La jeune humaine poussa un soupir en entendant ce que répondit Hyuo Elina. Mais elle hocha la tête négativement pour la question des armes en disant :Test de CHA : 18. Raté.
-Non, cela il n’en est pas question, du moins pas tant que vous serez avec moi. Je ne mettrais pas les autres en danger. Quant à me menacer, ce serait d’une rare stupidité. Si vous me faites du mal où essayez de me prendre en otage, vous seriez tués de toute façon. Et je n’ai jamais dit que je vous libérerai les mains. Vous n’avez que deux choix, en fait : accepter de faire ce que je dis sans discuter, ou finir esclaves ici.
Evidemment, les deux druchiis n’ayant aucune envie d’une vie de servitude auprès des humains, ils n’eurent d’autre option que d’obéir à Akhéloïs. Celle-ci leur passa une cagoule sans trous pour les yeux, afin de les rendre aveugles, puis leur délia les pieds uniquement. Elle les aida ensuite à se remettre debout. Dans leur état et sans visibilité aucune, ni Hyuo, ni Naeglith ne pouvaient raisonnablement envisager une quelconque rébellion.
Ni Nepim, ni Elina ne surent jamais comment elle avait fait pour leur faire franchir l’enceinte du village. Tous ce qu’ils surent étaient qu’ils avaient marché longtemps, sans doute plusieurs heures au moins, mais il était impossible de déterminer dans quelle direction. Là où la jeune femme les avait emmenés, ils entendaient faiblement au loin le bruit des vagues, et le vent venant du large leur apportait un léger parfum d’embruns salés qui se mélangeait subtilement avec celui de la forêt de conifères environnante.
L’humaine leur ordonna de cesser d’avancer et les prévint :
-Halte ! Nous sommes assez loin maintenant pour qu’il n’y ait aucun risque que vous trahissiez votre parole, elfes. Je vais vous détacher les mains, mais attention, j’ai une de vos arbalètes pointée sur vous. N’enlevez pas vos capuchons avant d’avoir compté lentement et à haute voix jusqu’à 500 où je vous abats d’un carreau dans la nuque, c’est bien compris ?
Comme pour prouver qu’elle ne plaisantait pas, on entendit le bruit caractéristique du chargeur qu’on introduisait dans l’arme à répétition, puis de la corde qu’on mettait en place. Apparemment, elle ne bluffait pas. Ne sachant pas elle les surveillait ou non, ils étaient obligés de lui obéir. Puis la jeune femme ordonna à Naeglith de s’éloigner de plusieurs mètres de son compagnon. Quand cela fut fait, elle s’approcha de Hyuo et s’apprêta à délier ses mains de sa main gauche, sa main droite tenant toujours sans doute l’arme pointée sur le dos de l’elfe noir…