[Naysqueek] Un scrupule et six pouces d'acier

[[MJ] La Reine d'Hiver]

Skarogne n'était pas simplement une cité souterraine, comme auraient pu l'entendre au sens commun les Nains ou même les Hommes. Comment qualifier seulement de ville cette foultitude indénombrable de tunnels, se prolongeant à une croissance tentaculaire sur des lieues entières, et structurée d'une manière assez ahurissantes en strates progressives dans la terre ? Nul n'aurait su dire si la capitale de l'odieux peuple skaven était plus étendue que profonde, et en fin de compte ça n'importait à personne ici.
Les ténèbres y étaient plus malsaines que partout ailleurs. Le mal qui y rôdait n'avait rien de majestueux ou de terrible : il était aussi perfide que meurtrier, aussi meurtrier que sordide. La paranoïa et l'hystérie se sentaient ainsi qu'on peut renifler le parfum rance d'une bile inondant le sol.

Pour l'instant, Naysqueek ne pouvait pas espérer être davantage en sécurité qu'à côté de son instructeur. Son nom était Snyriss, et il s'agissait d'un skaven plutôt petit - même selon les termes de cette race chétive. L'apprenti assassin avait déjà pu entendre railler certains de ses compères (morts pendant la dernière mission, d'ailleurs), comme quoi Snyriss était un membre raté du clan Eshin qu'on avait assigné au rôle d'enseignant plutôt que de l'envoyer en mission. Pas tant pour l'épargner que pour rentabiliser les éléments de cette congrégation de meurtriers, ça allait de soi ; et comment il avait réussi les épreuves de sélection, à écouter les défunts camarades de Naysqueek, c'était encore un mystère.

- Je suis-suis fier de toi, crachota l'instructeur.

Ils étaient tous les deux sur le seuil d'une caverne plutôt petite, à l'écart des allées et venues furtives qui grouillaient lorsqu'on s'approchait du centre de la capitale monstrueuse. Ici, peu de congénères. Peu de périls.

- Tu as brillamment réussi la mission qui vous avait été-té assignée...

C'était discutable pour certains, entièrement vrai pour d'autres. Bien que Naysqueek ai baratiné son monde à son retour sur le véritable déroulement de l'enlèvement, il était revenu avec l'enfant, non ? Aux yeux du clan Eshin, seul le résultat importait.

- Et de ce fait, tu vas être en charge de... la prochaine...

Aux oreilles de beaucoup, cette déclaration pouvait revêtir des allures de sentence. Nul n'ignorait que plus grande était la responsabilité, plus lourd était le prix de l'échec. Quand on ajoutait à ça le peu de poids que pouvait avoir la vie d'un skaven pour ses supérieurs... C'était à se demander si l'influence valait vraiment le coup d'être recherchée, dans une telle société.
Assez fier de lui, Snyriss se jucha sur un effondrement rocheux et observa l'obscurité de la grotte se dressant devant eux, sa queue s'agitant lentement mais parcourue, de temps à autres, d'un frémissement nerveux.

[Naysqueek]

Décidément Naysqueek ne savait toujours pas s'il aimait ou détestait cet endroit. Skarogne, l'endroit qui l'avait vu naître, l'endroit qui avait tant de fois déjà manqué le voir mourir. Cet endroit était le seul qu'il connaissait car il y avait passé une grande partie de son existence mais il y était attaché. Néanmoins, Naysqueek, tout en estimant connaître l'endroit n'en avait sans doute jamais exploré plus d'un centième, se contentant pour survivre, de vivre dans l'ombre, caché de ses congénères. Car plus que les choses-hommes qu'il avait aperçu, ou que les autres créatures inférieures de la surface dont on lui avait rabâché l'existence, les points forts, les points faibles, durant son apprentissage, les créatures qu'ils craignaient le plus étaient ses congénères.

Meurtres, trahisons, mensonges, disputes, guerres de clans, étaient monnaie courante ici plus qu'ailleurs. Et si Naysqueek désormais membre, pion, du clan Eshin avait apprit l'art de l'assassinat, cela ne le protégeait en rien de ses congénères, ni même ne lui fournissait une protection. La seule chose qui le protégeait, c'était la méfiance, toujours la méfiance, rien que la méfiance. Déjà Naysqueek regrettait de ne pas s'être assuré de la mort du dernier de ses infortunés compagnons en se jetant dans l'eau. Il avait rarement vu un être avec la gorge poussé survivre, hormis quelques créatures mutantes du clan Moulder qu'il avait aperçut de loin, selon les dires d'un compagnon dont le nom n'avait aucune importance puisqu'il était mort.

Naysqueek était donc en tête à tête avec son instructeur, Snyriss, qui n'était sans doute pas là par hasard, rien n'était dû au hasard dans la société skaven. Naysqueek savait que laisser faire le hasard signifiait fatalement mourir. Le jeune homme rat n'aimait guère ses entrevues isolées. En effet, en bon paranoïaque, même s'il estimait être plus protégé qu'au milieu d'un groupe de congénères dont il ne savait rien, il se disait qu'il pouvait, malencontreusement, finir en nourriture pour quelques infâmes créatures en un rien de temps, si cela disait à son instructeur, qui s'il était son supérieur devait être plus puissant ou plus malin que lui. Quoi qu'il en soit, l'homme rat savait qu'il ne fallait rien laisser paraître de ce qu'il ressentait, ni frémissements de vibrisses, ni posture trop défensive ou trop offensive, rien de cela.

Rapidement, toutefois, Naysqueek fut rassuré. En effet, Snyriss lui annonça clairement la couleur. Le plan que le skaven avait établi avait fonctionné à merveille. Il était le seul responsable de la réussite de la mission. Le jeune homme rat avait espéré que cela lui permette de se faire remarquer et donc, qu'il ne serait pas envoyé dans une mission suicide, chose à laquelle il s'attendait en tant que membre du clan Eshin. Évidemment rien ne lui garantissait de ne pas être envoyé au casse pipe, mais au moins, il était envoyé en mission, ce qui lui évitait de rester trop longtemps à Skarogne... sauf si sa mission concernait ses congénères. En regard de la propension des skavens à tuer leurs prochains cela n'étonnerait pas Naysqueek, ni même le dérangerait. Tout ce qui comptait c'était la survie. Pour survivre, il devait intégrer le clan Eshin puisque ses talents, même si le terme n'est sans doute guère approprié en l'occurrence, l'avait dirigé naturellement dans cette voie.

Alors que Snyriss lui annonçait que Naysqueek serait en charge d'une prochaine mission, l'homme rat, ne put retenir un frisson, il n'avait en effet pas envisagé cette optique. En tant que seul survivant de son groupe, Snyriss savait que la mission avait mal tournée et que seul Naysqueek avait été capable de s'en sortir. Donc Naysqueek pouvait être considéré comme une recrue talentueuse, ce qui signifiait le casse pipe ou pire, comme une potentielle menace pour la place, voire pire, de Snyriss. Et pire encore, s'il venait à prendre la tête d'une mission, ce qui n'était pas le cas de la précédente, il serait nécessairement tenu pour responsable en cas d'échec. Naysqueek devrait donc s'assurer, dès qu'il saurait en quoi consistait la mission, de trouver une excuse valable en cas d'échec et surtout s'il était accompagné, de repérer ceux qui seraient susceptibles d'être ses alliés et ceux qu'ils pourraient accusés. Et en cas de victoire, il fallait qu'il soit certains que le mérite lui reviennent entièrement.

La vie de Naysqueek, comme celle de la plupart de ses congénères, était vraiment compliquée. Avant même d'avoir une seule information sur la mission à venir, le jeune skaven en était déjà à établir des plans, qu'il trouvait brillant mais que n'importe quel stratège trouverait stupide, sur les façons de survivre à un échec ou à une réussite plutôt que de se concentrer sur la mission. Ce genre de choses était secondaire. Après tout s'il sentait trop le danger il battrait en retraite. Vivre était plus important que le reste. Et les va et viens incessants de la queue agitée de son instructeur n'étaient pas pour le rassurer. Pire ils semblaient contagieux puisque rapidement Naysqueek fut atteint des mêmes symptômes. Ses vibrisses se mirent également à s'agiter en tout sens. Le skaven se força pour éviter d'être percé à jour. Son appréhension ne devait pas transparaître. Et même s'il aurait aimé trouver lui aussi un promontoire, pour avoir l'air plus impressionnant, il répondit en regardant Snyriss qui pour une fois le dominait. Les petits yeux cruels de Naysqueek se mirent à briller, sentant sans doute l'appel du sang puis il répondit, après s'être assuré que son instructeur attendait une réponse. Naysqueek ne souhaitant pas prendre le risque d'interrompre son supérieur.

- Mer-merci maître. Je n'ai fait que de-devoir.

Naysqueek songea alors à ajouter une flagornerie, ce genre de choses était importante pour survivre.

- C'est grâce à vo-votre enseignement exceptionnel que j'ai pu achever cette mission au péril de ma vie.

Le skaven était fier d'avoir rajouté en passant que la mission avait été difficile, à cause de la médiocrité de ses camarades, avait-il précisé lorsque des détails avaient été exigés, après tout un rappel ne faisait pas de mal.

- La pro-prochaine mission...

Naysqueek se demanda s'il devait, ou non, faire preuve de zèle. Dans le doute il s'abstînt, n'étant pas sûr que cela lui apporterait plus de bien que de mal.

- Très bien. Je vous écou-coute.

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Quelques minutes passèrent.

Quelques minutes, qu'est-ce que c'est ? Rien, direz-vous. Mais depuis quel refuge le dites-vous ? Quelques minutes à rester immobile, entre un tunnel de passage et la pénombre opaque d'une grotte, pour un skaven, cela peut être une torture. Une éternité passée à présenter son dos aux siens, à offrir son museau à le menace invisible qui pourrait jaillir de l'obscurité. Ce n'était pas une peur hypothétique qui aurait pu saisir Naysqueek, une peur du "est-ce que le péril va venir ?"... mais s'il en était saisie d'une, ç'aurait été d'une peur certaine, celle du "quand donc le péril va venir ?".

Quelques minutes, ça peut être l'enfer.

- Ah, je crois qu'ils arrivent enfin-fin...

Snyriss était un peu étrange. Il semblait moins timoré, à savoir moins méfiant et donc, un peu plus naïf, que la plupart de ses congénères. Et pourtant, il était toujours en vie.
C'est au moment où il énonça ces mots que les secousses nerveuses de sa queue cessèrent, remarqua Naysqueek.

Jet de détection, basé sur Ini et Hab : 3 - 1 (vision nocturne) = 2/11 et 12/10, réussite de 7 !

Tout le monde n'aurait pas pu le voir, mais l'apprenti assassin décela rapidement des mouvements dans le noir, avançant dans leur direction depuis le fond de la caverne. Ses sens affûtés lui permirent de repérer jusqu'à trois silhouettes qui, même emmitouflée de ténèbres, n'échappèrent pas à sa vigilance.
Quant à l'instructeur, il demeurait de marbre - dénotant encore une fois le caractère particulier de l'individu - et grattait distraitement les pierres sur lesquelles il avait grimpé.

A Skarogne, l'hésitation pouvait être fatale, c'était certain. Mais au sein du clan Eshin, s'en prendre à la mauvaise personne et faire un pas de travers aussi... Avec un peu de recul sur leur existence, on comprenait aisément pourquoi les skavens étaient des êtres aussi névrosés.

[Naysqueek]

merci du compliment, je vais essayer de maintenir le niveau ^^'

Le silence... encore que le terme était bien relatif au sein de la fourmilière qu'était Skarogne. Le silence de son instructeur, voilà qui inquiétait Naysqueek. Les secondes passaient, sans la moindre réponse, agitant frénétiquement la queue du skaven, convulsant ses vibrisses. Maudit Snyriss songeait l'homme-rat. Il faisait durer le suspense sur la prochaine mission pour le tester. Oui il devait le tester, c'était certain. Il voulait vérifier comment Naysqueek réagirait s'il se trouvait dans une impasse. Naysqueek, discrètement, ou pas, se laissa lentement glisser vers la paroi la plus proche de la grotte afin de s'assurer une protection derrière son séant (protéger son dos occuperait sans doute les 100 premières pages (sur 101 l'auteur étant mort avant d'achever son œuvre) du manuel de survie en milieux skaven s'il existait). Naysqueek était désormais un peu plus rassuré. Le danger ne pouvait maintenir venir plus que de quatre directions, oui quatre, devant, à gauche, à droite et en haut, l'agilité de certains de ses congénères étant particulièrement élevée.

La queue de Naysqueek commença à calmer ses vas et viens frénétiques, du moins pendant quelques instants. Car Snyriss ne répondait toujours pas. Peut-être était-il mort ? Naysqueek plissa ses yeux et s'aperçut que non. Qu'attendait-il à la fin ? Qu'ils se fassent tuer là tous les deux ? Qu'ils finissent dans un plat pour une créature du clan moulder, une des obsessions de Naysqueek, une espèce de ratatouille, bouille infecte, ou pire un ragoût voire en raviole, complètement hachés, entourés d'une peau d'humain, pour les plus jeunes créatures. Cela fit frémir Naysqueek qui précisons-le n'avait en fait jamais vu comment les membres du clan moulder nourrissaient leurs créations, ni même n'était entré dans un laboratoire ou aucun "bâtiment" de ce clan. Naysqueek sentit que l'odeur de la peur commençait à émaner de lui-même. Il devait se ressaisir absolument.

Surtout que Snyriss n'en finissait pas de garder le silence. Il semblait, à côté de Naysqueek, très calme. Trop calme. Cette fois Naysqueek en était certain, ce Snyriss en plus d'être complètement anormal, lui en voulait personnellement. Maintenant c'était évident ! Comment Naysqueek n'y avait-il pas pensé ! Snyriss devait avoir un protégé parmi les membres de l'escouade qui l'avait accompagné. Peut-être que l'un de ses compagnons avait un plus grand sens de la flatterie que lui. Ou peut-être qu'il était lié à l'un d'eux d'une autre façon... non les skavens ne se liaient pas d'autres façons que dans le rapport de force. Naysqueek écarta rapidement cette hypothèse pour laisser place à une autre. Un de ses camarades était encore vivant et l'avait trahi ! Ou pire ! Il s'agissait d'un esprit hanteur qui avait parlé à Snyriss en rêve et lui avait conjuré de se venger de Naysqueek ! A moins qu'il ne s'agît du rat cornu en personne qui l'avait condamné en contactant Snyriss.

Les puissances de la ruine et du chaos en avaient visiblement toute après lui. Naysqueek l'avait compris mais il devait faire mine que non afin d’échafauder un plan en toute discrétion, afin que Snyriss ne puisse le contrecarrer. Ce dernier, membre du clan eshin depuis plus longtemps que lui, était certainement plus dangereux que Naysqueek mais il attendait visiblement quelque chose pour passer à l'action. L'homme rat pensa de suite à des complices qui voudraient sa mort pour une conspiration dont les tenants et les aboutissants lui échappaient complètement.

- Ah, je crois qu'ils arrivent enfin-fin...

Naysqueek sut que son heure était venue. Snyriss semblait désormais plus calme comme ses complices arrivaient. L'homme-rat se demandait comment il n'avait pas su qu'il se jetait dans un piège en venant soi-disant quérir une nouvelle mission. Rapidement, le skaven eût la confirmation de ses pensées. Au moins trois de ses congénères avançaient vers eux, ombres dans la pénombre. L'homme-rat devait faire face à son destin. Il devait affronter la mort comme seuls les skavens savaient le faire, en fuyant. Queue et vibrisses agités en tout sens, Naysqueek se concentra pour se calmer, ce qu'il ne réussit que très partiellement, voire moins encore. L'apprenti assassin posa une de ses pattes sur ses shurikens. Il était prêt à s'en servir. Il se tourna légèrement, regarda derrière lui, il sauterait dans le boyau si cela s'avérait nécessaire.

Mais Snyriss ne devait pas se douter de son plan et il décida de le feinter encore plus en faisant semblant de ne rien avoir compris. Naysqueek était fier de son plan génial, presque aussi génial que celui qui l'avait vu tué le dernier, et le plus doué, de ses camarades lors de sa mission test.

- Oui maî-maître ! Ils arrivent ! Je les vois moi aussi.

Il était toujours bon de rappeler qu'il avait certain talent, songea Naysqueek, avant de se faire tuer, cela pouvait rappeler aux futurs assassins à quel point leur tentative pouvait être dangereuse et les faire changer d'avis.

- Ce sont mes... pro-prochains ca-camarades de mission je sussssssupose maître ?

Naysqueek était fier de lui ! Cette fois c'était certain Snyriss n'y verrait que du feu. Naysqueek était vraiment un génie. Il ne lui restait plus qu'à attendre la réaction de Snyriss et des prochains arrivants, qu'il avait repéré, pour savoir comment il agirait. Naysqueek ne voulait pas déclencher les hostilités, s'ils n'attaquaient pas, ils n'attaqueraient pas. Après tout, maintenant qu'il y repensait, l'envoyé seul en mission c'était aussi une façon de le condamner à mort, vu son inexpérience... donc dans un sens, peut-être que les autres étaient tout simplement en retard. Non ça ne collait pas. C'était trop simple. Et simple n'était pas skaven et ne le serai probablement jamais.

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- C'est une manière de voir les choses, crachouilla Snyriss en griffant du pied l'amoncèlement rocheux lui servant de promontoire.

Une pierre se détacha et rompit bruyamment le silence pesant en roulant presque jusqu'aux pieds de Naysqueek, auquel l'instructeur jeta un oeil étonné - comme s'il l'avait oublié entre-temps. Un air suspect passa même sur ses traits allongés, et il se retourna lentement, avec une certaine précaution. A pas lents, le skaven descendit de son perchoir et s'avança vers l'initié. Il se voûta alors, ce qui le rendit encore plus petit, affichant une mine douteuse telle qu'on peut en avoir lorsqu'un enfant nous raconte une histoire rocambolesque, et ce bien que l'assassin en herbe n'aie encore rien dit.
Au même instant, l'une des trois silhouettes auparavant repérées par Naysqueek se dressa dans son dos.

Jet afin de déterminer quel skaven a la malchance ou l'inconscience de faire une telle chose : 1 D3 : skaven n° 3.

Impossible de dire ce qui l'avait prévenu : un infime bruit de respiration ou de patte sur la pierre, un sixième sens quelconque, l'expérience peut-être ? Mais Snyriss se détourna avec une vivacité plus que foudroyante, et deux lames simples forgées sur un bracelet auparavant invisible, qu'il portait au poignet, se pointèrent vers la gorge de l'impudent.

Jet d'attaque visant le cou : 4, réussite. Dommage pour toi.

Dans un atroce gargouillis, l'acier perça la chair et d'un mouvement aussi habile que vicieux, l'instructeur acheva d'ouvrir en grand la carotide de son infortunée victime. Son congénère partit à la renverse et resta sur le sol, à remuer frénétiquement les membres dans son agonie. Les deux autres skavens, un peu plus en arrière de leur camarade bientôt mort, s'étaient figés comme des statues.
Snyriss poussa un couinement outragé.

- Non mais vous êtes ma-malades ! Pas approcher par derrière ! Pas approcher ! trépigna-t-il, indigné, présentant honteusement son dos à Naysqueek.

Il se passa de longues secondes remplies des récriminations hystériques du meurtrier, pestant à propos des jeunes qui voulaient sa mort, du manque de savoir-vivre des initiés et de manière plus générale, râlant contre l'ordre Eshin tout entier qui n'apprenait même plus les bases aux novices - oubliant qu'il était lui-même chargé de cette tâche.

- Bon-bon, finit-il par se calmer. Vous deux, approchez, plus vite !

Les deux skavens obtempérèrent et se montrèrent à la lumière toute relative du tunnel, sans un seul regard pour leur camarade moribond. L'un était assez trapu, à peine plus grand que Snyriss, et portait des pièces d'armure en maille grossière dont le cliquetis était étouffé par des chiffons, fourrés ici ou là contre le métal. Un glaive et un long poignard étaient ceints sans aucune discrétion à ses hanches ; manifestement, c'était un adepte du corps-à-corps, et avait peut-être même était voué à rejoindre les gardes d'élite d'un chef quelconque. Pourtant, même si Naysqueek l'avait repéré en même temps que les autres, il avait su se profiler avec une grande habileté dans les ténèbres ; une chose à ne pas oublier.

Quant à son acolyte, il était presque tout l'inverse : élancé - toujours selon les critères de cette race - et maigre, il n'en paraissait pas moins rabougri tant il avait tendance à se replier sur lui-même. Aucune lame n'était visible sur lui, tandis qu'il s'était voilé de tissus noirs serrés au corps par des ficelles.

- Naysqueek, Nirshess et Strish, les présenta sommairement le formateur.
- Strish, c'est lui, intervint celui qui avait l'apparence la plus guerrière en indiquant du doigt l'homme-rat qui avait fini de se vider de son sang. Moi-moi, c'est Eszra.
- Ah oui, peut-être...

Snyriss se gratta nerveusement une oreille, regardant en l'air pendant un certain temps. Une bonne minute s'écoula, pendant laquelle il composa un nombre proprement ahurissant de grimaces diverses, au même rythme effréné que sa main.

- Vous allez faire connaissance, co-coopérer ou tout ce que vous voudrez... allez retrouver Dent-noire, c'est lui qui-qui... vous formera maintenant. Et c'est Naysqueek qui co... co-commande ! brailla-t-il subitement en foudroyant l'interpellé des yeux.

Ca semblait évident : bien qu'assassin manifestement doué, l'instructeur n'avait plus vraiment toute sa tête.

Dent-noire était assez connu au sein du clan Eshin, en tous cas à Skarogne. On disait qu'il vivait depuis assez longtemps pour avoir formé plusieurs générations de meurtriers privilégiés, ceux ayant reçu le droit d'apprendre à ses côtés. C'était un tueur patenté, et certains chuchotaient même qu'il avait ses oreilles au Conseil des Treize, celui-là qui regroupait les plus influents skavens du moment.
Et là-dessus, Snyriss se détourna pour s'éloigner presque paisiblement, murmurant des choses incompréhensibles entre ses moustaches, sous l'oeil perplexe de ses élèves.

Nul ne savait trop si retrouver un assassin confirmé et reconnu était une mission ou non, ni même comment l'intéressé réagirait s'il venait à savoir qu'un trio d'apprentis était à sa recherche... Quoiqu'il en soit, Naysqueek était désormais en charge de cette affaire, et il avait intérêt à procéder avec méfiance. Ce qui voulait surtout dire : avec plus de méfiance encore qu'à l'accoutumée...

- C'est bête, persiffla Eszra, dépité. Strish savait certainement où devait être Dent-noire...

Nirshess :
For 7 | End 7 | Hab 9 | Cha 5 | Int 9 | Ini 10 | Att 8 | Par 7 | Tir 10 | NA 1 | PV 50/50

Compétences :
- Sens de la malepierre
- Course à pied

- Acuité auditive
- Réflexes éclairs
- Escalade

- Esquive
- Adresse au tir
- Tir en mouvement


Eszra :
For 8 | End 7 | Hab 9 | Cha 5 | Int 9 | Ini 9 | Att 9 | Par 9 | Tir 7 | NA 1 | PV 50/50

Compétences :
- Sens de la malepierre
- Course à pied

- Déplacement silencieux souterrain
- Mort silencieuse
- Musculation

- Bravade (étant un skaven, on pourrait renommer cette compétence en Menace ou Intimidation)
- Ambidextrie
- Désarmement

Ces deux skavens sont censés t'obéir, conformément aux instructions de Snyriss. Ce sont également des apprentis du clan, et c'est probablement leur première mission. Néanmoins, ils semblent assez prometteurs pour avoir mérité de t'accompagner - ce qui n'est pas rien, au vu de tes "exploits", n'est-ce pas ?
Ils font donc partie des ressources mises à ta disposition pour retrouver Dent-noire. Tu peux RP de manière assez libre à partir d'ici, afin de montrer quelle méthode tu mets au point pour y parvenir, de quelle manière tu t'y prends, etc. Tu peux faire intervenir des PNJ si par exemple tu poses des questions (en évitant de te donner une réponse affirmative "Oui je sais où il est", ça c'est moi qui le déterminerai en prenant en compte ta chance mais aussi ta prestation RP (qualité) et ta manière de faire (stratégie d'informations mise en place).

J'encourage tout à fait la prise d'initiative par les PJ, et il n'y a pas de "barrière" dans le scénario. A toi de jouer.

[Naysqueek]

Les choses s'étaient déroulées rapidement sous les yeux du jeune skaven. Il avait vu Snyriss, son cher instructeur se tourner vers lui avec un air soupçonneux. Naysqueek avait paniqué, se sentant repéré... puis un imbécile dont le nom importait peu lui avait sauvé la vie... en arrivant dans le dos de l'instructeur qui l'avait tué en un rien de temps. Finalement estimait l'assassin en herbe, il avait bien fait d'attendre avant d'agir.

Naysqueek avait observé attentivement les deux survivants, qui s'avérèrent devenir ses nouveaux camarades. L'observation, en milieu hostile, et skarogne en était un, pour la plupart des skavens en tout cas, permettait souvent d'éviter bien des ennuis. Nirshess semblait être un spécialiste, aux yeux d'un apprenti assassin skaven en tout cas, du lancer de projectiles, tandis que l'autre, Eszra, paraissait être une brute épaisse. Naysqueek songea à se méfier particulièrement de lui, car non seulement il avait l'air plus fort que lui, surtout à cette distance, mais en plus il semblait plus discret que Nirshess. Naysqueek se sentit donc inférieur à lui et échafaudait déjà des plans tous plus abracadabrants les uns que les autres pour s'en débarrasser, du moins, une fois qu'il n'aurait plus besoin de lui. Parce que estimait-il d'un autre côté, avoir une brute sous son commandement était toujours quelque chose d'appréciable, déjà parce que leur présence rassurait mais aussi intimidait les autres. Et puis son rôle serait de servir de sacrifice en cas de fuite, un rôle noble, pour les fuyards, si le spécialiste du combat rapproché ne s'avérait pas plus rapide ou plus prompt à la fuite que ses camarades évidemment. Naysqueek en était là de ses analyses schizophrènes lorsque Snyriss donna ses instructions.

- Vous allez faire connaissance, co-coopérer ou tout ce que vous voudrez... allez retrouver Dent-noire, c'est lui qui-qui... vous formera maintenant. Et c'est Naysqueek qui co... co-commande !

Aucune limite à mon pouvoir, songea après cette annonce Naysqueek, avant de revenir sous terre. Aucune limite à mon pouvoir sur ces deux là, sauf s'ils sont tous les deux pas d'accord avec moi et qu'ils se montrent vaguement véhéments, corrigea-t-il. Naysqueek aimait bien l'idée de pouvoir commander, il savait en son for intérieur qu'il avait toujours été fait pour ça. D'autant plus que la notion de commandement impliquait de rester à l'arrière pour superviser les évènements, enfin selon Naysqueek en tout cas. Le seul problème qu'il voyait était les responsabilités qui découlaient de cette position hiérarchique. Encore qu'en l'occurrence, il supputa qu'il n'avait pas de compte à rendre. Supposition qui s'avéra fondée après le départ de Snyriss qui les laissa en plan.

- C'est bête, persiffla Eszra, dépité. Strish savait certainement où devait être Dent-noire...

Évidemment songea Naysqueek, le seul de la bande qui lui aurait été utile venait de clamser. Naysqueek se retînt avec peine de donner un coup de patte au cadavre par vengeance. Ils devaient donc retrouver Dent-Noire. Ils devaient retrouver un assassin, renommé qui plus est, un membre éminent du clan Eshin, dont la particularité était, pour exercer sa profession, d'être particulièrement discret. Qui plus est, ils n'avaient rien, stipulant qu'ils devaient le rencontrer sinon la parole de Snyriss qui n'était pas nécessairement fiable. Naysqueek supposa que personne au sein du clan Eshin serait assez bête pour espérer prendre la place de Dent-Noir en envoyant trois novices. Naysqueek repensa à ses camarades morts, puis supposa qu'ils devaient y avoir des personnes assez bête pour agir de la sorte. Si seulement Dent-Noir avait été comme cette ancienne légende du clan Eshin Rat-Bond, un assassin dont tout le monde connaissait le visage et qui n'hésitait pas à avancer au milieu de la foule, chose qui l'avait tuée d'ailleurs, il aurait été plus aisé de le retrouver.

- Bon... soupira Naysqueek, vous-vous n'avez vraiment aucu-cune idée d'où se trouve dent-noir ?

Un silence lourd et pesant répondit à Naysqueek.

- J'ai-aimerais mieux que vous me réponpondiez, dorénavant, affirma Naysqueek.

- Oui, firent ses deux camarades.

- Oui qui ?

- Oui che-chef.

Naysqueek était déçu, aucun d'eux n'avait songé à le flatter. Il devait donc marquer ses deux pions, euh camarades, à l'aide d'une idée tellement sensationnelle qu'aucun d'eux n'aurait jamais pu y penser.

- On... pourrait essssssayer de savoir quelle était sa dernière mission, fit alors Eszra.

- Oui... c'est pas bête, fit Naysqueek fulminant intérieurement à cause de la vivacité d'esprit de son compagnon.

- Ou alors, comme il est assez connunu, peut-être que des gens importants l'ont vu, sssssi on ssss'y prend bien, on pourrait peut-être obtenir l'information avec quelqu'un d'im-important, affirma Nirshess

- Ou on pourrait se faire masssssacrer aussi, répliqua Naysqueek, même si l'idée bien que risquée, ne semblait pas si stupide que cela. Le tout étant de réussir à approcher quelqu'un d'important sans se créer d'ennui. Mais... à mon avis, le mieux pour trouver Dent-Noir c'est encore de faire savoir à tout le monde qu'on le cherche. Comme ça... c'est lui qui nous trouvera. Après tout-tout, il est plus plus doué que nous. Et il n'aura pas pe-peur de nous. Et je pense pas qu'il y ait tant de gens qui cherchent Dent-Noire.

- Mais... sisssi on fait ça, on va éveiller l'atten-tention sur nous, objecta Eszra. Et çaça n'est pas une très bonne idée, par ici... et pour nous.

- C'est pour ça-ça qu'il faut qu'on mette au point notre plan-plan mieux que ça avant de l'exécuter. Mais restons-pas pas là, ordonna Naysqueek, la charogne va attirer la vermine. On va se trouver un endroit plus sûr-sûr pour discuter.

*** Plus tard dans un endroit "sûr" ***

Les trois skavens avaient mis un moment pour choisir un endroit qu'ils jugeant suffisamment sûrs pour discuter. A l'écart, mais pas trop, avec un bon angle de vu sur l'extérieur, le creux dans lequel ils se trouvaient étaient plutôt convenable comme place pour discuter. Ils reprirent leur discussion, discrètement, là où ils l'avaient laissées.

- Bon j'ai-j'ai bien réfléchi et voi-voilà comment on va faire. Même sisssi je doute que les autres membres du clan, nous donne des informations sur la dernière misssssion de Dent-Noire, encore que ssssi on a de la chan-chance, il sss'agit d'une missssion dont l'éclat fait briller le clan et qui sssera donc transmizzzzze dans tous les tunnels, on pourra en savoir plus. Ce qu'il faudrait, c'est co-connaître le commanditaire. Avec un peu de chance lui-lui il saura où est Dent-Noire.

Naysqueek regarda ses deux camarades, qui l'écoutaient, puis reprit.

- Si jamais on n'avançait pa-pas, on emploierait l'idée de Nirshess. On trouvera un co-commandant, ou quelqu'un d'impo-po-portant et on le flattera suffisamment pour qu'ils veuillent nous renssseigner.

Naysqueek voulait utiliser les idées de ses subordonnées, d'un côté parce que ça les flatterait de le voir utiliser leurs idées, et donc montrerait qu'il est susceptible de leur faire confiance, ce qui était complètement faux car la véritable raison, outre le fait qu'ils aient parlé avant lui, étaient qu'en cas d'échec il pourrait leur reprocher.

- Ensui-suite, sissssi ça donne rien, on ferrra comme j'ai dit. On dira partout qu'on cherche Dent-Noire. Je pensssse que ça attirera son attention. Par con-contre, il faut qu'on trouve une justification qui n'attire pas trop l'attention des autres autour de nous. Sisssinon on va s'attirer des ennuis et ça c'est pas bon pour nos fessssses. Alors on didira pas qu'on a une misssion pour lui, sinon les autres se méméfieront. On di-dira qu'on a trouvé quelque chose qui lui appartient, quelque cho-chose d'important, pour lui-lui, mais pas de magique, sisinon on va s'atti-tirer des ennuis.

Naysqueek regarda ses deux subordonnés, qui opinèrent du chef, et ils se dirigèrent donc vers les tunnels qu'ils connaissaient bien, à la recherche de personnes importantes au sein du clan Eshin. Ils tombèrent en premier lieu sur des rats de leur âge, donc peu importants. Ceux là les conduisirent, après une discussion soupçonneuse, vers un de leur supérieur. Mais ça ne suffisait pas à Naysqueek et sa bande, qui demandèrent à entrée en contact avec quelqu'un de plus important, mais pas trop quand même, pour éviter de se faire tuer pour avoir déranger quelqu'un pour rien.

Les trois hommes-rats furent donc conduit sur la piste d'un dénommé Aybresshe, supposé être assez éminent, mais pas trop, dans le Clan Eshin, au niveau local. Les skavens arrivèrent, ensemble, sans aucun signe agressif, prêt de cet Aybresshe.

- Mes messsiiiiiire, fit Naysqueek que ses camarades laissèrent parler, prendre les risques en gros, ils avaient insisté à tel point que Naysqueek n'avait pu refuser, je sssssais que vous n'avez pas-pas de temps à perdre avec des novices comme nous. Toujours flatté songea Aybresshe, tous les skavens aimaient ça.

- C'est-c'est vrai, mon temps est préccccieux, répondit Aybresshe.

- Vouivoui, fit piteusement Naysqueek, je messsurrre l'honneur que vous me faîtes, en prenant le temps-temps de me répooondre. Le tout accompagné, d'un genre de révérence, à la skaven, sans quitter des yeux son interlocuteur. Maaais je-je me suis dit-dit que seule la sa-sagacité de quelqu'un comme vous-vous pouvait éclairer les pâ-pâles lanternes de ma connaissance. Ou l'art skaven de tourner autour du pot.

- Je-je t'écou-coute, affirma Aybresshe plutôt heureux de se faire ainsi flatter.

- Vous-vous avez entendu parlé de Dent-noir ? Demanda piteusement Naysqueek.

- Évidemment, répliqua Aybresshe.

- Pa-par hasard sessserrrrieeez-vous, ou connaîtriez-vous, ô sssire plein de sagacité, sisssi Dent-Noire est revenu de misssion. Et siiiisssss'il est dans la régggiiiiooon et peut-être même, car je ne doute pas-pas de la qualité de vos ren-renseignements, poooour qui il a travaillé. On ai-aimerait, beaucoup rencontré Dent-Noire, c'est une une cccééélébrité, un modddèlllleee pour mes amis et moi.

(hrp/ j'en reste là, pour voir ce que donne les début du " Plan A Eshin " avant de changer éventuellement de méthode/plan, en espérant pas avoir exagéré avec le dialogue de fin ^^')

[[MJ] La Reine d'Hiver]

Jet de subterfuge (basé sur Int pour savoir si tu sais où tu vas avec tes flagorneries pendant la discussion - bonus de 2 pour ce contexte - et Hab afin de mesurer la qualité de la comédie que tu lui joues - idem, caractéristique majorée de 2 pour ta prestation RP) : à ajouter le bonus de Baratin (+1), ce qui donne au final 12 pour l'Int et 13 pour l'Hab.

16 et 17 (dommage, c'était pourtant très bien tenté ^^') : le subterfuge ne prend pas.

Aybresshe écoutait d'un air attentif, même si l'on pouvait s'interroger vers quoi exactement allait son attention - les propos de l'initié ou plutôt sa posture et celle de ses camarades, afin de prévenir un geste malencontreux ? Quoiqu'il en soit, il secoua négativement du bonnet lorsque Naysqueek se tut.

- Je crois que Dent-noire réside actuellement à Skarogne, même si-si ce genre de choses n'est jamais sûre-sûre... mais vous n'êtes pas sans-sans savoir qu'il est... influent... et très respecté...

Respecté, pour un assassin, voulait surtout dire qu'il avait le bras long et le poignard aiguisé.

- Je l'insulterai sans-sans doute si jamais je... révélais... une information à son sujet...

Il avait progressivement bafouillé en s'explicitant, comme s'il craignait que cette entrevue puisse venir aux oreilles du meurtrier recherché. Les yeux perfides avec lesquels il couvait désormais Naysqueek et ses comparses brillaient d'une certaine animosité, à laquelle la peur n'était pas étrangère. Aybresshe se mit à crachouiller nerveusement, manifestement tendu. Il ne les avait pas encore chassés, mais insister comportait des risques qui, s'il était possible qu'ils donnent de bons résultats, pouvaient également leur attirer des ennuis.

[Naysqueek]

(hrp/ je vais essayer de faire attention. Mais l'orthographe j'avoue volontiers que ce n'est pas mon fort (/hrp)

Naysqueek resta méfiant, comme ses deux pions, enfin camarades, décidément il avait du mal à faire la différence. Toutefois, la déception passa rapidement sur les traits du visage de l’homme rat.

- Je crois que Dent-noire réside actuellement à Skarogne, même si-si ce genre de choses n'est jamais sûre-sûre... mais vous n'êtes pas sans-sans savoir qu'il est... influent... et très respecté...

Une disgrâce infâme inondait l’âme, pourtant déjà bien disgracieuse et infâme, du skaven. Une tempête de désespoir soufflait dans la tête de l’homme rat. Pas tellement parce que Aybresshe ne donnait pas les informations espérées, mais parce que ses acolytes, il aimait bien le terme, songea-t-il, pourrait lui reprocher l’échec du plan. Le reste ne fit que confirmer que la « mission » confiée par Snyriss était bien trop risquée pour eux. Et le pire songea Naysqueek c’est qu’il était possible que Dent-Noire ne soit même pas au courant de cette affaire.

- Je l'insulterai sans-sans doute si jamais je... révélais... une information à son sujet...

Et voilà qui n’était pas pour rassurer Naysqueek, ni ses acolytes, s’aperçut-il en regardant furtivement à droite et à gauche. Aybresshe sentait clairement le parfum si caractéristique de la peur. Pire le regard de l’homme-rat, nettement plus haut qu’eux dans la hiérarchie, regardait Naysqueek et sa bande avec des yeux trop expressifs pour ne pas être dénotés. Ils le comprirent vite s’ils restaient, ils allaient passer un sale quart d’heure. Et la couardise naturelle de chef de la bande des novices ne l’encourageait pas, mais alors vraiment pas, à insister. Ce dernier se fit donc tout petit, rapidement imité par ses subordonnés, se replia sur lui-même, recula, lentement, tout en fixant Aybresshe.

- Me-merci de votre aide, messssire, fit piteusement Naysqueek, mes zamis, important de préciser qu’ils étaient ensemble, après tout au cas où, un combat trois contre un n’était jamais gagné d’avance, et moi vous so-sommes très reconnaissants.

- Très reconnaissants, reprirent Nirshess et Eszra.

- Nous-nous sssou-souviendrons, que vous-vous êtes montrés très très resssspectueux de Dent-Noire si d’aventures nous le croisions-sions.

- Très respectueux, reprirent Nirshess et Eszra.

Les trois jeunes skavens s’éloignèrent ensuite, lentement, sans perdre de vue leur interlocuteur, puis, une fois hors de vue détalèrent en courant comme des enfants qui auraient fait une grosse bêtise. Après avoir trouvé un endroit sûr, les trois skavens décidèrent, volontairement ou non, tout en se restaurant, de faire un bilan de ce qu’il venait de se passer.

- T’as vraiment dit n’importe quoi-quoi Naysqueek ! Pesta Eszra, le plus prompt.

- Quoi ?! Mais pas du tout ! J’ai parfaitement parlé, objecta Naysqueek. C’est ton-ton idée qui était nulle !

- Mon idée ? Nulle ! S’énerva Eszra. Mais non pas du tout-tout ! J’ai bien entendu. Quand tu as dit « vous n’avez pas de temps à perdre avec des novices comme nous » t’as tout foutu en l’air !

- Quoi ?! Moi je crois que c’est votre faute ! S’agaça Naysqueek. Vous étiez là derrière moi à rien dire. Forcément, le type il se dit qu’il a à faire à une bande de rigolos-los !


- Moi je crois qu’il n’a pas voulu perdre de temps avec des-des novices comme tu lui avais suggéré, râla Eszra.

La tension monta d’un cran. Les deux skavens étaient prêts à s’étriper, dans leurs têtes uniquement, parce que l’un en face de l’autre, c’était trop risqué à leur goût. Naysqueek échafaudait une stratégie visant à envoyer Eszra mourir stupidement quand Nirshess prit la parole.

- Peut-être que Aybresshe n’a rien dit simplement parce qu’il ne savait rien, affirma le spécialiste de la distance, si ça se trouve, il savait rien-rien et co-comme il savait qu’on pourrait pas vérifier, il a fait semblant de savoir et de pas vouloir nous le dire !

- Mais… oui ! Mais c’est évident ! Fit Naysqueek. Notre plan-plan était infaillible. L’idée de Eszra était bonne. Et mon interprétation grandiose l’a sssssublimée en plu-plus. En fait Aybresshe n’était pas assez important. Ou alors qu’un simple petit menteur. Par le rat-cornu, où va le monde si-si de nos jours on ne s’entraide même plus entre membre du même clan.

Sur le moment, cela ne choqua aucun des trois skavens, même si évidemment, à froid, sans devoir justifier leur échec, ils auraient réalisé l’immensité de la bêtise de la dernière phrase de Naysqueek.

- Néanmoins, on-on a appris quelque chose d’intéressant ! Oh oui-oui ! Il a dit que Dent-Noir était Skarogne. Sssssi ça se trouve c’est la seule information qu’il avait. Ah ! Il est beau le corps d’assassins et de renseignements skavens. Ssssi nos aînés sont pas fichus d’être renseignés faut pas s’étonner qu’on arrive à rien.

Après un léger moment de flottement les trois skavens se calmèrent.

- Bon, reprit finalement Naysqueek. On a deux solutions. Soit on va trouver quelqu’un de haut placé, soit on fait comme j’ai dit. Si vous voulez mon avis, trou-trouvé quelqu’un de haut placé, c’est nous condamner. On a eu de la chance une fois… on l’aura peut-être pas deux.

- Oui mais si on dit partout qu’on cherche Dent-Noir, objecta Eszra, on va-va attirer l’attention de tout le monde !

- C’est posssssible, admit Naysqueek. Mais ssssi on parle à un ma-magicien, on prend des ri-risques aussi. Ils sont au courant de presque tout eux, mais-mais, ils nous diront rien à nous-nous. Ils vont peut-être même pas nous répondre.

- Et puis Dent-Noir a plein-plein de relations, continua Nirshess, il va pas se déplacer pour rien-rien j’en suis sûr.

- Et bien on négociera avec celui qu’il nous enverra, râla Naysqueek.

- Comme avec Aybresshe, persifla Eszra.

- Non mieux-mieux, répliqua sèchement Naysqueek qui en avait assez d’être sans cesse remit en question par ses sbires. Cette fois-fois on participera tou-tous.

Naysqueek et ses deux compagnons se dirigèrent dans l’endroit qui ressemblait le plus à un espace de détente Skaven. L’équivalent d’une taverne, dirons-nous. Ils en choisirent une plutôt mal famée, avec une réputation assez…sulfureuse, mais pas trop non plus, ils n’avaient pas envie de se faire éventrer. L’endroit était relativement petit, peu lumineux, comme la majorité des zones de la cité. La grotte qui servait de bâtiment était arrondie, ses murs suintaient et avaient une coloration étrange. Sans doute un mélange divers de saletés allant de la simple tâche de nourriture, au reste d’urine en passant par du sang et de la sueur. Au centre, une petite arène où s’affrontaient des esclaves, pas toujours des hommes-rats à ce que racontaient les habitués. En plus des paris sur ces combats, des drogues et des boissons variées circulaient dans l’établissement gardé par suffisamment de molosses pour dissuader, le plus souvent, les règlements de compte et autres assassinats. Naysqueek n’avait pas choisi complètement au hasard, ni le dernier des bouis-bouis (même si le meilleur établissement de Skarogne était aux yeux d’un humain à n’en pas douter un infâme caveau, au mieux). Les tables étaient disposées aléatoirement. Il était donc plutôt difficile de circuler dans l’établissement. Naysqueek choisit une table contre la grotte, pas trop éloignée de la vue des molosses, dans le doute cela valait bien. Il se réserva évidemment la place la plus sûre. Il se dirigea ensuite, difficilement, vers le bar, où siégeait le tenancier du lieu.

- Bonsoi-soir, fit Naysqueek.

- Bonsoir. C’est la première fois-fois que j’vous vois.

- Oui-oui. On n’est-n’est pas du coin, expliqua Naysqueek le plus naturellement du monde.

- Hum je vois, fit le tenancier, un skaven, plutôt plus enrobé que ses congénères, son poil grisâtre trahissait quant à lui son âge avancé. Qu’est-ce que je vous sers ?

- Trois cocktails maisons, pa-patron, répondit Naysqueek.

Le tenancier hurla sur un esclave de se dépêcher de préparer la commande puis reporta son attention sur Naysqueek.

- Vous êtes là pourquoi ?

- On che-cherche Dent-Dent Noire, dit-il suffisamment forts pour être entendus par ses voisins.

- Tiens donc ?! S’étonna le tenancier qui connaissait, de réputation, le dénommé Dent-Noire. Et qu’est-ce que vous-vous lui voulez à Dent-Noire ?

- On a quel-quelque chose qui lui appartient-tient. Mais pas quelque chose de précieux-précieux. Quelque chose de pe-personnel. Et on aimerait pouvoir le lui remettre. Le problème c’est qu’on qu’on arrive pas pas à le rencontrer. Enffffin je vous dis ça mais vous n’y pouvez rien vous pas vrai. Et on a tou-tous nos petites petites misères. Enfin j’es-j’espère qu’on le trouvera-ra après tout le che-chemin qu’on en a fait-fait. C’est quelque cho-chose qu’il a oublié en mission.

Naysqueek continua de parler un peu de tout et de rien et répéta plusieurs fois son histoire au comptoir, puis prêt des parieurs, pariant même quelques pistoles sur un combat, puis il recommença à table près de ses compagnons. Et ils attendirent, en espérant, d’une part que cela vienne soit aux oreilles de Dent-Noire, soit à un de ses supposés nombreux alliés et d’autre part que cela ne leur attirerait pas d’ennuis.

[[MJ] La Reine d'Hiver]

Jet de chance (10/20) afin de savoir si l'information remonte aux oreilles de Dent-noire, d'une manière ou d'une autre : 6, réussite.

Tu as parié quelques pistoles sur un combat, mais ce qui se fait en RP se répercute sur ta fiche... *rire satanique* N'ayant rien précisé, j'évalue ta mise à 1D4 et en cas de gain, la côte sera aussi évaluée à 1D4 (pour cette fois les pertes peuvent être vraiment minimes par rapport aux gains, et ainsi tu sauras que toute dépense est réelle :
- Mise : 3.
- Côte : 1 contre 4.
- Jet de chance pour savoir si tu as parié sur le bon esclave : 1... c'est un peu du gâchis de réussite critique, ce jet.

Eszra suivait d'un oeil intéressé les rixes à peine contrôlées entre les esclaves, jouant d'une carrure supérieure et de quelques coups bien ajustés pour se réserver une place de choix. Ayant suivi son chef d'équipe dans son pari, il glapit de joie au moment où son poulain -un humain crasseux à la mine patibulaire, faisant probablement le double du poids de son adversaire : un elfe à la provenance impossible à déterminer pour les rats mutés - prit le dessus en glissant sa dague entre les côtes du bien-né.

Le spadassin rejoignit alors ses comparses avec sa mise et rapportant, par volonté de bien se faire voir ou estimant que le risque n'en valait pas la chandelle, les gains de Naysqueek.

Gain d'une couronne et deux pistoles, que je vais ajouter à ta fiche.

Nirshess congratula ses comparses avec une bonhommie trop forcée pour ne pas dissimuler une certaine jalousie, et c'est peut-être à cause de ceci que les apprentis eurent tant de mal à voir venir le skaven qui les aborda.

Jet de détection, basé uniquement sur l'Init (il vient de dos, seule la réactivité pure peut t'aider ici) :
- 17, échec.

La sensation hautement désagréable d'une piqûre métallique se fit sentir juste sur les reins de l'initié. Au même moment, une voix sifflante et prodigieusement narquoise chuchota à son oreille :

- C'est vous les ratons qui veulent voir-voir Dent-noire, hein ? C'est vous ? Et les ratons lui veulent quoi, à Dent-noire ?

Autour d'eux, personne ne semblait avoir remarqué la chose, ou personne ne voulait en donner l'impression. Naysqueek ne pouvait bien évidemment pas voir son mystérieux agresseur, qui le menaçait de dos, mais Nirshess et Eszra lui faisaient face ; et ce qu'il lisait dans leurs yeux ressemblait à une sorte d'incompréhension méfiante.
Il n'y avait qu'une seule chose de sûre en cet instant : ils ne prendraient aucun risque avant que leur meneur ne le fasse lui-même.

[Naysqueek]

[hrp/ comme j’avais aucune idée de combien pariait un skaven, j’ai préféré laisser à ta libre appréciation, mais j’y penserai la prochaine fois /hrp]

Naysqueek s’était relevé, l’heure du combat sonnant, afin de constater si son pari avait valu le coup ou non. Et il avait valu le coup. En deux temps trois mouvements, la chose-homme, plus grande et plus forte avait terrassé la chose-elfe. Un petit peu de pécule ne lui ferait pas de mal songea-t-il lorsqu’Eszra lui rapporta ses gains. Durant quelques instants Naysqueek se mit à rêver, rêver des gains multiples qu’il empochait. Rêver qu’il devenait le skaven le plus riche de tout Skarogne, qu’il était au sommet, entouré par les plus belles femmes-rates, à la tête du plus grand clan que Skarogne n’avait jamais porté. Puis il songea qu’être aussi puissant lui attirerait des ennemis trop dangereux et qu’il se ferait tuer à coup de dague dans le dos.

Dague dans le dos… dague dans le dos. Pourquoi avait-il pensé à cette méthode pour se faire tuer plutôt que quelque chose de plus cruel, de plus raffiné, de plus horrible, de plus lent, de plus skaven en somme. Dague dans le dos… dague dans le dos ! Il avait une dague dans le dos ! La morsure froide du métal sur sa chair, les frissons qui le parcouraient ne le trompaient pas ! Il avait une dague dans le dos ! Le moment était donc venu de paniquer ! Naysqueek paniqua ! Mais au moment où il allait s’enfuir en courant, il fut… plus apeuré que paniqué et se contenta de ne pas bouger.

- C'est vous les ratons qui veulent voir-voir Dent-noire, hein ? C'est vous ? Et les ratons lui veulent quoi, à Dent-noire ?

Damned ! Fichtre ! Songea Naysqueek, qui lorsqu’il paniquait songeait parfois en des termes peu usités. Pourquoi diable Dent-Noir ou son envoyé, peu importait en cet instant, arrivait au seul moment où il n’avait pas fait attention. Bon, il y avait peut-être eu d’autres moments d’inattention songea Naysqueek. Et puis il s’attendait à se faire surprendre par Dent-noire ou un de ses sbires… sur ce point il avait eu raison.

Naysqueek observa ses deux compagnons. Ils étaient déjà sur leur garde, prêt à sacrifier leur vie pour celle plus importante de leur chef. Il était beau de voir à quel point dans le Clan Eshin, plus encore que chez les autres Skavens, chacun faisait passer son devoir et l’honneur avant tout autre chose. Oui c’était pourquoi le Clan Eshin était réputé, cette fabrique de guerriers hors du commun, fiers, valeureux, prêts à tout pour remplir leur mission. Nirshess, Eszra en avait vu d’autres. Ils avaient tellement bourlingués. Le malotru derrière lui allait être réduit en poussière avait même d’avoir pu mouvoir ses vibrisses. Il n’avait aucune chance. En fait, il ne le savait pas encore mais il était déjà mort.

Naysqueek frissonna, durant un instant, la panique lui avait complètement fait perdre la tête. Il était foutu ! Voilà la vérité ! Complètement foutu ! Ses deux compagnons ne l’aideraient pas le moins du monde ! Et s’il continuait à ne pas parler, il se ferait saigner comme un porc, voilà la vérité ! C’était la fin. Naysqueek vit les meilleurs moments de sa vie défiler devant lui. De fait, il n’en vit aucun. Il se dit donc que son heure n’était pas venue. Il devait répondre quelque chose, après tout l’homme rat derrière lui, peu importe son identité, ne l’avait pas tué. Il lui laissait donc une chance de s’expliquer, c’était une chance qu’il devait saisir (car peu de Skavens l’avaient.) Deux solutions, mentir ou dire la vérité, mais si c’était Dent-Noire en personne, s’il mentait, il l’aurait dans l’os, enfin plus précisément, il aurait la dague dans l’os.

- Les ratons ils ils lui veu-veulent pas de mal à Dent-Noire. Ça Non ! Pas de mal du tout-tout. Les ratons ils admirent Dent-Noir, sa force, son courage, sa capabilité, ses prouesseries et tout et tout ! A tel point-point que le clan-clan Eshin en la personne de l’instructeu-teur Snyrissssss a con-confié la tâche au grand-grand Dent-Noire d’achever la fo-formation de Naysqueek et ses deux compagnons, répondit à toute vitesse le skaven en désignant au passage ses compagnons, afin de les condamner aussi s’il devait y rester. Même que-que si Dent-Noire a été choisi c’est que-que le Clan Eshin croit croit en ses nouvelles recrues. Snyrissss il a même dit qu’on était pro-prometteur et que le clan fon-fondait des espoirs sur nous-nous. Et que du coup Dent-Dent-Noire il devait nous entraîner en personne, pas vrai les gars, qu’ils ont dit ça. Il chercha du regard ses compagnons. Mais il a oublié de nous nous dire, comme il a plus plus toute sa tête où se trouvait, le puissant, agile, discret, terrible, Dent-Dent Noire. Alors les ra-ratons ils ont dû impro-proviser pour trouver Dent-Dent Noire. Mais ils ont peut-être pas choisi la bonne méthode.

Naysqueek reprit sa respiration, mais pas son calme, et pria intérieurement le Rat Cornu de ne pas le condamner à cet instant.