Depuis, l'orque filait vers le Sud. Lui même ne savait pas trop pourquoi, mais son instinct animal le guidait vers la terre qu'il connaissait, les jungles et les savanes d'un monde différent ce celui-là. Dans les forêts tempérées de l'Empire, Bork avait dû trouver ses marques. Il avait remarqué que les choses roses et faibles qui l'avait capturé étaient comestibles. Mais il avait aussi apprit à se méfier et à les éviter quand elles étaient en trop grand nombre. Plusieurs fois il avait été blessé par les bâtons pointus qu'ils brandissaient, et leurs armes, bien que chétives, étaient ornées d'une chose brillante, dure et froide, qui faisait mal en entrant dans la peau. Il se nourrissait donc parfois des animaux qu'il croisait. De petits quadrupèdes plein de fourrure blanche et bouclée, de bovins lui rappelant les buffles de sa jeunesse, ou encore d'étranges oiseaux qui caquetaient et qui ne pouvait pas voler. Il s'était nourri tant bien que mal, marchant nuit et jour, dormant peu.
Toute sa pensée, aussi réduite soit-elle, était cependant occupée. Gork et Mork lui avaient peut être envoyé un signe. Ils l'avaient envoyé ici, et ils lui avait donné la colère pour s'échapper. Maintenant il était libre, et pouvait se débrouiller tout seul. Oui, ça devait être ça. Les dieux de la guerre l'avait choisit à lui. Il avait un projet pour lui, quelque chose de grand ! Peut-être allait-il fonder sa propre tribu ! Et conquérir ces forêts exotiques !
Quoi qu'il en soit, il était seul pour le moment. Et cela, il le savait. En marchant vers le Sud il avait aperçu des montagnes, qu'il avait longé pendant 3 longs jours, avant de déboucher sur une sorte de col. Sans hésiter, il s'y était engouffré. De part et d'autres, des constructions en pierre qui ressemblaient à des choses pour faire la guerre, tombaient en ruine. Partout il y avait des traces de combats, récentes ou anciennes, et Bork pouvait flairer l'odeur du sang dont la terre était gorgée. Mais ce qui le titillait, c'est qu'il sentait l'odeur spécifique de eux de sa race ... Ici des choses et des orques s'était battu, pendant longtemps.
Et sur les 3 jours supplémentaires qu'il mit à franchir le Col du Feu Noir, l'orque sauvage ne pouvait se concentrer sur autre chose que l'odeur du sang des siens. Combien de fois il passa sans le savoir non loin de patrouilles naines ou humaines ? Nul ne le sait, mais bien qu'il ne cherchait pas à les éviter, pas une fois il ne croisa la route de ces troupes à la recherche d'orques. Ce qui embêtait beaucoup Bork, c'est que dans ce col, la nourriture se faisait rare. Les cadavres s'était bien, mais à la longue c'était un peu monotone. C'est sur ces considérations, son Kikoup' posé sur l'épaule, que notre orque gravit une petite colline à la sortie du Col, tombant né à né avec ce qui semblait une maison de choses roses ...