L'incrédulité passait en vague dans mon esprit embrumé. Mon rêve n'était pas qu'un simple état de conscience. Il me prévenait de ce que j'avais toujours haï. Les autres races. Mes frères ne s'étaient pas trompés. Les humains n'étaient que des lâches, des traîtres, des personnes égoïstes... Cet homme, en qui je croyais être mon guide, avec qui je voulais apprendre, celui qui m'avait accompagné jusqu'ici,... Avait tout simplement voulu me planter une lame en pleine nuit, pendant mon sommeil.
Le sentiment de culpabilité s'amplifia. Je m'en voulais de ne pas m'être tenu à ce que l'on m'avait appris. J'avais une envie de m'excusez auprès de la dryade. Auprès de cet œil qui m'ouvrait à la vérité. Pourquoi ne pas avoir écouté mes rêves ? J'avais été banni de la Loren mais mes frères continuaient à m'aider par la voie de Morr. Ils ne m'avaient pas complètement reniés. J'en étais reconnaissant. Mais l'humain qui se tenait en face de moi provoquait en moi un autre état, tout autre, que je ne m'empêchais pas de réprouver.
La haine devint le sentiment prédominant dans tout mon être. Je serrais les poings pour en faire venir le sang chaud au bout des doigts. J'allais, par le duel, faire une croix sur toute alliance humaine. Plus jamais j'accorderais confiance à un être vivant de l'empire. Plus jamais je n'écouterais de voix persifleuse. La haine devenait ma force. La rage mon bouclier.
On m'avait dit que les humains n'étaient que des lâches. J'avais voulu leur prouver le contraire. Mais il n'en est rien. Les humains ne seront jamais un grand peuple. La traîtrise les traînera dans leurs tombes. La tienne, je ne la creuserais pas.
Je déversais ces quelques mots d'une voix forte et haineuse. Mes membres étaient encore un peu engourdis. Mais je m'étais entraîné des années durant. Un simple humain qui n'avait qu'une minuscule jeunesse ne pouvait me vaincre. Je serrais mon épée virevoltante. Elle serait le prolongement de mon corps. Et mon corps serait le vent frais de la nuit. Il ne m'aurait pas.
Avant même qu'il lance son attaque, je courais sur lui à toute allure et tentais de passer sur son côté, laissant traîner ma lame dans son flanc.
Viens par là mon gros. Tu ne m'a toujours pas vu combattre. Tu vas être surpris.
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Je cours sur lui, essaye de passer sur son côté afin de lui planter mon épée dans son flanc.