[Malvina-Anton] La rencontre

Les Principautés Frontalières ou les Royaumes Renégats, ont toujours été le théâtre d’innombrables batailles, guerres, conquêtes et défaites. La plupart des habitants des Principautés s’accommodent néanmoins de la situation, dans ces contrées où le moindre manant peut devenir roi en un jour pour connaître une mort ignoble le lendemain.

Les forêts des Principautés Frontalières regorgent de gobelins des forêts, d'elfes sylvains, etc. A proximité se trouve Barak-Varr, et les célèbres Pics Sanglants, remplis d'Orques.

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[MJ] The Puppet Master
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[Malvina-Anton] La rencontre

Message par [MJ] The Puppet Master »

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Cela ne faisait que quelques jours que Malvina s'était enfuie de la demeure de sa belle-mère et la solitude commençait déjà à lui peser. Elle était demeurée seule dans les montagnes après que le palefrenier qu'elle avait convaincu de l'accompagner se soit montré finalement plus intéressé par les bijoux que la belle avait dérobés avant de partir que par Malvina et ses projets d'avenir.
La jeune femme s'était installée dans une petite maison de pierres occupée seulement en été par des bergers de passage avec leurs troupeaux. Il n'y avait rien de luxueux, c'était certain, mais l'endroit était malgré tout confortable et sûr : quelques paillasses, une table de bois flanquée de deux bancs, plusieurs étagères et une cheminée. Malvina venait de terminer son repas composé d'un sac de noix et du produit de sa chasse de la veille, lorsque des hennissements se firent entendre. A ceux de ses deux montures -elle avait bien voulu abandonner la troisième au palefrenier- répondaient ceux de plusieurs autres approchant. Immédiatement, la jeune femme saisit son arc, encocha une flèche et se posta aux aguets. Malheureusement, elle n'eut pas le temps de sortir et sachant que sa présence ne pouvait plus être cachée, elle dut se résoudre à rester positionnée à l'abri des regards mais coincée dans la masure. Elle assista à l'arrivée au grand galop d'une demi-douzaine de cavaliers. Sans dire un mot, ils stoppèrent leurs chevaux et mirent pied à terre. A en juger par leurs accoutrements et le fait qu'ils soient lourdement armés, ce n'étaient sans aucun doute ni des chasseurs, ni des bergers.
Malvina sentit son estomac se serrer quand elle imagina qu'ils n'étaient sûrement pas là par hasard...
Un des hommes vint se poster à une vingtaine de mètres de la porte d'entrée du refuge. Il était grand et massif, le visage glabre, les cheveux courts, le menton carré, de petits yeux sombres, une bouche fine figée en une mine contrite et vêtu d'une veste de cuir bouilli marron et d'un pantalon de toile épaisse. Planté droit dans ses bottes, ses larges mains à la ceinture à laquelle pendait une longue épée, il fixait le carreau au travers duquel Malvina l'observait. Accroupie dans la pénombre derrière la vitre sale, elle savait qu'il ne pouvait pas la voir mais elle avait la désagréable impression qu'il la dévisageait... Derrière lui, un autre homme plus petit -à bien y regarder, tous les autres soudards paraissaient plus petit que ce colosse- tirait sur une corde au bout de laquelle la jeune femme identifia sans peine, malgré son visage tuméfié, le palefrenier. Ce dernier était pieds et poings liés, dépenaillé et visiblement traité sans ménagement. La tête basse, les cheveux hirsutes, les épaules tombantes, le malheureux semblait avoir beaucoup souffert et il trébuchait à chacun de ses pas. Lorsqu'il fut amené à hauteur de celui qui restait planté à scruter la cabane, celui-ci passa son bras autour des épaules du palefrenier comme s'il s'agissait d'un vieil ami puis, sans détacher son regard de la maisonnette, esquissa un sourire et se mit à lui parler tout bas. Le jeune homme opina timidement ce qui eut pour effet d'accentuer le sourire du gaillard qui le repoussa en arrière le faisant choir aux pieds de son cerbère qui en profita pour lui asséner quelques coups de pieds dans les côtes.
Les autres hommes s'étaient déployés en ligne derrière le colosse. L'un d'eux tenait la bride des chevaux de Malvina montrant par là qu'elle ne pouvait plus fuir.

__________
A quelques kilomètres de là, Anton von Adeldoch chevauchait tranquillement sur le chemin qui le ramenait chez lui. Il venait de vivre une aventure harassante et piquante comme le lui rappelait la douleur qui aiguillonnait son abdomen à chaque balancement de sa monture un peu trop prononcé.
La joie de retrouver son foyer et ses proches faisait bondir son coeur et l'homme ne pouvait s'empêcher de sourire. Il goûtait déjà le bonheur de revoir son domaine quand il vit, en contrebas du sentier qui le menait au travers des montagnes, une petite troupe d'humanoïdes verts surgir d'un bosquet de résineux et bondir sur les rochers. Un instant interdit par cette soudaine agitation, Anton arrêta sa monture et observa le curieux manège de ces étranges créatures. Leurs gloussements et piaillements parvenaient maintenant aux oreilles du baron : on aurait dit un concert désordonné de volailles dans une basse-cour, l'agressivité en plus.
D'ailleurs, à les voir grimper ainsi dans sa direction, une pointe d'inquiétude grandit soudainement en lui jusqu'à ce qu'il eût compris que ce que cherchaient à rejoindre ces inquiétantes peaux-vertes c'était lui !
Un bras fut tendu dans sa direction et les cris redoublèrent montant en une clameur aiguë. Anton éperonna son cheval et le mit au trot. Malheureusement, il vit bien vite que sa monture, mal à l'aise sur ce sentier de montagne escarpé, ne parviendrait jamais à distancer ses poursuivants. Pourtant, mu par un irrépressible sentiment de peur associé à l'instinct de survie caractéristique de l'espèce humaine, le noble baron von Adeldoch talonna les flancs de la bête avec férocité pour lui faire forcer l'allure...

__________
Après quelques minutes de silence, la voix caverneuse du colosse retentit :

- Allez, petite, nous avons perdu assez de temps comme ça !
Tu peux sortir maintenant... on te fera rien. On est juste payés pour te ramener chez toi.
Mais si tu n'es pas sage, on se fera un plaisir de te fesser !


Ses acolytes se mirent à rire mais pas lui. Il gardait un visage dur et ses traits marquaient toute sa détermination.
Malvina, impuissante et furieuse, se sentait piégée.
Comment pourrait-elle espérer tenir tête à six hommes armés et sans doute rompus à toutes les éventualités ?
D'autant qu'elle n'avait plus de chevaux à disposition pour fuir...
Tant pis, la jeune femme était résolue à ne pas se laisser prendre par les sbires de sa belle-mère. Alors, elle tenta le tout pour le tout : si comme ils le disaient ces hommes n'avaient pas été commandités pour la maltraiter, ils ne tenteraient rien qui risquerait de la blesser. Cela lui laissait une petite marge de manoeuvre. Par contre, s'ils avaient menti pour l'amadouer...
Quoi qu'il en fut, Malvina allait vite être fixée.
Elle entreprit donc de sortir lentement en feignant de se rendre puis, alors qu'elle était encore sous le porche, elle banda son arc, décocha sa flèche en direction du colosse et sauta sur les pentes raides à quelques mètres de la cabane sans réellement prendre le temps de viser, le but étant plus de surprendre que de blesser. Pourtant les deux furent faits quand celui qui tenait en laisse le palefrenier vit sa cuisse percée de part en part. Son cri étranglé déchira le bref silence qui avait précédé l'agitation de sa fuite.


- Messieurs, à cheval ! hurla le gaillard imperturbable.

Immédiatement, la jeune femme bondit de plus belle sur la pente la plus abrupte pour que la poursuite qui allait s'engager ne puisse être menée à cheval.

__________
Les sabots du cheval d'Anton von Adeldoch ripaient sur les pierres du sentier menaçant de faire chuter monture et cavalier à tout moment. Derrière eux, les peaux-vertes s'excitaient de plus en plus à mesure que l'écart se réduisait. Anton, espérait parvenir rapidement à proximité de quelque habitation ou, au moins, d'un quelconque endroit où il pourrait se soustraire à la vue des créatures.
Mais, il chevauchait à présent sur un escarpement rocheux qui filait en une succession de pentes plus à pic les unes que les autres vers une petite vallée au creux de laquelle serpentait un chemin de terre beige.
Peut-être le chemin de son salut ?

__________
Les cris des hommes sur les talons de Malvina trouvaient un écho grondant en se répercutant sur les flancs des montagnes alentours. La jeune femme glissait sans arrêt sur les cailloux qui accompagnaient sa course en roulant sous ses pas. Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait pu se retourner pour voir où étaient ses poursuivants tant il était périlleux de progresser dans ces conditions. Devant elle, l'immensité des montagnes plongeait en ligne droite et raide vers une petite vallée rocailleuse au creux de laquelle serpentait un chemin de terre beige.
Peut-être le chemin de son salut ?

__________
Ce qu'il vit lors du coup d’œil rapide qu'il jeta par-dessus son épaule ne fut pas pour rassurer Anton : une vingtaine de créatures vertes étaient sur ses talons et l'agilité dont elles faisaient preuve autant que la rapidité avec laquelle elles se mouvaient parmi les rochers et sur les escarpements l'effrayaient. S'il ne tentait rien, dans moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ces bêtes seraient sur lui ! Alors, Anton s'écarta du pseudo-sentier qu'il suivait en lançant son cheval sur la pente abrupte et rocailleuse espérant rejoindre plus rapidement la vallée et, peut-être, le péril évident de son entreprise suffirait à décourager ses poursuivants.
Malheureusement, à peine une foulée plus tard, les sabots de la monture du baron s'enfoncèrent profondément au milieu des cailloux comme dans de la neige fraîche provoquant la chute de son cavalier en même temps que la sienne et, rapidement, Anton se retrouva piégé dans une avalanche de pierres. Tant bien que mal il plaça ses bras de manière à protéger son visage car dégringolant, glissant et ricochant au milieu de ce déluge de rocaille frappant son front, son menton, ses mains, ses jambes et ses côtes déjà meurtries, il n'y avait rien d'autre à faire.

__________
Alors qu'une lueur d'espoir venait d’apparaître, Malvina sentit un pan entier de roche se dérober sous ses pieds. La jeune femme dégringola dans un chaos de pierres et une pluie de graviers saillants qui lui griffaient le visage et les mains. Elle roula, culbuta, rebondit pendant presque une minute avant de commencer à ralentir à la faveur d'un adoucissement de la pente. Lorsqu'elle put se remettre sur pieds, elle leva la tête vers ses poursuivants et constata qu'ils s'étaient arrêtés deux cents mètres plus haut. Ils gesticulaient dans tous les sens furieux de voir leur proie filer entre leurs mains. Seul le colosse restait toujours stoïque et inquiétant à tenter de percer l'âme de Malvina de son regard intense. Soudain, un hennissement plaintif résonna dans la vallée : sur le flan opposé, un nuage de gris dévalait la pente en une tumultueuse avalanche de poussière. Au-dessus, de petites formes vertes sautillaient à grand renfort de couinements stridents.
__________
Lorsque le calme revint autour de lui, Anton était couvert de terre, de poussière et de graviers. Il se redressa et constata qu'il n'était plus qu'à une dizaine de mètres du chemin dans la vallée. Il leva les yeux sur le versant qu'il venait de descendre et s'aperçut que les peaux-vertes ne s'étaient pas élancées immédiatement derrière lui. Néanmoins, maintenant que le calme était revenu et qu'elles voyaient de nouveau Anton, elles commençaient à débouler en sautillant. Anton chercha son cheval et fut dépité de constater qu'il gisait inerte à quelques mètres de lui. Il n'avait visiblement pas survécu et l'homme s'aperçut qu'il aurait pu connaitre la même fin. Avec autant de vélocité qu'il en était capable en une telle situation, il récupéra tout ce qu'il put de ses effets sur la dépouille de l'animal et entreprit de terminer sa descente jusqu'au chemin. Il sauta rapidement dans la vallée.
__________
Malvina vit une forme humaine s'extirper de l'amas de roches et de poussières qui avait dévalé la montagne. Elle hésita un instant mais voyant que ses poursuivants commençaient à s'aventurer sur la pente pour la rejoindre, elle n'eut d'autre choix que de sauter elle aussi dans la vallée.
__________
Un bref instant, Malvina et Anton se dévisagèrent. Ils n'étaient qu'à une dizaine de mètres l'un de l'autre et tous les deux poursuivis.
Peut-être que chacun allait constituer pour l'autre un allier de circonstance qui l'aiderait à s'en sortir ?
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...

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Anton
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Re: [Malvina-Anton] La rencontre

Message par Anton »

On avait peine à croire en voyant l'air sévère portés sur les traits fâchés d'Anton Von Adeldoch qu'il venait d'échapper de justesse à la mort, ni qu'un chaplis de menaces verdâtres le poursuivait toujours. Poings sur les hanches, mordant sa lippe, il contemplait désolé l'absurde carcasse de son hongre bistre disloqué, avec dans les yeux une lueur de reproche telle que quiconque n'ayant pas assisté à la scène eut tenu pour certain que la malheureuse bête s'était jetée motu proprio et tête la première dans la rocaille du ravin.

Il est vrai que, pour un homme dans la situation du baron, la perte d'une monture représentait un coup du sort certain, sa course l'ayant rendu bien loin dans des terres qui lui étaient en majeure partie inconnue. Il lui était difficile de s'imaginer combien de temps il lui faudrait, à pied et sans guide, pour rejoindre, sinon Terre-Noire, du moins le premier hameau venu ; mais même en tablant sur la chance qui ne l'avait que rarement desservie, Anton n'était guère optimiste. Se déplacer rapidement, privé de luminaire et de victuailles, dans ces régions peu réputées pour leur hospitalité ne s'annonçait nullement comme une sinécure, eusse-t-il même pu compter sur un cheval. A pied, c'était même une gageure. Poursuivi, une folie... voilà, ce qu'en son for intérieur, se disait le baron, lançant pour la forme un long regard accusateur à cette carne traîtresse qui l'avait trahi, et qui devait déjà de là où elle était bien rire du guêpier dans lequel son maître se retrouvait.

La rigueur du conteur nous pousse à ajouter que, en accord avec son tempérament, le baron ne put s'empêcher un rapide calcul pour estimer la perte financière qui gisait quatre fers en l'air à ses pieds, et que ces considérations bassement pécuniaires, sordide oraison funèbre offerte au hongre méritant, ne contribuaient pas que peu à l'humeur noire qui gagnait invinciblement le rejeton des Adeldoch. Anton soupira, et assembla rapidement son paquetage.

Dans son dos, déjà, un hourvari de pierrailles et de piaillements aigus indiquaient que les hideux peaux vertes n'avaient pas abandonné la traque, et que les plus stupides et les plus courageux entreprenaient à leur tour et sans trop d'hésitation le flanc abrupte du ravin. Le baron leur souhaita intérieurement bonne chance et s'élança en direction du chemin beige qu'il avait aperçu depuis les hauteurs. Si ces ignobles gob (quel que fût le nom exact de ces verdures primitives et miniatures) trouvaient bon d'aller se tuer comme les grands sur les glissements et les éboulis, Anton n'allait certainement pas les en dissuader. Il s'inquiétait davantage de savoir si ceux qui allaient en réchapper jugeraient utile de le poursuivre lui, quand un cadavre tout chaud gisait sur la route. Qu'ils le poursuivissent par faim, et le problème serait réglé ; mais si c'était par goût de la violence qu'ils courraient sus, la situation allait se faire délicate...

Le baron s'arrêta. En face de lui, sur le chemin beige, une jeune fille brune échevelée reprenait son souffle avec une vague posture défensive, hors d'un large sillon de poussière qui se dessinait jusqu'à l'autre flanc de la vallée encaissée. Un peu interloqué, il se chercha une contenance ; quelle réception faire à cette houri jetée du ciel en culotte de cavalière et bottes usées? Impossible de la ranger parmi les vulgaires, son port l'indiquait ; mais quel genre de dame bat en suant les vallées perdues des Principautés, qui plus est, un arc à la main? Les usages ne prévoyaient guère d'échappatoire élégant pour éviter de déroger en de pareilles circonstances, aussi la résolution du baron balançait-elle entre la galanterie de hasard et le ton impératif que dicte toujours l'urgence d'une poursuite. Dans le doute, il se décida pour la première ; rien n'indiquait que cette chasseresse impromptue ne se ferait pas hostile par la suite, mieux valait prévenir le plus de risque possibles.


"Anton von Adeldoch, ma dame, ravi de croiser un être humain dans ce que je pensais être un désert oublié même des dieux, et charmé que ce visage soit parmi les plus agréables qu'il m'ait été donné de rencontrer. Je me désole seulement des circonstances de cette rencontre : je suis poursuivi par une grouillis de Peaux-Vertes courtes sur patte, et je crains fort qu'il ne s'en prennent à nous si nous ne filons pas au plus vite. Se pourrait-il par bonheur que vous connaissiez les environs et un refuge quelconque pour nous y soustraire?"

A vrai dire, sous la couche de bienséance de l'aristocrate, le sang un peu vif de l'Adeldoch pulsait au fur et à mesure qu'il parlait. Cette rencontre lui faisait perdre un temps précieux nécessaire pour se mettre à l'abri, sans compter qu'elle représentait certainement de nouvelles complication si la drôlesse décidait de se mettre sous sa protection. Les yeux sombres du baron furetèrent à gauche et à droite, en quête d'information, puis se replacèrent sur la fille, en attente d'une réponse; il serait aisé à son parler de déceler s'il s'agissait bien comme il le soupçonnait d'une vraie représentante de la noblesse, ou seulement d'une plébéienne quelconque dont le pragmatisme d'Anton saurait bien tirer parti. La priorité restant bien sûr de se soustraire à la vindicte agitée de cet amalgame tribal et monochrome que les Dieux avaient cru amusant de lancer à ses trousses...

Anton von Adeldoch, Noble du Sudenland, lien vers l'aventure en cours: http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 380#p97380
Profil de combat :
FOR 9/ END 11/ HAB 7/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 11/ PAR 8/ TIR/ 9/ PV 75/75, bonus de l'équipement inclus avec -2 Par/Hab à l'adversaire, -1 armure de l'adversaire et parade 10, protection tête/bras/torse de 9.

Détails permettant d'arriver à ce profil:
Profil: FOR 8/ END 10/ HAB 8/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 10/ PAR 9/ TIR/ 9/ PV 75/75
Compétences: Monte, Arme de prédilection (rapière +1 Att)
armes: Arc court (dégâts:26+1d8, malus -2/16m) ; "fleuret estalien" (rapière, dégâts:14(+8)+1d8, parade 10, rapide (-2Par/Hab de l'adversaire pour parer/esquiver), perforant (1) (ignore 1 point d'armure adverse))
Protections: mailles. Torse, dos et bras, protection de 9, encombrement de -1 HAB, ATT et PAR
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Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges
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Malvina
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Re: [Malvina-Anton] La rencontre

Message par Malvina »

Malvina était dans une rage folle. Elle croyait s’être enfin débarrassée de cet incapable de palefrenier et le voilà qui resurgissait avec, à ses bottes, une bande de soudards qui l’avaient insultée et maintenant la pourchassaient.


Certes sa fuite aurait sans doute été impossible sans son aide : Prétextant une chasse qui devait durer deux jours, Malvina avait demandé que trois montures fussent sellées, chargées de provisions et qu’on les teint prêtes à partir à l’aube. Devaient l’accompagner le « garde du corps », que lui imposait sa belle mère depuis la mort de son père, et Christoff, le palefrenier, qui l’assisterait comme écuyer et soignerait les chevaux si ceux-ci venaient à se blesser. La régente, qui ignorait que la jeune fille avait eu vent de son projet de l'éloigner en la mariant à un vieux Prince des confins des principautés, n'avait pas jugé utile de s'opposer à ce projet. Au contraire, elle espérait que cette escapade contribuerait à distraire Malvina pendant les derniers préparatifs destinés à sceller son destin. Elle allait bien assez vite se rendre compte de son erreur, car se laisser négocier comme du bétail n'entrait pas dans les plans de la princesse qui aucune intention d’attendre l’aube pour quitter le château.

Sur son ordre, Christoff avait attendu la nuit et mis le feu à la réserve de fourrage. Le tout flambait déjà joyeusement quand un cri, puis un autre retentirent. Un mouvement confus se fit puis l’alarme fut sonnée, réveillant tous ceux qui dormaient, mais aussi ceux qui somnolaient à leur poste. Quelques hommes, plus alertes que les autres, se mirent à jeter des ordres qui se perdirent au milieu des questions de ceux qui, réveillés en sursaut, demandaient ce qui se passait. A ce vacarme s’ajoutèrent bientôt les hennissement des chevaux qui sentaient la fumée et ruaient dans leurs stalles en tentant de s’enfuir. Déjà c’était la panique, car s’il était fréquent que se déclenchassent au château de petits incendies bien vite étouffés, ce petit foyer là avait prenait de l'ampleur; il fallait agir vite.

Comme les autres, Malvina quitta sa chambre. Elle feignait l’affolement, serrant contre elle sa lourde robe de chambre sous laquelle elle avait dissimulée sa tenue de cavalière. Ainsi qu'elle l’espérait, son garde chiourme avait quitté sa porte pour prêter main forte à ceux qui, dans la cour, tentaient d’organiser la lutte contre les flammes. Elle demanda à un serviteur, qui passait en trombe, si la régente et son fils étaient en sûreté. Presque sans s’arrêter, celui-ci lui répondit que Madame était allée réveiller le Prince pour le rassurer et le garantir contre l’incendie. Quelle mère poule! Elle jubilait intérieurement et dès qu’il eut le dos tourné, elle s’élança en direction de la chambre de sa marâtre. La voie était libre, la mégère avait du ordonner à son garde de la suivre pour assurer sa sécurité et celle de son fils. Mieux encore, la jeune fille eut la surprise de trouver la porte déverrouillée, là où elle s’attendait à devoir la forcer. Le garde avait probablement exagéré la gravité de l’incendie, se dit-elle, effrayant sa belle mère qui en aurait oublié de fermer la porte à clef. L'incendie, en effet, ne devait être qu'une légère diversion; elle avait bien insisté sur ce point en donnant ses instructions à Christoff.

Malvina entra, referma derrière elle et commença à retourner la chambre. Dissimulé dans une malle, sous une pile d’étoffes, elle découvrit bientôt ce qu’elle était venue chercher: un coffret ouvragé qu’elle fourra sous son épaisse robe de chambre. Enfin! Malvina récupérait les bijoux de sa mère, dont sa marâtre l’avait honteusement spoliée à la mort de son père, tout en mettant la main sur ceux de la régente; histoire de faire bonne mesure. Du moins l'espérait-elle; elle n'avait pas trouvé la clef dudit coffret, laquelle avait du rester suspendue au cou de la régente. Peu importe, elle trouverait bien le temps de le forcer plus tard.

Il lui fut ensuite facile, dans la confusion générale, de rejoindre la grande porte auprès de laquelle se trouvaient les chevaux préparés pour elle la veille. Elle s’approcha d’eux, s’employant à les calmer pour pouvoir les détacher. Ils étaient terrifiés. Qu’avait donc fait Christoff ? L'incendie ne devait être qu’un feu de paille et le voila qui s'étendait aux dépendances. Où était-il donc passé d'ailleurs? Justement, le voici qui la rejoignait au pas de course, au moment où quelqu’un ouvrait l'écurie menacée et relâchait les cavales terrorisées. Sans adresser au palefrenier autre chose qu’un regard noir et un signe courroucé du menton pour qu'il lui apporta son aide, elle ouvrit la porte, sauta sur sa monture, et disparu dans la nuit.
...


Ils avaient d’abord galopé toute la nuit, désireux de tirer le meilleur parti possible de l’incendie et de la fuite d’un bon nombre de chevaux qui s'étaient élancés dans les ténèbres à leur suite. Peu avant l’aube, ils avaient traversé, en direction du nord, la route qui mène à Vidovdam et atteint le pied boisé des montagnes où la princesse avait coutume d’aller chasser. Les habitants de cette région, des bucherons et des trappeurs, n’avaient jamais eu que du mépris pour sa marâtre, cette fille d’Aldium qui aujourd’hui les gouvernait. Par respect pour le prince, dont ils comprenaient le calcul politique, ils avaient d'abord feint de l’accepter, mais maintenant que le prince était mort… C’étaient eux, les premiers partisans de son père, qui s’étaient occupés d’elle aux premiers jours de la disgrâce du baron, eux qui lui avaient appris à chasser et à devenir forte dans ces montagnes austères. Certes cette époque était aujourd’hui lointaine et leurs rapports plus distant, mais la bienveillance qu’ils lui témoignaient lorsqu’elle venait chasser sur leurs terres lui laissait espérer en leur loyauté.

L’accueil qu’ils lui firent, dans la première cabane qu’elle rencontra, lui prouva qu’elle ne s’était pas trompée. Quand Malvina leur eut confirmé que les rumeurs étaient justes; que sa belle-mère avait bien fait fi du testament de son père, la faisant surveiller pour l’empêcher de s’élever contre cette injustice et cherchant à la marier loin d'ici pour la priver de ses derniers recours, les montagnards maudirent le nom de l’usurpatrice et fournirent à la princesse les vivres et les vêtements chauds qu’elle demandait. Pour leur prouver la confiance qu'elle avait à leur égard, elle leur expliqua son plan :
brouiller les pistes en n’emmenant rien du matériel nécessaire au franchissement de la passe du nord. Les sbires de sa marâtre croiraient ainsi qu’elle fuyait à l’est, en quête du soutien des montagnards et des principautés voisines, ce qui lui laisserait, ainsi qu'elle l'espérait, le temps de franchir le col. Si cette rumeur se répandait, alors elle pourrait atteindre l’Empire où les poursuites se relâcheraient. Là, elle pourrait ensuite préparer sa vengeance et empêcher le retour de ces accapareurs de terres contre lesquels son père avait fédérés les montagnards et qui auraient tôt fait, sinon, de subvertir cette étrangère d’Aldium et son fils encore trop jeune.On promit à Malvina que tout serait fait comme elle avait dit et qu’elle pouvait partir tranquille.

Après de chaleureux remerciements, la jeune fille et le palefrenier avaient repris leur route en direction de la passe. Cinq heures plus tard, ils en étaient en vue et descendaient de leurs montures, afin de permettre à ces dernières de souffler et d’aborder l’ascension du col dans de bonnes conditions. La route était dangereuse et épuiser leurs montures ne leur aurait servi de rien. Cela faisait longtemps, en effet, que la passe n’était plus entretenue, si bien que seuls les trappeurs les plus téméraires et les plus rétifs aux taxes l’empruntaient encore pour aller vendre leurs fourrures à Kreutzhofen. La nuit était tombée depuis une heure déjà, lorsqu’après avoir franchi le premier col ils s’étaient autorisés à établir le camp dans une étroite vallée, à l’abri d’un amas rocheux et de quelques arbres rabougris qui y poussaient. Avec un peu de chance, ceux-ci les dissimuleraient aux regards indiscrets pendant qu’ils prenaient un repos bien mérité : Qu’ils ne se soient pas brisés le cou dans les ténèbres tenait du miracle et les bêtes, que le palefrenier avait pourtant choisies robustes, étaient épuisées. Or la route était longue et il leur faudrait bien marcher encore un à deux jours pour atteindre les contreforts septentrionaux des Montagnes Noires. Malvina savait que l’aide de son compagnon ne serait pas de trop si les bêtes monstrueuses et les maudites peaux vertes qui peuplent ces montagnes avaient le malheur de les repérer. Elle avait donc tu sa colère et ignoré superbement le jeune homme qui s'était collé contre son dos pour profiter de sa chaleur, toute occupée qu’elle était à prier la déesse de la chasse de les préserver de toute menace et d’effacer leurs traces. Que la déesse ait entendu sa prière ou non, seule la froidure de l’automne les avait assaillis cette nuit là, et ils avaient repris leur route aux premières lueurs de l’aube le lendemain.

L’absence d’incident notable renforçait la confiance qu’avait Malvina en l’issue favorable de son entreprise et, conséquemment, émoussait sa patience : Christoff l’agaçait de plus en plus avec son air bravache et les manières absurdes de protecteurs qu’il se donnait. L’imbécile, il n’avait même pas aperçu la peau verte que la jeune fille avait abattue d’une flèche au crépuscule du deuxième jour. Sans doute un scout.
S’il avait eu le temps de donné l'alarme, elle n'aurait pas donné cher de leur peau, mais surtout de la sienne, manchot comme il était avait elle craché, méprisante, au palefrenier.

Contre toute attente, une nouvelle nuit s'était passée sans aucune autre mésaventure et, au terme de leur troisième jour de fuite, il avaient passé le dernier col et descendaient le versant nord des montagnes. En retrouvant le couvert des arbres, ils s'étaient quelque peu détendus. Mais cette nouvelle désinvolture, de la part du palefrenier, n’était pas vraiment pour plaire à Malvina. Se croyant maintenant hors de tout danger, celui ci prenait des libertés : pendant qu’ils montaient le camp, Christoff lui avait fait des avances sur lesquelles elle s'était contentée de lever un sourcil dubitatif. Mais quand elle avait senti, alors qu’elle essayait de s’endormir, sa main sur son sein et son souffle chaud contre son cou, elle avait mis fin ses prétentions d’un coup de genou dans l’entrejambe. Le crétin s’était fâché.
Pour qui se prenait-il ? s'était scandalisée la jeune fille. Il avait l’air de ne pas comprendre. Et les avances que la jeune femme lui avait faites, ces visites fréquentes à l’écurie ? Malvina lui avait ri au nez, et comme cela lui arrivait parfois, elle s'était emballée: Certes elle aimait la compagnie des bourrins, mais pas n'importe lesquels. Et puis quel âge avait-il lui qui se prenait pour un étalon ? A quoi s’était-il attendu ? A une récompense en nature? Elle n'avait pas manqué se faire acheter par un prince pour vendre son corps à un simple palefrenier. Et quand bien même pourquoi aurait-il mérité la moindre récompense? Pour avoir manqué réduire en cendre son héritage et n’avoir, au surplus, pas été capable de disposer d’un simple scout ? Encore heureux qu’ils ne se soient pas faits attaqués. Elle aurait bien aimé l’y voir. Et pour prouver qu’elle était une grande dame, elle avait fouillé dans ses affaires, en avait retiré une bague appartenant à sa belle-mère, qui trainait aux côtés du coffret scellé, et l'avait jetée aux pieds du palefrenier. Qu’il la prenne sa récompense, et qu’il disparaisse de sa vue ! Il n’avait qu’à prendre un des chevaux. Christoff s'était mis à fulminer. Il aurait bien aimé la battre, blessé tel qu'il était dans son orgueil de mâle, mais il était lâche et connaissait l’adresse au tir ainsi que la pugnacité dont pouvait faire preuve Malvina. Aussi était-il parti, non sans avoir pris bien soin de ramasser la bague et en se demandant si la demoiselle ne dissimulait pas, dans ses affaires, quel qu’autre trésor dont elle ne lui aurait pas parlé. En effet, Malvina avait jusqu'ici gardée cachée l’existence du coffret à bijou et vous jugerez, à la suite des évènements, quelle imprudence elle avait commise en excitant ainsi la curiosité du maraud. Elle avait parfois cette mauvaise habitude de sacrifier la prudence au panache.

Malvina l’avait regardé partir et avait pris soin de déplacer son camp avant d’oser prendre du repos. Qui savait ce que ce gamin, dans sa colère, allait bien pouvoir inventer. Elle fulminait, mais était en vérité plus blessée qu'ulcérée. Elle avait vraiment cru que le palefrenier s'était rallié à sa cause par loyauté, dans un élan de révolte contre l'injustice qu'elle subissait. Elle passait beaucoup de temps aux écuries, préférant parfois la compagnie des bêtes à celle de ces semblables et surtout à celle des gens de sa belle mère, de plus en plus nombreux. Loin de lui faire des avances elle avait simplement ressenti pour le palefrenier, négligé par les autres habitants du Burg, une certaine sympathie, et s'était naturellement tournée vers lui pour l'aider dans sa fuite quand elle avait senti que la situation lui échappait.

Elle s’était mise en marche, s’assurant de son mieux qu’elle n’était pas suivie, et avait fini par tomber sur une petite maison de pierre depuis longtemps désertée par les bergers. C’était là qu’elle avait été surprise par ces gueux de mercenaires. Et qu’avait gagné Christoff en les menant jusqu’à elle ? Une sacrée raclée. Pire peut-être; ces brutes n'avaient pas l'air du genre à s'embarrasser d'un tel fardeau lorsqu'il aurait perdu toute utilité.

La suite, vous la connaissez.


La jeune fille avait donc réussi à leur échapper pour le moment. Mais la situation n’était pas brillante pour autant. Ses poursuivants n’étaient pas loin derrière elle et, comme le lui avait très aimablement fait remarquer l’étranger sur lequel elle venait de tomber - plus ou moins littéralement il est vrai - un groupe de Peaux-Vertes n'allait pas tarder à se joindre à la chasse. Mais après tout n’était-ce pas là sa chance ? Les Peaux-Vertes semblaient devoir couper la route aux mercenaires. Si ceux-ci voulaient la suivre, ou du moins récupérer les bijoux qu'elle transportait, ils allaient donc vraisemblablement devoir combattre cette vermine. Ou bien alors ces soudards allaient-ils simplement attendre que les Peaux Vertes la mettent hors d'état de fuir, par exemple en la tuant, après quoi seulement ils les massacreraient joyeusement pour recouvrer les bijous qu'ils cherchaient sur les divers cadavres éparpillés. Curieusement, Malvina ne voulait pas trop penser à cette deuxième option. D'ailleurs elle était risquée pour les mercenaires: une vermine goguenarde pouvait très bien en réchapper, emportant avec elle une part du butin convoité.

Si combat il y avait, la jeune femme ne doutait pas que les guerriers en ressortissent vainqueurs, mais non sans perdre un temps précieux sur ce terrain accidenté. Un temps qu’elle ferait bien d’employer à se mettre à l’abri. Mieux encore : aucun cheval ne pouvait passer par le chemin qu’elle venait involontairement d’emprunter. S'ils ne voulaient pas abandonner leurs montures, les mercenaires seraient donc contraints de se séparer, un groupe la poursuivant à pied pendant que l’autre se chargerait de faire contourner l’éboulis aux chevaux.

Quant à l’étranger, elle ne savait vraiment pas quoi en penser. Qui donc était-il pour prendre le temps de faire des politesses dans une situation pareille. Un noble sans aucun doute. Quoi qu’il en soit, Malvina avait bien besoin d’un allier, et quand bien même ils se seraient rencontrés dans des circonstances plus favorables, quelque chose lui laissait penser qu’il n’était pas de ceux qu’il faisait bon se mettre à dos. Lui retourner rapidement la politesse, dans un langage qui lui assurerait qu’elle n’était pas une vulgaire vagabonde, et l’entrainer dans sa fuite avant qu’il n’ait l’idée de la vendre aux mercenaires pour s’acheter leur aide, était encore ce qu’elle avait de mieux à faire :


« Malvina von Rüberwald, Monsieur. Vous me voyez moi-même fort aise de vous rencontrer dans ces contrées désolées ou je désespérais de croiser quelque visage ami. Pardonnez moi si je ne vous remercie pas mieux du compliment que vous me faite, mais je suis également pourchassée par un groupe de brigands qui en veulent à ma vie. Si vous le désirez, je vous en expliquerai les raisons plus tard, mais je crois, moi aussi, qu’il serait plus prudent de fuir en laissant nos ennemis s’entretuer. Toutefois je ne connais pas la région et ne sais malheureusement pas plus que vous où nous pourrions trouver refuge. »

Fuir, certes mais où ? Pendant qu’elle déballait la fin de ce discours, Malvina s’était mise à scruter les environs à la recherche d’un endroit où se mettre à couvert, d’un appui quelconque ou à défaut, d’une position plus défendable.
Modifié en dernier par Malvina le 25 oct. 2014, 15:07, modifié 1 fois.

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Anton
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Re: [Malvina-Anton] La rencontre

Message par Anton »

Hello Duc, Malvina, désolé pour l'attente. On est reparti si c'est toujours OK pour vous!
[...] Bien entendu, j'ai été élevé depuis ma plus tendre enfance dans le respect des traditions chevaleresques telles qu'elles furent importées des gestes bretonniennes et assimilées par une noblesse impériale en manque d'idéal. Mon père, cet homme rude emporté dans de lointaines aventures par le trop d'éclat de son génie, avait sur ce point pourtant cherché à créer au sein de sa famille des attaches et des références qui toutes étaient tendues vers ce but: faire de ses fils de parfait avatars des idéaux chevaleresques. Bien que, contraint par la vocation de mon frère à ne m'occuper que des basses choses du domaine, je n'eusse pu embrasser moi aussi la carrière de chevalier à laquelle mon âme aspirait, j'avais gardé en moi cette noblesse de cœur et cette élévation d'esprit qui en temps difficile règle la conduite du guerrier et distingue parmi les nantis de cette terre l'homme véritablement supérieur du gueux arriviste.
Extrait du volume 4 des Mémoires du Sieur d'Adeldoch par Lui-même.
___
Le premier mouvement du baron fut bien entendu de livrer la jeune fille.

Simple. Il la livrait, et ses poursuivant le débarrassaient des peaux-vertes, un marché gagnant-gagnant. C'était un choix rationnel, et efficace. C'était les seuls critères à considérer.

Vraiment, certains jours, c'était à se demander si les Dieux n'avaient pas inventé la femme d'abord, puis les ennuis ensuite, comme ça, dans la foulée, et que cet enchaînement chronologique était resté actif, quelque part...

Mais cela étant dit, la jeune fille semblait être, malgré ses côtés bizarre et le fait qu'elle se promène seule dans des coins isolés, d'une certaine noblesse. On pouvait parier que les coupes-jarrets qui la poursuivaient étaient en quête d'un otage monnayable, et la dernière chose dont avait envie le baron était d'être monnayé par de la vermine des campagnes. Même si l'idée de se retrouver transformé en pâté de béatilles pour goblinoïdes gastronomes ne lui plaisait guère plus.

Il allait être impossible de négocier. Sans un regard pour la faiseuse d'ennuis, Anton chercha une échappatoire des yeux.

La difficulté était bien entendu que ce genre de brutes n'abandonnaient que rarement leurs proies. Anton von Adeldoch en avait employé suffisamment pour le savoir mieux que personne. Il ne restait donc que deux options pour s'en débarrasser, les tuer tout de suite ou les tuer plus tard. Considérant l'état physique et moral du baron, le premier choix ne semblait que peu convaincant. Il allait donc falloir les tenir à distance, puis les tuer ensuite. Quitte à balancer la gamine en pâture pour les ralentir. Après tout elle était la source de ces nouveaux ennuis, dont le noble se serait bien passé.

Sans état d'âme, jeta au sol son paquetage, récupéra la corde de son arc qu'il tendit tant bien que mal tout en grimaçant sous la brûlure qui irradiait de son ventre durant l'effort. Et, après un regard noir jeté à la jeune fille, il se mit en marche à toute allure en direction du chemin:


Par Morr, quelle journée.

Mais après trois mètres, il se retourna vivement et aboya:

Par pitié, allez-vous vous dépêcher ou rester planté là ? Quitte à vous faire tuer, j'aimerais autant que vous le fassiez un peu plus loin, là où le chemin se resserre et où vous pourrez les arrêter plus de 5 minutes.

Et, le plus chevaleresquement du monde, furieux contre le sort, le destin et son cheval trop tôt décédé, Anton von Adeldoch s'élança sur les chemins.
Anton von Adeldoch, Noble du Sudenland, lien vers l'aventure en cours: http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 380#p97380
Profil de combat :
FOR 9/ END 11/ HAB 7/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 11/ PAR 8/ TIR/ 9/ PV 75/75, bonus de l'équipement inclus avec -2 Par/Hab à l'adversaire, -1 armure de l'adversaire et parade 10, protection tête/bras/torse de 9.

Détails permettant d'arriver à ce profil:
Profil: FOR 8/ END 10/ HAB 8/ CHAR 11/ INT 11/ INI 9/ ATT 10/ PAR 9/ TIR/ 9/ PV 75/75
Compétences: Monte, Arme de prédilection (rapière +1 Att)
armes: Arc court (dégâts:26+1d8, malus -2/16m) ; "fleuret estalien" (rapière, dégâts:14(+8)+1d8, parade 10, rapide (-2Par/Hab de l'adversaire pour parer/esquiver), perforant (1) (ignore 1 point d'armure adverse))
Protections: mailles. Torse, dos et bras, protection de 9, encombrement de -1 HAB, ATT et PAR
Talisman de Gork : +1 For Att et END
Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges
Fr.N.

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