La désertion de Tsorgulla Gonz'

Les Principautés Frontalières ou les Royaumes Renégats, ont toujours été le théâtre d’innombrables batailles, guerres, conquêtes et défaites. La plupart des habitants des Principautés s’accommodent néanmoins de la situation, dans ces contrées où le moindre manant peut devenir roi en un jour pour connaître une mort ignoble le lendemain.

Les forêts des Principautés Frontalières regorgent de gobelins des forêts, d'elfes sylvains, etc. A proximité se trouve Barak-Varr, et les célèbres Pics Sanglants, remplis d'Orques.

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La désertion de Tsorgulla Gonz'

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L’aube des braves… C’était l’heure à laquelle ils avaient été réveillés par la lueur du jour. Ils avaient rassemblés les loups, et vaguement nourri chacun d’eux dans l’ordre, selon son rang dans la meute. Le rituel était immuable et précis, respecté aux mieux, malgré l’indiscipline légendaire des gobelins. Curieusement, cette discipline-là était, elle, respectée par tous… sans faille ? Non, bien sûr ! Rien n’est jamais « sans faille » avec les gobelins, tout chef Peau-Verte sait ça. C’est ce qui explique les nombreuses cicatrices de morsures, amputations, et autres séquelles qu’on peut voir sur les corps de « ceux qui chevauchent » qu’on trouve moins dans les autres clans. Ici, avec des montures carnivores aussi puissantes et grandes que leur maîtres, toute « erreur » se paie aussitôt comptant. Ça apprend vite la discipline. C’est sans doute cette « discipline forcée » quotidienne, imposée par les bêtes, qui, par la frustration qu’elle engendre, rend par ailleurs les chevaucheurs d’autant plus cruels, et plus rebelles encore que les autres gobelins.

Ensuite les gros chefs avaient gueulés sur les moins gros… Puis les moins gros sur les moyens… puis les moyens sur les petits, et… Et les petits avaient alors aboyé tout leur saoul sur les chasseurs. Ordre venu « d’en haut » hurlaient-ils (entendez le plus gros chefs des Yeux jaunes, celui de la de la plaine au Sud à qui il ne reste plus qu’un œil et quia donné son nom au clan tout entier ; plus gros que le plus gros chef des chevaucheurs de loups de la tribu de Tsorgulla, qui s’est donc vu dans l’obligation de lui obéir) « Mission de reco », on irait fureter dans les parage de Karak Hirn, voir ce qui s’y trouvait en ce moment de concret avant de tenter une séries de raids. « encore une mission qui puait le nain » c’était dit Tsorgulla, plaignant ceux qui seraient désignés « volontaires d’office », et motivés à coups de pieds dans le séant et claque derrière la tête... En bref, ça aboyait et ça meuglait de partout depuis l’aube dans le camp forestier des chevaucheurs de l’Œil Jaune.
Sauf qu’elle aussi devait se bouger… C’était « son » jour à elle aussi. Elle avait passé la nuit à y songer, à ruminer son plan, et à prier… Et le jour J était arrivé. C’était aujourd’hui qu’elle se barrerait de ce merdier ! Qu’elle changerait d’air ! Qu’elle prendrait le large de cette bande de gueulards infernaux… Enfin « si Mork et Gork le permettait »… A cette pensée, elle eut un regard pieux au ciel le cœur lourd, en serrant dans son poing l’amulette Sacrée de ses ancêtres, sa seule richesse, le seul véritable trésor qu’elle ait jamais possédée, car… son « plan » nécessitait de s’en séparer. En effet, elle n’avait pas été « choisie » pour la mission, « pas prêtes encore », trop frêle, top inexpérimentée, pour qu’on lui confie un loup lui avait-t-on répondue, en la raillant une fois de plus au passage, en dépit du fait que la grande majorité des « volontaires » lui auraient bien volontiers céder leur place sans l’ombre d’un regret. C’est que les arbalétriers et arquebusiers de Karak Hirn tiraient bien les salauds ! Ils avait déjà estropié et tué nombres des siens… Elle tira d’un coup sec sur son poing serré, et le lacet en cuir de l’amulette céda. Une dernière caresse au louveteau qu’elle avait devant elle pour se donner du courage, puis elle se leva et s’en fut trouver le chef d’escouade…

-- 13 Juin 2017, 19:51 --

-- 13 Juin 2017, 20:00 --

Morgrok-Nakuhn-Main était l’un des plus teigneux des cabots-chefs, depuis que, s’étant fait bouffer la main gauche par son loup un matin d’inattention, il avait perdu tout espoir de tenir assez en selle au combat, et donc de devenir un jour chef de sa tribu, ou au moins un chef d’escouade montée craint et respecté. Ce coup d’arrêt brusque dans sa carrière ambitieuse de chevaucheur le rendait d’autant plus maussade et intransigeant avec ceux qui avaient encore la chance de pouvoir chevaucher. Ça n’allait pas être aisé de le convaincre de la laisser participer à cette mission… Mais elle avait eu des semaines pour réfléchir à la question, trouver la faille du bonhomme, et élaborer sa stratégie. Avant que la meute ne soit lancée vers Karak Hirn ce matin-là, elle le guetta à son insu tout au long des préparatifs, tandis qu’il houspillait tout son petit monde, fébrile et bien sadique, comme à son habitude, guettant le moment où il s’isolerait pour… assouvir un besoin naturel. C’est alors qu’elle parut devant lui, le surprenant en position de faiblesse, accroupi, à ses pieds dans l’ombre des deux yourtes où il s’était réfugié comme à son habitude. Ce qui multiplierait les chances de la gobline. Tout le monde sait ça : Même le plus grand guerrier au monde ne peut pas se défendre quand il est surpris en train de pisser. Enfin… pisser, pas exactement. Les gobelins ne pissent pas à proprement parler. Ils sont comme les poulets, pourvus d’un unique cloaque, si bien qu’ils fientent et c’est tout. La nature a fait au plus simple avec eux. Ainsi agita-t-elle son amulette devant ses yeux en lui sifflant tout à coup…

- Tu reconnais chechi ?

Bien sûr qu’il reconnaissait la relique Sacrée de Tsorgulla : la fameuse amulette fort convoitée « Tahssuper-Dubol » qui avait fait en son temps la gloire du légataire de Tsorgulla : Gromok Crasefigurr, un guerrier respecté et envié de beaucoup. De stupeur, n’en croyant pas ses yeux de voir cette amulette si précieuse en possession de la chétive Tsorgulla, Morgrok fit les yeux les plus ronds qu’il avait jamais fait, soufflant aussitôt incrédule,

- Co… Comment t’as eu cha toi ! Chiure de Troll !???

Manquant de s’étrangler de jalousie, instantanément interrompu dans sa défécation matinale.

- Chi on te demande, tu diras qu’tu chais pas.

Avait-elle répondu, railleuse, et… comme il tendait la main pour s’en saisir, elle éloigna brusquement la sienne, et Morgrok tomba face contre terre, fesses à l’air, empêtré dans ses guêtres crasseuses,

- Donne-moi cha, loppette ! Chette relique à rien à fiche entre tes mains d’gonjèche !
- Elle est à toi chi tu me laiches partir avec les j’autres pour une fois.
- Jamais de la vie ! T’es trop nulle ! Tu nous perdrais un loup !
- Alors tant pis, je vais la filer à Zornarr-Pudla-Gheul ! Tu l’auras voulu !


Fit-elle en s’éloignant en le laissant étendu dans sa posture ridicule, le nez dans l’humus et les séant au soleil. Le Zornarr en question n’étant autre que le rival absolu de Morgrok. Celui contre qui ce dernier avait le plus de griefs accumulés ; de rancœur au sein de la tribu ; avec qui il se querellait sans cesse ; et contre qui il tentait constamment d’avoir le dessus sans jamais y parvenir, l’idée lui fut insupportable ! Il siffla, dépité :

- Nan ! Pas lui !

Elle fit mine de ne pas entendre, continuant de s’éloigner

- Reviens !! Ch’est d’accord !

Finit-il par crier, vaincu, avant même d’avoir eu le temps de se relever ni de recouvrir ses fesses. Elle s’arrêta, sans se retourner, feignant d’hésiter. Il rajouta en hâte,

- P…. Parole !! Tu chevauches che matin ou je m’appelle pas Morgrok !

Avait-il lâché fort et clair, tordant sa nuque pour la fixer. Elle se retourna alors, et toqua à la porte de la yourte à sa droite. Celle-ci s’ouvrit dans un grincement, et Gum’Rog Dent-Cassé - un autre chef d’escouade - en sortit, qui fixa alors son congénère vautré à terre en ricanant d’un « hu hu hu »… amusé avant de lâcher,

- T’as donné ta parole, Morgrok-Nakuhn-Main, chuis témoin.

Fit le gros gobelin, goguenard, avant que Tsorgulla ne dépose dans le creux de sa main une pièce d’une couronne. Il ricana encore, amusé du coup qu’ils venaient de faire à Morgrok, et puis s’en fut, laissant la gobline avec son petit chef vaincu.

Ainsi Tsorgulla obtint-elle ce jour-là de partir – enfin – en mission d’éclaireur à dos de loup, en dépit du refus ferme et définitif que son cabot-chef avait toujours manifesté à cette requête. Ainsi y avait-t-elle perdu une couronne et son seul véritable trésor. Mais la fin justifiait les moyens… La Liberté était au bout du chemin.

-- 14 Juin 2017, 01:10 --

Morgrok, une fois relevé et rhabillé, fut furieux d’avoir été contraint à cédé de pareille façon, néanmoins, il s’en consola bien vite en serrant dans son unique poing la précieuse amulette gagnée dans l’affaire; qui lui donnerait un avantage certain sur son rival. Néanmoins, quelque chose le chiffonnait, qui le laissa perplexe un moment malgré sa consolation certaine : Pourquoi Tsogulla tenait-elle tant à participer à une mission montée ? Au point d’y sacrifier son plus précieux trophée ? Il eut beau tourner la question dans tous les sens dans sa caboche têtue de gobelin, il ne trouvait pas de raison satisfaisante. En tout cas pas de raison qui vaille le prix qu’elle avait accepté de payer, comme elle venait de le faire. Et ça contrariait son âme de petit chef, qui aspirait à tout savoir des motivations de ses subordonnés, pour mieux les contrôler. Il finit néanmoins par se faire une raison et ne plus y penser. « Elle voulait prématurément prouver sa valeur, et avait cédé à l’impatience de s’illustrer dans quelques hauts faits » fut sa conclusion la plus « logique » à ce mystère. Une fois rhabillé et remis de s’être fait contraindre de cette humiliante façon, il s’en fut donc, obligé de tenir parole, lui confier un loup, et l’ajouta au groupe des « volontaires » du jour, au grand soulagement de celui dont elle vint prendre la place dans l’effectif de départ, qui échappait, du coup, à son funeste sort. Celui-là la bénit, et se jura de faire un effort pour ne plus la railler, enfin non… moins la railler quelques temps.

Aussi mauvais perdant que roublard cependant, Morgrok tenta évidemment de lui refourguer le loup le plus chétif et le plus miteux qui lui restait en stock, tant pour se venger de s'être fait contraindre, que pour minimiser les pertes au cas où elle se faisait désarçonner et laisserait sa monture reprendre sa liberté. Mais sachant que la réussite de son plan secret résidait en grande partie sur sa monture, Tsorgulla ne se laissa pas faire là non plus, et parvint à en obtenir un meilleur en faisant valoir le prix élevé de l’amulette. Ils parvinrent à un compromis et elle s’en tira avec un loup dans la moyenne des autres loups. Elle eut même de la chance dans l’histoire – à croire que l’amulette lui appartenait toujours ou faisait encore effet - car le hasard voulut que ça soit l’un de ceux dont elle s’était le plus occupée depuis sa naissance. Si bien que cette bête et elle se connaissaient bien, et qu’elle lui obéirait surement correctement. Pour s’assurer de sa soumission toutefois, par prudence, elle veilla à l’obtention de la reconnaissance de son estomac, en lui sacrifiant une part de sa maigre ration de viande personnelle du jour, qu’elle lui donna après en avoir bouloter une bonne grosse bouchée devant elle d’abord, comme c’était l’usage, pour lui montrer « qui des deux était le chef de l’autre ». Le feeling passait bien entre elle et la bête, et elle sentit la chose bien engagée dès qu’elle monta dessus. Le loup se laissa faire sans grogner, ni tenter de lui pincer un mollet, et se montra assez vite coopératif. Quelques grattouilles bien senties sur l’encolure, ou entre les oreilles aux bons moments quand il faisait ce qu’elle attendait de lui, et quelques instants plus tard… la voilà qui trottait dans la forêt, équipée de toutes ses armes, en compagnie des autres, chevauchant en silence en direction de la forteresse naine de Karak Hirn…

Le moment était solennel. Elle se sentait tout à la fois fière, et terriblement excitée. Excitée de trotter vers sa Liberté prochaine. Un peu triste aussi d’avoir du y sacrifier son trésor, surtout pour le donner à cette fiente de porc sauvage de Morgrok, qui ne méritait pas pareil présent. Mais elle se sentait aussi littéralement portée par l’appel puissant et irrésistible de la Liberté ! Chevaucher ainsi dans les bois, dans le silence du petit matin, était une expérience tout à fait grisante ! Surtout comme ça, dans la pleine conscience de participer à une vraie mission. Elle y prit immédiatement goût, et se sentit pousser des ailes et une bonne dose de courage, contrairement à ses congénères qui, s’ils avaient fait bonne figue en partant, se donnant des faux airs de braves en bombant le torse, semblaient tous se liquéfier à mesure qu’ils se rapprochaient du danger. Son loup était une bête qu’elle trouva magnifique dans sa course régulière, rythmée par le halètement de son souffle puissant, sa langue rose pâle pendante sur le côté de sa gueule effrayante bordée de noires babines pour se faire de l’air. Il avait l’air d’un des plus fiers de la meute finalement. Il faut dire que comme elle n’avait pas peur, à contrario de ses congénères, il se sentait certainement plus serein, rassuré par sa cavalière. Le silence était de mise, et il n’y eu pas un mot de prononcé avant une petite demi heure, seuil au-delà duquel, la patience de chacun face à son stress croissant de ne pas en revenir les fit craquer les uns après les autres, et railleries et quolibets commencèrent à fuser à voix basse entre cavaliers, chacun raillant qui il pouvait comme il pouvait pour conjurer sa trouille. Ça ne volait pas haut, comme toujours évidemment entre gobs, jamais au dessus de la ceinture en tout cas. Mais Tsorgulla avait l’habitude, et ne manquait pas de répartie non plus. En outre, elle se sentait moins atteinte que d’habitude cette fois, pas atteinte du tout même, connaissant le but secret de sa présence dans cette mission. Elle prit la peine de répondre aux invectives comme elle l’aurait fait un jour ordinaire cependant, pour ne pas éveiller les soupçons et ne pas risquer de trahir son intention secrète de déserter à la première occasion. Elle le fit avec d’autant plus d’aise et de répartie, qu’elle se consolait de chaque insulte en pensant que dans quelques instants, elle allait tous leur fausser compagnie et chevaucherait quelque part en direction du Nord, en direction de sa Liberté, à leur insu, pendant qu’eux essuieraient les carreaux et les coups d’arquebuses des nains de Karak Hirn. Et cette perspective lui réchauffait le cœur, la motivait, et lui ôtait toute peur, contrairement à eux.

La situation changea brusquement vers midi, aux premiers coups de haches de bûcherons nains qu’ils entendirent claquer au loin dans le calme de la forêt... Le chef lâcha une dernière menace alors, et le silence revint rapidement dans les rangs. Puis, en quelques gestes précis, il les déploya, et ils s’éparpillèrent, à six-sept mètres les uns des autres, et accélérèrent le pas en se préparant à essuyer des tirs de guetteurs protégeant les bûcherons… Le rythme s’accéléra rapidement. Les loups passèrent au petit galop, et le tambour des cœurs au grand, dans les petites poitrines vertes… On entendit bientôt plus que les battements de son propre cœur, le souffle puissant de son loup, et le martèlement de ses pas feutrés sur le tapis de feuilles mortes…

-- 14 Juin 2017, 14:06 --

Clac… Clac… Clac… Le bruit des coups de hache sur le tronc s’amplifia progressivement jusqu’à claquer nettement dans l’air vif des montagnes, avant qu’on entende soudain un cri rauque et gras, d’une voix grave, dans un parler rude, guttural, quand le premier guetteur nain aperçut le premier chevaucheur de loup en bordure de la clairière des bûcherons au travail,

- Des Loups !

Avait-il crié dans sa langue étrange, barbare, en tirant aussitôt sur la corde de son arbalète avec fébrilité sans défaire son regard bleu grisâtre du chevaucheur qu’il avait aperçu ; tandis que son binôme laissait choir sa chope à terre, perdant son précieux contenu, et se précipitait sur son grand bouclier rond posé non loin. C’est à cet instant que Tsorgulla les vit apparaitre dans son champ de vision… Deux nains typiques, laids comme des poux, plein de ces horribles broussailles hirsutes qu’ils nommaient « barbe » qui leur mangeait la moitié du visage et leur sortait par les trous de nez. Un nain constituait pour elle une injure congénitale. Trop tassés sur eux-mêmes, trop denses, trop large, trop trapus, trop boursoufflés, trop carrés, trop raides, trop poilus… concentré trop dense d’énergie vitale statique, stockée vainement, dans une immobilité malsaine, les nains causaient sur son psychisme un choc indigeste, qui soulevait en elle une indignation, une répulsion séculaire sans borne, qui lui aurait dressé instantanément tous les poils du corps, si seulement elle en avait eu un seul. Elle se mit aussitôt à haïr ces deux-là, sans rien y comprendre, sans rien pouvoir y faire, instantanément prise du besoin impérieux de leur nuire d’une façon où d’une autre. Ces choses devaient expier, être exterminées de la surface de la terre… Elle ne savait pas pourquoi, mais elle le savait, tout son être le lui criait depuis les profondeurs les plus secrètes de ses entrailles.

L’archère montée avait déjà glissé ses pieds sous la corde qui enserrait fermement le poitrail de son loup, pour tenir en selle sans ses mains, et encocha une flèche dans son arc court... Environ 15 mètres la séparait encore des deux guetteurs… 14 mètres… Dieux qu’ils étaient laids !! 13… 12… Elle banda son arc, 11… visa autant que faire se pouvait avec les secousses de son loup au galop sous elle, 10 mètres… Tchac ! Le coup partit en une jolie courbe… Et elle bifurqua brusquement vers sa droite, confiant à partir de là à sa monture le choix de leur trajectoire commune, afin de pas quitter sa flèche des yeux, soucieuse de voir la trajectoire qu’elle avait prise jusqu’au bout…
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Et elle ne fut pas déçue de ce qu’elle vit alors. Non seulement son projectile fila droit vers sa cible - ce qui était déjà une prouesse plutôt rare - mais en plus, il arriva si vite et si droit que le nain au bouclier n’eut pas le temps de relever celui-ci assez haut pour le dévier. Et sa flèche à empennage de plume de corbeau, perçant sa cotte de mailles, s’enfonça profondément dans son épaule, le projetant en arrière sous la violence du choc. Il lâcha alors un beuglement rauque en tombant assis à la renverse, bousculant au passage son congénère arbalétrier qui avait mis Tsorgulla dangereusement en joue, et appuyait déjà sur la détente de son arme… Le carreau partit à cet instant, mais la bousculade le fit manquer la gobeline de beaucoup. Elle n’eut du coup plus à craindre pour sa vie, et put concentrer tous ses efforts à rester en selle…

Ce qu’elle parvint à faire, et sa course put se poursuivre, à toute allure entre les arbres. A présent, elle filait droit vers l’Est, cramponnée à son animal, couchée sur son dos pour réduire la taille de la cible qu’elle formait avec lui, s’éloignant du camp ennemi. Tandis que ses camarades s’éparpillaient à leur tour tout comme elle, dans toutes les directions, avec parfois des nains à leur trousses, après avoir chacun tenté le même type d‘action de leur côté, avec plus ou moins de succès. Elle zig-saga ainsi un peu encore, sans trop ralentir l’allure, jusqu’à être sûre d’être tout à la fois hors de portée de tir nains, et de vue des siens… Elle put alors ralentir l’allure, puis bientôt s’arrêter pour mettre pied à terre et laisser souffler un peu sa monture qui commençait à montrer des signes de fatigue à supporter son poids. Ils se cachèrent autant que possible, le temps qu’elle flatte et complimente son loup pour sa belle performance, et se félicite de la sienne, tandis qu’ils reprenaient chacun leur souffle. Elle repassa la séquence si furtive dans sa mémoire, de son coup au but, et n’en fut que plus fière et motivée. Cette flèche, SA flèche, qui filait si juste et touchait plein but… Elle en ressentait une sorte de jouissance malsaine, de sentiment de vengeance légitime immense, qui faisait vibrer ses entrailles de satisfaction. Comme si elle réparait par ce geste des siècles d'outrages et d’humiliations.

Puis bientôt, le cor de son chef d’escouade retentit, au Nord-Ouest de sa position, qui sonnait l’ordre du rassemblement. Et d’autres sons aussi, ceux des trompes des nains, qui s'affolaient de leur côté. Ce fut l’instant fatidique et mémorable, où elle était censée prendre, comme les autres, la décision de rallier les siens et reformer la meute, mais où... Dans un sursaut d’audace et de soif de liberté, elle eut un battement de cœur plus fort, et prit celle, irrévocable, de n’en rien faire et de désobéir… Elle flatta une dernière fois son loup, remonta sur ses épaules, et… fila plutôt vers la direction opposée, toute à la fois enivrée et terrifiée par son audace. C’était la première fois qu’elle désobéissait aussi délibérément et aussi catégoriquement à un ordre direct... Et qu'elle commettait une faute aussi lourde. Car, à bien y réfléchir, elle volait tout à la fois un loup et une guerrière à son clan. A cette pensée, et les conséquences terribles que son acte impliquait, son petit cœur de gobeline se mit à battre à tout rompre dans sa poitrine, son ventre se noua d’effroi, et elle ne put se retenir bien longtemps de lancer à nouveau sa monture au galop, filant vers « n’importe où », sans chercher à savoir, pourvu qu’elle mette le plus de distance possible entre elle et son clan, d’ici à ce que la nuit tombe. Elle sentit d’ailleurs bien vite l’instinct de la fuite s’emparer d’elle alors, puis gagner sa monture, et toutes deux filèrent alors comme le vent vers l’inconnu sans plus un regard en arrière…
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Et la peur ainsi engendrée par la culpabilité de désobéir fit parfaitement son boulot, dopant la gobeline et sa louve, (car sa monture était une louve du nom de Younak) de tout ce qu’il fallait d’adrénaline pour qu’elles galopent le plus longtemps possible, sans se poser de question, ni douter, ni renoncer, si se reposer. Tout juste Younak avait-elle ralenti quand elle fut épuisée de courir, passant du grand galop éperdu au petit galop… Puis du petit galop au trot. Ensuite, l’endurance d’un loup est ainsi faite qu’elles purent encore franchir une grande distance avant que Younak n’aie besoin de repos véritable. Quand ce fut le cas, le jour commençait à décliner, et le lieu de l‘escarmouche n’était plus qu’un souvenir, loin derrière elles. Elles avaient attaqué les nains dans une zone peu vallonnée, à la végétation mixtes mais plus riche de feuillus que de persistants, et se retrouvaient à présent au milieu des grands conifères, plus près des montagnes encore. Le sol recouvert d‘aiguilles étouffait le bruit des pas rendant terriblement sonore le craquement de la moindre brindille. Et un chuintement continu émanait de la cime des arbres traversées par le vent, installant un étrange silence. La louve ralentit, puis stoppa, épuisée, haletant fortement. Une petite tape de la gobeline sur sa tête l’invita à poser celle-ci et ses coudes à terre, permettant ainsi à Tsorgull de se laisser glisser jusqu’au sol en douceur. Une fois délestée de sa charge, la louve relâcha ses pattes arrières et se retrouva couchée en position de repos, le menton délicatement posé sur ses pattes avant croisées, peu visible dans la pénombre qui s’installait. C’est là que Tsorgull aurait aimé entendre le chant d’un ruisseau pour qu’elles aillent s’y désaltérer elle et sa louve, mais… Il n’y eut que le silence feutré des grands pins douglas pour toute réponse à ses investigations auditives…

Elle se laissa alors choir à terre sur son séant, à côté de sa monture, dans un soupir de soulagement, relâchant enfin la tension si forte qui l’avait habitée jusque là, et lui avait permis l’audace de sa désertion. Rien ne venant les perturber, elle se détendit encore, s’adossant alors au flanc réconfortant de sa louve, fermant les yeux, elle relâcha ses épaules posant les mains à terre, et laissa sa tête basculer en arrière sur le dos de celle-ci, n’écoutant plus que son souffle... et les battements de son cœur, délicatement bercée par la respiration régulière de son dossier-oreiller vivant, rassurée, et réconfortée par sa chaleur. Les pensées inquiètes de la gobeline purent alors se calmer, peu à peu remplacées par d'autres, qui s’égarèrent bientôt dans des circonvolutions improbables, de plus en plus paisibles et oniriques. Et bientôt elles s’endormirent toutes les deux dans cette posture confortable de soutien réciproque…
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Epuisées toutes les deux par cette journée dense en exercices et en émotions fortes, la cavalière autant que sa monture dormirent à poings fermés cette nuit-là... Jusqu’à cette heure juste avant l’aube, où la fraîcheur de la nuit atteint son maximum. A savoir ici en cette saison, dans les moins deux degrés en plaine, mais l’altitude aidant, le thermomètre descendit à moins quatre ici. Si bien que, malgré la chaleur animale et sa cape en peau de loup, Tsorgulla fut réveillé par la morsure du froid, et n’eut d’autre choix que de se lever pour se bouger. Elle grelottait, et dansa un instant d’un pied sur l’autre en se tenant les coudes, peinant à remuer ses orteils engourdis. Enfin, quand elle fut un peu réchauffée par l'exercice, elle poussa sa louve avec un pied, sous l’épaule, de brèves pressions fermes, comme font les loups entre-eux quand ils réclament une caresse, pour la réveiller, en soufflant,

- Allez ma belle… achez dormi !! Réveille-toi ! Faut qu’on ch'bouge.

Craignant un instant que Younak le prenne mal, se retourne brusquement contre elle, et lui arrache la jambe en guise de petit déjeuner, Tsorgulla eut un battement de coeur plus fort. Faut dire qu’un loup géants, c’est pas vraiment rassurant le matin à jeun. Heureusement la louve était bien lunée ce matin-là, et n’en fit rien. Néanmoins la gobeline réalisa toute l’imprudence de son geste quand la bête eut un petit sursaut nerveux de fin de rêve, qui retroussa sa babine laissant entrevoir furtivement l’un de ses immenses corcs, avant de se réveiller. Tsorgulla se promit alors d’user du manche de sa lance la prochaine fois pour obtenir le même résultat tout en se tenant bien plus à distance. Quand la louve fut réveillée, elle s’en fut l’étreindre, prudemment, et la câliner tout son saoul, pour resserrer le lien de meute qui les unissait, consciente qu’elles étaient désormais chacune la seule « famille » de l’autre. Elle reçut en retour moult léchouilles baveuses lui confirmant que Younak partageait cette même vision des choses. Puis comme son petit estomac de peau-verte gargouillait ferme, tiraillé par la faim, elle se résolut à partir en chasse pour leur trouver à manger à toutes les deux.

Elle opta pour une chasse au grand gibier à l’arc. L'escarmouche de la veille lui ayant confirmé ses talents de tireuses montée. En laissant la louve déambuler suivant son odorat, celle-ci tombera bien sur la piste d’un cervidé ou d’un sanglier, qu’il lui suffira de tuer à l’arc, pour qu’elles aient de quoi se sustenter toutes les deux. Elle prit ses précautions toutefois, dégrafant sa cape en peau de loup, pour la lui nouer en muselière autour du museau, de sorte qu’elle ne pourrait pas ouvrir la gueule et bouloter leur proie la première... et se croire devenue cheffe de meute. Sa muselière improvisée ainsi bien fermement fixée, elle se hissa sur le dos de la bête, coinça et enroula ses pied dans la corde enserrant son poitrail, et encocha une flèche à celle de son arc… Un petit coup de talon plus tard… et la louve commença à avancer au pas sous les grands pins, reniflant le sol à la recherche d’une piste, elle aussi tiraillée par la faim, et sans doute aussi la soif. Mais cette dernière était bien moins préoccupante. En cette saison, avec la fonte des neiges des sommets, la montagne regorgeait de ruisseaux d'eau vive éphémères. Elles tomberaient forcément sur l'un d'eux dans la journée. Elles pourraient alors s'y désaltérer tout leur saoul.
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Re: La désertion de Tsorgulla Gonz'

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1.Recherche de gibier :
Test sous INT (9) + compétence chasse (1) : 10 >>> 3 (grande réussite)

2.Pistage :
Test sous INT (9) + compétence pistage (1) + bonus flair de ta louve (3) : 13 >>> 10 (réussite)

3.Tentative d'abattage de la proie :
Test sous TIR (10) + compétence adresse au tir (1) : 11 >>> 13 (échec)

4.Poursuite :
Test de monte sous HAB (10) >>> 5 (bonne réussite)
Test sous TIR (10) + compétence adresse au tir (1) sans malus grâce à tir en mouvement : 11 >>> 14 (échec)

La chasse commença bien… sans doute aiguisée par sa faim, le flair de la louve trouva vite une piste, aidée de Tsorgulla qui sut repérer et identifier sans erreur les bonnes traces : des empruntes de pas de cervidés, et des crottes fraîches du jour laissées ici ou là, qui la mirent sur la bonne voie… De là, ne fallut pas longtemps à nos chasseresses pour rejoindre un groupe de daims. C’est là que les choses tournèrent moins bien hélas… La gobeline n’avait pas suffisamment réchauffé ses doigts rendus maladroits par le froid du petit matin qui l’avait réveillée grelottante, et s’en aperçut avec dépit à ce moment-là, voyant que ses gestes manquaient cruellement de précision et qu’elle avait toutes les peines du monde à bander son arc correctement et viser sans laisser s'échapper l'empennage de sa flèche. Elle fit de son mieux avec ses doigts gourds cependant, mais son premier tir rata du coup... Toutefois, l’arc à ceci de pratique pour la chasse, qu’il est silencieux. Si bien qu’il n’est pas rare qu’un tir raté n’éveille pas plus que ça la vigilance de sa cible et qu’un second essai soit possible avant que cette dernière ne se rendent compte qu’elle est menacée et ne détale. Hélas pour Tsorgulla, ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Cette fois, sa flèche ne fila pas à loin à terre, glisser silencieusement sur le tapis d’épines, sans que les daims réagissent. Elle se ficha en plein dans un tronc, pile sous le nez de l’un d’eux dans un CLAC ! saisissant qui sonna aussitôt l’alerte, et le groupe détala aussitôt…

La poursuite s‘engagea alors… Résolue à ne pas laisser leur ration du jour leur filer entre les pattes, Younak s’élança à leurs trousses avec énergie, et Tsorgulla tâcha de replacer tant bien que mal une flèche dans son arc sans tomber de sa selle… La louve fit sa part du boulot, filant entre les arbres à belle allure sans désarçonner sa cavalière ni se laisser distancer par les daims qui zigzaguaient pourtant pour la semer. Mais l’archère, elle, rata son dernier tir avant que le gibier ne parvienne à les distancer pour de bon, et y perdit une autre flèche… Elle s’en voulu d’avoir négligé de réchauffer assez ses doigts avant de se mettre en chasse, car c'était là une erreur de débutante. Quand les daims les eurent semées, elle flatta sa louve et la réconforta… Puis l’emmena boire à un ruisseau non loin qu’elles avaient franchi d’un bond en poursuivant les daims. Cet échec avait donc du bon finalement, elles avaient au moins trouvé à boire. Elle libéra la louve de sa muselière, récupérant sa cape au passage, et se rafraichit, buvant tout son saoul d’une eau glacée de neige fondue absolument délicieuse. Puis elle chercha rapidement quelques pitances dans les cailloux mais en vain, et il fut temps de repartir…
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Sans le savoir, la chevaucheuse se rapprochait du col des crocs de l’hiver. Le paysage autour d’elle se vallonnait, s‘escarpait même par endroits, et les conifères avaient désormais complètement remplacé les feuillus partout. Sur sa droite quelque part, Karak Hirn échappait à sa vue, accroché au flanc des Montagnes Noires, dont les sommets rocheux partiellement enneigés qu’elle apercevait entre la cime des arbres découpaient la ligne du ciel de leur silhouette grise dentue, et dominaient la forêt de leur toute majesté à la vue imprenable. Le ciel était la plupart du temps d’un bleu profond splendide en cette fin de printemps, et le contraste des températures entre soleil et ombre de plus en plus marqué. Ainsi elle pouvait cuire jusqu’au coup de soleil, aux épaules et dans la nuque exposées au rayons directs de l’astre du jour, et dans le même temps, sentir encore la morsure du froid à ses orteils dénudés encore à l‘ombre. Younak marchait au pas, sur ce territoire cabossé qu’elle escaladait pratiquement la plupart du temps, plus qu’elle ne le parcourait à présent.

De temps en temps quand Tsorgull levait les yeux elle pouvait apercevoir un petit point noir tournoyant dans l’azur tout là haut, un aigle en chasse, ou peut-être plus rarement pouvait-il s’agir d’un aigle géant ? Ou plus rarement encore d’un dragon ? La zone était si sauvage… Tout était possible, à terre comme dans les airs. En tout cas, elle se sentait bien dans cet environnement, la Nature sauvage, la plus sauvage, reculée, et préservée qui puisse être sans doute. Elle était dans son élément, et sa louve aussi. Mais… la faim lui tiraillait toujours l’estomac… Et, midi approchant il devenait temps de trouver de quoi se sustenter, sans quoi Younak n’allait pas tarder à montrer des signes d’agressivité et devenir dangereuse, ou se mettre en tête de reprendre sa liberté. Aucun des deux n’était souhaitable…
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Chasse: Test sous INT (9) + compétence chasse (1) : 10 >>> 6 (bonne réussite)
Type d'animal débusqué : moufette rayée.
La chevaucheuse gobeline reprit donc ses investigations chasseresses, guettant les traces d’animaux qu’elle pouvait déceler… Tenant sa louve en arrière où à son côté par sa corde de poitrine, elle marcha à son côté, s’accroupissant quand il le fallait pour examiner de près une emprunte, une pelote de régurgitation, des fientes, ou des crottes… La forêt était bien peuplée. Elle finit par tomber sur un terrier, mais un terrier de quoi ? Ça… difficile à savoir comme toujours. Tant d’animaux font des terriers ! Elle suça son doigt alors et le tendit en l’air, découvrant par la fraicheur dans quel sens soufflait le vent. Elle s’en fut à quelques mètres de là dans le sens du vent, de sorte que son odeur ne remonterait pas jusqu’au terrier, et accrocha solidement Younak à un arbre avec sa corde, tandis qu’elle, alla se poster toujours contre le vent, dans un autre plus proche, d’où elle aurait vue sur l’entrée. Là, elle s’installa, à trois mètres du sol dans les branches basses dépourvues d’aiguille, et attendit l’arc à la main, parée à tirer, que l’habitant des lieux en sorte ou y revienne… ça pouvait durer. Elle prit son mal en patience. Elle était sure que ce terrier-là était occupé. Ce n’était qu’une question de temps. En plein printemps comme on était, les jeunes étaient encore au nid mais déjà grands. Aussi, si une femelle habitait là, elle serait contrainte à plusieurs allés-venues et ne tarderait pas à se montrer. Par chance elle avait vu juste, et n’eut pas à attendre trop longtemps pour voir une mouffette rayée noire et blanche arriver avec une proie toute fraîche dans sa gueule. La bête ne l’ayant pas repérée, elle ne se pressait pas, et Tsorgull eut tout son temps pour bander son arc et la mettre en joue… Chlac ! La flèche partit tout droit transpercer l’animal au moment ou il plongeait la tête dans son antre pour y entrer, le clouant au sol dans un couinement aigu. Elle se laissa glisser de sa blanche alors, roula à terre, et se précipita pour l’achever d’un coup de lance net et précis.

Elle ramassa sa proie alors et s’en fut rejoindre sa louve. Restant à distance, mais bien visible d’elle, elle dépeça l’animal devant elle, tout à la fois pour la rassurer sur le fait qu’elle avait à manger, donc que Younak aurait probablement à manger aussi… mais seulement après que Tsogulla se susse sustentée. Histoire de bien lui rappeler qui était la subordonnée et qui était la cheffe. Ce rituel avait une importance capitale. La majorité des accidents avec les loups géants provenait de sa négligence. Elle se contenterait néanmoins du minimum – une patte avant et son épaule et le foie, restant en partie sur sa faim, sachant qu’une moufette entière constituait une bien petite ration pour une louve de taille de Younak. Patte et foie qu’elle mangea crus sous les yeux implorants de la louve qui s’agitait nerveuse, gémissant et tirant sur sa corde à s‘étrangler, suivant chacun de ses gestes du regard en se léchant les babines. Quand elle eut mangé sa maigre part à son aise, elle feignit encore de prendre tout son temps de rouler la fourrure de l’animal et la remisa dans sa musette, jetant de temps en temps un regard à la louve, puis - enfin seulement - consentit à lui jeter le reste… La Louve fondit dessus avec une gratitude sans borne ! Et n’en fit qu’une bouchée... goulument avalée en quelques coups de dents implacables de son énorme mâchoire, broyant le crâne et les os de la moufette avec une facilité déconcertante. Dès qu’elle eut bien terminé, Tsorgulla vint la caresser et la détacher et eu droit à une séance de léchouilles et de câlin en règle qui ne manqua pas de la renverser.
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Table de rencontre (1D6) : ours noir.
Manger cru n’était pas ce que préférait Tsorgulla, mais l’urgence l’y avait obligée. Elle savait que ça lui donnerait une haleine de rat crevé sous peu, et batailla d’ailleurs un moment ensuite, une fois repartie, avec un bout de viande resté coincé entre ses dents. Elle ne savait pas trop vers où elle allait, enfin, si, quand même, cette région était la sienne, et elle savait se diriger autant qu’elle le pouvait vers l’Empire, laissant le territoire du clan de l’Œil jaune dans son dos. Cette pensée d’ailleurs l’émut, mais sans qu’elle parvienne à savoir s’il s’agissait de regret ou de soulagement, tant ces deux émotions bouillonnaient à part égale en elle à ce moment-là. Les deux heures suivant ce maigre repas salutaire se passèrent sans incident particulier, et elle parvint à couvrir une bonne distance malgré le relief compliqué du terrain à cet endroit. Elle tâchait de rester loin des sentiers et vallées plus praticables, pour réduire au maximum ses chances de croiser des nains ou l’un des siens. Hélas ça l’exposait à d’autres rencontres, plus… sauvages, et pas forcément moins dangereuses. Et c’est ce qui arriva au bout des deux heures suivantes, comme elle tomba presque nez à nez avec… un ours noir ! Elle sursauta si fort en selle qu’elle manqua de peu de tomber de louve. Quant à l’ours noir, il fut surement aussi surprit qu’elle, mais ne sembla pas tellement s’intéresser à elle pour autant… Ni une ni deux, elle mit cette hésitation à profit pour lancer Younak au galop et filer au plus vite, par le plus court chemin, avant que l’ours ne change d’avis… Son coeur battait la chamade, et la douleur vive qu’elle ressentit alors à ce moment-là dans la cuisse, puis quelques secondes après sans la joue, et encore dans l’épaule, lui permirent de déduire rapidement que l’ours était trop occupé à piller une ruche sauvage de son miel pour la poursuivre ou même s’en prendre à elle… Elle encaissa la douleur cuisante des piqures d’abeilles qui l’avaient prise pour cible presque avec gratitude du coup, tant elle fut reconnaissante à ces petites bêtes de lui avoir épargnée le pire…
Evénement inattendu : éboulement sans blessure mais avec une belle frayeur et la perte d'un équipement (celui que tu veux).

Toute à son émotion, elle ne fit pas attention au fait qu’elle engageait sa monture sur une pente entièrement recouverte de pierres brisées, arrachées à la roche des pics par des siècles de gel et de dégel. Un terrain instable et dangereux s’il en fallait, tant les pierres qui s’y trouvent accumulées sont en général tranchantes et mobiles. Un rien provoque un glissement de terrain sur ces amas-là, et le poids d’une louve géante y suffit largement. Hélas pour Tsorgulla, c’est précisément ce qui arriva… La louve dérapa soudain, une pierre roulant sous sa patte, qui s’enfonça, manquant de la blesser au passage. Elle tressaillit alors, pour se rattraper, puis dut se débattre avec le sol mouvant qui se dérobait de plus en plus sous ses pattes, toutes les pierres commençant à glisser lentement, pour ne pas être entrainée avec elles, désarçonnant Tsorgulla au passage, dont le poids la gênait trop… Ainsi allégée, elle parvint à s’extirper du glissement de terrain en quelques bonds habiles instinctifs, filant jusqu’à la terre ferme un peu plus loin. Mais sa cavalière, elle, n’eut pas cette chance. L’un de ses pieds s’étant enfoncé de trop dans la caillasse mouvante à son atterrissage, prisonnière un instant des pierres mobiles, elle se paya une très gosse frayeur en se voyant partir avec la mer de cailloux qui dégringolait la pente dru de plus en plus vite, dans un grondement de plus en en plus audible… Elle pouvait être engloutie à tout moment, ou entrainée dans un précipice en contrebas, et elle dût sa survie qu’à son réflexe bienvenu de s’allonger aussitôt sur le sol à plat ventre, bras et jambes écartés au maximum pour répartir son poids, sans plus bouger du tout… Ne lui resta plus alors qu’à prier Gork et Mork – ce qu’elle fit de toute son âme – pour que les pierres cessent de glisser… L’un d’eux l’aurait-il entendue ? Son coeur battait à tout rompre et elle retenait son souffle autant que faire se pouvait pour ne plus déranger la moindre pierre. Toujours fut-il que la grande plaque de pierrailles mouvante ralentit doucement sa dégringolade et se stabilisa bientôt, avant qu’elle fut tombée dans un quelconque précipice en contrebas, ni ensevelie. Elle prit le temps de souffler un peu, n’osant plus bouger d'un pouce, attendant que son coeur se calme, suppliant ses dieux de ne pas l’abandonner, avant de tenter de regagner la terre ferme où l’attendait Younak à trois mètres de là. Quand tout fut à nouveau immobile et silencieux, elle se risqua à bouger avec toutes les précautions du monde… Précautions à se mettre délicatement à quatre pattes qui l’obligèrent à des contorsions lentes, délicates, l’empêchant de retenir trois de ses flèches de glisser de leur carquois et de dégringoler plus bas… Elle les regarda filer avec dépit, sans rien pouvoir ni oser y faire, de peur qu’un geste brusque ne réenclenche la glissade générale, occupant toute son énergie à ne plus déranger à nouveau la pierraille. Cette fois, elle y parvint et ressentit un immense soulagement en retrouvant sa louve sur la terre ferme. Mais ses flèches restées bien visibles au milieu des pierres en contrebas la narguèrent, perdues pour de bon, car elle ne prendrait jamais le risque d’aller les chercher. Un gros soupir en s’essuyant le front, puis elle remonta sur sa louve et reprit sa route en direction du Nord-Ouest, s’engageant cette fois bel et bien à l’assaut du Col des crocs de l’Hiver.
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Après cette double frayeur, la louve et sa cavalière dégringolèrent les pentes forestières des Montagnes Noires, en quête d’une pitance plus conséquente que cette malheureuse moufette rayée qu’elles s’étaient partagée. Tsorgulla fit quelques haltes aux endroits stratégiques qu’elle croisa, pour trouver de quoi se sustenter. Après tout, c’était « son milieu », elle en connaissait les ressources cachées ; comme ces gros vers blancs bien gras, qu'on trouve sous les écorces des troncs pourris… Ou les truites arc en ciel, qu’on pouvait attraper dans les torrents de montagne à la main. Oh, non pas en ayant une immense adresse et la rapidité de l’éclair, non non, au contraire... En approchant tout doucement la main sous les rochers… Là où on avait de l’eau jusqu’à la taille. Une truite dans un torrent se réfugie dans le noir sous les pierres débordant des rives, et ne sent pas la main qui s’approche lentement, à cause du courant… on peut alors l’effleurer du bout des doigts, avant qu’elle ne bouge un peu. Il est alors possible de la plaquer au rocher et de s’en saisir fermement. Ainsi, la gobeline parvint-t-elle à se dénicher de quoi se rassasier pour de bon, entre les vers, les insectes, les escargots, les œufs de passereaux, certains champignons, et les truites; elle mangea à sa faim. Restait sa louve… Il lui fallait une ration plus conséquente qu’une moufette. Elle se résolue à repartir en chasse à nouveau sur son dos, l’arc à la main, avant qu’il fasse nuit. Cette fois elle était réchauffée, rassasiée, elle serait plus habile au tir que précédemment.

Elle procéda de la même façon, sauf qu’elle ne musela pas la louve avec sa cape cette fois-ci, histoire de pouvoir la laisser poursuivre et capturer une proie elle-même si elle le pouvait ou le voulait. Elle avait mangé toute l’après midi devant Younak et avant elle, les petites choses qu’elle avait trouvé, preuve était faite qu’elle était cheffe de meute. Les pieds calés dans la corde de poitrine de la louve, l’arc en main prêt à être bandé, elle la laissa flairer une piste, et en chercha elle-même une de visu au sol: traces… crottes… terrier… Il lui restait 15 flèches… et la nuit ne tomberait pas avant deux heures.
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 01 juil. 2017, 14:03, modifié 2 fois.
Raison : fiche wikifié (Total 66 Xp gagnés et profil mis à jour)
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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Recherche de gibier : Test sous INT (10) + compétence chasse (1) + compétence pistage (1) + bonus flair de ta louve (3) : 15 >>> 6 (grande réussite)

Tentative d'abattage de la proie :
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Test sous TIR (10) + compétence adresse au tir (1) sans malus grâce à tir en mouvement : 11 >>> 11 (réussite)
La faim aidant sans doute, la louve ne tarda pas à dénicher une piste fraîche toute à fait valable… Et il ne fallut pas tellement plus long aux deux consœurs de désertion pour la remonter jusqu’à leur proie… un couple de blaireaux en vadrouille. Gros comme des chiens, avec leur poil argenté et noir, souligné de blanc, il étaient facilement repérables. Un seul d’entre eux callerait allégrement Younak jusqu’au lendemain soir, voire, jusqu’au surlendemain matin. La gobeline tacha de garder tout son sang froid cette fois, et visa l’un d’eux tandis que la louve s’en rapprochait... Mais, un saut malheureux de sa monture par-dessus une grosse racines au moment fatal de laisser partir la flèche, et celle-ci s’en fut se perdre dans les hautes branches. Tsorgulla grommela, et les blaireaux prirent conscience à cet instant qu’ils étaient poursuivit. Ils filèrent aussitôt au galop vers leur terrier. Aucune chance cependant qu’il échappe à Younak si sa maitresse la laissait les poursuivre à sa guise. Elle la retint encre un instant, juste le temps de tenter un second tir, considérant que, si elle ratait celui-là, elle se laisserait glisser à terre et libèrerait Younak de son poids pour la laisser poursuive. De façon à ce que celle-ci rattrape au moins l’un des deux avant qu’ils n’atteignent leur abri, même s’il était proche… Pas question de prendre le risque que sa louve ait trop faim et se retourne contre elle. Quelques pas encore, et la seconde flèche fut tirée…

Tchoc ! Cette-fois, le coup atteint son but, en plein l‘arrière train du plus lent des mustélidés qui lâcha alors un couinement de douleur, laissant déraper ses pattes arrières, avant de tenter de poursuivre sa course. C’est l’instant que choisit Tsorgulla pour passer la jambe par-dessus la tête de sa louve et se laisser glisser à son côté, en se tenant toujours à la corde qui enserrait sa poitrine… et de la laisse filer attraper la bête touchée, courant à ses côté. L’autre blaireau eut un regard triste en arrière quand Younak se jeta sur son conjoint pour le dévorer, puis fila, résigné, sans demander son reste. Alors, la gobeline, lâcha la corde et se recula de quelques mètres, prudent, afin de laisser sa monture dévorer leur prise sans risquer qu’elle s’en prenne à elle. Le festin fut parfait. Un bon blaireau bien gras, c’était tout ce qu’il manquait à Younak pour pouvoir enfin caler son estomac affamé de louve géante, et touts ses dents creuses en prime. Ce fut même un festin en règle. Comme tous les carnivores, elle dévora sa proie par l’arrière, et en mangea d’abord les viscères, avant de s’attaquer aux portions de viande bien charnues et bien grasses des cuisses, et du râble. Elle y prit visiblement un plaisir certain, prenant tout son temps et jouant même avec sa nourriture, avalant goulument de grosses bouchées ensanglantées où se mêlaient, viande, poils, et os, se maculant le museau de sang frais.

Quand elle eut assez dépiauté la carcasse, et n‘eut plus faim du tout, elle joua encore un peu à croquer quelques os qui craquèrent sous ses énormes crocs, comme ceux des nains à la bataille, puis consentit enfin à s’en désintéresser, se lançant alors dans une séance méticuleuse de léchage de babines, entrecoupée de bâillements de satisfaction. C’est alors que Tsorgulla la rappela à elle avec tendresse et complicité, comme pour la câliner, mais surtout en profiter pour la reprendre en main. La louve, repue, se laissa convaincre assez facilement et vint chercher quelques caresses flatteuses auprès de sa « cheffe de meute » pour sa belle prise. Tsorgulla les lui prodigua mais en profita au passage pour s’exercer à la faire obéir à quelques ordres simples pendant que la nuit tombait sur le Col.
Tsorgulla Gonz', Monteur gobelin
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