Guide 1: -Seigneur Perceboyaux, nous devrions être approximativement au bon endroit-lieu, selon nos estimations-repérages. Il faut remonter à la surface dès que possible-faisable.
Voyant que le Prophète Gris - qui ne savait pas vraiment précisément où ils se trouvaient pour les habitants de "la surface", et qui n'avait pas d'autres choix que de s'en remettre aux coureurs nocturnes pour se diriger - acquiesçait, le convoi s'engagea dans une pente montante qui les fit surgir de terre....
Totalement éblouis par le soleil au zénith qui illuminait le terrain dégagé d'où ils avaient émergés plus intensemment qu'aucun moyen d'éclairage ne le pouvait en sous-sol, les skavens et leurs esclaves malheureux n'eurent pas d'autre choix que de rester avec les mains devant leurs yeux clos pendant un laps de temps allant de plusieurs poignées de secondes (pour les plus adaptables) à quelques minutes (pour les plus lents). Aveuglés, l'équipe fut bien surprise d'entendre des cris d'étonnement fuser autour d'elle, presque immédiatement suivis par d'autres cris lancés par une voix forte et au ton inflexible:Test d'orientation: 20. Echec critique. Hum. Pas de chance.
Cris: -Mais qu'est-ce que?! AUX ARMES! ALARME! On nous attaque! Une attaque! ALERTE! AUX ARMES!
Voix forte: -A VOS POSTES SOLDATS ! L'infanterie sur deux lignes, arquebuses sur l'épaule ! Tir de préparation à mon signal, ne leur laissez pas le temps de se remettre de leur surprise, du nerf ! La cavalerie, regroupez-vous derrière moi, préparez-vous à la charge, dès la fin du tir de l'infanterie ! Sergent Mullen, faites suivre l'infanterie à l'épée dès que nous aurons chargé et enfoncé leurs lignes ! Visez les hommes-rats et pas de quartiers pour ces monstres ! Infanterie, en joue ! Feu !
Bien entendu, dès qu'ils eurent saisi le sens de ce qu'ils entendaient, les skavens voulurent se replier dans les tunnels, ce qui sema la pagaille parmi la troupe, tandis que les esclaves, fous d'espoir, s'agitaient en tous sens, totalement hors de contrôle, leurs gardiens essayant, dans leur très grande majorité, de s'enfuir à l'aveuglette dans les boyaux. Hélas pour les skavens, la bousculade n'avait que des désavantages: outre le fait qu'elle empêchait à peu près toute tentative d'organisation pour une retraite coordonnée ou pour une défense, elle créait un effet de bouchon à l'entrée des souterrains, étroite, et par laquelle très peu pourraient espérer fuir, la grande majorité étaient coincés à l'entrée, et piétinnés impitoyablement, parfois jusqu'à la mort, par leurs congénères paniqués.
Pire encore, une bonne douzaine d'esclaves humains déterminés et galvanisés s'étaient mis en tête de frapper leurs anciens maîtres dans cette direction, par derrière, en ramassant les armes jetées au sol par les guerriers hommes-rats en fuite. Au vu de la masse d'ennemis à fourrure grouillant devant l'entrée du sous-sol, et qui ne prennait aucune précaution, uniquemement mus par leur envie de fuite, l'attaque promettait d'être très meurtrière et de réduire rapidement l'espérance de vie des skavens qui voulaient retourner dans les entrailles de la terre à un chiffre nul.
Tout au plus, Tranchkol estimait qu'au plus une dizaine de skavens seulement pourraient s'enfuir par cette voie : ce n'était pas une option viable. Il pouvait aussi tenter de s'enfuir sur la surface, comme certains le tentaient, mais cette option exposerait à une poursuite et probablement une extermination, une dératisation en règles menée par la cavalerie ou l'infanterie impériale. Il pouvait aussi se battre, mais cela semblait sans espoirs. En face de la vingtaine de cavaliers et de la petite centaine de troupes de pied (des arquebusiers), la vingtaine de gardes (des vermines de choc pour la plupart) - qui avait formé sous les ordres de leur grande-dents un périmètre défensif au centre du convoi - ne pesait pas lourd. Et après les tirs de l'infanterie, ce serait encore bien pire. Quand à la rédition, elle n'était pas envisageable, l'officier ayant hurlé : "Pas de quartiers pour les monstres!".
Parmi les esclaves, Tranchkol remarqua que sa nouvelle elfe s'était jointe au groupe des révoltés agressifs (l'opportuniste avait saisi l'occasion), tandis que l'humain se contentait de maintenir l'elfe violée en sécurité, couchée au sol sous une litière.
Il fallait trouver une solution viable pour Tranchkol, et vite, avant qu'il ne soit trop tard, car l'enfer allait commencer à se déchaîner sur les hommes-rats, tandis que les balles de la première ligne d'arquebusiers volaient à toute vitesse vers leurs cibles, dans le fracas du tonnerre, et avec la force et la vélocité de l'éclair.