Kiar’sh le Pernicieux

[Déistra]

[align=]La traqueuse le foudroya du regard un moment, avant de soudain prendre un air perdu :

-"Mais, mais... Qu'est-ce-qui m'arrives ? Pendant un instant, j'ai... Sentie... Comme si une chose agissait à ma place, cette colère, cette rage... On dirait que Von Larda peut désormais contrôler plus ou moins les membres de sa lignée, ça t'inclus toi, Kiar'sh... Par quel prodige en est-il capable, je ne peux le deviner, mais cela a sans doute à voir avec le sang qu'il a bu, je me trompes ?", dit-elle le visage fermé, s'adressant à Ogrim et la nouvelle venue. L'explication était apparemment de nature chaotique, car l'homme hocha la tête avant de répondre :

-"C'est exact, le Seigneur du changement touche parfois de son aile certain de ses adeptes, qui peuvent à ce moment là supplanter la conscience de leur victime, mais pour cela il leur faut un contact visuel, hélas comme nous le savons il y a bien peu de vampires touchés par les dieux sombres, qui sait de quoi il est capable ? La seule autre personne à ma connaissance à bénéficier d'un tel phénomène, c'est toi, Poigne de cuir, aussi mes connaissances en la matière sont réduites au strict minimum..."

Les voilà donc aux prises avec un adversaire aux pouvoirs inconnus, et qui possédait le pouvoir de posséder des vampires... C'est sur cette bien mauvaise nouvelle qu'ils établirent leur camp, la nuit approchant un vent froid les rejoignait depuis le Golfe, bientôt il se transformerait en tempête de neige, comme le prouvait les plaques de glace qui parsemaient ça et là le sol caillouteux pourvu de plaques de mauvaise herbe jaune par endroit... La végétation désolée laissait penser qu'ils devraient se nourrir sur leurs propres provisions ce soir, quand au bois pour le feu... A part débiter l'un des rares arbres rachitiques, il serait difficile d'en trouver, mais c'était dans ces moments-là que leur force surhumaine s'avérait des plus utile.[/align]

[Kiar'sh]

Je fronçais les sourcils... Je ne faisais pas partie de la "lignée" de Von Landa. Je ne l'avais jamais servi mais la Traqueuse ne semblait pas voir de différence entre les deux. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'adressait à moi comme étant le "favori" du Von Carstein, ou qu'elle me surnommait l’Élu. J'étais sur le point de la corriger sévèrement... Mais c'était tout compte fait une mauvaise idée, qui laisserait une trop grande marge de manœuvre à mon adversaire. Il me contrôlait donc moi aussi, et c'était pour cela que je ressentais ces liens envers la petite fille.

Le sang... Il avait donc bu le sang (sans doute celui que j'avais moi-même consommé dans le mastaba) et cela lui avait donné ces pouvoirs sans précédent. Hors, moi aussi j'avais une marque. Tzeentch m'avait, lui aussi, choisi... Nous étions donc à armes égales, deux pantins dans les mains du Chaos... Je serrai les poings. Cette idée, celle de n'être qu'une marionnette, me déplaisait immensément. Même si ce don me permettrait de triompher plus aisément, je n'aimais pas l'idée de m'affilier au Chaos... Surtout si c'était contre mon plein gré.

Nous plantâmes notre camp, sous la neige. Personne ne discuta davantage. Le feu était en train de vaciller. Il s'éteindrait bientôt. Si j'étais le seul concerné, je ne l'aurais même pas allumé : nous risquions de signaler notre position. Cependant, il fallait bien fournir une source de chaleur aux humains... A la petite...

C'est alors que je compris. Von Landa avait commencé à m'atteindre via la filette. Quoi que je fasse, nous étions liés. Elle était un poids mort, que je me trimballais par peur (oui, par peur!) de la perdre. Elle servait de point d'attache à mon ennemi. Il ne me restait qu'une chose à faire, une chose imprévue, que Tzeentch lui-même n'avait pas vu venir.

Je pris la petite par la main, par prétexte de l'emmener avec moi couper du feu. Je pris ma claymore avec moi. On nous regarda étrangement, mais il était vrai que la petite supportait mal mon absence. Elle geignait alors, prenait un air apeuré... Cette mascarade avait assez duré. Je parvins à l'attirer dans un coin plus sombre. J'avais dégainé, et elle avait cru que je comptais couper du bois.. Une larme roula le long de ma joue. J'étais déchiré : d'un côté, je sentais une sorte de "chose" qui me retenait de faire ce que j'étais venu faire tout de suite... De l'autre, j'étais résigné. Si me salir les mains était le seul moyen de tuer cette infâme créature, c'était ce que je ferais.

Je brandis mon arme au-dessus de ma tête. Elle était de dos. J'étais lâche, bien trop lâche pour le tuer en face. Ma main trembla légèrement : une première pour un guerrier comme moi. Puis elle s'abattit vers sa cible, visant le crâne. En un coup, sa tête serait tranchée en deux.

A défaut d'être une mort honorable, je lui offrais une fin rapide...

Je prends un gros risque... Mais qui ne tente rien n'a rien.. Selon moi, Tzeentch appréciera mon coup en traître... Si je le réussis, bien sur..

[Déistra]

[align=]

Test d'initiative : Classement pour premier tour: Le PJ a réussi son test d'INI(14) et bénéficie de 2 actions au premier tour. L'adversaire a réussi son test d'INI(4) et bénéficie de 2 actions au premier tour.
Classement pour tout autre tour: Personnage (INI 15) puis Adversaire (INI 6)
Kiar'sh réussit donc à attaquer en premier, mais la gamine s'est rendue compte de son action, elle a donc droit à une tentative d'esquive...

Aucun usage de compétences, rien que de la force brute, car aucune indication de ta part...

Votre attaque a réussi (13). La parade de votre adversaire a échoué (8)Votre attaque inflige une perte de 34 PV. 20 pvs - 34 = -14 pvs carnage !

L'attaque fut prompte, la claymore tranchant la chair comme s'il elle eut été faite de papier, la coupant entièrement en deux... La petite s'effondra sans un bruit son sang tâchant la neige, une moitié de son visage tourné vers Kiar'sh, une larme achevant de geler sur sa joue... Apparemment, elle n'était pas si stupide que cela, et savait ce qu'avait l'intention de faire Kiar'sh, mais elle avait choisie de n'en rien dire, de se soumettre une dernière fois à sa volonté... Le vent s'était levé chargé de neige, celle-ci recouvrant lentement mais sûrement le petit corps mutilé, tandis que l'odeur suave du sang lui montait aux narine, cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas abreuvé...

Kiar'sh perds : Petite fille !

Risque non calculé, tant que ça ne sert pas l'Architecte hein... Te voilà donc avec un membre en moins dans ton équipe, bien inutile il est vrai...

[/align]

[Kiar'sh]

Soudain, ce fut fini. La petite fille, ou ce qu'il en restait, gisait par terre. Mon coup, diagonal, était parti du haut de sa tête, à quelques centimètres de celle-ci, pour finir vers sa hanche. Le spectacle macabre s'imprima dans mes paupières. La violence dont j'étais capable me sautait aux yeux, m'assaillant de mille et unes questions. Sa mort avait-elle été utile? La petite pleurait. Elle m'avait vu s'approcher, sans rien faire pour se défendre. Je fus saisi par un haut-le-cœur, et tombais à genoux à côté de sa dépouille.

La neige tourbillonnait à nos côtés, tombant peu à peu sur son visage livide. Je serrais sa dépouille contre moi, regrettant tout à coup mon acte. Mon cœur semblait battre un tantinet trop vite et trop fort. C'est à dire qu'il battait, alors qu'il ne le devait pas. Je repris ma claymore, et frappai rageusement dans le seul arbre présent aux alentours, encore et encore. Je m'en voulais.

Et je m'en voulais de m'en vouloir. Après tout, j'étais un vampire, une créature surpuissante, surhumaine, au-dessus des larves qui peuplaient notre monde. J'étais un être exceptionnel, destiné à une vie exceptionnel, qui saurait atteindre la Perfection et accomplir la Quête! Pourtant, je m'étais abaissé pour serrer le cadavre, j'avais une innocente... Quoi que j'en dise, mon nom est sali.


« Raison de plus pour tuer Von Landa. » fis-je sans trop de conviction. Le vent soufflait sur mon visage, m'apportant le fumet du sang de la petite. J'avais envie, terriblement envie de sucer son sang jusqu'à la dernière goutte. Je ne le fis point. L'envie de sang était mon ennemie, tout autant que ce lunatique de Von Carstein. C'était à cause d'elle que j'avais commis la plus grande erreur (ou la deuxième plus grande erreur) de ma "non"-vie. Je grognais, et mon visage fut déformé encore plus qu'à son habitude. Pendant quelques secondes, je ne ressemblais à rien de plus qu'une bête sauvage, grande et dangereuse.

Mais j'étais bien plus. J'étais désormais un homme avec la force et les faiblesses d'un vampire. Je restais froid, mais l'émoi causé par la mort de ce petit être me montrait bien que je l'étais moins qu'avant. Je me souvenais que, dans ma jeunesse, j'avais été bouleversé par la "mort" de mon frère. Pourtant, ce n'étais pas comparable à ceci...

Ceci... était bien pire.

Je creusais avec mes mains nues dans la terre une tombe pour la petite. Une fois que ce fut fait, je posais son corps dans la tombe, avant de la recouvrir. La neige était couverte de sang là où elle était tombée. Je ne pus m'empêcher de ressentir plus fort le tiraillement que je sentais d'habitude. Je serrais cependant les dents, et m'éloignais jusqu'au campement.

Au-dessus de sa tombe, une goutte d'eau salée était tombée, dernier symbole de mon innocence.

[Déistra]

[align=]Lorsque Kiar'sh retourna au campement, personne ne lui demanda où était passé la petite, comme s'ils savaient déjà ce qu'il s'était passé, le restant de la soirée se passa dans une ambiance lourde... Le lendemain ils reprirent leur route, se dirigeant toujours plus près du repaire de Von Landa. La traqueuse s'aventura la première sur l'étendue glacée, testant la glace du pieds, avant de déclarer :

-"Ca ira, même si quinze comme nous se déplaçaient dessus la glace tiendrais encore ! Restez en alerte, quelque chose me dit que la suite ne sera pas de tout repos..."

La suite lui donna raison : Tandis qu'ils empruntaient une sorte de chemin taillé entre les vagues, ils croisèrent, çà et là, les restes gelés de ceux qui les avaient précédés, le froid les ayant parfaitement conservés leur expression d'effroi et leurs entrailles dévorées restaient particulièrement réalistes... Certains avaient même de toute évidence été dévorés alors qu'ils étaient encore vivants, d'autres avaient gelés tandis que, sectionnés en deux, leur moitié supérieure avait tenté de fuir maladroitement... Des membres portant la traces de grossières marques de dents furent retrouvés, et sur une jambe portant encore son armure ils trouvèrent une énorme dent cariée et puant la charogne, ce qui fit fronçer le nez de dégoût à Ogrim :

-"Des trolls des glaces ! Il ne manquait plus que ces charognes, voilà qui risque de nous retarder encore plus ! Celui qui a perdu cette dent est un vieux mâle, il doit faire dans les cinq mètres de haut..."

En avançant encore un peu, ils tombèrent sur une autre scène, plus inusuelle : Les restes d'un palanquin recouvert d'épaisses fourrures reposait éventré, tandis qu'autour de lui les cadavres de quatre gardes achevaient de geler. Il était pour l'instant impossible de voir l'intérieur du véhicule de là où ils étaient, mais Kiar'sh réussit à capter dans cette direction de doux effluves de parfum féminin...[/align]

[Kiar'sh]

Orgrim était debout, faisant les cent pas. Il avait rapporté du bois, qu'on brulait pour tenir les humains au chaud. La jeune chaotique, Birna, était blottie près du feu. La Traqueuse, elle, fixait l'horizon glacé. Les secondes s’égrenèrent, interminables. Je comptais répéter des mouvements pour le lendemain, mais je n'en avais pas envie. J'arrêtais au bout de quelques heures, fatigué non pas physiquement, mais mentalement. Tous, ou presque, étaient en train de dormir. La vampiresse ne semblait pas avoir bougé. Je me demandais, pendant un bref instant, si elle savait.

Le lendemain, après une nuit étrangement calme, nous descendimes sur la glace. La traqueuse se mouvait d'un pas gracieux sur la mer, s'arrêtant de temps en temps pour tester la solidité de la glace. Apparemment, elle saurait supporter le choc de notre venue. Nous marchions en file. Les vagues, véritablement immenses (elles m'arrivaient à l'épaule), étaient aussi incroyablement large. Nous ne pouvions pas marcher tous en ligne : seules deux personnes pouvaient passer à la fois. Entre les vagues se trouvaient des corps statufiés. Leur expression d'horreur ne laissait guère de doute quand à ce qui c'était passé.

C'étaient des cadavres, rarement entiers; je vis l'horreur et le doute s'insinuer chez la plus jeune de notre groupe, la jeune adepte de Tzeentch. J'étais en tête : je ralentis donc pour me mettre à sa hauteur. Cela sembla la conforter un peu. Elle n'était pas temps effrayée que je l'avais cru. Elle me confia qu'en vérité, elle n'aimait pas l'idée de pouvoir se balader sur la grande étendue. Je lui rappelais que c'était guère sage, pointant du menton un corps auquel il manquait la partie supérieure. Elle se contenta de hocher la tête.

Je repris ma place dans le groupe; Orgrim, traditionnellement en tête, put prendre de l'avance, tandis que la Traqueuse fermait la marche. Le nordique s'arrêtait de temps en temps pour examiner les cadavres. Finalement, il s'exclama, disant que ses craintes avaient été confirmées : des trolls rodaient dans les environs.

Les cadavres étaient hélas presque aussi froids que moi. Le climat les avait conservé, et estimer la date de leur mort était une chose impossible. L'idée de me battre contre ces bêtes ne m'enthousiasma que peu, alors que d'habitude, un frisson me prenait. Je pensais à la petite tombe que j'avais creusée quelques temps auparavant... Moins d'un jour était passé ; il n'y avait donc pas lieu de s'inquiéter de ma perte d'envie de combattre... du moins pour l'instant.

Une odeur me chatouilla les narines, me tirant de mes pensées. J'avais marché en fixant le sol plutôt qu'en regardant devant moi : une erreur stupide, mais je savais bien que j'aurais senti les odorantes créatures approcher. Le soleil était levé, et la glace, incroyablement claire, renvoyait le reflet de tous sauf moi, marquant une fois de plus ma différence.

Quand je levais les yeux, j'aperçus une chaise mobile. Portée par plusieurs servants, elle servait à transporter les nobles dans certains pays. L'odeur se faisait plus présente, et j'analysais sa provenance en quelques secondes. Cette odeur musquée, un peu fleurie malgré l'odeur sous-jacente de sueur, ne pouvait appartenir qu'à une femme. Autour de la chaise se trouvaient quatre cadavres...

Orgrim reniflait bruyamment, sans doute pour mieux sentir les environs. Si l'odeur était encore présente, c'est que le tout était advenu récemment. Je m'approchai, la main posée sur le pommeau de mon épée, vers le mobilier de bois...

Je suis prêt à dégainer si c'est une bestiole chaotique. Au sinon, je ne touche pas la chose en question, et j'ouvre la porte avec le pied.

[Déistra]

[align=]Le palanquin était vide, mais il gardait encore trace de la même odeur qu'il avait senti auparavant, ainsi que celle forte, des trolls... Les coussins et les fourrures à l'intérieur présentaient des traces de sang, mais en trop faible quantité pour que celle dont il était originaire soit en danger de mort... Ogrim le rejoignit sur ces entrefaites, fronça les sourcils, et cracha au sol avant de répondre :

-"Pouah, quelle horreur ! Le troll qui a emporté celle qui était là dedans était en chaleur, il l'a sans doute emmenée dans son antre en la confondant pour une de ses femelles... Sans doute à cause de son parfum, la pauvre, un sort peu enviable l'attends..."

C'est alors que Kiar'sh vit, petite étoile rouge sur la glace, une petite tâche de sang, suivie d'une autre, et encore une autre... Un chemin de petites tâches écarlates partait du palanquin, et partait de ces lieux, vers une sorte de chemin annexe à celui qu'ils devaient prendre...[/align]

[Kiar'sh]

J'enfonçais la porte d'un vigoureux coup de pied. Elle se brisa en deux, laissant apparaître le rouge vif de la banquette. Une odeur, plus entêtante encore que celle de la femme, celle âcre et métallique du sang, flottait dans les airs. Je sentais ma bouche se remplir de salive. Rien. Personne. Juste les odeurs, qui flottaient dans les airs.

Quelques gouttes, un tantinet plus foncée que ce qui recouvrait les sièges cuir, avaient été projetée sur la vitre. Ces quelques gouttes n'étaient pas seules. Il y en avait d'autres, sur l'autre porte. Je remarquai qu'à l'extérieur, l'on trouvait des empreintes gelées, peu profondes, indiquant que ceci était relativement récent. Ma main, que j'avais posé sur l'encadrement de la porte, toucha des petites marques, des encoches dans le bois. Peu profondes, elles avaient probablement été causées par les ongles de la dame, qui, prise de panique, tentant de s'enfuir, avait laissé ce dernier témoignage de sa présence.

A l'extérieur, l'on voyait d'autres empreintes, fantomatiques tant elles étaient peu marquées. De temps en temps, quelques gouttes de liquide carmin.

O, maudite humanité! A l'idée de cette femme, saisie brutalement par les monstres, enlevée, violentée, ma main se crispa. Mes griffes s'enfoncèrent dans la paume de ma main, sans cependant me faire saigner. Cette bête allait périr de ma main. Après tout, le but de la Quête était de se défier sans cesse. J'avais déjà combattu un troll, mais Orgrim s'était immiscé dans le combat au dernier moment...

Serais-je, cette fois-ci, à la hauteur? Il n'y avait qu'une seule façon de le découvrir...

« Allons-y. »

Au poste prochain, je décrirais le voyage vers le troll. Je fais donc dans sa direction.

[Déistra]

[align=]

Test de pistage (Bonus de 2 à cause des traces de sang) : 14 raté...

Kiar'sh suivait assidûment les traces de sang, mais le blizzard s'était levé, effaçant peu à peu la frêle piste, il ne lui restait plus que son odorat...

Test de pistage (2ème essai, bonus de 1 à cause du parfum) : 10 réussi !

Alors que tout semblait perdu, le vent porta à ses narine l'odeur du parfum de la captive, il put ainsi remonter sa piste, pour arriver jusqu'à ce qui ressemblait à une ancienne épave échouée sur des récifs acérés... Un large trou était percé dans la coque par les rochers, l'endroit était jonché d'ossements, à tel point que le sol semblait en être pavé... Près de l'entrée flottait un morceau de tissu coloré, ce qui semblait être un foulard de soie à moitié déchiré, plus le petit groupe approchait de l'entrée plus la puanteur du troll était présente... Le vent violent changea brusquement de direction, et celui-ci leur porta un cri de femme, s'y mêlaient souffrance et terreur pure, se pourrait-il qu'ils soient arrivés trop tard ?[/align]

[Kiar'sh]

L'odeur du planait, lourde, dans les airs. La neige masquait les gouttes du fluide si vital aux humains, mais mon odorat me permettait de m'y retrouver. La piste s'éloignait des cadavres, les longeant presque perpendiculairement. Là où le troll était passé, l'on distinguait de lourdes empreintes, ainsi que son odeur de puanteur. Les vagues étaient brisées par endroit, et le chemin était pavé de plus en plus de cadavres, témoignant de son utilisation régulière par les monstres. Une odeur salée se mêla au bouquet, et l'on vit se profiler, derrière l'une des irréelles statues de glace, une épave.

Il s'agissait de la carcasse d'un galion, mise à mal par le froid ambiant. Des planches de bois avaient été violemment arrachées, et un parfum de mort et de pourriture régnait autour des lieux. A l'intérieur se trouvaient des ossements blanchis par le temps, ainsi que davantage de gouttes de sang et un morceau d'étoffe, noué à la va-vite à l'une des planches qui formaient la charpente du navire.

Un cri m'arracha à ma contemplation. Je fis signe à mes compagnons de route de s'approcher, tout en dégainant lentement mon épée. Nous nous avançâmes. La survie de la dame n'était qu'un objectif annexe : le but premier de l'assaut était de neutraliser les trolls. Ainsi, je m'infiltrai dans l'intérieur de leur antre, faisant le moins de bruit possible. Au premier signe du troll, je foncerais à sa rencontre. Je ne doutais pas qu'Orgrim et la Traqueuse feraient de même.