tombé au Col du Feu noir !
Modifié en dernier par Thorak Grim'Azul le 26 sept. 2011, 16:18, modifié 1 fois.
Thorak Grim'Azul, Guerrier Nain
Profil (avec bonus): For 13 (14) | End 13 (14) | Hab 11 | Cha 11 (12) | Int 11 | Ini 7 | Att 14 (13) | Par 13 | Tir 8 | NA 2 | PV 83/100
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Objets: Anneau du dragon (+1 For et +1 End) // Cor de Guerre (bonus sur les troupes +4 sur un jet de CHA) // Badge de l'expédition (+1 Cha)

Arme // Armures : Hache de Grom Poing d'Acier 16+1D8 (Percutante et Précise) // Cotte de maille naine: 9 Torse/Dos/Bras/jambes et Casque léger usé : 4 Tête //
Le Bouclier du Taureau: 14 en Parade (Déstabilisant)
Compétences:

Combats
Coup Précis Niv 3 : - 4 en Att lors d'une attaque ciblée. (Cette compétence sert uniquement à annuler un malus)
Bagarre Niv 1 : Pas de malus sur Att et Par et 1d12 Points de dégâts lorsque le PJ combat à mains nues
Coups puissants Niv 1 : Ajoute 1D3 points de dégâts
Coriace Niv 1 : +1 a tout ses tests de Force et retranche 1D3 points de dégâts (Jusqu'à un minimum de 1 point de dégât)
Arme de prédilection (Marteau de guerre) - +1 en Att lorsqu'il utilise cette catégorie d'arme // -1 en Att et Par s'il utilise une catégorie d'arme différente
Désarmement Niv 1 : +1 en Att pour désarmer, si réussite l'arme est projeté à 2D6m de son propriétaire

Résistances
Volonté de fer Niv 2 : +2 aux jets de volonté dans les situations de peur, de terreur etc...
Sang froid Niv 2 : +2 aux caractéristiques dans des situations stressantes. (Cette compétence sert uniquement à annuler un malus)
Résistance à la magie Niv 1 : +1/NIV pour résister aux effets de la magie
Vision Nocturne Niv 1 : Permet de voir dans l'obscurité
Résistance accrue Niv 1 : Ajoute +1 à tout ses tests d'endurance

Sociales
Autorité Niv 2: +2 lorsque le pj essaye de faire valoir son autoritaire auprès de militaires

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Saâhldil Sanchera
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par Saâhldil Sanchera »

Mes excuses, ça ne se fera pas sans moi... è_é
Saâhldil Sanchera
Avènement de Sigmar
- Allez, ne fais pas la difficile !

Je tendis encore le morceau de venaison vers elle, mais ma soeur se contenta de détourner la tête. Dans la suie qui maculait ses joues se devinaient si aisément les larmes qui avaient coulé de ses yeux si limpides... Je soupirais, abandonnant la partie et mordant, morose, dans la viande aux relents de pourriture. Ca faisait depuis hier qu'elle refusait toute nourriture et ça m'inquiétait de plus en plus. Avec ses onze printemps, elle n'avait pas la robustesse pour endurer ce voyage... Et moi non plus, d'ailleurs.
Je ravalais un énième sanglot qui menaça de me briser la gorge, pour me contenter de déposer un tendre baiser sur le front de la petite fille.

Tout ça était tellement dur ! Nous avancions vers l'Est depuis plusieurs lunes, mais à une allure si irrégulière qu'elle nous mettait tous à cran. Il fallait accélérer pour échapper aux tribus orques, laissant les plus lents à la merci de ces monstres, ou bien se cacher pendant des heures ou même des jours entiers afin de passer inaperçus... Nerveusement, nous étions harassés et cela se ressentait sur notre endurance. La camaraderie du mois dernier était morte depuis longtemps. Désormais, chacun veillait sur les siens comme il le pouvait et regardait les autres avec une méfiance nullement dissimulée. Et comment leur en vouloir ? Nous en avions tant laissés se faire tuer et manger, simplement pour ralentir ces prédateurs... Les vols se multipliaient ainsi que les bagarres, mais des meurtres se déclaraient à présent. Mon front se plissa soucieusement. A trois, quel poids avions-nous parmi la centaine de réfugiés désespérés ? Tiana, ma petite soeur, si frêle et si froide ; moi-même, âgée de vingt-et-un printemps, qui n'avait jamais chassé que le lièvre... et Sirang, notre aîné, blessé à la cuisse par une flèche ennemie. Le trait bien que lourd et grossier, avait profondément transpercé le muscle et presque immobilisé mon frère. Il avait dû rassembler toutes ses ressources pour se relever, et seule la vue de ses soeurs effarées avait pu lui permettre de surmonter la douleur. A chaque nouveau soleil qui se levait il lui était plus difficile de reprendre la marche. Qu'adviendrait-il de nous s'il venait à succomber ? Je serrais le poing, enrageant contre mon impuissance.


- Siara, qu'est-ce que tu as encore ?

Je me retournais, croisant les yeux azurés de mon frère. Il avait les cheveux en bataille, la barbe arrachée par endroits, mais sa voix était ferme. Il nous protégeait depuis la mort de papa et n'avait encore jamais failli à ce devoir-là.

- Ce n'est rien, rien du tout.
- Allez, ma petite soeur ne peut rien me cacher. Pas plus toi que Tiana, d'ailleurs. Il eut un sourire éclatant malgré sa mauvaise mine. Vous n'avez pas appris à mentir.
- Et pourtant ça peut s'avérer utile, répliquai-je amèrement.

Il fronça les sourcils.


- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Regarde, Sirang. Regarde donc, grognai-je en écartant les bras. Nous étions une tribu autrefois... aujourd'hui nous ne formons plus qu'un troupeau effrayé, des boeufs qui se méfient les uns des autres. La seule chose qui nous permet de survivre, c'est notre cohésion, et elle disparait de plus en plus...

Mon frère se passa une main sur le visage, le barbouillant un peu plus de crasse, avant de faire quelques pas vacillants en avant et de me prendre par les épaules.

- Tu dois rester forte, Siara. Pour papa et maman. Pour moi. Pour Tiana.

Je cherchais à échapper à ses yeux qui se rivaient aux miens, mais il ne me laissa pas faire et me prit par le menton pour m'y forcer.

- C'est compris ? Ne flanche pas. On a tous les deux besoin de toi.
- Tu parles ! Je n'attrape rien à la chasse, et c'est à peine si je sais reconnaître les bonnes racines...
- On s'en moque. C'est toi qui sait bercer Tiana quand elle cauchemarde la nuit. C'est toi qui me permet de poursuivre cette traversée.
- Je ne sais plus ce qu'il faut faire, Sirang... chuchotai-je en me blottissant brutalement contre lui. Depuis que Mayar est... est mort, je...

Le souvenir me submergea avec une violence inouïe. Je revis mon aimé, presque tranché en deux, ses bras s'agitant en tous sens et sa bouche ouverte sur un cri ininterrompu et silencieux. A côté de lui, le monstre rampait encore, cherchant à agripper le corps hideusement mutilé de Mayar avec une voracité bestiale. J'avais soulevé la lourde hache de la bête pour l'abattre sur son crâne, encore et encore, jusqu'à ce qu'il se fende en deux. Et là encore j'avais tant insisté qu'il n'en resta plus qu'une bouillie pulpeuse et ignoble. Alors seulement je m'étais effondrée sur le torse de mon amant pour pleurer sur sa peau brûlante. Ses bras musclés s'étaient fébrilement refermés sur moi, puis il avait exhalé un suprême soupir avant de rejoindre les ancêtres. Ils avaient dû en avoir de la compagnie, ceux-là, ces derniers temps...

- Chut, souffla-t-il. Je sais que c'est pénible. Tu n'as pas besoin de parler.

J'acquiesçais, puis m'écartais au bout de quelques instants. Je hochais énergiquement la tête, chassant ma peine et adoptant un masque plus serein.


- Ca va aller, mentis-je.
***
- A couvert ! Tous à couvert ! Là-bas, dans le bosquet !

Je saisis Tiana et la portais contre moi, avant de m'élancer à toutes jambes dans la direction indiquée par l'homme. Il me regarda fixement passer, avant de se reprendre et de filer à son tour. Autour de moi, la débandade se généralisait mais dans une relative discrétion. Des demi-cris d'alerte se faisaient écho et toute la colonne faisait mouvement vers une même destination. J'arrivais parmi les premiers, déposant alors ma petite soeur et cherchant Sirang des yeux. Il n'était pas trop à la traîne, et une pointe de fierté me perça le coeur. Il reprenait progressivement ses forces, allant à un bon trot un peu cahotant.


- Allez, Sirang... priai-je.

Il finit par rejoindre l'abri des arbres, venant nous flanquer. La transpiration collait ses cheveux sur ses yeux, qu'il chassa rageusement.


- C'est la troisième fois aujourd'hui ! On ne passera jamais à ce rythme-là, il faut trouver un autre chemin !
- Sirang...
- Non ! C'est trop, on ne peut pas toujours compter sur une cachette... Lhuram nous mène tous à la mort en s'acharnant à suivre cette comète...
- Il est notre guide, le réprimandai-je sévèrement, posant une main conciliatrice sur son biceps. Nous devons l'écouter. Lui seul saura nous tirer de là.
- Vieux fou, grogna-t-il en guise de réponse.

Je secouais la tête, exaspérée, avant de m'accroupir près de Tiana et de lui passer les bras autour des épaules. La petite tremblait de tous ses membres, et les cernes sous ses yeux étaient plus grands que jamais.


- Tu tiens le coup ?
- Oui.

Elle était si faible, si petite... Depuis qu'elle s'était affalée au sol vers midi lorsque l'alerte avait été donnée, je préférais la porter pendant les dérobades. Plutôt mourir avec elle que de la voir se faire massacrer parce qu'elle avait trébuché. Autour de nous, les hommes s'agitaient, une rumeur sourde se propageant. Certains demandaient où étaient les orques, d'autres appelaient au silence. Il finit par se faire lorsque les silhouettes trapues et massives à la fois des monstres firent leur apparition, à trois cents toises de là. Ils étaient une trentaine, tenant leurs armes difformes à deux mains. Le fait qu'ils les aient sorties ne voulait pas dire qu'ils nous avaient repérés, je le savais d'expérience. Parfois, des groupes se tombaient dessus et ils s'affrontaient entre eux, sans raison apparente. De véritables machines à tuer, pouvant utiliser des pierres pour faire sauter les os d'un homme d'un seul coup. Mais le pire, c'était leurs mâchoires énormes. Une fois qu'elles se refermaient sur votre chair, il était impossible de vous dégager...

- Regarde, même leurs bandes sont plus importantes.

Sirang avait les traits sombres, et foudroyait Lhuram. Notre meneur semblait l'ignorer, tout occupé à détailler les orques et perdu dans ses pensées.

- C'est de sa faute si on va tous crever ici.

Je lui jetais un regard noir, esquissant un geste discret pour désigner Tiana. Il pouvait désespérer autant qu'il le voulait avec moi, mais certainement pas devant notre petite soeur !
Il se renfrogna encore plus.


- Nous devons rester soudés.
- Même si ça signifie aller à notre perte tous en même temps ? insista-t-il, mais d'une voix radoucie. Non, Siara. Tu l'as dit toi-même l'autre jour, il n'y a plus de cohésion ici.
- Je...

Je fus incapable d'en dire plus. Il avait raison et le savait, tout comme moi. Seulement, je n'avais pas le courage d'abandonner l'impression de sécurité que me procurait la compagnie de ces dizaines d'individus autour de nous. Une sécurité extrêmement précaire et ténue... Si légère, si volatile.
Ma gorge se noua.


- Tu donneras ta part à Tiana ce soir. Elle l'acceptera mieux si ça vient de toi. Tu partageras la mienne.

Il y avait trop de tension dans sa voix, et je le remarquais. Mes sourcils formèrent un arc interrogateur.


- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Cette nuit, on s'en va. On quitte tout ça et on part vers le Nord-Est.
- C'était la volonté de papa de rester avec le reste de la tribu...
- Papa est mort ! cracha-t-il.

Bien qu'il l'eût dit à voix basse, celle-ci avait été virulente et même pleine de rancoeur. J'eus un mouvement de recul, et il avança une main vers moi, que je repoussais. Une expression blessée passa sur son visage.


- Il est peut-être mort, fis-je, presque inaudible, mais il continue de garder un oeil sur nous.
- Je ne voulais pas...
- Non. On reparlera ce soir.

Je me détournais, prenant Tiana par la main. Elle m'emboîta le pas, mal assurée sur ses petites jambes couvertes de sang et de terre, mais ne broncha pas. Je lui ébouriffais les cheveux.

- C'est bientôt fini, Tiana. Juré.
- Juré comme le lièvre ?

Ses mots me frappèrent aussi durement qu'un coup. Ca faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas utilisé cette expression. Depuis que la tribu avait été attaquée, en fait...
Je m'arrêtais pour m'agenouiller, collant mon nez au sien. Mes doigts vinrent la chatouiller aux côtes et elle se tordit, un peu misérablement, pour y échapper.


- Le lièvre court et bondit partout pour échapper au renard... il ment, il fuit, et pourtant c'est lui qui a raison, chantonnai-je tandis que Tiana gloussait d'une voix aigüe. Parce que juré, juré comme le lièvre !

Au bout de quelques instants, je m'arrêtais, la laissant reprendre son souffle. Un rouge qui faisait plaisir à voir avait gagné ses joues, et ses yeux brillaient enfin de larmes qui ne fussent pas de souffrance.


- Juré comme le lièvre, haleta-t-elle.
***
- Tu es sûr que c'est une bonne idée ? soufflai-je pour la cinquième fois.
- Oui, Siara. Maintenant tais-toi !

Je pressais un peu plus fort la main de Tiana qui peinait à nous suivre dans l'obscurité. La peur étreignait mon coeur, car nous pensions que les orques pouvaient voir dans le noir, c'est pourquoi personne ne se déplaçait de nuit. Il fallait pouvoir repérer leurs groupes de loin pour pouvoir leur échapper, et dans ces conditions la fuite était presque impossible. Pourtant Sirang faisait preuve d'une confiance inébranlable, et j'avais décidé de croire en lui. Quelque chose dans sa fermeté me rappelait un peu papa...

- Ca va les filles ?
- Ca va, murmurai-je. Continue.

Nous nous frayions un chemin parmi les roches, gravissant le flanc de la crête. Il était peu probable que les orques aient décidé d'y circuler car une colonne telle que la nôtre aurait été très facile à repérer en hauteur. Mais trois individus... C'était une autre histoire. Et nous, nous pourrions discerner les bandes plus facilement. Cependant le temps d'y parvenir, nous aurions dépensé le peu d'énergie qu'il nous restait. Tiana souffrait encore plus que nous, car ses pieds n'avaient pas autant de corne et les petits cailloux devaient cruellement percer leur plante. De temps à autre j'entendais derrière moi un de ses hoquets de douleur, mais la première fois où je m'étais retournée pour vérifier qu'elle tenait le coup, ma petite soeur m'avait carrément sermonnée.

- On y est presque. Bientôt vous pourrez vous reposer.

La décision avait été très dure à prendre, et j'avais longtemps argumenté avec Sirang. La tribu, bien que décimée et divisée, était encore assez organisée pour avoir mis en place des équipes de chasse et de veille. A nous trois, les choses seraient beaucoup plus hasardeuses... Mon grand frère avait subtilisé deux arcs et un plein carquois de flèches, conservant à la ceinture un long couteau de fer qui avait appartenu à papa. Lui-même l'avait pris sur le cadavre d'un orque, dans les mains duquel l'arme avait fait figure d'aiguille !
Soudain, le hurlement de Tiana me fit me retourner. Dans l'obscurité, je dérapais sur une grosse pierre et m'affalais durement sur la hanche. Une douleur livide et électrique me fit crier à mon tour.


- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? s'affola Sirang en me dépassant pour rejoindre Tiana.

La petite était pliée en deux, les mains crispées sur le genou.


- C'est... ça me fait mal depuis avant-hier, mais je pouvais supporter... mais la montée...

Je déglutis, combattant ma propre blessure. Je ne me sentais même pas capable de me relever, mais pour l'instant il fallait s'occuper de ma petite soeur. Sirang posa sa grande main sur l'articulation gonflée de la jeune fille, qui sanglotait.

- D'accord, on s'arrête, et on regardera si ça va mieux quand le soleil se lèvera. Tu peux aller jusqu'à ce gros rocher là ? Il te protègera un peu du vent.

Tiana acquiesça et boitilla jusqu'au roc désigné. Mon frère vint alors me rejoindre, me parlant à voix basse - probablement pour ne pas alerter notre si jeune soeur.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? répéta-t-il.
- Siara ? Qu'est-ce que tu as ?
- Ce n'est rien, mon petit chou, fis-je en levant une main rassurante. J'ai juste glissé et je suis un peu fatiguée, alors je traîne. Puis je me penchais pour susurrer à l'oreille de Sirang. C'est ma hanche... je crois... je crois qu'elle s'est déboîtée.

Même avec ces ténèbres, je pu voir sa peau blêmir.

- On n'a pas le choix. Je vais te la remettre, et on n'a rien pour faire une attelle.
- Fais ce que tu peux...
- Tu vois la lune ?

Il la pointa du doigt. J'opinais du bonnet, grimaçante. Pendant ce temps, ses mains palpaient délicatement ma peau, localisant la blessure.


- Tu vois comme elle est si...

Au beau milieu de sa phrase, il imprima une pression implacable tout en imposant une torsion à mon bassin. Dans un raclement infernal, une lance foudroyante me transperça et je braillai sans aucune retenue. Presque immédiatement, Sirang me bâillonna de sa large paume. Je fermais les yeux, notant que la douleur avait très largement diminuée. Ma poitrine se souleva juste avant que je ne m'aplatisse sur le dos, terrassée.

- Merci. Je crois que je vais dormir juste là...

Même les cailloux que je sentais contre mon dos ne me faisaient pas mal. Complètement anesthésiée par l'épuisement qui me rattrapait, je sombrais dans l'inconscience.
***
- J'ai soif, se plaignit Tiana.

A chacune de ses lamentations, mon coeur se serrait davantage. Mon frère n'avait pas mangé depuis hier, et nous avions un mal fou à trouver de l'eau. La petite ne pouvait pas en supporter plus.

- Ne t'inquiète pas, ma chérie. Cette nuit tu pourras boire la rosée.
- Mais ça ne calme même pas ma langue !
- Tiana, arrête.

Le ton de Sirang avait été dépourvu de toute animosité. En fait, c'était l'extrême lassitude qui y avait percé qui devait avoir réduit ma soeur au silence. Elle lui jeta un regard choqué, comme si elle s'apercevait seulement de son état. Il dodelinait de la tête, les paupières mi-closes.

- On devrait faire une pause. Tu ne tiens plus debout.
- Non, Siara, mais je te remercie de l'offre, ironisa-t-il faiblement.
- Ce n'était pas une offre.

J'allais m'asseoir plus loin, signifiant clairement que l'on n'irait pas plus loin pour le moment. Il haussa les épaules et m'imita, à ceci près qu'il s'effondra plus qu'autre chose. L'enfant resta encore un instant immobile, avant de suivre notre exemple. Je me rapprochais lentement d'elle, adoptant la démarche parodique et pataude d'un ours.

- Tu as faim, petite fille ? m'enquis-je d'une voix grave.
- Oui, frère ours, j'ai très faim !
- Tu veux du miel, petite fille ?

Je me rapprochais de plus en plus, ignorant la souffrance qui élançait ma hanche. Tiana se prêtait au jeu, mais je ne voyais pas dans l'étincelle amusée de ses yeux le même éclat qu'autrefois.


- Oui je veux du miel, frère ours !
- Comment ? Tu oses convoiter mon miel ?

Avec un grognement stupide, je me jetais sur elle, l'entourant de mes bras. Elle pouffa tandis que je la renversais, gesticulant au-dessus d'elle. J'étais en train de perdre mes dernières forces dans cette comédie, mais ma soeur en avait besoin pour pouvoir reprendre la route. Si je pouvais, l'espace d'une toute petite seconde, lui faire oublier sa soif... Alors ce sacrifice en valait le coup. Du coin de l'oeil, je notais le pâle sourire de Sirang.

- Hé, vous !

Je roulais immédiatement sur le flanc tandis que mon frère se redressait, saisissant son couteau. Un homme d'une stature incroyable, encore plus massif qu'un orque, se tenait à quelques pas de là. Etrange qu'on ne l'ai pas vu s'approcher. Il n'avait pas l'air menaçant, mais il n'y avait qu'à constater sa musculature de pierre pour réaliser qu'il était mortellement dangereux, même sans armes. Il paraissait bien nourri, et je ne voyais pas comment un individu seul pouvait parvenir à ce résultat, surtout dans cette région.


- Je ne vous veux pas de mal.
- Tu parles ! gronda Sirang. On n'a pas assez de vivres pour nous, alors ne viens pas nous en demander. Ou tu pourrais le regretter !

L'inconnu jeta un oeil dubitatif sur l'arme de mon frère.

- Calme-toi. Je ne suis pas venu pour vous tuer.

A force de l'étudier, je me rendais compte qu'il n'était pas si vieux qu'il y paraissait. Il avait peut-être mon âge, voire même moins. Un véritable géant.


- Je suis venu pour vous sauver, reprit-il.
- Nous sauver ?

C'était Tiana qui avait parlé. Stupéfaite, je lui pris la main, mais elle se dégagea et fit quelques pas en direction de l'homme.

- Tiana ! suppliai-je.
- Viens, petite. Viens, j'ai beaucoup d'amis à te présenter.
- Beacoup ? railla Sirang. Encore un troupeau qui court à l'abattoir ? Par où allez-vous, avec vos... amis ?
- Vers l'Ouest.

J'échangeais un regard lourd de sens avec mon frère, qui préféra garder le silence. Je décidais donc d'avertir l'intrus.

- Retournez d'où vous venez. L'Ouest grouille d'orques.
- Je sais.

L'homme posa une main sur l'épaule de Tiana. S'il l'avait voulu, il aurait probablement pu la lui briser d'une pression des doigts... Je frissonnais.

- Nous allons justement là où il y en a. J'ai beaucoup d'amis, vous ai-je dit, et nous sommes là pour tuer les orques.
- Conneries ! siffla mon frère.
- Réfugies-toi dans ta médiocrité si ça t'amuse, rétorqua-t-il, soudain assombri. Moi, je vais écraser ceux qui prétendent nous annihiler. Je rentre à mon camp, désormais. Vous pouvez me suivre ; sachez que je ne vous forcerai pas. Mais je vous offre la chance de participer à notre survie. A notre victoire. Même si personne ne chante nos louanges dans l'avenir, au moins y en aura-t-il un pour l'Homme.

Et sur ces mots, il tourna les talons. Sirang dardait sur son dos un regard venimeux, mais Tiana lui emboîta le pas. J'hésitais, avant de me lancer :

- Dis-moi ton nom ! Et nous te suivrons.

Le colosse se retourna, affichant un sourire sincère. Il en aurait parut presque beau.

- Mon nom est Sigmar.

Et, sans savoir pourquoi, ces mots firent infuser une douce chaleur dans mon coeur éreinté. Alors seulement je retrouvai quelque chose que je croyais avoir perdu pour toujours... L'espoir.
"Tendre vers un idéal. S'imposer un code d'honneur. Vivre selon ses principes... Il n'y a pas de plus grande priorité."
"J'ai peur de la part de vérité qu'il y a dans le fait que le bien soit affaire de raison, et le mal affaire de motivation."

Sanchera Saâhldil , Maître d'Armes
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

Le Concours est fermé en ce qui concerne la période de la Déchirure. Résultats bientôt.
Sigmar continue jusqu'à la Toussaint.


Le résultat est tombé pour la Guerre Civile Elfique. Il s'agit de .............................................. Morridiin ! Ce fut très dur à départager, avec un très bon texte de chaque côté. Désolé à Rhamlet, qui avait fait un truc très bon, en prenant un petit risque de double récit. Les personnes présentes sur la CB peuvent confirmer que la décision s'est faite sur un coup de dé (littéralement). En fait non, tous les deux sont sélectionnés.
Viens dans ma clairière petit PJ : http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopic.php?f=2&t=3552

Homo homini lupus, Plaute

Mère disait qu'il y avait bien pire que des loups dans les bois. Comme elle avait tort !

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Re: Grand Jeu Concours !

Message par Arzhvael de Bastogne »

Björn
Avènement de Sigmar

En dépit de son grand âge, le chef Roppsmen était un homme massif et puissamment charpenté. Des mèches gris fer dépareillaient la jungle noire de sa barbre et, au coin de ses yeux de glace, des rides partaient à l'assaut de son visage. La chevelure du roppsmen était rasée en trois tresses entrelacées qui lui tombaient loin sur sa robuste épaule. Des nodules d'acier émaillaient la peau de Hutga, tels des fongus métalliques poussant dans ses chairs.

D'aucuns au sein de la tribu affirmaient que ces excroissances étaient la malédiction d'un sorcier dont la mégère avait blessé Hutga dans ses jeunes années. D'autres soutenaient que c'était la marque de la faveur des dieux. Ces histoires recelaient une leçon, Björn le sentait. Avec les Dieux Sombres, il était difficile de distinguer les bénédictions des anathèmes.

De sa main d'acier, Hutga invita son fils à se rapprocher. Björn se dirigea vers le trône d'ivoire et de fourrure, et s'inclina devant le chef. Hutga remua sur le tas de fourrure qui l'emmitouflait, et passa d'une position confortable et avachie à une posture de domination et d'autorité. Le guerrier eut un soupçon de compassion pour son père. A cause des excroissances métalliques, il était difficile à Hutga de se protéger du froid. Sa chaleur corporelle le fuyait, absorbée par les nodules. En vérité, il fut surpris de ne voir aucune femme de chef se tortiller autour de lui et tenter de réchauffer sa lourde carcasse.

Au lieu d'agiles filles Roppsmens, Björn vit que des hommes à l'allure sévère flanquaient le trône de son géniteur. Togmol, le champion et aussi le plus grand guerrier de la tribu, se tenait à la gauche de Hutga, son ji incurvé délicatement dans ses bras musculeux. Le champion affichait une tête de plus que Björn, sa barbe était tressée en boucles compliquées, et ses joues portaient les profondes balafres du prix de ses actes. Le front de Togmol était piqueté d'excroissances osseuses, tel un champ dément de petites cornes. Encore une des marques capricieuses des dieux.

A côté de Togmol se tenait Ulagan, le chasseur au physique maigre et nerveux, chef du groupe qui avait retrouvé Björn. Le colossal guerrier le dominait de toute sa hauteur, tel un loup aux côtés d'un renard.

Ulagan faisait le deuil de sa femme, que les dieux avaient reclamée tout en lui donnant un fils le printemps précédent. Le chasseur avait été profondément dévoué à sa femme, et ne donnait aucun signe de s'extraire de son chagrin. Le tentacule mou qui lui tenait lieu de bras était étroitement enroulé, tel un ver, sur l'amulette qu'il portait au cou, une boucle des cheveux de la défunte. L'autre bras du chasseur, dont la normalité faisait fausse note après le spectacle de son vis-à-vis, enserrait l'ivoire d'une lance à tête de fer.

Sur la droite du trône, tapie contre le bras du siège du chef de la tribu, se tenait la silhouette ratatinée de Yorool. La maigre charpente du chaman était presque invisible sous sa robe parcheminée et son capuchon en cuir. Un visage pincé, aux crocs acérés, sourit dans les ténèbres du capuchon. Une moustache grise poussait sur les plaques disgracieuses qui avaient ravagé la partie gauche de la face du chaman. Une petite baguette d'ivoire était enserrée dans les replis de son capuchon, s'efforçant de les empêcher de retomber sur son oeil gauche.

Le chaman avait les yeux de deux couleurs différentes. Le premier arborait la couleur de l'ambre, et le second était un petit gouffre de feu de jade. l'expressionde Yorool, si tant est que l'on eût pu en juger de par le côté droit de son visage, était grave et solennelle.

"Cet homme m'affirme que tu as été le seul à revenir des collines Délabrées !" tonna la voix de Hutga en désignant Ulagan.

Le déclaration du chef fit rougir Ulagan, et le chasseur ne put que croiser le regard de Björn.

"Il raconte que vous avez été attaqués par un contingent dirigé par zâr Lok. Ce chien raconte que tous les chasseurs qui t'accompagnaient ont été tués par Lok et ses chacals serviles."

Björn sentit chaque parole claquer comme un fouet contre sa peau. Le mépris dans la voix de son père était un coup cuissant à sa dignité. Chacune de ces phrases cinglantes faisait monter sa colère. Poings serrés, il lança un regard noir dans celui, dédaigneux, de Hutga.

"Je n'ai aucun pouvoir sur ce que vous a dit Ulagan, et je n'ai pas davantage le pouvoir de vous aider si vous refusez d'accepter la vérité quand vous l'entendez proférer !"

Le ton du guerrier enfiévra les yeux du chef. Hutga se raidit, le visage trépidant de rage contenue. Il bondit sur ses pieds et renversa les lourdes peaux à terre. Il pointa Björn du doigt comme s'il s'était agi d'une lame.

"Non seulement mon fils se montre sous les traits d'un lâche, mais c'est aussi un menteur ! Et ça, c'est plus de honte que j'en accepterai !"

Björn se hérissa en entendant cette accusation et fusilla Ulagan du regard, avant de reporter son attention sur le chef courroucé.

"Si on vous a raconté l'histoire comme elle l'a été aux hommes qui m'ont trouvé, elle ne recèle donc aucun mensonge !"

Hutga grogna de dégoût et s'enfonça dans son siège.

"Tu as quand même du cran, malgré tout, d'oser persister à mentir dans la salle d'audience de ton chef ! Dommage que ton courage ne se soit pas manifesté quand tes frères se faisaient massacrer !"

Björn fit un pas en direction du trône, tremblant de rage.

"Ils étaient déjà morts quand je me suis enfui. Je ne pouvais plus rien faire pour eux."

"J'en ai marre de tes mensonges, petit chiot ! Pour regagner ton honneur je t'ordonne d'aller voir ce qui se passe dans les terres du Sud ! Une Légende semble en train de naître ! Et seulement lorsque tu en auras appris un peu plus sur cet homme, tu pourras reprendre ta place ici, auprès des tiens !"


Björn dégagea son épaule de l'étreinte de Togmol comme celui-ci entreprenait de l'évacuer. Il jeta un ultime regard furibond à son père, mais Hutga avait déjà commencé de se détourner de lui...
Arzhvael de Bastogne , Chevalier Errant

Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 8 | Ini 10 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 70/70

Compétences:
- Alphabétisation: Permet de lire et écrire.
- Monte: Votre personnage sait très bien monter à cheval.
- Réflexes éclairs: +1 INI.
- Arme de prédilection (Epée): +1 ATT lors d'un combat à l'épée.
- Coups puissants: +1d3 points de dommages au corps à corps.
- Étiquette: Sait parler à la noblesse (+1 dans ce cas).
- Dégainer l'épée: +1 INI lors du premier round.
- Désarmement: Peut désarmer son adversaire (+1 ATT dans ce cas).

Inventaire:
- Epée à une main: Arme à une main, 12 parade, 16+1D8 dégâts.
- Chemise de mailles: Torse, dos et bras, 9 pts de protection, -1 en HAB/PAR/ATT
- Boite d'amadou
- Selle et Harnais
- Corde
- Couverture

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... e_bastogne
Ceyl, cheval de selle:

Image
Un noble destrier issu des plus hautes lignées Bretonniennes. La beauté de sa robe noire n'a d'égale que sa bravoure au combat.

FOR 10 | END 11 | SAU 8 | RAP 9 | INT 8 | DOC 9 | ATT 10

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Slek
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Re: Grand Jeu Concours !

Message par Slek »

L'avénement de Sigmar
Alors voila, je n'ai pas mis de nom et pour une bonne raison : si je suis choisis pour ce concours (ce qui sera difficile vu la qualité des textes), je ne suis pas sûr de prendre ce perso. Je l'aime bien, mais j'aimerai commencer avec d'autres PJ ou alors dans le camp du mal. Mais bon, d'ici là je peux changer d'avis! bonne lecture en tout cas.
L'histoire se passe près d'une forêt de l'actuel Hochland, de nombreuses années avant l'avènement du très Saint Sigmar, gloire à lui ...

Enfin !
Cela faisait des heures qu’il pistait ce cerf, dans l’immense forêt. Il se déplaçait lentement mais surement, sans faire craquer un seul branchage, sans écraser de feuille morte, sans faire un seul bruit à vrai dire. Il respirait à peine, les sens en alerte afin de trouver tous les indices que pouvait lui laisser sa proie.
Et après une longue chasse, il l’avait enfin trouvé !

Quelle magnifique bête ! Robuste et pleine de vie, ça va faire plaisir au clan tout ça !

Le cerf était à plus de 100 mètres environ, dans une clairière, qu’éclairaient faiblement les rayons du soleil. Il se nourrissait de jeunes pouces sous les arbres, sans se soucier du danger.

Le chasseur, expérimenté, était toujours resté contre le vent, sa proie ne pouvant ainsi pas repérer son odeur d’humain, ce qui l’aurait sinon alerté et alors, ça en aurait été fini.
Repérant la meilleure position possible, il continua discrètement son avancée vers un petit bosquet d’environ un mètre de hauteur et d’une largeur à peu près égale. Il serait ainsi caché, et pourrait préparer son coup sereinement.
Une fois en position, il sortit son arc. Cet arc appartenait à sa famille depuis … depuis quand déjà ? Il ne serait le dire avec certitude. Mais il sentait cet arc habité par l’esprit de ses ancêtres, et notamment de feu celui de son père, qui lui avait légué avant sa mort.
Il se souvenait encore de ses paroles : « N’oublie pas mon fils … cet arc est d’une valeur inestimable … il te protègera et nourrira tout le clan, alors prends en soin ! ».
Son père n’avait bien sûr pas menti. Le chasseur n’avait encore jamais raté une cible avec cet arc. Etait-ce du à l’arc en lui même, ou à ses propres capacités ? Un peu des deux probablement. Et puis, il faut dire qu’il sait comment faire pour tuer ses proies sans avoir beaucoup d’effort à faire : attendre qu’elles mangent ou boivent, tandis qu’elles restent statiques. Un tir simple, mais mortel. Et il comptait bien continuer ainsi, tant qu’il le pouvait.
Sa proie était toujours là, sereine, se délectant de son repas tout frais. Le chasseur sortit une flèche qu’il avait construit lui-même, avec l’aide de son fils, Jorge, et bien sûr du forgeron du village, Helmut, qui avait construit les pointes en bronze. Du magnifique ouvrage, comme d’habitude.

Il banda son arc, les muscles de ses bras se mettant en marche. Il inspira profondément, l’œil concentré sur sa cible. Il attendit le bon moment … plusieurs secondes passèrent, et tout d’un coup, un léger bruit se fit entendre.
Le cerf eut à peine le temps d’entendre ce bruit, qu’il était déjà au sol, une flèche plantée dans la gorge. Pas une seule goutte de sang ne venait gâcher le tout. Le cerf était mort, mais il avait bien combattu : il avait donné du fil à retordre au chasseur, cette longue marche, et il adressa une prière à son esprit. Il se mit à genoux devant la dépouille, les yeux fermés, se sachant hors de danger.

« Merci, Merci Rhya, déesse de la forêt, pour ce présent que tu fais à mon clan. Je promet de t’honorer encore et toujours, même dans la mort. »

Il rangea son arc dans son dos, et ramassa la dépouille encore chaude de l’animal, qu’il mit sur ses épaules. Il lui fallait maintenant retrouver le point de rendez vous avec les autres chasseurs de la tribu. Mais il connaissait cette forêt comme sa poche, alors il connaissait tous les raccourcis pour s’éviter une nouvelle marche fatigante.
Il commença à courir, voulant vite rencontrer ses frères, et être à l’heure. Ils avaient convenu, comme d’habitude, d’être de retour avant que le soleil ne culmine tout en haut du ciel, et ce temps était proche. Sa traque avait été plus longue qu’il n’avait voulu, mais au moins, avait il quelque chose. Et pas n’importe quoi, en plus. Ses compagnons allaient être très surpris. On ne mange pas du cerf tous les jours !
Endurant, bien bâti du haut de ses 1 mètre 82, il courut sur plusieurs kilomètres, slalomant entre les arbres, sautant au dessus des branches tombées de ces gigantesques gardiens, ne s’arrêtant que quelques secondes pour boire l’eau pure et fraîche qui descendait d’un petit ruisseau. Il remercia Manaan. La beauté du lieu était féérique, et cela faisait bientôt 26 printemps qu’il ne se lassait point de la regarder. Il connaissait cette forêt par cœur, mais chaque jour, il s’émerveillait devant telle ou telle chose qu’il n’avait encore jamais vu auparavant. Cette fois, il écoutait le chant des oiseaux, formant une musique mélodieuse, remplie de joie de vivre.
Très content, il continua sa course folle vers l’endroit prévu, ne se souciant guère du bruit qu’il pouvait causer aux petits habitants de la forêt.

Finalement, il arriva à bon port, à la lisière de la forêt. Ses compagnons étaient tous là, ils devaient l’attendre depuis un petit moment déjà. Essoufflé, mais fier, il se redressa de toute sa taille et vint à leur rencontre.
« Hé les mecs ! Regardez qui vlà ! Ca s’rait pas Erik ! »
« On dirait bien ! Mais il est sur les épaules de qui ? J’rconnais pas cette sale gueule ! »
Des rires montèrent en crescendo et Erik, le chasseur concerné, rit lui aussi de bon cœur. Il connaissait ces gens depuis toute sa vie, et n’avait connu avec eux que des moments de joie et de bonheur.
« Belle prise mon gars ! » lui dit Krôm, le plus ancien des chasseurs présent, en lui tapant dans le dos de ses mains battoirs.
« Et vous les amis, qu’avez-vous trouvé ?! » demandant Erik, encore essoufflé, pour comparer ses capacités à celle des autres.
« Oh, pas aussi bien que toi, comme d’hab, mais notre clan ne mourra pas de faim pendant plusieurs jours, ça c’est clair ! »
Plusieurs lapins et une biche se trouvaient au sol, auxquels vint s’ajouter le cerf d’Erik. Chaque chasseur avait rapporté un petit quelque chose. Ils étaient tous très bons dans leur domaine, mais Erik était vraiment exceptionnel. Les hommes examinèrent tout cela, contents de leur matinée bien remplie. Après quelques minutes, Erik cria : « Bon, on est partis les gens ! Nos femmes vont pas être contentes si on rentre pas rapidement ! ».

Considéré comme le meilleur chasseur du clan, il avait hérité du rôle de chef des chasseurs de façon subjective. Personne ne voulait sa place. Il était le meilleur, et tout le monde l’écoutait. Si quelqu’un était plus fort que lui, il lui céderait sa place sans hésiter. C’était ainsi que fonctionnait le clan : pas de bagarres, pas de haine entre eux, juste du bon sens. Il n’y avait jamais eu d’incidents graves depuis sa naissance, et les petits problèmes du quotidien étaient rapidement réglés par le chef du village, qui était l’homme le plus sage qu’il puisse y avoir parmi eux.
Prenant leurs prises, les chasseurs descendirent la colline gaiement, parlant à haute voix, sa sachant en sécurité sur ce paradis terrestre. Chacun s’imaginait déjà revoir sa compagne et ses enfants, et le petit village, ou tout le monde se connaissait dans une fraternité que les hommes d’ailleurs ne pourront jamais connaitre et comprendre.
Le plus jeune des chasseurs, Gölm, se rapprocha alors d’Erik. Ce dernier le dominait d’une tête, et aussi en musculature, mais Gölm deviendrait un jour bien plus grand et fort que lui. Il avait à peine 16 printemps, et toute la vie devant lui. Il faisait la fierté du clan. Mais il était encore assez indiscipliné.

« Dit, tu crois pas qu’on d’vrait quand même écouter les gens qui étaient v’nus la dernière fois ? »
Encore et toujours la même discussion. Il y a quelques semaines, une dizaine d’hommes de la tribu principale des Chérusen, vinrent les prévenir qu’une invasion d’orks avait commencé, et qu’ils cherchaient désespérément des hommes pour les combattre. Ils avaient aussi parlé d’un homme, Sigmar qu’il s’appelait, et qu’il voulait réunir tous les hommes du Monde dans un seul clan, afin, disait-on, de garantir la sécurité et la prospérité aux hommes.
Erik lui répondit alors calmement :
« Mon garçon, je vais te le redire une fois de plus : ici, on a jamais vu ces « orks ». Seuls les pères de nos pères en ont vu, et ils s’en sont rapidement occupés, en les attirant dans la forêt et en les décimant à l’arc. Ce sont des animaux, au même titre que ce cerf. Et puis, même si c’était vrai, ils viendront pas ici. Ils ont trop peur de nous depuis ce temps. En plus, ce Sigmar, il veut être le chef de tout le monde. Nous on veut pas d’ça. C’est pour ça qu’on a quitté les Chérusen du Nord, il y a fort longtemps. On est toujours des Chérusen, certes, mais on veut vivre en paix, sans autre autorité que la notre. Tu comprends cela ? »L’adolescent, apparemment déçu, acquiesça de la tête.
« T’en fais pas, tu comprendras plus tard mon grand » lui dit Erik, en lui faisait un clin d’œil.

Après une marche d’un petit quart d’heure, Erik ordonna une halte. Il ne savait pas pourquoi, mais il ressentait quelque chose d’étrange. Il devait en parler à ses frères.
« Écoutez-moi un peu » leur demanda t-il, afin de couper court à leurs discussions. « Vous trouvez pas que c’est bien calme ici ? »
Les hommes écoutèrent. Ils n’avaient pas remarqué ce changement, sauf Erik. Ils étaient dans une plaine, avec des arbres de chaque côté –mais loin de l’immense forêt qu’ils avaient quitté un peu plus tôt-, et pourtant aucun bruit d’oiseaux, d’insectes ou autres. Seulement le bruit léger du vent qui caressait l’herbe et les feuilles.
« Ouais, c’est bizarre ça ! Taal nous ferait il des siennes ?» dit l’un d’eux.
« Peut-être … ou bien c’est Ulric … »
« Ne parle pas de mauvais présage mon frère. L’hiver arrivera bientôt, et qui sait c’qu’il va nous mijoter c’te fois ! »

Stressé, Erik regarda en direction du village, à quelques minutes à peine de leur position. Et il vit de la fumée noire qui s’élevait en plusieurs endroits dans le ciel.
« Regardez, là bas ! » cria t-il en pointant du doigt « y s’passe queque chose au village ! allons-y, vite ! »
Courant aussi vite que possible, le dernier kilomètre qui les séparait de chez eux se fit rapidement. Et quelle ne fut pas leur macabre surprise quand ils arrivèrent devant l’entrée.
Leur village était en flammes ! Les maisons de Krôm et d’Helmut le forgeron étaient les seules visibles d'ici, mais ils se doutaient bien que le reste devait être dans le même état.
Krôm fut le premier à réagir, et lâcha sa prise en courant en direction de sa maison.
« Anita ! Les enfants ! Ou êtes-vous ? » Cria t-il, désespéré.

Alors qu’il courrait, suivit de près par ses amis, une immense forme sombre lui barra le passage.
« DES ZOMS ! Y EN A D’OTR BOSS ! »

D’autres formes du même type arrivèrent, ainsi que d’autres beaucoup plus fébriles et petites. Puis une forme s’avança devant les autres. Se plaçant au soleil, les hommes purent voir clairement ce qui venait de détruire leur cher village : le doute était impossible, c'était des orks, tels que leur racontait le vieux barde du village !

« ON A BUTER TOUT L’MOND ICI, ON A TOU CRAMER ALORS MAINT’NANT CE A VOUS BAND’ DE MINAB’ ! WWWWAAAAAAAGGGGHHHH !!!! »

Le cri de guerre mit à mal l’esprit des hommes. Ces bêtes étaient horribles, aussi vertes que l’herbe et avaient l’air aussi résistantes que la pierre elle-même. Elles étaient aussi plus grandes que Krôm, qui atteignait pourtant les deux mètres. Ce dernier sortit son épée de bronze, et chargea sans hésiter celui qui s’était fait appeler « Boss ». Ce dernier reçu un coup d’épée en plein torse, et rigola de sa voix incroyablement grave, avant de s’emparer de l’humain par le cou, et de le broyer. Le cadavre de Krôm dans la main, il harangua sa petite troupe de massacrer le reste.
Choqués, les neuf hommes restant jetèrent leur prise au sol et sortirent leurs arcs. La haine, un sentiment qu’ils n’avaient pas connus depuis leur naissance, surgit aussitôt. Les histoires de l’ancien à propos des Orks revinrent en leur mémoire. Les paroles de ces monstres leur touchèrent le cœur, l’odeur de bois brûlé et de sang qu’émanait de leur village et la mort de leur ami les rendirent fou. Leurs instants primaires prirent le dessus.
« Buttez ces peaux vertes mes frères ! » cria Erik, les larmes aux yeux.

Les peaux vertes coururent dans leur direction, levant bien haut des armes aussi grandes que les humains. Trois orks reçurent des flèches dans la tête, mais ne tombèrent qu’une dizaine de seconde plus tard, leur corps continuant de faire des moulinets avec leurs armes, ne voulant pas admettre leur fin.
D’autres prirent des flèches dans le torse ou les bras, mais ne fléchirent même pas. C’étaient des monstres sanguinaires, des machines à massacres, des bêtes faites pour tuer toute forme de vie sur terre.
Les hommes, disciplinés, lâchèrent leurs précieux arcs et sortirent leurs armes primitives. Epées, haches et couteaux de bronze aux mains, ils chargèrent les orks et les gobelins, la haine dans les yeux et les cœurs, une envie de vengeance et de destruction dans la tête.
Le corps à corps commença. Erik décapita un gobelin, trop confiant, et se retrouva face à un ork qui avait reçu une flèche en plein torse. Ce dernier mit toute sa force dans son coup, mais le barbare, plus vif et rapide, esquiva facilement, et lui planta son épée dans le cœur. Toujours debout, l’ork continua son attaque, ses petits yeux rouges reflétant parfaitement ses pensées : destruction, carnage, meurtre, tuerie.
Erik sortit son coutelas de sa chaussure en peau de bête –celui avec lequel il dépeçait ses prises-, se pencha pour éviter d’être coupé en deux d’un revers de l’ork, et lui enfonça son arme dans la tête. L’ork tomba doucement à la renverse, ne comprenant toujours pas qu’il était mort, et atterrît sur un gobelin, dont les os émirent des craquements horribles.
Reprenant son épée, Erik examina rapidement comment tournait le combat : deux hommes étaient déjà tombés, mais ils étaient tellement défigurés qu’il ne pouvait dire qui c’était, et le jeune Gölm fut tranché en deux au niveau du bassin par un ork.

« NOOOON ! »

Erik avait vu la scène et fonça sur l’ork. Ne se souciant plus de sa propre sécurité, il taillada l’ork aussi fort et vite qu’il le put. Sa vue était brouillée par ses larmes, toutes les odeurs et l’adrénaline l’empêchaient de penser à quoi que ce soit d’autre. Toute sa puissante musculature était en marche dans le seul but d’exterminer ces bêtes. L’ork s’écrasa au sol après un assaut sanglant qu’Erik ne pouvait plus décrire. Il était comme drogué, ne se souvenant de rien. Il vit cependant le Boss qui lui fonçait dessus.
« Allez, viens t’battre sale ork ! »
L’ork rigola une fois de plus, et lui fonça dessus. Erik se prit la masse de l’ork en pleine figure, et fut projeté plusieurs mètres en arrière, sonné pour plusieurs secondes.
Recouvrant heureusement ses esprits rapidement en dépit du choc, il esquiva malgré lui un coup de pied destiné à lui écraser le crâne. Il roula par terre puis se releva d’un bond. Ses muscles étaient sur le point d’exploser. Ses bras lui faisaient souffrir le martyr, et il les trouvait presque avoir doublé de volume. Ses longs cheveux blonds étaient recouverts de poussière, son visage était en sueur, déformé par la colère. Il chercha son épée des yeux. Elle était entre lui et son adversaire. Il courut, l’ork l’imitant avec une seconde de retard. Il fit une roulade, esquivant facilement le coup du boss, ramassa son épée, et l’enfonça dans le ventre de l’ork, surpris par la manœuvre. Il se retourna lentement vers l’humain, en titubant.
Erik s’apprêtait à finir le travail quand plusieurs flèches vinrent transpercer l’ork de part en part. Il tomba en arrière, toujours vivant malgré des blessures qui auraient tué n’importe quel humain.
« Laissez-moi ce connard ! » cria Erik, énervé.
Sautant sur l’ork, il retira son épée de ses entrailles, qui se déversèrent sur le sol dans une odeur insoutenable, et regarda l’ork dans les yeux, dont la vie le quittait rapidement.
« T’as perdu, l’ork ».
Il lui enfonça alors l’épée dans le crâne. Epuisé, l’adrénaline retomba aussi vite qu’elle était arrivée. Il se retourna –toujours sur le corps de l’ork- et regarda le champ de bataille. Ils n’étaient plus que 5, mais tous les peaux vertes étaient morts.
Erik pleura et s’assit sur le cadavre puant du mort. Toute cette haine, tout ce carnage, toute cette douleur –du sang coulait de nombreuses plaies superficielles qu’il s’était infligé dans la tourmente de la bataille-, pour quoi ?
Les hommes se rassemblèrent près de lui, sans bruits, partageant ses sentiments. Plusieurs minutes après, il se redressa.
Il dit alors d’une voix ferme aux survivants :
« Brûlons les corps de ces pourritures et mettons leurs sales têtes sur des piques. »
Puis il soupira,
« Mais tout d’abord, allons voir si il y a des survivants … »


Les hommes restant le suivirent d’une démarche lente, exténués par le dur combat qu’ils venaient de livrer. Ils suivirent Erik, sachant pourtant que face à pareils monstres, il n’y avait aucune chance qu’il y ait des survivants.
L’odeur de bois brûlé était insoutenable, surtout mêlée à celle du sang. Mais Erik voulait en avoir le cœur net. De nombreux corps humains, carbonisés et mutilés jonchaient la route de terre, mais aussi quelques corps d’orques et de gobelins, signe d’une résistance futile. Tout était en proie aux flammes. Erik continua jusqu’à sa propre maison, laissant chaque homme seul devant son chagrin et sa peine.
Sa petite cabane n’était plus. Il chercha désespérément une trace de sa famille, de sa femme et de ses deux enfants. Il courut jusqu’au jardin, et là, il vit ce qu’il redoutait tant : les cadavres. Erik s’agenouilla près d’eux. Ils étaient tous là : sa femme, Veronika, son fils, Jorge, et sa fille, Edona. Ils avaient probablement tentés de fuir, terrifiés.

Il aurait dut être là. Il aurait pu les sauver. Il aurait pu sauver sa famille et son clan, c’était son devoir de chef des chasseurs, que de protéger les siens. Il avait échoué.

Il prit le cadavre de sa femme dans ses bras, et pleura. Il pleura pendant de longues minutes, ne pouvant se détacher d’elle. Et enfin, alors qu’il se vidait l’esprit, il la reposa. Elle n’avait pas l’air d’avoir souffert, tout comme ses enfants. Ils paraissaient simplement en train de dormir, paisibles, si on faisait abstraction des immenses entailles rouge dans leur dos ...
Alors que sa maison et le reste du village finissaient de brûler, il creusa trois tombes dans son jardin, seul avec lui-même. Il posa les corps, un par un, en terminant par sa femme, et reboucha le tout, pelletée par pelletée de terre. Et quand il eut fini, un grand sentiment de vide l’envahit. Il avait perdu toute raison de vivre en quelques minutes …

Hagard, il partit aider le reste de ses frères à faire leur deuil. Ensemble, ils creusèrent les tombes nécessaires et passèrent l’après midi entière en prière au Dieu de la mort, Morr, leur demandant que les âmes des défunts passent bien vers l’au-delà, qu’ils y trouvent la paix éternelle.

Le feu s’était finalement éteint. Toute trace de vie, de gaieté, de bonheur avait disparu. Il ne restait que des ruines fumantes. Ils n’avaient plus rien à faire ici. Erik se leva, imité par ses compagnons.
Il repartit vers l’entrée du village. Ils entassèrent les corps des Orks et les brulèrent. Et alors qu’il pensait avoir tout perdu à cause d’eux, un nouveau sentiment s’influa en lui. Un sentiment si fort qu’il devait se battre pour lui.

Il regarda chacun des survivants, la fatigue, la douleur, les doutes laissant place à la détermination et à la colère, et leva le poing en criant aussi fort qu’il put :
« VENGEANCE ! VENGEANCE POUR NOS FAMILLES ET NOTRE CLAN ! »
Les hommes l’imitèrent. Ils n’avaient plus rien à perdre de toute façon.
« ALLONS CHERCHER CE SIGMAR, ET EXTERMINONS LES PEAUX VERTES ! MORT AUX ORKS ! »
Ils se mirent à courir, leur route toute tracée, laissant leur ancienne vie pacifiste derrière eux : rejoindre le gros du clan Chérusen plus au Nord, trouver ce Sigmar, et se mettre à son service, afin de trouver le repos dans la mort, et d’éviter à d’autres hommes de devoir endurer pareilles souffrances. Au nom de sa famille, de ses amis, de ses ancêtres. De son clan :

« CHERUSEN ! »
Modifié en dernier par Slek le 28 oct. 2011, 21:38, modifié 1 fois.
Aide MJ :
Slek, Skaven Albinos, Servant du Rat Cornu
Profil: For 7 | End 7 | Hab 9 | Cha 8 | Int 11 | Ini 11 | Att 9 | Par 8 | Tir 7 | NA 1 | PV 42/55
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... fiche_slek

Equipement:
- Talisman du Rat Cornu
- Bourse de fragments de Malepierre (Pour les sorts)

- Liste de sorts :
• Guérison des plaies : niveau 1 => le sorcier rend 1D10 PV à la cible du sort. Il peut se soigner lui-même. Cependant, nul ne peut être soigné par ce sort plus d'un fois en 24h00.
• Charisme surnaturel : niveau 1 => CHA+2 pendant 1 minute.
• Vérité : niveau 1 => Lorsque plusieurs personnes présentent des arguments ou des positions différentes dans une discussion, le sorcier peut déterminer de manière automatique lequel dit la vérité. Cependant, le sort n’est pas sans risque. Si un résultat de 19 sors lors du test, le sorcier confondra menteur et honnête homme…Le sort n’a aucun effet si le menteur s’aide par magie. Le jet est effectué par le MJ qui garde le résultat caché.
• Destin crépitant : niveau 1 => Inflige -2d8 PV (en ne tenant pas compte de l'armure) à une cible à moins de 40 mètres.
• Télékinésie : niveau 1.
• Evasion : niveau 1.

- Liste des compétences :
• Consommation de la malepierre niveau 1
• Incantation magie skaven niveau 1
• Sens de la malepierre niveau 1
• Course à pied niveau 2
• Intimidation niveau 1

PdC Rat Cornu : 10

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