[Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Barak Varr est l’unique port maritime des terres Naines et a longtemps joué le rôle de centre commercial clé du Vieux Monde. La plus grande partie des denrées exportées depuis Barak Varr pour des pays tels que la Tilée, la Bretonnie et l’Empire passent par les docks lourdement fortifiés de la ville. Bien que les terres de Barak Varr incluent théoriquement tous les ports, les docks ainsi que les jetées jouxtant l’extrémité la plus à l’ouest du Golfe Noir, ce à quoi on fait allusion en parlant de Barak Varr est la Grande Alcôve, le port gigantesque creusé dans les Falaises de Gamrud.

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Kragrim Barbedure

Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par Kragrim Barbedure »

Le “Bretonnien Errant” est égal à lui-même. La bâtisse ressemble tellement à une chaumière humaine qu’elle détonne un peu, ici. Au lieu d’avoir un toit plat et en pierre, il ne pleut jamais dans une grotte, ces drôles d’humains ont installé des pannes, des liteaux et des chevrons, sur lesquels ils ont déposés du chaume. Les fenêtres en papier huilé sont petites à châssis simple, sans linteau ni appui de fenêtre, et je ne parle même pas de l’aplomb très approximatif ni du niveau d’équerrage. Tout cela est inutile et mal conçu, mais, je dois bien l’admettre, confère à l’édifice un je ne sais quoi d’exotique, d’humain, voire de charmant et bucolique.

Je pénètre dans l’édifice avec un certain plaisir, malgré mes muscles endoloris. Le sol en terre battue, oui, ils ont charrié de la terre pour la mettre au sol au lieu de daller le plancher comme tout bon Nain l’aurait fait, amorti le bruit des pas et de la musique des quelques troubadours placés à l’autre bout de la pièce. Il y a déjà du monde et le patron virevolte d’une table à l’autre, déposant les chopes de bière sur les tables aussi lestement qu’un Martelier distribuerait des coups de marteau sur des crânes gobelins dans une bataille. Les serveuses, faussement prudes, le suppléent avec élégance et efficacement. L’ambiance est au beau fixe. Il me faut quelques secondes pour repérer mon ami Johannes. Je souris en le voyant. Il sera bon compagnon. Il a déjà pris une flèche dans la jambe pour des Nains, je crois qu’on peut lui faire confiance. Je me dirige vers sa table et m’assois sans aucune grâce.

Il a l’air contrarié, soucieux. N’est-il pas heureux, ici, en vie et à l’abri dans une cave Naine ? Il ne risque rien et profite de la vie.
Alors ? Répondis-je gaiement, alors je vois que tu as une veste en cuir toute neuve ! Sûr que cela sera utile si nous devons combattre à nouveau.
J’admire un moment le nouveau matériel de Johannes. Un homme pratique, sans nul doute, car ce matériel n’est pas tape-à-l’œil, mais très fonctionnel.
Nous avons deux bonnes nouvelles. La première est qu’une première expédition se monte deux jours après l’entrevue avec le Roi. Elle est montée par un certain Odarik Korrigson, du clan M Chepierre. Il s’agit d’aller fouiller un Tumulus au Nord du col du chien fou. C’est une expédition d’un mois, bien payée. Et justement, la deuxième bonne nouvelle. Le clan Varrvarag se prépare à partir en direction de Karak Azul, ils nous demandent de les accompagner. Je n’ai pas encore discuté des modalités financières, mais cela nous permettra de mieux connaître les forces en présence dans ces montagnes et se faire des alliés de poids. Qu’en dis-tu ?
J'observe la réaction de Johannes avec intérêt. Peut-être le Bretonnien a-t'il lui aussi du grain à moudre. Des propositions intéressantes. Je me demande ce qu'il a bien pu trouver dans ses pérégrination.

Les troubadours en profitent pour entamer une gigue endiablée et les accords de luths, de fifrelin et de tambourins ne tardent pas à couvrir les conversations de la taverne. La voix grave du chanteur entonne une chanson dans une langue qui m'est inconnue, mais qui semble plaire à notre ami humain.

Je lance un regard à Ragnar, qui reste bien silencieux. Le maître de Runes, d’ordinaire si volubile, est aujourd’hui bien taiseux. Qu’est-ce qui le préoccupe ? Je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête. Va-t’il nous suivre dans nos aventures, lui et sa troupe ? Il avait l’air plus qu’intéressé par les artefacts de Karak Drazh, et notamment la ou les enclumes du destin. Mais aujourd’hui, au pied du mur, il ne semble plus aussi sûr qu’avant. Va-t-il nous lâcher maintenant que l’aventure commence ? Je me tourne vers lui.
Et toi, Ragnar, que décides-tu ? Une de ces aventures te sied-elle ?
Je dois m’entourer de gens fiables, j’espère pouvoir leur faire confiance à ces deux là …

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Johannes La Flèche
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Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par Johannes La Flèche »

Après toute une journée à parcourir Barak Varr pour acheter des marchandises et à traduire, voire déchiffrer de nombreux textes, Johannes était plutôt entamé, tant au niveau physique qu'intellectuel. Pour une fois, il relâchait un peu sa vigilance, indifférent à tout ce qui l'entourait, il avait disposé négligemment son sac par terre, laissant un peu voir son contenu, quiconque se trouvant à côté pouvant désormais l'observer. Ce que Kragrim ne tarda pas à faire, lui faisant remarquer son appréciation quant au nouveau "matériel" que le hors-la-loi s'était procuré. Ce dernier hocha de la tête pour approuver la remarque de son compagnon de la première heure, si seulement il savait oû le bandit était allé....A cette pensée, l'esprit du malandrin se remit à tourner, si le nain avait pût voir ce que contenait son sac, d'autres pourraient le faire également, il referma alors correctement son sac pendant que Kragrim et Ragnar s'asseyaient à sa table. D'un air concentré mais à la fois impassible, le renégat écouta les informations que le dawi à la barbe rousse lui racontait. Il s'était bien attendu à entendre des renseignements intéressants...mais à ce point...Il haussa les sourcils quand le nain fit mention d'un tumulus à explorer, et aussi qu'une expédition était sur le point de partir pour Karak Azul. Au fur et à mesure que Kagrim parlait, un plan s'échafauda dans la tête de Johannes. Un très léger sourire apparut au coin des lèvres du hors-la-loi, inconsciement, le dawi lui avait servît des arguments sur un plateau d'argent. Indifférent à l'ambience festive qui commençait à naître dans la taverne, le malandrin attendit quelques secondes avant de parler, le temps que Ragnar puisse le faire, mais devant le mutisme du forgerune, il fini par prendre la parole:

" Perso' j'pense qu'on d'vrait partir avec l'expédition pour l'tumulus, on aide ton peuple tout en avançant dans nôt' projet. Pour sûr qu'en fouillant c'tumulus, on détruira une salop'rie qui pourrait m'nacer les cités naines. Et vu qu'c'est vers l'Col du Chien Fou, on pourra observer c'que nos enn'mis foutent et oû qu'i' vont. Avec un peu d'chance même, ptêt' bien qu'on pourra lancer quelques opérations cont' leurs camp'ments si ça s'trouve.
Sinon moi j'ai trouvé aussi que'qu'chose d'mon côté, mais bon. A part l'montant d'la récompense, genre 8 pièces d'or, y a pas grand chose d'intéréssant, juste d'l'escorte comm'on vient d'faire et donner un coup d'main pour monter une auberge dans une ville des Frontalières, Vrilloles j'crois. Mais s'tu veux on peut t'jours s'démmerder pour faire aussi des coups d'mains cont' les peaux-vertes si y'en a dans l'coin. Dans les deux cas on n'a pas b'soin d'poireauter avant ou après vôt' conversation avec vôt' roi.
Du coup?"


On l'aura compris, aux yeux du bandit, rejoindre le voyage du clan Varrvarag pour Karak Azul était la moins bonne des options proposées. Si certes cela pouvait apparaître avantageux de prime abord: on renforçait une forteresse naine tout en étudiant les forces peaux-vertes des environs; ce choix condamnait sur le long terme à prendre une position défensive et statique, laissant l'initiative à l'ennemi pour qu'il vienne vers les citadelles fortifiées à coup sûr, les nains semblaient visiblement apprécier ce genre de stratégie...mais pas notre bretonnien. S'enterrer dans une forteresse tout en laissant les peau-vertes agir librement en amont n'était pas du tout du goût de Johannes, de plus, cela ne les feraient pas avancer vers le but ultime: s'infiltrer dans Karak Drahz. A quoi bon identifier les forces adverses si c'est pour se retrouver assiégé par elles dans une citadelle éloignée de votre objectif?

Les deux alternatives que privilégiait le renégat -même s'il se montrait surtout en faveur de l'expédition partant explorer le tumulus- avaient au moins le mérite selon lui de donner une plus grande liberté de mouvement au trio et au petit groupe de guerriers nains qui le suivait, liberté qu'ils pourraient mettre à profit en éliminant de potentielles menaces comme celles du tumulus, sur lequel le bandit ne se faisait pas trop d'illusions, ou en allant dans un avant-poste des Principautés Frontalières. Le but de la manoeuvre était de lancer puis multiplier des opérations coup-de-poing contre les orques et les gobelins, ces derniers, avant tout attirés par la baston et probablement excités par les premiers combats feraient....peut-être....passer la rumeur aux autres tribus. Peut-être même que cela arriverait jusqu'au oreilles du chef de guerre Gorfang, qui -même si cela reste hypothétique- pourrait être plus enclin à diriger ses bandes vers le Col du Chien Fou ou vers les Principautés Frontalières plutôt que sur les citadelles naines, délaissant aussi encore plus Karak Drazh.

Mais désormais, seul incombait à Kragrim de donner son aval aux propositions faites par Johannes...et Ragnar pouvait s'exprimer aussi bien sûr, s'il en avait envie.
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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Kragrim Barbedure

Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par Kragrim Barbedure »

Deux des bardes, luth et mandoline en main, se font un devoir de déambuler entre les tables, poussant de longs soupirs et sanglots en psalmodiant des rimes dans une langue que je ne comprends pas. Les soudards des autres tables semblent émus par cette ballade et entonnent à leur tour le refrain. Certains ont une larme à l’œil. Des chopes sont cognées contre les tables en bois au rythme lent de la ballade. Bientôt, le vacarme envahit toute la taverne.

Je hoche la tête avec satisfaction quand Johannes donne son aval pour l’expédition au tumulus. Pour sûr, il faudra voir si le salaire vaut la peine et le risque, mais aussi, si les gens qui composent cette expédition pourraient nous aider par la suite. Une idée me vient en tête, ce sera à essayer. Pour le moment, je la garde bien au chaud dans mon esprit.
Je suis content que tu sois favorable au projet du tumulus, commenté-je avant d’ajouter, d’ailleurs, voici les informations pertinentes : l’expédition est montée par un certain Odarik Korrigson, du Clan M Chepierre. Ce serait sa deuxième expédition. Il faudra se renseigner sur la première. Ils recherchent des combattants, des éclaireurs et autres spécialités pour fouiller un tumulus. Traduisez piller un tumulus. Apparemment, le tumulus appartiendrait à l’antique Nehekarha au Nord du col du chien fou. L’expédition comportera trente-cinq membres apparemment. On peut aller voir ce Korrigson à la taverne Tonnefer. Je pense y aller dès que nous aurons fini cette conversation.
Les deux bardes se rapprochent de notre table, toujours chantant leur chant plaintif. Deux hommes costauds, grand comme des montagnes, sur la table d’à côté, ont pris leur tête dans les mains et pleurent à chaudes larmes. Leur corps est secoué de soubresauts tant ils sont bouleversés par la complainte des deux camarades troubadours.

C’est alors que Johannes nous parle du second projet, aller monter une auberge à Vitrolle. Je fais la mou, huit pièces d’or, c’est une somme pour un aventurier, mais cela n’a rien à voir avec les fortunes colossales que nous allons devoir amasser pour lever des armées. De plus, je ne vois pas en quoi aller monter cette auberge nous aidera à nous faire des alliés. J’écoute ses arguments, mais je ne suis pas convaincu.
Je ne suis pas convaincu par l’histoire de l’auberge. Il n’y a pas beaucoup d’attrait. Je préfère rester ici à monter des alliances. Je ne dis pas non, mais pour l’instant, il me faudrait plus d’arguments pour que je m’y rende.
Les chanteurs piaulent une dernière tirade, et pincent un dernier accord qui s’allonge et dure jusqu’à ce que le silence soit total. La taverne à l’air complètement suspendue dans le temps. Il n’y a plus un bruit, sinon quelques sanglots qui perdurent et un homme qui se mouche au fond de la salle. Après quelques secondes, le public semble s’être remis de ses émotions et un clappement de mains de fait entendre, suivi d’un second et bientôt, c’est toute la salle qui applaudit. Les gens se lèvent et ovationnent les bardes. Les piécettes volent en direction des artistes qui accueillent sans surprise, mais avec plaisir, leur salaire.

Je regarde avec attention ce qui se produit. Je peux le comprendre, cette communion autour d’une chanson, nous les Nains, savons ce que c’est. Nous avons des chants de guerre, des chants pour travailler dans la mine, des chants divins. Et quand ces chants sont correctement interprétés, nous voilà transportés et nous nous surpassons. Sans vraiment communier, cette chanson ne me parle pas, j’apprécie ce moment que nous avons passé grâce aux bardes, et je leur lâche une piécette à mon tour.

Je me retourne vers mes compagnons.
Si vous êtes d’accord, allons directement à la taverne Tonnefer, une fois que nous aurons terminé, j'essaierai de convaincre des membres du clan Varrvarag s’ils veulent faire leurs armes avec moi au tumulus. Cela renforcera nos liens avant de partir en expédition pour Karak Azul dans deux mois avec eux.
Hors-sujet
NB : Kragrim n’a aucune idée que Johannes ne souhaite pas aller en expédition à Karak Azul.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Magister Philodante, Assistant MJ



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Face à la debelduraz, Ragnar semblait plongé en pleine réflexion personnelle. Il entendit tout de même les paroles de son compagnon et se tourna vers lui :
Par le marteau de Thungni, c’est vrai ce que tu dis. C’est surement un signe du destin. Si cette expédition avait prévu de passer par la forge, c’est qu’il devait y avoir de bonnes raisons. Peut-être a-t-elle su être sceller avant que la forteresse ne tombe ? Mais sont-ils seulement parvenus à atteindre la forteresse… Les alentours du Pic Noir semblent grouiller de peaux-vertes. Nous pourrions éventuellement demander au roi lors de notre entrevue des informations sur cette expédition ? Après tout nous envisageons de faire la même chose à plus ou moins long terme.
Durant l’entrainement de Kragrim, Ragnar prit le temps d’observer finement les cartes disposées sur la table du thane. Avec l’accord de ce dernier, il se permit même d’en recopier quelques-unes sous forme de schéma. Cela lui fit prendre conscience de la multitude de tribus peaux-vertes qui se partageaient les terres arides.
Il se dit également qu’il devrait prendre le temps d’aller voir ses nains, les tenir informé de l’évolution de la situation et pourquoi pas même, leur demander leur avis. C’est important d’entretenir pour le moral des troupes, surtout après les pertes tragiques qu’ils ont subies. Cela dit ils méritent aussi de se reposer un peu.
Par Grimnir, j’espère qu’ils en profitent bien se demanda-t-il. Car notre voyage en direction de Karak Azul ne va clairement pas être de tout repos…

Je suis d’accord ! vociféra le forge rune avec joie et entrain ! Je suis de ton avis l’umgi, cette expédition de tumulus me semble une opportunité à ne pas manquer. Mes nains ont besoin de reprendre confiance en eux et je pense qu’une fouille archéologique est la mission parfaite comme entre-deux en attendant de nous diriger vers Karak Azul. Un tumulus ne devrait pas nous poser trop de problèmes, surtout compte tenu du nombre de membres impliqués dans cette expédition. Et ton idée de proposer à certains guerriers du clan Varrvarag n’est pas mauvaise Kragrim, il faudrait aller revoir le thane Berdok Azlakson pour lui suggérer l’idée.
Mais avant cela - il se leva brusquement de sa chaise choppe à la main – dépêchons-nous de nous rendre à la taverne Tonnefer, car je crois bien qu’un umgi à pissé dans ma bière au vu de son gout infecte.
Et sur ces quelques mots, le nain affonna tout en riant à sa propre blague. Johannes entendit au loin un « crétin de nabot » en patois gasconnien, ce qui l’amusa également.

Johannes n’en revenait pas. La taverne Tonnefer était d’une manufacture à faire pâlir l’aristocratie de son pays. Le château du seigneur Enguerrand ressemblait à une bicoque en comparaison au moindre bâtiment situé à l’intérieur de la forteresse.
Kragrim lui répéta au moins dix fois que c’était un vrai privilège qu’il avait de se trouver ici. Et que s’il avait pu pénétrer à l’intérieur de la Karak c’est uniquement parce qu’il considérait qu’après avoir risqué sa vie pour venir venir en aide à la bande à Ragnar, il méritait d’être considéré comme un Dawongi.
Ragnar avait un peu râlé sur le moment, car il n’estimait pas vraiment avoir eu besoin de l’humain, mais il finit par reconnaitre avoir une dette envers lui tout de même.
Image La taverne tonnefer se situe au niveau de l’intersection entre le quartier de la hache et celui des ingénieurs. C’est un immense plain-pied surmonté d’une magnifique statue de guerrier nain.
À l’intérieur, le moindre meuble était un chef-d’œuvre d’artisanat. Les tables étaient en pierres finement ouvragées, la plupart étaient grises, mais certaines étaient blanches ou noires. Aucune ne se ressemblait. Et il en va de même pour les chaises, mais Johannes en ignora leur splendeur pour se concentrer sur le seul détail qui lui importait vraiment : le mobilier n’était clairement pas adapté à sa taille humaine. Pourtant il distingué au milieu des nains d’autres membres de sa race. Au vu de leur accoutrement, cela doit surement être des impériaux pensa le jeune rôdeur.
Très vite le trio se jeta sur l’une des rares tables qui venait de se libérer. Vu le monde, et sans savoir si leur commanditaire était présent sur les lieux, il valait mieux s’installait ne serait-ce que pour s’imprégner de l’endroit se dit Kragrim.

Il décomptait vingt-six nains et deux humains en plus de leur groupe. Et cette pièce ne semblait être que la salle commune. Il discernait plusieurs escaliers au fond qui s’enfonçaient dans le sol. Nul doute qu’ils devaient conduire à des différentes arrière-salles.
La grande salle, elle, semblait réserver à ceux qui désiraient uniquement ripailler, rire, gueuler des chansons et bien sûr, boire. Deux grandes cheminées situées sur les largueurs de la salle réchauffaient la pièce et leurs flammes se reflétaient sur les diverses armures et boucliers parfaitement polis des guerriers nains.

Au milieu de la pièce trônait fièrement un bar circulaire dont le centre était occupé par des tonneaux de bière disposés les uns sur les autres formant ainsi une immense colonne.

Johannes sourit face à un tel spectacle. Ces mêmes nains qui sont d’ordinaire si sérieux, réservés et coincés (surtout en public), sont capables de faire preuve de désinvolture et de folie sitôt qu’ils se retrouvent au chaud dans une taverne de leur forteresse. Le jeune humain avait l’impression de découvrir la seconde face d’une vieille pièce qu’il trimballerait dans sa poche depuis des années.
Il ne les pensait tout simplement pas capables de s’amuser autant et pourtant tous les nains ici présents, qu’ils soient soldats, forgerons, artisans ou lettrés semblaient s’amuser comme de joyeux enfants (même s’il ne prendrait jamais le risque de faire cette comparaison à voix haute).

Ragnar cria des mots dans sa langue incompréhensible pour Johannes, et à peine une minute plus tard trois énormes choppes de bières furent déposer devant eux.

Kragrim était heureux. Après avoir été obligé de fréquenter toutes ces tavernes humaines durant son périple, il pouvait enfin gouter à un vrai repas nain, avec un service rapide et de qualité. Et la bière y était fabuleusement délicieuse.

Pour vous donner une idée de l’ambiance, voici une petite image.
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Petite précision HRP aussi bien pour les deux nains et que pour toi Johannes, les bières servies ici sont d’une qualité supérieure. Cet art, que seuls les nains maitrisent, font qu’elles vous nourrissent autant qu’un repas pour peu que vous en buviez au moins deux. Seul risque pour toi Johannes, c’est que tu risques d’être carrément pompette si tu décides de boire les deux bières que Kragrim et Ragnar te commanderont !
Au fond il y a trois couloirs. N’importe quel nain ici présent à qui vous demanderiez des informations vous expliquera brièvement que l’un des couloirs mènent à la partie salle de jeu (jeu de hasard, concours de bras de fer, concours d’affond (cul-sec) de bière, etc), un autre à la partie salle de réunion (ambiance plus calme, présence de livres, de débats, d’anciens qui racontent le glorieux passé de leur clan ou de leur guilde, etc) et le dernier mène à la salle de garde où de grandes tables pouvant accueillir plus de 40 personnes permettent de réunir des groupes de tailles importantes.

Mes questions sont alors les suivantes :
- Allez-vous profiter d’une manière ou d’une autre de l’ambiance festive présente ici ?
- Allez-vous continuer à rechercher diverses missions ? L’endroit est approprié pour faire des rencontres. Donc si jamais vous aviez des idées de missions un peu secondaire que vous auriez aimé faire pour donner du relief à votre personnage ou votre groupe, c’est le bon moment pour me les suggérer de manière RP en introduisant un dialogue de votre cru avec un PNJ, je rebondirais dessus sans problème si je trouve l’idée bonne.
- Si jamais vous vouliez aller droit à l’essentiel, vous me faites juste un petit poste de réponse où me décrivez comment vous comptez prendre contact avec ODARIK KORRIGSON et on enchainera rapidement sur la suite.



Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Kragrim Barbedure

Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par Kragrim Barbedure »

Je pars d'un grand rire quand les chants Nains entonnent "Une amusante Geste de Bougrim le couillon", ce Nain complètement fou qui n'a certainement jamais existé et dont les aventures burlesques et hilarantes animent les soirées Naines depuis des générations. Ragnar, lui, rit aussi, mais un peu jaune. Et je le comprends. Devant le regard interrogateur de Johannes, j'explique mon hilarité.
Je ris à cause de cette chanson. Nous avons une sorte de ... héros n'est pas le terme, plutôt figure humoristique chez nous, il s'agit de Bougrim le couillon. C'est un Nain qui commet les pires erreurs et qui se sort toujours, et sans le faire exprès, de périls mortels ou simplement, vit des aventures amusantes. C'est un niais amusant. Bref, ce chant raconte comment Bougrim le couillon rencontra le très illustre et très savant Ilgar Forgerune, un seigneur des Runes légendaires, dans une auberge. Devant la profondeur de la bêtise de Bougrim, Ilgar voulut s'amuser aux dépens de l'idiot et lui propose de jouer à un jeu dont il explique les règles :

"Je te pose une question. Si tu ne trouves pas la réponse, tu me donnes une pièce d'or. Après, ce sera à ton tour de me poser une question. Et si je ne trouve pas, je te donne cent pièces d'or !"

Bougrim, ne comprenant pas très bien les règles, accepte de jouer.

L'illustre Ilgar, commence alors : "Qu'est ce qui a 4 pattes, une carapace et qui mange de la salade ? ",
"Heu... Je ne sais pas..." répond Bougrim. "C'est une tortue, donne moi une pièce d'or !".

L'idiot paie sa dette. C'est à son tour de poser une question... Il réfléchit un instant et demande : "Qu'est-ce qui a parfois 6 pattes et parfois 10 pattes, et qui est parfois vert et parfois rouge ?"
Le seigneur des runes a beau réfléchir, il ne trouve pas et dit donc : "C'est bon, tu as gagné... Je ne sais pas. Tiens, voilà cent pièces d'or ! C'est quoi la réponse ?"
Et Bougrim de conclure : "Ben... Je ne sais pas. Tiens, voilà une pièce d'or !
Et je m'esclaffe à nouveau. Mes rires résonnent avec ceux des autres nains dans la salle. Nous frappons des mains, scandons des noms de héros Nains et levons nos chopes dès que c'est possible.

Je me sens bien ici, heureux, avec mes camarades. Je me lève soudain et décide d'entamer une danse des haches. Cette danse est une sorte de parcours entre des haches posées sur leur nuque, de manière à ce que leur lame soit dirigées vers le haut. Le danseur doit pirouetter entre les haches et finir le parcours sans se blesser ni faire tomber les haches. Je vais sur le mur et commence à décrocher six haches de lancer, disposées en décoration entre des boucliers aux armes des clans de Barak Varr. Je les pose à terre.

Cette danse n'est pas une tradition endémique à Karak Izor, non, c'est une tradition séculaire qui coule dans le sang de tous les Nains. De nombreux convives connaissent cette danse d'auberge et saluent mon initiative par des "Hourras" tonitruants et des applaudissements. Bientôt, tout un groupe se forme autour de l'installation. Deux bardes, l'un avec un tambour en bandoulière, le second avec un cor à trois notes, se joignent au groupe. Ils entament une gigue lente, pour commencer. Je me place au début de la ligne droite, et, avec une grâce étonnante pour des yeux humains, je commence mes pirouettes au-dessus des lames aiguisées. Trois tours à gauche, trois petits bonds, un tour à droite et me voilà arrivé en bout de piste. Un serveur me tend un pichet et je m'y abreuve goulûment, versant quelques gouttes sur ma barbe, sous les vivats de la foule.

Déjà, un autre Nain, que je ne connais pas, entame le parcours. Les bardes accélèrent le rythme de leur musique, mais pour le moment, aucune hache n'a fait son office. Les rires fusent avec les encouragements ; plusieurs Nains attendent leur tour en vociférant pour que les candidats à la danse puissent passer rapidement.

Après deux tours de piste supplémentaires, je reviens, haletant mais joyeux, à notre table. Je n'ai fait tomber qu'une hache, ce qui m'a valu des huées amicales. Tout sourire, je regarde Johannes,
Tu ne veux pas essayer ? lui demandé-je.


Après un moment, je me tourne vers des compatriotes de Barak Varr, assis à la table voisine, visiblement, c'est un groupe de forgerons venus se détendre après une bonne journée de travail. Ils portent encore leur tablier, et ont tous un marteau de forgeron à la ceinture.
Salut l'ami, je suis Kragrim Barbedure du clan Grundbolg, fils de Xorax Barbedure, diplomate et conseiller du Roi Kazran, de la grande Karak Izor, me présenté-je de manière assez protocolaire, mais après tout, nous sommes entre Nains, et les traditions, chez nous ... Par Pierre et acier, c'est une bonne soirée. Dis-moi, je cherche un maximum d'informations sur Karak Drazh, vous ne sauriez pas à qui je dois m'adresser ? Et si jamais il y a des missions pour un mercenaire qui traîneraient dans le coin du Col de la Mort, histoire que je me rencarde un peu sur les lieux ?
Tout d'un coup, je constate que le danseur qui traverse le chemin de haches n'est autre que Durlin Balagilson lui même, le vieux ranger qui nous a sauvé la vie dans les collines de Varenka. Dès que sa danse est terminée, je lui fais signe de nous rejoindre.

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Johannes La Flèche
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Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par Johannes La Flèche »

Visiblement il semblerait que Kragrim soit d'accord avec la proposition présentée par le malandrin, l'approbation exubérante de Ragnar venant parachever le tout: c'était décidé, la prochaine expédition se ferait vers le Col du Chien Fou, à la recherche d'un antique tumulus à...exhumer...Après avoir remis une petite piécette en cuivre aux bardes qui les avaient un peu forcés à hausser le ton à cause de la musique qu'ils jouaient, Kragrim invita le trio à aller à la taverne Tonnefer, invitation à nouveau entérinée de manière exagérée par le forgerune qui ne put s'empêcher de faire une remarque. La taverne Tonnefer: un nom à consonnance certainement naine, se disait Johannes. Le cidre, ou encore la bière bretonnienne ne leurs plaisaient-ils donc pas? Une fois de plus, Ragnar confirma de manière enthousiaste et à peine exagérée l'intuition du renégat, ne pouvant s'empêcher de "cracher" sur la bière qu'on lui avait donné par toutes les manières sauf celle de la discrétion. Inévitablement, ce commentaire désobligeant atterrit dans les oreilles du tavernier, ce dernier ne pouvant se retenir, lui aussi, de rendre la monnaie de la pièce à Ragnar, dans le dialecte de la région de Johannes, alors que le trio quittait son établissement. Tout ce petit manège était décidément bien futile aux yeux du malandrin, il arbora un petit sourire en coin, qui s'effaça aussitôt. Le comportement du forgerune était approprié pour bien des situations, mais certainement pas pour s'infiltrer dans une citadelle infestée de peaux-vertes. S'il commencerait à insulter un orque dés qu'il en verrait un ou sauterait, crierait de joie à la vue d'un artefact ou encore d'un tas d'or, la reconnaissance risquerait de tourner court. Est-ce que Ragnar serait capable de se taire dans de tels moments? Tel un ver s'introduisant dans un fruit, le doute s'insinua dans les pensées du hors-la-loi quant aux capacités du forgerune.

Après avoir marché un peu plus dans les rues de Barak Varr, le trio finit par tomber sur un immense bâtiment. Une grande statue d'un guerrier nain surplombait le tout, sculpté d'un air grave avec son armure complète ainsi qu'un marteau et un bouclier finement ouvragés. C'était donc ça une taverne pour les nains? Fallait-il passer tant de temps et mettre tant de coeur à l'ouvrage pour...ça? Bien qu'il fasse des efforts pour ne pas se laisser dépasser par la situation et ce qui l'entourait, le rôdeur ne comprenait pas vraiment pourquoi ces courts-sur-pattes avaient investi tant dans l'avenir et la promesse d'avoir des bâtisses massives comme celle-ci. Car oui, quasiment tous les bâtiments de la cité étaient conçus de la même manière que cette taverne, dépassant par de nombreux aspects tout ce qu'un bretonnien aurait pû faire dans cette situation. Mais en même temps on ne vivait pas de cette façon en Bretonnie. Aussi sûrement que le peuple nain à ses propres caractéristiques, les descendants de Gilles le Breton avaient les leurs, l'une d'entre elle était le fait -excepté pour les marchands et dans les plus hautes sphères du pouvoir- de vivre dans le présent. Ce qui est le plus important aux yeux d'un bretonnien, c'est ce que vous pouvez faire ici et maintenant. Combien de fois Johannes avait prolongé ses chasses, dans les forêts autour de son village natal, jusque tard dans la soirée afin de ne pas rentrer les mains vides ou de ne pas reporter cette activité au lendemain. Combien de fois son père ou sa mère passaient toute la journée à s'occuper consciencieusement du labourage des champs, de la récolte du blé ou encore des travaux domestiques plutôt que de les remettre à demain. Ce phénomène s'étendait aussi à l'aristocratie, l'immense majorité des chevaliers se battant et agissant dans l'instant, préférant suivre leur code d'honneur et mener de glorieuses charges de cavalerie plutôt que d'élaborer une stratégie sur le long terme. Leurs châteaux étaient également construits le plus vite possible, afin de montrer leur puissance ou tout simplement d'avoir un solide point de défense dans les plus brefs délais, si le fief avait été conquis sur les forêts abritant des hommes-bêtes ou prés des montagnes et des tribus de peaux-vertes. Donc on pouvait dire que dans la plupart des cas, les bretonniens ne pensaient pas vraiment à l'avenir. Les projets de recherches scientifiques ou d'ingénieurie des écoles impériales d'Altdorf et de Nuln, le plan d'affaire d'un entrepreneur marienbourgeois, tout cela n'avait simplement pas sa place dans la société rurale et féodale du pays....Hmmmm....Marienbourgeois....Marienbourg....« L’auberge perdue »! Soudainement, Johannes se rappela de l'endroit oû sa "séance de traduction" s'était déroulée, alors que le trio rentrait dans la taverne naine.

Quand le rôdeur entra dans cet établissement, il constata rapidement là aussi qu'au yeux de l'humain qu'il était, l'intérieur de l'endroit avait été conçu de manière tout aussi bizzare que l'extérieur. Certes, là aussi on voyait la qualité de l'artisanat et du savoir-faire des nains: tout le mobilier étant uniquement constitué de pierre taillée. Si la plupart des tables semblaient faites dans de la roche normale, on dirait que certaines avaient été taillées dans le marbre ou bien de l'obsidienne. Mais trés vite, le hors-la-loi se rendit compte que la taille du mobilier avait été conçue uniquement pour des nains. Dés que le trio s'assit à une table qui venait tout juste d'être rendue disponible; il ne put tout simplement pas mettre ses genoux correctement en étant assis sur une chaise, dont le dossier s'arrêtait au milieu de son dos, ses coudes posés à l'horizontale étant plus grands que la largueur de la table elle-même. Il dut finir par déplier et étaler ses jambes en dessous de la table, ne manquant pas d'heurter les pieds de ses compagnnons nains et s'excusant d'un bref signe par la même occasion. C'est qu'en plus les chaises, étant en pierre, ne pouvaient même pas être déplacées au sol! Par contraste avec lui, qui ne savait littéralement pas oû se mettre, Kragrim et Ragnar eux, se sentaient tout à fait à l'aise dans cet endroit, comme tout le reste des nains qui fréquentaient cette taverne d'ailleurs. Ici régnait une ambiance de franche camaraderie, et si Johannes, s'amusant dans un premier temps de cela, se sentait un peu plus étranger maintenant, ce n'était pas du tout le cas de ses compagnons. Au beau milieu des chants nains et des éclats de rires de ce peuple pourtant si sérieux et protocolaire en apparence, Ragnar cria à un des serveurs une sorte de langage incompréhensible pour le malandrin. Peu de temps après, trois grosses chopes de bière furent posées à table, le sourire et la joie se lisant clairement sur les figures du forgerune et de Kragrim alors qu'ils avalaient goulument leurs bières Bugman XXX, ce ne fut pas le cas du hors-la-loi, qui resta les bras croisés devant sa boisson, demander de l'eau ou du cidre serait vu comme une insulte ici. Alors il s'enferma dans le silence, observant le reste de la pièce et les gens qui s'y trouvaient. Essayant d'écouter ce qui se disait entre les rires gras et les chants paillards si typiques des tavernes. Ses sourcils se froncèrent toutefois quand après avoir éclaté de rire, le guerrier de Karak Izor lui raconta une des histoires de "Bougrim le couillon" qui était une partie intégrante de....ce que les Dawi appelaient: humour.
Mais d'un coup, Kragrim, décidémment motivé par l'atmosphère de cet endroit ou bien déjà un peu pompette par la consommation d'un litre d'alcool - quoi que, les nains semblaient plutôt bien supporter cette bière...Et oui, les chopes étaient graduées ainsi. Si jamais Johannes aurait tenté de boire la même chose...Bref, le compagnon de la première heure s'était décidé à faire un jeu...trés particulier.

Posant six haches côté nuque sur le sol, il commence faire des pirouettes, des petits sauts au-dessus d'elles, comme s'il avait inventé un parcours à lui seul, comme si le but était de ne pas se blesser ou de toucher une de ces haches de jet. Le renégat ne put qu'hausser les sourcils devant une telle...dance? Et le "pire" dans tout ça, c'est que Kragrim arrivait vraiment à ne pas les toucher ces haches! Faisant preuve d'une agilité jusque là insoupçonnée par Johannes. Ce dernier n'en fut que plus étonné, lui qui l'avait vu dans les combats contre les bandits et les gobelins, usant surtout de son endurance et de sa force de frappe pour venir à bout de ses adversaires, il montrait par là qu'il ne fallait surtout pas le sous-estimer, un détail que le renégat ne serait pas prêt d'oublier...
La performance de son compagnon ne tarda pas à attirer quasiment toute la clientèle de la salle autour de lui; l'incitant à aller toujours plus loin dans son parcours puis à le refaire deux autres fois, ne faisant tomber qu'une seule hachette en passant. Revenant épuisé mais satisfait, sous les hourras de la foule, il demanda au hors-la-loi s'il voulait s'essayer à cet exercice:

"-Non t'inquiètes, merci. Prends ma bière, t'en a plus b'soin qu'moi."

Ce n'est pas qu'il se sentait moins agile que Kragrim, mais il trouvait ce petit jeu...guère intéréssant, de plus Johannes n'aimait pas vraiment s'exposer au regard de tout le monde, il n'aimait pas être au centre de l'attention. De toute façon d'autres clients plus impatients avaient déjà pris le relais. Son compagnon de la première heure lui, ne se fit pas prier, prennant la bière destinée à l'origine au rôdeur et l'avalant d'un trait, sûrement épuisé par sa petite dance. Quelques instants plus tard, devant les mutismes conjoints du rôdeur et du forgerune, Kragrim quitta la table pour parler à d'autres nains; le hors-la-loi profita alors de cela ainsi que du fait que la plupart de la clientèle s'était aglutinée autour du jeu de parcours des hachettes pour quitter à son tour la tablée, laissant Ragnar regarder probablement lui aussi le concours d'agilité qui se déroulait en face de lui.
Rasant les murs, le bretonnien finit par se retrouver devant l'une des deux cheminées qui se situaient sur les largeurs de la salle, il s'arrêta devant elle, et pendant un long instant, se plongea dans ses pensées.

Bien sûr qu'il n'avait pas oublié cette « Auberge Perdue », à vrai dire, même si les faits en soi étaient tout simplement insignifiants, Johannes n'avait pas vraiment digéré cela. Bien qu'il n'en fit pas une obsession, il se promit intérieurement de leur offrir...une nouvelle séance de traduction...une séance...dont le langage serait comprît par tout le monde. Mais il fallait laisser le plat refroidir, agir trop tôt engendrerait de fâcheuses conséquences. Toutefois, le renégat ne put s'empêcher d'imaginer un moyen pour accomplir sa vengeance. Après quelques instants de réflexion, il finit par en trouver un; cela ne restait qu'hypothétique, mais une personne extérieure dirait que c'était totalement insensé, qu'il y aurait...des dégats collatéraux, que c'était tout sauf discret et qu'il risquait trés gros en faisant cela. Mais bon, s'il aurait écouté constament les autres, il serait devenu un archer paysan dans le duché de Bordelaux, donc...
D'un coup, Johannes changea de pensée en contemplant le feu de cheminée se tenant en face de lui. Dans le foyer, un peu à distance des flammes, se trouvaient quelques petits morceaux de charbons refroidits. Il prit un de ces morceaux un peu pointus et le fourra dans sa poche, ce bout de charbon pourrait se réveler utile pour la suite. Toujours est-il qu'il n'avait que peu d'argent pour parvenir à ses objectifs, or il lui en fallait, c'était indispensable. C'est alors que ses oreilles entendirent quelque chose, comme un roulement de dés, des exclamations, qui s'ensuivirent d'un bruit sonnant et trébuchant...de l'argent...Le hors-la-loi tourna son regard vers le lieu d'oû provenaient ces sons, vers l'un des trois couloirs au fond de la salle; curieux et intéressé par ce qu'il venait d'entendre, il se dirigea donc vers le couloir menant à cette salle oû l'on semblait se livrer à des jeux de hasard. Une fois arrivé sur place, il resta en retrait, ne voulant pas se faire remarquer et voulant avant tout observer ce qui s'y passait.
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Magister Philodante, Assistant MJ



L’ambiance était au beau fixe dans la taverne naine. La journée approchait de sa fin et l’heure de s’autoriser un moment de détente pour bon nombre de travailleurs des quartiers alentours se présentait enfin.

Test de commérage de Kragrim (Charisme) : 6 (Réussite)

Lorsque Kragrim se décida d’aller à la rencontre de l’un d’entre eux, ce dernier venait à peine de rejoindre ses collègues forgerons.
Salut à toi Barbedure du clan Grundbolg ! J’suis Yorri Stugnison du clan Ordak ! J’suis pas d’humeur à papoter avec les étrangers d’habitude, mais la journée à était bonne, après plus de 3 semaines de travail j’ai enfin terminé la hache que le thane Gumli Bragni du clan Hardi m’avait commandé. Une belle pièce à l’image de son clan qui traversera les âges j’en suis sûr ! Mais assez parlé de moi, pourquoi t’intéresses-tu à Karak Drazh ? Il me semble qu’aucun des descendants directs du roi Vikram Flanc de Fer n’ai tenté de réclamer le trône depuis un moment. À vrai dire ça ne m’étonnerait même pas qu’il n’y en ai tous simplement plus. La dernière fois que j’ai entendu parlé d’une reconquête de la forteresse noire c’était y a un siècle à peu près je pense, ma mémoire est un peu flou, attend un peu que je me me souvienne…

Ah oui ! C’était le quatorzième jour de Zhomerzet de l’an 6954, il était à peu près 19h39 lorsque que 1512 guerriers sous le commandement de l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière petit-fils de Vikram, Malgrim du clan Flanc de Fer, partirent avec l’objectif de reprendre une section de Karak Drazh. J’m’en souviens comme si c’était hier car j’avais été engagé par ce dernier pour forger tout un tas de pièces. Malgrim était rusé, et il avait un plan. Cette reconquête était l’œuvre de sa vie car même s’il était de sang royal, il était avant tout l’un des meilleurs ingénieurs de Barak Varr. Malheureusement, comme le grand Jorek Grimm, il fut radié de la guilde à cause de ses inventions peu orthodoxes. J’ai participé à la création des pièces de son dernier chef d’œuvre.

Mais j’ignore complètement ce qu’il est advenu de lui et de ses nains. Et il seulement parvenu jusqu’à la forteresse ? A-t-il réussi à atteindre son objectif avant de finalement mourir de faim dans l’unique pièce qu’il aura réussi à reprendre aux mains des orcs ? Grungni seul le sait…

Mais si tu veux en savoir plus, je crois qu’il a fait escale à Karak Azul avant d’entreprendre son périple. Le roi Kazador Cordetonnerre est surement l’un des derniers nains à l’avoir vu encore en vie.

Bouarf, levons nos verres à Malgrim et parlons de sujets plus joyeux veux-tu ?

Si tu cherches du boulot d’mercenaire tu devrais aller voir Odarik Korrigson dans l’arrière-salle du milieu, il cherche justement des gens pour une expédition, mais je serais toi je ferais attention. Seulement la moitié est revenue de sa dernière. Sur ce l’ami, je te souhaite une bonne soirée à toi et aux tiens !
Kragrim retourna donc s’asseoir au côté de Ragnar réfléchissant aux nouvelles informations qu’il venait d’apprendre. Johannes semblait s’être dérobé discrètement une fois encore.
Espérons qu’il ne s’attire pas des ennuis, pensa le jeune Barbedure.

Ainsi il y a 84 années de cela, un descendant direct du roi de Karak Drazh a donc bel et bien tenté une reconquête. C’est assez récent en soi, il n’est donc pas aussi fou que les gens voulaient lui faire croire. Si Malgrim a fait plus qu’uniquement songer récupérer la citadelle, c’est que cela doit être possible et le jeune nain était bien décidait à marcher sur ses pas !
Une barbe familière – de par son manque de décorations et son entretien modeste – le tira de ses rêveries. Durlin Balagilson faisait un parcours honorable au chemin de la hache. Qui aurait cru que ce vieux baroudeur se plaisait parfois à rejoindre la civilisation pour s’amuser un peu. Après lui avoir fait signe, ce dernier les rejoignit sous les hourra des nains alentour.
Et bien v’là mes jeunes barbes de Karak Izor, ravis de voir que vous êtes toujours en ville. D’un côté n’allait pas vous faire tuer en essayant d’en ressortir par vous-même pour vous rendre je-ne-sais-où ! Alors que faites-vous ici ? C’n’est pas un hasard qu’on se rencontre, Grungni vous offre surement l’occasion de laver votre dette envers moi en m’offrant une Bugman, pour sûr !

Alors que Johannes était occupé à réfléchir à comment punir les impudents qui lui avaient manqué de respect, il se fit subitement la réflexion que finalement, il n’est pas très difficile pour lui de comprendre les nains et leurs rancunes tenaces.
Sa curiosité le fit se diriger vers l’arrière-salle de droite.
Après avoir descendu un court escalier le faisant bien entendu s’enfoncer encore plus sous la surface, il découvrit une immense pièce tout aussi bruyante que celle qu’il venait de quitter, mais à sa grande surprise, près d’un quart des personnes s’y trouvant était des humains !

Test de connaissances héraldiques (Intelligence) avec malus de -6 : 18 (échec)

La plupart semblaient être des… chevaliers. Enfin, s’ils en ont la forme, ils n’en égalaient en rien la splendeur et la noblesse de ceux de son pays. Ils semblent venir d’une contrée lointaine, plusieurs symboles de marteau ornent leurs armures de plaques et mailles. Ils sont occupés à jouer au dès ou à défier des guerriers nains dans de viriles bras de fer. Étonnement, ils semblent ici comme chez eux et ne souffrent d’aucune marginalité. L’un d’eux, un homme massif et assez costaud vient même de taper amicalement à l’arrière du dos d’un nain borgne dont la longue barbe blanche touche presque le sol. Du jamais vu, Johannes n’aurait pas imaginé un instant que des humains et des nains pouvaient partager une telle proximité et une telle… ressemblance.
Vous êtes nouveau dans le coin ?
Johannes se tenait toujours à l’entrée de la salle, il tourna la tête vers la droite, surpris que quelqu’un ait dénié remarquer sa présence. L’homme était petit, et portait une robe de femme aux couleurs bleues vives. Il se tenait adossé contre le mur en buvant un verre de vin. Il s’adressait à lui en Reikspiel, mais après avoir observé le jeune homme un court instant, poursuivit en bretonnien.
Vous semblez perdu ?
Johannes ne répondit pas tout de suite, ces yeux étaient fixés sur le verre de vin, se demandant comment cet homme avait pu se procurer autre chose que de la bière en ce lieu. Ce dernier sembla avoir lu dans son esprit et poursuivit :
Ma réserve personnelle, vous en voulez un peu ? Je me lasse de la compagnie de mes rustres camarades et ses nains ne m’adressent presque pas la parole. Racontez donc moi ce qui vous amène en cet endroit mon brave.
Sa voix était claire et suave pour un homme. Et sa manière de s’exprimer trahissait une éducation certaine. Cependant, il était étrange et c’est presque d’instinct que Johannes se méfia instantanément de lui. Malgré son apparente politesse, son aura mettait le rôdeur mal à l’aise.
Où avais-je la tête, je me présente, Magister Kurtz von Lubz du haut-collège de magie céleste, pour vous servir.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Kragrim Barbedure

Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par Kragrim Barbedure »

Alors que l'ambiance bat son plein, mon cœur se serre un peu et se remplit de tristesse. Johannes ne s'ouvre absolument pas. Il ne semble pas s'amuser ni même vouloir faire l'effort de s'intégrer. Je me dis que cet homme est trop secret, trop distant. Puis-je lui faire confiance ? Franchement, je me mets à douter.
Encore une fois, il s'éloigne, part de son côté et disparaît pour faire des affaires qui ne regardent que lui. Je m'interroge sur sa loyauté. Je commence à regretter de l'avoir embarqué dans notre aventure. Je pousse un soupir et oublie mes soucis pour le moment. Profitons de ces instants de détente, plutôt.

Je me tourne vers le forgeron.
Ainsi, vous avez participé au chef d'œuvre de Malgrim Flanc de Fer ! Contez-moi donc cela, c'est passionnant. Quel était donc ce chef d'œuvre
?
Qui sait ? Me dis-je intérieurement, cela pourra nous être utile peut-être. S'il a amené son invention avec lui dans sa reconquête et que l'on en trouve les restes quand nous franchirons les portes de Karak Drazh, cela nous permettra de l'identifier.

Mais pour l'heure, j'offre une Bugman à notre ami Durlin Balagilson.
Et voilà, Votre Immenssissime Et Altière Royauté des Rangers. Une Bugman pour votre intervention. Pour votre arrivée tardive, une fois que la bataille fut terminée, contre les gobelins. Pour votre courage dans la fuite éperdue sur les routes sinueuses des montagnes, et pour votre promptitude à sauter dans un trou pour échapper aux morsures des loups.


Le ton ironique et les propos peu flatteurs que je lui adresse font que nous nous défions du regard tous les deux, pendant quelques secondes, avant que nous éclations tous les deux d'un grand rire complice et que nous choquions nos chopes en guise de preuve d'amitié.

Les Nains chantent et dansent autour de nous, la danse des haches bat son plein et la Bugman coule à flots.

Les conversations vont bon train et je réponds à la question de Durlin.
Je suis en quête initiatique. Mon projet ne sera sans doute jamais réalisé, et je crois plus en une fin sinistre et une mort affreuse qu'à son succès. Pourtant, je suis déterminé à aller au bout de ma quête. Mais pour l'instant, je me renseigne, cherche des appuis, des contacts, des alliés qui partagent ma soif de reconquête et mon appétit à redorer le blason des Nains. Mon but ultime, que j'atteindrais dans plusieurs années, au mieux, est de reconquérir Karak Drazh. Franchement, Durlin, tu te mettrais, toi, au service d'une cause, aussi perdue que celle-ci ?
En attendant sa réponse, mon regard se porte sur les accès à la salle du fond. Là se trouve notre première véritable action, notre véritable aventure. C'est avec cet Odarik Korrigson, du clan Mâchepierre, que je pourrais mettre mon courage et ma détermination à l'épreuve. Et si, en plus de cela, d'aventure, je gagne des camarades plus engageants et fiables que Johannes, ce ne sera que bénéfique.

Ragnar quant à lui, semble de plus en plus inquiet, distant, comme si cette aventure avec les gobelins, et les pertes tragiques que sa petite troupe, qu'il croyait sans doute invincible, l'avait plus affecté que ce que j'avais prévu. Je ne suis pas sûr qu'il poursuivra sa route avec moi. Nous verrons bien. Je poursuis en tout cas la conversation avec le sage Ranger.
Dis-moi, Durlin, tu as entendu parlé de l'expédition de Malgrim Flanc de Fer ? Tu sais ce qu'il est advenu de lui et de ses 1512 guerriers ?
Encore une fois, j'attends que Durlin finisse de me conter ce qu'il sait de cette affaire pour le questionner sur un sujet beaucoup plus immédiat.
Je vais partir en expédition au tumulus, l'expédition de Odarik Korrigson. Tu peux me parler de lui, et aussi du Clan Varrvarag ?
Le savoir du vieux ranger va m'être utile, et si j'arrive à le convaincre de nous rejoindre, je pourrais alors compter sur une troupe de solides gaillards, expérimentés, qui ont déjà combattu les peaux-vertes et qui connaissent parfaitement la région.

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Johannes La Flèche
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Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

Message par Johannes La Flèche »

En quittant la salle principale, le renégat pensait trouver un peu plus de calme dans cette pièce dédiée aux jeux, mais force est de constater qu'il avait fait une grossière erreur. En arrivant par l'escalier il ne put qu'entendre les mêmes bruits de rires, de chopines de bière s'entrechoquant et encore, toujours cette promiscuité ambiante qui commençait quelque peu à le fatiguer. Certes, il avait pû faire quelques affaires dans cette ville, il avait sû profiter des quelques opportunités qui s'étaient offertes à lui -à part tout à l'heure oû il avait dû quémander ces fichues traductions de texte; mais quelque part, le hors-la-loi ne se sentait pas vraiment à l'aise dans le milieu urbain qu'était Barak Varr, à cotoyer tout le temps des gens, des inconnus dont il se méfiait toujours. Un nain lambda aurait dit que la cité naine était une forteresse imprenable, un hâvre de sécurité et de stabilité oû l'on pouvait chercher et trouver facilement du soutient; mais pour Johannes, cette citadelle ne différait pas grandement d'une prison, entouré par des murs, limité à arpenter un seul quartier car sinon la soldatesque naine lui tombait dessus, ces mêmes gardes voulant surveiller vos moindres faits et gestes, postés quasiment à chaque coin de rue, chaque carrefour, chaque avenue. Il était clair que le bandit n'avait pas toute la marge de manoeuvre, toute la liberté d'action qu'il souhaitait ici.

Mais ses pensées refluèrent quand il finit par entrer pleinement dans la salle, se concentrant sur ce qui était en train de se passer. Le malandrin put alors apercevoir toute une tripotée de gaillards revêtus d'armures en train de jouer aux dés ou de faire des bras de fer avec...des nains? L'espace d'une seconde, le rôdeur fut intrigué par cette situation. Ces personnes devaient avoir vécu d'intenses moments ensembles pour être si proches, et ce malgré les barrières de la langue et de la culture qui...là aussi n'étaient pas vraiment présentes. Brièvement, le regard de Johannes s'attarda sur les tabards que portaient ces chevaliers, enfin, ceux qui en portaient un, car la plupart affichaient leur allégence d'une autre manière. Visiblement des marteaux étaient gravés sur certaines épaulières, au centre des plastrons voire sur certaines coudières et genouillères en plaques. Des marteaux...symbole bien étrange et inconnu pour le bretonnien qu'il était, et puis il n'avait aucune connaissance en héraldique non plus, l'origine de ces chevaliers restant un mystère.
Un autre fait déçut quelque peu le renégat, il avait certes atterît dans une salle de jeux, mais pas de jeux d'argent à proprement parler. Oui, on jouait ici aux dés, au bras de fer, aux cartes et à plein d'autres jeux de hasard, mais il semblait que les paris formulés par les participants étaient des paris d'amis, entre frères d'armes. Il vu quelques pistoles d'argent passer d'une main à l'autre mais rien de plus, on ne se prenait pas vraiment au sérieux quand on les misait. Les joueurs préférant placer leurs deniers dans la valeur sûre qu'était la boisson.

Soudain, le malandrin entendit dans son oreille droite une voix poche de lui, à vrai dire c'était à lui que l'on s'adressait. Un peu surpris il tourna alors sa tête et n'aperçut rien de prime abord, il baissa alors sa tête et put enfin voir la personne qui lui avait parlé, qui lui avait posé une question plus précisement. Mais qu'est-ce que l'on avait là? Un petit bonhomme en robe bleue et tenant une coupe de vin l'avait remarqué? Etait-il un efféminé, un homosexuel pour être vêtu ainsi, comme une femme, et s'exprimer sur un espèce de ton suave? Mais surtout, avant toute chose, comment se faisait-il qu'il avait du vin ici, dans une taverne naine? Dans tous les cas, il semblait être trés perspicace, ayant réussi à deviner non seulement les interrogations du rôdeur, mais en plus à déterminer ses origines bretonniennes, le tout en quelques secondes. De plus il y avait quelque chose de pas naturel qui traînait autour de lui, Johannes se dit alors qu'il devait faire preuve de circonspection face à cet individu, prudence qui se mua trés vite en suspicion et en méfiance alors que le personnage se présentait. Ainsi il se prétendait Kurtz von Lubz, magistère dans un obscur collège de magie en rapport avec les cieux et faisant partie du groupe de chevaliers. Mais attendez...magistère...magie...un sorcier?! C'était en vérité la première fois que le hors-la-loi approchait d'aussi prés un pratiquant des arts occultes. Intérieurement, il était pris de court, pris au dépourvu; la partie paysanne et superstitieuse de son esprit lui rappelait ce que ses parents et le reste du village disaient sur la magie et les mages. Ne lui ont-ils pas dits que ces sorciers pratiquaient une magie infâme? En rapport avec des dieux maléfiques dont le but était de détruire le monde? Des êtres rusés et sournois dotés du pouvoir d'ensorceler les gens? De manipuler ce qui les entourait à leur guise? Voire, dans les plus sombres légendes racontées autour du feu par le doyen du village...de relever les morts? Si face au magicien, le bandit affichait un visage marmoréen, à l'intérieur il était clairement perturbé par la rencontre qu'il venait de faire. Cependant il finit par retrouver ses moyens quelques secondes plus tard sous l'oeil interrogatif du sorcier, qui attendait une réponse de sa part.

"Eh ben...j'suis juste un aventurier, comme y en a des tas d'autres ici."

Maintenant que cela avait été dit, le bandit commença à son tour à essayer de cerner ce soi-disant Kurtz von Lubz, un nom qui lui rappelait ceux de Mark et Ulrich, ces deux...energumènes qu'il s'était coltiné en tant que compagnons dans ses missions de reconnaissance. Il avait donc affaire à un impérial, non, à des impériaux, vu que le magicien se disait de mèche avec les chevaliers. Cela expliquerait aussi leurs motifs au marteau bien étranges. C'est donc toute une petite troupe qui était là. Peu à peu la partie rationnelle et réfléchie du malandrin reprit le dessus sur ses préjugés et ses superstitions initiales, sans pour autant qu'ils ne disparaîssent complètement. Si ce magistère et ses chevaliers étaient présents ici, c'était sûrement pour une bonne raison; peut-être même qu'ils pourraient se révéler utiles pas la suite. Pour autant Johannes n'était pas prêt à faire confiance à ce sorcier qu'il connaissait à peine, qui sait quel tocard pouvait se cacher sous cette politesse et ces manières de nobliau. Cependant il serait bien dommage de passer à côté de cette occasion qui se présentait au rôdeur, mais il ne fallait pas s'exposer inutilement, ni dévoiler ses cartes trop tôt; et puis si jamais ce personnage se révelait être un danger, le bandit pouvait toujours régler ce problème à sa façon, on verra bien ce qui se passera...

"Mais...vous p'vez m'ap'ler La Flèche, dit le malandrin tout en touchant son arc. Et j'pense être ici pour les mêmes raisons qu'vous, y a des choses à faire dans c'te région. Et vous? Z'êtes sur que'qu'chose en c'moment?"
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Kragrim, Johannes & Ragnar] Garaz

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Rédigé par Magister Philodante, Assistant MJ


Kragrim était en proie aux doutes. Autant il ne s’était jamais senti aussi proche de son objectif, autant ses compagnons semblaient de moins en moins correspondre à ses attentes. Il n’était pas idiot, il savait qu’il ne pourrait s’en sortir seul, mais est-ce vraiment en compagnie de ces deux énergumènes qu’il souhaitait entreprendre ce périple ? En étaient-ils seulement à la hauteur ?

Test de charisme sans malus : jet de 2 → Réussite
Eheh, je ne peux vous partager en détail les informations de cet engin, secret professionnel vous comprenez ? Je devrais me raser la barbe si jamais je trahissais la mémoire de ce pauvre Malgrim ! Tous ce que je peux vous dire, c’est que c’était un tunnelier portatif révolutionnaire. Démontable et remontable en un peu plus d’une journée. C’est triste, mais je crains bien que son invention soit morte avec lui sauf s’il a laissé ses plans à la guilde des engingénieurs, ce dont je doute fortement.

Durlin était dubitatif. Il ne répondit pas tout de suite, prenant bien le temps de boire plusieurs lampées de sa bière.
Ce n’est que folie. J’en ai rencontré des jeunes nains téméraires dans ma vie, mais là je dois bien reconnaitre que tu les surpasses tous, et de loin ! Si c’est la mort que tu recherches, tu ferais bien mieux de directement t’raser la tête et prêter serment à Grimnir.
Après une courte pause, il répondit à la second question du jeune guerrier.
Malgrim ? Oui, bien sûr que j’en ai entendu parler. J’étais le responsable des patrouilles visant à savoir ce que lui et son armée étaient devenus. Tout le monde supposait qu’ils étaient tombés à la suite d’une embuscade sur les territoires orques. Mais nous n’avons jamais rien trouvé confirmant cela. Aucune trace de batailles, aucun équipement nain, et pas le moindre corps profanés en étendard peaux-vertes en signe d’humiliation. À croire que cette canaille ait vraiment réussi à pénétrer dans la forteresse, ou que son armée ait été terrasser juste devant… Seul Grungni le sait.
Tu veux savoir quoi ? C’est p’t-être l’alcool qui parle, mais si tu réussis là ou j’ai échoué, je me joindrais à toi dans ta quête. Parole de Balagilson. Trouve ce qui est arrivé à Malgrim et son armée et rapporte-moi en des preuves !
Trinquons !
Après ces quelques paroles. Durlin enchaîna en précisant qu’il n’avait en revanche jamais entendu parler d’Odarik Korrigson.
Le Clan Varrvarag ? C’est un clan mineur de guerrier. Son thane, Berdok Azlakson, s’est distingué plus d’une fois au cours d‘affrontement comme étant un fin stratège de ce que j’sais.
Néanmoins, ce dernier semble accorder de l’importance qu’à la victoire et ce qu’importe le nombre de nains ayant dû succomber pour l’obtenir. Il n’est pas le seul à réfléchir ainsi, mais j’ai toujours un peu de mal avec ce genre de personne. Il devrait bien s’entendre avec ton ami maître des runes dit-il un ton légèrement accusateur.
Pour ma part, je suis conscient que si j’ai survécu aussi longtemps, c’est d’une part grâce à mes talents, mais surtout parce que de valeureux nains ont péri à ma place à bien des moments. Et bon nombre de décisions hantent encore mes nuits.
Diriger n’est pas une chose facile gamin, tu le découvriras vite par toi-même…
Puis il ne prononça plus un mot. Le moral du vieux baroudeur venait de prendre un sacré coup. Telle était la malédiction des souvenirs chez les nains. Le regard perdu dans le vide, Kragrim comprit qu’il lui fallait respecter le travail de mémoire que l’esprit du ranger était en train d’accomplir.


Test de perception sans malus : jet de 7 → Réussite

Le sorcier semblait dépenser beaucoup d’énergie pour paraître le plus naturel possible. Ce qui d’une certaine manière amusa Johannes.
Mais le mal était fait et il était dur pour le jeune homme de passer outre le statut de son interlocuteur.
Dans son pays, les enfants qui montraient des signes de pouvoir magique étaient arrachés à leur famille par les fées et personne ne savait ce qu’il en advenait d’eux. Il se souvient encore des paroles de son père lorsqu’il lui annonça que la fille du meunier avait disparu dans la nuit.
Enchanté La Flèche.
Ma foi, je suis également une sorte d’aventurier si je puis dire. Mes trois compagnons et moi – il te pointera deux chevaliers et un nain attablés et occupés à se mettre respectivement des claques de plus en plus fortes sur le visage (inutile de préciser qu’ils sont relativement bien imbibés de bière) – avons rejoint une fouille archéologique censée partir le 28 Egrizet.
J’ai grande hâte de quitter cet endroit. J’apprécie l’immensité des lieux ainsi que l’art des nains que l’on peut voit en toutes choses qu’ils auraient fabriqué, mais je ne supporte plus de ne point voir le ciel.
Encore un petit mois à tenir et nous nous mettrons en route en direction d’une ancienne tombe nehekharienne. Fascinant n’est-ce pas ?
Et vous ? Si vous n’avez rien contre la compagnie d’un sorcier, nous pouvons aller nous asseoir à une table. Je suis ici depuis moins d’une semaine, mais la monotonie de mes journées me rend fou. Je n’ai rencontré aucun autre humain dans ses quartiers. Il est difficile de gagner ce peuple en respect au point de pouvoir être considéré comme un ami des nains. Vous devez avoir accompli de grande chose pour que l’un d’entre eux vous considère comme tel. Me feriez-vous l’honneur de me raconter votre histoire ?

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Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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