[Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Cette ville, la plus grande du monde connu, est la capitale d'Ulthuan, et s'y se trouve le trône du Roi Phénix. Bâtie sur les bords d'un immense lagon, les nombreuses îles de celui-ci abritent les docks, les entrepôts, les palais, temples, etc.

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[MJ] Kriegsherr
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[Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par [MJ] Kriegsherr »

Sans trop savoir s’il était mort ou non, après s’être effondré dans l’arène, Eranor Dréanoc s’était senti dans un monde étrange, où même le sol ne semblait pas stable. Il était allongé, sans pouvoir bouger le moindre muscle, sans rien ressentir non plus, et il entendait un ronronnement sans fin, inaudible mais qui le berçait doucement. Cela dura un bon moment, qu’il était incapable de mesure, puis sa conscience s’éveilla un peu plus et il put retrouver d’autres sensations, sans toutefois être capable de ne serait-ce que soulever une paupière. L’odeur forte de sel qui imprégnait l’air et qu’il pouvait même goûter dans son palais, une chaleur qui enveloppait tout son corps, des paroles douces qu’il ne parvenait pas à comprendre. Il fallut encore quelques temps pour que l’asur puisse enfin se réveiller totalement et sortir de ce demi-sommeil dans lequel il était resté un temps indéterminé.

La première chose qu’Eranor Dréanoc vit en ouvrant les yeux fut quatre visages amicaux penchés au dessus de lui. Wilhelmina et Margaretha von Klärwasser (ex-« Princesse »), ainsi que Samellion et Ruvénielle, ses compatriotes. Tous rayonnaient de joie, même si parmi eux, deux semblaient plus réservés, à savoir Samellion et Margaretha.

Eranor comprit vite qu’il était sur un bateau, sans doute en route vers son pays, ce qu’on lui confirma par la suite. Le voyage jusqu’à Lothern, leur destination, puisque depuis le règne de Finubar le Voyageur, cette destination était possible pour des humains même en temps normal, dura plus d’une semaine pendant laquelle il vécut avec ses amis sur le bateau. Dans ce huis-clos, ils se voyaient presque tout le temps, l’équipage rustre ne se mélangeant pas à ce ramassis d’elfes et de nobles. Cela permis à l’asur au sang bleu de décrypter un peu le comportement de ses camarades, qui tous nourrissaient envers lui, à minima, une amitié très sincère. Chacun d’eux avait son caractère, mais ils s’entendaient bien et l’ambiance était très bonne entre les cinq voyageurs.

La mine de l’elfe mâle était certes heureuse, mais teintée d’une gravité qui restait forte. Eranor crut comprendre que Samellion avait été profondément changé par son expérience terrible, et qu’intérieurement, il avait plus de mal à profiter de la vie. En fait, il semblait toujours triste ou mélancolique, et bien souvent n’arborait que des sourires de façade démentis par ses yeux pleins de souffrance et lorsqu’il se croyait seul, le masque tombait et il redevenait une personnalité torturée, qui ne trouvait pas le repos et encore moins le bonheur.

Quant à celle qui fut « Princesse » pendant une grande partie de sa vie, elle semblait, derrière son visage joyeux, avoir encore du mal à appréhender cette nouvelle liberté. Très timide, elle restait très souvent en retrait en la tête baissée le plus souvent possible, dans un rôle typique d’esclave sans cesse maltraité qui tente de se faire oublier mais n’est jamais loin de son maître pour le servir en cas de besoin. Elle avait été bien « dressée » au cours de ses années de captivité, et anticipait à peu près tous les besoins de ses camarades, y répondant par avance, à tel point qu’à de nombreuses reprises, sa sœur cadette lui dit que c’était trop, qu’elle n’avait plus à se comporter comme une servante, qu’elle était leur égale. Mais on ne changeait pas rapidement les habitudes… Elle se révéla en outre très gentille et très bonne, et s’attira vite la sympathie de tous, ainsi, bien souvent, que leur pitié.

Wilhelmina, elle, exultait, ses jolis yeux bleus criaient « Je t’aime ! » à l’elfe qui avait sauvé sa grande sœur à un point que c’en était touchant. Toutefois, en raison sans doute de son rang et de son éducation, la jeune humaine se retenait d’exprimer publiquement ce que tous savaient déjà à moins d’être aveugles. Elle savait très bien qu’elle n’avait aucune chance avec Eranor, que cela ne serait pas et ne pourrait jamais être, et pourtant, elle espérait, serrant doucement une des mains du haut-elfe dans les siennes en la caressant. Toujours gênée près de lui, elle recherchait pourtant sans cesse sa présence, et semblait heureuse à la moindre marque d’attention pour elle du seigneur elfe. « Mina », comme elle les avait autorisée à l’appeler (seule sa sœur l’appelait « Vivi », sans doute en souvenir d’une époque très lointaine, et à chaque fois qu’elle le faisait, Wilhelmina était submergée d’émotions positives. Ayant remarqué cela, la sœur aînée prenait d’ailleurs soin de toujours l’appeler ainsi pour lui faire le plus plaisir possible.), était une jeune noble intelligente et courageuse voire presque téméraire, au grand cœur. Souvent très dure avec elle-même, elle se donnait à fond pour les autres, et surtout sa petite sœur qu’elle protégeait comme si elle était l’aînée.

Enfin, il y avait Ruvénielle qui semblait en admiration devant son sauveur, une admiration qui là encore pourrait vite devenir gênante, puisqu’elle confinait à la dévotion aveugle. C’était un peu comme si Eranor avait remplacé Lola Swensdottir pour elle, sauf qu’elle n’était pas obligée de le servir. Pourtant, elle chantait partout ses louanges, jour et nuit, glorifiait la moindre de ses paroles et taclait sévèrement quiconque osait le critiquer ou ne pas montrer selon elle toute la déférence qu’un héros comme lui méritait selon elle. En fait, on aurait pu sans exagérer dire que l’héritier des Dréanoc était maintenant devenu l’idole d’un culte, dont l’unique pratiquante le considérait comme un gourou voire un demi-dieu.

Lorsqu’ils accostèrent enfin à Lothern, le seigneur elfe dut saluer les deux humaines. Princesse ne parla pas beaucoup, mais la gratitude qu’il lisait dans ses yeux était suffisamment éloquente pour tout dire. Quant à sa sœur, elle parla en privé à Eranor, d’une voix basse et en rougissant :


-J’imagine qu’il est inutile pour moi de vous mentir, Eranor. Vous savez déjà ce que j’aimerais vous dire et je sais déjà ce que vous me répondriez, c’est pourquoi je ne le fais pas. A cause de ma race, parce que je suis née humaine et pas elfe, vous ne me regarderez jamais comme je vois moi. Et c’est peut-être mieux ainsi, diraient sans doute les sages de nos deux races, car vous n’aurez pas à me voir vieillir, décrépir et mourir alors que vous conserverez votre jeunesse. Mais hélas, le cœur à ses raisons que la raison ignore, comme l’a écrit l’un de nos poètes, seigneur Dréanoc, et croyez-bien que si j’avais la moindre chance, je la vivrais à fond, sans aucun regret.

Mais assez rêvé, je ne suis plus une enfant, je sais que mes sentiments ne seront probablement jamais réciproques, aussi dur que cela soit à accepter…

Cependant, ce n’est pas tout. Vous avez sauvé ma sœur, la seule famille qu’il me reste, au péril de votre vie et cela je ne l’oublierai jamais non plus. Si un jour vous avez besoin de moi ou de ma sœur, pour quoi que ce soit, vous serez toujours reçu en ami, et soyez certain que nous ferrons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous remercier du cadeau que vous nous avez offert : une nouvelle vie de bonheur.

J’aimerai que ce ne soit qu’un au-revoir, Eranor. Restez vous-même, quelqu’un de fondamentalement bon. Je vous souhaite de vivre éternellement heureux.


***


Après avoir fait ses adieux et quitté le bateau, les trois asur se dirigèrent vers le bureau du gouverneur militaire de la ville. La métropole elfique était le siège de l’activité économique de toute l’île, sa vitrine sur l’extérieur. Elle était également le lieu de la cour du Roi Phénix Finubar le Voyageur. Ses défenses étaient donc particulièrement importantes, et en tant que simple heaume d’argent, il revenait à Eranor Dréanoc de se présenter auprès des autorités militaires pour qu’on l’affecte dans une nouvelle unité.

Le gouverneur militaire de Lothern était en l’occurrence un marin. L’amiral devait être l’un des proches conseillers du Roi et n’avait que très peu de temps à consacrer à des nobliaux comme Eranor. D’autant que son rôle semblait autant politique que militaire, voire même davantage ! Il écouta d’une oreille distraite son histoire entre deux rendez-vous, puis fit négligemment un signe à l’un de ses aides de camp qui hocha la tête et apporta un papier d’affectation à l’héritier des Cimes Stellaires.

Ce document désignait un prince, le prince Astaris, qui avait également le rang de général. Eranor n’avait jamais entendu parler de lui, mais cela ne voulait rien dire, si ce n’était que l’elfe n’était sans doute pas un politicien très en vogue. Il devait donc probablement plus se concentrer sur l’aspect militaire. Lorsqu’il sortit du bureau du gouverneur militaire, dépité que celui-ci ne lui ait pas accordé de réelle attention, notre héros tomba nez-à-nez avec les deux elfes qu’il venait de sauver. Eux aussi avaient décidé de s’engager. Ou plus précisément, Samellion s’était engagé par conviction et Ruvénielle l’avait suivi. Le frère exprima son choix en ces termes à son sauveur :


-Seigneur Dréanoc. Après tout ce que j’ai vécu là-bas, je ne me crois pas capable de revenir à ma vie d’avant. Mais je sais que je peux être utile, et je sais que j’ai une dette envers vous. C’est pourquoi j’ai demandé à m’engager dans la même unité que la vôtre. Ma sœur m’a suivi. Nous suivrons les ordres du prince Astaris, apparemment. Mais nous, en tant que simples lanciers...
Du coup j’ai volontairement coupé avant de te présenter tes nouveaux frères d’armes et supérieurs, pour te laisser l’occasion de décrire le voyage et ce que tu fais sur le bateau, les adieux/au revoir, ce que tu fais à Lothern, etc… Libre à toi d’acheter des trucs en ville si tu veux. Pour les prix et les disponibilités, demande-moi par MP. Tu as la permission d’utiliser ton xp, qui a été mise à jour.

Tu recevras un nouvel équipement équivalent à l’ancien avec un peu de supplément en plus, notamment une lance de cavalerie parce qu’après tout tu es un heaume d’argent.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Eranor
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par Eranor »

L’air marin. Ce fut la première chose que reconnu Eranor lorsqu’il commença à reprendre conscience. Puis, les roulis et le bruit des vagues… C’était ainsi qu’il était arrivé en Lustrie et c’était ceci qui l’avait mené, par deux fois, proche de la mort. La première fois, ce furent les hommes-lézard qui l’empoisonnèrent, le seconde, il manqua de peu de perdre la vie lors d’un combat avec un tas de muscle complètement fou. Mais cette fois, c’était vers la vie qu’il naviguait. S’il était là, c’est qu’il avait réussi. Il était vivant, les douleurs de ses muscles et dans ses os était bien trop présentes pour qu’il ne soit mort. Il était en vie et il avait réussi ! Il avait sauvé les siens, il avait vaincu l’horreur que son peuple subissait dans cette folle ville !

Encore un effort et Eranor pu ouvrir ses yeux. Une cabine… Il y faisait sombre, mais pas totalement noir. Des silhouettes floues entouraient la paillasse sur laquelle il était allongé. Petit à petit, elles devenaient plus nettes tandis que les sens de l’asur revenaient. Deux elfes… Samllion et Ruvenielle, ils étaient là, bel et bien en vie ! Puis, ces yeux mauves… Eranor ne pouvait que les reconnaitre, il avait failli mourir pour les sauver. Et enfin, un visage bien connu qui, désormais, arborait un sourire épanoui… C’était Wilhelmina et Margaretha von Klärwasser, les deux sœurs perdues dans ce nouveau monde plein de corruption, l’une pour sauver l’autre de l’esclavage sexuel. Ils étaient tous là, tous ceux pour qui le noble haut elfe s’était battu. Il avait tué, fait couler le sang, égorgé, éventré pour avoir une chance d’arriver en cet instant. Et toutes ces horreurs avaient fini par payer car, enfin, les choses s’arrangeaient. Il était en vie et, par-dessus tout, ceux qu’il s’était juré de protéger l’étaient aussi. Eranor voulut dire quelque chose, mais rien ne put sortir de sa gorge sèche. Pourtant, tous devaient voir l’expression de sincère bonheur qui illuminait le doux visage de l’héritier des Dréanoc.

Les jours qui suivirent ce réveille à la fois douloureux et apaisant furent incroyablement calmes, quelque chose dont n’était plus habitué le pauvre Eranor, toujours aspiré par les évènements désastreux qui lui tombaient dessus tel un fétu de paille dans la tempête. Le noble put discuter avec chacun de ceux pour qui il s’était battu, créant de véritables liens d’amitié avec eux et en apprenant plus sur ces pauvres hères perdus en enfer.

Ruvénielle, la jeune asur qui avait osé demander son aide pour la sauver avant même qu’il eut pu lui dire qu’il l’avait faite venir dans cet objectif, semblait renaitre. Elle virevoltait partout, heureuse, comme un papillon aux mille couleurs vives sous un brillant soleil d’été. Mais son bonheur était bien trop souvent synonyme d’admiration aveugle envers son sauveur. L’on aurait pu croire qu’Eranor était devenu sa nouvelle divinité ou, bien pire, son nouveau maitre. Certes, il était un seigneur asur, et avait donc une certaine forme d’autorité sur les simples citoyens mais en aucun cas il ne devait avoir un contrôle total de la personne au point de lui ôter toute idée de libre arbitre. Ruvenielle était une citoyenne et avait ses droits comme ses devoirs et jamais Eranor ne devrait outrepasser ces droits, jamais il ne devrait aller plus loin qu’exiger d’elle de se tenir à ses devoirs. Et le noble Asurs s’échinait à lui rappeler, à lui dire, à chaque fois qu’elle le servait avec trop d’empressement, qu’elle ne lui devait rien, qu’elle était une elfe libre qui pouvait agir à son bon vouloir dans les limites de ses droits. Un jour, il se décida à lui parler seul, dans sa petite cabine.


-Ruvenielle, je comprends la reconnaissance qui vous habite, je comprends que vous puissiez penser à un miracle, me voir comme votre héros, mais, s’il vous plaît, n’oubliez jamais ce que je vais vous dire aujourd’hui. Je suis peut-être le descendant d’une noble famille mais je ne suis pas plus qu’un heaume d’argent actuellement. J’ai prêté serment de protéger chaque elfe d’Ulthuan contre tous ce qui pourrait leur faire du mal et je n’ai fait que mon devoir, je n’ai fait que respecter ce serment. Tous les jours, des centaines d’autres heaumes d’argent se battent contre un péril mortel pour que vous puissiez vivre en paix, et ces elfes sont au moins tout aussi méritants que moi. Si je vous ai sauvé de ces esclavagistes, eux, vous sauvent d’une mort atroce entre les griffes de démons assoiffés de sang ou entre les mains de durchiis sans cœur. Ces elfes qui œuvrent loin de votre regard pour vous protéger sans demander d’admiration en retour sont les véritables héros d’Ulthuan, n’oubliez jamais ceci.

Ruvenielle n’était pas la seule à ressentir plus que de la gratitude pour Eranor, Wilhelmina aussi portait un regard bien plus puissant sur celle qu’elle considérait comme son sauveur. Il lui était impossible de cacher l’amour qui était né dans son cœur pour le noble combattant de Caledor. Les elfes étaient des êtres aux traits quasiment parfaits pour des humains, ils pouvaient ressembler à des manifestations divines tant c’en était irréelle, ce qui, pour certain, provoquait une méfiance et une peur qui poussait à s’enfuir, mais pour d'autres, provoquait ce genre de sentiment. D’autant plus lorsqu’un membre de cette race manquait de donner sa vie pour cet humain… Mais cette noble humaine avait suffisamment d’éducation pour se tenir un minimum et garder pour elle ses sentiments qu’elle ne pouvait cacher avec un air gêné. Aussi, Eranor essayait d’éviter de se retrouver seul avec elle bien qu’il se montrât très doux. L’amour de Mina –comme il finit par l’appeler au gré des jours de voyage- était impossible mais Eranor ressentait tout de même une véritable affection presque paternelle envers cette si jeune femme qui était prête à tout sacrifier pour sa sœur. Il n’avait pas ressenti ce genre de chose depuis Artemisia et l’asur ne pouvait que difficilement camoufler la mélancolie qui pointait son nez à chaque fois que le souvenir de cette petite halfing qu’il n’avait su protéger devenait trop présent.

Samellion, lui, n’était pas réellement heureux. Il n’était que façade et apparence. Ce pauvre asur était complètement traumatisé par ce qui lui était arrivé et la dépression l’envahissait à chaque fois qu’il était seul ou légèrement éloigné des autres. C’était une chose compréhensible, car personne n’aurait pu continuer sa vie comme avant après avoir vécu des choses aussi terribles que Samellion. Eranor essayait le plus possible de ne pas le laisser seul et, parfois, se retrouvait avec lui à contempler l’horizon sur le pont du navire, sans ne rien dire. Le noble elfe montrait juste qu’il était là, qu’il comprenait la douleur de Samellion, qu’il respectait son choix de la garder pour lui.

Enfin, l’ex-princesse » avait du mal à se faire à sa nouvelle liberté. Elle était restée des années asservies par une folle furieuse sans cœur et ses habitudes d’esclave avaient du mal à disparaitre. Mais Eranor avait bon espoir que Mina la ramène sur le droit chemin. Après tout, elle était une noble impériale et, en tant que tel, se devait de se montrer forte et de guider son peuple dans l’obscurité du futur, tel un phare éclairant le brouillard.

Enfin, les côtes d’Ulthuan furent visibles et le magnifique port de Lothern se dessina dans l’horizon. Les deux humaines devaient certainement être abasourdies par un tel spectacle, car aucune de leur ville ne pouvait rivaliser avec la beauté d’une telle métropole. Tout n’était que grâce et esthétisme dans ce gigantesque port, et pourtant, il était impossible de ne pas se rendre compte que sa défense était à toute épreuve, capable de tenir le siège de plusieurs arches noires pendant des années entières (ce qui, par ailleurs, était déjà arrivé lors de la dernière Grande guerre contre les elfes noirs où trois arches noires assiégèrent la tour scintillante sans parvenir à briser ses défenses). La vue de ces bâtiments altiers emplit de joie le cœur d’Eranor, depuis trop longtemps séparé des siens. Il était enfin chez lui, après toutes ces errances et ces douleurs. Pourtant, un léger sentiment de tristesse restait dans le cœur de l’asur, car cette arrivée signifiait qu’il allait devoir se séparer des deux humaines dont il s’était attaché. Même s’il ne l’avouait pas, il était probable que ces dernières purent voir dans son expression cette mélancolie de la séparation qui transparaissait derrière le bonheur de retrouver ses terres.
Avant que cette séparation ne soit vraiment effective, Mina se décida à parler seule à seule avec Eranor, lui avouant les sentiments que tous savaient qu’elle avait développé pour l’elfe, bien qu’elle restât réaliste, les sachant non partagés.


-Wilhelmina, commença à répondre Eranor d’une voix douce tout en posant une main sur son épaule, vous êtes une femme intelligente et, de ce que j’ai pu voir dans cet enfer de votre « nouveau monde », belle. Je ne doute pas qu’un jour, vous puissiez trouver votre bonheur dans votre peuple, mais, comme vous vous en doutiez, l’amour dont vous rêvez est impossible. J’ai déjà plus d’un siècle de vie, plus que vous ne vivrez certainement, les décennies s’écoulent pour moi comme les années passent pour vous et je ne puis partager votre existence éphémère.

Vous êtes une personne au cœur bon et je ne doute pas que vous fassiez une bonne dirigeante pour les vôtre, je n’oublierais pas la manière dont vous vous êtes occupée de moi alors que j’oscillais entre la vie et la mort et pendant les siècles que j’aurais encore à vivre, je ne vous oublierais jamais, vous et votre sœur. Sachez que j’ai une réelle affection pour vous, même si je ne partage pas votre amour.


Sur ces mots, Eranor attrapa une épingle destinée, autrefois, à tenir sa cape maintenant en lambeaux. Elle était faite d’or blanc et le dragon s’enroulant autour d’un phénix, symbole de la famille des Dréanoc, dessiné dans le bijou avec de l’or jaune était le travail d’un orfèvre avec des siècles d’expérience, se dessinant avec une précision qui paraissait irréelle.

-Tenez, prenez ceci, continua Eranor en tendant le bijou à Wilhelmina. Ainsi, vous aurez toujours avec vous une partie de moi. Je ne puis vous promettre de vous revoir avant des décennies, mais puisse ce bijou vous rappeler que je ne vous oublie pas pour autant.

Une dernière chose, Wilhelmina. Votre sœur est passée par des choses qui l’ont brisé et c’est à vous de réparer ce qui fut détruit en elle. Elle tout comme vous êtes des représentantes de l’autorité de votre Empire, et votre de devoir êtes d’être de véritables dirigeants, des lumières guidant les vôtres. Votre sœur devra effacer son passé pour devenir une telle dirigeante et vous devrez l’aider de votre mieux.


Puis vinrent les adieux suivis des devoirs qu’avait Eranor. L’asur se dirigea vers le bureau du gouverneur militaire, qui était, sans surprise, un amiral très versé dans la politique et entama son rapport qu’il voulut le plus complet possible, commençant par l’attaque du navire qui devait l’amener dans l’Empire et la disparition de tous ses occupants, la rencontre avec les amazones, le passage dans Skegi et le sauvetage des deux autres citoyens d’Ulthuan. Mais ledit personnage n’écouta que distraitement tout ceci et Eranor eut l’impression de parler dans le vent. Il reçut une lettre d’affectation comme s’il ne s’était que présenté pour commencer son service militaire et fut congédier. Et ce fut alors avec effarement qu’Eranor quittait le bureau d’un supérieur, mais il resta le plus neutre possible, car il n’avait pas à remettre en cause le choix dudit supérieur qui lui en savait bien plus sur les évènements plus importants qu’il devait traiter.

En sortant, une surprise attendit le seigneur asur. C’était Samellion qui s’était engagé, incapable de continuer sa vie d’autrefois après avoir vécu tant de monstruosité en Lustrie. Ruvénielle l’avait suivi, de peur d’être séparé de lui et les deux citoyens avaient fait en sorte de se retrouver affilés à l’unité d’Eranor. C’était à la fois une bonne et mauvaise nouvelle, car deux lances de plus n’étaient jamais de trop dans l’armée d’Ulthuan mais Eranor craignait que Samellion ait développé une haine contre toutes les autres races et une soif de sang pour étancher sa vengeance digne d’un elfe noir. Mais peut-être n’était-ce là que des craintes sans fondement.


-Votre choix vous honore Samellion, je suis heureux que vous soyez à mes côtés pour les futures missions que nous aurons à mener. Je souhaite néanmoins que vous trouviez la paix en vous-même en agissant pour la protection d’Ulthaun, mon ami.

Sur ceux, Eranor prit congé des deux soldats-citoyens, leur disant qu’il les rejoindrait auprès de ce fameux prince Asteri. L’asur avait d’abord pour projet de se procurer une meilleure protection, ayant vu lors de ses derniers combats qu’il lui en manquait cruellement sur les bras. L’asur n’aurait pas à en acheter plus car il savait qu’un plastron, un bouclier et une barde pour son cheval lui seraient fournis. Aussi, Eranor parti chercher un forgeron qu’il trouva sans trop de difficulté. Son regard se posa sur des gantelets et des protections d’acier bleu, assez légers et peu encombrants, permettant une relativement bonne mobilité tout en conservant une bonne protection. Cependant, le prix paraissait exorbitant…

Eranor tenta de raisonner le commerçant en arguant qu’à ce prix, aller dans ses terres pour se faire forger cette protection lui reviendrait moins cher et qu’à un prix légèrement moindre, ce serait bien plus intéressant d’acheter ici. Malheureusement, le forgeron devait être habitué à créer des protections pour les jeunes nobles cherchant des protections pour parti à la guerre en tant que heaume d’argent, car il resta inflexible en ne croyant pas un mot de ce que disait l’héritier des Cimes Stellaires. Ainsi, ce dernier acheta à prix fort lesdites protections, voyant qu’il ne pourrait trouver de meilleure qualité pour ce genre d’armure dans les alentours et ne souhaitant pas obtenir une moins bonne protection après avoir senti son bras se briser lors du combat qui avait failli lui couter la vie.

Enfin, après que ses mensurations furent prises par l’armurier qui allait fabriquer l’armure commandée sous peu, Eranor prit la direction de la caserne où ce fameux prince Asteri rassemblait ses unités. Il allait enfin rencontrer son nouveau commandant et faire connaissance avec l’unité dans laquelle il serait affecté. Ainsi commencerait véritablement sa carrière militaire qu’Eranor espérait faire un jour monter à son firmament.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 23 oct. 2016, 18:18, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par [MJ] Kriegsherr »

Ses achats effectués, notre héros se rendit à la caserne située non loin du port militaire, afin d’y rejoindre le général Astaris. Il s’agissait de quartiers temporaires destinés à héberger les armées en transit qui faisaient escale dans la capitale elfe, et non des logements de la garnison de la ville elle-même. En conséquence, bien que confortables et raffinés selon des standards humains, l’endroit était très spartiate et fonctionnel pour des elfes, surtout aisés. C’était une suite d’entrepôts et de logements de masse donnant directement sur une rade du port militaire, afin de faciliter les arrivées et les départs. Derrière les bâtiments, deux ou trois terrains d’entraînement et de manœuvre étaient disponibles, mais ils étaient rustiques. Là-bas, Eranor Dréanoc se rendit vite compte que c’était l’effervescence parmi les troupes de l’ost au sein duquel il servirait. Partout, on courrait, on se pressait, on donnait des ordres on vaquait à des occupations.

En plus des uniformes des troupes de l’armée, Eranor reconnut un nombre conséquent, mais néanmoins plus petit, de troupes rattachées à des unités de marine. Sans-doute l’armée du Prince Astaris s’apprêtait-elle à lever l’ancre et à voyager par les mers, transportée par quelque flotte. Ne sachant pas où se situait le quartier général, le noble calédorien demanda son chemin à un simple soldat qui lui indiqua respectueusement l’endroit de celui-ci, avant de reprendre son travail, en l’occurrence le tri de caisses qui allaient être chargées sur les différents navires. Visiblement, l’embarquement n’allait pas tarder.

Le seigneur elfe se faufila à travers les travailleurs affairés et rejoignit sans aucun mal le quartier général, situé dans la zone réservée aux nobles et aux officiers, ce qui allait souvent voire presque toujours de pair dans la société très politisée et hiérarchisée des hauts-elfes. Même là, les baraquements destinés à l’hébergement temporaire ne respiraient pas le luxe. Plus grands et mieux équipés que ceux des hommes du rang, ils n’étaient rien par rapport au confort que l’on pouvait retrouver dans n’importe quel manoir même le plus modeste, ou simplement dans les casernes de garnisons permanentes.

Il entra dans le bâtiment central des lieux, d’architecture très simple d’un point de vue elfique. Là, des gardes le renseignèrent sur la localisation du bureau du Prince qui dirigeait l’ost. Apparemment, il était attendu, et c’était déjà une bonne chose. Contrairement au gouverneur militaire de Lothern qui ne lui avait accordé quelques minutes de son temps qu’à regrets et forcé, au moins ce Prince Astaris, qui devait pourtant être débordé par les derniers préparatifs du départ imminent de ses troupes, avait-il prévu de lui accorder un peu de son temps pour l’accueillir personnellement.

L’on s’assura qu’Eranor connaissait le protocole à tenir en face d’un officier général d’un tel rang. Dans une société aussi attachée aux détails que celle des asurs, un manquement à l’étiquette pouvait en effet passer au mieux pour un grave manque de savoir-vivre, au pire pour un affront volontaire. Or, bien évidemment, ni l’un, ni l’autre n’aurait été toléré pour sa première rencontre avec son supérieur hiérarchique, surtout compte tenu de la différence importante de rang tant militaire que social entre les deux nobles.

Eranor fut donc introduit selon les règles dans le bureau privé du général, une petite pièce où un vieil elfe était assis à un bureau en face d’une masse de paperasses soigneusement disposée. Les seuls documents qui étaient lisibles –à l’envers- par l’héritier des Cimes Stellaires semblaient être un rapport le concernant qui était disposé à plat sur le bureau. Tout le reste était roulé ou rangé de manière à ce qu’un personnel non habilité ne puisse pas saisir de renseignements secrets au passage.

Le vieux général avait un air désabusé, las et austère. Il semblait être fatigué et légèrement désappointé. Ses traits étaient sévères, ses vêtements, règlementaires. Il ne portait pas de couronne sophistiquée, mais un simple bandeau de cuir tressé, et à ses oreilles pendaient des boucles en forme de feuille. Il venait donc probablement d’une province rurale assez pauvre selon les critères elfes, comme l’Avelorn, Chrace ou Cothique, par exemple, et ne semblait guère apprécier le luxe ou les démonstrations extérieures de richesse ou de pouvoir. L’homme était indéniablement vieux, très vieux même, et ses yeux verts pâle laissaient entrevoir sa lassitude et une certaine amertume. Pourtant, il y avait de l’acier dans cet elfe, de l’ithilmar même, on devinait qu’il avait dû connaître plus de batailles et de morts que la quasi-totalité de ses hommes n’en verraient jamais. Autrefois il avait dû être un combattant, on le devinait à sa silhouette encore finement sculptée bien qu’elle s’amaigrisse trop à cause de son âge. Ses longs cheveux blancs étaient coiffés très simplement. Négligés, même aurait-on dit pour n’importe quel elfe moins vénérable que lui.

Après qu’Eranor se fut présenté en premier et mis au garde-à-vous, selon les règles, le général prit la parole, d’une voix sans accent :

Image –Repos. Bienvenue, jeune Eranor Dréanoc. Je me nomme Astaris d’Enectalia, prince et général, mais surtout au service de l’armée de notre Roi depuis près d’un millénaire. Mon nom ne vous dit sûrement rien, mais sachez que j’ai connu votre grand-père, nous avons servi ensemble, lorsque j’avais à peu près votre âge, il y a une éternité de cela, alors que votre père n’était même pas encore un projet. J’espère que vous lui ressemblerez plus qu’à vos parents, mais d’après ce que l’on m’a dit de vous, je crois que vous êtes bien parti pour suivre ses traces. J’espère juste que vous serez moins intrépide et plus enclin à suivre les ordres que lui.

Pour l’instant, les rapports que m’a remis le conseiller du gouverneur militaire ont fait état de vos prouesses et de votre courage individuel. Impressionnant. Peu de gens du triple de votre âge peuvent prétendre avoir accompli le quart de ce que vous avez fait. Cela est une chose, et c’est très bien, certes, mais la discipline en est une autre. Vous n’êtes pas sans ignorer que c’est elle, et elle seule qui fait notre force face à des adversaires bien plus nombreux ou bien plus forts que nous. Un combattant, aussi doué soit-il, sera un poids mort et pire, un point faible dans une formation s’il n’est pas parfaitement discipliné. Il mettra en péril non seulement sa vie, mais aussi celles de ses camarades et plus important encore, sa mission. Etes-vous capable de discipline, Eranor ? A vous de me le prouver.

Vous avez un talent inné pour le combat, c’est indéniable, comme votre grand-père, si vous faites vos preuves, vous monterez vite en responsabilités et en galons. Mais aussi doué individuellement soit-elle, je ne peux pas me permettre de confier à une nouvelle recrue une fonction de commandement sans l’avoir mise à l’épreuve du feu avant cela. Souvenez-vous que votre rôle n’est pas de prendre des initiatives, heaume d’argent, mais de suivre vos directives afin de mener à bien votre mission, coûte que coûte.

Je vous ai affecté au bataillon du commandeur Elidor Dalahnil, il avait besoin d’hommes et je pense que ce poste vous conviendra le mieux. Rompez.
Ce petit discours personnalisé de bienvenue passé, le vieil elfe se contenta de pencher la tête et de dérouler un autre parchemin pris sur une pile, en poussant un soupir. Il signifiait très clairement à Eranor que leur conversation était terminée. Notre héros sortit donc du bureau, après cette rencontre pour le moins insolite, et se rendit dans un autre bâtiment, un Q.G. de bataillon, où devaient selon ses informations se trouver le commandeur Elidor Dalahnil et son état-major. Mais le commandeur n’était apparemment pas présent, comme il le constata en arrivant sur place, l’apprenant de la bouche d’un œil-de-faucon rencontré dans le bâtiment, qui lui accorda quelques secondes de son temps pour l’avertir qu’il avait vu le commandeur du côté des quais, plus précisément dans le quartier des nobles, des heaumes d’argent.

Et en effet, lorsqu’il alla à l’endroit indiqué, le commandeur se trouvait bien là, discutant avec des gradés de la marine avec lesquels il ne semblait pas s’entendre. A côté de lui se tenaient, immobiles et attentifs, une dizaine de heaumes d’argents en uniforme, parés pour la guerre, tandis que les marins étaient eux entourés de gardes maritimes. La tension était palpable entre les deux groupes, et Eranor put entendre le commandeur qui eut le dernier, étant d’un grade supérieur :


-… Et moi je vous dis que je n’ai que faire de vos impératifs, capitaine, ces chevaux doivent impérativement être traités au mieux possible, ils sont essentiels à la capacité opérationnelle de mes hommes. Débrouillez-vous comme vous voulez, mais trouvez la place pour qu’ils soient bichonnés.

Puis le commandeur se tourna vers le nouvel arrivant, coupant court à la discussion en présentant son dos à son interlocuteur qui était visiblement tout aussi vexé qu’énervé, mais qui céda et tourna les talons.

Le commandeur Elidor Dalahnil était un elfe d’âge moyen, fort et beau. Il portait une armure ouvragée constituée d’un plastron semblable à celui d’Eranor -décoré de ses armoiries familiales, en l’occurrence un soleil-, d’une tunique blanche que l’on ne voyait qu’au niveau des coudes et de protection de mailles légères sur le haut des bras et de brassards d’avant bras semblables à ceux d’Eranor, encore une fois, mais de couleur plus sombre, tirant sur le noir. Il avait des cheveux longs et très beaux d’un noir de jais, reflétant la lumière. Son visage était sévère, ses yeux bleus perçants. C’était un vétéran qui portait une longue mais légère épée bâtarde dont la lame argentée brillait de reflets surnaturels, sans doute faite d’ithilmar, et à la garde finement travaillée où scintillait un unique diamant. L’homme arborait aussi une longue cape rouge qui couvrait son armure noire décorée d’or, et maintenue par une broche d’argent patiné en forme d’aigle, sertie d’une émeraude. Ceignant sa tête, une couronne faite d’un unique bandeau de métal noir aux reflets riches était signe de sa position et de sa compétence. Une telle couronne protégeait moins qu’un casque, mais ne s’achetait pas, elle était gagnée par la valeur uniquement, remise seulement aux dirigeants les plus valeureux. Prestigieuse, l’on disait qu’elles étaient enchantées et avaient des vertus magiques qui amplifiaient encore l’intelligence du commandant elfe qui la portait. Une chose était sûre, être commandé par un homme portant une telle distinction galvanisait les troupes. Et pour sûr, Elidor Dalahnil était impressionnant.

Commandeur Elidor Dalahnil, seigneur de Tor Tiranos.

Image


Le commandeur Elidor se tourna vers son nouvel homme et le toisa du regard, interrogateur. Il n’avait apparemment pas été prévenu de l’arrivée d’Eranor Dréanoc et de son affectation sous ses ordres. A ses côtés, les heaumes d’argents, des elfes hommes et femmes légèrement plus jeunes que leur chef, âgés d’environ un à trois siècles, regardaient eux aussi le nouveau venu en le jaugeant.

Ce fut le commandeur qui parla le premier, d’un ton impatient et encore échaudé par l’échange qu’il avait eu avec le capitaine de la flotte :

Image -Et bien, qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas, il me semble, bien que vous ressembliez à un heaume d’argent à en juger par votre équipement et votre monture. Je suis le commandeur Elidor Dalahnil, seigneur de Tor Tiranos. Etes-vous porteur d’un message pour moi ?
Profil mis à jour.

NB : J’utilise des termes militaires réels pour désigner plus précisément certaines unités qui ne sont pas nommées. Par exemple, les armées (là c’est nommé, j’appelle cela « ost » la plupart du temps), sont divisés en bataillons, eux-mêmes divisés en sections (ou peloton si c’est de la cavalerie). Peu importe que le nom fasse peu elfique, les elfes étant une des armées les plus disciplinés du vieux monde si ce n’est la plus disciplinée et organisée, ont forcément leurs propres subdivisions, considère donc qu’il s’agit d’un équivalent.

Globalement, pour te donner un ordre d’idée, un ost peut être de taille très variable, mais une section [complète, bien sûr, avant de subir des pertes] comptera toujours entre 20 et 50 hommes, un bataillon entre 250 et 500 hommes.

Une compagnie entre 100 et 200. Un régiment de 1000 à 3000 (tu n’en verras presque pas puisqu’il est rare qu’un ost soit assez grand pour être divisé en régiments, et que les compagnies son des subdivisions d’un bataillon, donc commandées par des officiers d’un grade intermédiaire entre les chefs de section et les commandeurs, que j’appellerais les « capitaines »).

Globalement, ainsi, on a, par ordre de grandeur croissant d’unités (chaque unité suivante est composée de plusieurs unités inférieures, bien qu’un bataillon ne soit pas toujours divisé en plusieurs compagnies), avec leurs effectifs théoriques et le nom du grade de leur chef entre parenthèses :

Soldat seul
Equipe (de 4 à 6 soldats, dirigés par un caporal ou caporal-chef, ou un « vétéran »).
Groupe (de 8 à 12 soldats, dirigés par un sergent ou un maréchal-des-logis, ou un « chef »).
Section (de 24 à 50 soldats, dirigés par un lieutenant « ou œil-de-faucon » ou « précepteur » ou n’importe quel nom de champion d’unité nommé dans le LA HE).
Compagnie (de 100 à 200 hommes, dirigés par un capitaine)
Bataillon (de 250 à 500 hommes, dirigés par un commandeur)
Régiment (de 1000 à 3000 hommes, dirigés par un général)
Ost (taille variable, dirigé par un politique).
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Eranor
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par Eranor »

Finalement, Eranor fut redirigé vers le port militaire lorsqu’il arriva à la garnison de la ville. L’ost qu’il allait rejoindre ne logeait pas ici et, à ce qu’on lui avait indiqué, attendait le départ dans un campement temporaire donnant directement sur le port afin de faciliter le départ. Le noble asur considéra ceci comme une excellente nouvelle, il avait craint de se retrouver placé dans une garnison tranquille où rien ne risquait d’arriver, où il n’aurait pu montrer sa valeur et grimper les échelons pour défendre sa précieuse et magnifique Ulthuan comme il le souhaitait depuis si longtemps.

L’ost stationnait dans des entrepôts et des baraquements de fortunes où de nombreux soldats pouvaient temporairement vivre. L’endroit avait été construit uniquement pour son côté utilitaire, chose d’une grande rareté chez un peuple vivant des siècles et ayant élevé la construction de ses bâtiments à l’état d’art magnifique. Ici, il était principalement question de terrain d’entrainement et de dortoir où poser un ost pendant quelques jours, des entrepôts où stocker les vivres utilisés par l’armée pour sa future traversée et de quoi manœuvrer des unités pour les entrainer. La beauté n’avait pas pris sa place prépondérante ici, mais tout bon soldat pouvait la voir apparaitre sous une autre forme que l’harmonie des formes et des couleurs. C’était là le cœur de la puissance elfique, c’était une manifestation d’un pragmatisme méconnu de tous en matière de guerre, c’était là où naissait la féroce et implacable machine de guerre asur, une force démesurée pour le peu d’être vivant constituant ce véritable corps en vie. Et Eranor se sentit chez lui. Il n’avait plus eu un tel sentiment depuis des mois et des mois. Il sentait que sa place était ici, parmi ses frères d’armes, parmi les unités de l'armée haute elfe. Il n’était plus seul et il était désormais prêt à affronter son destin.

L’on indiqua au noble asur où se trouvaient les quartiers des officiers où les nobles et les gradés logeaient. Eranor arriva sans peine à atteindre l’endroit et mis pied-à-terre devant le quartier général où on lui rappela le protocole à suivre devant un supérieur –surtout un supérieur tel qu’un prince, plus haut grade militaire que l’on pouvait atteindre, et véritable tremplin pour une grande carrière politique pour certain (car chez les asurs, la politique était indissociable de tous les autres domaines)-. Le confort du bâtiment n’avait rien à voir avec tout ce qu’avait pu connaitre autrefois Eranor. Bien que provenant d’une petite noblesse, l’héritier des Dréanoc avait vécu dans un lux bien supérieur à ce que l’on pouvait trouver ici, même s’il y avait, ici, plus de confort que dans les autres entrepôts et dortoirs. Force était de constater que ce fameux prince Astaris n’était vraiment pas de la noblesse politisée qui serait très certainement parti avec beaucoup plus de richesse et de confort personnel.

Ainsi, Eranor fut enfin introduit dans le bureau privé du prince qui serait son général. Celui-ci était modeste et parfaitement rangé. Sur le bureau, des papiers soigneusement disposés étaient apparemment des rapports sur le dernier héritier des Cimes Stellaires auxquels le prince avait dédié de son temps malgré les préparatifs de départ imminent. Le prince lui-même était un vieil elfe que l’on pouvait deviner venir d’une province plutôt rurale. Il n’avait guère de signe de richesse ostentatoire comme beaucoup de seigneur asur portaient et de cette austérité, il se dégageait une aura d'autorité étonnante. Cet elfe avait vraisemblablement connu le combat, il avait dû donner de sa personne pour son peuple et non pas pour sa gloire personnelle.

Eranor fit le salut militaire protocolaire puis écouta attentivement ce que le prince Astaris avait à lui dire –un véritable honneur car un prince n’avait pas le temps de voir personnellement chaque petit noble prenant les armes pour sa patrie-. Mais chaque nobliau n’avait pas l’histoire d’Eranor qui avait combattu des horreurs et bien plus risqué sa vie que bon nombre de ses congénères. Et, il n’était pas non plus n’importe qui remarquerait-il… Car il apparut qu’Astaris était déjà familier avec la famille des Dréanoc en la personne du grand-père d’Eranor. Les paroles du général touchèrent alors particulièrement le jeune elfe qui avait considéré pendant toutes ses jeunes années son ancêtre comme une sorte d’idole. Celui-ci était tout ce que son père abhorrait, c’était un fier guerrier, talentueux et qui s’était engagé dans de nombreuses campagnes. Il ne s’intéressait pas aux petites querelles politiques des seigneurs locaux et aux prétentions des uns et des autres, du moins, à ce qu’Eranor imaginait. En effet, le jeune asur n’avait jamais connu ce puissant guerrier qui partait au combat avec les équipements d’ithilmar enchantés que portaient les ancêtres de sa famille, car il avait été porté disparu et présumé mort depuis environ un demi-millénaire.

Le prince Astaris monta ainsi bien haut dans l’estime d’Eranor, de par sa vision de l’importance de la discipline dans la puissante armée asur, mais une pointe de doute se montra tout de même dans son esprit. Comment réagirait-il s’il devait obéir à un ordre qu’il savait dangereux pour son unité ou simplement pour l’armée ? Le seigneur asur savait qu’il était de son devoir de suivre l’ordre car il ne devait pas avoir la même vision d’ensemble de ses supérieurs, qui en savaient plus que lui, pourtant, il y aurait toujours une part de lui qui s’insurgerait face à ce qu’il considèrerait comme un mauvais ordre…

Lorsque le prince eut terminé son petit discours, le heaume d’argent prit congé en suivant les protocoles et parti rejoindre l’unité sur laquelle il avait été affecté, celle du commandeur Elidor Dalahnil qui n’était pas présente dans le quartier général, donc certainement avec ses troupes. Eranor parti donc rejoindre l’endroit qu’on lui indiqua avec un mélange d’excitation et d’appréhension, espérant voir en son futur commandeur quelqu’un de compétent et d’intègre. Et l’Asur ne fut, à première vue, pas déçu. L’officier était dans une armure splendide, une longue cape rouge tenue par une broche volait derrière lui et c’était l’air d’un vétéran compétent que l’on voyait sur son beau visage. Mais ce qui attirait le plus le regard d’Eranor était la couronne qui ceignait sa tête, elle était de celle que l’on ne pouvait acheter, uniquement gagner par ses compétences et ses faits d’armes. Cet Elidor semblait être un bon commandant, et servir dans une unité dirigée par un elfe portant une telle couronne était un honneur que lui permettait le prince Astaris alors même que l’héritier Dréanoc venait d’intégrer cet ost.

Elidor était en pleine dispute avec un garde maritime au sujet des chevaux apparemment. La vision de ces marins s’accordait mal avec la grande attention que les elfes des terres apportaient aux magnifiques chevaux d’Ulthuan, mais, de par son grade, le commandant Dalahnil obtint raison. Il n’attendit guère plus longtemps pour s’adresser au nouveau venu que l’unité entière jaugeait depuis son arrivée et Eranor répondit avec une pointe de fierté dans la voix après le salut militaire requis.


-Je suis Eranor Dréanoc, pour vous servir commandeur Dalanhil, héritier des Cimes Stellaires. J’ai été affecté à votre unité par le prince Astaris en personne.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 13 nov. 2016, 21:50, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par [MJ] Kriegsherr »

Eranor avait opté pour une présentation très classique et protocolaire vis-à-vis de son nouveau commandant, le commandeur Elidor Dalahnil. Ce faisant, il n’avait délivré que peu d’informations sur lui, sauf sur sa personnalité dont une partie avait été dévoilée par cette approche. Ce goût de la discipline, cette fierté d’être un noble asur au service de sa nation, tout cela était visible dans la formule choisie.

L’expression de son supérieur resta cependant indéchiffrable et sévère. A première vue, pour quelqu’un qui ne connaissait pas Elidor, il était impossible de dire s’il avait ou non apprécié. Toutefois, le commandeur ne resta pas muet et répondit à son nouveau soldat d’un ton neutre :

Image –Exact, l’on m’a parlé de vous. Soyez le bienvenue au sein de mon bataillon, heaume d’argent. Hélas, le temps est un luxe qui se fait rare en cette époque troublée, et je n’ai guère le loisir de réunir tous mes elfes pour vous présenter officiellement à la troupe.

Néanmoins, en tant qu’ithiltaen, vous êtes destiné à un rôle crucial à plusieurs plans, vis-à-vis tant de vos supérieurs que de vos subordonnés. Par la naissance et par votre entraînement, vous serez peut-être investi, tôt ou tard, de la responsabilité d’un commandement, civil ou militaire. En tant que membre de la noblesse et chevalier, vous devrez montrer l’exemple au peuple, et je n’en attends pas moins de vous.

Sachez, Eranor Dréanoc, que dans mon unité, tout se décide au mérite, et uniquement au mérite. D’ailleurs, n’espérez aucune complaisance de ma part ou de n’importe qui d’autre parce que vous êtes héritier d’un domaine. Sachez aussi qu’il y a parmi vous d’autres nobles aux rangs beaucoup plus prestigieux que le vôtre, mais qu’entre militaires, seul le grade compte. Enfin n’oubliez pas que si je me montre intraitable envers la faiblesse, l’insubordination et la lâcheté, particulièrement avec celles de mes troupes qui sont censées être mon élite, autrement-dit vous, je récompense aussi la prise d’initiative à bon escient, le courage et la valeur.

Dans la bataille comme à l’entraînement, j’entends bien que chacun joue son rôle à la perfection, tout comme les pièces d’un char de Tiranoc doivent être parfaitement fabriquées et assemblées pour que celui-ci fonctionne.

Mais trêve de bavardage, nous aurons tout le temps de faire plus ample connaissance durant le voyage. Je vous laisse découvrir votre nouvelle unité. Grand-Heaume Rovarion, la nouvelle recrue est à vous.
Celui qui devait être le Grand-Heaume Rovarion salua et répondit par l’affirmative d’un « Merci, commandeur. » audit commandeur, qui s’éloigna dans la foulée, laissant Eranor seul avec ses neuf compagnons et leurs chevaux qui allaient être montés dans les fins et rapides vaisseaux.

Rovarion était le sergent d’unité, le champion, autrement dit le supérieur direct de Dréanoc et des autres. Il était d’âge moyen, au moins trois ou quatre siècles ou peut-être plus encore, sans que l’on puisse dire s’il était plus jeune ou plus vieux que son supérieur Dalahnil. En tant que Grand-Heaume, il devait cependant avoir fait ses preuves au combat, car si le titre de commandeur ou de prince pouvait parfois s’obtenir par des machinations politiques, on ne devenait Grand-Heaume –bien que le grade fut très inférieur hiérarchiquement- que par la bravoure et l’expérience. C’était donc très certainement un vétéran aguerri.
Physiquement, il était de taille légèrement supérieure à la moyenne des elfes, et plutôt costaud. Son habit et son équipement prouvaient qu’il devait être d’une richesse modérée voire modeste. Obligatoirement noble, il devait probablement être un second ou troisième fils issu de la petite noblesse provinciale. Sa couleur dominante était le rouge, et l’on retrouvait nombre de rubis sertis, sur son heaume, sur le pommeau de son épée longue et sur la barde et le chanfrein de son cheval. Pour protection, il portait une simple cuirasse et des brassards d’avant-bras, une jupe fendue d’écailles protégeant le bas de son corps, à savoir les jambes. Quant à son épée bâtarde, elle était simple, mais sans doute affutée et redoutable. Son long heaume conique ne portait qu’une seule rangée de plumes d’aigles à l’arrière, blanches à l’extrémité bleuie, et deux longs pans de cuir rouge y étaient fixés pour protéger ses joues.
Le tout était fonctionnel et relativement peu décoré, sans doute par manque de moyens. Son cheval arborait lui une robe gris-clair et un style caractéristique qui ne trompait pas. C’était un pur-sang d’Ellyrion, l’un des meilleurs chevaux de l’Île-Continent et même du Monde ! Au vu du reste des possessions relativement modestes pour un noble, on pouvait en déduire que l’homme était probablement originaire d’Ellyrion.

Quant à ses traits faciaux, ils étaient rudes. Une face sévère, un nez long et tombant. Des yeux durs et noirs, enfoncés sous des sourcils marqués, une moue sceptique ou mécontente presque fixée en permanence sur le visage, comme s’il ne savait pas sourire. Selon les standards elfiques, Rovarion n’était pas beau, bien au contraire. Il toisa Eranor d’un long regard sans émotion, avant de s’exprimer, d’une voix rocailleuse et tout aussi rude que le personnage :

Image -Eranor Dréanoc, vous servirez sous mes ordres dorénavant, et j’attends de vous une obéissance totale et aveugle. Je vous dis de tuer, vous tuez. Je vous dis de fuir, vous fuyez. Je vous dis de mourir, vous mourrez. J’ai déjà vu pas mal de héros dans votre genre, des jeunes coqs solitaires qui sortent de nulle part et se croient les futurs sauveurs d’Ulthuan. Mais croyez-moi, je saurais mater vos ardeurs, j’en ai calmé des plus coriaces. Même si hélas je ne pourrais pas vous entraîner comme les autres, puisque nous partons directement en opération, on m’a dit que vous aviez les capacités martiales nécessaires. Espérons-le pour vous, sans quoi l’ennemi ne vous fera pas de cadeau, lui.

Globalement, le groupe que vous intégrez est relativement restreint et relativement nouveau. Deux défauts qui sont devenus trop fréquents dans nos armées, mais qu’importe, nous ferons avec puisqu’il le faut. On ne peut plus compter que sur quelques rares éléments, et mon second Belnaith Estanel est de ceux-là…
Le dénommé Belnaith Estanel était très certainement originaire de la même région que le Grand-Heaume. Equipé très semblablement, il semblait avoir reçu l’autorisation, pour une raison inconnue, d’emporter un arc en plus de l’équipement classique des heaumes-d’argent, cavalerie lourde par excellence. Légèrement moins bien équipé que son supérieur, son heaume n’arborait qu’une unique plume, sans doute là aussi un privilège gagné au combat. Âgé de deux à trois siècles, il était notablement plus jeune que Rovarion, mais n’était pas un jeune elfe pour autant. Déjà expérimenté, il était légèrement plus joli que son compagnon d’Ellyrion, mais également plus petit et plus costaud. Pourtant, sa figure était là aussi très dure et très grossière pour un elfe, et lui aussi ne paraissait que rarement sourire. Un léger air de parenté reliait les deux elfes, accentué par leur couleur dominante commune, le rouge, et leurs équipements de facture comparable, mais en ce cas, il s’agissait plus probablement de cousins ou d’un oncle et de son neveu que de frères ou d’un père et son fils. Sa monture était blanche, elle aussi d’Ellyrion. La lune et le soleil étaient ses symboles.
Le Grand-Heaume Rovarion et son second Belnaith Estanel :

Image


L’elfe était très froid et ne parla pas, se contentant d’un très léger signe de tête pour tout accueil. Rovarion continua :
Image -Les autres sont tous de nouvelles recrues, comme vous. Je les laisse se présenter, ils le feront mieux que moi, et j’ai d’autres chats à fouetter. Inutile que je gaspille ma salive pour un bleu qui risque de ne pas survivre à notre premier affrontement. Et faites vite car on embarque les chevaux pour le départ dès demain à l’aube, voire même plus tôt, si les conditions sont favorables et que tout est chargé. Prévenez-moi quand ce sera fini, je terminerai de le briefer.
Sur ces mots très durs qui firent mal à l'égo d'Eranor, le sergent se détourna et commença à appeler un des marins pour ordonner qu’on commence à charger les chevaux. Mais l’elfe en question, exaspéré, semblait ne pas l’entendre de cette oreille, prétextant que tout n’était pas encore prêt pour accueillir les chevaux, qu’il fallait leur donner un minimum de temps pour exécuter les ordres.

Mais cette dispute annexe n’intéressait pas Dréanoc, dont l’attention était concentrée sur ses nouveaux camarades, et inversement. Il y eut un léger instant de silence au cours duquel personne n’osa ou ne voulut prendre la parole et briser le silence. Cela allait presque devenir gênant et démoralisant pour le pauvre Eranor fraîchement débarqué, qui ne se sentait pas vraiment apprécié par ses camarades pour l’instant, ni par son supérieur direct.

Le premier à briser le silence fut un elfe dans la même tranche d’âge que notre héros, à quelques décennies près. Contrairement au Grand-Heaume et à son second, il était magnifique pour un elfe, et en paraissait très conscient. Sûr de lui, les yeux d’un bleu profond et pur de saphir, sa fine chevelure d’or négligemment laissée au vent, son visage symétrique et sans le moindre défaut, il avait également pour lui d’être grand et athlétique. Ses vêtements de couleur bleue et son armure étaient riches, ornés de gravure d’or et argent. Sa cuirasse, travaillée de main de maître et sertie d’un énorme diamant. Il portait même un bracelet d’or finement ciselé à son biceps, totalement inutile au combat, mais qui était très esthétique et soulignait habilement sa force. Son destrier, s’il n’était pas Ellyrien, était un noble étalon blanc, aussi fier et altier que son maître ce qui n’était pas peu dire !

Seïlil Nérasfer

Image


Un léger sourire sur le visage, l’homme parla avec un accent qu’Eranor n’entendait pas, mais qu’il connaissait très bien. Et pour cause ! L’elfe était comme lui originaire de Calédor !

Image -Je me présente, Seïlil Nérasfer, héritier du Val-aux-Etoiles.

Bienvenue, Eranor Dréanoc, héritier des Cîmes Stellaires. Je me disais bien que ton nom ne m’était pas inconnu. Mon père a toujours dit que le tien n’était qu’un lâche, ainsi que ta mère. A part leur service obligatoire, ni l’un, ni l’autre n’ont servi leur pays comme tout elfe, et tout vrai noble de Caledor devrait le faire. Chaque semaine depuis ma naissance, il m’a fait visiter notre domaine, afin de nous montrer toutes les terres que nous vous avons récupérées grâce à la faiblesse de tes parents, dans le but de me donner une leçon : ne jamais m’abaisser à ça.

Tes parents ne nous ont jamais apprécié, et je dois l’avouer ce sentiment est réciproque. Et depuis que nous avons repris une partie de vos terres, notre nom est tabou pour vous. Il est donc peu probable que tu aies entendu parler de ma famille. Mais peu m’importe les querelles familiales, nous sommes frères d’armes après tout, non ? Contente-toi de rester dans mon ombre et je te protégerai, car c’est bien le rôle des héros d’Ulthuan que de protéger ceux qui sont trop faibles pour le faire eux-mêmes.
L’arrogance et la vantardise de cet elfe étaient apparemment extrêmes, et il avait apparemment un fort penchant narcissique. C’était comme si en lui, ces défauts naturels que partageaient la plupart des asurs se retrouvaient accentués. Mais peut-être était-ce dû à sa jeunesse. Quoi qu’il en soit, Eranor savait que son père, bien avant qu’il ne naisse, avait effectivement dû défendre son fief contre les appétits politiques d’autres seigneurs, et apparemment, ces Nérasfer avaient su profiter de leur faiblesse pour en annexer une partie.

Après ce discours agressif frôlant l’insulte, le second à parler fut un autre blond aux traits amicaux, qui arborait un sourire et des traits détendus, bien qu’il paraisse beaucoup moins riche, son bandeau frontal n’étant que de cuir clouté. Soucieux d’éviter une bagarre qui aurait fait tâche pour le premier jour d’Eranor dans l’armée, il intervint rapidement, levant les mains en signe d’apaisement :

Image -Paix, mes amis, paix. N’oublions pas que ce n’est qu’en restant unis que nous vaincrons. Les rivalités personnelles ne doivent pas interférer avec la mission ou la discipline. Même si vous ne vous appréciez guère par ailleurs, tâchez au moins de travailler correctement ensemble.

Pour ma part, bien que je ne te connaisse pas, ni ta famille, je suis heureux de t’avoir à mes côtés, Eranor Dréanoc. Sache ici qu’il est de coutume que nous nous appelions par nos prénoms, cela pour briser les appartenances à des familles et les dissensions sociales ou politiques qu’elles engendrent, mais aussi pour éviter que des ennemis ne puissent facilement nous rançonner s’ils nous capturaient.

Je me nomme Merethil, de Tiranoc, pour vous servir.
Merethil, fidèle à ce qu’il avait dit, n’avait pas décliné ni son nom de famille, ni son titre, mais on pouvait le supposer de petite noblesse. Fort bien bâti, il était aussi beau, bien qu’il ne puisse prétendre rivaliser en beauté avec la perfection de Seïlil. Pourtant, s’il souriait et semblait joyeux, ses yeux gris-verts semblaient renfermer une lourde tristesse au fond d’eux, enfouie profondément, mais omniprésente. Contrairement aux autres, Merethil semblait déjà avoir fait son service militaire. Il devait avoir facilement deux cent ans, mais guère plus. S’il s’était engagé dans cette unité, c’était donc par choix personnel. Mais pour quelle raison ? Envisageait-il de faire carrière ? Le seul moyen de le savoir serait de le lui demander.
Merethil

Image


Encouragées par son intervention, les langues se délièrent et le suivant, ou plutôt la suivante à accueillir le nouveau fut une jeune elfe blonde aux traits fins et aigus. La jeune elfe portait un équipement d’un luxe rare, qui rivalisaient et même dépassaient en richesse ceux de tous les autres heaumes d’argent présents, y compris Seïlil. Sa cuirasse était d’Ilthilmar ouvragé, sertie de nombreux et énormes saphirs d’une pureté incroyable, elle allait de pair avec deux épaulières massives forgées dans la même matière. Sa protection était complétée par une armure complète de larges écailles recouvertes d’or. Sa lame à la garde assymétrique était ouvragée sur mesure, conçue aussi bien pour la taille que pour l’estoc, elle favorisait les « coups droits » aux « revers ». Détail notable, la jeune femme tenait son bouclier -non moins riche, arborant un wyrm d’or stylisé et une rune de Senthoï dans sa variante signifiant « Loyauté »- de la main droite, elle était donc gauchère. En combat, elle ne se verrait pas sous le heaume, mais elle arborait sinon fièrement sur sa tête nue une couronne d’or sertie d’un gros saphir. Sa jument était une pur-sang, blanche et fière, la crinière semblable à de l’écume. L’air ennuyée comme si elle perdait son temps à s’adresser à un serviteur, elle parla d’une voix traînante avec un accent bizarre très marqué qu’Eranor n’avait jamais entendu :

Image -Je suis Elderwën Eskeladel, fille cadette de l’ambassadeur d’Ulthuan dans l’Empire, Tymalier Eskeladel. Sois le bienvenu parmi nous, Eranor.
Elderwën Eskeladel :

Image
Ses paroles sonnaient faux, déclamées sur le ton d’une politesse blasée. Elle paraissait se ficher éperdument de ses camarades et s’ennuyer ferme. Une fille comme elle avait vécu toute sa vie en princesse gâtée de l’Asur le plus puissant du Vieux-Monde. Toutefois, en tant que fille de haut-diplomate en poste à l’étranger, elle aurait pu éviter de faire son service militaire. Si elle était là, c’était donc parce qu’elle l’avait choisi.

Une autre elfe, totalement différente physiquement et de caractère, parla en suivante. Très forte, elle avait une carrure proche de celle d’un homme bien bâti, et avait certainement travaillé dur pour se forger ce corps de guerrière. A l’inverse de la sophistication extrême d’Elderwën, elle semblait négligée et grossière, et ce même par rapport à l’elfe moyen. Son armure ne brillait pas, signe d’un entretien aléatoire, ses cheveux noirs étaient mal coiffés, sentaient la sueur, son nez était cassé. Ses traits avaient un charme sauvage, semblable à celle d’une lionne. Comme Elderwën, elle arborait un air extrêmement hautain, mais pour des raisons bien différentes.

Kalisha

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Elle renifla bruyamment puis parla d’une voix forte et grave pour une femme :

Image -Kalisha, modeste servante de Khaine qui a hâte de satisfaire son seigneur en plongeant mes mains dans le sang de ses ennemis. Si tu viens pour massacrer nos adversaires, Eranor, sois le bienvenu.
L’attention se porta ensuite sur un elfe aux longs cheveux châtains-bruns et aux yeux mauves, qui n’avait pas l’air ravi d’être ici. Il portait un équipement standard d’une richesse moyenne, et était drapé d’une cape d’un bleu sombre.
Lorimir Morecon

Image


Il accorda un sourire forcé au Dréanoc en lui tendant la main :

Image -Lorimir Morecon, second fils de la maison Morecon, d’Eataine. Enchanté que tu nous rejoignes, Eranor Dréanoc. Plus nous sommes nombreux, mieux cela sera si nous sommes attaqués.
Vint ensuite le tour de l’avant-dernier heaume d’argent qui ne s’était pas encore présenté. Il s’agissait d’un jeune blond plutôt frêle, dont le visage reflétait à la fois une grande humilité et un masque habile sous lequel pouvait se dissimuler n’importe quelle pensée. Il aurait tout aussi bien pu être amoureux d’Eranor que désirer le tuer que celui-ci n’aurait pu le deviner. Son équipement était simple, limité au strict nécessaire : un plastron et des protections sur les bras et les jambes, ainsi qu’un grand sabre à lame courbe, et sa couronne tressée de bois fin, signe d’une extrême pauvreté.
Orcan


Image


Pourtant, il tendit lui aussi la main à Eranor en le regardant droit dans les yeux avec son regard indéchiffrable, et en l’accueillant de manière succincte :

Image -Eranor, je m’appelle Orcan. Heureux de faire ta connaissance.
Enfin, la dernière à ne pas s’être présentée s’avança, pavoisant fièrement à la manière d’une Seïlil féminine. Elle était intervenue en dernier spécialement pour attirer toute l’attention sur elle, et il y avait de quoi. Elle était étincelante de beauté et insolente parce qu’elle le savait et aimait en jouer. Des yeux bleus-verts qui évoquaient instantanément la beauté des plus belles mers d’Ulthuan, une silhouette parfaitement proportionnée, des cheveux en fils d’or. Son minois était tout simplement irrésistible, et lorsqu’elle souriait, il était très difficile de ne pas la regarder. Son armure finement décorée faite sur mesure, plaquée d’or et d’argent et sublimait ses magnifiques courbes. Une cape rouge brodée de fils d’or et un diadème de forme particulière plaçaient cette princesse, ce joyau vivant, dans un écrin à sa mesure.
Isidris Syphaë

Image


Toute aussi sûre d’elle-même que Seïlil l’était en prenant la parole le premier, elle s’adressa à Eranor en lui tendant la main pour qu’il la baise, tout en se présentant d’une voix pleine d’aisance ou transparaissait un brin de narcissisme et d’arrogance :

Image -Isidris Syphaë, princesse des Hautes-Îles, d’Yvresse.
Elle n’en dit pas plus, considérant ostensiblement que c’était à Eranor de la courtiser et de lui faire des hommages, et non à elle de se rabaisser à l’accueillir. Habituée à être désirée des hommes, elle y avait pris goût depuis longtemps.
***…***


Peu de temps après, le Grand-Heaume Rovarion et son second étaient de retour. Ils avaient réussi à convaincre le marin de laisser les bêtes monter dans les embarcations et ordonnèrent à leurs hommes d’en faire autant. Quant à Senthoi, Eranor le monta lui aussi à bord. Une fois que ce fut fait, il eut droit à un petit récapitulatif général de la part du Grand-Heaume Rovarion :
Image -Voilà, vous connaissez vos compagnons d’armes, maintenant, mais pas encore le reste de la troupe.

Le bataillon du commandeur Dalanhil constitue une unité parfaitement autonome dans l’ost du Prince Astaris. Je veux dire par là qu’il est très varié dans sa composition et donc parfaitement à même d’engager n’importe quel type d’ennemi. Il y a entre deux-cent et deux-cent cinquante elfes sous son commandement. La grande majorité est composée de lanciers et d’archers, soit deux unités d’une cinquantaine de lanciers et deux d’une quarantaine d’archers. Le reste est partagé entre des artilleurs servants de serres-d’aigles et des éclaireurs, montés, des patrouilleurs Ellyriens autrement dit ou à pied, des gardes-fantômes. Et puis bien sûr, il y a nous, le clou de l’armée, le fer de la lance, soit dix heaumes d’argent. Comme vous le constatez, l’armée n’est pas provinciale, mais sous l’autorité indirecte du Roi Phénix lui-même, on y trouve donc des combattants originaires de toutes les provinces.

Le commandeur Dalanhil tient à ce que ses troupes soient les meilleures de tout Ulthuan. Souvenez-vous en et montrez-vous dignes de lui. Départ cette nuit ou demain, d’ici là, quartier libre, profitez de votre dernière soirée à Lothern. Je vous conseille de nouer des liens avec vos compagnons heaumes d’argent, la cohésion d’unité est essentielle au combat et une bonne entente aide à cela.
En réalité, Eranor avait plusieurs possibilités qui s’offraient à lui. Il pouvait aller dormir dans la petite chambre qui lui avait été attribuée dans les baraquements, se promener en ville, s’entraîner dans les champs d’entraînement annexes, où œuvrait d’ailleurs Kalisha, aller aux divers temples pour prier, ou dans l’une des tavernes de la ville. Il y avait notablement parmi elles : celle du port de commerce, où l’on voyait également nombre d’étrangers non-elfes, celle de la marine militaire, celle de l’armée terrestre, et celle des nobles dans la ville, où il aurait peut-être la chance de croiser des nobles qui connaissaient sa famille. Il avait aussi la possibilité de faire toute autre chose, du moment qu’il indiquait aux gardes où il allait afin de pouvoir rapidement être prévenu s’ils levaient l’ancre dans la nuit. Il pouvait aussi choisir d’inviter ou non un ou plusieurs de ses nouveaux camarades.
Tu peux répondre aussi à tous (en t’adressant à l’ensemble ou un par un, comme tu veux, sachant que tous entendent dans tous les cas) durant l’ellipse temporelle avant le retour de Rovarion.

EDIT : Si tu as des questions comme toujours je suis disponible par MP. :clindoeil:
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par Eranor »

Les choses commençaient bien. Eranor avait opté pour suivre les protocoles réglementaires sans la moindre fioriture, et ce fut payant auprès de son commandeur. Son discours était en accord avec la vision du noble Asur sur le bon fonctionnement d’une armée et sur les devoirs que chacun avait à tenir ainsi que sur les vertus qu’il respectait vraiment. Le Grand heaume lui, par contre donnait une impression bien différente à Eranor. La seule manière d’arriver à ce rang était par des faits d’armes et de nombreuses campagnes mais le nombre de recru qu’il avait eu à former avaient dû le rendre désabusé et très dur. Jamais l’héritier des Cimes Stellaires n’aurait qu’un elfe puisse tenir un tel discours, envoyant s’il le souhaitait un autre à la mort. Pourtant, il serait son supérieur direct et Eranor devra l’écouter, lui et ses ordres, même s’ils ne lui plaisaient pas. C’était la discipline qui sauvait les armées d’Ulthuan et ce ne serait pas à lui de la briser. Qu’importe ! Cet elfe apprendrait à le connaitre et finirait bien par comprendre à qui il avait à faire !

Le second du Grand heaume fut ensuite présenté, très probablement de la famille d ce dernier. Il portait un arc, une arme que l’unité n’utilisait normalement pas, comptant sur la puissance de son choc pour venir à bout de ses ennemis dans une charge rapide. Mais si celui-ci avait survécu jusqu’ici, c’était qu’il devait avoir le talent nécessaire aux batailles. Une fois les supérieurs entièrement présentés, l’on laissa le temps aux autres membres de l’unité de la faire, un par un.

La première présentation fut plus qu’une mauvaise surprise. Si c’était là un bel elfe charismatique, c’était bien loin de ce qu’avait espéré Eranor. Voilà bel et bien un jeune coq, un elfe qui se voyait déjà le maitre de tous uniquement parce que ses parents l’avaient mis au monde là où il était né. C’était un elfe de Caledor, mais pas n’importe lequel… Le père d’Eranor lui avait déjà parlé de ce qu’il nommait la folie de son grand-père, qui était bien trop souvent parti au combat, jusqu’à en mourir en abandonnant son fils, seul, encore bien trop jeune pour soutenir les responsabilités de tenir son domaine. Des seigneurs rapaces s’étaient alors jetés sur les Cimes Stellaires comme sur une vieille charogne et l’en avait arraché de larges lambeaux de territoires. Et ce fanfaron était de la famille de ces maudits charognards… La colère envahit le jeune héros face à cet usurpateur et il ne put s’empêcher de répondre sèchement.


-Non, l’on ne m’a jamais parlé de vous, et c’était certainement plus parce que vous n’aviez aucun intérêt. Votre famille n’est rien de plus qu’un ramassis de vautour sans la moindre compassion et vous n'êtes que vent et arrogance, caché derrière votre richesse et votre naissance pour ombrer votre incompétence. La prochaine fois que j’aurais à me battre à deux contre un pour Ulthuan, alors peut-être daignerais-je vous aider à vous en sortir…

Seïlil Nérasfer avait appuyé là où ça faisait mal et Eranor en avait perdu son sang-froid. Mais l’intervention du suivant, Merethil, beaucoup moins riche mais beaucoup plus amical, permis à l’asur de se calmer. Il semblait plus vieux que les autres et s’était certainement déjà battu, ne faisant pas ici son service militaire. Son discours était bien plus proche de ce qu’aurait voulu l’héritier asur, basé sur l’importance de la discipline et de l’esprit d’unité qui était primordiale au bon fonctionnement de l’armée elfique. C’était un soldat qu’Eranor jugeait très prometteur, un elfe bon qui améliorerait la cohésion de l’unité.

-Je vous remercie Merethil, vous avez raison, nous devrions laisser notre histoire derrière nous pendant que nous aurons à nous battre ensemble, pour le bien de chacun et pour le bien de l’ost. Je suis enchanté de vous connaitre. Puissiez-vous garder votre ligne de conduite quoi qu’il advienne.

Ce Merethil serait un bon allié, et peut-être même un bon ami. La traversée qui s’annonçait laisserait tout le temps à Eranor de faire connaissance avec lui, apprendre à le connaitre et à connaitre les raisons qui l’avaient poussés à s’engager de nouveau dans l’armée. Pour le moment, Eranor devait apprendre à connaitre un peu plus ses autres camarades et la suivante vint se présenter, portant une armure magnifique faite entièrement d’ithilmar, décorée avec grâce et finesse. Sa monture était tout bonnement magnifique et majestueuse. Cependant ce fut d’une manière très désagréable qu’elle se présenta, avec un accent dur et presque inconnu d’Eranor, celui du vieux monde. C’était la fille de l’ambassadeur d’Ulthuan, une position bien étrange car étant loin de l’ile-continent, cette position sociale n’était pas des plus appréciées mais apportait une richesse particulièrement importante. Et, dans les terres de l’Empire, cette Elderwën Eskeladel devait jouir d’un statut particulièrement puissant.

-Enchantée madame, j’espère que vous avez apprécié votre retour pour quelque temps en Ulthuan. Je suis heureux de vous voir présente dans cette unité.

Eranor avait dit ces mots avec douceur mais en y imposant une certaine distance. Le ton de cette elfe était fort peu appréciable, mais pourtant, elle était là. Avec ses richesses, elle aurait pu aller n’importe où d’autre où elle n’aurait jamais eu à sortir son arme pour se battre et risquer sa vie, mais elle avait choisi de venir ici. Pourquoi ? Pourquoi donc faire ceci si elle était bien celle qu’elle voulait montrer ? La curiosité taraudait l’héritier des Cimes Stellaires avec force, le poussant à penser que ce que cachait cette riche elfe du vieux monde était bien plus profond que ce qu’elle montrait.

Une autre elfe se présenta ensuite, bien différent cette fois. Elle avait une allure très martiale, sans colifichet et sans la moindre grâce. C’était peut-être une belle femme pour des humains, mais une elfe négligée et très peu attrayante pour le peuple d’Ulthuan. Elle se présenta comme un serviteur du Khaine, dieu du meurtre et de la violence, divinité guerrière par excellence, celle que l’on savait exister, que l’on respectait et qu’on ne libérait uniquement dans les plus rudes des batailles, les plus désespérés et les plus sanglantes. La vision de Khaine était incompatible avec la discipline que s’imposaient les asurs en bataille et Eranor espérait que Kalisha saurait se tenir, mais au moins était-il sûr qu’elle devait correctement maitriser ses armes étant donné la foi qu’elle apportait au seigneur sanglant de la violence du panthéon Eltharin.


-Heureux de vous rencontrer, Kalisha. Puisse le seigneur de la violence ne pas vous aveugler dans la bataille et guider votre lame jusqu’au cœur de nos ennemis.

Eranor avait déjà senti la présence sombre de ce dieu en lui lorsqu’il s’était battu dans l’arène, en Lustrie, et sans celle-ci il serait certainement mort aujourd’hui. Mais cette emprise qu’il avait eue sur lui était terrifiante et l’asur souhaitait garder cette puissance enchainée en lui plutôt que de la libérer pour labourer le champ de bataille de toute vie qui passait proche de lui.

Lorimir Morecon se présenta ensuite rapidement, suivi d’Orcan. Eranor répondi au eux avec une salutation toute militaire, voyant là des gens solides qui feraient eux aussi de bons soldats. Ils semblaient en toute capacité de séparer leur devoir de leurs ressentiments, une qualité qui serait fondamentale au bon fonctionnement de l’unité. Enfin, la dernière des heaumes d’argent se présenta, avançant sa main en direction d’Eranor. C’était une princesse, d’un rang bien supérieur à celui d’Eranor et habituée à cette position. C’était tout à fait le genre de personne que son père aurait aimée voir son fils côtoyer, mais qu’il n’était pas bon de trouver en tant que simple soldat. Pourtant, si elle était là, c’était qu’il y avait une bonne raison, car étant donné son rang, elle aurait sans mal pouvoir faire son service militaire dans un endroit avec bien moins de danger. Isidris Syphaë devait cacher, elle aussi, quelque chose sur elle, une chose qui, si elle sortait, lui permettrait peut-être de mieux appréhender l’importance de la hiérarchie dans une unité militaire. Eranor embrassa la main tendue, car de rang bien inférieur à cette princesse, mais prit une expression neutre pour lui répondre.


-Enchanté de vous connaitre et de me battre à vos côtés, Princesse Syphaë. Ne m’en voulez pas de ne plus utiliser les protocoles de l’étiquette par la suite, car à partir de maintenant, nos titres respectifs ne veulent plus rien dire. Nous sommes tous des heaumes d’argent avant tout et chacun de nous à autant d’importance pour la survie de l’unité et de l’ost entier.

Après ces présentations, le grand heaume revint, donnant l’ordre de faire monter les montures. Il fit un dernier récapitulatif sur la composition de l’ost et le devoir des asur qui composaient l’unité avant de laisser quartier libre à chacun avant le départ. Chacun parti de son côté pour s’occuper de ses affaires, laissant Eranor sur place pendant quelques instants. Après une courte hésitation, celui-ci se décida sur son petit programme. La curiosité était encore forte et le poussa à rejoindre l’endroit vers lequel partait Elderwën Eskeladel. Il n’y avait pas que l’envie de connaitre les raisons qui avaient poussé cette elfe à s’engager ici qui l’incitaient à la rejoindre en vérité, mais aussi quelques très maigres espoirs d’avoir des informations sur la petite Artemisia, portée disparue depuis bien longtemps. Peut-être avait-elle réussi à rejoindre l’Empire par un quelconque miracle ? Et peut-être l’ambassadeur de l’Empire avait-il entendu parler d’elle et de son récit sur l’attaque du navire par une Arche-noire, la disparition du mage et d’un seigneur elfique… Eranor espérait ensuite avoir le temps de passer par le temple d’Asuryan, où il pourrait, une dernière fois, se recueillir devant le père de tous les elfes.

Après avoir rejoint ladite compagnon d'arme et avec douceur, Eranor s’adressa à la jeune elfe, arborant un sourire rassurant et un regard bienveillant.

-Dame Eskeladel, je ne puis m’empêcher de penser que ces succinctes présentations étaient bien insuffisantes et j’espère que vous daignerez m’accorder un peu de votre temps.

Voyez-vous, vous êtes une petite énigme pour moi. Étant donnés votre richesse et votre position de l’Empire, vous auriez pu sans aucun mal vous faire engager dans une autre unité ou en poste de garde dans un endroit sans danger pour votre service militaire. Or, vous ne l’avez pas fait, ce qui est, de mon avis, une décision très louable qui vous honore. Mais pourquoi donc agir ainsi ?

Hum… Mais peut-être devrais-je avant toute chose me présenter en bonne et due forme… Je suis Eranor Dréanoc, dernier héritier des Cimes Stellaires, affecté tout d’abord à la protection du mage Erlendar jusqu’au naufrage de son expédition et la disparition de tous les membres d’équipage. Cette expédition empruntait la route de l’Empire, peut-être en avez-vous entendu parler… Et peut-être avez-vous reçu quelques informations complémentaires sur d’éventuels rescapés…
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 13 nov. 2016, 21:50, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par [MJ] Kriegsherr »

Lorsque les présentations furent terminées, chacun se sépara et alla vaquer à ses occupations. A ce qu’en savait Eranor Dréanoc, Kalisha était partie s’entraîner, quant aux autres, il ignorait où ils se trouvaient, sauf la deuxième fille de l’ambassadeur Tymalier Eskeladel, Elderwën, qu’il suivit. Celle-ci se dirigea vers ses quartiers au sein du baraquement des heaumes d’argent.

Elle entra dans sa petite chambre, mais au lieu de se diriger vers son lit, elle commença par retirer son armure, révélant des vêtements blancs et bleus sombre d’une extrême richesse. Puis, alors qu’elle se penchait sur son coffre, et en retirait une plume, un encrier et un parchemin, elle s’aperçut de la présence du seigneur des Cimes Stellaires à sa porte, et constatant que celui-ci voulait lui parler, elle se leva, posa ses affaires sur son bureau, s’approcha de la porte et hésita un instant. Puis elle l’ouvrit complètement et lui fit signe d’entrer. Tout comme celle d’Eranor, la chambre était simpliste et fonctionnelle. Un lit une place, un coffre pour ses affaires, un petit bureau et une chaise, et c’était tout. La fille de l’ambassadeur écouta ce qu’avait à lui dire son interlocuteur, puis elle prit quelques instants de réflexion, comme si elle le jaugeait.

Test de CHA : 3. Réussite.
Finalement, elle soupira en hochant la tête positivement. Elle estimait probablement que les questions d’Eranor méritaient réponse, puisqu’elle parla d’un ton las avec son accent impérial très marqué :
Image -Oui, nous avons eu connaissance de la perte de ce bateau, évidemment. Une tragédie, et à ma connaissance, il n’y a pas eu de survivants. Il semblerait que ce soit un coup des druchiis et de leurs monstres, mais comme vous le savez, ils ne laissent que rarement leurs proies leur échapper…
Voyant que ses paroles étaient dures, qu’elles pouvaient faire mal à Eranor, un sourire triste de compassion se forma sur le visage d’Elderwën. Et elle reprit d’une voix plus douce :
Image -Hélas, je suis désolée. Mais il est toutefois possible que des naufragés aient survécu sans que nous en ayons été informés, s’ils se sont échoués sur des endroits isolés. Vous-même en êtes la preuve vivante.
Toujours avec la même douceur et l’accent de la sincérité, elle continua :
Image -Quant aux raisons de mon engagement… Bien que j’ignore si elles vous intéressent réellement ou si ce n’était qu’un prétexte pour aborder le sujet qui vous tenait à cœur –oui, je suis fille de politicienne et formée pour le devenir, rappelez-vous en,- j’estime que vous avez le droit de les connaître.

Sachez, seigneur Dréanoc, que les diplomates et marchands en poste permanent à l’étranger et leurs enfants sont purement et simplement exonérés de service militaire. La plupart du temps, ces enfants sont destinés à prendre le relai de leurs aînés, et en attendant à les aider en tant qu’émissaires en accomplissant toutes sortes de tâches subalternes qui nécessitent de parcourir le Vieux Monde* –pardonnez-moi, c’est l’habitude les humains appellent le Continent d’Elthin-Arvan de cette manière-, ce que les grands dirigeants diplomatiques ou commerçants ne peuvent bien sûr pas faire eux-mêmes, se contentant de rester dans les capitales ou rarement de voyager d’une grande ville à une autre.

Ma sœur aînée, Mélianor, a d’ailleurs choisi cette voie. Elle semble se complaire au contact des humains et autres races inférieures qui peuplent Elthin-Arvan.
*: en reikspiel dans le texte.

Elle baissa la tête et ses joues rosirent légèrement, tandis que ses yeux fixaient le sol et qu’elle avouait d’un ton amer où Eranor décelait clairement de la honte :
Image -Moi, je n’ai jamais connu Ulthuan. Je suis née dans ce monde d’humains qui n’est pas le mien, qui ne le sera jamais. Et pour ça, je sais que la plupart d’entre vous, les natifs, me considèrent comme une étrangère, une inférieure. Mon simple accent me rend suspecte, identifiable comme une paria.
Cette fois-ci, l’elfe tourna le dos à Eranor, mais continua son récit, d’une voix qui était maintenant tremblante par moments :
Image -Ma famille voulait que comme ma grande sœur si parfaite je continue leur œuvre. Elle désapprouve mon choix. Mais je détestais cette vie. Au fond de moi, j’enviais -et j’envie toujours d’ailleurs- tous les elfes de passage, tous ceux qui me regardaient de haut, tous ceux qui viennent de notre île. Je suis une asur, Eranor. Une asur pleine, entière, loyale et prête à donner ma vie pour Ulthuan, tout comme vous, même si je n’ai jamais connu cette île.
En prononçant le mot « loyale », elle désigna de l'index son bouclier posé contre son les montants de son lit où était peint le glyphe « Senthoï », correspondant à ce mot en eltharin. Puis, elle leva sa manche gauche à son visage, toujours dos tourné à Eranor, et sembla s’essuyer les joues après quoi elle se retourna de nouveau pour faire face à son interlocuteur et conclut, d’un ton plus maîtrisé, en le regardant de nouveau dans les yeux :
Image -Tout ce que j’ai connu de la terre de mes ancêtres, c’est le port de Lothern et cette caserne. Rien qu’un étranger ne pourrait lui-même voir, en somme. Pourtant, je vous prouverai que je suis une véritable haute-elfe, tout comme vous autres, quoi qu’il m’en coûte.
Le regard couleur d’or d’Elderwën ne cilla pas lorsqu’elle prononça ces dernières paroles, mais brilla au contraire plus que jamais d’une détermination sans faille qu’on lisait également dans sa tenue altière et parfaitement droite. Puis elle conclut, d’un ton un peu plus inquiet :

Image -Je ne sais pas pourquoi je vous confie tout cela, Eranor. Mais vous m’inspirez confiance, et j’ai senti que je pouvais vous parler. Néanmoins, je vous serais reconnaissante de garder cela pour vous, non pas que j’aie quelque chose à cacher, mais simplement que j’aie peur qu’on se méfie encore plus de moi et que l’on me regarde encore plus comme une étrangère si on apprenait que je n’avais connu cette île et que je suis allée contre la volonté de mon père.
La jeune elfe se tut et attendit de voir si son compagnon d’armes avait autre chose à lui dire, ou si elle pouvait commencer la rédaction de sa lettre.
Quant à notre héros, justement, en plus de pouvoir répondre, il avait encore largement le temps d’aller au temple d’Asuryan ou plus largement de vaquer à ses occupations dans la ville ou la caserne s’il le souhaitait.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par Eranor »

Elderwën Eskeladel hésita tout d’abord à laisser entrer Eranor. Elle s’était changée et s’apprêtait visiblement à écrire une lettre –peut-être pour sa famille dans l’empire-. Pourtant, les mots de l’héritier des Cimes Stellaires surent la faire sortir de son mutisme, la douceur ayant raison de sa réticence de base.

Et ce fut ainsi que le seigneur de Caledor dû supporter la mauvaise nouvelle dont il s’attendait tant. Personne d’autre que lui n’était réapparu de son expédition, ni le mage, ni le petite Halfing qu’il s’était juré de protéger. Eranor ne put cacher le profond dépit qui l’envahit, celui qui prend les être lorsque la dernière lueur d’espoir qui les animait disparaissait, ne laissant que vide et douleur. Peut-être restait-il un maigre espoir… Celui qu’Artemisia était encore en Lustrie, mais rien n’était moins sûr. Elderwën essayait de se faire la plus douce possible pour apprendre ces mauvaises nouvelles au seigneur Dréanoc, mais ce n’était pas suffisant et pendant qu’elle émettait la possibilité qu’une personne s’en soit tiré de la même façon que lui, il baissa le regard et joignit ses mains en un rapide signe de deuil. Mais il fut vite rappelé à l’ordre lorsque l’elfe de mers commença son récit avec hésitation, comme pour chasser de la tête d’Eranor les tristes souvenirs que laissaient les dernières nouvelles qui lui furent données.

Et force était de constater que l’histoire d’Elderwën était bien plus touchante que l’on aurait pu le croire, surtout pour l’héritier des Cimes Stellaires. Ce dernier retrouva dans ce récit beaucoup de choses qui lui rappelèrent sa triste histoire, un enfant qui ne pouvait se résigner à faire ce que lui demandait sa famille et qui cherchait à aider les siens d’une autre manière, à servir de la seule qu’il se jugeât capable. Mais cette pauvre Elderwën était, elle, née mauvais côté de l’océan. Elle faisait partie des elfes qui étaient nés et destinés à vivre dans le vieux monde, parmi les humains, comme conseillés, marchand ou diplomate, et de par cette naissance, elle était destinée à ne jamais atteindre le même statut social que les autres asurs vivant en Ulthuan.
Eranor en avait assez appris sur elle pour mieux la comprendre. Ce qui l’avait poussée à s’engager n’avait rien de fortuit, ce n’était pas un coup de tête ni une soif de gloire démesuré, et c’était exactement ce qui ferait d’elle un soldat d’exception. Eranor répondit alors en se voulant le plus réconfortant possible.


-Je pense que vous ne pouvez pas imaginer à quel point je puis vous comprendre. Il ne suffit pas d’être né en Ulthuan pour que tout se passe au mieux…

Vous n’avez rien à prouver, savez-vous… Vous êtes autant elfe que n’importe lequel des natifs de notre île-continent. Certes, nombreux sont ceux qui verront en vous un rang inférieur mais ce n’est là qu’apparence. Ceux-là n’ont pas la connaissance du monde que vous avez et ne l’auront peut-être jamais, et c’est grâce à votre expérience que notre peuple peut survivre. L’époque où nous étions isolationnistes est terminée et vous êtes l’image même de la fin de cette période qui n’a finalement pas eu un bon impacte sur les nôtres.

Vos actes et vos décisions vous honorent, vous êtes exactement le genre de personne dont Ulthuan a besoin pour la protéger. La raison de ma venue se trouvait ici, car derrière votre ton désinvolte et désintéressé, il était évident que quelque chose de plus profond se cachait. Et c’est ce que je cherchais car nous allons devoir nous battre côte à côte. Nous devrions nous faire tous aveuglément confiance car c’est notre propre vie qui sera en jeu.

En ce qui me concerne, vous n’êtes pas une elfe des mers, vous n’êtes pas une grande dame ou une étrangère. Vous êtes un compagnon d’armes et en tant que tel, vous êtes aussi importante que n’importe quel autre membre de cette unité. Vous allez devoir vous battre pour ma vie tout comme je le ferais pour la vôtre. Tout ce que j’espère est que chaque elfe de cette unité soit conscient de ceci et ai accepté cette réalité.


Eranor marqua une pause, se laissant le temps d’analyser les réactions de sa vis-à-vis. Elderwën était promise à un bon avenir dans l’armée pensait-il, et l’avoir à ses côtés serait une bonne nouvelle.

-Dites-moi, avez-vous eu le temps de discuter avec les autres avant mon arrivée . Ou de vous entrainer à la manœuvre avec eux . Votre avis sur les autres asurs constituant l’unité m’intéresse car il y a fort à parier que vous en sachiez plus que moi…
***
Alors que la soirée avançait, Eranor se décida enfin à’aller en direction du temple d’Asuryan. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu’il n’avait pu approcher un lieu de culte de son peuple. En approchant du temple, un sentiment grave envahit l’héritier des Cimes Stellaires. C’était la présence du père de tous les elfes qui s’imposait dans le cœur d’Eranor et un besoin d’introspection se fit alors ressentir.

Le jeune noble chercha alors à s’isoler et s’assit simplement où il put. Les derniers mois avaient été très denses pour lui, bien plus que tous les autres au cours de sa vie et il s’était bien plus éloigné des siens qu’il ne l’avait jamais fait. Avait-il fait les bons choix ? Avait-il agi tel qu’il le devait ? Eranor ne devait pas s’attendre à une quelconque réponse car Asuryan ne s’adressait qu’aux dieux et les jugeait du haut de son immense pyramide, mais la simple présence de sa volonté suffisait à faire naitre une profonde réflexion quant à la justesse des actes d’un de ses fidèles.

Et c’était cette justesse que recherchait le noble Eranor en cette nuit dans le sanctuaire d’Asuryan. Il avait dû mettre un terme à de nombreuses vies en si peu de temps… Il avait dû massacrer, laissant s’exprimer les sentiments les plus violents et les plus cruels qui étaient cachés profondément dans son être… Etait-ce là l’équilibre que défendait Asuryan ? Eranor avait-il fait le bon choix en défendant les amazones des hommes-lézards ? Partir en campagne en s’impliquant dans l’évolution du monde pour le modeler à sa volonté étais-ce vraiment ce qu’il fallait pour le bien de ce monde ?

Tant de questions, tant de doute pouvant se soulever à chaque instant… Mais, au fond de lui, Eranor sentit une douce chaleur qu’il sentit peu à peu se propager. Le sourire des êtres qu’il avait sorti du port barbare de Lustrie apparu dans sa mémoire, le petit visage d’Artemisia lors de la destruction du dôme maléfique passa dans son esprit, les asurs qui rentraient enfin chez eux après un calvaire sans nom se matérialisèrent dans sa tête. Bons ou mauvais choix, Eranor faisait ce qu’il pensait être juste et essayait de protéger son peuple, prêt à payer presque n’importe quel prix. C’était cela qui importait, de faire ce que l’on pouvait pour les autres et non pour soi. Etait-ce un pouvoir divin qui l’avait amené à cette conclusion ou simplement la sérénité et la solennité de l’endroit qui l’avait poussé à se retrouver ? Cela n’avait pas d’importance finalement…

Avec un sourire, Eranor se leva et partit en direction des baraquements temporaires et de la petite chambre qu’il occupait. Il aurait besoin de force pour les jours suivants et un peu de repos ne serait jamais de trop pour l’aider à mener les combats futurs.

J'ai volontairement décrit ce que je faisais en dernier (c'est à dire, passer au temple) car je ne pense pas que ce qu'il se dira sera fondamental et changera tout par la suite et je me suis donc dit qu'on pouvait terminer le dialogue avec Elderwën tout en commençant le lendemain dans le prochain poste !
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 13 nov. 2016, 21:50, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
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Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par [MJ] Kriegsherr »

+2 PdCs envers Asuryan pour avoir prié dans l’un de ses plus grands temples !

Profil mis à jour.
Test de CHA : 8. Réussite encore.
La fille de Tymalier Eskeladel haussa les épaules et fit une moue dubitative lorsque Dréanoc lui parla de l’importance qu’il accordait aux expatriés et des effets positifs de la fin de la politique de l’isolationnisme qui avait accompagné le début de règne de l’actuel Roi Phénix, Finubar le Voyageur. Elle garda cette même attitude incrédule lorsque le noble la complimenta. Apparemment, elle ne partageait pas les mêmes vues politiques qu’Eranor sur le sujet et estimait ne pas mériter les éloges qu’il lui faisait. Toutefois, la suite du discours, sur l’avenir, sur l’armée, lui plut d’avantage. Ses yeux brillèrent d’un éclat semblable à celui de notre héros lorsqu’il lui parla de camaraderie et de sacrifice mutuel. Quant il eut terminé, elle lui répondit doucement, en souriant gentiment :
Image -Me comprendre ? J’en doute fortement, Eranor. Si j’en juge par votre discours, vous me semblez être quelqu’un aux hautes valeurs morales. Vous avez une très haute estime de moi et de vos compagnons en général, trop haute, peut-être, même. Qui plus est, vous m’êtes très sympathique.

En vérité, j’aurais plaisir à affronter le mal à vos côtés. Et oui, je vous ferai confiance, je remettrai sans hésiter ma vie entre vos mains, frère d’arme, et ne doute pas une seconde que vous en ferrez autant. Oui, je ne vous connais qu’à peine, mais je connais votre regard, je sais que vous ne mentez pas, je lis votre détermination. La même que la mienne quand j’ai quitté ma famille. Je peux compter sur vous, et vous pouvez compter sur moi.

Pour autant, Vous, vous savez pour quoi vous vous battez. Vous savez ce que vous protégez. Vous êtes né quelque part dans l’une des régions de cette île légendaire, et vous battez pour vos gens. Vos parents doivent être fiers de vous. Moi, je me bats pour une vision d’Ulthuan, idéalisée, telle que l’on me l’a racontée, mais dont j’ignore tout et qui ne sera peut-être jamais ma patrie. Je suis une elfe, oui, indéniablement, mais une elfe impériale. L’Empire, j’y suis née, j’y ai grandi, j’y ai fait toute ma vie, tous mes amis, je n’ai jamais connu rien d’autre. Mais je n’y étais pas chez moi, contrairement à ma sœur. Cependant, je ne suis pas sûre d’être chez moi non plus sur cette île.

Mon combat n’aidera en rien mes amis ni ma famille. En fait, je me suis engagée pour une idée sans savoir si elle existe réellement. C’est comme si je me battais pour une armée étrangère. Je suis une elfe de nulle part. Une elfe utopique*, littéralement, dans les deux sens du terme. Utopie* est un mot en reikspiel que vous connaissez sûrement dans son acception commune, mais j’ignore si vous savez qu’il vient du classique, c’est-à-dire le vieux langage humain, « u » et « topos », signifiant « le lieu de nulle part ».

Pouvez-vous comprendre cela Eranor, pourrez vous simplement jamais le comprendre ? Je ne le crois pas. Mais je vous remercie quand même pour vos compliments, et j’aime cette idée d’être simplement votre camarade. A défaut de savoir si l’Ulthuan que j’imagine existe et si elle mérite vraiment qu’on se batte pour elle, je vais déjà me battre pour mes frères d’armes, pour toi et pour les autres. Amis ?
*: En reikspiel dans le texte.

Dit-elle d’un ton plus joyeux, enfin, du moins pouvait-on discerner un certain enthousiasme sous un accent à couper au couteau qui rendait difficile l’interprétation de ses sentiments. En l’espèce, cependant, son grand sourire et sa main tendue permettaient de lever tout doute : elle était bien joyeuse.

Elderwën parlait l’eltharin mieux que n’importe quel humain ne le pourrait jamais. Grammaticalement et orthographiquement, elle s’exprimait sans faute, très scolairement d’ailleurs. Mais son accent bizarre extrêmement marqué et ses tournures parfois étranges témoignaient indéniablement de son origine étrangère, en l’occurrence impériale. Et elle avait tendance à passer de temps en temps au reikspiel pour s’exprimer, une langue très simple que maîtrisaient la plupart des elfes cultivés qui s’intéressaient au monde extérieur, mais que bien peu s’abaissaient à utiliser.

En outre, l’héritier des Cîmes Stellaires remarqua qu’elle avait décidé de l’appeler par son prénom, ayant remarqué que cela ne semblait pas le déranger à la fin de sa première tirade. Peut-être avait-elle adopté le point de vue de Merethil à ce sujet, où peut-être était-ce parce qu’elle considérait maintenant Eranor comme un ami, ou à minima un camarade, et non plus un étranger.

La question suivante du noble de Calédor était plus complexe. Elderwën y réfléchit quelques instants avant de répondre, d’une voix qu’Eranor estima pensive :

Image –Vos questions sont difficiles, Eranor. Complexes*, même.

Vous m’avez demandé si j’étais prête à me battre pour vous, et je vous ai dit oui, sans hésiter, parce que je le crois. Vous vous êtes peut-être déjà battu, Eranor, mais moi jamais. Tout ce que je vous dis, tout cela n’est que des suppositions, des croyances, car mon expérience se limite à de l’entraînement, elle est nulle en situation réelle. Objectivement, je dois avouer que je ne suis pas certaine de ce que je ferai. Peut-être suis-je une lâche, en réalité, qui devant le combat tournera les talons. Je ne peux pas le savoir tant que je ne serais pas confrontée à cette situation. Ce qui implique aussi que je ne suis certainement pas la mieux placée pour évaluer nos camarades.
Elle baissa la tête, un peu honteuse d’avouer son inexpérience relative, avant de continuer.
Image -Je vais néanmoins essayer de vous brosser un tableau du mieux que je puisse. Pour tout vous dire, j’ai l’impression que cette unité est composée d’éléments… Ah, comment dire, je ne trouve plus le mot… Particuliers.* J’ai l’impression que comme moi, ils ont presque tous un passif, une histoire particulière, mais je n’en sais pas plus.

Nous ne sommes ensemble que depuis peu de temps, avant cela, chacun d’entre nous a été formé par une autre unité locale, en ce qui me concerne la garde de Marienburg, les « Mannikins » comme on les appelle maintenant, les humains n’étant pas très forts dans la prononciation de l’eltharin, le nom leur est resté, alors que c’était au départ Manniocs-quinsh, les gardiens de la paix.
Elderwën Eskeladel s’autorisa un sourire, mais elle savait qu’elle avait été formée par une unité de garde consulaire relativement basique, peu solicitée et peu entraînée à la chevalerie. C’était plus une police qu’une véritable unité militaire dans ses fonctions habituelles. Son entraînement avait donc été de qualité médiocre, tout au plus, elle le savait et ne le cachait pas.
Image -Seïlil Nérasfer est sans doute le plus normal de tous. Il est bon en tout, et ne cache pas son ambition. Il est assez arrogant*, comme diraient les humains, certes, mais il n’a aucun point faible et semble vouloir devenir un champion d’Ulthuan. Il sait mettre de côté ses rancunes quand il le faut. J’en sais quelque chose, car bien qu’il ne m’aime guère, de part mes origines, il m’a plus d’une fois aidée quand j’étais en difficulté à l’entraînement et qu’il fallait s’entraider. En revanche, dans les oppositions et les exercices individuels, ne comptez pas sur lui pour vous supporter, il donne le meilleur de lui-même pour être premier, c’est tout ce qui lui importe. Et en général il y arrive assez souvent.

Isidris Syphaë est un peu son alter-égo féminin. C’est une princesse de très haut rang et hautaine, et une sale peste, si je peux me permettre. Elle sait qu’elle est supérieurement intelligente, belle et forte et adore en jouer. Ne tombez pas dans ses filets, elle prendrait plaisir à vous faire souffrir pour se sentir désirée et supérieure, sans jamais vous donner satisfaction. Toutefois, elle est à peine moins forte que Seïlil. Légèrement plus individualiste peut-être, du genre à préférer vous laisser tomber plutôt que de trop se salir les mains, parce qu’elle s’estime supérieure, là où Seïlil jouera au noble héros en venant quand même vous aider.

Lorimir Morecon... Hum… Toujours à la traîne, souvent dernier, il se plaint de tout. Pourtant, physiquement, il n’est pas faible. Mais on dirait qu’il lui manque quelque chose. A mon avis, c’est du côté du moral qu’il faut chercher.

Kalisha, celle-là, c’est une folle furieuse. Et je n’exagère qu’à peine. Je n’aimerai pas être son ennemie. Oh, à l’entraînement, elle est très forte, et elle fait tout bien. Mais il y a une lueur dans ses yeux, une lueur qui me fait froid dans le dos. Elle a soif de sang. La vénération de Khaine, poussée à l’extrême ne me semble pas saine. Bah, au moins, on sait qu’on pourra compter sur elle. Là c’est sûr, elle se battra pour nous, à vrai dire elle le ferait même si nous n’étions pas là, pour le plaisir.

Orcan est très solitaire. Les autres parlent beaucoup de lui dans son dos. J’ignore pourquoi, il subit toujours les brimades du grand-heaume, on dirait que Rovarion essaie de le pousser à bout. Mais pour l’instant, il tient, en serrant les dents, mais il tient. Pourtant, il n’est pas mauvais, pas bon non plus, mais pas mauvais. A peu près à mon niveau, je pense, que j’estime moyen.

Merethil, quant à lui, et bien, il est plus expérimenté. Il aide les autres, toujours en cohésion. Il a choisi de revenir ici et dans cette unité précisément, alors que son service était terminé et qu’il était revenu à la vie civile depuis des décennies au moins. J’ignore pourquoi il est revenu, je ne lui ai pas demandé, mais c’est un très bon camarade et soldat.

Belnaith Estanel et Rovarion, le grand-heaume et son second, sont toujours inséparables. Très expérimentés aussi, soldats de métier tous deux, les deux seuls, à part Merethil et vous, mais contrairement à Merethil, eux n’ont jamais quitté l’armée et sont beaucoup plus expérimentés que vous. Ils sont très froids et très professionnels. Avec eux, c’est la mission et juste la mission. Ils sont durs, ils n’hésitent pas à enfoncer les maillons faibles, parce que selon eux, ce sera comme ça, on ne pourra compter que sur nous pour nous en tirer, là bas, et les faibles n’auront pas leur place, ils mourront vite et mettront en danger leurs compagnons. J’en ai fait parfois les frais, comme Orcan et Lorimir, souvent, parce que nous sommes les éléments qu’ils considèrent comme les plus faibles.

Enfin, le commandeur Elinor Dalahnil s’entraîne parfois avec nous, puisque lorsqu’il va au combat, c’est monté sur son coursier noir parmi notre formation. Lui ne s’occupe pas de notre formation, mais c’est de loin le meilleur combattant que j’ai vu, capable de tenir tête sans problème à deux ou trois d’entre nous, victorieusement.
Tandis qu’Elderwën parlait, l’heure tournait, et il serait sans doute temps pour Eranor de la quitter pour passer au temple d’Asuryan. Il pouvait encore lui répondre, mais s’il voulait se laisser ensuite un peu de sommeil et le temps pour elle de rédiger sa ou ses lettres, il ne devrait plus trop tarder.

***


Le réveil fut aussi brutal qu’inattendu. Il faisait encore nuit noire lorsque la voix de Rovarion tonna dans la petite chambre du noble de Caledor en lui intimant d’embarquer au plus vite.

Dans le port, mis à part les sentinelles, seul le bataillon du commandeur Dalahnil semblait réveillé et sur le point de lever l’ancre. Les fantassins étaient déjà montés à bords de deux vaisseaux aigles fin prêts à appareiller, et l’on attendait plus que le groupe des heaumes d’argent, dont l’équipement avait été porté à bord par des auxiliaires.

Droit comme un i sur la jetée, le commandeur Dalahnil discutait avec les deux capitaines de navires, de la garde maritime, qui prenaient leurs derniers ordres avant d’embarquer. Ils semblaient mécontents de partir aussitôt, en avant du gros de l’armée, tandis qu’Elidor, lui, arborait une mine radieuse lorsqu’il s’adressa aux dix heaumes d’argent réunis devant lui et n’attendant plus que son ordre pour embarquer.

Image –Commandeur, nous sommes tous là, en tenue et prêts à embarquer, comme vous l’avez demandé.
Image –Excellent Rovarion. J’aimerai que nous embarquions tous ensemble au plus vite et sur le même bateau. Je veux connaître mes nouveaux hommes avant leur baptême du feu, puisque ce sera le cas pour bon nombre d’entre eux. Tout est prêt pour l’embarquement, d’ailleurs, il ne nous manque plus que… Ah, la voilà. Déjà en retard, ça commence bien.
Le commandeur s’était permis une petite remarque sur un ton amusé qui fit rire ou sourire certains des heaumes d’argent. Très clairement, il voulait mettre à l’aise ses subalternes et développer une relation de confiance avec eux, voire de complicité. Tous semblaient d’ailleurs bien l’apprécier, tous sauf Lorimir Morecon qui avait une face blême, décomposée, blanchâtre. Ses traits étaient tirés, la mâchoire serrée, et il était tendu à l’extrême. Il n’avait pas dû beaucoup dormir, peut-être pas du tout, et ses yeux se fixaient sur le sol comme si il espérait s’y accrocher pour ne jamais avoir à le quitter. Il fut le seul à ne pas réagir au trait d’humour du commandeur, on se demandait même s’il avait entendu un traitre mot de ce que ses supérieures lui avaient dit.

La personne que Dalahnil attendait pour monter à bord avec ses heaumes d’argent et larguer les amarres arriva enfin, en courant. C’était une jeune elfe rousse qui portait une longue robe verte, comme ses yeux, et ne semblait pas armée. Elle était essoufflée et mal coiffée, ses cheveux en bataille retenus simplement par un bandeau de tissu brun auquel étaient attachés deux pendentifs composés de cercles d’or et de perles colorées vertes et bleue qui encadraient son joli visage. Elle arborait aussi plusieurs colliers de petites griffes ou de perles rouges, ainsi qu’une chaînette en or auquel était accroché un petit médaillon.

Image


Pliée en deux par sa course, l’elfe stoppa devant le commandeur et voulu parler, mais elle était trop essoufflée pour dire autre chose que des balbutiements maladroits :

Image –Excu.. moi. Comm… deur Dal…nil… Mais je croyais… Départ … Matin…
Un petit sourire sur le visage, le commandeur Elidor se chargea des présentations :
Image –Heaumes d’argent, je vous présente Tanaris Mïnwandel, jeune magicienne dont le maître a jugé ses qualifications suffisantes pour qu’elle rejoigne nos rangs. Le prince Astaris nous l’a affectée en remplacement de notre ancien mage de bataille, qui s’est retiré en Saphery définitivement.

Et bien, jeune fille, en retard dès le premier jour de travail ? Et quelle présentation déplorable. J’attendrai mieux de votre part à l’avenir. J’espère au moins que vous êtes suffisamment qualifiée en matière de magie, vous m’avez l’air extrêmement jeune.
La plupart des heaumes d’argent ricanèrent à la remontrance, mais d’autres gardèrent le silence. D’autres encore affichaient un air de compassion et de compréhension. Toujours essouflée et les mains sur les flancs pour récupérer, la jeune rousse encaissa la remarque avec aplomb. Pas intimidée du tout par le commandeur, elle releva la tête, toujours pliée en deux, et planta ses yeux dans ceux de Dalahnil en lui répliquant de sa voix essoufflée :
Image –La valeur… magique… Ne dépend pas… Uniquement… Du nombre d’années… Commandeur… Mais mon maître m’a envoyée ici… Parce que je n’étais pas assez douée pour lui… Et pour faire ma discipline… L’apprentissage de terrain… Rien de mieux pas vrai ?
Il était difficile de dire si Tanaris était sérieuse ou si elle se payait la tête du commandeur. En tout cas, la mage ne s’était pas laissée faire par le chef militaire. Celui-ci lui lança un regard noir et fit signe à tous de monter sur l’un des vaisseaux aigles, après quoi il leur dit :
Image –Quartier libre jusqu’au matin 10 heures, profitez-en. Je vais dans la cabine du capitaine, j’ai quelques petits détails à régler.
Une fois que le commandeur eut disparu du pont, la magicienne, qui avait récupéré, s’adressa aux autres, d’une voix jovial, un sourire malicieux et généreux éclairant son visage radieux :
Image –Un voyage ! J’adore ça ! En tout cas, ravie de faire votre connaissance, vous pouvez m’appeler Tanaris, et vous, comment vous appelez-vous ?
Si certains heaumes d’argent répondirent poliment, d’autres choisirent de l’ignorer purement et simplement ou de lui tourner le dos. Mais elle ne sembla pas s’en offusquer, se contenant de tendre la main à qui voudrait bien la lui serrer, un sourire généreux sur le visage, ses yeux rayonnant de bonheur. Rien ne semblait capable de la déprimer, elle paraissait d’un optimisme incroyable.
Tu es sur le pont du bateau qui a levé l’ancre, avec les autres. Tu peux engager la conversation avec les autres si tu veux.
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Re: [Eranor] Casus belli (I) : préparer la torche

Message par Eranor »

La jeune elfe ne s’accordait pas en tout point avec Eranor, certainement, pensait-il, parce qu’elle n’avait pas encore assez vécu de situations désespérées comme avait dû le faire Eranor. Elderwën paraissait même incrédule lorsqu’elle entendit le noble asur parler de son avis sur l’isolationnisme et sur ce qu’il pensait de ceux qui étaient prêts à se sacrifier pour Ulthuan. Mais, au moins, le considérait-elle beaucoup au vu de sa réponse.

-Les épreuves font changer les êtres, Elderwën… Fut un temps, je ne voyais que la gloire et la supériorité des elfes d’Ulthuan, mais cette période ne peut être que révolu après tout ce que j’ai dû vivre… Mais même alors, je devais cacher de sombres secrets… Vous n’êtes pas la seule à ne pas être ce que l’on voudrait que vous soyez, savez-vous. Jamais je n’aurais dû avoir la permission de prendre les armes, ni même de m’éloigner trop de mon domaine si ce n’était pour des entrevues politiques… Et vous n’avez pas été la seule à vivre dans l’ombre d’une personne plus qu’extraordinaire…

Eranor avait dit ces derniers mots avec un profond sentiment de tristesse, amené par les souvenirs qui rejaillissaient en lui alors qu’il parlait de sa sœur qu’il appréciait tant avant que le chaos n’enserre son cœur.

-Mais je suis heureux d’apprendre que vous êtes prête aux mêmes sacrifices que moi pour l’unité et pour Ulthuan ! Nous ne pourrons jamais nous montrer efficaces tant que nous ne serons pas prêts à mourir pour chacun des autres elfes !

Elderwën, vous êtes peut-être une elfe née dans l’Empire, mais vous en restez pas moins une asur. En vérité, ce n’est pas tant nos terres et nos villes que nous devons défendre, mais plutôt chaque vie qui se développe dans nos citées, chaque asur où qu’il se trouve et, quels que soient vos lieux de naissance, vous faite parti de notre peuple. Ne vous battez pas pour une terre, mais pour la vie de chacun de nous, Elderwën.

Vous m’êtes plus que sympathique, vous aussi et je suis heureux que vous me considériez comme un ami Elderwën. Puisse la situation rester ainsi pendant encore longtemps !


Eranor afficha un sourire sur ses lèvres avant de continuer en se voulant rassurant.

-Que vous ayez des doutes est déjà une bonne nouvelle en soi ! Au moins, vous ne vous bercez pas d’illusion et vous comprenez ce dans quoi vous vous êtes engagée. Je me suis déjà battu, je suis déjà passé à côté de la mort à plusieurs reprises et j’ai déjà tué plus encore… Ce n’est pas une chose si facile à supporter, mais je ferais de mon mieux pour vous aider et vous soutenir.

Je vous remercie de m’avoir donné quelques informations complémentaires sur les autres membres de l’unité, cela m’aidera à mieux les cerner, chacun d’entre eux. Je vais essayer de discuter avec tout le monde par la suite, même avec Seïlil Nérasfer* malgré le passif qu’il y a entre nous… L’enjeu sera bien plus grand que quelques gamineries politiques en combat…

Je suis prêt à vous aider à vous entrainer Elderwën, et à partager l’expérience que j’ai du combat jusqu’à aujourd’hui, pour ce que ça vaut… En attendant, je vous laisse vous reposer, j’ai encore une ou deux choses à faire et je préfère ne pas être épuisé pour demain. Puisse la nuit vous être bonne !


*Ce nom est dit sèchement et avec une pointe d'agacement dans la voix

Sur ces derniers mots, Eranor fit un petit salut et quitta la pièce puis pris la direction du temple d’Asuryan, le maitre du panthéon Eltharin. En route, il ne put s’empêcher de repenser à ce que lui avait dit Elderwën. Seïlil était apparemment quelqu’un de talentueux et de respectable dans ses actes, même si c’était pour de mauvaises raisons, mais son attitude et sa façon d’être le rendaient, selon Eranor, inapte au commandement. C’était typiquement l’elfe de Caledor fait pour devenir l’un des fameux princes dragon comme Eranor l’aurait pu être autrefois. Il faudrait cependant faire quelque chose pour Isidris Syphaë car, plus que le talent personnel, c’était la discipline et l’esprit d’unité qui faisait la puissance de l’armée d’Ulthuan, et cette princesse devrait apprendre à se plier aux ordres pour le bien de tous. Peut-être pourrait-il l’aider à comprendre cela, pensa Eranor… Cela valait au moins le coup d’essayer.

Quant à Orcan et Lorimir, il faudrait les soutenir plus que les aider à s’entrainer, il faudrait qu’ils puissent trouver en eux la force de les pousser en dehors de leur limite pour le bien de tous et surtout ne pas les laisser de côté, comme des parias. Kalisha était la plus inquiétante de l’unité car sa vocation à Khaine ne laissait rien présager de bon pour son esprit d’unité et de la hiérarchie. Serait-elle capable de se contenir jusqu’au moment où l’ordre lui serait donné d’intervenir ? Voilà une question qu’il fallait se poser. Enfin, il y avait Merethil, le parfait allier. Il était presque certain que cet elfe l’aiderait à unir les asur de cette unité et se montrerait comme une aide précieuse dans cet ost.

***
La nuit fut courte mais le sommeil ne se fit pas attendre. Eranor avait sombré dans un sommeil sans rêve presque immédiatement après s’être couché mais il fut réveillé un peu trop tôt par son supérieur l’appelant au rassemblement. Eranor enfila ce qu’il put en vitesse et partit en direction du point de rassemblement où il retrouva les autres heaumes d’argent ainsi que son commandant, toujours dans sa splendide armure. Avant d’embarquer, une dernière venue fit son apparition, légèrement en retard comme on lui fit remarquer. Une mage rejoignait l’ost sous le commandement de Dalahnil. C’était là encore une jeune elfe, débutante, qui n’avait jamais participé à un combat, comme si l’on rassemblait tous les asurs dans cette situation dans cette unité…

Tanaris Mïnwandel, comme elle s’appelait, paraissait toujours enjouée malgré les réprimandes et semblait avoir un peu de mal avec la discipline. Certes, la magie était bien différente de l’art de l’épée et de la lance, mais elle n’empêchait pas de se plier à la hiérarchie militaire, surtout dans le cas d’un mage envoyé combattre… Certains s’étaient montrés compatissant à son arrivée, d'autres, plutôt moqueurs, mais Eranor avait juste gardé son regard posé sur Tanaris, un regard sérieux qui ne laissait transparaitre ni émotion négative ni positive en son égard. C’était une débutante qui, comme le majeur parti de l’unité, devrait apprendre la discipline et les dures lois de la guerre, ce qui pourrait bien la changer à jamais.

Enfin, les elfes embarquèrent après les présentations faites et les navires levèrent leurs voiles pour filer gracieusement sur les grands océans, loin de l’île contiennent des asurs. Le commandeur accorda un quartier libre à l'unité jusqu’à 10 heures, laissant un peu de temps à Tanaris pour se présenter à tous. Certains l’ignorèrent, mais ce ne fut pas le cas d’Eranor. Les mages étaient un atout de poids dans l’armé asur et Eranor souhaitait voir celle-ci le mieux intégré possible, aussi attrapa-t-il sa main pour la lui serrer après sa présentation succincte.


-Heureux de vous rencontrer et de vous savoir avec nous, Tanaris. Je me nomme Eranor Dréanoc, héritier des Cimes Stellaires et membre de cette unité de heaume d’argent. Veuillez pardonner les réactions de certains de mes frères d’armes, ils ne se rendent toujours pas tous compte de l’importance qu’un mage a dans nos armées.

Votre optimisme et bel à voir en tout cas, mais n’oubliez tout de même pas que nous ne sommes pas entrain de partir pour un simple voyage de plaisance. Vous, tout comme nous, êtes ici pour le bien d’Ulthuan et de son peuple et vous vous mettez tout autant en danger que nous. Dites-moi, êtes-vous prête à risquer votre vie pour chacun des elfes présents sur ce navire ?


Eranor avait parlé sans animosité mais avec un ton sérieux. Il voulait savoir si cette mage se rendait compte de la situation et de ce dans quoi elle s’était embarquée.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 14 déc. 2016, 17:33, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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