[Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Malgré les fréquentes attaques des Hommes-Lézards, la ville de Port-des-Pillards est une ville prospère, bien qu'elle soit un repère d'individus peu recommandables.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Tant le frère que la sœur parurent positivement impressionnés par les explications du seigneur Eranor Dréanoc. Il était clair que ce dernier était réellement touché et ses paroles laissaient percer une bonté profonde. Que des bonnes intentions suffisent pour les faire sortir de l’esclavage était plus que douteux, mais c’était déjà un bon début.

Quant à ses déductions pratiques, elles semblèrent logiques aux deux jeunes elfes qui hochèrent la tête positivement. Ruvénielle acquiesça lorsqu’il exposa son plan pour elle. Oui, elle pensait pouvoir réussir à entrer en contact avec l’humaine et la ramener dans la pièce. Avant de sortir de la pièce, elle se retourna pour faire face à Eranor, et, un sourire non forcé sur le visage, s’inclina profondément devant le noble en prononçant un seul et unique mot dans la langue des elfes, ses yeux brillant d’une lueur qui ressemblait à nouveau au feu de l’espoir :


-Merci.

Son départ laissa place à un silence gêné pendant lequel Samellion fixa son vis-à-vis pendant quelques secondes. Puis, il s’approcha d’un des plateaux repas et s’en saisit pour se nourrir avec distinction. Une expression de soulagement se lisait sur visage. Il semblait réellement avoir faim car son estomac se manifesta en gargouillant devant la perspective d’un festin. Plus que Ruvénielle, il semblait avoir souffert des rationnements et privations de nourriture. Ses muscles étaient atrophiés et sa physionomie très féminisée par cette sous-nutrition, qui avait probablement été infligée à dessein. Toutefois, en être hautement civilisé, il se retint et préféra s’adresser à Eranor avant de commencer à se restaurer. Il parlait un eltharin sans accent lui aussi, mais avec un ton amer :

-Je suis peut-être moins démonstratif que ma sœur, mais ne croyez pas que je ne vous en suis pas reconnaissant pour autant. Même si vous ne nous avez pas encore libérés, je vous crois lorsque vous dites que vous allez tout tenter pour nous sortir d’ici et je ne peux que vous en remercier. Ruvénielle… Elle est peut-être ma sœur mais ne lui faites surtout pas confiance. Ils l’ont brisée au-delà de ce que vous imaginez. Sur un simple ordre de cette démone qui se fait passer pour notre maîtresse, elle nous dénoncerait tous, elle y compris. Même à moi, son frère qu’elle dit aimer plus que tout, plus qu’elle, elle m’a fait des choses volontairement. Des choses que je ne lui pardonnerai jamais. Les chaînes de son esclavage vont au-delà du simple aspect matériel, elle est esclave parce qu’elle a accepté sa condition, dans son âme, son esprit, elle a cessé de lutter. Elle n’est plus la Ruvénielle que j’ai connue. Celle-là ne m’aurait jamais fait cela. Ils l’ont tué à jamais avec son innocence.

Evidemment, un observateur totalement extérieur aurait pu lui faire remarquer que la Ruvénielle que Samellion avait connu durant les premières décennies de sa vie n’ayant jamais été confrontée à des situations aussi dures, elle était peut-être simplement restée la même, mais avait développé des réactions qu’elle n’avait jamais eu ni le besoin, ni l’envie, ni même peut-être l’idée de faire jusqu’à présent. Les deux versions pouvaient se tenir, mais seuls les dieux connaissaient ce qu’il en était réellement pour l’instant. Avec le temps, et en apprenant à les connaître, Eranor Dréanoc pourrait sans-doute lui aussi se faire sa propre idée sur cette affaire, mais pour l’instant, il disposait de trop peu d’informations pour se forger une opinion définitive sur aussi peu de concret, objectivement. Mais le seigneur elfe n’était fondamentalement ni objectif, ni omniscient. Comme tous les êtres vivants, il était faillible et pouvait choisir de porter un jugement définitif dès maintenant s’il le souhaitait.

Quoi qu’il en fût, le jeune elfe reprit, très sérieux :


-Une dernière chose avant qu’elle ne revienne, seigneur Dréanoc. Si vous devez choisir entre vous et nous, vous savez très bien quel est votre devoir. Notre société est telle un corps : on peut sacrifier les membres, mais pas la tête.

Vous êtes la tête, votre destin est de diriger, le notre d’obéir. S’il n’est pas possible de nous sauver, n’hésitez pas, sauvez vous. Tel est le rôle et la lourde responsabilité d’un vrai chef, autant par temps de paix que sur le champ de bataille. Je sais qu’il est plus difficile d’accepter de survivre en envoyant d’autres gens à la mort que de se sacrifier pour eux, mais c’est votre devoir. Vous devez survivre à n’importe quel prix, car si vous mourrez, votre perte serait irremplaçable. Ne l’oubliez jamais.

Vous avez déjà gagné mon respect en tant qu’elfe. Si vous agissez comme vous le devez, vous gagnerez mon respect en tant que chef.


Sur ces dernières paroles, il s’était tût avait prit un fruit et commencé à le dévorer, avant de s’attaquer au plat de résistance. Moins d’une minute plus tard, on frappa à la porte et Ruvénielle entra dans la pièce, accompagnée de la petite humaine aux yeux bleus et aux cheveux très bien coiffés en une jolie natte châtain. Deux esclaves suivaient en portant un grand baquet de bois rempli d’eau qui fumait, ainsi qu’un savon grossier mais fonctionnel. Les deux jeunes filles essoufflées par leur effort posèrent le bain et s’inclinèrent profondément devant le seigneur Eranor et l’humaine avant de quitter la pièce en refermant la porte derrière elles.

Un regard interrogateur passa sur les traits de la seule femme normalement vêtue dans la pièce, qui tout comme le noble elfe semblait grandement souffrir de la chaleur, mais conservait malgré tout un certain aplomb. Elle semblait mal à l’aise et méfiante, mais effectua néanmoins une révérence parfaite au seigneur Dréanoc en lui disant :


-Bonsoir, messire elfe. Pardonnez-moi, mais je ne connais ni votre titre, ni votre nom, et ne sais pas comment vous appeler.

Pour ma part, je me nomme Wilhelmina von Klärwasser*, Dame de la Crique des Eaux Claires, un petit fief dans le Nordland, une des provinces impériales.

Ainsi vous m’avez fait mander pour « assouvir mes désirs les plus fous, que nul autre ne peut assouvir » ? Je dois m’avouer assez surprise par cette offre. Je ne m’attendais pas à cela de votre part, assurément.

Mais soit, je veux bien vous écouter, puisque de toute manière je réfléchissais à vous contacter. En vous voyant entrer dans cet établissement, j’imaginais que s’il y avait quelqu’un de différent de ces monstres, ce ne pouvait qu’être vous.

Je vous préviens cependant que pour l’instant, j’ai une piètre opinion de vous, je cours de déception en déception, vous concernant, et que je n’ai qu’un seul désir qui justifie ma présence ici, aux confins du monde dans cet endroit de dépravation qui ressemble à l’enfer sur terre. Quelque chose me dit pourtant que je dois vous faire confiance.


En prononçant ces derniers mots, son regard se posa sur l’esclave qui mangeait, tranquillement assis sur le pouf et un léger sourire attendri éclaira le visage de la jeune humaine.

-Peut-être suis-je naïve, mais malgré tout j’espère toujours que vous puissiez m’aider.



*:
Note sur la prononciation et l'écriture du nom de Wilhelmina von Klärwasser : ici « ä » se prononce à peu près « é », comme dans « ae », les 2 orthographes sont d’ailleurs justes et seraient acceptées par elle à l'écrit, on peut donc écrire : "von Klaerwasser" ou "von Klärwasser".


PS : Oui, je sais qu'en allemand, von Klärwasser ne signifie pas "des eaux claires", mais Wilhelmina est impériale et non allemande, et en plus rien ne dit que son nom est la traduction exacte de son titre. De plus, je trouve que la prononciation de "Klärwasser" est plus jolie que celle de "Klarwasser", par exemple (avec un "a" normal), et convient mieux avec son prénom et de toute façon je suis le MJ je fais comme je veux pour le nom de mes PNJs. :P
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Eranor
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

Eranor fut ravi de voir que Samellion n’avait pas perdu les habitudes civilisées d’Ulthuan lorsqu’il se retint de manger pour parler d’abord au seigneur des Cimes Stellaires malgré la fin qui devait le tenailler depuis des jours. Cependant, le discours qu’il tint était un peu inquiétant. Certes, il était loin d’être objectif au vu de la situation, Eranor savait bien que l’on pouvait se sentir forcé de faires certaines choses pour le bien d’un être proche que lui-même ne pouvait comprendre… Mais, en son for intérieur, le noble elfe savait que ce que disait Samelion était tout à fait possible, et se faire trahir par une personne qu’il essayait de sauver fit froid dans le dos d’Eranor. Ainsi, il décida de garder un œil sur le jeune elfe tout en restant discret pour faire en sorte qu’elle ne se doute de rien. De toute manière, pour le moment, il n’y avait aucun plan à trahir car il n’en existait tout simplement pas. Eranor répondit à son tour, toujours en eltharin, cherchant à avoir un ton rassurant.

-Peut-être Ruvénielle fait-elle croire à cet état que vous me décrivez pour ne pas que la maitresse de cet endroit ne se venge sur vous pour la faire souffrir, Samellion… Mais je prends bonne note de votre avertissement. Je vais essayer de la garder auprès de moi, ou, à défaut, éloignée de l’humaine qui dirige ici car elle ne pourra rien trahir si elle n’a personne à qui aller révéler quoi que ce soit.

Si les choses tournent mal à un moment ou un autre, Samellion, sachez que ce que vous venez de me dire ne sera pas oublié. Je ne serais pas allé jusqu’à me jeter dans les bras de la mort, mais votre courage à me dire une telle chose en face sera salué. Je vous promets qui si cela doit arriver, je ferais voyager la clairvoyance de vos mots jusqu’à votre village d’Yvresse pour que l’on ne vous oublie pas.

Sachez pourtant que je ne suis guère plus vieux que votre sœur, et que, de chef, je n’ai que le titre. Avant mon naufrage, j’étais encore dans mon service militaire, au sein des Heaumes d’argent. Vous n’avez peut-être pas devant vous la personne que vous pensiez… Mais un jour, oui, un jour, je commanderais nos troupes scintillantes et je n’oublierais pas votre sacrifice s’il devait arriver.


Eranor n’avait plus l’habitude de voir des gens du peuple reconnaitre leur place face à lui. Cela faisait trop longtemps qu’il se retrouvait plongé dans des aventures terrifiantes, dangereuses et solitaires. L’on ne lui avait plus concédé de tels honneurs depuis son départ d’Utlhuan. Et même là-bas, étant donné qu’il suivait un entrainement avec ses paires dans l’unité de Heaume d’argent qu’il avait intégré, il n’avait guère eu beaucoup de gens relevant l’importance de sa noblesse (tous les combattants de cette unité sont nobles d’un certain côté). Aussi, l’asur avait été touché par ce qu’avait dit Samellion, et même s’il n’avait pas non plus voulu aller jusqu’à la mort pour sauver ses compatriotes, il trouvait rassurant que l’un d’eux au moins soit de l’avis de le sauver en priorité.

Sur ces mots, alors que Samellion commençait à manger un frit, Ruvénielle revint avec le bain chaud muni d’un savon de modeste qualité et en compagnie de l’étrange humaine dont la tenue criait avec les standards des lieux. Elle semblait curieuse, bien que mal à l’aise, peut-être à cause de la présence des elfes ou bien du fait de la chaleur étouffante du bâtiment. Ce fut après une révérence –manquant de grâce selon Eranor, mais peut-être aurait-il dit cela de n'importe quelle révérence ne provenant pas d’un membre de sa race- que l’humaine en révéla plus sur elle.

Ce qu’elle dit amusa et rassura un peu Eranor. Amusé par ce que la noble humaine pouvait penser de la signification de ce qu’avait envoyé l’asur comme message et rassuré par le fait qu’elle n’avait pas l’air de réellement saisir là où il voulait en venir. Et si elle, qui recevait ce message ne comprenait pas, Eranor espérait qu’il en serait de même pour les autres habitants de cette ville, et particulièrement la maitresse de cet établissement maudit. Ou bien, peut-être était-il juste tombé sur une femme pas très maligne… En tout cas, il fallait, songea l’elfe, toujours garder en tête la possibilité que quelqu’un ne laisse pas trainer une oreille prête à tout rapporter à la patronne qui ne serait pas très contente de voir deux de ses esclaves comploter avec un étranger pour s’échapper…

À son tour, Eranor fit une légère révérence, ne connaissant pas les protocoles impériaux, avant de répondre d’une voix assez basse pour être entendue par des gens proches sans pour autant qu’elle ne sorte de façon intelligible de la salle.


-Bonsoir dame Wilhelmina von Klärwasser, Dame de la Crique des Eaux Claires. Je ne vous tiens pas rigueur de la manière dont vous m’avez nommé, vous n’aviez aucune raison de savoir qui je suis. Mais il est temps de me présenter, je me nomme Eranor Dréanoc, seigneur des Cimes Stellaires, domaine ancestral de ma famille dans les terres de Caledor, berceau des dragons.

Le message que je vous ai fait passer est à prendre à son sens premier
, continua l’asur avec un petit sourire en coin, il n’est guère difficile de deviner que vous n’êtes pas de ceux qui cherchent le plaisir de la chair dans cet établissement et que vous désirez autre chose. Et cette autre chose, je suis sûr que je pourrais vous aider à l’obtenir, si vous-même m’aidez en retour.

Voyez-vous, j’étais sur un navire en direction de l’Empire, mais celui-ci a fait naufrage, m’amenant sur les côtes de la Lustrie. J’ai réussi à voyager jusqu’ici, où, alors que je m’attendais à voir une ville d’humain de votre Empire, je n’ai trouvé qu’un bourbier malodorant de pillard et d’esclavagiste. Après plusieurs dizaines de minutes, je me suis retrouvé ici pour comprendre ce qu’il arrivait à mes compatriotes et c’est là que je vous vois ! Vous juriez tellement avec votre environnement, et vos manières étaient si différentes de celles des autres clients que je me suis dit que vous pourriez être celle qu’il me fallait pour sortir d’ici. Et apparemment, vous me confirmez ce que je pensais !

Pardonnez-moi d’avoir tant caché mes véritables intentions, mais ce que je veux accomplir ne doit en aucun cas avoir la moindre chance d’échouer. Les enjeux sont bien trop importants pour qu’une simple imprudence ne vienne mettre à mal ce qui doit être fait. Vous, par exemple, agissez d’une manière si peu habituelle ici que tous les pauvres esclaves de ce bâtiment ne parlent que de vous, et l’attention est portée sur vous. Je préfère éviter qu’une telle chose n’arrive sur moi, je suis déjà suffisamment inhabituel pour en plus donner des raisons à quiconque de venir laisser trainer une oreille baladeuse dans les environs, ce qui risquerait de mettre fin à mes projets.

Enfin bref, j’ai ouï dire que vous aviez un navire qui pouvait prendre le chemin de l’Empire et je n’ai qu’un seul souhait : partir de ce trou pestilent avec les deux elfes que vous voyez là et mon cheval placé aux écuries. Si vous aider me permettrait d’arriver à ce résultat, je suis prêt à le faire ! Dites-moi donc ce qui vous amène dans ce temple de la dépravation !


Eranor avait dit cela en cherchant des sortes de paravents ou rideau pour les placer devant la bassine d’eau. Il n’avait jamais été aussi sale et cette simple bassine paraissait être un vrai paradis dans cette situation. Cependant, si devant les siens, il aurait pu se déshabiller, il ne désirait pas le faire devant un humaine, noble qui plus est.
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
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Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Samellion acquiesça aux paroles du noble d’un signe de tête affirmatif. Même si cela pouvait paraître cruel, inégalitaire, au fond il avait raison, et sur le champ de bataille, le chef ne devait pas se sacrifier inutilement en premier, sous peine de mettre en danger toute l’armée. La véritable bravoure était peut-être, pour quelqu’un possédant un véritable amour pour ses hommes et son peuple, de savoir sacrifier d’autres vies que la sienne, de supporter ce fardeau du commandant qui devait sans hésiter prendre des décisions dont il ne paierait pas le prix directement en cas d’échec. Envoyer d'autres à la mort en connaissance de cause et en acceptant de rester en vie. Oui, assurément, il serait plus difficile à quelqu’un plein d’Amour d’accomplir cette mission qu’à une brute égoïste ou un sadique, bien que paradoxalement, la seule raison Juste pour effectuer cette tâche était l’Amour.

Ce fardeau, tôt ou tard, s’il persistait dans son désir militaire et dans sa fonction de noble, Eranor Dréanoc serait appelé à l’assumer. Il n’aurait alors que deux choix : fuir ses responsabilités ou les prendre. Car c’est bien connu : posséder un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Jusqu’ici, le seigneur elfe avait surtout effectué des missions en solitaire ou en duo avec Artemisia Veregard, mais à l’avenir, ce ne serait probablement pas pareil. Samellion, en dépit de sa jeunesse, semblait l’avoir déjà compris.

Cependant, la discussion avec l’elfe mâle ne put continuer plus avant, du fait du retour de sa sœur aînée et de la noble de l’Empire, Wilhelmina Klärwasser. Celle-ci avait écouté les paroles de son vis-à-vis avec attention, et elle hocha la tête pour signaler son accord avec les propos tenus par l’asur.

Quand celui-ci eut terminé, il n’eut aucun mal à trouver des couvertures et autres draps qui pourraient, faute de mieux, faire office de paravent pour préserver son intimité vis-à-vis de l’humaine. Certes, il n’avait rien pour les maintenir en place, mais Ruvénielle se chargea de résoudre ce problème avec un sourire gêné et en détournant la tête pour ne paraître voyeuse devant son seigneur. De toute manière, quand l’humaine comprit les intentions du seigneur des Cimes Stellaires, elle en parut toute gênée, affreusement mal à l’aise. Rougissant jusqu’aux oreilles, elle détourna la tête et fut prise d’une petite quinte de toux.

Non pas que le corps du seigneur Eranor soit laid ou qu’elle ne fût pas curieuse de découvrir comment était fait un elfe –et encore plus un elfe mâle-, mais son éducation, sa pudeur et son respect envers le haut-elfe l’empêchaient moralement de regarder ou simplement de tenter de regarder. Elle aurait trop eu l’impression de violer quelque chose d’intime, de privé et ne l’aurait jamais fait sans permission. C’était sans doute l’une des raisons de son malaise et de sa honte dans cet endroit. Elle avait l’impression de cautionner les pratiques du lieu par sa simple présence et l’argent qu’elle payait pour s’y trouver. Pas stupide, elle n’ignorait pas que les esclaves étaient forcés de se dévêtir et que pour la plupart ils n’aimaient pas cela. Elle savait également que même ceux qui venaient lui proposer des actes sexuels le faisaient probablement sous la contrainte, ou ne l’auraient pas fait dans d’autres circonstances, et elle ne souhaitait pas se sentir une violeuse, ni même a minima profiter de cette faiblesse.

Les choses s’arrangèrent légèrement lorsqu’Eranor se fut glissé dans son bain, protégé des regards indiscrets par la paroi improvisée offerte par Ruvénielle et son drap, qui elle aussi, ne souhaitant pas indisposer son seigneur et potentiel sauveur par des regards indiscrets, regardait de l’autre côté, en direction de l’humaine.

Wilhelmina s’éclaircit donc la gorge et répondit, d’un ton timide, mais déterminé :


-Vous êtes très perspicace, seigneur Dréanoc, comme ceux de votre peuple le sont généralement. C'est un honneur pour moi de parler avec quelqu'un comme vous. Effectivement, je ne suis pas ici pour me rabaisser à profiter de la misère de ces pauvres gens et cautionner cette ignominie qu’est l’esclavage.

Vous avez été très franc avec moi, et je vous en remercie. Cela me touche beaucoup, réellement, car si j’avais été une des leurs ou d’accord avec leurs idées, vous risquiez gros en me disant ce que vous m’avez dit.

Ce qu’il vous faut comprendre, c’est que Skeggi n’est pas et n’a jamais été une colonie de l’Empire. A vrai dire à ma connaissance il n’existe aucun port ou aucune ville impériale de ce côté de l’Océan. Les villes ici ne sont que des repères aux mains de brigands et de ce qui se fait de pire dans le monde en matière de racailles.

Cette ville est peut-être la pire des trois principales de la côte. C’est la plus ancienne et l’une des plus insalubres. Mais surtout, elle est peuplée, dirigée et baignée majoritairement par la culture norse. Vous connaissez forcément les norses ? Ces redoutables barbares venus de Norsca, navigateurs de renom et fléaux des mers qui raident sans arrêt les côtes de mon beau pays.

A cette évocation, la jeune femme serra les poings et les dents, tandis que des larmes de colère lui montaient aux yeux. Mais elle ferma les yeux, prit une grande inspiration et continua :

-De notre point de vue, ils sont relativement semblables, par comparaison, à ce que sont les elfes noirs pour vous. Ce sont des esclavagistes sans vergogne ni scrupule, qui ne respectent que la force. Ils n’ont aucune morale ni aucune pitié. Ils vénèrent les dieux sombres, indirectement, certes. Certains sont même de vrais partenaires commerciaux, mais à chaque grande invasion, ils montrent leur vrai visage et rejoignent toujours et tous leurs vrais maîtres. Ce sont des monstres à forme humaine, oui, rien de plus. Inutile de dire que je les hais plus que tout.

Ici, c’est un peu différent. Au contact des autres pirates, explorateurs et aventuriers en tout genre, ils se sont mis à apprécier l’argent plus que toute chose et ne vivent pas de leurs raids, sauf ceux qui sont flibustiers, bien entendu.

Si vous souhaitez libérer vos amis, il n’y a que deux solutions. Comme je vous l’ai dit, ces gens ne respectent que deux choses : la force et l’argent. En somme, il vous faudra soit vous battre et gagner lors d'un tournoi en participant pour l'une des trois familles, soit payer, et très cher. Je pourrai vous en dire plus si vous le souhaitez, j'ai déjà longuement étudié le sujet sous tous les angles et avec la plus grande attention.


Elle fit une légère grimace en prononçant cette dernière phrase, et expliqua enfin son problème :

-Vous avez été honnête avec moi, seigneur Dréanoc, et vous voulez sauver vos gens. Pour cela, vous avez mérité mon respect. Je ne vous mentirai donc pas. Non, je suis désolée, je ne possède pas de bateau ni de moyens suffisants pour faire libérer vos amis, bien que je possède encore assez d’argent pour tenir un certain temps ici et payer un voyage retour et que je sache à qui m'adresser.

Quand à la raison de ma présence ici, je dirais qu’elle n’est pas si différente de votre objectif actuel même si contrairement à vous, j’ai choisi volontairement de venir ici suite à une longue histoire.


La jeune humaine soupira puis s’assit avec délicatesse sur un fauteuil et continua son récit, ses yeux bleus perdus dans le vague.

-Laissez-moi vous raconter l’histoire d’une jeune impériale de bonne famille âgée de 8 ans, qui vivait heureuse dans son domaine du Nordland, en bord de mer près d’une crique calme et à l’eau très pure, il y a dix ans de cela. L’été, elle profitait de la plage et de la nature avec sa grande sœur, de six ans son aînée, l’hiver, elle jouait au coin du feu dans sa confortable et moderne demeure. Le village était prospère et content de sa gouvernance, et la famille de nobles profitait pleinement des revenus de son peuple, dans une relation de confiance gagnant-gagnant. Bien sûr, la fillette n’avait que huit ans et était trop jeune pour comprendre ce genre de choses à l’époque, mais le ressentait pleinement, car la petite était traitée comme princesse et choyée par tous, les villageois, ses parents et sa grande sœur. Oh, bien sûr, elle suivait aussi une éducation digne de son rang, mais n’étant pas destinée à gouverner, on lui permettait beaucoup plus de choses qu’à sa grande sœur, qui en dépit d’un peu de jalousie l’aimait énormément elle aussi, et c’était réciproque. Elle baignait dans l'amour et le bonheur.

L’impériale sourit et parut nostalgique à l’évocation de cet âge d’or à jamais révolu de son enfance. D’une partie entière de son histoire qui n’existait plus que dans ses souvenirs sous la forme de visages brumeux, effacés par le temps, d’odeurs, de sensations qu’elle ne pourrait plus ressentir, mais dont elle se rappellerait pourtant avec émotion jusqu’à son dernier jour.

-Mais une nuit d’été, la mer qui jusqu’à présent était la source du bonheur de cet endroit essentiellement tourné vers la pêche s’est retournée contre ses habitants. Du large sont arrivés des dizaines de bateaux-dragons qui ont accosté sur la plage en débarquant des centaines de féroces guerriers torse nus et couverts de peintures. Des hommes venus du Nord et qui apportaient dans leur sillage la mort, le désespoir et la désolation. Ils ont commencé par attaquer le village côtier. Les villageois ont pour la plupart été surpris dans leur sommeil, et ça a été un massacre. Ceux qui résistaient été tués ou torturés pour le plaisir devant leurs familles. Les femmes et les enfants étaient violés devant les maris, les pères et les frères impuissants. Ils couvraient de chaînes tous ceux qui se rendaient ou qu’ils capturaient et les ramenaient dans leurs bateaux. Très peu ont pu fuir.

La grande maison des nobles locaux et de la fillette était située sur un petit tertre en amont, à quelques hectomètres de la côte. Il n’y avait que quelques gardes, le fief étant généralement calme et peu peuplé. Evidemment, cet édifice qui dominait les lieux a tout de suite été une cible privilégié pour ces barbares. Le noble avait fait lever ses enfants et leur avait ordonné de se cacher, car il était trop tard pour songer à fuir. La fillette voyait au loin, par la fenêtre de sa chambre, les grandes flammes qui montaient des maisons parmi lesquelles elle jouait. Elle apercevait les têtes terrifiantes de dragons sur la plage. Elle entendait des gens crier partout, des cris horribles qui la traumatisaient. Mais ses parents et sa grande sœur l’ont rassurée, lui ont promis que tout irait bien, qu’elle devait se cacher dans un recoin sûr de la maison, derrière un mur où elle seule pouvait se faufiler, et surtout ils lui ont dit de ne pas faire de bruit. Quoi qu’il arrive, elle ne devait bouger ou faire du bruit sous aucun prétexte. A travers des petits espaces entre les pierres, elle pouvait voir ce qui se passait dans la pièce devant elle.

Elle a failli crier quand elle a entendu les bruits de combat à l’entrée. Quand elle a vu les hommes-démons entrer dans la pièce et faire des choses à sa sœur et à sa mère. Ils leur ont demandé s’il y avait quelqu’un d’autre, parce qu’ils avaient trouvé sa chambre et ses vêtements, mais elles ont nié pour la protéger, même après ce qu’ils leur ont fait subir. Finalement, elles ont été emmenées vers les dragons, et les barbares ont incendié la maison.

La fillette a pleuré toutes les larmes de son corps devant ce spectacle horrible de deux des personnes qu’elle aimait le plus au monde qui souffraient autant devant elle, mais elle n’avait pipé mot.

Quand les hommes sont partis, elle a attendu, mais la fumée et la chaleur étaient trop fortes et elle suffoquait. Il faisait tellement chaud que ses larmes s’évaporaient avant même de quitter ses yeux, ou alors, c’est parce qu’elle avait tant pleuré qu’il ne lui restait plus une larme à verser. Quoi qu’il en soit, elle s’est enfuie dans les flammes et a finalement attendu les secours avec les autres rares survivants, dans la forêt proche.

Le lendemain, les vaisseaux-dragons étaient partis, et avec eux son ancienne vie. Il ne restait plus rien du village et de la demeure seigneuriale. Et ni l’un, ni l’autre n’ont jamais été reconstruits. Il y avait des corps dans les ruines fumantes, des corps mutilés partout, torturés, profanés, marqués de la marque des dieux du Nord. Les hommes-démons les avaient tous défigurés, humiliés même dans la mort. Parmi eux était celui de son père, nu et hissé sur une pique bien en évidence. On lui avait tranché la virilité et mise dans la bouche. Son corps était couvert d’étoiles à huit branches taillées à même la chair. Le spectacle était insoutenable, mais heureusement, la fillette n’a pas regardé longtemps, car les autres lui ont ordonné de partir à l’écart avec les rares enfants qui étaient encore là. Elle n’a par contre jamais retrouvé ni sa sœur, ni sa mère.

Grâce à un autre survivant, elle apprit que les barbares projetaient de se rendre à Skeggi après leurs raids, pour y vendre leurs cargaisons et y profiter des joies du Nouveau Monde. Puis, la fille a été éduquée par sa tante par alliance, la seule famille qui lui restait. Elle vivait dans une grande ville d’une autre province.

Mais la fillette était hantée par l’idée de retrouver les deux femmes qui comptaient le plus pour elle. Dès qu’elle l’a pu, à sa majorité, ses dix-huit ans, elle a quitté cette maison qu’elle n’aimait pas en dilapidant ce qui lui restait d’argent pour payer le voyage vers Skeggi et son équipement.

La jeune femme prit une longue inspiration et termina son histoire :

-Et c’est comme ça que je me suis retrouvée ici, après un mois et demi de traversée par bateau. Les norses avaient pillé l’essentiel de la fortune familiale lors de leur raid sur Klärwasser. La majorité de ce qui restait dans les banques et cachettes a été en grande partie volé par ma tante pour soi-disant payer mon entretien et mon éducation.

Je ne sais pas trop ce que j’espérais en venant ici dix ans après, jour pour jour. Je savais très bien qu’il y avait très peu de chance pour que ma famille ait survécu, mais au fond de moi je gardais quand même un fol espoir.

Mais je me voilais la face. En arrivant, j’ai rapidement appris que ma mère était morte il y a des années de cela et que son cadavre a nourri les animaux sauvages du monstre qui se prétendait son propriétaire. Quant à ma grande sœur, elle avait une particularité physique assez rare et pour cela, a été relativement préservée je pense, enfin, si l’on peut dire.

Je me rappelle comme elle était belle, déjà, avec ses cheveux lisses noirs et ses jolis yeux mauves. Elle n’a pas changé.

Mais elle ne m’a même pas reconnu. Moi, j'ai failli défaillir quand je l'ai aperçue en poussant la porte de l'Amazone Montée. Du premier coup d'œil, je savais que c'était elle et ça a été à la fois terrible et merveilleux. Je n’ai pas osé lui dire, après toutes ces années. Elle a enduré tant de choses. Elle est si forte. Margaretha n'avait que quatorze ans à l'époque, et pourtant, elle m’a sauvée en ne révélant pas ma cachette, même sous la torture. Aujourd’hui, je la vois comme ça, réduite à une moins que rien, une esclave et pourtant, elle est encore en vie et elle se bat toujours.

Mais hélas, je ne peux rien faire pour elle, pas même lui révéler mon identité, au risque de la faire souffrir alors que je ne peux la tirer de là. Je n’ai pas l’argent pour la racheter et je ne suis pas une combattante. A vrai dire, avant de vous rencontrer, j’envisageai même de m’échanger moi-même contre elle. Mais j’ai peur qu’une fois en son pouvoir, cette proxénète ne tienne pas sa parole et nous garde toutes les deux... Après tout tant pis, si je n’ai pas d’autre solution, c’est ce que je ferrai. Je lui dois bien cela, je lui dois tout et par dessus tout je l’aime.

Seigneur Dréanoc, si vous m’aidez à la tirer de là, je ferrai n’importe quoi pour vous. N’importe quoi. Ma vie vous appartiendra à jamais, ainsi que toutes mes possessions. J’étais prête à devenir l’esclave de cette Lola Swensdottir que je hais plus que tout pour la sauver, si vous voulez, je serais la vôtre. Je vous en supplie, sauvez-là, c’est tout ce que je demande en retour.


En disant ces mots, elle se mit à genoux devant le seigneur elfe dans son bain et baissa la tête, les mains jointes en signe de supplique et de prière. Puis, elle ajouta, d’une petite voix faible :

-Oh, bien sûr, vous devez penser que je suis une affreuse égoïste, à vous supplier ainsi seulement pour ma sœur alors que tant d’autres souffrent tout autant. Je ne démentirai pas, seigneur Dréanoc. Si je le pouvais, je libérerai tous ces gens dont la douleur me touche et me meurtrit au plus haut point. Je me ruinerais pour les sauver sans hésiter si j’en avais les moyens. Mais il n’en est qu’une avec laquelle je sois prête à échanger ma place. Pitié, je vous échange sa vie contre la mienne.
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

Finalement, les recherches d’Eranor concernant de quoi le cacher le temps de se déshabiller furent infructueuses. Il ne put que se résoudre à utiliser les couvertures pour le cacher, aider de la jeune elfe pour les tenir. L’asur n’avait eu aucun mal à deviner la mine gênée de la noble humaine alors qu’il commençait à faire tenir à Ruvénielle des draps devant lui, mais son désir de propreté était bien trop grand pour s’arrêter. Ruvénielle, elle, n’était pas forcément non plus très à l’aise mais son malaise était bien moins ostentatoire que celui de l’humaine.

Il fallait avouer qu’en toute autre circonstance, jamais Eranor ne se serait permis de faire une telle chose. Se déshabiller en présence d’une humaine était tout comme se déshabiller devant un enfant atteignant à peine sa puberté pour un asur ! Un enfant qui, de plus, ne comprenait pas ce qu’il était et cherchait à se faire passer pour un grand sans en saisir tous les devoirs. Mais jamais le seigneur des Cimes Stellaires n’avait été aussi sale dans tout sa courte –courte aux vues de la longévité extraordinaire d’un elfe, à peine plus d’un siècle ! - vie, même alors qu’il était perdu dans un dôme maléfique empli d’horreurs maléfiques. Déjà, le naufrage de son navire et le trop long séjour en eau de mer qu’il avait passé avaient de quoi salir n’importe qui, mais la suite n’avait absolument rien arrangé ! Après des heures de marche sur la plage et dans la jungle, dans un environnement chaud et humide, il s’était battu contre des hommes-lézards et avait été empoisonné, puis récupéré et amené dans une tribu de femme à moitié folle qui l’avait soigné sans pour autant le nettoyer. S'était ensuivi un long cheminement dans la jungle pour arriver dans cet immonde dépotoir, dont l’odeur infecte semblait coller à la peau tant elle était gluante.

Mais s’il n’y avait eu que ça, peut-être le seigneur Eranor se serait-il passé du bain qui l’attendait… Il y avait autre chose qui le faisait sentir sale, quelque chose qui poussait son esprit à le supplier de se laver, comme si laver son corps pouvait laver son esprit. L’elfe se sentait terriblement sali par ce qu’il faisait, par l’endroit où il était. Il avait un irrépressible besoin de propreté après s’être enfoncé dans tant de crasse, après s’être déguisé de cette crasse.
L’asur avait, par la suite, écouté ce que disait Wilhelmina –quel horrible nom, si peu harmonieux ! - sur son histoire et ses espoirs. C’était touchant et laissait un a priori positif sur la personne, pourtant c’était avec une expression qui serait apparue sévère si l’on avait pu le voir et une voix sèche et cassante que répondu le seigneur asur.

-Ne me laissez jamais plus entendre qu’il serait possible, ne serait-ce qu’un peu, que j’agisse comme un de nos cousins honnis. Jamais, non, jamais je n’écraserais un être par les chaines de l’esclavage ! Vous êtes une noble de l’Empire, vous êtes la représentante de votre peuple dans cette terre désolée, restez donc fière et noble, d’autant plus face à un peuple étranger ! Relevez-vous et montrez-vous digne de votre rang !

Eranor s’arrêta et fit un petit soupir. Imaginer que l’on puisse lui prêter les mêmes agissements qu’un durchii alors que cette sensation de saleté envahissait toute son âme lui laissait un goût amer en bouche. D’autant plus que sa sœur était déjà tombée dans une vie que seules des créatures aussi cruelles que les elfes noirs pouvaient partager et toute ressemblance de sa part vis-à-vis d’eux le faisait bouillir de colère. Pourtant, après cette rapide colère, c’était l’empathie pour l’histoire de cette femme qui avait dû vivre avec un fardeau douloureux toute sa vie. Ainsi, ce fut avec plus de douceur qu’il continua.

-Vous me voyez désoler de ce qui est arrivé à vos terres et à votre famille, même si ce n’est qu’un piètre réconfort que je puis vous apporter là. Je comprends votre douleur, tout comme je comprends la quête que vous vous êtes imposée, le voyage que vous vous êtes senti obligée d’effectuer ici. D'aucuns auraient parlé d’insouciance, mais c’est aussi un véritable courage qui vous a amené à entamer ce périple, et je respecte cela. Vous n’avez pas agi bêtement, emportée par vos émotions, en tentant un assaut suicide pour récupérer votre sœur ou tout autre action tout aussi dangereuse, comme vous déclarer à elle.

Vous avez bien agi, dame Wilhelmina, à la fois pour le bien de votre sœur que du votre. Je ne vous juge pas sur votre souhait de sortir de là votre sœur bien plus fort que les autres esclaves, je sais moi-même que je ne pourrais rien pour eux et qu’en d'autres circonstances, j’aurais aimé les libérer de leur malheur. Mais c’est bien loin de mes capacités pour le moment…

Néanmoins, votre récit m’éclaire sur différents points ! Je comprends mieux l’état de cette ville, loin de toute autorité et peuplée de barbare. Je connais bel et bien ces hommes du nord avec leur… « bateau-dragon »… Comme vous les appelez.


Eranor avait prononcé ces mots avec un dégout ostentatoire. Les dragons étaient de nobles créatures en Ulthuan et associer leur nom à une telle peuplade était écœurant, d’autant plus que les fleurons de la flotte asur n’étaient autres que les vaisseau-dragon, des navires bien plus splendides et destructeurs que ne l’étaient les misérables canots de ces barbares.

-Certains de leurs bateaux réussissent à passer nos patrouilles, et même si la plupart sont massacrés avant même de s’approcher à vue de nos côtes, il arrive qu’un village côtier particulièrement isolé se fasse attaquer, ce qui amène à des aberrations comme vous pouvez en voir ici avec mes deux compatriotes enchainés à cet endroit morbide. Je hais ces hommes comme vous, dame Wilhelmina.

Je vous aiderais donc à libérer votre sœur, et pas seulement par besoin de transport. Néanmoins, le marché reste le même ! Je fais ce qui doit être fait pour sortir votre sœur et mes deux compatriotes de cet enfer et vous me trouvez un moyen de regagner des cotes plus sûres, accompagné de mon cheval et des deux asurs ci-présent.

Vous allez devoir tout de même m’aider pour gagner la liberté de votre sœur ! Je pense que j’aurais pu rassembler sans mal des richesses plus que suffisante pour libérer la moitié des esclaves de la ville car même les plus humbles des nôtres vivent dans des conditions bien plus luxueuses que les plus riches de ce trou puant, mais comme je vous l’ai dit, c’est un naufrage qui m’a mené ici et je n’ai donc pas grand-chose sur moi et échanger mon équipement n’est pas une option. Ce n’est donc pas par l’argent que je pourrais négocier et il ne me reste plus que la voie de la force…

J’ai déjà affronté des choses plus terribles que quelques humains, et dans des conditions plus difficiles, mais je ne veux pas me sacrifier inutilement. Parlez-moi de ce « tournoi » et de ce que je peux y gagner en y participant. Suis-je récompensé par la famille pour laquelle je me bats ? Dois-je m’attirer les faveurs de ladite famille pour me battre pour elle ? Le perdant doit-il me donner quelque chose ? Est-ce des combats à mort ? Avec un équipement imposé ?

Et j’aimerais, si possible, que vous me parliez de ce fameux voyage que vous pouvez m’obtenir. À qui donc pouvez-vous vous adresser pour l’obtenir ? Est-ce une personne avec de l’influence en ville et ayant envie de s’en prendre à la maitresse des lieux ? Si tel est le cas, m’adresser à lui pourrait me permettre d’échafauder un plan de secours, ou même d’organiser une sortie de votre sœur et de mes confrères elfes plus discrets pendant l’agitation d’un tournoi.
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
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-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Les paroles d’Eranor étaient violentes, pleines de colère, et pourtant, elles reflétaient paradoxalement sa probité et ses hautes valeurs morales. Aussi la noble impériale accepta-t-elle les critiques qui lui furent faites, même si elle ne partageait pas l’avis de son équivalent d’Ulthuan. De noble, elle ne possédait que l’éducation et le titre, d’autant que techniquement, elle n’était pas l’héritière du domaine familial. Par droit d’aînesse, celui-ci revenait à sa pauvre sœur réduite à l’état d’esclave.

Toutefois, Wilhelmina von Klaerwasser n’en tint pas rigueur au seigneur Dréanoc, qui d’ailleurs s’était par la suite apaisé et lui avait promis de l’aider à libérer la dénommée Margaretha, à la condition qu’elle leur trouve un moyen de transport pour quitter la ville et rejoindre les terres elfiques.

Puisqu’Eranor semblait vouloir privilégier la voie de la force à celle de l’argent, elle le renseigna au mieux sur ledit tournoi.


-Je vous remercie, seigneur Dréanoc. Vous êtes un brave et digne représentant de votre race, vous faites honneur aux hauts-elfes. Mais de grâce soyez prudent tout de même. Vous avez peut-être affronté pire que des humains, mais ne sous-estimez pas notre race, et surtout les qualités martiales des barbares venus du Nord.

Concernant le voyage, mon contact ici n’est qu’armateur. Il ne jouit pas d’une influence importante et préfère s’intéresser à son affaire plutôt que s’immiscer dans les affaires politiques de la ville. Toutefois, comme presque tout ce qui a trait à la mer dans cette ville est sous le contrôle de Karl Gustafson, il paye ce dernier pour sa « protection ». Il n’a ni foi ni loi et vendrait sans hésiter son père, sa mère et son âme à la fois pour un peu d’or. On peut donc lui faire confiance pour tenir ses engagements, tant qu’on a de quoi le payer...


Wilhelmina von Klärwasser souffla et réfléchit un instant avant de reprendre, à propos du tournoi :

-Concernant le tournoi, pour y participer, vous devrez être introduit par une des trois familles. Pour cela, il vous faudra d’abord faire leurs preuves à leurs yeux.

Cet affrontement hebdomadaire a lieu dans une petite arène de la ville, avec un public trié sur le volet, en général des riches et des privilégiés qui y viennent assouvir leurs envies de sang en regardant les combattants, traiter des affaires en marge du tournoi et faire des paris.

Il se déroule en deux épreuves qui se suivent. L’équipement est libre, mais l’usage de la magie est interdit, y compris pour les armes et armures. Tous les combats ont lieu jusqu’à la soumission, la mise hors-de-combat ou la mort. On peut y refuser une soumission et être obligé d’achever son adversaire, sauf si l’avis du public est contraire.

D’une manière générale, le public tranche toujours. S’attirer ses faveurs est donc la meilleure manière de s’assurer de rester en vie. Car s’il peut ordonner une exécution, il peut aussi l’interdire.

A part cela, tous les coups sont permis dans l’arène.

La première épreuve est un affrontement généralisé entre les combattants qui se battent donc en masses. Les concurrents les plus méritants de cette première étape sont ensuite sélectionnés pour la seconde, le combat des champions. Si le massacre est trop important et qu’il risque de ne plus y avoir assez de monde pour la finale, le combat est stoppé avant et l’on passe à la seconde étape.

Les survivants de ce round non sélectionnés pour la finale gagnent un petit prix pour leur participation.

Dans la finale, seuls les champions des trois familles sont autorisés à se battre. Ils sont donc trois à se battre pour le titre de champion et faire gagner leur camp.

Concernant les prix, la répartition est la suivante : chaque famille met en jeu un triple prix. Le plus important d’entre eux, qui peut prendre toutes les formes –un service, un monopole, un contrat, une exclusivité, une somme d’argent, une concession, des biens ou des esclaves, un droit spécial,…- constitue un pot commun qui revient intégralement à la famille des trois dont le champion a gagné. En cas d’égalité il est partagé. Il constitue donc l’enjeu majeur du tournoi pour les familles dirigeantes, mais en aucun cas pour les participants, sauf si ces derniers sont des membres de cette famille.

Pour inciter les candidatures et récompenser les combattants, un second prix, beaucoup moins important, est mis en jeu par chaque famille. Il est partagé entre tous les combattants survivants au prorata de leurs actions durant le tournoi, avec un gros bonus pour les trois champions et un bonus encore plus important pour le vainqueur, qui choisira en plus en premier. Là, en général, la récompense est constituée uniquement d’argent, d’esclaves, et de biens.
En ce qui nous concerne, nous pouvons être certains que ce prix ne sera pas constitué des esclaves qui nous intéressent, mais il sera suffisamment important en cas de victoire pour permettre un échange.

Enfin, le troisième prix n’est pas systématique. En fait, ce prix n’est pas officiellement lié au tournoi en lui-même, il s’agit d’un contrat négocié entre un combattant et la famille pour laquelle il combat. Par exemple, on pourrait négocier avec Lola Swensdottir la libération des trois esclaves. Mais évidemment, de telles négociations ne sont possibles qu’en position de force.
D’ailleurs, lorsque des esclaves de l’une des trois familles y participent, on leur promet souvent leur liberté pour les encourager à mieux se battre.


L’humaine se tût et laissa le noble réfléchir. Le tournoi était un moyen séduisant de libérer les esclaves et de flatter son égo pour un bon combattant. Mais Eranor ne présumait-il pas de ses forces ? La solution violente, qui impliquait de blesser voire de tuer des gens, parfois forcés de participer ? Etait-ce bien là la meilleure solution ? C’était à lui seul de le décider.
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

Les règles du tournoi qui s’éclaircirent grâce à Wilhelmina ne plurent guère à Eranor… Le noble Asur savait d’expérience que le hasard jouait grandement lors des combats, et d’autant plus lorsque celui-ci se déroulait entre plus de deux opposants et que chacun se battait pour lui-même. Si les combats dans cette arène avaient consisté en duels, Eranor aurait certainement moins hésité à les mener, car il se savait plus fort que les combattants humains de cette ville qu’il supposait se fonder plus sur leur force brute que sur leurs talents l’arme en main. Mais là… Avec des blessures pouvant venir dans son dos, par des hommes profitant de ce qu'il soit occupé à se défendre contre deux ou trois adversaires, le choix s’avérait plus difficile. Pourtant, cette situation peu engageante faisait germer quelques idées dans la tête de l’elfe qui, bien qu’ayant des chances d’être irréalisable, pourraient très bien lui apporter une victoire sans trop de difficulté.

Finalement, le principal problème qui s’imposa à l’asur fut celui de la récompense… S’il se battait lors de ce tournoi, ce serait pour sauver ses compatriotes et la sœur de la dame de la Crique des Eaux Claires, mais rien ne promettait qu’il obtienne satisfaction, même avec une victoire totale. Et la possibilité de risquer sa vie pour absolument rien laissait un gout amer dans sa bouche… Pourtant, la voie de l’argent n’était pas une option dans cette situation car Eranor ne possédait actuellement aucune autre richesse sur lui que quelques piécettes, son équipement et sa monture. Et abandonner son noble destrier dans ce bouge répugnant serait une véritable honte pour un seigneur asur tel que lui, tout comme laisser un équipement d’un artisanat aussi fin que celui qu’il portait aux mains des pillards, violeurs et assassins qui peuplaient cette ville cauchemardesque. Aussi devait-il préparer un plan de secours, juste au cas où il devait se soumettre lors des combats dans l’arène –car, comme il l’avait dit précédemment, Eranor ne souhaitait pas mourir ici, son destin l’appelait ailleurs- ou s’il n’obtenait pas les récompenses qu’il désirait. Là encore, quelques idées difficilement réalisables vinrent dans l’esprit du sire de Caledor, mais c’était des choses qu’il préférerait éviter.


-Je ne me jetterais pas inconsidérément dans la mêlée en ne croyant qu’aucun danger ne provenait de ces barbares, je ne souhaite pas mourir bêtement ici, n’ayez crainte. Mais je pense pouvoir me défaire de ces brutes en combat singulier en tout cas, car je doute qu’ils ne soient aussi puissants qu’un démon. Cette gemme, sur mon casque, continua Eranor en désignant son heaume posé délicatement sur un oreiller, signifie que j’ai combattu et vaincu un démon, et vu les circonstances du combat, je pense que j’étais bien plus mal en point qu’aujourd’hui lorsque j’ai dû mettre fin à son existence.

Je vais vous faire confiance pour organiser notre retour, dame Wilhelmina. Il est juste dommage que votre contact ne puisse plus nous aider, mais, enfin, l’on va devoir faire avec.

Je prends note et je vous remercie de ces informations concernant les combats en arène. C’est une mauvaise chose qu’ils se déroulent en mêlé général de cette façon, mais peut-être pourrions-nous en tirer quelque chose de bien. Parmi les participants, il doit y en avoir certains qui savent qu’ils n’ont que peu d’espoir de survivre à cette mêlée et en misant sur eux, peut-être pourrais-je m’amener une victoire facile… Si je pouvais persuader quelques combattants de former une sorte d’unité avec moi, alors leur survie serait presque assurée, tout comme la mienne. Même les plus faibles combattants peuvent venir à bout des meilleurs s’ils se battent ensemble face à d'autres cherchant à s’entre étriper.

Pour cela, il me faudrait des informations complémentaires ! Tout d’abord, à quel nombre s’élève les combattants lors de la première phase et où puis-je m’y inscrire ? Ensuite, ai-je un moyen de connaitre qui sont les autres participants et puis-je les voir avant le combat ? Je ne compte pas sur les meilleurs qui seraient sûrs d’eux, mais sur les autres, ceux qui participent pour la force des choses, des esclaves qui se battent pour leur liberté, des désargentés qui n’ont plus d’autre choix. Je mise sur ceux qui savent qu’ils n’ont aucune chance, car je peux leur apporter, non pas une place sur le podium, mais de survivre à la première étape et d’y gagner une rémunération bienvenue. Je cherche ceux qui savent que s’ils se battent seuls, seule la mort et la défaite les attend. S’ils se battaient sous ma direction, en formant une unité compacte, alors ils auraient une chance de survivre et de vaincre les plus forts.

Je sais qu’un tel plan implique des chances de se faire trahir, d’où ma prétention de chercher les plus faibles qui verraient en mon plan et en ma capacité à les réunir avec d'autres leur seul salut dans ce combat, et j’estime que j’encourrais moins de risques en me battant de cette façon que si j’y allais seul, au cœur de la mêlée. Néanmoins, il faut que je sache s’il m’est possible de me battre sur ma monture, car si mon plan n’est pas réalisable, au moins pourrais-je éviter facilement le cœur du combat sur le dos de mon cheval tout en tuant toute personne isolée.


Eranor prit un regard compatissant, ce qui s’entendit dans sa voix le temps de quelques mots, car il savait son plan dépendant de paramètres hasardeux.

-Je pense bien que vous auriez préféré que je monnaye la liberté de votre sœur, dame Wilhelmina, mais je ne peux pas… Je n’ai aucune richesse suffisante pour cela sur moi, hormis peut-être mon équipement et ma monture. Or, je ne laisserais pas mes armes ici tout en sachant qu’elles pourraient servir à emprisonner d’autres des miens et je n’abandonnerais pas mon cheval dans ces terres, cet être mérite bien mieux que toute la saleté et la cruauté de cette ville minable.

Dans le cas où tout le reste échouerait, j’aimerais savoir s’il était possible de défier directement la maitresse de cette maison close pour obtenir ce que je veux. Cette option ne m’attire pas, mais si c’est là le seul moyen, alors soit… Sinon, au pire des cas, il faudrait que nous nous arrangions pour faire sortir en douce votre sœur et mes deux compatriotes, ne serait-ce que pour quelques heures, pour les amener jusqu’à notre porte de sortie… Peut-être pourrais-je monnayer de sortir en ville une heure ou deux avec les deux asurs, mais pour votre sœur, cela serait plus difficile de le faire sans éveiller de soupçon.
Et pour ce qui est de la récompense, peut-être que si je l’exige dans l’arène, après une victoire, directement devant le public, pourrais-je forcer Lola à libérer votre sœur et mes concitoyens, si j’ai suffisamment reçu de soutien du public en tout cas…


Ce plan semblait satisfaisant pour le moment aux yeux d’Eranor. Il trouvait cette voie à la fois plus sûre et plus honorable que les autres qu’il aurait pu prendre, même s’il savait qu’il devrait peut-être tuer des hommes qui n’étaient là que pour leur survie immédiate ou qui combattaient pour leur liberté. Cependant, Eranor aurait bien sacrifié cent humains pour sauver deux des siens, même si ces humains ne faisaient qu’essayer de sauver leur vie ou leur liberté.
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Lorsqu’Eranor Dréanoc dévoila son plan en perspective de son combat dans l’arène, la jeune humaine ne put s’empêcher un petit rire amusé, et elle ne mit pas longtemps à en dévoiler la raison à l’asur.

-Seigneur Eranor, votre plan est tout à fait possible, tant de secret ne sera même pas nécessaire. Dans la première phase, il est de coutume que des alliances se forment. Chaque camp essaye forcément de maximiser ses chances et ses gains, il fait donc tout pour que ses combattants se battent ensemble, et essayent également de soudoyer les combattants adverses pour qu’ils se retournent contre les leurs, et blessent ou tuent si possible les plus puissants en premier, afin de les éliminer de la finale.

En fait, la meilleure manière de survivre dans ce premier round, à part gagner les faveurs du public, est de paraître inoffensif, incapable d’aller en finale.

Evidemment, les grands champions, ceux qui veulent se qualifier, savent très bien quels risques ils encourent en se mettant en avant, mais c’est le propre des champions que d’ignorer le danger, et de gagner la gloire en massacrant le plus possible.


Pour la première fois depuis qu’il la connaissait, le haut-elfe vit l’humaine radieuse. Un grand sourire sur le visage, elle semblait touchée et amusée à la fois par la noblesse et la gentillesse de son vis-à-vis. Elle continua :

-En tant qu’elfe, j’ignore comment vous serez perçu. Votre équipement luxueux laisse à penser que vous êtes un combattant de renom, mais, pardonnez-moi, mais par rapport aux gens d’ici vous êtes un poids plume. Ils voient la majorité de ceux de votre peuple comme des faibles femmes, comme en témoignent les horreurs qu’ils font subir à ce pauvre hère.

Impossible de dire donc si vous serez ou non considéré comme une cible prioritaire. Tout dépendra de vous, j’imagine…

Personnellement, si ça peut vous faire plaisir, je parierai sur vous. Vous serez mon favori, et pas seulement parce que vous êtes ma seule chance. Un peu de finesse dans ce monde de brutes, ça ne fait pas de mal... Et contrairement à ce qu’ils disent, je vous trouve très bien, seigneur Dréanoc.


Ce fut Ruvénielle qui intervint ensuite, coupant l’humaine pour apporter une précision :

-Dame Wilhelmina dit vrai, seigneur Dréanoc. Quant à moi, je peux vous dire que vous ne serez pas pris au sérieux. Il faudra que vous fassiez vos preuves. Mais si vous semblez trop fort, là, vous deviendrez un prétendant au titre, avec tout cela implique. C’est comme ça qu’ils nous traitent, avec des à priori très négatifs.

Il était clair que l’esclave elfe savait de quoi elle parlait, elle était après tout avec son frère la mieux placée pour décrire les sentiments des autochtones à leur encontre. Mais par contre, elle était relativement ignorante des règles du tournoi. Comme elle était esclave, elle en avait entendu parler, mais n’en savait rien de plus. C’est pourquoi l’humaine reprit, sans en vouloir le moins du monde à Ruvénielle :

-Quoi qu’il en soit, essayer de monter un groupe indépendant peut fonctionner, mais cela est risqué. Tout dépendra de vous.

Chaque famille envoie dix hommes ou femmes dans l’arène durant la première phase. Elle les sélectionne librement selon sa volonté, et peut en changer jusqu’au dernier moment. Ainsi, on ne sait jamais qui va participer, il y a toujours un jeu d’intox. Qui plus est, en fonction de la récompense hebdomadaire et de son attrait, des stratégies peuvent entrer en ligne de compte, comme aligner une équipe faible volontairement pour la punir, ou au contraire ne mettre que des forts. En général, il s’agit d’un panachage des deux, les familles ne voulant pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Sans doute, si vous allez parler à l’un des chefs de famille, pourra-t-il vous en dire plus.

Pour obtenir ces informations, c’est ce que j’ai moi-même fait, mais évidemment, je ne pouvais pas me faire passer pour une compétitrice : je n’aurais jamais passé l’épreuve initiale, qui consiste à être sélectionné pour participer. Vous, en revanche, vous avez vos chances si comme je le crois vous êtes aussi fort que vous le prétendez.

En revanche, ne comptez pas sur votre monture : les combats se font à pied uniquement. Les chevaux sont trop rares et trop précieux ici pour qu’on puisse les risquer dans ce genre d’affrontement. Et si vous échouez, jamais Lola n’acceptera de vous combattre. Pourquoi affronterait-elle un perdant ?

Par contre, votre idée de réclamer votre prix dans l’arène en cas de victoire est superbe. Avec l’appui du public, elle n’aura pas d’autre choix que de vous l’accorder. Elle ne peut pas se permettre, comme les autres d’ailleurs, de courroucer la populace qui compte ici. Mais encore faudrait-il gagner la ferveur du public.


La noble souffla et baissa les yeux, en terminant, d’un air dépité :

-Quant à votre projet d’évasion... Skeggi est aussi laide que cruelle. Vous avez vu comme moi comment ils traitent les esclaves ici. Croyez-moi, tout à déjà été tenté des centaines de fois pour tenter de libérer ces esclaves. Des gens comme moi, comme vous s’y sont essayés au fil des siècles. Ces ruses fonctionnaient peut-être encore il y a deux ou trois cent ans, mais aujourd’hui, nous n’aurions pas la moindre chance. Au mieux, on se ferrait rattraper et nous irions nous aussi les rejoindre. Enfin, au mieux… Je me demande si la mort ne serait pas préférable à ça.

Vous savez, vous ressemblez à la description des nobles héros de votre race. Beau, fort, bon, intelligent, gentil, parfait. Vous êtes une sorte de chevalier blanc idéal, en tout cas c’est comme cela que l’on décrit tous les vôtres dans l’Empire, et je dois dire que vous confortez cette image glorifiante de votre peuple. Je vous sais tout à fait capable de gagner.

Mais je ne suis pour autant pas très rassurée. J’ai peur pour vous, seigneur Dréanoc. Je ne voudrais pas que vous mettiez votre vie en jeu pour moi. Mes problèmes d’humaine ne vous regardent pas, après tout. Je n’aurais peut-être pas dû vous parler de ce tournoi. Vous ne me devez rien, pourquoi vouloir m’aider ?

Libre à toi de passer au lendemain si tu veux demander à parler à Lola ou à un autre des chefs de famille le lendemain pour participer au tournoi. Il te suffira de me dire à qui tu veux t’adresser (chacun étant dans son QG).
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Eranor
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

Ainsi, les alliances étaient coutumes dans ces combats, voilà qui aiderait très certainement le noble Eranor. Cependant, que les hommes soient si aisément corruptibles et capables de se battre contre leur camp moyennant une petite somme laissaient quelques problèmes en perspective. Cela signifiait pourtant qu’il était possible de chercher du soutien dans tous les camps, et ce, d’autant plus qu’on le considèrerait, ici, comme faible simplement parce qu’il n’était pas une montagne de muscle. D’ailleurs, ce qu’avait dit l’humaine sur la considération de sa race par ces brutes aurait sans doute dû fortement l’énerver, mais Eranor s’étonna d’en être, en fait, amusé… Tant d’ignorance était risible, surtout venant d’un peuple qui essayait toujours d’envahir les côtes d’une île-continent et qui, malgré l’immensité des côtes de leur cible, ne parvenait qu’à faire passer un navire sur cent, peut-être même moins, et uniquement jusqu’à quelques hameaux sans défense. Force était de constater que ces humains étaient tels des enfants, ne sachant gérer la frustration d’être simplement moins fort en tout domaine que les asur, ronchonnaient et se vengeaient en se moquant loin de tout danger envers leur vie.

L’épisode du « siège » de Lotherne par trois cents d’entre eux était célèbre en Ulthuan, non pas par le danger complètement nul qu’il avait occasionné, mais comme preuve de l’idiotie d’une poignée d’humain qui n’avait aucun sens critique envers les moqueries que les leurs prononçaient, bien en sécurité dans leurs pitoyables masures. Ces trois cents humains n’eurent qu’à peine le temps d’apercevoir l’immense port de la capitale avant de se faire massacrer sans même avoir le temps de virer de bord par les dizaines de balistes serre-d’aigle et par les arcs de la célèbre garde maritime protégeant les côtes d’ulthuan. C’était une preuve du manque de jugeote du peuple du nord, ainsi que d’une arrogance démesurer, que d’un sens tactique aussi faible que celui d’une huitre et que d’une incapacité à se défendre contre une véritable armée, car ils s’étaient fait massacrer par des soldats qui, certes, était incroyablement talentueux au vu de ce que l’on pouvait trouver chez les humains, mais restaient des troupes de base, bien loin du talent de l’élite, en Ulthuan. Mais, toujours bien cachés en sécurité dans leurs petites masures moisies, ces humains continuaient leur moquerie sur la faiblesse hypothétique d’un peuple qu’ils n’avaient jamais su affronter. C’était complètement risible.

Mais cet état d’esprit allait apporter une grande aide au seigneur des Cimes Stellaires ! Il n’aurait pas à feindre la faiblesse vu la manière dont il était considéré, il n’en serait alors que plus aisé de trouver du soutien parmi les participants imaginant que ce que disaient les couards et les faibles d’esprit du nord était véridique. Tout ce qu’il restait à faire, c’était de conforter les humains dans leur idée et de dévoiler son jeu lors du combat.

Au moment de prendre la parole, Eranor ne sut retenir un petit rire à son tour, amusé par l'arrogance si mal placée d’une poignée d’humain.


-Ces brutes du nord sont décidément bien stupides ! Ils réussissent à méconsidérer les miens avec tant de facilité alors qu’ils n’ont jamais été capables de faire mieux que de s’attaquer à quelques hameaux côtiers sans défense lorsque leurs navires ne se font pas simplement broyer par notre marine cent fois supérieur, et ce, alors même que nos côtes sont bien plus immenses que toutes celles des autres pays qu’ils pourraient attaquer ! Tant de bêtise me surprendra toujours ! Néanmoins, cette imbécilité sera utile car je passerais pour un faible à leurs yeux, faire des alliances n’en sera que plus facile et je n’aurais pas forcément trop à craindre car je ne serais pas le premier visé. Et dire que l’on fait passer mon peuple pour arrogant… Mais que devrait-on dire alors de celui qui vit ici ?

Je me doutais bien qu’une monture serait interdite dans cette arène… C’est dommage mais au moins sera-t-il sûr que mon destrier se portera bien. Je me doutais aussi qu’une évasion se montrerait particulièrement difficile. Aussi, Ruvénielle et Samellion, continua Eranor en se tournant vers les deux elfes, je vous propose, en tout dernier recours, de vous laisser le choix de vous ôter la vie, à tous les deux. Je pourrais faire passer cela pour une lubie sexuelle, je ne risquerais rien car ce sont des choses qui se sont déjà passées ici à ce que j’ai entendu à l’accueil. Au moins, pourriez-vous être libéré de cet enfer, car votre longévité pourrait être pire que la mort dans une vie telle que celle-ci. Mais n’ayez crainte, je vous laisse tout de même le choix ! Sachez juste que c’est une possibilité qui pourrait arriver si je perds dans cette arène.

Enfin bref, je vous remercie de votre soutien, dame Wilhelmina. Je vois qu’au moins, vos paires de l’Empire se rendent compte de ce que nous sommes réellement. Peut-être est-ce dû au fait que trois des nôtres ont réussi à sauver l’Empire de la destruction…


Les derniers mots de la noble du Nordland avaient presque fait tiquer l’asur. D'aucuns auraient pu dire qu’il plaisait à cette humaine, mais peut-être n’étaient-ce que dus aux circonstances et à la possibilité qu’il avait de sauver la sœur de cette femme, chose qu’elle rêvait de faire depuis des années. Il était impensable pour un asur, surtout un asur du rang d’Eranor, qui avait, de plus, toujours vécu parmi les siens, que d’imaginer se rapprocher un peu trop d’une personne d’une autre espèce que la sienne. Mais peut-être que l’idéal qu’elle décrivait de la vision des elfes était aussi une chose avérée au sein de l’Empire, il était vrai que les Hauts Elfes s’assuraient une bonne image de par le monde et que peu savaient qu’une lutte politique constante existait sur leur ile-continent, poussant certains jusqu’à la corruption et la manigance diplomatique pour, subtilement, prendre plus de pouvoir sur le dos d’un autre noble. Le culte du plaisir était peut-être si bien caché que personne ne se doutait de son existence dans les autres races, et peut-être ne se rendaient-ils pas non plus compte du danger perpétuel que représentaient les espions et les assassins des elfes noirs en Ulthuan. En tout cas, ce n’était pas Eranor qui irait casser l’image qu’avaient les siens au travers de l’Empire en parlant de leurs défauts devant une noble ! Les asurs ne s’étaient pas donné tant de mal pour préserver leur image pour que lui la remette en cause…

Ce qui marqua plus encore le noble de Caledor fut la question finale de l’humaine. C’était vrai, dans un sens… Pourquoi l’aidait-il ? Pour un moyen de sortir ? Il l’aurait obtenu en survivant simplement à la première épreuve du tournoi. Pour sauver les deux autres asurs ? Dans ce cas, pourquoi demander aussi la libération de la sœur de Wilhelmina lorsqu’il serait temps ? D’autant qu’elle avait bien dit qu’il était tout à fait possible de payer suffisamment une personne pour naviguer en sécurité. En vérité, il y avait autre chose, une autre chose qui venait de bien plus loin et qui s’avérait bien plus douloureuse, de vieux échos qui jamais ne cesseraient de résonner. Et ce fut alors pensif que répondit Eranor, s’obligeant à faire taire ses pensées.

-Dame Wilhelmina, vous n’êtes pas la seule à avoir perdu un être cher, et vous n’êtes pas la seule à partir à sa recherche malgré tous les dangers. Et la défaite crée des blessures que rien ne peut refermer… Sachez juste que, au-delà de mon besoin de sortir de cette ville, je comprends plus que quiconque ce que vous ressentez.

Sur ces mots, Eranor laissa passer quelques secondes de silence afin de calmer le flot d’émotion qui déferlait dans sa tête.

-Peut-être pourriez-vous vous renseigner sur les autres concurrents sous couvert de chercher sur qui miser, dame Wilhelmina. Vous pourriez ainsi m’informer un minimum sur lequel est susceptible de m’apporter son soutien dans les combattants des autres maitres de la ville ou bien qui doit être éliminé le plus rapidement possible.

Après cette dernière phrase, Eranor laissa l’humaine prendre congé, fini son bain et se rhabilla. La journée avait été longue et il était temps de se reposer, surtout si un combat approchait. L’asur devait mettre toutes les chances de son côté pour sauver les siens. Le seigneur Dréanoc se mit alors à manger quelques morceaux de viande accompagnés de quelques fruits, laissant aussi les deux autres elfes se repaitre et les laissa prendre place dans les sofas ou parmi les oreillers pour dormir. Eranor avait beau être bon, il n’en restait un noble et il ne souhaitait pas vraiment se contenter de pouf et de sofa pour laisser des roturiers dormir sur un grand lit et il ne désirait pas non plus dormir avec eux, d’autant plus dans un établissement tel que celui dans lequel il devait passer la nuit.

Au matin, après une nuit difficile à cause de la chaleur étouffante et de ce qui s’était dit dans la soirée qui tournait encore et toujours dans l’esprit du jeune elfe, Eranor ne s’attarda guère dans sa chambre. Il fit signe à Samellion pour lui demander de rester là avec sa sœur car il ne désirait pas que les elfes ne repartent et que ce que disait Samellion ne s’avère vrai, puis il prit la direction de la réception, revêtu de son armure chatoyante. Arrivé de nouveau devant la réceptionniste, qu’il voyait bien différemment maintenant qu’il savait de qui il s’agissait vraiment, il reprit la parole n’adoucissant pas son ton pour ne pas éveiller les soupçons.


-Pourriez-vous m’amener à votre maitresse, Lola Swendsdottir, désormais ? Mes affaires ne sauraient trop attendre et je ne voudrais pas que vous en soyez la responsable !
Je suis allé vite sur le reste de la nuit et le matin, mais s'il s'est passé quelque chose, je pourrais éditer ou bien faire des précision dans le poste suivant bien sûr !
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
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Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
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Monture
Coursier elfique : Senthoi
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

La noble avait évidemment répondu positivement aux demandes d’Eranor Dréanoc. Dans cette ville où le vice régnait en maître, elle n’aurait aucun mal à se faire passer pour une amatrice de sang et de paris. Elle prit donc congé des elfes, sortit de la pièce et quitta l’établissement pour retourner à l’auberge du Nouveau Monde Doré où elle avait sa chambre.

Quant au seigneur des Cîmes Stellaires, le combattant finit son agréable bain, se sustenta et s’accorda un repos bien mérité dans le grand lit qui lui était réservé. Même comparé aux standards humains, le couchage n’était pas « confortable » à proprement parler. C’était un sommier bas de gamme et un matelas probablement rembourré sans logique de peaux de bêtes. Mais c’était ce qui se faisait de mieux ici, où la plupart des gens dormaient à même le sol sur des tapis, ou bien sur des matelas emplis de paille posés à même le sol, des canapés, poufs et autres sofas rembourrés eux aussi à la paille, plus économique que les toisons animales. En Ulthuan, ces conditions auraient paru très spartiates et rudimentaires, et la plupart des elfes nobles auraient très mal dormi sur ce lit. Toutefois, cela faisait des jours qu’Eranor n’avait connu rien de mieux que le sol de la jungle. Par contraste, cette nuit lui parut douce et reposante, et le matelas semblable au lit douillet de sa propriété. Sa fatigue accumulée était telle qu’il ne fut même pas gêné par les cris de jouissance provenant des chambres adjacentes ou des étages inférieurs. Une seule chose l’avait vraiment dérangé durant la nuit : la chaleur étouffante qui régnait dans l’établissement.

Le lendemain, au réveil, il descendit et constata que l’établissement était très différent le matin de ce qu’il était le soir ou la nuit. Ca et là, quelques clients isolés et dénudés ronflaient, vautrés dans les canapés des pièces communes, mais la plupart étaient repartis. Les esclaves prostitués, eux, se déplaçaient sans bruit dans les différentes pièces, faisant le ménage, se parlant les uns et les autres, apportant des petits-déjeuners dans les chambres des clients plus aisés, et réconfortant ceux d’entre eux qui avaient le plus souffert la veille. Il semblait y avoir une vraie solidarité dans le malheur entre ces filles –et les quelques très rares garçons- qui à défaut d’avoir une vraie vie hors du bordel, semblaient au moins essayer de passer ensemble quelques bons moments pour oublier leur calvaire quotidien.

A l’entrée, la réceptionniste était toujours la même, mais elle semblait épuisée par sa nuit. Ses yeux mauves peinant à rester ouverts. La pauvre n’avait pas de siège et avait donc dû rester debout toute la nuit à son poste, des heures à veiller et à restée plantée là, droite sur ses deux pieds, sans même pouvoir trop bouger à cause de la chaîne à sa cheville. Elle dut faire un effort pour se concentrer et comprendre ce que lui disait le seigneur elfe, se mordant la lèvre inférieure pour que la douleur l’aide à rester éveillée. Puis la jeune femme fit un signe positif de la tête et répondit :


-Comme vous voudrez mon seigneur, tout de suite seigneur.

Elle se retourna et frappa trois petits coups à la porte derrière elle. Il n’y eut aucune réponse. Haussant les épaules et visiblement dépitée –car cette absence de réponse immédiate signifiait qu’on ne la surveillait pas en ce moment et que donc elle aurait peut-être pu prendre du sommeil-, elle frappa à nouveau, plus fort, et enfin un garde ouvrit la porte, l’air mécontent d’être dérangé. En arrière plan, dans le corps de garde qui venait de s’ouvrir, les yeux aiguisés de Dréanoc ne manquèrent pas de remarquer une jolie esclave dénudée qui s’essuyait la bouche avec un air dégoutté en regardant le barbare qui lui tournait le dos. Deux gardes s’y trouvaient, endormis dans des hamacs. D’une voix agressive et en levant la main pour faire mine de la frapper, le bourrin s’adressa à la réceptionniste qui avait eu l’audace de la déranger :

-Putain on peut jamais être tranquille avec toi, connasse de Princesse ! Alors, qu’est-ce qu’il y a sale pute ? J’espère que c’est important parce que sinon tu vas ramasser !

La réceptionniste paraissait craindre les menaces et les coups. Elle baissa les yeux et la tête, et mit les mains derrière son dos en signe de soumission. D’une voix apeurée, elle se dépêcha d’annoncer :

-Pardonnez mon audace, maître, mais il se trouve que le seigneur elfe ici présent demande à voir maîtresse Swensdottir depuis hier soir pour une affaire importante.

La grosse brute jaugea le seigneur elfe de la tête aux pieds et éclata de rire en le pointant du doigt et s’adressant à la réceptionniste :

-Putain t’es vraiment unique en ton genre, toi, Princesse ! Y’a que toi pour causer comme ça parmi les putes, même après toutes ces années. C’est pt’êt pour ça que Lola t’a mis à la réception va savoir. C’est qui encore que ce guignol qu’tu nous ramènes. J’les connais bien moi ces enfants de putain. Oh oui comme qui dirait. Tous des lopettes et c’est pas Samellia qui dirait le contraire. Elle a crié comme sa sœur quand j’la lui ai fourrée ! Faut dire que vu la petite qu’ils ont leurs soi-disant mâles, dès qu’leurs femelles -qui faut l’reconnaître sont pas mal foutues-, passent avec nous, elles en redemandent. Tu parles pour une fois qu’elles connaissent de vrais hommes, forts, endurants, et surtout avec des engins beaucoup plus grands, c’est comme si on les déflorait ! Alors forcément, elles voudront plus jamais de leurs omelettes et elles deviennent accro à l’humain. Ah, de vraies petites constamment en chaleur, ces elfettes !


Et l’homme éclata de rire en se frappant sur les cuisses. Sa bêtise devait être grande, car humilier publiquement un invité et potentiel futur partenaire de son employeuse n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Quoi qu’il en fut, la réceptionniste resta stoïque et ne dit pas un mot, ayant peur des représailles de chaque côté. Finalement, ce fut le barbare qui la sermonna :

-Et alors, salope, tu ne rigoles pas ? Tu ne renchéris pas ? T’es pas d’accord peut-être ? Si ça se trouve tu te gouines avec Samellia et Ruvénielle ? C’est ça ? Sale chienne va !


Alors que la jeune femme n’avait toujours rien fait ni dit, elle reçut une gifle si forte qu’elle décolla légèrement de terre et s’effondra aux pieds de son tortionnaire. Certainement habituée à de telles brimades et sévices, la pauvre avait à peine bronché, poussa une petite exclamation brève de douleur. Mais lorsqu’elle se releva, elle se remit dans sa position soumise et resta sans parler. Toute décoiffée, on voyait sur sa joue gauche la trace du violent coup qu’elle venait d’encaisser. Un gros bleu, mais rien de définitif, pour ne pas abîmer la « marchandise », propriété de Lola Swensdottir. L’air satisfait de lui, le gros barbare éclata une nouvelle fois de rire et libéra la réceptionniste de sa chaîne. Puis il lui cracha au visage en lui disant d’une voix amusée tout en rentrant dans sa petite pièce :

-N’essuie pas, c’est un ordre. Tu ne dis rien, hein Princesse. Tu sais au fond de toi que tu l’as mérité, je le vois dans tes yeux. C’est bien, bonne fille ! Et puisque tu aimes tant ces tarlouzes efféminées, tu vas te charger de ramener celle-ci après de mademoiselle Lola. Si ça se trouve, bientôt, j’aurais une elfette de plus à essayer, qui sait, elles aiment tellement ça que je parie que celle-ci vient spécialement pour supplier Lola d’intégrer la maison !

Le nordique claqua la porte dans un rire aussi grossier qu’il ne l’était, tout en lâchant une bruyante flatulence à l’odeur nauséabonde. Les dernières paroles qu’Eranor entendirent de lui, juste avant cela furent, s’adressant à la prostituée qui était dans sa pièce :

-Où tu pensais aller comme ça, toi, salope ! On n’en a pas fini toi et moi…

Tournant sa tête, dont tout le côté gauche était meurtri et enflé vers Eranor Dréanoc, la réceptionniste, qui n’avait pas essuyé le crachat qui lui maculait la face, remis un peut d’ordre dans ses cheveux. Elle ne pleurait pas, mais ses yeux étaient embués et elle reniflait bruyamment. Ses traits étaient tirés, comme si elle souffrait, mais n’avait pas le droit de faire de bruit ou de l’exprimer. Au prix d’un effort visiblement très douloureux, elle se força à recomposer un sourire artificiel et indiqua à son client :

-Veuillez excuser maître Iorundr, seigneur. Soyez assuré que ses paroles ne représentent nullement la pensée ou la politique de l’établissement ou de sa propriétaire. Maîtresse Lola Swensdottir est plus mesurée, même si je vous conseille la prudence avec elle aussi, seigneur.

Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre. Maîtresse Swensdottir n’est pas loin.

Au fait, je me nomme Princesse, mais vous pouvez m’appeler par tous les noms que vous voudrez si vous préférez.


L’esclave passa rentra dans la salle commune d’où Eranor venait juste d’arriver, et alla frapper à la porte juste en face de son rideau. Un judas coulissant s’ouvrit et la figure d’un garde apparut, le regard interrogateur :

-Pardonnez-moi de vous déranger, maître Mâân. Maître Iorundr m’a chargée de mener le seigneur elfe qui m’accompagne auprès de maîtresse Swensdottir. Pouvons-nous entrer si vous n’y voyez pas d’inconvénient ?

Le regard du nommé Mâân, probablement un autochtone à en juger par son teint de peau beaucoup plus foncé que ceux des norses, se posa quelques secondes sur Eranor, semblant l’analyser de la tête aux pieds, puis le judas se referma, et quelques instants plus tard, des bruits de serrure se firent entendre et la porte s’ouvrit sur un grand corps de garde où plus d’une trentaine de hamacs étaient disposés, au dessus de grandes tables où quelques rares sbires éveillés jouaient et discutaient. Des tas d’armes et d’équipement jonchaient le sol de la pièce.

Pas très rassurée, « Princesse » se dirigea vers une petite porte intérieure à laquelle elle frappa. Une voix féminine lui ordonna d’entrer, ce qu’elle fit. La pièce était relativement petite mais assez semblable à celle de la « suite » qu’occupait Eranor au 3ème étage du bâtiment. A ceci-près que là, il y avait des coffres d’armes et d’autres remplis d’or. Sur le lit qui occupait une grande partie de la pièce se tenait une jeune humaine d’une vingtaine d’années environ et d’une beauté époustouflante pour sa race. Athlétique, blonde aux yeux bleus, son corps parfait était dénudé et elle semblait s’en ficher. Assise paresseusement sur son lit, elle avait une esclave à peine moins jolie qu’elle à ses côtés qu’elle tenait en laisse.

En voyant Eranor entrer, elle eut un léger haussement de sourcil interrogateur, puis se leva et enfila une cotte de maille qui lui descendait jusqu’aux cuisses à même son corps. Puis elle s’assit dans un fauteuil et s’adressa à ses « invités » :


-Princesse ! Quelle bonne surprise, comme ça fait plaisir de te voir. Tu sais que parfois je suis nostalgique du temps où tu étais à la place de Zêta. Mais bon, que veux tu, comme tout le monde, je finis par me lasser des meilleures choses après un bout de temps. Par contre ce que tu es bête, ma fille. Cette bave sur ton visage ne te va pas du tout, tu vas faire fuir les clients si tu es aussi négligée. Je devrais te punir pour cela.

Mais je m’occuperai de toi plus tard… Je vois que tu nous amené un invité. Moi c’est Lola Swensdottir, mais tu peux aussi m’appeler cheffe, la boss ou maîtresse. Par contre le mademoiselle est de rigueur, je tiens à la politesse, qu’on se le dise.
A ce propos, à qui ai-je l’honneur, mademoiselle ?

Une nouvelle fois, la pauvre esclave resta stoïque, même si elle était au bord des larmes. Lola Swensdottir ne lui avait pas donné la parole, elle n’avait même pas pu s’expliquer. Obéissant à l’ordre implicite de sa cruelle maîtresse, elle s’essuya le visage, mais savait qu’elle serait punie par Iorundr pour ce qu’elle venait de faire. Tout comme Lola ne lui avait laissé aucune chance de s’expliquer, le brutal et flatulent personnage ne montrerait pas davantage de pitié envers elle. Au cours de sa décennie d’esclavage, elle avait appris qu’il ne servait à rien de discuter, de se plaindre d’injustice ou de résister. Elle n’était qu’une esclave, une chose, une moins que rien. Elle avait donc toujours tort, et devait payer pour toutes les fautes, même celles qui n’étaient pas les siennes ou qu’elle n’avait pas commises. Quand on était esclave comme elle, on comprenait vite que la seule chose qu'on pouvait faire pour souffrir le moins possible, c'était se taire et prier pour que ça passe vite.

« Princesse » avait dit que Lola n’était pas comme Iorundr. Pourtant, sa dernière question, qui s’adressait clairement à Eranor, le désignait clairement comme « mademoiselle ». Comment ce dernier allait-il réagir ? Il avait conscience que plusieurs hommes armés, dont certains de pistolets, le surveillaient et lui trouerait la peau à la moindre tentative de sa part.

Tu n’as pas l’occasion dans ce post de parler seul à seule à "Princesse" sans risquer d’être entendu (puisque vous restez toujours dans des lieux publics). Mais tu peux toujours le tenter si cela te chante.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

La nuit avait été particulièrement mauvaise et la journée ne s’annonçait malheureusement pas meilleure… Les bruits, les odeurs et l’inconfort du lit, ça, Eranor pouvait faire avec, après tant d’aventure dans des endroits perdus et bien plus dangereux. Mais cette chaleur étouffante et omniprésente… C’était la goute de trop. La fraicheur relative du matin était alors bienvenue et avait le don de calmer la mauvaise humeur avec laquelle l’asur s’était réveillé. Et l’atmosphère du bâtiment était, en cette matinée, bien plus tranquille, à défaut de saine. Au moins, la plupart des clients ronflotaient paisiblement dans leur coin pendant que les pauvres esclaves profitaient de cette brève accalmie pour discuter entre eux et passer de relativement doux moments les uns avec les autres.

Les choses semblaient bien s’agencer, l’humaine se sentant capable d’apporter quelques informations sur les combattants au noble Eranor et montrant un enthousiasme réconfortant. Avec de la chance, l’elfe pourrait rencontrer deux ou trois concurrents ayant perdu tout espoir de survivre et les amener de son côté pour l’aider lors du tournoi et le propulser en finale –sans pour autant qu’il ait à préciser ce détail, la considération des habitants de la ville envers sa race devrait suffire à le faire penser peu dangereux de tous ceux qui pourraient s’imaginer aller en finale-. Mais le seigneur des Cimes Stellaires n’était pas non plus fou, il savait qu’il devrait prendre garde et qu’une lame pourrait toujours l’attaquer dans le dos, surtout venant d’un peuple ayant si peu d’honneur que celui-ci. Aussi devrait-il faire particulièrement attention à ses « amis ».

Lorsqu’Eranor arriva devant la réceptionniste, il fut accueilli par son regard fatigué et embrumé par la fatigue qui l’assaillait de toute part. Visiblement, elle était si fatiguée que le message simple de l’asur avait même du mal à passer et sa réponse tenait plus de l’automatisme que d’une quelconque réflexion. Le noble elfe se sentait compatissant envers cette pauvre créature qui avait tant perdu, mais il ne devait rien en montrer pour que l'on ne puisse pas le soupçonner de vouloir la libérer.

Mais la douceur de la matinée s’arrêta là. Ce qui allait s’ensuivre ne serait plus que rage, colère profonde et envie meurtrière pour le noble asur. La noble déchue due réveiller un garde dans la salle derrière elle et ses mots brutaux ne seront alors que le reflet de son idiotie, de sa jalousie et de sa couardise. L’humaine était véritablement apeurée par ce que pouvait faire la brute écervelée, et à raison, car elle ‘n'avait aucun droit de réaction. Elle ne pouvait rien faire sans risquer gros, elle ne pouvait pas agir sans risquer de se faire battre à mort, elle était obligée de subir les violences et les humiliations d’un homme qui, ayant une vie insignifiante et sans but, se sentait obligé de s’en prendre à ceux qui étaient en position de faiblesse pour se valoriser.

Mais le pire arrivait, car, sans aucune considération sur le statut de client, client fortuné qui plus est, d’Eranor, le garde brutal se mit à insulter et la glorieuse race du noble et sa propre personne. Ses paroles étaient aussi stupides, immatures et sans fondement que vexantes. Chaque mot n’était rien d’autre qu’une insulte d’enfant qui ne savait plus quoi inventer pour justifier son infériorité en tout domaine et qui se complaisait dans un monde qu’il se créait en exploitant le faible. C’était insupportable de devoir entendre de telles calomnies sans ne rien pouvoir faire et ne rien pouvoir dire… Eranor mettait toute sa force morale dans une lutte intestine entre sa raison lui incitant d’agir avec la plus grande prudence et de faire fi des insultes que proféraient ce poivrot pathétique et sa colère qui brulait d’un feu infernal, prête à embraser cette ville entière et à le pousser à prendre les armes pour massacrer chaque être humain qui vivait dans ce trou perdu plein de crasse et de haine.

Ainsi, bien que bouillant de l’intérieur, le noble asur restait de marbre devant le garde insultant. Il le regardait avec un regard dur et une expression sérieuse, sans jamais ne baisser le regard. Mais il ne disait rien, et il se força à ne rien dire. Ce n’était pas le moment de provoquer un accident, pas maintenant qu’il pourrait mettre en place un plan d’action pour lui donner à la fois une porte de sortie de cette fichue ville et lui permettre de sauver les deux elfes réduit en esclavage dans cette misérable maison de passe. Dans la tête d’Eranor, il n’y avait pourtant rien d’autre que des scènes de meurtre sanglantes qui passaient, des scènes où il découpait la virilité de cet humain et où il l’abandonnait aux bons soins des esclaves qu’il s’amusait tant à humilier. L’elfe se força à rester impassible jusqu’à ce que la libération n’arrive, jusqu’à ce que le garde juge bon de ne pas se présenter devant son employeuse après avoir insulté un client et salir sa marchandise. Ce fut l’ex-noble humaine à qui fut alors donnée la charge d’accompagner Eranor vers la patronne de cet horrible endroit, une bonne chose étant donné qu’il ne savait pas s’il aurait réussi à se maintenir calme quelques minutes de plus en présence d’un idiot criard comme la brute qu’il avait en face de lui.

Pourtant, il n’était pas des plus plaisants d’être en présence de cette femme réduite dans un état pire que tout. Eranor avait envie de lui dire qu’elle serait bientôt sauvée, de lui laisser un massage même caché comme quoi elle serait bientôt sauvée de cet enfer, qu’elle serait tirée de là et qu’elle repartirait avec sa sœur loin d’un lieu si cruel. Pourtant, il n’en fit rien car il ne voulait pas que, ne serait-ce que l’instant d’un mot, l’on puisse le soupçonner de vouloir sauver cette esclave. Ainsi, l’elfe ne fit qu’acquiescer aux mots de l’humaine d’un signe de tête et gardant une expression dure affichée sur son visage.

Heureusement, le voyage fut de courte durée et bientôt, l’asur se retrouva devant la porte qui le mènerait aux appartements de la dame des lieux, si elle méritait ce nom de « dame »… La porte était gardée par un autochtone semblant bien plus professionnel que la brute de l’étage du dessous. Lui ne s’arrêtait pas aux préjugés et préférait garder tout de même un œil sur le noble asur avant de faire entrer l’elfe et l’esclave dans une salle empli d’arme et de trésor où somnolaient d’autres gardes.

Au centre de la pièce attendait celle qui dirigeait cette entreprise sadique. C’était une humaine remarquablement belle pour sa race, bien qu’en tant qu’humaine, elle ne pouvait rivaliser avec la grâce d’une asur aux yeux d’Eranor. Elle était aussi incroyablement jeune au vu de la place qu’elle avait dans cette ville. Y-avait-il une quelconque magie derrière tout ça ? L’asur n’en savait rien, il n’avait pas suffisamment de connaissance sur le fonctionnement des humains, d’autant plus ceux venant du nord, pour déduire quoi que ce soit à ce sujet. En tout cas, la beauté de la patronne ne semblait qu’égaler sa cruauté, étant donné le malin plaisir qu’elle semblait prendre à faire souffrir ses esclaves même psychologiquement. Et ce n’était pas que les esclaves qu’elle ciblait, étant donné la pique qu’elle lançait au seigneur asur. Encore une fois, l’elfe du faire preuve d’une grande maitrise de soi pour ne pas faire quelque chose d’incroyablement stupide et pour répondre à l’humaine d’un ton calme, comme si elle n’avait lancé aucune pique.


-Je suis Eranor Dréanoc, et je suis là pour vous faire une offre qui devrait particulièrement vous intéresser, mademoiselle Swensdottir.
J’ai entendu parler des combats d’arène qui se déroulent hebdomadairement dans votre ville et des paris que se font les dirigeants de cette ville lorsqu’ils ont lieu. Et je sais que vous faites partie de ceux qui dirigent cette ville justement… L’on m’a d’ailleurs fait comprendre que vous étiez probablement plus maligne et plus talentueuse que les deux autres, d’où le fait que je vienne m’adresser à vous.

J’aimerais me porter volontaire pour me battre dans l’arène en votre nom. Pourquoi en votre nom voudriez-vous certainement me demander ? Parce que je pense que vous êtes celle qui a le plus de chance de voir la bonne opportunité que je vous offre car vous n’avez rien à perdre en acceptant, et même tout à gagner. Vous épargnerez un de vos combattants pour cette semaine, que ce soit un bon ou pas, en en envoyant un autre sur lequel vous n’aurez rien investi pour commencer. Ensuite, quel que soit le résultat, vous n’aurez rien perdu ! Si je perds, vous n’aurez rien perdu, si je gagne, vous aurez bien plus gagné encore que moi et ce pour aucun investissement, encore une fois.

Vous pourriez vous demander ce qui vous garantit que je sais me battre un minimum peut-être… Eh bien, sachez juste que cela fait plusieurs jours que je suis seul dans la jungle, et me voilà là, devant vous, après des rencontres armées avec des amazones et des hommes lézards. Vous pourriez toujours vous renseigner, c’est bien de là que je viens.

Alors, que dites-vous de cette offre ?


Eranor avait parlé sèchement, sans fioritures. C’était le mieux qu’il pouvait faire dans son état. À chaque seconde de blanc, il s’imaginait revenir avec une armée et réduire en cendres cette ville de déperdition, il s’imaginait massacrer tous ceux qui se dressaient sur son chemin et tuer le moindre de ces humains déviants. Il s’imaginait armer les esclaves et les laisser démembrer leurs anciens maitres impuissants dans leurs masures pourries. Une pensée structurée commençait même à prendre place dans sa tête, Eranor revoyait les murailles de la ville et le port, les endroits qu’il pourrait juger plus faibles et bons pour être attaqués, le nombre d’âme approximatif de la fille et le nombre de soldats, le nombre d’elfe qu’il devrait rassembler pour mettre fin à l’existence de cette hérésie géante… Mais pour le moment, l’elfe ne devrait se contenter que du peu qu’il pourrait faire dans l’arène, et encore, seulement s’il pouvait y entrer…
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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