[HRP: Euh, oui mais attends. Le voyage vers où? Vers la révolte? Vers les montagnes? Interception des insurgés? Imprévus, etc...Moi je veux bien faire à ma sauce, mais je risque de raconter des trucs qui me plaisent/sauvent la vie, et qui sont pas sensés se passer comme ça. Bon, je vais faire au mieux, et au pire tu n'auras qu'à modo.]
Oui, tout puissant purulent. Je te suis et j'obéis.
Le moine de la peste conduisit Jornariliche à travers le même dédale qu'ils avaient emprunté la veille.
Le technomage aurait été bien incapable de dire si c'était bien le même chemin ou un autre. Ou si le moine était un de ceux qu'on lui avait déjà présentés.
Ils marchèrent ainsi plusieurs minutes, jusqu'à atteindre le lieu identifié par lui comme la salle du trône (ou "sale" du trône...).
Le seigneur de la peste se trouvait présent, toujours accompagné de son rat mutant énorme. Ce dernier semblait fort bien s'accommoder de sa récente blessure à l'abdomen.
Des idées fulgurèrent à travers l'esprit de Jornariliche. Il semblerait que tout seigneur souterrain ait un animal de compagnie aussi infect qu'impressionnant. Cela lui donna des idées pour un jour construire le sien.
Que dis-je LES miens. Rectifia-t-il mentalement.
Mais ces idées pouvaient attendre pour l'instant, et il les rangea tendrement dans un coin de son cerveau.
Il pouvait à présent reconnaître dans un angle les deux moines qu'on lui avait fait connaître la veille.
Te voilà, vermine! Approche, que je te dise comment aller accomplir ma volonté-volonté.
Tu vas commencer, sous bonne garde, par sortir d'ici par les chemins du nord, puis tu vas suivre tes nouveaux maîtres dans la direction de......
Pendant qu'il écoutait le seigneur fou d'une oreille distraite, Jornariliche s'efforçait avec un peu de discrétion de repérer les alcoves qui entouraient la pièce, ou au moins les portes qui la quittaient.
Selon lui, la pièce où la malepierre était rangée était forcément dans le coin. Lui ne l'aurait pas sécurisée plus loin de ses mains, en tout cas.
Qu'as-tu, inférieur?! Tu me crois suffisamment stupide pour ne pas voir ta nervosité? Réponds!!!!
Les moustaches de Jornariliche frémirent de plus belle. Ses yeux roulaient follement dans ses orbites et son cerveau cherchait vainement une explication tout en espérant que l'attaque ne tarderait plus. Car lui ne ferait pas de vieux os, sinon.
Parle, infect. Je te donne à manger à mon compagnon, si tu ne parles pas!!
C'est alors que les cris se firent entendre.
Les trois sbires et le rat mutant du seigneur se précipitèrent vers les bruits de combat.
Le seigneur lui-même se tourna vers lui et lui lança un regard noir qui signifiait clairement
"Si tu survis à ce jour, ce ne sera pas grâce à moi!" et prit le même chemin.
Jornariliche s'octroya quelques secondes pour être soulagé et reprendre ses esprit.
Il empoigna son bâton et courut vers les recoins sombres qui lui avaient semblé les plus prometteurs, tout en jetant des regards derrière lui.
Il lui semblait que le combat faisait rage à quelques mètres seulement dans les couloirs. Trop près. beaucoup trop près!
Mais comment savoir dans ce lieu inconnu, fait dans des matériaux innommables et probablement saturé de poussière de malepierre?!
Sa recherche n'en fut que plus pressée.
Il trouva ce qu'il cherchait à la troisième tentative. Une porte peu solide mais bien fermée, que l'affolement lui fit fracasser en trois coups d'épaule frénétiques.
Quelque part, le fracas de plusieurs explosions à peine contenues lui prouva que son invention était efficace.
Certains devaient à présent se mordre les pattes de ne pas lui avoir fait plus confiance.
Or donc, voici qu'il pénétra dans une petite pièce très sombre, dans laquelle il trouva deux coffres de taille moyenne et qui à ses yeux pulsaient d'une lueur verdâtre caractéristique, pendant qu'une infime volute suintait plus qu'elle ne s'échappait de sous le bord du couvercle.
Il s'en approcha sans perdre de temps, et reconnut tout de suite la facture des malles.
Oui, bien sûr. On a beau prétendre détenir la vérité et la parole du Cornu-Cornu, on achète quand même le matériel de mon clan. Quand il s'agit d'efficacité, on relègue une foi foireuse au second plan. Je vois je vois...
Sachant qu'il ne pourrait ouvrir les malles en si peu de temps, malgré ses nouveaux outils, il opta pour la rapidité et changea d'idée.
Après un bref coup d'oeil dans la salle principale, il traîna les deux coffres jusque derrière le trône massif, constitué de morceaux divers de chairs, d'os et de métal.
Alors qu'il était en plein travail, il entendit les bruits dans les coursives se rapprocher sensiblement.
Il se demanda fugitivement si le morceau de malepierre qu'il avait mis dans le canon tiendrait encore longtemps. Même le plus jeune apprenti sait que c'est une matière instable...
Il eut à peine le temps le poser le deuxième coffre sur le premier et de se précipiter au centre de la pièce.
Pas le temps. Pas le temps. Et pas la place pour moi. Vite, un plan de rechange!
Le seigneur de la peste entra alors, avec un de ses sbires ainsi que le mutant.
Aucun n'était en bon état. Le rat géant se traînait plus qu'il n'avançait sur sa dernière jambe restante. Le moine était pour ainsi dire presque mort et boitait à reculons tout en combattant à lui seul deux guerriers d'allure respectable, tant sa folie et la douleur lui donnaient des forces.
Quand au seigneur, il était blessé, brûlé en de nombreux endroits, mais ses yeux rouges brillaient d'une lueur qui disait qu'il avait depuis un moment passé le stade auquel il aurait dû mourir, mais ne s'en était pas aperçu.
Il se retourna vers Jornariliche en poussant un cri de rage guttural au moment où le dernier moine tombait sous l'assaut d'un soldat qui l'avait contourné pour l'égorger.
TOI!!!!
Jornariliche recula un peu sous l'effet de la peur et de la puissante odeur de mort.
TOI, vil traître. Qu'as-tu fait?! Je sais-sais que tu es de mèche-mèche!
Oui, c'est vrai. Et je viens d'utiliser mes pouvoirs de technomage pour faire disparaître toute ta malepierre.Seigneur, pourvu que ça marche...
QUOI! Vermine. Je t'aurais tout offert-offert. J'aurais fait de toi mon second.
Si tu arrives à le croire-croire toi-même, c'est que tu es plus encore atteint-atteint que je ne le croyais. Tu n'as plus rien-rien. Tu n'es plus rien-rien.
Tu m'as poignardé dans le dos!!!!!!!Le seigneur pestilens était bien au-delà des mots, mais Jornariliche prit quand même plaisir à lui répondre:
Moi non, je n'en aurais jamais le courage. Lui, par contre...
Un soldat particulièrement massif frappa la nuque putride. Mais cela ne suffit pas, car l'ennemi se retourna pour l'éventrer apparemment sans effort.
Pendant qu'entraient d'autres guerriers encore, suivis par une vision qui remplit le petit cœur racorni du technomage de fierté.
Voilà donc ce qu'était un scarab. Une créature chitineuse de plus d'un mètre de haut, à la carapace brillante bleutée recouverte de cornes et d'ergots. Elle avait une gueule pourvue de trois mâchoires, remplie de dents aiguisées et de bave, qui vociférait des hurlements stridents. Des touffes de poils drus saillaient ça et là entre les plaques d'armure naturelle que les coups ennemis avaient à peine éraflée.
Et sur son dos, on avait trouvé la place de fixer son invention qui chauffait et fumait de façon infernale. La tuyauterie avait finalement bien servi, et avait explosé par endroits. La chambre de combustion était rouge d'avoir contenu l'énergie du Chaos. La malepierre brillait ardemment, et de façon qui laissait à penser qu'elle avait atteint il y a déjà plusieurs tirs ce que dans le jargon on appelle le "point de non retour-retour".
Jornariliche eut à peine le temps de noter que schlack avait été assez prudent pour nommer un de ses rats à la commande de l'objet plutôt que lui-même, avant de se précipiter derrière l'abri de fortune du trône.
KIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA Misère-misère. je suis foutu, cette fois.
Le servant "volontaire", dans un gloussement de jubilation, visa soigneusement son dernier adversaire et actionna au dernier instant la manette fatidique.
L'explosion qui s'ensuivit résonna dans l'ensemble du réseau de tunnels, détruisant les tympans de ceux qui étaient trop près du canon. Des morceaux de chairs, d'os et d'armure volèrent à travers toute la pièce, ébranlèrent le trône qui s'affaissa mollement sur le technomage, intérieurement fier de sa création. Une partie du plafond s'effondra dans un fracas qu'il ne put entendre, assourdi par le bruit énorme.
Il reçut entre les pattes arrières (les pattes avant étant bien trop occupées à se couvrir les oreilles) une bonne partie de la tête du seigneur de la peste, et jubila derechef.
Quelques minutes plus tard, il se releva en écartant le tas d'immondices qui le recouvrait, et fit du regard le tour du chaos silencieux qui s'étendait autour de lui.
Peu de choses étaient intactes. Il vit bouger légèrement entre les gravats, et en s'approchant avec prudence reconnut les restes vagissants du rat mutant. Il prit un plaisir sadique à l'achever en lui ouvrant le crâne, déjà fendu, avec ses griffes nues, mais réprima l'envie d'en manger l'intérieur nauséabond.
Un peu plus tard, des bruits se firent entendre. Schlack entra, suivi de plusieurs de ses rats. La satisfaction se déversait de son corps musclé. Jornariliche se précipita en avant pour garder sa position de force momentanée.
Te voilà enfin, grand entre les grands. Sache que tes soldats sont aussi forts que stupides. Regarde ce qu'ils ont fait à mon beau canon!!!! Dit-il en désignant un tas de gravats au hasard. Il se radoucit un peu.
A ton beau canon.
Rassure-toi. Je saurai le refaire. J'ai fait patte basse sur les coffres de malepierre, comme tu l'avais ordonné. Les voici.
[HRP: Ca te plaît? Parce que moi je me suis fait plaisir.
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