[Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par **[MJ] Le Grand Duc** » 18 févr. 2019, 17:53

Geralt et Ashish comptèrent sur la pagaille ambiante pour se faufiler d’un entrepôt à l’autre, essayant de rallier les monte-charges de la paroi Est le plus rapidement et discrètement possible. Derrière eux montèrent bientôt les cris de désespoir des camarades humains qu’ils avaient laissé derrière, désormais pris en étau entre le contingent de dawi-zharr et l’ennemi souterrain. Les hurlements étranglés finirent par se fondre dans le fracas des armes, le vacarme des couinements excités et le son des tambours et des cloches de guerre qui résonnaient dans le Gouffre, le tout ponctué par une nouvelle série de détonations dans les mines du sous-sol, cette fois plus proches de l’entrée des tunnels que les précédentes. Un rugissement lointain monta des tréfonds et les servants du mirador poussèrent des exclamations. Ils tirèrent un coup de canon en direction de la salle des cuves puis entreprirent de tourner la gueule fumante de leur pièce vers le sud et l’accès aux galeries tout en la rechargeant. A nouveau les percussions résonnèrent depuis le Blockhaus et un énième contingent surgit du fortin, lourdement équipé. Il y avait là des hallebardiers et des tueurs à la lourde hache, ainsi que des équipes d’ingénieurs qui portaient des machines étranges aux allures d’artillerie portative. Ils s’en allèrent en rang ordonnés jusqu’aux entrées Sud des tunnels, prêts à retenir le mal qui allait en jaillir.

Au pied du barrage, les fouets claquaient sans s’arrêter pour que les esclaves orcs accélèrent l’allure. Les premiers chariots chargés des précieux lingots furent amarrés sur les deux monte-charges et on piqua les géants enchaînés. Ces derniers beuglèrent, confus, et empoignèrent les tiges des cabestans devant lesquels ils étaient postés pour pousser dessus de tout leur poids, les dawi-zharr à leurs pieds les harcelant continuellement. A mesure de deux géants par cabestan, couplé à l’ingéniosité des nains du Chaos, de tels mécanismes étaient capables de faire monter la plateforme jusqu’à la surface en quelques minutes à peine, aussi chargée soit-elle. Les chaînes, courroies et les roues se mirent à grincer, les engrenages huilés tournèrent grâce à la force de traction, et la plateforme s’éleva lentement le long de la paroi de roche noire. Quatre poulies roulaient chacune sur un épais câble en métal qui crissait au passage de l’estrade.

Dans une telle situation, n’importe quel contremaître aurait tout fait pour sauver sa vie au détriment de celle des autres, estimant que son existence avait plus de valeur que celle d’un vulgaire péon. Mais pas un dawi-zharr, dont la race avait hérité de l’entêtement légendaire de ses cousins de l’Ouest. Ainsi, celui que Geralt avait identifié comme l’intendant-chef du Gouffre n’avait pas pris place sur les monte-charges, mais continuait d’organiser l’évacuation des ressources tant que celle-ci paraissait encore possible. Sa voix âpre criait des ordres à tout-va et les chariots autour de lui s’alourdissaient de lingots, tonneaux, coffrets et outils divers. Les peaux-vertes encore enfermés dans les enclos alentours continuaient de scander et de s’exciter, l’agitation ambiante les faisant monter en pression sous l’œil à la fois haineux et inquiet des nains du Chaos.

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Ashish s’élança en premier et jaillit de sa cachette pour se mettre à couvert dans l’ombre d’une tour de guet effondrée. Il essaya de s’aplatir vers le sol malgré son imposante stature, traversant rapidement l’espace dégagé en jetant des regards alarmés aux dawi-zharr tout proches. Une fois de l’autre côté, il s’accroupit derrière un pan de ruine et fit signe à Geralt de le rejoindre, se penchant un peu pour vérifier que personne ne l’avait vu passer.

Ce fut au tour de Geralt de se lancer, mais c’est cet instant que choisir ses jambes pour lui faillir une nouvelle fois. La paralysie monta de ses chevilles jusqu’à ses genoux, accompagnée de tremblements incontrôlables, et l’empêcha de courir pendant quelques secondes. Ses jambes étaient lourdes, comme si elles étaient coulées dans le plomb. Ce laps de temps, aussi court soit-il, fut suffisant pour qu’un des nains repère le Loup Blanc. Il pointa un doigt ganté de fer vers le fugitif et lança l’alerte, à laquelle l’intendant-chef répondit par une imprécation rageuse. Deux guerriers de son escorte se précipitèrent vers Geralt, l’un agitant un lourd marteau de guerre en métal noir tandis que l’autre portait la hache et le bouclier rectangulaire.

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- « गेराल्ट हम एक दूसरे को खींचते हैं* !! » l’appela Ashish en pointant le doigt vers les monte-charges de l’autre côté avant de jaillir de sa cachette en poussant un cri pour se donner du courage, et de se ruer vers le Loup Blanc pour le soutenir et faire traverser plus vite.

A quelques mètres de là, Geralt repéra le cadavre de l’un des gardes de la tour écroulée, à moitié écrasé par un bloc de maçonnerie sombre. Il serait encore la crosse d’un tromblon épais dans sa main gantée. Au même instant, le chevalier impérial sentait la vigueur revenir dans ses jambes. Fallait-il continuer à fuir, ou combattre les dawi-zharr qui venaient à lui ?

*Geraalt ham ek doosare ko kheenchate hain

Message par **Geralt** » 20 févr. 2019, 16:26

Usant des couverts offert par les entrepôts ponctuant la zone, le binôme se faufila à travers un dédale de machines infernales en tout genre, les sens en éveils, et toujours en alerte, craignant de se faire repérer.. Au vu de la situation du loup blanc, celui ci savait pertinemment que la moindre erreur pouvait être fatal, dans cet enfer qu'était le gouffre. Tout autour d'eux, les cris des malheureux esclaves humains qu'ils avaient du laisser derrière eux, se mélangèrent aux rugissements de colères et d'excitations des nombreuses peaux vertes, toujours enfermés dans leur cage. A travers les cavités rocheuses, on entendait raisonner toujours plus fort, les détonations et les bruits des combats se déroulant entre les nains du chaos et quelques ennemis inconnus au sein des divers tunnels du gouffre. Un rugissement plus atroce encore que tous les autres se fit entendre, et sur le coup, le chasseur de monstre se figea, n'ayant jamais entendu pareil hurlement. Qu'avait pu réveiller les nains dans les profondeurs de la terre ? Geralt se devait de ne plus y être avant d'être confronté à la chose mettant tant en difficulté les dawi-zharr.
Du coté des montes charges, l'activité battait son plein, l'intendant en chef, semblant en charge de l'évacuation des plus précieuses ressources du gouffre, continuait à gérer sa manœuvre, dans le but de charger le plus de chariot possible, en imposant un terrible rythme aux peaux vertes qui ne recevaient qu'une pluie de coup de fouet à chaque nouveau chariot mit en place sur l'un des monte charge en guise de récompense.

Ayant décidé de se diriger vers l'est du gouffre, le binôme dû dans un premier temps traverser une portion de terrain à découvert, les obligeant à se faufiler derrière les nains chargé de surveiller les travaux des orcs. Ashish s'élança en premier, son regard trahissant une certaine crainte. Malgré son grand gabarit, il parvint de l'autre coté sans grand mal, se cachant derrière quelques caisses, avant d'intimer au membre déchu de l'Ordre de venir le rejoindre.
Sans perdre de temps, Geralt s'élança alors d'un pas véloce, mais s'écroula soudainement à mi parcours lorsqu'il fut prit d'une terrible douleur à la poitrine, la souffrance lui coupant les jambes, une toux des plus violente s'empara alors du chasseur de monstre, qui avait l'impression d'être à la limite de cracher ses propres poumons.

"Qu'est ce... arg !" Agonisa il avant de vomir une gerbe de sang par terre sous les yeux écarquillés de son camarade d'Inja

Au sol en ayant l'impression que son corps pesait une tonne, il tenta de ramper devant lui, pour rejoindre le couvert le plus proche, mais n'y parvint pas, ses forces l'ayant totalement abandonné. Il n'en fallu pas plus pour que non loin, les nains du chaos ne détectent le fuyard, hurlant mille injures dans leur langue infeste, tandis que déjà, un binôme de nain du chaos s'élança dans sa direction, tandis que peu à peu la conscience de Geralt était en train de sombrer se perdant encore un peu plus dans quelques souvenirs d'un passé lointain...

******

Il gisait là... dans la boue d'une sombre ruelle d'Altdorf, non loin du bâtiment qui servait de QG au groupuscule de voleurs des bienfaiteurs. Son corps le faisait souffrir, il fallait dire qu'il avait prit de nombreux coup avant se laisser écrouler au sol. La nuit était sombre, et la pluie battait à la manière d'un véritable déluge de fin du monde.
Le visage à moitié noyé dans le sol spongieux, il tenta de se relever, mais à peine eut il le temps de bouger, que le talon d'une botte vint s'écraser contre le dos de sa main, faisant s'afficher une expression de forte douleur, sur le visage de Geralt.
Devant lui se tenait deux silhouettes noirs au visage masqué, et adoptant une posture de sentinelle, cherchant à déceler le moindre bruit pouvant venir dans cette direction. A ses cotés : Une femme à la chevelure sombre et au teint très pâle, l'observant avec dégout et haine, c'était elle qui l'avait un peu plus tôt mit au sol.

"Me défier... Tu oses me défier Geralt ?! As tu oublié a qui tu t'adresses petit initié de l'Ordre ?! As tu oublié la crainte que je suis capable d'inspirer ?!"

Elle lui écrasa la main un peu plus fort encore, Geralt se retenant d'hurler de douleur, tandis que l'on pouvait entendre le craquement des phalanges de sa main en train de se briser.
Maria Von Calus... C'était le nom de la femme qui était avec lui... Membre de l'Ordre de la couvée du corbeau, qui plus est, une chevalier, le plus haut rang de l'Ordre que l'on pouvait normalement atteindre. Maria était une femme d'une froideur glacial, l'ayant hissé à une fonction des plus horrible parmis les guerriers corbeaux : Elle était la chef de cellule des interrogatoires de la couvée du corbeau. Lorsque l'Ordre voulait obtenir des informations de quelqu'un, c'était elle qui s'en chargeait, de plus, elle avait aussi pour seconde mission de former et d'entrainer à resister à la torture et autres sévices, les nouveaux venus de l'Ordre, entrainement préventif en cas de capture par la non vie . Quelques années auparavant, Geralt était passé entre ces griffes pour finaliser sa formation d'initié... Une période que le jeune homme n'associait aucunement à de bons souvenirs, et qui lui avait apprit à craindre cette femme plus que n'importe qui.
La raison de sa présence ici avec son équipe, était entouré de mystère, mais son aide avait en grande partie permis d'aider les bienfaiteurs et de neutraliser le mal qui avait mené la jeune Karla a faire appel à un homme comme Geralt... Mais... Malgré la fin de ce chapitre, la chevalier de l'Ordre avait su capter une discussion s'étant déroulé un peu plus tôt entre l'initié aux cheveux blanc et l'orpheline aux cheveux de feu, et après un débat houleux... Les deux protagonistes en étaient arrivés à la situation présente... Geralt vs Maria...

"Je... Je n'ai aucun compte à te rendre Maria ! Dietrich saura trancher ! Cet enfant... Karla... a du potentiel et... Je refuse de la laisser, alors va te fa..."

Mais elle ne le laissa pas terminer, élançant son pied pour l'envoyer dans le visage de Geralt, qui s'en retrouva sonné, du sang s'échappant de son nez sous l'impacte, tandis que la jeune femme s'éloigna d'un bon mètre de lui, avant de dégainer son pistolet et de le pointer dans la direction de l'initié. La chevalier de L'Ordre avait dès lors un regard à faire peur, et semblait déterminée à coller une balle dans la tête à ce jeune homme osant lui manquer de respect.

"Crétin ! Espèce d'idiot ! Je n'arrive même pas à comprendre comment Ombre, "la lame noir" a pu aimer un imbécile pareil. N'oublie pas ton rang petit initié ! Etre le disciple du maître de l'Ordre n'est pas un passe droit. L'Ordre est ta famille, et tu lui dois tout, toi que l'on a retrouvé, crevant de faim dans les canivaux, sans famille, sans rien ! Un déchet voila tout !
Nous t'avons formé, dans le but de devenir une arme dans la lutte contre la non vie, et moi même je sais reconnaître le potentiel que Dietrich a pu voir en toi. Tu as tout pour devenir un fléau contre nos ennemis et pourtant..." Elle se stoppa, ayant une folle envie de lui cracher au visage "Tu t'es laissé influencé par ta petite romance avec Ombre ! L'ayant conduit à être emmené vers la confrérie du suaire, pour que vous soyez a jamais séparé ! Ombre est mon amie, et je jure sur Morr, que si je ne t'ai pas déjà tué, c'est simplement parce qu'elle ne me le pardonnerai pas !

Et voila que maintenant... Tu reitères la chose... Oh oui Geralt... Je vois comment tu regardes cette chieuse aux cheveux rouges ! L'attachement que tu lui portes ! Ces sentiments... qui te rendent faible ! Regarde toi ! Durant ce petit séjour à Altdorf, combien de fois as tu mis ta vie ou celle d'autrui en danger pour elle ?!
Nous sommes l'Ordre Geralt ! L'épée dans l'obscurité ! Agissant dans l'ombre dans un combat pouvant être déterminant dans le destin de l'humanité, mais toi... Tu te comportes comme un mercenaire, un chevalier au grand coeur ! Qui se laisse endormir pas les yeux doux d'une petite trainée !"

Tandis que Geralt était parvenu à se mettre à genou, Maria le gratifia d'une violente gifle en plein visage. L'initié relevant la tête, la regarda avec des envies de meurtre, et l'idée de se saisir de son épée, solidement fixé dans son dos, germa dans son esprit... Mais la raison le retint de le faire, car même si les paroles de Maria semblaient durs... Elles étaient pleines de vérités... Geralt devait tout à l'Ordre, et aussi détestable qu'était la femme devant lui, celui que l'on surnommerai un jour "le loup blanc", lui devait le respect. Lever sa lame contre une de ses soeurs d'armes... Etait l'une des pire trahison possible.

"Que crois tu que tu vas apporter à cette fille ? Tu veux en faire une des notre ? Lui offrir un avenir ? Cesse de te voiler la face Geralt ! Comporte toi comme un homme et non plus comme un gamin stupide ! Ici avec les bienfaiteurs... Elle est entouré de gens qui l'aiment... Toi... Tu ne lui offrira que la souffrance, la peine et puis un jour... La mort...
L'avenir le voici : Tu veux en faire ta disciple ? Elle seras tué sous tes yeux un jour, sans que tu ne puisses la sauver ! Tu veux la chérir comme si elle était ta propre soeur ? Elle sera tué par la faute des sentiments que tu pourrais lui porter... Enfin... si un jour tu l'aimes comme tu as pu aimer Ombre... Alors viendra le moment... Où elle se sacrifiera pour toi... Faisant de ta vie un enfer. L'amour... n'a pas de place dans l'Ordre ! La non vie sait se servir de nos peurs et de ce que nous aimons le plus. Ne l'oublie jamais Geralt... Aucun espoir en vue pour des gens comme nous..."

Geralt se mua dans un mutisme total, tandis que son regard trahissait le doute qui s'était emparé de lui. Les mots de Maria raisonnant à travers son esprit, la jeune femme s'approcha alors de lui, lui tirant les cheveux en arrière, et plaçant son pistolet juste en dessous de sa mâchoire, elle prononça ces mots :

"Au levée du jour, tu repartiras avec moi vers le QG de L'Ordre, de gré ou de force... Et tu seras seul tu m'entends ?!... Sinon... Je peux te jurer... Que si ce n'est pas l'avenir qui te débarasse de cette fille... Ce sera moi... Je ne te laisserai pas gâcher tous les efforts que l'Ordre a misé sur toi. Je tuerai cette gamine devant tes yeux, et tu assisteras impuissant à cela Geralt... Car si tu es un combattant d'exception... A l'instant T... Tu n'es qu'un agneau contre moi... J'espère que je me suis fais comprendre."

"Si tu oses faire ça, je te jure que je vais t..."

Et la dernière chose que Geralt se souvint, c'est qu'il reçu un coup de crosse de l'arme de Maria sur le crâne, l'assommant sur le coup...

******

Lorsqu'il émergea à nouveau, il vit que Ashish était à ses cotés, l'aidant à se relever, l'air paniqué, tandis que se dirigeait vers eux, le binôme de nain chargé de les rattraper. Incapable de marcher à nouveau seul sur le moment, le loup blanc vit non loin sur le cadavre d'un nain tué par les récents éboulements, un tromblon qu'il tenait encore fermement en main. Si l'idée de s'en emparer semblait tentante, Geralt l'abandonna vite, n'étant nullement en position de force pour un éventuel combat même à distance. Pour l'heure la fuite était la meilleur des solutions, et malgré l'épuisement et la douleur qui parcourrait encore son corps, il tenta d'indiquer la marche à suivre à son camarade, qui lui hurlait dessus dans sa langue natal, sans qu'il ne puisse précisément comprendre ce qu'il tentait de lui dire.

"On... On doit continuer à fuir... Je ne suis pas en mesure de me battre pour le moment... Ashish... Les montes charges... Sont notre seul chance. Une fois sur l'un d'entre eux, on aura cas utiliser le fouet pour ordonner aux géants de le faire monter... Tu... Tu comprends ce que je dis ? ..."

Il indiqua de son doigt la direction des montes charges à l'est, comme pour lui indiquer que c'était là bas qu'il fallait continuer d'aller. Même avec les nains sur leur talon, Geralt comptait sur le fait qu'ils pouvaient être toujours plus rapide que les dawi-zharr obligés de supporter le poids de leur armure, limitant en toute logique leur mobilité. Si jamais ils ne parvenaient pas à temps à destination... Il était possible que le gouffre devienne la tombe du loup blanc...

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Message par **[MJ] Le Grand Duc** » 20 févr. 2019, 16:50

L’injan suivit du regard la direction vers laquelle Geralt pointait le doigt, et hocha vivement la tête, de grosses gouttes de sueur perlant sur son front. Il aida le Loup Blanc à se relever et ils se remirent à courir vers leur objectif, les guerriers nains sur les talons. Les deux fugitifs arrivèrent à hauteur des bassins de rétention lorsqu’une grande clameur résonna dans le Gouffre.

- « WAAAAAAAAAGH !!!! »

L’air sembla crépiter comme par temps d’orage et la clameur sauvage fut suivie du fracas de l’acier qui cède et se tord. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : les esclaves peaux-vertes encore enfermés venaient de briser les barreaux de leurs enclos. Ashish marqua un temps d’arrêt, aux abois, et observa les alentours. On pouvait déjà voir des orcs et des gobelins galoper çà et là comme de beaux diables, se battant entre eux ou fracassant caisses, tonneaux et fonderies. Leur rage naturelle venait d’être brutalement libérée, et se transformait en véritable soif de destruction.

Trois orcs bondirent de nulle part et se jetèrent sur les dawi-zharr poursuivant les humains. Le premier peau-verte bascula dans l’eau de l’un des bassins, étranglant un nain de ses deux mains tandis que l’autre dawi écrasa son marteau dans la face d’un des sauvages avant de se retrouver aux prises avec le second.

Geralt et Ashish saluèrent ce répit bienvenu avant d’attendre un ricanement malsain derrière eux, suivi de petits cris excités. Ils se retournèrent pour faire face à une bande d’une dizaine de gobelins, électrisés par l’atmosphère de mort et de frénésie qui régnait dans le Gouffre. Leurs petites mains malingres étaient fermées sur des morceaux de métal tranchant et ils encerclaient lentement les deux humains à l’image d’une meute de hyènes.

Message par **Geralt** » 20 févr. 2019, 19:07

Geralt soutenu par Ashish, s'élancèrent donc en direction des montes charges à l'est du gouffre, espérant pouvoir y parvenir avant que leur poursuivant ne puissent les rattraper. L'état de santé du loup blanc, plus qu'inquiétant, ralentissait le binôme dans sa progression, pour autant, l'esclave originaire de Inja, ne semblait aucunement vouloir l'abandonner au triste sort qui pouvait l'attendre si il venait à s'écrouler à nouveau. Était ce par compassion ? Ou bien se sentait il redevable du plan que Geralt avait concocté pour pouvoir les libérer de leur chaîne et ainsi se lancer dans cette folle tentative d'évasion ? Il était impossible de le savoir. Mais quoiqu'il en soit, même si Ashish semblait terrifié par le déroulement des évènements, son regard démontrait aussi une grande détermination, sans aucun doute lié à son instinct de survie. Tout comme le loup blanc, il voulait toucher l'espoir de pouvoir quitter le gouffre, et sentir à nouveau la caresse du vent et la chaleur de soleil érafler juste une dernière fois son visage.

Alors qu'ils parvenaient à tenir à distance leur poursuivant, le coup du sort intervint, car derrière eux, on entendit alors des dizaines d'hurlements de rage et d'excitation battre à l'unisson, caractéristique d'un cri de guerre que Geralt ne connaissait que trop bien : Une Waaaaagh… L'air ambiante était comme soudainement devenu électrique, et on entendait déjà les orcs du gouffre briser leur fer et leur cage pour se jeter dans une lutte sans fin contre tous ennemis à portée. Si les nains en seraient les premières victimes, les orcs avaient aussi déjà commencé à se battre en eux et des scènes de combat aussi confus que d'une rare violence, éclatèrent un peu partout dans le gouffre.
Les deux poursuivant nains firent alors l'expérience de la rage des orcs, obligé de cesser leur poursuite pour se concentrer sur la mutinerie qui était en train de mettre à mal toute l'organisation militaire régissant le gouffre. Si dans un premier temps, les évènements semblaient sourire à Geralt et Ashish, il n'en fut rien… Car de sombres et vils gobelins, enivrés par la soif de sang, avaient jeté leur dévolu sur les deux humains, entourant et jaugeant leur victime à la manière d'un troupeau de carnivore désireux de se repaître de la chair de deux animaux blessés.

Bloqué dans leur avancé, et ne pouvant faire marche arrière au risque de se retrouver dans le gros de la mêlée opposant les nains du chaos aux orcs ayant brisés leurs enclos, les deux évadés se figèrent alors, le loup blanc s'éloignant d'un mètre de l'esclave originaire de Inja, pour qu'il cesse de l'aider à se maintenir debout. Titubant à moitié, Geralt fit alors un pas en avant, dégainant le couteau qu'il avait volé un peu plus tôt à son geôlier nain.

Malgré le chasseur de vampire qu'il était, tueur de Stryge et ennemi des Von Carstein… Ennemi redoutable de la non vie, aux grands talents martiaux. Son état actuel et son teint pâle ne le rendait plus du tout impressionnant, pire encore, cette tentative de potentiel préparation avant un combat ne firent que ricaner les gobelins, qui voyait dans l'homme aux cheveux blanc, une proie susceptible de les amuser un peu.

*Alors… Nous y voici… Le bout du chemin… Finalement Hirohito… Je vais te rejoindre plus vite que prévu… Je… Finalement je n'aurais jamais eu l'occasion de rentrer chez moi… Une dernière fois…*

Déterminé à se battre avec le peu de force qu'il lui restait, il se positionna du mieux qu'il pu, en attente de l'assaut mortel des gobelins qui venaient de les cerner. Se tournant vers Ashish il dit :

"Désolé l'ami… On aura tout de même essayé de sortir d'ici… Si jamais… Tu parviens à te faufiler parmi ces ordures, fais le et ne te retourne pas… J'ai déjà un pied dans la tombe. Ces gobelins sont galvanisé par la rage, ils ne reculeront pas même en subissant de lourdes pertes… C'est un combat à mort qui s'annonce."

Il toussa alors violement, s'écroulant presque même, mais parvint à se réceptionner pour se maintenir debout, prêt à se battre pour peut être son dernier combat...

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Message par **[MJ] Le Grand Duc** » 23 févr. 2019, 18:02

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Message par **Geralt** » 25 févr. 2019, 15:16

Les petites créatures peaux vertes aux oreilles pointus et aux nez crochus, cernaient désormais leurs victimes, avançant un pas après l'autre, un sourire sournois et perfide sur leurs visages. Le petit groupe s'était divisé en deux, et désormais Geralt et Ashish se trouvaient tous les deux confrontés à cinq gobelins chacun. Si les petites créatures n'étaient aucunement des combattants particulièrement doué de base, surtout qu'ils n'étaient ici armés que de quelques outillages qu'ils avaient pu dégotter dans la zone, il n'en restait pas moins que l'état de fatigue des deux esclaves humains rendait le moindre adversaire mortellement dangereux.
Tandis que dans le gouffre la panique et les combats s'étaient emparés de la zone, le loup blanc tenta tant bien que mal de rester concentré sur l'instant présent, bataillant avec la douleur pour ne pas laisser son corps brisé, s'écrouler à nouveau dans un moment si déterminant de sa tentative d'évasion.

Se jaugeant, les opposants cherchaient la moindre faille dans la garde de l'autre, Geralt reculant petit pas par petit pas, tandis que les gobelins ne faisaient qu'avancer, attendant le moment le plus sûre pour frapper leur proie. Malheureusement, la discipline n'étant pas une des qualités des peaux vertes, l'un des petit être perfide, rompu les rangs, pour se jeter tête baissé sur le chevalier déchu de l'Ordre. L'attaque rectiligne fut aisément esquivé par le chasseur de monstre, qui laissa le gobelin s'écrouler derrière lui, emporté par l'élan de sa charge. Ce bref instant donna alors le signal de charger au reste de la troupe, qui enragé par les effets de la WAAAAGH, ne désirait plus qu'une chose, massacrer l'esclave humain pour en faire un bon repas, la viande humaine étant quelque chose qu'ils n'avaient plus gouté depuis bien trop longtemps déjà enfermé dans ce gouffre.

Un premier gobelin se jeta arme à la main sur Geralt, celui ci brisant la distance avec son opposant, parvint d'un geste vif à se saisir de son poignée, pour bloquer son assaut, et ainsi pouvoir lui asséner un coup de poing en plein visage qui vint percuter la joue de la créature, lui brisant quelques dents et la laissant au sol à l'instant T.
Voyant leur camarade en difficulté, deux autres bondir sur le guerrier corbeau, qui esquivant l'attaque du premier en se mouvant sur le coté, se fit taillader le torse par le second, n'ayant pas eu le temps de se mouvoir à nouveau. Les jambes toujours engourdis, il semblait que Geralt n'était aucunement en mesure de se mouvoir comme il était capable de le faire lorsqu'il affrontait un vampire. Ses assauts, ses esquives… Etaient imprécises… Et dans son état, le titre de meilleur bretteur de l'Empire qu'on avait toujours tenté de lui offrir, semblait bien loin.
Grimaçant de douleur tandis que du sang s'écoulait le long de son torse, aucun répit ne lui fut offert, car déjà le reste des gobelins était en train de se replacer pour préparer un nouveau assaut. Soudain, le gobelin assommé plus tôt au sol, s'agrippa par surprise à la jambe du prisonnier des nains du chaos, cherchant sans aucun doute à l'empêcher de se mouvoir à nouveau, mais bien mal lui en prit, car la petit créature n'ayant que peu de force, ne parvint pas à le maintenir assez longtemps, et il ne fallu pas longtemps pour que Geralt, de son autre jambe, lui écrase le crâne de son pied, celui ci se brisant dans un craquement des plus atroce.

Fou de rage face à la mort du premier des peaux vertes, le reste de la troupe chargea, s'ensuivit alors une danse mortel où Geralt cherchait à esquiver les assauts répétés de ses adversaires, tandis qu'il faisait virevolter son couteau dans les airs, frappant deux gobelins, dont les blessures libérèrent une gerbe de sang noir au sol.
Un gobelin bondit alors du sol, s'agrippant au bras gauche du loup blanc en lui assénant à répétition de nombreux coups d'un morceau de métal tranchant, qu'il avait sans aucun doute trouvé par terre. Tandis que la créature se déchainait sur le bras du chasseur de monstre, celui ci fit tous les efforts possible pour se maintenir sur ses appuis, et dans un hurlement de rage, agrippa de son autre bras le gobelin par le cou, avant de le projeter dans les airs, dans l'un des bassins de rétentions se trouvant juste à coté. La petite créature, hurla alors en plongeant dans le liquide bouillant des bassins, perdant la vie dans des conditions horribles.

Le dernier des gobelins refusant de fuir, s'élança alors dans une série d'assaut à répétition, obligeant le loup blanc à reculer, avant de se retrouver acculé, percutant derrière lui l'une des cuves des bassins, bloquant toute retraite, la lame du gobelin s'élança alors vers le visage de Geralt, mais celui ci, dans un réflexe d'instinct de survie, décala son visage de la trajectoire, l'arme du gobelin se brisant contre la cuve. L'occasion qui venait d'être donné au loup blanc, suffit à celui ci, d'un geste vif et précis, pour venir planter sa lame sur le coté gauche du cou de la créature, qui fut tué sur le coup, son corps s'écroulant par terre, tandis qu'une marre de sang se créait sous lui.

Débarrassé de ses opposants, tandis que du sang s'écoulait de son torse et de son bras gauche, il chercha alors à reprendre son souffle, cette simple passe d'arme, ayant consommé une grande partie de ses forces restantes. L'air nocif du gouffre et la faim, était en train d'avoir raison de lui. Ignorant toujours ce qui l'attendait en haut des montes charges, le loup blanc savait que chaque nouveau combat, chaque nouvelle blessure, ne faisait que diminuer ses chances de survivre et de quitter cet enfer vivant.
Derrière lui, Ashish était toujours au prise avec le reste des gobelins, l'esclave originaire d'Inja semblant avoir du mal à se défaire de ces sournois opposants. Si Geralt fit un pas dans sa direction pour lui venir en aide, il se stoppa net, ses sens en éveils, lui indiquant que déjà d'autres opposants se dirigeaient vers leur position… La situation commençait à devenir catastrophique, et ce que craignait le loup blanc était en train d'arriver, a savoir : s'enliser dans une série de combat, diminuant toujours un peu plus le restant de leur force.

A l'instant T, le passage vers les montes charges semblaient libres, mais pour combien de temps encore ? Une retraite anticipée était elle possible ? Il était impossible de le prédire. Quoiqu'il en soit, le loup blanc ne pouvait envisager d'abandonner Ashish derrière lui.

"Ashish !!! La situation va bientôt dégénérer ici ! On doit vite trouver un moyen de rejoindre les montes charges, dépêche toi de te débarrasser de ces gobelins ! J'ai peur que d'autres n'arrivent."

Devant laisser son camarade se débrouiller seul pour le moment, au risque de se retrouver submerger par l'ennemi, Geralt se remit en garde, en direction de l'endroit où s'était interposer un peu plus tôt le groupe de gobelin quasi décimé, car déjà, il pouvait entendre des bruits de pas, arriver vers lui…

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Message par **[MJ] Le Grand Duc** » 01 mars 2019, 16:28

Geralt ne s'y trompa pas et, tandis qu'Ashish se démenait à côté de lui pour se défaire des gobelins qui l'assaillaient, des cris gutturaux retentirent tout proche. Deux orcs surexcités jaillirent de derrière une pile de caisses et se ruèrent vers les bassins de rétention, chargeant le Loup Blanc en poussant des borborygmes sauvages. De la bave coulait de leurs babines et leurs yeux rougeoyaient d'une énergie meurtrière. Mais surtout, ils brandissait une barre de fer tordu pour l'un et un grand levier en bois pour l'autre, armes de fortune qu'ils s'étaient procurées en les arrachant à quelque machine infernale dont ils étaient autrefois les servants. Leur peau, lacérée de coups de fouets, était d'un vert sombre. Etait-ce sa couleur normale, ou le résultat des couches de crasse qui s'étaient accumulées là ? Geralt n'eut pas le temps de se poser cette question, car déjà les deux brutes étaient sur lui, contournant le bassin où flottait un gobelin mort pour venir démembrer l'humain.

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Message par **Geralt** » 02 mars 2019, 03:20

Musique d'ambiance
Telle des bêtes enragées et assoiffées de sang, deux orcs jaillirent sur Geralt, armés d'armes de fortunes et n'ayant plus qu'un objectif en tête : Tuer cet humain aux cheveux blanc qui avait eut la malchance de croiser leur route. Le combat débuta sans que le loup blanc ne puisse s'enquérir de l'état de santé de son comparse Ashish, qui pour l'heure semblait encore en train d'en découdre avec les derniers survivants gobelins se dressant devant lui. Désormais une nouvelle menace se dressait devant le chevalier déchu, et si celle ci n'était pas vite neutralisé… Alors tous espoirs d'évasion du gouffre seraient définitivement perdus.

Le premier orc, se jeta donc dans la mêlée, sous emprise de la WAAAAGH, celui ci ne semblait aucunement douter de sa victoire contre cet insecte qu'était Geralt, quand on comparait les gabarits des deux mortels, il semblait évident que la force physique était du coté des peaux vertes. La créature hurla de rage et se jeta sur son opposant usant d'une trajectoire rectiligne pour son assaut. Geralt anticipant l'attaque, fit un pas sur le coté pour se décaler, et planta sa lame dans les côtes du monstre, pensant ainsi blesser gravement le premier de ses opposants… Erreur que cela fut… Au lieu d'entendre un hurlement de douleur, ce fut un hurlement de rage qui sortit de la bouche du peau verte, comme galvanisé par la douleur, celui ci profita du fait que sa cible était à sa portée pour porter un coup de barre de fer dans les côtes du loup blanc, qui fut projeté à quelques mètres plus loin au sol, une partie de ses os se brisant sous l'impacte du coup porté.
Se maintenant les côtes pendant qu'il cherchait à reprendre son souffle, encore surpris par la violence et la vitesse de l'attaque portée par l'orc, le second peau verte ne laissa aucun répit à la proie humaine, bondissant sur lui pour tenter d'écraser Geralt de tout son poids. Heureusement, l'instinct de survie du chasseur de monstre joua en sa faveur, roulant alors sur le coté, avant de reculer de quelques pas, pour se relever et ainsi se replacer debout et en garde.
Observant l'orc qu'il venait de blesser, on voyait bien du sang qui s'écoulait le long de son flan droit, pourtant la créature ne semblait nullement sans plaindre, comme si le coup de Geralt n'avait été en sommes tout au plus qu'une simple égratignure...

***Arg... il m'a brisé les côtes… Cette rage… C'est la première fois que je vois des orcs dans un tel état. De vrais machines à tuer, puissantes et rapides… Cela ne sera pas aussi facile qu'avec les gobelins…***

La respiration haletante, la douleur dévorant son corps, Geralt chercha à faire le vide dans son esprit, cherchant des solutions pour pouvoir en finir avec ses deux opposants aussi vite que possible.
Mais n'offrant aucun repos, les peaux vertes s'élancèrent à nouveau déjà dans sa direction, le binôme de créature se battant sans réel réflexion, se laissant guider par leur instinct bestiale, ne les rendant que plus dangereux encore, car devenant ainsi totalement imprévisible. Une danse mortel fut engagée, dans laquelle Geralt semblait peu à peu perdre du terrain, acculé et obligé de se contenter d'esquiver, voulant trouver une éventuel faille dans la garde d'un de ses ennemis.
Celle ci arriva à point nommé, lorsque les deux créatures, emportées dans leur rage, se génèrent dans l'une de leur attaque, offrant au loup blanc une opportunité qu'il se dépêcha de saisir, se faufilant sous la garde d'un des orcs, il sectionna d'un mouvement précis et vif, la jugulaire de la bête, qui les yeux écarquillés, s'écroula au sol laissant derrière elle une longue trainée de sang.
Voyant son allié s'écrouler, le second orc dans un élan de colère fit alors virevolter son grand levier de bois, pour frapper en plein torse Geralt, qui malgré sa tentative d'esquive, n'eut pas le temps de se soustraire au coup assez rapidement, encaissant le choc de plein fouet à la limite de le sectionner en deux. Le corps du loup blanc fut projeté dans les airs, percutant lourdement le sol rocheux, se cognant la tête au passage tandis qu'une marre de sang se formait autour de son crâne, le liquide rouge se mélangeant à sa chevelure blanche.

*******

Il émergea dans la panique, son corps flottant dans de l'eau, tandis que lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne vit rien autour de lui, omis l'obscurité et les ténèbres. Plus de fatigue, plus de blessures... Il était alors vêtu de son armure de cuir, tandis que trônait fièrement dans son dos, sa lame runique, cadeau du nain Sannri et trophée de guerre lors de son combat contre la comtesse grise.
Se relevant, il comprit alors qu'il était en mesure de marcher sur l'eau... Où était il ?... En tout cas plus dans le gouffre, il n'était en effet plus tiraillé par la faim, ou la fatigue. Il se sentait léger, ne ressentant plus la peur ni même le froid... Son esprit s'était il réfugié à nouveau dans quelques sombres visions ? Non... C'était autre chose cette fois... Ce monde... Etait bien réel...
Relevant la tête, il vit un corbeau à trois yeux le survoler, formant quelques cercles au dessus de lui, avant de s'éloigner dans une direction, que le chasseur de monstre s'empressa de suivre, comme appelé par quelques forces invisibles qu'il n'aurait su préciser la provenance.

Marchant durant de bonnes minutes, il vit au loin une lumière se dessiner devant lui... Un feu ?! Ici ?!... Il s'approcha alors encore un peu plus, et une silhouette noir se dessina alors, assit près du foyer, elle attendait sans un mot, ni même aucun mouvement, tandis que dans le ciel obscurs, le corbeau à trois yeux continuait à virevolter au dessus de leur tête, croassant à trois reprises, avant de laisser le silence régner à nouveau en maître dans ce lieu étrange...

***Qui es tu ?*** Demanda Geralt à l'homme en noir.

Celui ci, le visage masqué par son capuchon, releva alors la tête pour laisser la lumière du feu l'éclairer... Et la surprise s'empara alors du visage de Geralt, comme ci celui ci venait de voir un fantôme... Et c'était le cas... La silhouette sombre... N'était autre que Tosot... Ancien chevalier de l'Ordre de la couvée du corbeau, premier chef d'équipe du loup blanc lorsque celui ci n'était qu'un initié, première victime de la corruption vampirique orchestré par le maître vampire Agabius... Ayant basculé dans la noirceur de la nuit, le désespoir l'avait amené à trahir l'Ordre, avant que Geralt, ayant tenté de le ramener à la raison, ne soit amené à le tuer...
Les deux hommes se jaugèrent alors quelques instants, avant que Geralt ne se décide à briser la glace, observant tout autour de lui comme semblant comprendre enfin où il se trouvait...

***La croisée des chemin... Donc je suis mort... Et c'est a toi que l'on a demandé de m'emmener auprès de Morr... Pour qu'il puisse m'offrir son jugement. La situation me semble bien ironique alors que c'est à mes cotés que la vie t'a quitté...***

***Pas tout à fait... Ton jugement a déjà lieu... Morr nous regarde déjà*** Il pointa du doigt le corbeau à trois yeux avant de reprendre : ***La décision va te revenir loup blanc... Mourir ou renaître... Tout dépend de toi maintenant... Mais nous avons le temps... Viens près de moi, et raconte moi... Raconte moi ton histoire Geralt…***

N'arrivant pas à totalement saisir le sens des paroles de son ancien frère d'arme, Geralt accepta l'invitation, se postant prêt de lui pour bénéficier de la chaleur du feu. Il se lança alors dans une histoire... Celle de sa vie... Celle ayant forgé le "Loup blanc"... Il commença là où Tosot l'avait quitté : Après les évènements de Bielen au Nordland. Il lui parla de sa longue route à travers l'Empire, de ses rencontres, ses peines, ses peurs... De ces ténèbres que les vampires avaient cherché à faire naître en lui, l'appelant à renforcer les rangs de la non vie, lui proposant un pouvoir sans nul pareil... Il lui parla de ses victoires, mais aussi de ses défaites... Des vies sauvées, des vies perdus... Des sacrifices ... Il lui parla de sa condamnation à mort par l'Ordre, de sa fuite, de son exil... De sa vie de mercenaire, de chasseur de monstre, puis d'esclave... Il lui parla de Sannri, de Nathalie, de Gertrud, Ombre, Klaus... De Karla... Il lui parla beaucoup de Karla... celle ci ayant envahi plus que n'importe qui son esprit depuis son enfermement dans le gouffre... Cette discussion à sens unique dura aux yeux de Geralt plusieurs heures... Puis vint le temps de se taire, d'entendre ce que Tosot avait à lui dire :

***Et bien... Tu as vécu bien des aventures... Et aujourd'hui... Ton coeur est dans le même état qu'était le mien au moment de ma mort... Enfin nous nous comprenons... Pourtant... Au lieu de te laisser envahir par l'obscurité, tu as continué la lutte... L'épée illuminant la nuit n'est ce pas ? Tu as continué à faire ce pourquoi l'Ordre t'avait formé alors que celui ci voit en toi un parjure... Pourquoi Geralt ?***

Pourquoi ? ... Tosot avait touché une question sensible... L'Ordre n'était plus son foyer... Il avait du fuir l'Empire par sa faute. Agabius n'était plus qu'un souvenir dans la vie de Geralt... Pourtant il n'avait pu obtenir le pardon du grand conseil de L'Ordre. Et... Se refusant à voir son mentor : Dietrich, maître de la couvée du corbeau, se porter à nouveau garant de lui, Geralt avait décidé de s'exiler... Loin de l'Empire, loin de cette guerre entre vivant et mort... Mais en réalité... Jamais il ne l'avait abandonné... Après tout n'avait il pas accepté sans hésité ce contrat pour terrasser le démon de Fiel... N'avait il pas continué de son coté la lutte ? Massacrant les pires abominations de cette terre, pour la rendre ne serait ce que quelques jours un peu plus sûre...
L'Ordre lui avait donné une raison de vivre... Mais pourtant il lui avait aussi tant prit... Des amis... l'amour... On combattait et un jour on mourrait c'était leur crédo... Des héros de l'Ombre voué à mourir dans l'oublie de tous... Pendant longtemps il avait cherché la réponse à cette question : Pourquoi offrir sa vie dans une lutte éternel ? Aujourd'hui encore, il n'était nullement en mesure de fournir une réponse et pourtant... Il avait continué de croire que son combat était le bon... Dans les moments de joies ou de peines... Malgré le sang versé... Il continuait la lutte... Gardant toujours précieusement avec lui, ce petit pendentif en forme de corbeau métallique, symbole d'appartenance à l'Ordre, qui malgré les évènements ayant marqué sa vie, n'avait jamais pu s'en défaire. L'extirpant par ailleurs de sa poche, il l'observa alors longuement à l'instant T.

***Parce que si quelqu'un comme moi ne continue pas la lutte... Qui le fera ?... J'ai fais beaucoup d'erreur tout au long de ma vie... J'ai versé le sang de beaucoup de gens, des ordures mais aussi des innocents... Beaucoup de gens bien sont morts par ma faute... Et... Si je ne continue pas ce combat dans lequel ils ont pu croire... Alors au final je ne vaudrais pas mieux que les monstres que je chasse...
J'ai refusé l'appel de la non vie... J'ai fuis l'Ordre... ma famille... Mes amis... Préférant les mettre à l'abri des horreurs de ce monde. Lorsque j'étais gamin... J'ai souvent rêvé qu'un jour je prendrais la tête de l'Ordre... Qu'un jour je deviendrai le champion de Morr... Mais... Là n'a jamais été mon destin... Je suis né de l'obscurité... Et mon rôle... Est d'être le cauchemar de la non vie...
Même aux portes de la mort, tandis que mon corps est en train de dépérir... Je ne peux pas stopper ce combat... Recherchant la rédemption... J'ai envie de croire qu'une fois... au moins une fois... Je puisse sauver une âme. Que dans ce monde plein de terreur... Il reste encore quelque chose à sauver…***

Se redressant, il observa le corbeau à trois yeux, plongeant son regard dans celui de l'animal qui croassa alors à de nombreuses reprises. Enfilant le pendentif de l'Ordre, Geralt ferma alors les yeux, avant de murmurer ces mots :

***Une dernière fois... Rien qu'une dernière fois…***

Ouvrant les yeux, il s'adressa alors au corbeau, d'une voix forte et pleine de détermination :

***O Morr... Toi qui juge et accepte ceux qui sont digne de ton royaume, entends mes mots... Je n'ai été qu'une déception pour toi, et tandis que l'horloge de ma vie est sur le point de sonner une dernière fois... Entends mon ultime demande... Il me reste encore... Une dernière chose à faire dans le monde des vivants... Un ultime pardon à obtenir... Pendant toutes ces années, j'ai toujours été ton combattant, affrontant tes ennemis en ton nom... Alors si un jugement tu dois m'offrir... Que cela ne soit pas aujourd'hui...
Eclaire ma route, guide ma lame dans l'obscurité, et... Accepte comme présent mon âme, mon esprit et mon corps... Si ta punition est une éternité d'errance, et que les portes de ton royaume doivent à jamais me rester fermé alors... Qu'il en soit ainsi... mais... Une dernière fois, accepte mon serment : Celui d'un chevalier de l'Ordre de la couvée du corbeau :

Ô Mórr, Toi qui règne sur le Royaume d'en bas
Sur les caveaux d'insondables mystères...
Ô Mórr, je t'adresse d'ici
Ma reconnaissance infinie
De ne pas recueillir en ton Royaume, à jamais, Geralt Le loup blanc...
Que ma lame continue à éclairer la nuit, et à vaincre en ton nom, tes sombres ennemis...
Qu'il en soit ainsi !***

Et tandis que pour seul réponse il n'obtint qu'un long et interminable silence, Tosot dit :

***Alors... Voici ton choix…***

La vision de Geralt se flouta, tandis qu'il se sentir faiblir, son corps tombant en arrière et chutant dans un vide infini, tandis que Tosot et le corbeau disparurent de son champs de vision. Puis, les ténèbres dévorèrent Geralt, le plongeant dans un voile obscur et opaque.

******

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il sentit l'odeur de souffre emplir à nouveau ses narines, odeur typique qui avait marqué sa vie ces dernières semaines : celle du gouffre... Allongé au sol, il vit l'orc se tenir au dessus de lui, levant sa jambe pour armer son pied, qu'il comptait bien se faire percuter contre le visage de Geralt pour lui briser le crâne. S'étant semble il éveillé au moment décisif de l'étrange "rêve" qu'il venait de faire, il roula alors sur le coté pour esquiver le coup fatal, se relevant un peu plus loin tandis que le pied de l'orc percuta avec violence le sol.
Toujours gravement blessé, le chasseur de monstre sentit naître en lui un second souffle, lui donnant alors la force suffisante pour se jeter dans cet ultime duel que le destin avait dressé contre lui. Se laçant couteau à la main sur le peau verte, Geralt comptait bel et bien en finir avec son opposant, dernier obstacle vers les montes charges et donc la liberté...

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Message par **[MJ] Le Grand Duc** » 05 mars 2019, 00:20

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Message par **Geralt** » 07 mars 2019, 00:21

Comme si Morr avait répondu à son appel, le loup blanc se sentit soudainement envahi d'une nouvelle vitalité, comme un second souffle ôtant la fatigue qui s'était emparé de chacun de ses muscles. Vitesse, dextérité, précision, sa vue jusque là trouble, était à nouveau normal, son ouïe était redevenu aussi fine qu'elle l'avait pu l'être avant son séjour dans le gouffre. A l'instant T, cette nouvelle force qui s'était emparé de lui, le fit se sentir à nouveau comme étant le chasseur de vampire qu'il avait toujours été : Fort et impitoyable.
Couteau en main, Geralt chargea son dernier opposant peau verte, les deux protagonistes se jetant l'un sur l'autre dans un ultime combat, qui une fois terminé, n'en laisserai plus qu'un debout. Pour l'orc, s'était la soif de sang qui animait ces gestes, pour le chasseur de vampire, c'était la soif de liberté…
Le combat fut aussi intense que bref, l'orc frappant avec vitesse et violence, cherchant à se saisir de son adversaire pour le briser en deux et ainsi satisfaire ces désirs les plus primaires, mais aucun coup ne fit mouche, Geralt parvenant à prévoir chaque coup à l'avance, anticipant et se déplaçant autour de son opposant, cette tactique ne faisant qu'énerver un peu plus encore la créature enragé. Et puis la sentence arriva… Trois secondes pour trois coups… Ce fut le temps qu'il fallu pour en finir. D'une précision chirurgical, la lame du loup blanc virevolta, frappant trois points vitaux de l'orc, un coup en plein cœur, un coup en plein flanc, et la lame trancha l'air coupant au passage la gorge du peau verte… La créature afficha une mine surprise, son organisme cherchant à comprendre ce qui était en train de lui arriver… Mais il était trop tard… Il s'écroula au sol, se vidant de son sang… Mort…

Geralt se dressa au dessus de son adversaire, son regard avait changé, celui ci étant comme habité par une nouvelle volonté, tandis que maintenant, le chemin vers le monte charge le plus proche était totalement libre. Malmené par ses nombreux adversaires, Geralt se devait maintenant d'éviter tout nouveau combat, au risque de ne pas pouvoir y réchapper cette fois. Morr l'avait entendu, tandis que Geralt pensait que celui ci l'avait depuis longtemps abandonné, depuis que l'Ordre avait excommunié le chevalier… Pourtant, le Dieu du royaume des défunts, n'avait semble il pas encore abandonner son champion, répondant à son appel. N'avait il voulu qu'exercer la dernière volonté d'un homme qui de toute façon était destiné à le rejoindre dans le royaume des morts d'ici peu ? Ou bien celui ci avait encore quelques projets pour lui parmi les vivants ?… L'avenir en dehors du gouffre saurait répondre à ses interrogations.

Se retournant, l'homme aux cheveux blanc vint rejoindre son camarade Ashish, qui si il était parvenu à se défaire du reste des gobelins, était dans un état quasi similaire à celui de Geralt. Les deux évadés avaient déjà un pied dans la tombe, et la suite des évènements décideraient si oui ou non, ils étaient encore en mesure de s'échapper. Dans le gouffre, la situation était de plus en plus désastreuse, tandis que la bataille faisait rage entre Nains du chaos, orcs, et autres esclaves en tout genre. Les hurlements des âmes damnées, avaient laissé place aux détonations et aux bruits des lames s'entrechoquant… Une véritable bataille se déroulait dans cet enfer souterrain.
Soutenant son camarade d'Inja, Geralt s'avança alors avec lui en direction du monte charge le plus proche.

"Allez mon ami… Encore un effort… On ne peut pas mourir après tout ceci… Il faut… Continuer."

Il préféra se taire, voulant économiser le reste de ses forces tandis que déjà, les effets du second souffle qui l'avait animé un peu plus tôt, commençaient déjà à s'affaiblir, refaisant remonter au passage toute la douleur que son corps meurtri lui offrait. Traversant les derniers mètres les séparant de leur échappatoire, cherchant à ne plus attirer l'attention, le binôme parvint alors enfin sur le monte charge, où celui ci ne demandait plus qu'a être actionné, pour pouvoir commencer son ascension vers l'unique sortie du gouffre.
Se saisissant du fouet qu'il avait volé plus tôt au nain du chaos, Geralt espérait désormais s'en servir pour obliger les géants aveugles, servant de moteurs vivants aux montes charges, d'user de leur force pour actionner le mécanisme servant à les faire grimper.

Armant son bras tenant le fouet en cuir, Geralt visa les géants les plus proche, pour faire claquer la lanière de cuir sur les peaux lacérées des créatures, donnant ainsi le signal qu'il était temps pour eux de sortir de leur torpeur et de travailler à la tâche que les nains du chaos leur forçaient d'ordinaire à accomplir...

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