Rédigé par Magister Philodante, Assistant MJ
La fuite était difficile. Malgré leur endurance, Kragrim et Ragnar n’étaient pas habitués à maintenir un tel rythme de course sur une si grande étendue.
Les rangers en revanche, étaient extrêmement rapides pour des nains. Ils gardaient la cadence et ne semblaient souffrir d’aucun point de côté malgré leur équipement assez encombrant. Les dix premières minutes furent particulièrement stressantes pour tout le monde, même si les rangers connaissaient parfaitement les rocheuses, la bande à Ragnar les ralentissait plus que de raison, et leurs adversaires montaient parmi les montures les plus rapides sur ce genre de terrain. Ils n’arriveraient jamais à les gagner en distance…
La culpabilité d’être responsable de la mort de l’escouade naine s’ajouta donc pendant un instant à la peur de mourir ici.
Les deux compagnons se retournaient sans arrêt pour jeter un coup d’œil à leur arrière, s’attendant à tout moment à voir surgir une meute de loups de derrière les rochers qu’ils venaient de franchi quelques minutes plus tôt. Mais cela ne se produisit jamais.
Après une demi-heure de marche forcée, Durlin ordonna à l’escouade de ralentir. Il devait estimer le danger écarté, laissant un peu de répit à ceux moins habitués à ce genre de course effrénée. Cela permit aux deux compagnons de débandade de reprendre leur souffle et de réfléchir un peu.
Ragnar eut soudain une boule au ventre lorsqu’il comprit comment ils avaient pu semer leur poursuivant. Les bêtes affamées étaient probablement devenues incontrôlables en présence des corps de ses compagnons, leur faisant ainsi perdre un temps précieux. Dire qu'il pensait naïvement pouvoir faire récupérer leur corps plus tard, afin que leur dépouille repose au côté de celles de leurs ancêtres, mais il prit conscience maintenant que cela serait impossible. Même dans la mort, ses nains venaient probablement de lui sauver la vie.
Sa mine sombre ne passa inaperçue aux yeux de Kragrim qui se demanda un instant ce qu’il en était, mais ce dernier était surtout concentré sur ce que le baroudeur était en train de faire. Après plusieurs heures, le groupe s’était arrêté en face d’un amas de roche des plus classique, mais après un court instant d’observation, il se sentit être en présence d’un travail de nain. Il n’eut même pas le temps de repérer la moindre rune ou symbole que Durlin appuya sur un caillou qu’un petit « clic » se fit entendre. L’une des caillasses se souleva très légèrement telle une trappe et deux des rangers s’empressèrent immédiatement de lever plus haut le rocher, dévoilant ainsi l’entrée d’un passage souterrain.
Loués soit les Ancêtres, ils avaient enfin atteint l’une des portes souterraines !
Ils marchèrent pendant près d’une heure dans des tunnels sombres où seuls deux nains au maximum pouvaient avancer côte à côte. Malgré que leurs yeux puissent naturellement percevoir d’importants détails dans l’obscurité, ils leur étaient tout de même nécessaires d’avoir une source lumineuse, même de faible intensité. Ainsi certains rangers avaient sorti leurs lampes afin de guider la colonne de nains à travers ce labyrinthe des profondeurs. Kragrim et Ragnar eurent la certitude qu’ils étaient désormais en sécurité lorsque le vieux baroudeur commença à chanter une chanson, reprise petit à petit par les autres rangers. Le rythme était lent et les paroles simples, ce qui permis rapidement aux nains de Karak Izor de joindre leur voix au leur.
Malgré ses airs apparents de chant joyeux, « Le mineur courtois » était en réalité profondément mélancolique. Tous semblaient ailleurs en chantant, comme si leur esprit se perdait dans leur lointain passé personnel dont il ne pouvait en oublier les douleurs et les peines.
Kragrim se dit pour la première fois de sa vie que cela devait avoir du bon de ne penser que comme un simple humain, de posséder cette étrange capacité leur permettant de filtrer comme ils le font leurs souvenirs afin que leur présent ne soit pas aussi profondément marqué par leur passé. D’un autre côté, c’est aussi à cause de cela qu’ils ne respectent rien. Ils choisissent délibérément de ne rien retenir de leur histoire ou de leurs ancêtres, ils n’apprennent rien de leurs erreurs passées, seuls leur importent leur petit bonheur personnel et immédiat.
Après la fin de la chanson, un silence s’abattit sur la colonne naine pour le reste du trajet. L’ambiance était triste, mais paradoxalement tous semblaient heureux d’avoir partagé ce moment ensemble. Peu de temps après, Ragnar et Kragrim aperçurent enfin la lumière au bout du tunnel. Le vieux ranger rompit alors le silence :
Bienvenue à Barak Varr jeunes nains de Karak Izor.
Barak Varr était une grotte.
Une immense grotte certes, mais on était loin de l’idée que Johannes se faisait d’une cité naine enfuie profondément dans la roche. D’ailleurs, elle n’était même pas profonde du tout, mais située tout juste au niveau de la mer.
Il n’eut aucun mal à trouver la forteresse naine, se contentant de suivre de loin un engin volant étrange ressemblant à un gros oiseau avec des roues qui tournent qui lui était passé au-dessus de la tête dans un vrombissement assourdissant. Kragrim lui avait longuement parlé de l’ingéniosité de son peuple les soirs de gardes, il n’écoutait le plus souvent que d’une oreille, mais il était certain qu’il s’agissait là d’un de ces « oiseausyrocoptères », un truc comme ça.
Quoi qu’il en soit, cela l’avait conduit en haut d’une falaise duquel il pouvait apercevoir l’entrée de la « Porte de la Mer ». C’était un port nain creusé dans une haute falaise tout au fond du Golfe. Son entrée était flanquée de statues de guerriers nains hautes de plus de quinze mètres. Une robuste tour de pierre était élevée au sommet d’un éperon rocheux sur le côté droit duquel brulait un immense feu. C’était le plus majestueux phare que Johannes avait eu l’occasion de voir dans sa vie.
Il n’eut à peine que quelques minutes pour apprécier le paysage qu’un groupe de nains sorti de nulle part apparut pour l’escorter au sein de la forteresse.
Le port et la cité avaient été taillés dans une caverne si haute que les plus grands navires de guerre pouvaient y entrer et s’amarrer à ses gigantesques docks. Au côté des bateaux mastodontes nains, se trouvaient des navires de toutes les nations humaines. Il y reconnut même quelques corvettes de son pays !
Johannes ne s’attendait pas à pénétrer dans la cité aussi facilement. Après avoir traversé un passage à flanc de falaise, la patrouille le largua sans le moindre contrôle dans le quartier du port sans même lui demander la raison de sa venue.
Les lanternes éclairaient les rues de Barak Varr bondées de monde, nains ou humains de toutes provenances. Marchands, marins, soldats ou encore
fermiers, le commerce était clairement la pierre angulaire de cette forteresse naine et ce quartier en était la plaque tournante.
Excité comme une jouvencelle, Johannes eut le plaisir de découvrir seul les merveilles d’architectures qu’offrait la cité naine. Les énormes stalactites menaçantes au-dessus de sa tête contrastaient avec la sécurité que pouvait lui offrir le lieu. Si un seul d’entre eux venait à tomber, le jeune homme se dit qu’il détruirait même le plus solide des bateaux nains !
Heureusement, d’immenses piliers stylisés retenaient la voûte et Johannes cessa rapidement de s’inquiéter. C’était une cité naine après tout, aucune chance que le plafond ne lui tombe sur la tête comme le toit de la chapelle de la Dame du village dont la charpente avait été refaite par Pierrot Meunier.
Suivant la Chaussée Montante tel un enfant perdu, Johannes dénombra près de quatorze auberges et une dizaine de tavernes. Cela n’allait pas être évident de retrouver son compagnon nain. D’autant plus que ce dernier doit déjà être dans la forteresse depuis hier soir.
L’artisanat Nain est renommé dans l’ensemble du Vieux Monde, surtout lorsqu’il a trait à la maçonnerie, et Johannes comprenait maintenant pourquoi. Toutes les rues sont pavées de pierres lisses et parfaitement ajustées, les bâtiments sont également en pierre grise extraite des collines des environs. La plupart n’ont qu’un ou deux étages mais tous sont ornés de sculptures et de ciselures.
Arrivé en haut de l’avenue principale, le rôdeur se rapprocha des hauts remparts de la forteresse, taillés à même la roche, et surmontés de batteries d’artilleries ayant une ligne de vue directe sur l’entrée de la grotte. De lourdes portes de granite noir étaient ouvertes et débouchées sur une large cour intérieure. Johannes comprit que c’était ici que la forteresse naine commençait vraiment.
S’avançant dans l’idée de franchir les portes, un garde nain s’approcha de lui pour l’en empêcher.
Devinant le regard interrogateur de Johannes sous sa capuche, il répéta approximativement sa phrase d’un air monotone, presque blasé, en différentes langues humaines. Du reikspiel au bretonien, en passant par le tilien et l’estalien avant.Und umgi.
Comprenant qu’il ne pourrait aller plus loin, Johannes fit demi-tour pour pénétrer dans la première taverne dont l’enseigne lui rappelait son pays. S’asseyant autour d’une table pour réfléchir, il constata que pratiquement tout le monde ici parlait sa langue natale. Il se sentit un peu bizarre, la musique du barde lui rappeler les fêtes à son village. D’un coup d’un seul, le mal du pays qu’il avait réussi à ignorer jusqu’à présent s’imposa à son esprit et la nostalgie le gagna.Interdit humain, que dawi ou Dawongi.
Jamais il n’aurait cru se sentir aussi proche de chez lui au fin fond d’une forteresse naine. Quelle ironie.
Av’c un peu’d’chance, Kragrim pensera à v’nir me chercher ici, se dit-il.
Dans le cas contraire, il lui fallait trouver de quoi s’occuper.
Malgré son sens de l’orientation souterrain inné, le labyrinthe eut raison des sens de Ragnar. Il aurait presque parié dix centimètres de sa barbe qu’ils seraient arrivés à un niveau assez profond de la citadelle alors que pas du tout.
Il fut d’ailleurs surpris d’apprendre par un des rangers que Barak Varr ne compte que trois niveau de profondeur, ce qui est à peine plus qu’une karad.
Le premier niveau comporte bien sûr l’accès à la mer et le quartier du port. Mais contient aussi le quartier militaire, celui des ingénieurs ainsi que les habitations de la plupart des clans.
Le deuxième niveau, lui, appartient aux clans majeurs et contient les sièges des différentes guildes.
Au troisième et dernier niveau se trouve les temples, les familles nobles ainsi que la grande salle du trône du roi.
L’égo de Ragnar en prit donc un sacré coup lorsqu’il constata n’être qu’au premier niveau : le quartier de la hache. Le quartier militaire, voisin à celui des ingénieurs, se trouve être relativement important et contient bon nombre de baraquements. Les rangers les conduisirent d’ailleurs vers l’un d’entre eux pour y passer la nuit. Il était tard, et nul doute que tout le monde n’aspirait qu’à un bon lit bien dur pour dormir.
Beaucoup parmi la troupe s’endormir directement après les ablutions du soir sans même ne rien manger.Bon c’est ici qu’nos chemins se séparent. Vous pouvez vous laver et vous reposer. J’vais voir auprès des intendants si on peut vous amener un peu des restes de nourritures du diner.
Bien que vous m’ayez dit ne pas représenter Karak Izor, un ambassadeur viendra quand même vous voir au matin, c’est la règle. Après quoi vous pourrez vaquer tranquillement dans la karak. Adieu. Et faites attention la prochaine fois. On s’ra pas toujours là pour sauver votre barbe.
Pour les plus endurants à la fatigue, ils purent déguster du pain avec des restes de viandes bovines froides et bien sûr, une vraie bière venant des brasseries de la karak. Les repas nains sont loin d’être très raffinés dans leur quotidien, la bière de qualité naine apportant pratiquement la moitié des apports nutritionnels nécessaire à leur constitution.
Le repas se fit principalement dans le silence, même si quelques nains conversèrent tout de même sur divers sujet afin d’éloigner les pensées noires avant de s’endormir.
Jusque-là, la forteresse naine se présentait comme n’importe quelle autre karak, même si elle semblait plus étendue que profonde. L’accueil avait été correct pour l’instant, mais le destin semblait de leur côté, ils avaient eu de la chance de tomber sur cette bande de rangers.
Kragrim se demandait en son for intérieur si cela valait-il le coup de demander une entrevu auprès du roi Byrrnoth Grundadrakk demain matin ou s’il valait mieux chercher au plus vite une expédition dans laquelle se lancer ?
Il fit par de ses interrogations à Ragnar, mais la conversation ne dura pas, car les deux nains finir comme les autres par s’écrouler de sommeil.
Début de l’arc de Barak Varr
Pour le prochain poste, vous êtes un peu libre de vos choix dans la cité. Johannes par exemple tu peux en profiter pour dépenser ton argent chez des marchands, t’acheter une nouvelle arme chez un forgeron nain, t’entraîner pour dépenser ton XP, etc.
Kragrim et Ragnar, pareil, libre à vous de demander une entrevu avec le roi, de chercher directement des expéditions à rejoindre, d’essayer d’en monter une vous-même, de vous entrainer ou juste de vous d’aller à la pèche aux informations.
Vous êtes dans une grande ville, et je ne vais pas vous imposer un fil rouge, à vous de discuter entre vous et de faire un choix qui vous convient (et d’assumer ces éventuelles conséquences).
Garder en tête que vous êtes des jeunes nains sans grande expérience. L’avantage c’est que vous avez 11 nains (5 guerriers, 4 arquebusiers et 2 rangers) sous vos ordres donc votre petite bande pèse un peu.
N’hésitez pas à prendre des initiatives au niveau de la ville et de quelques PNJ quand vous savez ce que vous voulez pour diminuer le nombre de micro-interactions qui nécessite mon intervention, ça fluidifiera un peu le trafic comme ça ! (Par exemple vous pouvez interpréter vous-même le dialogue avec l’ambassadeur qui vient à votre rencontre dans la matinée).
Globalement Barak Varr est une petite forteresse, ses seules particularités sont son port et le fait qu’elle est plus étendue sous les colline en largueur qu’en profondeur, à part cela c’est une cité naine comme les autres !
Objectif :
- Chercher à rejoindre une expédition vers Karak Drazh ou ses alentours s’il y en a une ;
- Gagner en renommée et en expérience pour, à terme, monter votre propre expédition de reconnaissance vers Karak Drazh. Pour se faire il faudra rejoindre des expéditions ou des aventures aussi diverses que variées qui n’auront pas forcément un rapport avec Karak Drazh ;
- Chercher à recruter pour monter votre propre expédition ;