“ Beaucoup de vos courtisans disent que je suis un grand par mes hommes, ma force ou encore mes devoirs et responsabilités. Mais moi, je crois que je suis un grand car je me bats pour la dignité des faibles.
- Grand général d'un passé immémorial.
On dit que les merveilles en sont du fait de leur rareté dans un monde commun. Dans l’océan de charbon qu’est le monde des humains, un diamant brille. Marienbourg, la ville de tous les rêves et de tous les cauchemars. Une cité immense, aussi grande que les capitales des grands pays. Et dans cette jungle urbaine, on y trouve de tout. Des mercenaires Ogres aux meilleurs cuisiniers Halfelins. Des chasseurs de tête Estaliens avec des barbares Norses. On y trouve de toutes origines les pour les humains. Même les nains sont présents en nombre. Parmi tous ces peuples et ethnies qui viennent d’ailleurs, l'un d’entre eux à les racines les plus enfoncées. Portant le doux nom d’Asur, ils y habitent en masse dans leur Clans respectifs. Et en parlant d’Elfe… en voilà un.
Un des membres de l’équipage siffle, et tout le monde à bord se tourne vers le côté dextre du vaisseau. Et quelle vue imprenable ! Le port de Marienbourg, qui s’étend sur presque aussi loin que les yeux le permettent. Plus d’une centaine de quais différents, presque tous en bois, pour la plupart occupés par d’autres embarcations. Du vulgaire sloop à la frégate, ils sont presque tous logés à la même enseigne. Moult mouettes survolent le port, chassant ce que les habitants et visiteurs laissent traîner ou tomber pour un riche repas.
Et au travers de ce labyrinthe d’entrées, il y a des hommes sur des barques. Ils approchent des vaisseaux qui souhaitent s’arrêter, et montent dedans. La milice de Marienbourg. Redoutable, aucun objet infiltré ne leur échappe. Sauf si on comprend qu’il faut les suborner avant, là ils sont aussi aveugles qu’un rocher. Tel est la loi de Marienbourg. L’argent. Rien n’est plus important que lui, toutes les autorités et institutions tournent autour de lui.
Quiconque a de l’argent a du pouvoir, et seul les plus puissants peuvent se permettre de faire ce qui leur chante.
Le navire se rapproche puis longe la côte urbaine. Des milliers de personnes, marchands comme marins, y sont agglutinés dans la masse informe qu’est la foule. Cependant, le navire ne s’arrête pas au premier quai d'amarrage disponible, ni même au deuxième d’ailleurs. Il continue sa route, tranquillement, les trois voiles portées par le vent. Un vent nouveau, pour certains.
Après une petite dizaine de minutes, il arrive à un autre endroit. Bien plus propre, tout aussi riche, bien moins humain. C’est le port d’Elfeville, ou du moins une branche de celui-ci semble-t-il. L’Épervier s’amarre, les cordes sont jetées et nouées. Et la belle construction est enfin amarrée à bon port. Un membre de l’équipage s’approche par-derrière et susurre à l’oreille du plus jeune sur le navire.
- Bon, nous y sommes. Veuillez partir du quai et rejoignez la Plume Rouge ce soir. L’adresse est simple, le plus grand bâtiment rougeâtre du quartier. Votre cheval sera aussi là-bas.
Il repart aussi vite qu’il est venu, reprenant son travail immédiatement. Cet elfe, ni marchand et encore moins marin, il s’appelle Arion. Désormais pieds sur un sol plus dur qu'avant, il est enfin sur terre ferme. Au milieu de nombreux Asur, il sort du quai et est désormais dans une rue.
Sans crasse, le terrain est bien entretenu. Les hautes maisons dominent les airs, laissant passer bien peu de soleil sur les briques du chemin. Un détail surprenant est que la rue est scindée en deux par un canal à l’eau cristalline où des barques se promènent. En avançant un peu plus loin, les passants elfiques ne font que peu attention au nouvel arrivant. Malgré la majorité d’Elfes, il y a aussi beaucoup d’humains. Mais ceux-ci ne sont que des serviteurs et employés manutentionnaires pour la plupart.
Des odeurs viennent chatouiller le nez fin du noble. Épicées et sucrées, elles sont fortes et nombreuses. Et en effet, il remarque qu’un marché se tient en ce milieu d’après-midi. Des stands sont dirigés par des halfelins qui s'attellent à préparer la nourriture raffinée pour les clients.
Désormais aux abords de la place mercantile, il voit des magasins divers. Bijoutier, forgeron, grossiste et fabricant de tapisserie y font un commerce lucratif. Une belle fontaine de marbre se trouve au centre. Un immense poisson taillé à la bouche ouverte grande ouverte, et un jet d’eau est propulsé dans le bassin. Finalement libre, ou presque, et avec pas mal de temps libre, le jeune nobliau est jeté à l’eau dans la plus grande cité du nouveau monde.