[Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Naggarond est la cité la plus sinistre du monde, et est la ville principale de Naggaroth. Ses murailles de pierre noire culminent à plusieurs centaines de pieds et sont percées de quatre portes gigantesques fermées par des battants d'acier hauts de cinquante pieds. Les remparts comptent une centaine de tours plus hautes que les murs, l'ensemble semblant émerger directement de la roche...

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[align=]
Test de fouille : 16 loupé...
Malheureusement pour Eloïnor, elle ne réussit à mettre la main sur rien d'utilisable, aussi dut-elle se dépêcher de tout remettre en place avant le retour de Danylis... Celle ci revint sur ces entrefaites un grand sourire sur le visage, la domestique derrière elle portant un plateau sur lequel deux tasses remplies du même breuvage marron que celui que sa maîtresse avait bue chez la tailleuse... La domestique elle arborait une moue réprobatrice, nul besoin de lire dans son esprit pour savoir qu'elle était tout sauf d'accord avec ce qui allait suivre...

-"Ah esclave, tu te rappelles ce dont je t'avais parlée, ta récompense pour ton bon comportement ? Durant ma visite chez cette chère Irsis, ton comportement a été exemplaire, j'ai donc demandée à ce que l'on t'amènes une tasse de chocolat chaud, fais attention c'est encore très chaud..."

Elle ordonna à la domestique de déposer le plateau sur la table, avant de prendre place, manifestement elle s'attendait à ce que son esclave fasse de même... Le breuvage en lui même était encore fumant, et dégageait le même parfum sucré et capiteux qu'auparavant, la jeune femme en avait l'eau à la bouche...[/align]
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Eloïnor Tiludin
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Eloïnor Tiludin »

Je fouillais aussi vite que possible dans les tiroirs des commodes et dans les divers accessoires posés sur les meubles. Mes mains comme mes yeux cherchaient sans perdre un instant dans cette damnée chambre qui était aussi ma prison. Hélas, je ne pus me consacrer à la recherche effective qu’environ cinq petites minutes, car je prenais la peine de remettre en place tout ce que je dérangeais juste après l’avoir déplacé, pour éviter d’avoir à tout ranger en même temps à la fin d’un temps de recherches continues et d’oublier les emplacements précis, ce qui aurait pu me coûter très cher, je le savais maintenant. Et pire encore que la punition, si elle m’avait prise sur le fait ou découverte parce que j’avais mal rangé, j’aurais perdu la confiance de Danylis, et je me doutais qu’il serait horriblement difficile de la regagner, si elle ne m’envoyait pas directement aux mines. Ainsi, j’avais donc privilégié en connaissance de cause la méthode la plus sûre à la méthode la plus efficace. Quant à moi, je l’attendais au centre de la pièce, en faisant semblant d’avoir été sage comme une image en son absence. Je pense que j’avais bien fait, puisque quand ma maîtresse rentra dans sa chambre, elle ne se douta absolument de rien. Je m’apprêtais à lui servir de jouet docilement, en attendant, je l’espérais sans trop y croire, un hypothétique temps libre du soir qui m’appartiendrait si elle était satisfaite. Mais ce qui allait suivre dépassait de loin mes espérances du moment. En fait, Danylis entra dans la pièce accompagnée par une domestique et par une odeur que je reconnus immédiatement. C’était celle du « chocochose » chaud que ma maîtresse avait bu chez la couturière ! Cela sentait si bon que j’en étais une nouvelle fois émerveillée. Quand j’aperçu les deux tasses sur le plateau et le regard désapprobateur de la servante, je compris les intentions de Danylis. Sur le coup, j’eu même envie de la serrer dans mes bras, mais je me retins, car je doute qu’elle aurait pu accepter un tel comportement de la part de son esclave, du moins pas en public, car seule, elle restait parfois enfantine, comme me l’avait montré la scène du matin avec son garde du corps Grunth.
Devant une telle générosité envers moi, je ne pus que répondre d’une petite voix timide, mais enjouée, marquée par un fort accent sylvestre, mais sincère pour une fois :


-Merci maîtresse !

Sur le moment, je n’imaginais même pas qu’il puisse s’agir d’un piège, et de toutes manières, même si ça l’avait été, je n’aurais eu aucun moyen de l’éviter, car si c’était tout ce qu’elle voulait, elle aurait pu me forcer à boire facilement, c’était donc très peu probable objectivement, et pour moi, à l’époque, impossible subjectivement. Regardant avec gratitude ma propriétaire dans les yeux, je m’assis en face d’elle et me saisis du récipient. A ce moment, j’étais heureuse, esclave totalement soumise peut-être, mais heureuse quand même. Je baissais rapidement les yeux sur le breuvage que je dévorais du regard, avant de porter la tasse à mes lèvres, me laissant en même temps envahir par les senteurs merveilleuses de ce qu’elle avait appelé « chocolat » chaud…

-Aïe !

Elle avait dit vrai, la boisson était brûlante, mais aussi tellement bonne. La première gorgée, toute petite, ne m’avait heureusement pas brûlé la langue, je pus donc encore percevoir tous les arômes et le goût de ce chocolat magique. Un sourire éclaira mon visage tandis que je dégustais lentement cette succulente chose, en prenant cette fois la précaution de souffler sur la surface du liquide avant de le boire. Toute princesse que j’étais ou avais été, je crois même que s’il y avait eu une flaque de chocolat par terre, je n’aurais pas hésité une seconde à la laper avec ma langue, même en public, tant j’adorais cela. Apaisée et heureuse, je profitais du confort d’un fauteuil en profitant à fond du cadeau de ma maîtresse dans une chambre chaude et accueillante dans un pays gris, pluvieux et froid que l’on voyait par la fenêtre : j’étais comblée.
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Déistra »

[align=]Apparemment satisfaite, sa maîtresse la laissa déguster la merveilleuse boisson en paix, la journée s'achevant sur cette dernière note optimiste... Le dîner se déroula dans une atmosphère plus légère qu'auparavant, et bientôt s'annonça le moment d'aller se coucher... C'est alors que Danylis, à présent en chemise de nuit, la surprit, par cette dernière commande :

-"Ce soir tu dors encore avec moi, et tous les autres soirs après cela, il s'agit d'une des tâches que tu dois remplir... Demain inutile de m'accompagner, tu resteras ici avec la chambre verrouillée, il est encore trop tôt pour toi pour que tu puisse te déplacer à ta guise dans ma demeure..."

C'est ainsi qu'Eloïnor se retrouva dans le même lit que sa propriétaire, elle nota cependant qu'elle n'avait pas eue droit à son ancienne chaîne de cheville... Bientôt la respiration de la jeune noble devint paisible, laissant lui libre choix de ce qu'il lui convenait de faire... Allait-elle essayer de quitter le lit, au risque de réveiller sa maîtresse et de déclencher son courroux, ou allait-elle répondre à l'appel du sommeil, et récupérer de précieuses forces pour la journée à venir ? Le choix était sien...
Là encore, le choix est tien, les risques découleront de tes propres choix...
[/align]
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Eloïnor Tiludin
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Eloïnor Tiludin »

Finalement, la journée se termina beaucoup mieux qu’elle n’avait commencée. Peu de temps après avoir bu mon chocolat chaud, ce qui est resté un moment inoubliable à jamais gravé dans ma mémoire, Danylis et moi avons dîné ensemble, dans une ambiance beaucoup plus détendue que le matin. J’avais compris que tant que la servais bien, j’étais en sécurité et elle s’assurerait que je ne manque pas de nourriture ou d’autres choses, je n’avais donc plus cette précipitation née de la peur de manquée. En fait, je savourais même chaque bouchée des mets au menu avec un plaisir rare et réel. Depuis ma fuite d’Ithilis, jamais je n’avais fait de si bon repas, de même que, pendant mon exil forcé, je n’avais pas dormi sur un lit. Curieusement, c’était ici et maintenant, réduite au rang de chose et privée de liberté que je renouais avec le confort de la vie. Comme quoi le rang social et le luxe n’évoluaient pas forcément de pair.

Quand ma maîtresse m’ordonna de dormir avec elle, je repensai à moi quand j’étais plus petite, quand j’avais son âge. A l’époque, j’avais encore secrètement peur du noir, et je voulais que mon grand frère Halmath ou ma grande sœur Thildiris restent dormir auprès de moi. Parfois, ils acceptaient, car ils étaient vraiment gentils avec moi, ils étaient parfaits à mes yeux. Visiblement, Danylis, elle, n’avait ni frère, ni sœur, ou alors ceux-ci n’étaient guères présents pour elle. Elle vivait également dans un monde dur, où la faiblesse n’était pas tolérée, et où la peur était une faiblesse. Peut-être étais-je son moyen à elle d’humaniser son enfance et son adolescence, peut-être était-elle, malgré sa dureté apparente et même sa cruauté parfois, à plaindre. Pour être née elfe noire, elle n’avait sûrement pas eu droit à une vie très heureuse jusqu’à présent. Pourtant, malgré la société et son rang, elle ne s’était pas soumise. C’était son père, avait-elle dit, qui voulait qu’elle ait une esclave personnelle pour qu’elle apprenne à se faire obéir. Un but vil, qui me rabaissait au rang de moins que rien. Mais je n’étais pas dupe, je ne croyais pas qu’elle se soit limitée aux ordres de son père, elle était allée bien plus loin. Certes, elle m’avait efficacement dressée, n’hésitant pas à me battre jusqu’à ce que je sois à deux doigts de la mort, totalement impuissante et à sa merci. J’avais encore mal sur tout le corps le soir, et la cicatrice sur ma joue me resterait toute ma vie. Mais elle avait aussi été incroyablement généreuse avec moi pour une druchiie de son rang, allant en cela en totale contradiction avec ce que l’on attendait d’elle. La décision de me laver en arrivant, celle de ne pas me punir de repas de midi, la décision de m’emmener avec elle et de m’offrir une robe, la déception quand elle a vu que mes cheveux avaient été raccourcis, le chocolat chaud. Autant de choix qui avaient tous été désapprouvés par d’autres elfes noirs, et je me doutais, que, bien que je ne le connaisse pas, le père de Danylis, qui n’était pas très présent pour sa fille non plus, désapprouverait probablement également. Quand au fait qu'elle ne me laisserai "pas encore" me déplacer librement dans son manoir, c'était là une mesure de sécurité, et qui pouvait et allait probablement être levée avec le temps, et nullement une sanction.

Je pensais à tout ceci en me couchant auprès d’elle. Ma maîtresse était à la fois ma tortionnaire et ma protectrice, par un étrange coup du sort. Je ne savais trop si je devais la haïr, la plaindre ou l’aimer. En fait, toutes ces émotions confuses tourbillonnaient pour l’instant indistinctement dans mon esprit. Couchée auprès de ma maîtresse, je me sentais si bien : j’étais au chaud, je me sentais en sécurité, je pensais qu’elle tenait à moi. En fait, j’étais un peu son animal de compagnie, et le pire, c’était que je commençais à trouver ce rôle supportable. Je m’égarais dans des pensées dangereuses : après tout, ne valait-il pas mieux se contenter d’être son animal et d’être choyée et aimée que de vivre libre comme une misérable, luttant pour trouver à manger et survivre, en échappant constamment au danger omniprésent ? Le bon repas et le demi-sommeil où je me trouvais avaient altéré ma conscience, à ce moment, je ne me sentais être réellement que le doudou de Danylis, et cela me suffisait et même me plaisait. Me tournant vers mon adorable petite maîtresse endormie, je me blottis contre elle, caressa doucement ces cheveux pour ne pas la réveiller et je m’endormis ainsi, avec une image du visage paisible de Danylis endormie. Mais juste avant de sombrer dans l’inconscience des rêves, la voix dérangeante de la raison et de la vérité me rappela qu’au fond de moi, je voulais être avant tout être libre, quel qu’en soit le prix…
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Déistra »

[align=]Eloïnor dormait donc paisiblement, au dehors la pluie s'était arrêtée de tomber, la lune éclairait désormais la chambre de sa lumière fantomatique... Ce fut un léger déclic qui réveilla l'esclave, suivit du léger grincement que produisit la fenêtre qui s'ouvrait... Deux bruits légers, on rentrait dans la pièce, apparemment les deux jeunes femmes avaient de la visite, et celle-ci ne voulait pas les réveiller, tout ceci n'augurait rien de bon...
Test de perception (Sous INT, réussite sous 11 ou moins) : 8, réussite moyenne...
De là où elle se trouvait, elle put entendre chuchoter deux personnes, deux hommes, étant donné qu'elle était tournée vers sa maîtresse il lui était impossible de les voir sans révéler qu'elle était éveillée... De plus, même si les deux voix dénotaient un agacement certain, elle ne réussit pas à percevoir le contenu de leur conversation, par contre elle entendit le déclic caractéristique d'une arbalète que l'on armait, ainsi qu'une série de cliquetis, comme si l'on remontait un mécanisme... S'agissait-il des assassins dont lui avait parlée Danylis ? Dans ce cas, elle tenait une occasion en or pour s'évader, le seul soucis était qu'elle risquait fort de servir de collatéral, les deux tueurs ne voulant sûrement pas laisser de témoins derrière eux... Ou alors, s'agirait-il d'une mission de secours, venait-on enfin la chercher ? Elle n'avait pas réussie à saisir un quelconque accent, mais cela ne voulait rien dire après tout, à cette distance elle ne pouvait pas saisir grand chose... Dans tous les cas, il ne lui restait que quelques secondes pour réagir, après quoi les deux intrus seront prêts à passer à l'action...[/align]
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Eloïnor Tiludin
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Eloïnor Tiludin »

J’étais plongée dans un sommeil sans rêves, paisible et réparateur, quand soudain, un bruit de fenêtre qui s’ouvrait me réveilla. Sur le coup, je n’étais pas tout à fait sûre que le bruit soit réel, mais mes doutes furent rapidement dissipés quand j’entendis les voix étouffées de deux personnes, des hommes apparemment. Les yeux et les oreilles grands ouverts, je n’osais bouger ne serais-ce qu’un doigt, de peur qu’ils le remarquent, mais mon cerveau fonctionnait à pleine vitesse. Je me souvenais très bien que ma maîtresse m’avait annoncé qu’elle pourrait être la cible d’assassins, et ce fut en effet l’hypothèse de personnes mal intentionnées que je retins, probablement des tueurs, mais peut-être aussi des ravisseurs. Quoi qu’il en fût, personnellement, j’étais terrifiée, tétanisée par la peur de mourir, mais cependant, je réfléchissais à toute allure, sachant que j’avais très peu de temps devant moi pour me décider. En une fraction de seconde, je commençais par analyser la situation du mieux que je le pouvais. Je savais que deux hommes étaient entrés clandestinement dans notre chambre, et qu’ils ne voulaient pas se faire remarquer, ce qui laissait présager qu’ils étaient illégaux et avaient de mauvaises intentions. Ils ne pouvaient être venus que pour ma maîtresse, car qui emploierait de tels sbires pour s’occuper d’une simple esclave ? Mais aussi parce que Danylis m’avait confiée qu’elle se savait menacée. C’était le plus probable d’après moi, mais ce n’était pas la seule possibilité que j’envisageais. Et s’il s’agissait d’un test machiavélique orchestré par ma maîtresse pour tester ma fidélité et mon dévouement ? Danylis était très intelligente et une telle mise en scène était tout à fait imaginable de sa part, même si je n’y croyais pas : cela semblait bien trop invraisemblable.

Je continuais donc sur ma première hypothèse, et j’y incorporais les nouveaux éléments que mon ouïe me donnait, car je ne pouvais me tourner vers eux et les voir sans qu’ils remarquent que j’étais réveillée, et je ne voulais surtout pas montrer que je n’étais plus endormie ainsi avant d’être sûre que ce soit la bonne solution. Les deux hommes semblaient fortement agacés, ce qui, je le sentais, ne présageait rien de bon pour moi. Je pensais connaître la raison de cet agacement : moi. Il me semblait probable qu’ils aient voulus kidnapper ou tuer ma maîtresse sans aucun témoin, et qu’ils ne s’attendaient pas à tomber sur une esclave qui dormait dans le même lit que ça maîtresse. Du coup, il était probable que je subisse le même sort qu’elle, voire peut-être pire, s’ils l’enlevaient et ne voulaient s’encombrer d’une deuxième prisonnière et décidaient de m’exécuter. Les paroles du soir de Danylis me revinrent alors à l’esprit :
« -Ce soir tu dors encore avec moi, et tous les autres soirs après cela, il s'agit d'une des tâches que tu dois remplir ». Je n’avais pas compris, sur le moment, pourquoi elle parlait de tâche quand il s’agissait de dormir avec elle. Maintenant, ça me semblait plus que clair, et diaboliquement intelligent. Cette petite adolescente devait avoir trente printemps de moins que moi, et pourtant, elle me surpassait déjà en tout : intelligence, beauté et force physique, comme elle me l’avait prouvée le matin dernier. Aucun doute là dessus, si elle survivait, elle ferait une très grande politicienne. J’avais donc très peu de temps devant moi, mais il fallait que je me décide presque instantanément, si je ne voulais pas qu’il soit trop tard. Plusieurs options totalement différentes et opposées s’offraient à moi. Toutes comportaient une grosse part de risque, mais la plupart avaient un enjeu à la hauteur des risques encourus.

Première solution : je pariais sur le fait qu’étant venus juste pour ma maîtresse, les deux présumés assassins ou kidanppeurs ne me laisseraient en vie si je faisais semblant de dormir et de ne pas me réveiller pendant qu’ils l’assassinaient ou l’enlevaient. Dans les deux cas, cela impliquait ensuite une ligne de conduite précise : je ne devais pas rester jusqu’au matin dans le manoir, sinon je me serais probablement tuée ou torturée et tuée si les Ol-Hean soupçonnaient (à juste titre d’ailleurs) que j’avais des informations sur ce qui s’était passé. Je devrais fuir pendant la nuit par la même voie qu’eux, ce qui me semblait faisable et même tentant. Evidemment, il y avait une autre implication. Je devrais faire en sorte de ne pas me faire reprendre, en aucun cas, par la famille Ol-Hean ou dans les environs, sinon je me retrouverais dans la plus mauvaise des situations. Si j’étais reprise dans cette hypothèse, mieux valait que ça se passe le plus loin d’ici possible, et sous un faux nom. De toutes manières, peu de gens m’avaient vu et personne ne s’intéressait au passé d’une esclave, ce qui jouerait en ma faveur si j’étais reprise suffisamment loin. L’enjeu était ici ma liberté, elle était à portée de main. Mais il y avait aussi d’énormes risques. Outre l’échec dans ma fuite ou si j’étais reprise trop proche et qu’on fasse le lien, risques que j’étais prête à assumer, il y en avait aussi un beaucoup plus immédiat et inquiétant : les deux hommes pouvaient tout aussi bien me liquider ou m’enlever aussi, ce qui semblait d’ailleurs probable. Ce risque là, je n’étais pas prête à le prendre.

Deuxième solution : jouer à l’héroïne et sauver ma maîtresse, ou du moins essayer de le faire. Une solution qui avait ses avantages, notamment s’il s’agissait d’un test ou si je parvenais à sauver réellement Danylis d’un attentat ou d’un kidnapping. Elle m’en serait reconnaissante et me donnerait sûrement beaucoup de récompenses (dont du merveilleux chocolat chaud), mais je savais que pour autant, jamais elle ne m’affranchirait : aux yeux de son peuple, je n’étais qu’une animale, pas une personne, et je ne savais même pas s’il était possible pour une druchiie d’affranchir et de rendre sa liberté à une non druchiie. De plus, la question ne se posait même pas, car ma lâcheté me paralysait : moi qui avait fui ma forêt avant l’attaque finale du chaos en laissant tous mes proches et ma famille se sacrifier pour moi, j’étais à cent mille lieues d’avoir le quart du courage nécessaire pour pousser ma maîtresse hors du lit, crier au secours et me jeter sur elle pour lui offrir un bouclier de mon corps (quitte à l’étouffer légèrement et à lui faire mal dans l’action).

Troisième possibilité : essayer de négocier avec les deux hommes. Comment ? Avec quoi ? Certes, ils n’avaient nul besoin de moi pour accomplir leur besogne et je n’avais rien à leur offrir, mais j’avais un atout, et un seul, dans ma manche : je pouvais crier et tout faire capoter pour eux. Evidemment, ils pourraient prendre le risque de m’ignorer et tenter de me faire taire avant que je n’ai pu ouvrir la bouche pour appeler au secours, mais c’était risqué et des professionnels comme eux ne pouvaient pas l’ignorer : je serais réveillée et sur mes gardes, prête à esquiver, lever mes bras pour me protéger et hurler à la moindre tentative suspecte de leur part, pour éviter d’être immédiatement démasqués, empêchés d’agir et accessoirement torturés et tués, ils devraient me tuer sans bruit d’un seul coup et sans que je m’y attende. C’était presque impossible, estimais-je, ils ne prendraient pas ce risque énorme et fou d’un échec. De plus, j’étais et serais encore totalement terrorisée, et ils le verraient bien : au moindre geste, je hurlerais de peur. Evidemment, les risques étaient énormes aussi, mais pas plus importants que dans les deux cas précédents. Dans le premier, tout ce jouait sur ma passivité et sur la clémence de deux présumés assassins. Dans le second, ils seraient immédiatement démasqués et joueraient probablement leur va-tout en essayant de terminer le travail en tirant sur moi et Danylis. Ici, le risque était aussi présent : s’il s’agissait finalement d’un test, je crois que Danylis me fouetterait elle-même jusqu’à ce que je m’évanouisse de douleur, qu’elle me livrerait à ses gardes pour qu’ils « s’occupent de moi » et qu’elle m’enverrait ensuite à la mine avec demi-ration d’eau et de nourriture, mais double ration de coups de fouet et de travail. Bref, elle m’en voudrait certainement beaucoup. Cependant, aussi terribles soient les punitions qu’elle pouvait me réserver pour ma conduite « traître » et surtout égoïste, je n’y croyais pas, cela ne devait pas, ne pouvait pas être un test. Au contraire, si ce n’était pas un test, mais que je parvenais à négocier, alors des perspectives sérieuses de liberté s’offraient à moi. En m’enfuyant avec eux, des professionnels, je ne me ferrais pas prendre, et arrivée suffisament loin mais encore dans une zone habitée (je ne leur ferrais pas confiance totalement, je voudrais garder la possibilité de hurler au secours, ma seule carte), je les quitterais et m’enfuirais seule de mon côté. Les autres risques étaient plus minces dans ce plan : il y avait celui d’être reprise, mais cette fois, je serais quasiment certaine d’être suffisament loin pour ne pas retomber entre les mains des Ol’Hean (ce qui ne signifiait pas que ce serait plus confortable, vu comment les elfes noirs traitaient leurs esclaves, mais qu’au moins je devrais avoir de bonnes chances rester en vie), et il y avait aussi un risque plus pernicieux, celui que les deux hommes trahissent leur parole, et parviennent à me bâillonner ou m’assommer sans que je ne crie : je serais alors totalement à leur merci, et là, ce serait l’esclavage à leur service dans le meilleur des cas, la mort après d’horribles tortures dans le pire. Toutefois, cette solution était à mes yeux, sur le moment, la plus « sûre » et la meilleure quant au rapport enjeu/risques.

Je me trompais peut-être, mais de toutes manières, quand j’entendis le bruit d’une arbalète que l’on armait, mon « fort instinct de survie » (d’autres diraient avec raison « ma terreur sans nom ») me força à agir : j’avais tellement peur que je dus me retenir de m’uriner dessus, je n’avais pas la force mentale pour les autres solutions. Aussi, je me retournais en tremblant comme une feuille morte vers les deux hommes, doucement pour ne pas réveiller ma maîtresse. Je mis ma langue entre mes dents pour ne pas que le claquement convulsif de ma mâchoire ne réveille Danylis et je me préparais à me jeter à terre en criant et en me protégeant de mes bras si quelque chose n’allait pas. Je murmurais très bas avec difficulté aux deux hommes d’une toute petite voix terrifiée et saccadée, où mon fort accent perçait malgré tout comme toujours :


-J… Ne me tu... Tuez pas ou je crie… Je v… Vous laisserez f… Faire tout ce que voudrez, à condi…Tion que vous me libériez… Je vous aid… Aiderais si vous me faites s… sortir d’ici…

Je n’arrivais pas à stopper mon tremblement incontrôlé, et je devais mettre ma langue ou ma lèvre inférieure entre mes dents pour ne pas claquer sans arrêts des dents. J’étais terrorisée et même un aveugle l’aurait vu à cent mètres. Je venais de donner mes conditions à deux personnes qui étaient probablement des tueurs professionnels, et je dus me retenir de ne pas fondre en larmes. En fait, j’étais à un doigt de perdre entièrement le contrôle de mon corps. J’espérais que Danylis ne se réveillerait pas, que ces gens ne la tuerait pas, que je faisais juste un mauvais cauchemar. Je ne me sentais pas une tueuse, je ne voulais pas avoir du sang sur les mains, fut-il celui de Danylis, et s’ils la tuaient, j’aurais vraiment fait toutes les bassesses pour sauver ma propre vie…
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

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[align=]A l'instant même où Eloïnor commença à bouger, les deux assassins - Car il s'agissait de toute évidence de ce genre d'engeance - Se figèrent, et à peine commença-t-elle à murmurer que deux arbalètes de poing à répétition la fixaient du regard...
Tir de Assassin 1 (Sous TIR, pas de malus car 1er tir) : 12 réussite !
Tir de Assassin 1 (Sous TIR, malus de 2 car second tir) : 10 réussite !

Tir de Assassin 2 (Sous TIR, pas de malus car 1er tir) : 14 loupé !
Tir de Assassin 2 (Sous TIR, malus de 2 car second tir) : 9 réussite !

Localisation des tirs :
Pair : Eloïnor
Impair : Danylis

4 jets : 18 - 13 - 7
Relance pour savoir quel bras touché : 4 sur 1D6, bras gauche !

Eloïnor touchée à la poitrine ! Dégâts : [30+1] - [8] - [1] - [0 x 2] = 22 dégâts !
Danylis touchée à la poitrine ! Dégâts : [30+4] - [4] - [1] - [0 x 2] = 29 dégâts !
Danylis touchée au bras gauche ! Dégâts : [30+3] - [4] - [1] - [0 x 2] = 28 dégâts !

Pvs restants :
Eloïnor 28 Pvs restants !
Danylis 0 Pvs restants ! Danylis est décédée !
Les traits fondirent sur Eloïnor, implacables, l'un d'entre eux se ficha avec un bruit sourd dans la poitrine de l'esclave, elle s'effondra sur le lit sa vie s'écoulant de ses plaies, elle avait mal, si mal, à demi inconsciente elle vit Danylis, couchée à côté d'elle, un carreau en plein coeur un autre lui ayant déchiré le bras, puis rien, le trou noir...[/align]
***

[align=]Eloïnor dérivait, dans un abysse total, son coma seulement ponctué de quelques phrases, entendues à travers son inconscience, comme provenant d'un lieu très, très lointain...

-"Quel est son état ?"

-"Assez mauvais Seigneur, si ce n'était son âge supérieur à celui de votre fille cet animal succombait aussi..."

-"Est-elle en état d'être interrogée ?"

-"Hélas non Seigneur, elle est toujours inconsciente, j'ai fait de mon mieux mais ses blessures sont vraiment sérieuses..."

-"Je me moques de son état, je veux juste savoir qui a eu l'impudence de s'en prendre à ma fille ! Droguez la, Cautérisez ses plaies, je me moques de ce qu'il advient d'elle, du moment qu'elle me dit ce que je souhaites !"

-"Mais, je... Bien Messire, je vais faire le nécessaire, mais il va me falloir de l'or, beaucoup d'or..."

-"L'argent n'est pas un problème, faites le nécessaire."

Puis elle retomba dans l'inconscience, lorsqu'elle rouvrit les yeux la première chose qu'elle vit fut le dessus du grand lit dans lequel elle était allongée, à côté sur un tabouret une cuvette remplie d'une eau rougie dans laquelle trempaient des bandages souillés de sang et des instruments chirurgicaux ayant visiblement récemment servis... Elle se sentait si faible que le simple fait d'ouvrir les paupières mobilisaient toute son énergie, elle était seule, vulnérable, à la merci de tous, mais bel et bien vivante...
Usage de ton "point de destin" (En gros la seule et unique fois où je sauverais ta peau ^^ ), tâche de réfléchir un minimum la prochaine fois, c'était vraiment très juste... Tu est actuellement à 10 Pvs (A cause de la perte de sang :P ), et dans un état d'extrême faiblesse, ton champ d'action est donc des plus limités... Tu n'as, pour l'instant, aucun moyen de connaître l'étendue des dommages qui t'ont été infligés, ainsi que de l'état de ton organisme, saches seulement que tu as bien douillée... :siffle:
Edit : Je tiens à remercier Vlad, pour avoir trouvé ma bourde, 'va falloir arrêter de poster autant les enfants ça se répercute sur la qualité de mes posts... :? Des vacances, voilà ce qu'il me faut, je vous trucides tous comme ça j'ai plus qu'à poster à mon propre Rp... :sadique:
Edit : Xps mis à jour, merci d'indiquer dans mon antre (préférablement) ou via Mp si tu souhaites les utiliser en améliorations/compétences...
[/align]
Déistra Noiredextre, Disciple du Chaos vouée à Slaneesh
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Eloïnor Tiludin
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Eloïnor Tiludin »

Quand je vis que les deux assassins (car il s’agissait bien de deux tueurs), pointaient leurs armes sur moi et Danylis, je compris quelle avait été mon erreur. Si j’avais, je pense, relativement bien jugé des dangers encourus et des enjeux dans la balance pour moi, j’avais très clairement surestimée la carte sur laquelle j’avais tout misé. Je pensais en effet que le silence aurait une valeur énorme à leurs yeux, et que n’en ayant presque aucune, ils négocieraient avec moi, ce qui aurait arrangé tout le monde à commencé par eux-mêmes. Mais je m’y connaissais assez peu en assassins, et de ce j’avais entendu, j’en avais visiblement tiré les mauvaises conclusions : je croyais que des gens de cette espèce étaient des machines à remplir leur contrat, qui faisaient primer la réussite totale de leur mission avant tout. Or, là où je m’étais trompée, c’était que j’ignorais que ces types étaient prêts à prendre le risque –qui était bien réel, quoi qu’en en dise rétrospectivement-, de faire rater leur mission en voulant essayer de me supprimer avant même d’avoir réglé son compte à Danylis. Aujourd’hui encore je ne comprends pas les raisons qui ont motivé un tel acte que je qualifierais de prise de risque inutile et idiote de leur part. Effectivement, si, ce qui était tout à fait possible, ils n’avaient pas réussi à tuer Danylis sur le coup avant que je ne donne l’alerte, ils auraient eu du mal à l’achever avant que son garde du corps n’intervienne, ainsi que tous les gardes de la maison, qui étaient nombreux. Ainsi, en m’attaquant, ils avaient plus ou moins sciemment pris le risque de faire capoter toute leur mission, et ils ne durent qu’à leur chance de l’avoir quand même réussie.

Le pire était que je n’avais pas vraiment eu d’autres choix d’actions viables à mes yeux. Certes, j’avais envisagée d’essayer de fuir seule hors de la chambre, mais cette action me paraissait et me paraît toujours assez idiote, non seulement parce que j’aurais immanquablement prise un carreau ou deux dans le dos, mais aussi, parce que même dans l’hypothèse ou je m’en tirais indemne, les assassins auraient largement eu le temps et le champ totalement libre pour massacrer Danylis sans lui laisser ne serais-ce que l’ombre d’une chance. Comme on s’en doute, ce n’était pas cela en soi qui me dérangeait, après tout, même si je commençais à l’apprécier et à avoir pitié de celle qui restera à jamais « ma maîtresse » -je crois que l’appeler ainsi et la considérer comme telle rétrospectivement lui aurait fait plaisir- ma lâcheté et mon manque de dévouement à l’égard de celle qui avait aussi été ma tortionnaire ne me poussais à ne prendre en considération dans l’équation que ma propre vie. Et, qu’on se le dise, agir d’une telle manière égoïste, même si cela avait réussi sur le moment, ce qui était loin d’être certain, m’aurait immanquablement condamnée à moyen terme. Danylis me l’avait dit elle-même, et j’avais ces paroles en tête quand j’ai prise la décision que j’ai prise.

« Il ne serait pas étonnant qu'à un moment ou un autre le temple de Khaine ne reçoive un contrat nous concernant... Je tiens à te préciser que c'est dans ton intérêt tout autant que le mien, lors de l'assassinat d'un noble une partie de ses esclaves est offerte au temple en guise de rémunération pour les funérailles... Ceux ci sont sacrifiés pendant la cérémonie m'a-t-on dit, je gage donc que pour toi ma survie est plus que prioritaire... Retiens le bien, avec ma mort c'est ta vie qui s'éteint, et ne songe pas à t'échapper, certains marchands d'esclaves ont pour loisir de parcourir les rues pour "ramasser" les petits malins de ce genre... »
Si j’avais fui la pièce, ils auraient pu exécuter Danylis on ne peut plus facilement et certainement, or, dans l’esprit des elfes noir qui étaient mes maîtres, ça aurait été ma faute –ce qui était plus ou moins vrai selon les points de vue, disons qu’agir ainsi l’aurait condamnée mais que la faute revenait plutôt aux assassins qu’à moi-, et puisque je l’aurais « sacrifiée » pour sauver ma vie, je les aurais tellement mis en rage contre moi qu’il aurait mieux fallu pour moi dans ce cas mourir en lui offrant un bouclier de mon corps : ils m’auraient fait payer par la torture à mort ma « trahison ».

Alors qu’en agissant que je l’avais fait, l’espérait pouvoir contourner absolument tous ces obstacles, ce qui aurait le cas si ces imbéciles d’assassins de pacotille avaient voulus m’écouter. J’étais si terrifiée que je n’aurais pas menti, j’aurais fait à peu près tout ce qu’ils auraient voulu, il aurait suffit qu’ils demandent et j’obéissais. Et au lieu de cela, ils avaient pris tous les risques et tout fichu en l’air, y compris mes plans d’évasion d’avant leur arrivée. Quels salauds ! Ils avaient brisé une vie et tous mes espoirs de liberté en l’espace de quelques secondes. Au moins, dans la situation actuelle, on pouvait facilement croire que j’avais voulu la défendre de mon corps, ce qui, j’en étais sûre, plairait plutôt au père de feu ma maîtresse, peut-être même suffisamment pour qu’il décide de m’épargner, avec un peu de chance. Enfin bon, ce qui était fait était fait, examiner tout ce qu’il était imaginable ou possible de faire dans la situation où je m’étais trouvée ne changerait strictement rien, et si c’était à refaire, je n’agirais peut-être pas différemment.

Quand je me réveillais enfin, vivante encore que blessée, j’oscillais entre appréhension et réconfort. J’étais encore bien vivante, et en un seul morceau, et mieux encore, on m’avait soignée, ce qui était plutôt bon signe, car si j’étais ici et que le père de Danylis avait dépensé une fortune pour me sauver la vie, cela voulait dire que j’avais évitée le temple de Khaine, ce qui était plus que soulageant à savoir. Appréhension, parce que la médaille avait un revers : si l’on m’avait sauvée et épargnée, c’était qu’il devait y avoir une raison à cela. Je me souvenais relativement mal -quelques bribes d’informations au plus- de ce qui s’était passé pendant mon coma, mais j’en avais entendu suffisamment pour savoir que l’on voudrait m’interroger, et j’avais intérêt à avoir des réponses satisfaisantes à apporter à la famille Ol’Hean, sinon, ils pourraient devenir méchants. Au plus long terme, après m’avoir questionnée, je ne savais vraiment pas ce qu’ils allaient faire de moi. Il était sûrement trop tard pour m’envoyer en sacrifice au temple, d’autant que cela leur aurait coûté une fortune pour rien, mais ceci dit, il fallait rester prudente car pendant mon inconscience, il avait tout aussi bien pu se passer quelques heures que des jours, voire des semaines. Personnellement, je penchais plus pour quelques jours voire plus, comme le suggéraient les bribes de dialogue dont je me souvenais, mais rien ne me le prouvait, et au contraire, les instruments chirurgicaux et la bassine ensanglantée plaidaient plutôt pour quelques heures, même si là aussi, tout était possible, et il était envisageable que j’ai subi des opérations à répétition pendant plusieurs jours, ou que l’on m’ait récemment changé mes bandages en s’occupant de ma blessure.
Le lieu, lui, était plus certain que la date : je devais logiquement me trouver dans le manoir des Ol’Hean. Une autre chose certaine était que recevoir un carreau d’arbalète dans le corps, fut-elle moins puissante parce qu’à répétition, cela ne faisait pas du bien. Au contraire, même si les soins prodigués m’avaient presque ôtée toute douleur si je ne faisais rien, j’avais peur du moment où je devrais constater les dégâts. Et si cette blessure m’avait affaiblie durablement ? Si elle avait endommagé un organe interne et que dorénavant, je souffrirais chaque fois que je l’utiliserais ? Ces peurs, je les ressentais. Enfin, j’étais si faible que je ne pouvais presque rien faire, si ce n’était regarder : impuissante, j’étais totalement livrée à mes maîtres, incapable de faire quoi que ce fut pour me défendre. Tant pis. En tant qu’esclave, cela faisait bien longtemps que ma vie ne m’appartenait plus, elle était entre les mains de mes maîtres, à leurs yeux, j’étais un bien, et faible ou pas, ils pouvaient à tout moment décider d’y mettre un terme. En attendant, je devais me reposer, reprendre des forces. On n’a pas idée à quel point il est fatiguant d’ouvrir des paupières, même pendant quelques instants seulement. Si je voulais être en mesure de répondre au mystérieux père de Danylis, père qui semblait encore plus cruel que sa fille d’après le peu de ce que je croyais avoir deviné sur lui, je ferrais mieux de dormir et de me reposer pour pouvoir me rappeler de tout et parler quand le moment viendrait. Il me fallait le maximum de repos possible, un repos tout confort qui plus était. Une bonne semaine de bons traitements et j’avais bon espoir d’être sur pieds, totalement retapée. Après tout, il fallait voir les choses du bon côté : je vivais toujours, et je comptais bien m’accrocher à cette vie de toute mes forces !
Modifié en dernier par Déistra le 03 mai 2012, 14:15, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xps : 114*
Ci-dessous la copie de la fenêtre 2:

Eloïnor Tiludin, voie de l'esclave
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Déistra
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Déistra »

[align=]Eloïnor en était là dans ses réflexions quand la porte s'ouvrit : Entra alors une druiichi jeune, portant par dessus ses vêtements un tablier tâché de sang, et aux mains protégées par de longs gants de cuir visiblement lavés depuis peu. A sa ceinture, une multitude de fioles et de sacoches, elle avait donc devant elle la responsable de ses soins... S'apercevant du réveil de sa patiente, elle eut un sourire satisfait :

-"Parfait, juste comme je l'avais prévue ! D'ici un ou deux jours, tu seras en état pour être interrogée par Messire Ol'Hean, et je pourrais toucher mon salaire... Ca n'a pas été facile d'extraire la flèche sans endommager les tissus tu sais, il s'agissait d'une pointe barbelée, un modèle spécial, jamais encore vue celle-ci... Tu avais deux ou trois trucs d'endommagés, mais j'ai réussie à sauver le maximum, après tout on m'a demandée de te garder en vie, pas de faire de toi une personne bien portante... Ah, et tu auras aussi une sacrée cicatrice, mais comme tu est une esclave cela ne devrait pas trop te poser de soucis, pas vrai ? Attends une seconde, je change ta perfusion..."

C'est alors que la jeune elfe remarqua que son bras droit était percé d'une aiguille d'argent, elle même reliée à un petit récipient de verre, le tout fixé à l'aide d'une solide sangle de cuir... A l'intérieur, un liquide violet clapotait doucement, de temps à autre une sorte de piston lui en injectait une dose avec un léger "pchhht !"... Retirant l'un de ses gants, la druiichi commença par lui prendre le pouls, avant de vérifier le curieux mécanisme fixé à son corps, tout en expliquant, sans même porter le regard sur elle :

-"Tu penses bien si j'ai été surprise quand un serviteur de la maison Ol'Hean a débarqué chez moi, en pleine nuit, en me demandant de venir immédiatement avec lui ! Je pensais que c'était encore une histoire d'assassinat, je veux dire, c'est courant à Naggaroth, à croire que les gens ne peuvent pas vivre une seconde sans s'étriper les uns les autres, mais non, la gamine était déjà morte, on pouvait déjà plus rien faire pour elle, trop grave elle est morte sur le coup que je lui ait dit... Et voilà qu'il me demandes de sauver son esclave, en me disant que si elle avait des infos sur le meurtrier de sa fille, il les lui fallait impérativement ! Sur le coup, j'ai crue que toi aussi tu allais y passer, mais il faut croire que tu aimes bien inciter les gens à se tromper, pas vrai ? Trois jours d'opérations continue, avec juste le temps de faire une pause, pour pas que mes mains ne tremblent trop, et encore trois jours passés à attendre le résultat de ce médicament expérimental... Ah ça ? C'est un nouveau procédé, ça évite de devoir se lever à tout bout de champ pour refaire les injections, ça fonctionne sur un mécanisme similaire à celui d'une horloge, ça coûte une fortune et c'est même pas encore sur le marché, tu peux remercier la maison Ol'Hean pour ça... Je ne sais pas ce que tu as vue, et je ne veux pas le savoir, mais je serais toi je dirais tout ce que je sais à Messire Ol'Hean, il serait fichu de te faire porter le chapeau du meurtre pour éviter de jeter la disgrâce sur sa famille... Il me fiche les jetons ce type, quand il te regarde tu as l'impression qu'on vient de te faire une saignée, plus une goutte de sang dans le corps et la chair de poule, pas une situation dans laquelle tu souhaites te trouver si tu veux mon avis..."

Elle continua son examen pendant un instant, avant de s'interrompre, et de déclarer d'un ton satisfait :

-"Bon ! Ca devrait suffire, encore une journée de repos et je préviens mon employeur, je te remets entre ses pattes et je pourrais toucher mon salaire ! 'pas trop tôt, Je commençais à sérieusement flancher moi, d'ailleurs 'vais aller faire une 'tite sieste tiens...", dit-elle en bâillant la main devant la figure, tandis qu'elle se levait et quittait la pièce, laissant libre choix à Eloïnor d'observer son environnement immédiat... Elle se trouvait visiblement dans une chambre réaménagée en hôpital de campagne, outre la coiffeuse complètement vide d'objets il n'y avait ici que la table de nuit à sa gauche, dessus la même bassine à l'eau rougie, remplie de linges et d’ustensiles de chirurgie divers et variés...
Test de détection (Sous INT, réussite sous 11 ou moins) : 1 réussite critique !
Test de résistance (Sous END, réussite sous 8 ou moins) : 7 réussite !
Lorsque son regard se porta sur la preuve évidente qu'on avait farfouillée à l'intérieur de son organisme pour y faire les dieux seuls savaient quoi, son regard se porta sur un élément métallique, sur lequel un rai de lumière jouait innocemment... Se redressant avec difficulté, elle put voir que l'ensemble de son torse et de sa poitrine étaient bandagés et couverts de compresses à l'odeur de médicaments, là où aurait dû se trouver le carreau qui l'avait abattue une petite fleur rouge indiquait que la plaie cicatrisait à peine... Elle put aussi jeter un coup d'oeil à l'intérieur du bassin, outre des bandages et des instruments dont elle ne comprenait ni l'usage ni l'utilité, elle vit, reposant tout au fond de l'eau, la lame aiguisée d'un scalpel.... :siffle:
Tu viens de trouver une arme ! :^^: Tu peux traiter ce scalpel comme une arme avec le profil suivant :
6+1d3 Dégâts, 3 parade, précise. Les plaies causées par le scalpel causent le saignement (+1d3 dégâts/tour)
Le scalpel est en argent, et dispose d'un manche d'une longueur suffisante pour être manié comme une arme, l'apparence ressemble à peu près à ceci (désolée j'ai pas plus ancien --" ) :
Image
Voilà, tu sais tout, je te donnes une occasion en or de t'évader là, ne la fiche pas en l'air ! ^^
[/align]
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Eloïnor Tiludin
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Re: [Eloïnor Tiludin] Dur dur d'être une esclave...

Message par Eloïnor Tiludin »

Ce que je venais de vivre était assez déroutant. Une jeune elfe noire en tenue bizarre était entrée dans la pièce et avait commencé à me parler, déversant surmoi un véritable flot ininterrompu de paroles. Je compris vite qu’elle devait être la médecin qui probablement m’avait sauvée la vie. Curieusement, elle ne me parla pas comme à une chose, comme l’avaient fait à peu près tout le monde jusqu’à maintenant, mais bien comme à un personne, ce qui était on ne pouvait plus réconfortant. Evidemment, je restais à ses yeux une esclave, et je me doutais bien que si elle me parlait ainsi, c’était plus parce qu’à ses yeux, j’avais été le cobaye dont elle rêvait pour tester ses nouvelles méthodes de soin en conditions réelles, mais tout de même, cela me faisait du bien. Après la mort de Danylis, je pensais qu’une fois ma convalescence terminée, je serrais condamnée à souffrir horriblement, que plus personne ne me protégerait, ne me traiterait avec ne serais-ce qu’une once de considération, de compassion, de sentiment ou de respect. Je m’étais trompée. La médecin me donna également toute une suite de renseignements précieux, et même un conseil, cette elfe était vraiment une perle dans la société druchiie, elle ne devait pas être aussi cruelle que ses congénères. C’est pourquoi je la remerciait du fond du cœur, sincèrement, avant qu’elle ne parte, même si elle avait fait ça pour l’argent, elle l’avait fait et m’avait même donné du réconfort, m’avais fait me sentir elfe encore une fois, peut-être la dernière avant la fin, j’en étais consciente. Je parlais donc d’une voix faible, avec tout mon cœur et mon impossible accent sylvestre :

-Maîtresse, je voulais vous remercier pour tout ce que vous m’avez fait, merci du fond du cœur.

Tout d’abord, elle m’avait appris que je serais interrogée dans deux jours par le père Ol’Hean, et avait également confirmé ce que j’avais supposé sur lui, à savoir que cet homme était dangereux, cruel et sans pitié. Comme je l’avais prévu, ce malade serait prêt à me faire torturer pour me faire parler, et même à m’accuser du meurtre de sa fille. Bien sûr, il était connu que pendant le temps passé en tant qu’esclave de Danylis, je m’étais procurée une arbalète à répétition, ainsi que des carreaux d’une nouvelle catégorie et que j’avais apprise à m’en servir. J’ajoute qu’au moment de fuir, après avoir exécuté ma maîtresse, l’objet m’avait échappé des mains et je m’étais tirée un trait dans la poitrine… Enfin bon, elle-même venait de me confirmer que ce que je croyais possible de lui était tout à fait imaginable venant du père Ol’Hean, il pouvait aller imaginer de telles inepties, et pire, il pourrait probablement m’extorquer tout ce qu’il voudrait que je dise par la torture : j’étais déjà lâche, et je détestais souffrir. Je n’étais pas encore attachée sur la table des supplices, mais je crois que si je m’y retrouvais un jour, je dirais n’importe quoi pour essayer de sauver ma peau et de m’éviter des souffrances. Une conclusion s’imposait donc : il fallait donc que je réussisse à m’enfuir de la maison Ol’Hean, quitte à être reprise par un quelconque marchand d’esclave dans la rue après, du moment que je ne tombais pas entre les griffes du père de Danylis, dont la seule existence m’effrayait. Evidemment, celui-ci ne me tuerait peut-être pas, et s’il avait un brin de logique, d’avarice, ou un esprit d’entrepreneur, probablement pas, car il aurait été idiot de tuer une jeune elfe qu’il savait innocente et pour qui il avait dépensé une fortune. J’avais un avantage : si je parvenais à sortir de l’enceinte du manoir et que je me faisais prendre, on ne saurait pas tout de suite à qui j’appartenais. En effet, je savais que les esclaves des druchiis étaient généralement marqués au fer rouge à la poitrine par leurs maîtres, à peu près à l’endroit ou j’avais été blessée, ce qui me réconfortait donc un peu, car ma cicatrice à la poitrine ne m’enlaidirait pas vraiment plus que la marque des autres esclaves (de plus, il se pouvait que je sois marquée au fer rouge quand même, et que la marque recouvre la cicatrice, ce qui serait assurément très douloureux, mais pas plus laid que sur les autres). Or, moi, je n’avais pas été marquée, on ne pourrait donc pas (du moins l’espérais-je), me rapporter à la maison Ol’Hean, et avec un peu de chance, je serais revendue à un particulier pas trop riche qui n’attirerait pas l’attention sur moi. Je n’avais en effet absolument aucun espoir de parvenir à m’échapper sans être reprise, mais de toutes manières, le jeu en valait la chandelle.

Je repassais dans ma tête toutes les hypothèses pour être sûre de faire le bon choix. Si j’étais reprise par les Ol’Hean, je ne serais pas tuée (du moins pas tout de suite) et ce ne serait que ma première tentative de fuite. Je pensais qu’ils ne me tueraient pas pour ça, ou plutôt je l’espérais, même si j’étais sûre qu’après cela, la punition que je subirais serait horrible, au mieux. Toutefois, être torturée et toujours couverte de chaînes par la suite n’avait rien de réjouissant.
Si j’étais reprise par un chasseur d’esclaves dans la rue, je serais revendue, et ce serait de nouveau l’inconnu, mais deux avantages non négligeables accompagneraient ma nouvelle servitude : je pouvais avoir de la chance et tomber sur des maîtres généreux d’une part, et surtout, d’autre part, je parvenais à effacer totalement ma piste : je pourrais prendre un nouveau nom, m’inventer une nouvelle histoire, et j’aurais un nouveau propriétaire sans aucun lien avec mes précédents possesseurs. Ce serait d’autant plus facile que les druchiis se fichaient complètement du nom et de l’histoire de leurs esclaves. Cela me mettrait à l’abri des Ol’Hean et des assassins, et ce durablement, selon toute probabilité à vie.
Si je ne faisais rien, si j’attendais sagement les questions du père de famille, il y avait deux possibilités. S’il me croyait, il m’affecterait sûrement à une nouvelle tâche, dont j’ignorais tout, à moins qu’il ne pousse sa folie jusqu’à son paroxysme et ne me tue pour le plaisir, ce qui serait bête si l’on me considérait uniquement comme un objet, car cela lui aurait fait perdre une somme faramineuse pour rien.

Rien n’était certain, quoi que je fasse, il y avait des risques. Le pire était en qu’en tant qu’esclave, je n’étais sûre de rien. Si je me retrouvais sur la table de torture, en ayant choisi la passivité, puis à la morgue, j’aurais perdu tout ce qu’il me restait, je serais morte exactement dans les circonstances qui m’avaient toujours terrifiée. Ma lâcheté m’aurait suivie jusqu’au bout dans la tombe, bref, je serais morte misérablement, et si un jour quelqu’un se souvenait de moi, ce qui relèverait du miracle, ce serait avec mépris. Et même aux yeux de ma famille et de mon clan, s’il m’attendait dans un au-delà, je serais honteuse et haïe. D’un autre côté, si je fuyais et que je mourrais à cause de cela, ce serait dans des circonstances semblables, là aussi ce serait la lâcheté qui m’aurait poussée à fuir. J’étais coincée, je me sentais horriblement nulle, faible et idiote. Je ne savais que faire, paralysée par la peur de prendre la mauvaise décision ou de ne pas prendre la bonne décision, ce qui ramenait dans bien des cas au même résultat. En même temps, je ne pouvais me permettre de trop hésiter, puisque chaque minute qui passait me rapprochait de l’échéance après laquelle je n’aurais plus le choix. Devant une telle situation, j’étais perdue, dépassée… Enfouissant ma tête dans mon oreiller, j’étouffais un sanglot et je commençais à pleurer toute ma douleur et ma terreur.

Après une petite dizaine de minutes passées à pleurer, ce qui me fit du bien, je pense, je me saisis du scalpel qui traînait au fond de la bassine ensanglantée et je pris ma décision : agir. Je pourrais toujours prétexter avoir voulu aller aux toilettes si je me faisais prendre dans le manoir, c’était possible. Me levant donc avec précaution, je remarquais que j’étais nue, or, cela posait problème, car d’une part je n’avais aucune envie de me balader en tenue d’Eve, et d’autre part le climat de Naggaroth était froid, et que nue, je n’irais pas bien loin. Quand à où trouver des vêtements, qu’il n’y avait pas dans cette salle, j’avais ma petite idée là-dessus, même si elle ne me plaisait guère. Je me levais donc tout doucement, pour ne pas faire de bruit mais aussi pour ne pas me faire mal. Je pensais que étant pieds nus, au moins, je serais discrète. Je poussais doucement la porte de ma chambre et me glissait dans le couloir, non sans avoir auparavant vérifié qu’il n’y avait personne. Si un garde faisait sa ronde, j’attendais la fin de son passage avant de m’aventurer dans le couloir. Si un garde seul faisait le pied de grue dans le couloir, alors je devrais improviser. Mon plan était simple : ma soigneuse ne devait pas être loin, elle devait même probablement dormir dans une chambre adjacente pour qu’elle puisse rapidement accourir en cas de complication avec ma blessure. Je voulais pénétrer discrètement dans la chambre où elle se reposait et lui voler ses vêtements. J’envisageais aussi la possibilité que je doive la menacer et l’attacher et la bâillonner, voire même la tuer si elle m’y obligeait, mais j’espérais ne pas avoir à recourir à de telles extrémités, surtout envers une jeune elfe qui m’avait sauvé la vie et envers qui j’étais reconnaissante. Je prévoyais aussi, si je devais la menacer, de lui demander si elle avait un laissez-passer pour sortir, les gardes, tout comme moi, ne devaient pas savoir lire de toutes façons, mais moi je pourrais faire croire à la médecin que j’en étais capable.
Ce fut ainsi tentative d’évasion commença …

J’utilise mes sens pour éviter de tomber sur les matinaux et les gardes de service. (J’ai vision nocturne et acuité visuelle. Ainsi que résistance accrue et course à pied, si ça peut servir). S'il y a un planton ou plus dans le couloir, j'aviserais en fonction. S’il n’y a pas de garde dans le couloir (ou s’il y avait une ronde, auquel cas j’attends qu’elle passe), je sors dans le couloir en refermant la porte et je jette un rapide et discret coup d’œil dans les pièces à côté, si possible d’abord par le trou de la serrure si on peut voir quelque chose par là, sinon en entrebâillant très légèrement la porte et en regardant par là. Je ne fais pas ça si j’entends des bruits de discutions dans les pièces (puisqu’elle a dit qu’elle allait dormir). Evidemment, si je trouve la bonne pièce, j’y pénètre discrètement en refermant la porte derrière moi puis j’aviserais au prochain post. ;)
Ci-dessous la copie de la fenêtre 2:

Eloïnor Tiludin, voie de l'esclave
Profil: For 9 | End 8 | Hab 10 | Cha 7 | Int 11 | Ini 9 | Att 9 | Par 8 | Tir 10 | NA 1 | PV 10/55

Lien fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_tiludin

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