[Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Suiddock est le quartier originel des docks, là où tout s'achète, et où tout se vend (y compris les imprudents). Le Bruynwater est un des rares canaux de Marienburg assez profond pour accueillir les vaisseaux de haute mer, les personnes y déambulant étant de toutes les nationalités. Les rues sont noirs de monde, de jour comme de nuit. Cependant, la pauvreté y est omniprésente malgré l'activité de la zone. On y notera comme site notable, la Bourse d'Import-Export des Wastelands...

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[MJ] The Puppet Master
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Vorhexen, l'avant sorcières, trois semaines après son aventure dans les Wastelands.
Quelques minutes après l'aube, à l'intersection entre le canal 6 et la voie d'entrée n°2, Marienburg.
Températures voisines de 3°C.
Même en grande difficulté, Surcouf n'avait visiblement pas l'habitude de s'en remettre à la bonté divine et plutôt qu'une vive prière ou une ardente dévotion, ce fut tout juste s'il pensa que Manann serait bien inspiré de lui donner un coup de pouce sur ce coup-là... Etait-ce là ce qu'il appelait « prier de toutes ses forces » ?
Test de natation sous (HAB+END)/2 + natation (1) - blessure sérieuse à la jambe droite (3) - nager habillé (1) = 7
Résultat du D20 > 5 (réussite)

- 1 PDD à Manann qui a servi à lancer 2 D20 pour ne garder que la moyenne des deux résultats (4 et 6)...
Finalement, s'il suffisait de si peu de foi pour s'en tirer, peut-être que Surcouf avait eu raison de s'économiser les longues litanies de louanges et les promesses sans lendemain de futures offrandes. A moins que Ranald ne se fût mêlé à la fête ?
Quoi qu'il en était réellement, le contrebandier finit, à force de se débattre plus que de nager, par accrocher un des poteaux qui soutenaient le quai de planche qu'il avait eu dans l'idée de rallier pour fuir la colère de ceux contre lesquels il s'était retourné. Jetant un coup d'œil pour voir où en était, justement, la situation du côté du « Rouge-gorge », il découvrit une nouvelle agitation sur son embarcation. Bane et Dagan ne s'y trouvait plus - sans doute avaient-ils fui devant l'arrivée des miliciens - et le dénommé Fridi était tiré hors de l'eau et jeté sans ménagement au fond du navire par les hommes en armes. Les éclats de voix parvenaient sans mal jusqu'à ses oreilles mais, ne comprenant pas le Jutonestaal - et fusse du Reikspiel que ça n'eut rien changé -, Surcouf n'en comprenait pas un traitre mot. Heureusement, la situation était tout à fait claire : Fridi allait être malmené puis ficelé comme un jambon et, sans doute, faire l'objet de poursuites pour ses crimes.
Ce fut là que Surcouf réalisa qu'un des miliciens le pointait du doigt et prenait à témoin ses camarades : il serait le prochain à devoir répondre de ce qu'il venait de se passer.
Salement blessé comme il l'était, la fuite était-elle envisageable ? Allait-il devoir, la mort dans l'âme, laisser son navire derrière lui ? Pouvait-il espérer faire croire en sa bonne foi - toute relative - dans cette histoire, s'il restait ? L'écouterait-on seulement ?
Alors que le jour se levait à peine, cette journée était déjà bien mal embarquée...
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...

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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par Dan Surcouf »

Ce fut un Surcouf éreinté, blessé et frigorifié qui sortit de l'eau. Manann l'avait entendu. Il remercia les eaux du canal signe d'un faible signe de la tête. Il ne pouvait pas mieux pour le moment, mais si il s'en sortait, il allait définitivement faire un bon gros passage au temple.

Il observa, avec une satisfaction non-dissimulée, l'arrestation de Fridi. Toutefois, lorsqu'il remarqua que les autres avaient disparu, un mauvais présentiment s'empara de lui. Avaient-ils eu le temps d'emporter la fille? Où était-elle toujours à l'intérieur du Rouge-Gorge?

Quoiqu'il en soit, il s'adossa contre un mur, essayant de préserver un maximum de chaleur en attendant les gardes. Son instinct lui hurlait de s'enfuir... mais pour aller où et pour faire quoi? Il ne connaissait personne en ville susceptible de l'aider, à part le vieux Gontrant et tout sa vie se trouvait à bord ce fichu rafiot. Si il partait, si il s'enfuyait maintenant, il savait très bien que les chances de retrouver son navire ou de s'en sortir en vie étaient minces. Cela le ferait passer clairement pour quelqu'un de suspect, quelqu'un qui a quelque chose à se reprocher et non un honnête marin embarqué malgré lui dans une affaire sordide.

Et puis, bon, si c'était pour répéter la même chose qu'avec Favière, c'était même pas la peine d'y penser! Il le sentait venir l'autre Fridi: à tout les coups il essayerait de lui faire porter le chapeau. Autant se montrer coopératif avec les autorités locales. Entre sa blessure qu'on ne pouvait imputer aux gardes, ses actions contre les malfaiteurs qui, il l'espérait, n'avaient pas passé inaperçu et le fait qu'il évitait d'adopter un comportement suspect, ça pouvait passer.

Lorsque les gardes l'approchèrent, il pointa son navire du doigt.

-La fille! La fille!
Il allait sérieusement falloir, un de ces quatre, qu'il apprenne à causer le Reikspell... surtout si il comptait rester à Marienburg.
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Vorhexen, l'avant sorcières, trois semaines après son aventure dans les Wastelands.
Quelques minutes après l'aube, à l'intersection entre le canal 6 et la voie d'entrée n°2, Marienburg.
Températures voisines de 3°C.
Un milicien était resté avec le captif sur le « Rouge-gorge » pendant que les deux autres avaient fait, à nouveau, la traversée sur la barge. Pendant ce temps, une demi-douzaine d'autres miliciens avaient finalement répondu à l'appel de la corne lancé quelques instants plus tôt avant que Surcouf ne se jetât à l'eau. Lorsqu'ils furent à proximité de ce dernier, les hommes du guet comprirent pourquoi il n'avait pas tenté de fuir : sa cuisse saignait abondamment et il avait déjà la pâleur d'un mort tant à cause de l'hypothermie qui l'avait saisi que de son affaiblissement inéluctable au rythme de l'hémorragie.
Probabilités pour que les miliciens comprennent le Bretonnien : 25% chacun (Marienburg est une cité cosmopolite, en ce sens, il n'est pas rare de trouver, dans toutes les tranches de la population, des gens parlant plusieurs langues. Et c'est d'autant plus vrai parmi les forces de l'ordre et pour des postes en lien direct avec du public potentiellement non-Jutone (comme les péagers, par exemple).
Résultats des D100 : 51 et 86
Aucun des deux ne comprend Surcouf...
Malgré les protestations et l'agitation de Surcouf pour se faire comprendre, les deux hommes l'empoignèrent et l'embarquèrent, en le trainant plus qu'en l'épaulant, sur la barge.
On teste les probabilités pour les autres miliciens de parler Bretonnien, toujours à 25% chacun.
Résultats des D100 : 30, 89, 100, 81, 59, 56 et 68 !
Pas un seul des miliciens ne comprend ce que Surcouf raconte !
De retour auprès de son navire, le contrebandier fut, à son tour, ficelé aux chevilles et eut les mains attachées dans le dos, puis il fut jeté sans ménagement sur le quai. On tira Fridi de l'embarcation et le balança à ses côtés. Les deux hommes se trouvèrent alors face à face et Surcouf retrouva, bien que grelotant autant que lui, le sourire en coin de l'aventurier.

- Kapitan, Kapitan... Tss, tss, tss, commença l'homme en secouant la tête. Suite à quoi, il soupira lourdement sans se départir de son sourire. Grosse erreur avoir amorcer ma tuerie, grosse erreur. Tu sais pas actuellement... mais grosse erreur.

Fridi adressa ensuite un clin d'œil à Surcouf et se contorsionna pour lui tourner le dos, puis il s'adressa aux miliciens :

- Deze man is een bandiet. Hij heeft ons ingehuurd om een ​​arme jonge vrouw te ontvoeren. Hij sloot haar op in zijn schip.
- Wat zeg je, wat bedoel je ?
- Ik vertel de waarheid.
- Arnë ! Ga kijken in de boot.

Après ce bref échange, un des miliciens retourna sur le « Rouge-gorge ». Surcouf, dos à son navire, l'entendit monter à bord et se diriger vers la cabine.

- Verdomme ! Kom kijken ! Er zit een kind in een tas ! l'entendit-on s'exclamer.

Même s'il ne le voyait pas, Surcouf comprenait qu'il avait découvert la fille ligotée dans le sac. Il devina, ensuite, qu'un des miliciens s'était approché et s'adressait à lui en susurrant à son oreille, les dents serrées :


- Klootzakken ! Je zult er spijt van hebben onschuldige mensen te hebben aangevallen.

Puis, d'autres miliciens se rapprochèrent et Surcouf crut apercevoir, l'espace d'un instant, la fureur dans le regard qu'il croisa. Ensuite, ce fut un déluge de coup de pieds qui s'abattit sur lui et Fridi...

Cet élan de violence à leur endroit durant plusieurs dizaines de secondes ne pouvait avoir été provoqué que par la découverte du contenu du sac et les paroles du forban. Mais qu'avait-il bien pu raconter ? Et la jeune fille que lui et ses compagnons avait emmenée sur le navire du contrebandier était-elle toujours saine et sauve ?

Quand les coups cessèrent, c'était un Surcouf au visage tuméfié et aux côtes meurtries qui tentait de garder les yeux ouverts...
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par Dan Surcouf »

Surcouf leva les yeux au ciel en réponse à Fridi. C'était lui qui l'avait déclenché sa tuerie à la con. Personne avait forcé les trois génies à laisser de la cargaison sensible juste sous le pif d'un douanier et personne les avait obligé à l'égorger...

Et bien entendu, cet enfoiré avait essayé de lui faire porter le chapeau. Oh, pour sûr, il ne comprenait pas le langage que ces types utilisaient. Mais "Bandiet" et "Schip" semblaient être des termes plus que simple à comprendre. Le premier ressemblait à un terme bien familier dans la langue natale du bretonnien, quand à l'autre, vu le nombre de fois qu'on lui avait demandé les papier du "schip", il avait fait rapidement le calcul.

Surcouf encaissa les coup qui suivirent. Là aussi, il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre d'où ça venait. Un gout de fer lui monta à la bouche. Toutefois, il y avait quelque chose de louche. Cela lui semblait horriblement disproportionné. L'enlèvement était-il un crime si odieux que ça à Marienburg? Ou bien était-ce parce qu'un de ces idiots avait commit l'irréparable?

Crachant du sang, il se redressa mollement, lançant un regard mauvais à Fridi, avant d'essayer de voir si la fille était encore en vie.
Dan Surcouf, Contrebandier
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Vorhexen, l'avant sorcières, trois semaines après son aventure dans les Wastelands.
Quelques minutes après l'aube, à l'intersection entre le canal 6 et la voie d'entrée n°2, Marienburg.
Températures voisines de 3°C.
Lorsque les coups cessèrent, Surcouf, groggy et le visage tuméfié, put ouvrir un œil. Les miliciens aidaient la jeune fille à quitter son navire. Elle était saine et sauve. Ils avaient simplement déchargé leur colère d'avoir vu l'un des leurs poignardé à mort par Dagan et certains, sans doute pères de famille, n'avaient pas dû beaucoup apprécier de découvrir la pauvresse emballée de la sorte dans la cabine du « Rouge-gorge ». Ainsi, le passage à tabac n'avait pas été une vraie punition mais plutôt un défouloir pour ces hommes.
Heureusement pour lui, Surcouf n'était pas en Bretonnie ou dans un obscur village impérial sinon son sort aurait été scellé et il se balancerait déjà au bout d'une corde. Ici, à Marienburg, les miliciens n'appliquaient pas ce genre de justice expéditive et possédaient un minimum d'éthique et de morale assurant aux contrevenants de ne pas être lynchés dans l'heure.

Ainsi, ficelé comme un rôti, les mains attachées dans le dos et les pieds entravés, Surcouf fut de nouveau mené sur la barge, en compagnie de Fridi cette fois. L'aventurier malgré la situation avait toujours cette lueur mutine dans l’œil. Il n'était pas mieux loti que le contrebandier et affichait également de nombreuses ecchymoses au visage, pourtant, et malgré ça, il dégageait une certaine confiance en ses capacités à pouvoir se tirer de ce mauvais pas. Une fois embarqués, les deux hommes furent séparés, sans doute pour éviter qu'ils ne conversent et ne s'accordent sur un mensonge à servir aux autorités dans le but de s'en tirer à bon frais, l'un à la proue, l'autre à la poupe et les miliciens entre eux. Ces mêmes miliciens ignoraient donc que Surcouf n'était plus de mèche avec son « client » et avait tenté de se désolidariser de leurs actions. La confusion qui avait suivi l'arraisonnement du « Rouge-gorge » avait donc passé sous silence ses tentatives pour nuire à Fridi et ses compagnons, ce qui posait un problème supplémentaire. En effet, si les seuls témoins directs de la scène se méprenaient sur ses intentions, comment Surcouf allait-il faire pour prouver son innocence - toute relative, il est vrai - dans cette affaire ?

Oui, cette journée était bien mal engagée... Il n'y avait plus qu'à espérer que ce ne soit pas la dernière ou l'avant-dernière d'une vie tumultueuse.


Vorhexen, l'avant sorcières, trois semaines après son aventure dans les Wastelands.
Moins d'une heure après le lever du jour, Île Haute Tour, Marienburg.
Températures voisines de 5°C.
Après quelques tours et détours le long des canaux marienburgeois, une île apparut sur le fleuve. Elle portait un ensemble de hauts bâtiments semblables à des tours occupant tout l'espace disponible au sol. Tout le tour de l'île était maçonné de murs de pierre et de quais de sorte qu'on avait l'impression que les tours émergeaient directement depuis les eaux agitées par la marée matinale. Lorsque la barge accosta, Surcouf put mesurer toute la hauteur des édifices. Il devait y avoir pas moins de soixante pieds pour atteindre la première fenêtre, les ouvertures plus basses n'étant que d'étroites meurtrières. Les miliciens débarquèrent Fridi en le poussant devant eux, puis ce fut au tour du contrebandier. Un escalier montait en suivant le mur d'enceinte jusqu'à la porte principale quelques vingt pieds au-dessus du fleuve. Deux hommes en faction les accueillirent.

- Wie is daar !? questionna le premier avec l'intonation règlementaire malgré l'heure matinale.
- Bewaker van de rivier, kanaal zes, fut la réponse.

Et la conversation d'usage s'engagea entre celui-ci et le milicien qui avait sembler mener les autres lors de l'arrestation de Surcouf et Fridi.

- Wat kom je brengen ?
- Twee mannen die een meisje hebben ontvoerd. Le milicien en chef désigna d'un geste rapide les deux prisonniers.
- Oh... Vers vlees voor Rijker Island. L'autre afficha un large sourire exagérément enjoué et fit tourner la lourde clé qu'il portait accrochée autour du cou dans la serrure de la grille.
- Ja. Jij zei het ! Il eut un sourire fugace sous ses moustaches et un hochement de tête.

Evidemment, Surcouf n'avait rien compris ou si peu de cet échange mais il avait assez d'expérience en la matière pour savoir qu'il s'était agi d'un dialogue standard entre gens d'armes lorsque de nouveaux prisonniers étaient amenés.

Quelques pas dans une cour pavée et un petit escalier plus tard, Fridi, Surcouf et leurs cerbères franchirent une épaisse porte de bois et entrèrent dans une espèce d'antichambre. Il y avait là, à l'opposé de la porte d'entrée, une lourde grille de fer noir menant vers un escalier qu'on imaginait aisément descendre en colimaçon, un comptoir qui s'étalait sur toute la largeur de la pièce et derrière lequel les étagères des meubles croulaient sous les recueils de paperasse, un poêle en fonte dans un coin près du comptoir, quelques bancs et plusieurs chandeliers couverts de bougies. L'endroit était sombre car nulle lumière naturelle de parvenait jusqu'à l'intérieur faute d'ouvertures et les flammèches tremblantes des bougies suffisaient à peine à chasser les ténèbres.
Au comptoir, deux hommes au teint blafard et à l'allure sévère posèrent les yeux sur les nouveaux arrivants dans une synchronisation parfaite. Leurs tenues de toile noire et leurs moustaches auraient pu les faire passer pour des jumeaux même s'il n'en était rien. Si Surcouf s'était un tant soit peu intéressé à eux, il aurait décelé autant de différence entre les deux secrétaires qu'entre lui et Fridi. On fit asseoir les deux hommes sur un des bancs de bois et deux miliciens les encadrèrent le temps que les formalités fussent discutées et les divers formulaires remplis.


- Mal en point Kapitan. Parle pas Jutonestaal, moi oui-da.

Fridi venait de s'adresser à Surcouf à voix basse. Les deux miliciens se tenaient debout de part et d'autre du banc et se contentèrent de jeter un regard noir à l'aventurier.

- J'être capable une amende et coups de fouets seulement... Un milicien grogna. ... mais toi iras à l'Île Rijker, est certain. Mauvais choix, Kapitan...

Le milicien grogna plus fort et se tourna, menaçant, vers Fridi qui s'adonna à un simulacre de soumission surjouée pour contenter son gardien. Ce dernier renâcla et reprit la pose. Fridi adressa un sourire en coin et un clin d'œil à Surcouf pour terminer, puis s'éloigna de lui en glissant un peu plus loin jusqu'à l'autre bout du banc.
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par Dan Surcouf »

La fille était sauve, c'était déjà ça de prit. Il avait espéré un sauvetage plus héroïque mais, faute de grives, on mange des merles. N'empêche qu'une escalope n'aurait pas été de refus, histoire de calmer la douleur, très inconfortable, émise par ses divers bleus, coupures et autres.

Il ignora Fridi. Certes, il ne pouvait pas parler la langue locale, mais il pouvait encore tenter de se faire comprendre. Même si dans la confusion, les miliciens l'avaient embarqués et confondu avec un des brigands, il avait de nombreux éléments qui ne collaient pas. Après tout, il avait eu le droit à une petite baignade, avec un supplément coup de lance. Un petit recoupage des faits avec les miliciens aurait suffit à démontrer que les miliciens n'étaient pas les auteurs de cette blessure. Par ailleurs, Fridi lui même était une preuve. Comment avait-il terminé à la baille? Et n'était-ce pas l'un des hommes qui avait poignardé l'un des miliciens qui avait aidé celui-ci à remonter sur le Rouge-Gorge? Bref, autant d'élément qui pouvaient laisser supposer une scission au sein du groupe partiellement appréhendé.

Il s'éclaircit la gorge, interpellant les "secrétaires" pour demander poliment:

-Bretonnien?
Après tout, si un milicien rencontré au hasard sur les quais arrivait quelque peu à baragouiner, il avait forcément une chance plus élevée qu'un agent administratif y arrive aussi. Cela pouvait valoir le coup après tout.
Dan Surcouf, Contrebandier
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Vorhexen, l'avant sorcières, trois semaines après son aventure dans les Wastelands.
Moins d'une heure après le lever du jour, Île Haute Tour, Marienburg.
Température extérieure voisine de 5°C.
Probabilités pour que les secrétaires comprennent le Bretonnien : 25% chacun Ce ne sont guère plus que des miliciens à la retraite affectés à un travail de bureau pour leurs vieux jours. L'administration de l'Amirauté n'a que faire de pourvoir à ce que les détenus puissent défendre leurs droits correctement avec des interlocuteurs idoines.
Résultats des D100 : 67 et 03 !
Enfin quelqu'un capable de comprendre Surcouf. :youpi:
Un des hommes derrière le comptoir leva la tête et rétorqua sèchement :

- Silence le Bretonnien ! Toi parleras quand on aura donné le droit.

Ce n'était pas le plus bel accent qu'il avait croisé pendant ses pérégrinations mais, pour Surcouf, entendre sa langue maternelle dans la bouche d'un autre que ce sagouin de Fridi lui fit chaud au cœur. Celui-ci battit soudainement plus fort et une expression de soulagement déforma les lèvres du contrebandier en un sourire béat. Même s'il venait de se faire rabrouer, Surcouf était trop content pour faire la fine bouche. Il avait enfin quelqu'un à qui expliquer toute l'affaire. Il se tourna vers Fridi qui haussa les épaules comme s'il n'en avait rien à faire.
Après quelques minutes, les formalités furent bouclées. Un des secrétaires fit tinter une cloche qui résonna dans l'escalier en colimaçon derrière la grille et quelques instants plus tard des bruits de bottes se firent entendre. La grille grinça et trois hommes en arme entrèrent pour prendre la relève des miliciens qui avaient mené Fridi et Surcouf jusqu'ici. Sous bonne garde, l'un d'eux passa des fers autour du cou et aux mains des deux prisonniers qui avaient maintenant une paire de lourdes menottes reliée par une chaine à leur collier de fer. Rien d'agréable, pour sûr, mais leurs pieds étaient libres et marcher ne serait plus une contrainte. Pour le reste, la liberté de mouvement était bien réduite. En effet, leurs poignets étaient presque l'un contre l'autre seulement séparés par deux maillons et la chaine reliant le collier obligeait à garder les mains à hauteur de la poitrine.
Une fois Fridi et Surcouf entre les mains de leurs geôliers, les miliciens disposèrent.


- Bretonnien ! Avance, ordonna le secrétaire. Donne le tien nom. Toi es de meurtre et d'enlèvement inculpé. Le bateau, c'est le tien ?

Enfin, Surcouf allait pouvoir s'expliquer...
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par Dan Surcouf »

Surcouf s'éclaircit la gorge. Le rideau allait se lever, c'était l'heure du grand spectacle!
-Capitaine Dan Surcouf, natif de bretonnie, commandant du Rouge-Gorge, marin et aventurier à mes heures perdues. Tout d'abord, laissez moi vous remercier, car, c'est enfin pour moi l'occasion d'expliquer ce grave malentendu.
Il prit une inspiration.
-Voyez vous, j'ai été engagé pour conduire le sieur Fridi, que voici, ainsi que ses compagnons, Dagan et Bane, après une brève entrevue dans une taverne, contre la modique somme de quatre guilders, à Ashmolven. Les raisons n'ont pas été invoquée et il me fut demandé de ne point poser de question. Ayant déjà conduit des aventuriers vers leurs quêtes héroïques, et Ranald sait que ceux-ci cachent bien volontiers leurs jeux pour gratter une plus grosse part des trésors, tout m'a semblé en règle.
Nouvelle pause. Sa langue commençait à devenir sèche.
-Nous avons donc appareillé, ce matin, à l'aube. A vrai dire, c'est le trio de choc de notre amis commun, Fridi, qui m'a réveillé, après avoir grimpé à bord sans être autorisé à monter. Ils avaient d'ailleurs avec eux un paquet, dont je ne connu le contenu qu'au point de contrôle. En effet, c'est à l'occasion de montrer les papiers de mon navire, ainsi que de m'affranchir des taxes pour mes passagers, que le douaniers a décidé de procéder à un contrôle sur le sac qu'ils transportaient.
Il hésita et lança un regard apeuré à Fridi.
-C'est à ce moment là qu'ils ont tué le malheureux. Sans même un coup de semonce! C'est là que j'ai apprit qu'ils transportaient une innocente jouvencelle, que je me suis alors mis un point d'honneur à sauver. Pour cela, j'ai d'abord laissé les papiers de mon embarcation. Le douanier ne me les avait jamais rendu et je me suis bien gardé de le signaler à ces brigands. De cette façon, je laissais une trace de notre passage, un indice qui aurait permis aux nobles forces de l'ordre de Marienburg de réparer ce tort.
Il déglutit, avalant un peu de salive. Diantre que cette histoire était longue!
-Fort heureusement, l'alerte fut donné... nous furent interceptés par une patrouille. Faisant croire à mes passagers que je tentais de duper vos collègues, j'ai obtempéré avec leurs instructions, avant d'approcher votre infortuné collègue, pour tout lui expliquer. J'ai même tenté d'échafauder un plan pour capturer en finesse ces gredins, mais quelque chose à dû se perdre dans la traduction et il a immédiatement donné l'alarme, ce qui, malheureusement, a déclenché la réaction d'un des brigands. Il s'est jeté sur lui pour le poignarder. Moi, de mon côté, j'ai voulu tirer à profit de la confusion et du semblant de confiance que ces hommes m'accordaient, pour faire gagner du temps à vos collègues, dans la barge, ainsi que protéger la jeune fille.
Il désigna le malfrat qui l'accompagnait.
-C'est pour cela que j'ai jeté par dessus bord Fridi, privant les bandits d'un des leurs et l'empêchant du même coup de libérer mon navire des chaînes que vous aviez mis en place. Mais le troisième larrons, à ce moment là, a comprit que je n'avais jamais été dans leur camps et tenta de me fendre avec sa hache... raison pour laquelle j'ai sauté à mon tour dans le canal. Après, de là, j'ai empêché Fridi de remonter sur mon navire, forçant ses camarades à l'aider, les détournant ainsi de la jeune femme et de vos collègues.
Il présenta sa cuisse blessée.
-Raison pour laquelle, d'ailleurs, l'un de ces gredins, armé d'une lance, me taillada le jambon, me forçant à me mettre à l'abri. J'ai ensuite nagé jusqu'à la rive opposée, avant d'attendre les secours. J'ai essayé de prévenir vos collègues d'ailleurs, en leur signalant la présence de la fille à bord de mon navire... mais aucun ne parlait le bretonnien, donc, ils m'ont saucissonné dans le doute...
Il se frotta les bleus infligés après le sauvetage de la jeune femme par les gardes.
-Je dois vous avouer que je vous dois une fier chandelle. Qui sait ce que ces hommes m'auraient fait une fois leurs sombres desseins accomplit?
Dan Surcouf, Contrebandier
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[MJ] The Puppet Master
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Vorhexen, l'avant sorcières, trois semaines après son aventure dans les Wastelands.
Moins d'une heure après le lever du jour, Île Haute Tour, Marienburg.
Température extérieure voisine de 5°C.
Le secrétaire ferma les yeux en se pinçant l'arête du nez entre le pouce et l'index. Puis, il soupira lourdement.

- Ca va, ça va, ça va, tais-toi. Nouveau soupir. Je suis pas intéressé par les tiennes affaires. Garde ça pour ton tien avoué. Toi as un avoué, n'est-ce pas ?

Face à la mine circonspecte de Surcouf, le secrétaire interrompit la course de sa plume sur le papier et laissa retomber ses épaules, dépité. Il soupira derechef et croisa les bras en se penchant par-dessus le comptoir pour se rapprocher du contrebandier dont la tête dépassait à peine la hauteur du meuble. Le comptoir était, en effet, placé sur une estrade et l'homme officiait debout, Surcouf étant obligé de lever la tête pour s'adresser à lui.

- Un avoué, voyons. Non ?

Il se mit ensuite à lui parler comme à un enfant pour lequel on venait de se rendre compte qu'il n'avait rien compris de tout ce qui avait été dit jusque-là.

- Quelqu'un qui gère les tiennes affaires à Marienburg ; les papiers, les contrats, les problèmes justice... Un avoué, quoi. Nouveau soupir. Bon, va falloir un pour toi défendre contre le tribunal de l'Amirauté, toi comprends ? Sans avoué, la condamnation est sûre... Le secrétaire secoua la tête, l'air désolé. Ik denk dat dit verhaal lang zal duren, poursuivit-il pour lui-même en appuyant son front contre les doigts de sa main gauche.

Son collègue gloussa et les épaules de ce dernier eurent un soubresaut.

- Je bent nog niet klaar met deze gugus...
- Neem het getuigenis van de andere gevangene ; we besparen tijd.
- Oke, oke. Le second secrétaire attrapa une liasse de papier et une plume, puis interpella Fridi. Je gaat naar me toe !

Et Fridi s'approcha à son tour jusque devant le comptoir. L'homme qui s'occupait du dossier de Surcouf reprit alors son discours en Bretonnien. A côté d'eux, son collègue interrogeait Fridi dans leur langue.


- Nous reprenons. Le tien bateau a été confiscation, avec tous les choses de contenance. Après jugement, si toi sortiras libre, toi pourras récupérer. Mais si toi emprisonneras à l'Île Rijker, ton tien bateau ira à l'Amirauté pour confiscation infinie ou destruction. Les autres tiennes choses sont mises dans le sac présent. Il désigna un ballot en toile de jute posé à l'angle du comptoir. A l'intérieur sont, toi dis si manque une chose : un chemise cuir, un couteau, un pistole à feu, treize plombs de balle, noire poudre, un chapeau, un ceinture, un petit sabretache, un fil de corde et un bourse de monnaie avec dix-neuf Guilders d'or et cinq d'argent. Y a bon ?

Le secrétaire tira le sac de toile jusqu'à lui et reprit l'inventaire en sortant ce qu'il contenait pour que Surcouf pût vérifier que tout y était. Après son arrestation, les miliciens ne lui avaient laissé que ses braies, sa chemise, ses bottes et la bande d'étoffe qu'il portait en ceinture. Sur la barge qui l'avait mené jusqu'ici, l'un d'eux avait appliqué un bandage rudimentaire sur sa blessure à la cuisse. Ce n'était pas grand-chose mais ça permettait d'éviter que le contrebandier ne se vidât de tout son sang avant le procès. Il faudrait sûrement de meilleurs soins s'il voulait retrouver un usage normal de sa jambe et ne pas trainer la patte jusqu'à la fin de ses jours.

- La tienne bourse de monnaie contient assez de Guilders pour engager les services d'un avoué. Il en vient après-midi pour aider les comme toi sans avoué. Demain sera la tienne audition et le tien procès à la chambre de Son Excellence le Maître du Port. Les autres tiennes affaires dans le sac resteront ici. Les récupèreras quand toi seras libre.

Les formalités semblaient terminées pour Surcouf et un garde s'approcha pour le prendre par le bras au niveau du coude. D'un geste de la main, le secrétaire l'arrêta dans son élan.

- Toi as de dire des choses encore ?
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...

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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Et laisse l'eau couler sous les ponts...

Message par Dan Surcouf »

Surcouf mis plus longtemps qu'il n'aurait dû à comprendre ce que le secrétaire lui chantait avec des histoires d'avoué. Pour son plus grand embarra. Mais, bref, si le contrebandier avait bien comprit, l'avoué était une sorte de juriste, qui servait aussi bien d'avocat que de comptable... en d'autre terme un homme de lettre qui s'occupait de toute la paperasse.

Sans avoué, c'était la prison d'après le secrétaire. C'est ce qu'on appelait une grosse tuile: il n'avait justement pas d'avoué. Toutefois, bonne nouvelle, il allait pouvoir en avoir un. Mauvais nouvelle, cette histoire allait encore lui coûter des sous. Mais c'était toujours mieux que de perdre son navire!

Il confirma au secrétaire que tout était bon au niveau de l'inventaire, avant de désigner sa jambe.

-Serait-il possible d'avoir recours aux soins d'un médicastre?
Il désigna sa blessure, celle-ci expliquant d'elle même sa demande.
Dan Surcouf, Contrebandier
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