Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur
Posté : 07 mars 2019, 12:27
Une fois leurs ennemis défaits et la voie libre, Geralt et Ashish s’élancèrent tant bien que mal vers le monte-charge le plus proche. Ils prirent place sur la plate-forme en métal et l’injan referma la barrière du garde-fou en toute hâte tandis que le Loup Blanc dépliait son fouet barbelé et le faisait claquer sur le dos des deux géants asservis enchaînés au cabestan. Ces derniers, simples animaux de somme à qui on avait ôté les yeux, se mirent à mugir sous les coups qui leur lacéraient la peau et s’arc-boutèrent pour pousser sur la hampe horizontale qui leur barrait le passage. Le système de poulies et d’engranges craqua et grinça à mesure que les colosses mettaient un pied devant l’autre et la plate-forme fut prise d’une secousse avant de s’élever lentement contre la paroi rocheuse du Gouffre dans un vacarme de crissements.
Les deux fugitifs prenaient peu à peu de la hauteur, ayant maintenant une vue imprenable sur le Gouffre et le chaos qui y régnait. Le feu se propageait aux entrepôts alors que des hordes de peaux-vertes déchainés se ruaient dans tous les sens, saccageant, détruisant, écrabouillant. Ils se jetaient sur les dawi-zharr comme des bêtes féroces ou bien s’entre-tuaient dans une orgie de violence débridée. Les nains chargés de l’évacuation tentèrent de les arrêter mais ils furent bientôt submergés par la marée verte et les chariots furent retournés, répandant leur précieuse cargaison dans la poussière. Même les géants actionnant les montes-charges de la paroi Ouest furent jetés à terre et impitoyablement massacrés. Désormais seules quelques poches de dawi-zharr résistaient ça et là, s’adossant à un entrepôt en ruine ou à une fonderie éventrée pour repousser les vagues d’orcs et de gobelins qui fondaient sur eux. Bientôt même la tour de guet au pied du barrage fut envahie et son canon fut jeté à bas, la bouche encore fumante, après avoir semé la mort parmi les anciens esclaves. Des grappes de ces derniers galopaient désormais vers l’entrée du Blockhaus, déterminés à en trucider les occupants, qui ripostaient par des tirs ajustés depuis les nombreuses meurtrières. Les corps des peaux-vertes s’accumulaient au pied de la rampe du bastion, ce qui n’empêchait pas aux autres d’accourir.
A l’entrée de la salle des cuves, la situation était encore plus catastrophique. Le cordon de guerriers nains faisait face à une marée grouillante d’étranges créatures. Geralt du plisser les yeux pour les identifier : d’horribles rats géants et bipèdes qui fonçaient en rangs serrés, brandissant lames rouillées et hallebardes. Ils chargeaient en poussant des piaillements stridents et se faisaient hacher menu par les dawi-zharr, mais leur nombre semblait sans fin. Leurs corps s’amoncelaient, les dawi jetaient des grenades au milieu de leur horde qui explosaient dans une pluie de sang, de membres et de touffes de poils, mais ils montaient à l’attaque encore et encore, poussés par leur multitude et le tintement sinistre de leurs cloches. Qui plus est, la colonne puissamment armurée des nains se faisait prendre à revers par des orcs surexcités et il ne fallait maintenant plus que quelques instants pour qu’ils se fassent exterminer.
Le rugissement perçant retentit à nouveau, bien plus proche cette fois, et une créature de cauchemar jaillit du tunnel menant aux mines, une mer d’hommes-rats grouillant à ses pieds. La plastique de cette bête dépassait l’entendement. Elle n’était qu’un assemblage impossible de morceaux de muscles et de peau, d’os, de fer et de bois, et se traînait gauchement avec certaines de ses multiples pattes tandis qu’une roue arrière greffée à sa chair tournait en grinçant. Ce monstre impossible dominait tout de sa taille titanesque et déambula jusqu’au mirador le plus proche. Un coup de canon emporta deux de ses bras, mais un troisième, terminé par une énorme boule de métal creuse d’où s’échappaient des fumées verdâtres, vint s’écraser sur la tour qui s’écroula en emportant ses occupants avec elle. Les légions de rats bipèdes escaladèrent ces ruines et se répandirent dans le Gouffre en poussant des cris aigus.
Geralt et Ashish assistaient à cette apocalypse depuis leur plateforme qui continuait de monter. Ce qui se déroulait sous leurs yeux était presque impossible à saisir, et personne ne les croirait si ils avaient un jour l’opportunité de le raconter à quiconque. Tout n’était que massacre et violence entre ces races abjectes et la balafre qu’était le Gouffre n’était plus qu’un vaste champ de bataille. Seuls humains dans la tourmente, ils voyaient leur salut se rapprocher peu à peu à mesure que la plateforme se rapprochait de la surface.
Mais s’eut été trop facile. Alors qu’ils étaient presque arrivés, une nouvelle secousse vint faire trembler le Gouffre. Dans un tintamarre assourdissant, d’énormes blocs de roches se détachèrent des parois et vinrent se fracasser en contrebas, écrasant sans distinction bâtiments, dawi-zharr, peaux-vertes ou hommes-rats. L’un d’eux tomba même sur la monstruosité mutante qui éclata comme un raisin trop mur. La secousse n’épargna pas la plate-forme et Geralt fut jeté violemment contre le garde-fou tandis qu’Ashish passa par-dessus bord, se raccrochant au bord d’une main et pendant dans le vide. Mais, pire que tout, c’est à cet instant que le barrage fragilisé céda.
Le mur de roche éclata depuis la lézarde qui s’était formée et un mur d’eau s’abattit sur le Gouffre, engloutissant tout sur son passage. Les fonderies s’éteignirent avec des sifflements et des nuages de vapeur, les ruines, les nains, les orcs, les rats : tout fut emporté par cette formidable vague dans un tonnerre de destruction. Les géants à la base du monte-charge ne résistèrent pas et s’écroulèrent dans le flot, et la plate-forme se mit à tanguer dangereusement alors que le rebord, la surface et la liberté étaient si proches ! Geralt pouvait presque les toucher de la main.
Ashish appela à l’aide dans sa langue, la voix enrouée par la panique. Sous lui, le déluge engloutissait tout et il s’agitait inutilement pour essayer de remonter sur la plateforme.
Les deux fugitifs prenaient peu à peu de la hauteur, ayant maintenant une vue imprenable sur le Gouffre et le chaos qui y régnait. Le feu se propageait aux entrepôts alors que des hordes de peaux-vertes déchainés se ruaient dans tous les sens, saccageant, détruisant, écrabouillant. Ils se jetaient sur les dawi-zharr comme des bêtes féroces ou bien s’entre-tuaient dans une orgie de violence débridée. Les nains chargés de l’évacuation tentèrent de les arrêter mais ils furent bientôt submergés par la marée verte et les chariots furent retournés, répandant leur précieuse cargaison dans la poussière. Même les géants actionnant les montes-charges de la paroi Ouest furent jetés à terre et impitoyablement massacrés. Désormais seules quelques poches de dawi-zharr résistaient ça et là, s’adossant à un entrepôt en ruine ou à une fonderie éventrée pour repousser les vagues d’orcs et de gobelins qui fondaient sur eux. Bientôt même la tour de guet au pied du barrage fut envahie et son canon fut jeté à bas, la bouche encore fumante, après avoir semé la mort parmi les anciens esclaves. Des grappes de ces derniers galopaient désormais vers l’entrée du Blockhaus, déterminés à en trucider les occupants, qui ripostaient par des tirs ajustés depuis les nombreuses meurtrières. Les corps des peaux-vertes s’accumulaient au pied de la rampe du bastion, ce qui n’empêchait pas aux autres d’accourir.
A l’entrée de la salle des cuves, la situation était encore plus catastrophique. Le cordon de guerriers nains faisait face à une marée grouillante d’étranges créatures. Geralt du plisser les yeux pour les identifier : d’horribles rats géants et bipèdes qui fonçaient en rangs serrés, brandissant lames rouillées et hallebardes. Ils chargeaient en poussant des piaillements stridents et se faisaient hacher menu par les dawi-zharr, mais leur nombre semblait sans fin. Leurs corps s’amoncelaient, les dawi jetaient des grenades au milieu de leur horde qui explosaient dans une pluie de sang, de membres et de touffes de poils, mais ils montaient à l’attaque encore et encore, poussés par leur multitude et le tintement sinistre de leurs cloches. Qui plus est, la colonne puissamment armurée des nains se faisait prendre à revers par des orcs surexcités et il ne fallait maintenant plus que quelques instants pour qu’ils se fassent exterminer.
Le rugissement perçant retentit à nouveau, bien plus proche cette fois, et une créature de cauchemar jaillit du tunnel menant aux mines, une mer d’hommes-rats grouillant à ses pieds. La plastique de cette bête dépassait l’entendement. Elle n’était qu’un assemblage impossible de morceaux de muscles et de peau, d’os, de fer et de bois, et se traînait gauchement avec certaines de ses multiples pattes tandis qu’une roue arrière greffée à sa chair tournait en grinçant. Ce monstre impossible dominait tout de sa taille titanesque et déambula jusqu’au mirador le plus proche. Un coup de canon emporta deux de ses bras, mais un troisième, terminé par une énorme boule de métal creuse d’où s’échappaient des fumées verdâtres, vint s’écraser sur la tour qui s’écroula en emportant ses occupants avec elle. Les légions de rats bipèdes escaladèrent ces ruines et se répandirent dans le Gouffre en poussant des cris aigus.
Geralt et Ashish assistaient à cette apocalypse depuis leur plateforme qui continuait de monter. Ce qui se déroulait sous leurs yeux était presque impossible à saisir, et personne ne les croirait si ils avaient un jour l’opportunité de le raconter à quiconque. Tout n’était que massacre et violence entre ces races abjectes et la balafre qu’était le Gouffre n’était plus qu’un vaste champ de bataille. Seuls humains dans la tourmente, ils voyaient leur salut se rapprocher peu à peu à mesure que la plateforme se rapprochait de la surface.
Mais s’eut été trop facile. Alors qu’ils étaient presque arrivés, une nouvelle secousse vint faire trembler le Gouffre. Dans un tintamarre assourdissant, d’énormes blocs de roches se détachèrent des parois et vinrent se fracasser en contrebas, écrasant sans distinction bâtiments, dawi-zharr, peaux-vertes ou hommes-rats. L’un d’eux tomba même sur la monstruosité mutante qui éclata comme un raisin trop mur. La secousse n’épargna pas la plate-forme et Geralt fut jeté violemment contre le garde-fou tandis qu’Ashish passa par-dessus bord, se raccrochant au bord d’une main et pendant dans le vide. Mais, pire que tout, c’est à cet instant que le barrage fragilisé céda.
Le mur de roche éclata depuis la lézarde qui s’était formée et un mur d’eau s’abattit sur le Gouffre, engloutissant tout sur son passage. Les fonderies s’éteignirent avec des sifflements et des nuages de vapeur, les ruines, les nains, les orcs, les rats : tout fut emporté par cette formidable vague dans un tonnerre de destruction. Les géants à la base du monte-charge ne résistèrent pas et s’écroulèrent dans le flot, et la plate-forme se mit à tanguer dangereusement alors que le rebord, la surface et la liberté étaient si proches ! Geralt pouvait presque les toucher de la main.
Ashish appela à l’aide dans sa langue, la voix enrouée par la panique. Sous lui, le déluge engloutissait tout et il s’agitait inutilement pour essayer de remonter sur la plateforme.