Par miracle la manoeuvre d'esquive commencé par le capitaine semblait réussir. Le vaisseau avançait en arc-de-cercle, ce qui empêcherait certainement les criminels d'aligner leur position. Derrière La Vouivre, le galion ensanglanté perdait du terrain. Soudain, sur un ordre d'un officier inconnu de Deonyn, une troupe de marins s'accrocha à la corde qui reliait les deux bâtiments. Le spectable était surréaliste, les hommes utilisèrent la corde pour se hisser d'un bateau à l'autre... Mais ce n'était pas ça le plus incroyable, mais le fait qu'ils gardent leur calme alors que les pirates avaient commencés à décocher des flèches dans leur direction!
Il semblait bien que les flibustiers n'avaient que très peu d'armes à distance, car une petite centaine de flèches seulement furent tirées, ne tuant d'ailleurs aucune des hommes d'équipage de La Vouivre. Pour le capitaine il était temps de couler ces pillards. Présentant son flanc à la flotte pirate, par son bastingage tribord, il ordonna aux cannoniers de tirer tout leurs boulets, tandis que des flèches enflammées étaient lâchées par salves. C'était à celà qu'avait servi la pois de Deonyn. Le galion pirate gauche ne tarda pas à s'enflammer et à voler en éclat sous les tirs de canons. Les forbands paniquèrent au départ, avant qu'une voix ne s'éleve sur leur pont. Depuis la frégate elle était inaudible, mais on voyait clairement un officier hurler des ordres sur ses hommes. L'impossible arriva alors, le bateau se détourna de sa ligne droite pour se rapprocher du colossal vaisseau, malgré le feu et les débris de bois!
La suite se révela des plus désordonnées, des grappins s'accrochèrent au bastinguage tandis que des criminels haineux tentaient l'escalade du flanc de La Vouivre. Ils étaient bien une trentaine. Leur objetif était clair: éliminer les archers et les cannoniers, pour permettre à leurs alliés de commencer l'abordage sans dégats.