L'Honneur d'un père

Les routes naines reliaient dans le passé les cités naines entre elles, assurant sécurité aux caravanes. De nos jours, elles ne sont plus entretenues, et peu de caravanes arrivent saines et sauves à destination.

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[MJ] Destinée
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L'Honneur d'un père

Message par [MJ] Destinée »

Alrik Poingdenclume avait marché toute la matinée depuis qu'il avait quitté la cité forteresse naine de Karaz a Karak. Le froid en ce matin de printemps était saisissant. Le vent glacial l'aidait à se sentir vivant, plus que les regards des nains qu'il croisait en tout cas. Il se souvenait quand il avait été soldat, dans une autre vie. A cette lointaine époque, il aurait voyagé avec une veste en peau et les autres nains l'auraient regardé avec respect. Mais depuis que son père avait déshonoré sa famille, il se sentait mort de l'intérieur et dans le regard des autres.

Mort, il avait tout quitté. Tout abandonné pour rejoindre le clan des Tueurs, le clan des nains qui se battaient pour retrouver leur honneur. Il marchait bon train et doubla une petite troupe de marchands qui partaient pour les comptoirs de l'Ouest. Arrivé en haut du chemin, il se retourna et contempla une dernière fois sa cité. Il se trouvait maintenant à la croisée des chemins de la passe Ouest. Alrik s'arrêta un instant.

Devant lui la route qui menait vers le royaume des humains, l'Empire, selon ce qu'il en savait. A sa gauche, la route qui menait vers le Col du Feu Noir, une route "pacifiée" qui menait vers Barak-Varr. L'armée régulière se trouvait sur ces routes, ses anciens compagnons. A sa droite, un autre chemin, la route qui menait vers la passe du Chien fou et le Mont Tonnerre. Là se trouvait un autre front contre les peaux vertes et la forteresse perdue de Karak-Drazh.

Malgré sa nouvelle vie, Alrik restait un nain. Et la vie continuait à lui proposer des choix...
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Alrik
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Re: L'Honneur d'un père

Message par Alrik »

Alrik avait maintenant passé les portes de Karaz A Karak, la matinée était aussi glaciale que le sang qui coulait dans les veines du nain. Cela ne faisait que trop peu de temps que le père d'Alrik avait déshonoré sa famille, et il savait que cette plaie aurait beaucoup de mal à se refermer. Il se sentait trahi par son propre sang, mais ce sentiment se mêlait à une haine profonde envers les peaux vertes qui avaient tant infligé de souffrance à son peuple et à son père. Il ne savait plus trop quoi penser de l'homme qui lui avait tout appris mais envers lequel il avait, maintenant, un sentiment de colère profonde.

C'est perdu dans ces nombreuses pensés que le tueur avait marché toute la matinée. Les gens qui le regardaient avec un profond respect, dans un passé si proche mais pourtant si loin, ne prêtaient plus attention à ce nain qui avait désormais choisit une autre voie. Il sentait même les regards se poser sur lui, ce qui lui rappelait son nouveau but, laver son honneur, et cela même si ça devait lui coûter la vie. Pour atteindre ce but, il devait d'abord faire des choix, et cela en choisissant une direction à suivre lorsqu'il arriva devant la croisée des chemins de la passe de l'Ouest. Trois options s'offraient à lui, se diriger vers le royaume des hommes, vers une cité naine remplit de guerriers, comme lui auparavant, ou bien s'aventurer vers des terres plus sombres mais encore familières.

Le nain hésita, il se dit que c'était peut-être l'occasion de changer d'air, mais le royaume des hommes ne l'intéressé pas forcément, il se raviserait peut-être plus tard dans son choix. De plus, il préférait éviter de croiser trop de soldats, par peur que quelqu'un le reconnaisse et qu'il commence à bafouer le nom de sa famille. C'est pour cela qu'il décida d'emprunter la voie plus sombre et prit à droite en direction de la passe du chien fou. Et puis qui sait, avec un peu de chance il pourrait légèrement assouvir sa haine sur deux trois gobelins qui se seraient perdus.
Modifié en dernier par [MJ] Destinée le 08 mars 2011, 21:35, modifié 1 fois.
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Poingdenclume Alrik, Voie des tueurs
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[MJ] Destinée
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Re: L'Honneur d'un père

Message par [MJ] Destinée »

Alrik prit quelques instants de réflexions. Il observa chaque chemin et se projeta vers l'avenir qu'il pourrait y trouver. Derrière lui en bas de la dernière cote de la passe, la caravane de marchands qu'il avait dépassé quelques temps auparavant apparue. Alrik choisit le chemin des crêtes. Ce chemin il le connaissait bien, il montait beaucoup plus haut dans les montagnes. Son père l'emmenait souvent sur ce chemin, qui devenait rapidement un simple sentier difficile, pour renforcer son endurance. Il se mit en route, disparaissant aux yeux des marchands. Karaz a Karak disparut elle aussi, contraint, Alrik prenait le nouveau chemin de sa vie, ou de sa mort.

Les premières heures de son périple solitaire l'assaillirent de pensées variées, sans suite. Chacun de ses pas lui rappelaient de bons moments au coté de son père. Quelques souvenirs douloureux lui revinrent à l'esprit aussi, en particulier la douleur de l'effort forcé, et les dernières semaines. Son esprit était torturé entre la honte, la colère et la tristesse. Il était seul face à ses pensées et elles ne cessaient de tourner et retourner dans sa tête. Alrik commençait à comprendre pourquoi les Tueurs nains usaient et abusaient de drogue divers. Cette dualité de pensée, la folie frappait aux portes de sa conscience.

Fuyant ses pensées, le nain se mit à trottiner sur le sentier qui serpentait sur une crête encore enneigée. Les heures s'écoulèrent, Alrik courait toujours, il avait manqué de chuter à plusieurs reprises mais il n'avait pas ralenti sa course pour autant. Plus tard, bien plus tard, essoufflé et en sueur, Alrik se retrouva devant une muraille calcaire d'une centaine de pieds de haut. C'est ici que le chemin c'était toujours terminé lors de ses entrainements, pourtant, une faille importante ouvrait une passe dans cette muraille lissée par la pluie et le vent. Mais son père avait toujours refusé d'aller plus loin.

Alrik reprenait lentement son souffle et ses souvenirs l'assaillaient de nouveaux. Il leva les yeux au ciel et s'aperçut alors que le soleil avait disparu. La lune berçait les montagnes et il ne s'en était pas rendu compte. La nuit était tombée et le froid de l'altitude ajouté à celui de la nuit allait rapidement l'assaillir. Alrik était fatigué et affamé, il était grand temps de préparer un campement...
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