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Re: [Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 06 avr. 2022, 15:24
par [MJ] Le Djinn
Contrairement à ce que pensait Hagin, la nuit se passa sans aucune difficulté.

Les défenseurs nains, pourtant préparés et galvanisés par leur barbe-de-fer, n'eurent en aucune occasion le loisir d'utiliser leurs armes, même contre un rat-taupe des cavernes. La colonne de peaux-vertes annoncée n'arrivait pas et aucun des éclaireurs ou des observateurs ne parvenait à déterminer sa position. C'est qu'en temps normale, une telle troupe aurait dû attirer l'attention! Les orcs n'étant pas connus pour leur calme et leur discipline, les tambours de guerre retentiraient déjà dans la vallée, les rires et les cris empliraient l'air et on verrait au loin de nombreuses lumières. Il y aurait forcément quelque chose! Mais non, rien. Rien du tout, juste le silence des vallées et le claquement du vent sur les parois de roche.

Le jour arriva.

La garde tourna et des dawis reposés remplacèrent leurs frères fatigués par une nuit de veille. Hagin, à son tour, émergea du pays des rêves, prêt à attaquer la journée avec une bière légère et un plat de lentilles des montagnes pilées, un repas simple mais qui tiendrait au corps jusqu'au déjeuner. A ses côtés, Olaf Vanulfson, messager du roi Alrik, mangeait en silence. Quand ils eurent fini de manger, il se leva pour aller attraper ses affaires, commentant simplement:


-"Je me rendrai donc auprès du roi pour lui signifier que vous tenez le Trépas de Valmine mais que votre position est précaire. Je suis sûr qu'il accourra tr...."

De l'agitation derrière la tente. Un cri.

-"Un médecin, vite! Allez chercher Gorderive!"

Un Veilleur passa devant la tente en courant, oubliant même de saluer le porte-rune et le barbe-de-fer. Intrigués, les deux nains se retournèrent et virent de l'agitation plus loin, à l'entrée de la caverne, à la frontière entre la montagne et le monde extérieur. Ils approchèrent pour constater qu'un dawi gisait sur le sol, le corps rougit de blessures, un ranger à bien regarder son équipement léger et pratique. Ses jours étaient comptés, ce n'était qu'une question d'heures. Hagin avait déjà vu des blessures similaires dans le passé, il s'agissait de flèches empoisonnées, adorées par les gobelins de la nuit. En voyant l'officier approcher, le mourant tenta de se relever avant de s'effondrer. Il bredouillait avec difficulté.

-"B... Boire... Pi...Pitié..."

Un des brise-fer attrapa une outre à sa ceinture et lui versa une bonne rasade dans le gosier tendit qu'un autre lui soutenait le crâne pour qu'il ne se noyât pas. Le ranger était très faible et ne semblait pas avoir mangé ni bu depuis plusieurs jours. Il répétait la même syllabe en boucle: "Wu".
Test de chirurgie d'Hagin: 1, réussite critique.
Avec ses connaissances médicales et son expérience, Hagin parvint à calmer la douleur et à redonner un peu de force au nain, en attendant que Gorderive, mieux équipé, n'arrive. Cela ne suffirait pas cependant et ne faisait qu'allonger la vie du malheureux de quelques minutes. Il reprit nénamoins une certaine consistance mentale et parvint à articuler.

-"Nous... Nous inspections les monts... A l'Est d'ici... Une pente, proche... Début, pierre noire... Grande pierre noire... Montés, montés... Nous avons trouvé, du Wutroth... Une petite forêt de Wutroth... Des grobis... Pas loin... Des grobis... Des urkis... Ils sont restés, mes frères... Ils sont restés pour protéger la forêt... Poursuivi... Mes frères? Je vous entends mal? Mes frères... ?"

La douleur et la fièvre le faisaient délirer, mais son intention était claire: il avait trouvé une forêt de Wutroth avec un groupe d'autres rangers et un large groupe d'orcs et de gobelins allaient bientôt s'en emparer si Hagin ne faisait rien. Cela étant, s'il ordonnait à ses hommes de se préparer à livrer bataille et qu'il fonçait à leur rencontre, cela signifierait abandonner sa position dans le Trépas de Valmine.

Que choisirait Hagin? Le messager tout autant que ses dawis étaient pendus à ses lèvres.

[Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 11 mai 2022, 14:22
par Hagin Duraksson
La nuit se passa bien, aucun messager enfiévré ou cri d’alerte durant son quart de sommeil. Même calme plat pendant le tour de garde, être Barbe-de-Fer ne dispensant pas Hagin d’effectuer les corvées communes qui incombaient à l’unité de brise-fers, au contraire, c’était même là un moyen de renforcer la cohésion au sein de la troupe et maintenir cette cohésion était l’un des devoirs des officiers comme le Murdacier. Il eut même le luxe de pouvoir se permettre d’observer l’aube et les premiers rayons du soleil sur les montagnes, le jeu d’ombres et de lumière ne manquant jamais de le fasciner, même si ses vieux réflexes le reprenaient souvent et qu’il se surprenait à guetter l’arrivée de troupes ennemies plus que la nature en elle-même.

-« Barbe-de-Fer, Dinrom a fini de préparer le repas pour ce matin et le messager vient de se lever. »

Le destinataire acquiesça d’un hochement de tête et quitta les anciens remparts peaux-vertes pour rejoindre la salle faisant fonction de réfectoire pour les nains présents. La nourriture était solide et simple, bien que sans doute trop relevée pour les humains, les plantes natives de la montagne n’ayant pas été adoucies par des siècles de culture comme dans les plaines des basses-terres, et la notion de bière légère chez un nain pouvait faire rouler sous la table un soudard umgi. Mais pour les brise-fers, c’était là l’ordinaire des rations, avec en cas d’urgence une réserve de durazbrog, un pain de pierre capable de nourrir un nain pendant plusieurs semaines, imputrescible et parfaitement fade malgré les efforts de la guilde des boulangers depuis plusieurs dizaines de générations pour en faire quelque chose d’appréciable. Hagin s’apprêtait à transmettre sa réponse finale au porte-rune pour le rapport à destination du roi de Karak Hirn quand le cri retentit.

-« Dinrom, redresse-le légèrement, les autres laissez-moi de l’espace par Valaya. Maintenant ! »

Les brise-fers s’exécutèrent immédiatement, offrant au nain tout l’espace dont il avait besoin. Par la barbe de Morgrim, le ranger était dans un sale état et délirait constamment. Lui ôtant sa broigne légère, le Barbe-de-Fer réussit à extraire plusieurs pointes de flèches gobelines, toutes empoisonnées sans la moindre exception, et à lui faire boire une rasade d’étreinte de Valaya, une bière brassée avec une variété de fleur blanche selon une recette établie par la mère des nains elle-même, que tous les soigneurs nains emportaient et qui servait à calmer les douleurs les plus intenses. Malgré tout son matériel et toute son expérience, c’était là tout ce que pouvait faire Hagin pour le doki, le poison ayant déjà trop profondément pénétré dans les plaies et le corps du ranger. Au moins pourrait-il délivrer son messager avant de rejoindre ses ancêtres.

-« Nous... Nous inspections les monts... A l'Est d'ici... Une pente, proche... Début, pierre noire... Grande pierre noire... Montés, montés... Nous avons trouvé, du Wutroth... Une petite forêt de Wutroth... Des grobis... Pas loin... Des grobis... Des urkis... Ils sont restés, mes frères... Ils sont restés pour protéger la forêt... Poursuivi... Mes frères? Je vous entends mal? Mes frères... ? »

Hosil, que l’un des nains de garde était aller chercher en trombe, ne put que confirmer le constat de son aîné et fit boire au mourant qui délirait à nouveau la paix des ancêtres, un puissant sédatif qui le ferait passer sans douleur dans le royaume de Souterre. Malakai et Réaumur furent mandés pour s’occuper du corps du ranger tandis que l’esprit d’Hagin tournait à toute allure. Une forêt de Wutroth cachée à proximité, par Valaya mère de sa lignée, voilà qui expliquait pourquoi les veilleurs avaient perdu toute trace de la bande de peaux-vertes en maraude qui se dirigeait vers Valmine. Les urkis et grobis avaient repéré une autre proie dans ce groupe de rangers.

Aller aider ces rangers revenait à perdre l’avantage du Trépas de Valmine que ses veilleurs s’efforçaient à fortifier contre les attaques extérieures depuis leur arrivée dans ce secteur pour attaquer en terrain inconnu. Tactiquement parlant, c’était là un choix moins sûr que de simplement se retrancher et attendre les renforts du roi Alrik. Seulement ce choix n’était viable que sur le court voir très court terme. Outre la mort des rangers et la disparition des informations qu’ils possédaient, c’était offrir à la colonne ennemie un nouveau camp de base avec un bois de la meilleure des qualités pour leurs fortifications et leur engins de siège. L’écorce de fer ne portait pas son nom pour rien. C’était aussi risquer de laisser l’ennemi affronter deux forces réduites plutôt qu’une commune et il n’y avait aucune certitude quand à la possibilité que les peaux-vertes les laissent en paix le temps que les renforts venus de Karak Hirn rejoigne Grung Migdal. Pour l’amour de Morgrim, il en voulait presque au nain qui était mort pour leur apporter ces informations de n’avoir pas été plus précis sur la localisation, le nombre des siens ou d’ennemis, presque seulement puisque grâce à lui, ils avaient pu être averti à temps pour avoir une chance d’intervenir.

-« Préparez les troupes, nous partons. » La voix d’Hagin ne s’éleva pas mais tous ceux présents l’entendirent sans peine dans le silence. « Maître messager Vanulfson, veuillez transmettre au roi et à la reine que nous allons tenter de secourir les rangers et la forêt de Wutroth en laissant une garnison minime au Trépas de Valmine. Si les informations fournies par le ranger et recoupées avec celles dont nous disposons sont exactes, nous devrions être revenus dans les trois jours de cet assaut sur la colonne d’urkis et de grobis. Il s'agit très probablement de ceux dont nous craignons l’attaque hier. Dans le cas contraire, et si la petite garnison a été repoussée vers les fortins, nos fortifications ont été conçues pour être facilement prenable en frappant depuis la direction de Karak Hirn. Je laisserai un de nos sapeurs avec la garnison pour qu’il puisse vous donner des détails si la situation venait à mal tourner. »

Le Barbe-de-Fer expliqua rapidement son raisonnement au messager avant de faire sonner le départ sous les lumières du midi, donnant sans hésiter à la petite garnison l’ordre de se replier sur les fortins si l’ennemi était repéré à proximité. En tout état de fait, il ne devrait pas y avoir le moindre souci puisque les veilleurs marchaient sur l’ennemi mais les nains n’aimaient pas laisser les choses au hasard. Mettant ses nains en ordre de marche et les exhortant à la prudence en cas d'embuscade, Hagin finit par donner le signal qui scella son destin.

Re: [Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 04 juin 2022, 18:07
par [MJ] Le Djinn
Sans afficher de pensée particulière envers le changement de plan décidé par Hagin, le messager du roi Alrik prit note du message et fit demi-tour pour commencer sa route. Son comportement aurait pu sembler pour le moins étonnant: il venait après tout de voir un officier militaire ne pas respecter les ordres donnés en plus haut-lieu. Pour autant, les brise-fer avaient cette étrange aura qui les plaçait quelque peu hors des règles, comme si le fait de vivre dans les profondeurs de manière quasi permanente les éloignait, aussi bien physiquement que métaphoriquement, des ordres donnés. Dialoguer avec les Veilleurs s'avérait une tâche ardue, tout comme les maintenir en place quand ils avaient une idée en tête.

Mais justement, voilà que la colonne sortait de sous la terre pour s'émerveiller à la surface. Les troupes pourtant n'en menaient pas large: fatiguées après l'assaut du fort urki, la plupart des dawis étaient blessés et auraient préférés rester à se reposer que sortir pour un combat supplémentaire. Quoiqu'Hagin restait encore hors de portée des injures et même des remarques, il en restait pas moins qu'une grogne montait dans les troupes. Certes le caractère souvent obéissant des dawis et leur fonction de brise-fer en faisaient des guerriers particulièrement disciplinés, d'autant plus que les récentes victoires engrangeaient avaient augmenté le moral des troupes. Restait que la plupart d'entre eux avaient des blessures, des hématomes, des douleurs réelles ou fantômes et que partir vers l'inconnu dans cet état avait de quoi déranger même les combattants les plus aguerris.
De l'autre côté du Trépas de Valmine, la nature sauvage reprenait ses droits sur les tunnels stériles. De larges champs de collines s'offraient à la vue du spectateur jusqu'à l'Empire où commençaient les immenses arbres d'Athel Loren. Mais telle n'était pas leur destination: il leur fallait continuer, d'après les instructions du ranger mourant, vers l'Est. Il leur faudrait ainsi suivre les parois escarpées jusqu'à trouver un indice sur leur destination finale. Les deux principaux choix qui s'offraient à Hagin étaient de descendre directement sur la terre ferme et de longer les racines des montagnes jusqu'à trouver quelque chose ou de suivre directement sur les sentiers de montagne, en gagnant l'avantage de la vue mais en étant plus désavantagé en cas d'embuscade. Il pouvait également repartir dans les tunnels et essayer de trouver un moyen détourner pour aller plus à l'Est. Ce serait plus sûr, certes, mais beaucoup plus long.

[Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 08 juil. 2022, 17:32
par Hagin Duraksson
Hagin mena une rapide inspection des troupes. Dans un sale état, comme attendu, mais cette sortie s’avérait nécessaire, ne serait-ce parce qu’il ne disposait pas des moyens pour pouvoir se permettre de laisser une troupe ennemie acquérir des ressources aussi précieuses ni l’envie d’abandonner des nains alors qu’il existait une chance d’en sauver au moins une partie, tant par principe qu’en raison des serments qui le liait à l’Ankor.

-« Inutile de forcer les gars, je préfère que vous avanciez prudemment en faisant gaffe à ce qui nous entoure plutôt que de foncer tête baissée. Nous allons suivre les racines pour essayer de repérer le passage et être l’abri des embuscades. L’entrée menant à la forêt est sans doute bien cachée alors gardez l’œil ouvert sur les anfractuosités et d’éventuelles fumées. Je sais que c’est dur pour vous, vous êtes encore jeunes et nous sortons d’un combat éprouvant. Je ne vous demanderai pas l’impossible ni de charger à votre mort, nous essayons juste de tenir notre serment en protégeant des nains et ce qui appartenaient à nos ancêtres. Si nous le pouvons, nous le ferons, sinon nous nous replierons. »

La grogne montait et le moral n’était pas au beau fixe, mais aussi sûr que les montagnes résistaient aux outrages du temps et que sa trisaïeule Sifna maniait le marteau de guerre, un nain resterait un nain. Alors les veilleurs le suivirent à nouveau, même si le Barbe-de-Fer veillait à faire des pauses régulières pour ne pas épuiser les brise-fers et leur laisser le temps de souffler. Ça et pour observer les alentours à la recherche d’indices, le ranger étant mort avant d’avoir pût délivrer l’intégralité de son message. Ses nains étaient de braves petits et, même si il s’inquiétait pour eux, il ne pouvait s’empêcher de craindre qu’attendre en pansant leurs plaies aurait été plus dommageable que faire face à la menace avant qu’elle ne soit trop grande. Et si l’était déjà, les ancêtres les protègent d’une telle possibilité, il n’hésiterait pas à se retourner à ses fortifications, sacrifier des vies inutilement n’apportant jamais rien de bon.

Derrière lui, les chants de marche commençaient à être chanté, à voix basse tout de même, contant les exploits de jadis et les légendes portant sur l’entraide au sein des clans. Hagin ne put s’empêcher de sourire, songeant à Kazad Grimazul et aux frasques des siens, de l’obsession de Snorri pour sa machine volante et ses redoutables inventions à la manie de son grand-oncle de critiquer tout ce qui avait moins de dix siècles, critiques le plus souvent ignorées par l’ensemble du clan tant le patronage que Sifna prodiguait à ses descendants suffisait à faire taire son arrière petit-fils. Le clan lui manquait et Karak Hirn faisait partie des nombreuses citadelles où aucun Barazul ne résidait, enfin aucun à part Hagin du fait de son affectation, mais cela ne devait pas l’empêcher de faire son devoir et de reprendre place dans la colonne en marche.

Re: [Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 13 juil. 2022, 23:02
par [MJ] Le Djinn
Test d'observation: Résultat secret.
Connaître les tunnels et les souterrains était une chose, mais connaître les montagnes à l'extérieure en était une toute autre! Chez les nains, ces deux fonctions étaient bien différenciées, réparties entre les brise-fer et les rangers. Bien entendu on ne pouvait pas arpenter les grottes infinies de l'Ungdrin Ankor sans savoir un minimum comment cela se passait au dehors et on ne pouvait pas explorer les pentes rocheuses sans avoir quelques connaissances de leur ventre. N'en restait pas moins qu'un savoir minimal n'était pas suffisant pour se repérer avec des indications si peu claires. Après cinq heures de marche il fallait l'avouer: ils étaient perdus.

A vrai dire il y avait sans doute du vrai dans le chemin parcouru. Les premières indications étant claires, leur direction devait être à peu près la bonne, mais après deux heures impossible de repérer quoi que ce soit d'utile. Pas de colonne d'orcs pour donner des indices, rien. La nuit commençait à tomber à l'horizon et l'exploration n'avait rien donné, de plus ils étaient trop avancés pour pouvoir rentrer à leur base sans risque. La vision nocturne des nains, bien que réputée, ne les sauverait pas d'une nuit noire sans lune. Pas le choix donc, il faudrait passer la nuit à la belle étoile et espérer que le lendemain soit plus fructueux. Sans doute que la bataille ne se trouvait pas bien loin et qu'en cas de combat ils n'auraient plus qu'à suivre le bruit. Les brise-fer étaient épuisés et blessés pour la plupart aussi préférèrent ils en général se reposer sur l'idée qu'une grande nuit les attendait, arrosée d'un peu de bière forte pour aider à bien rêver, évidemment. Les tours de garde ne furent pas difficiles à mettre en place même si on ne faisait que moyennement confiance à certains pour ne pas s'endormir. Rocjaune et Bonlarson se disputèrent un instant car aucun des deux ne faisait confiance à l'autre pour rester éveillé, aussi on s'accorda à ce qu'ils veillent en même temps.
Des petites tentes de troupe s'érigèrent au pied de la montagne, dans un endroit sûr du point de vue des chutes de pierre. On mangea en silence pour ne pas attirer l'attention puis tout le monde partit se coucher.

Mais ce qui devait arriver, arriva. A cinq heures du matin environ, aux premières lueurs de l'aube, Vive-Frappe bondit dans la tente de son supérieur et cria plus qu'il ne parla:


-"Aîné! Aîné! Des bruits de combat s'intensifient! Ils sont proches! Que devons-nous faire, aîné?"

En tendant bien l'oreille on entendait effectivement le claquement de l'acier contre l'acier et de terribles cris d'agonie. Ils devaient être à moins d'une heure d'escalade, sans doute à vingt minutes de course à vol d'oiseau. Si près mais pourtant si loin! Mais est-ce que foncer dans le tas était vraiment la meilleure stratégie?

[Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 21 août 2022, 23:19
par Hagin Duraksson
Et les nains marchèrent. À la surface, hors de l’abri rassurant des tunnels souterrains et hors de leurs fortifications de campagne. Les veilleurs marchèrent pour essayer de porter secours aux leurs et ils marchèrent lentement. Non pas qu’ils aient une quelconque inimitié avec les éclaireurs parcourant la montagne, seulement comme ils étaient eux mêmes blessés, le Barbe-de-Fer avait donné l’ordre de marcher plus lentement. Ça et le fait qu’ils n’avaient pour seules indications que les dernières paroles d’un fiévreux, mort depuis. Alors, les nains n’avançaient que peu vite, longeant les sentiers qui serpentaient aux creux des montagnes, plus près des racines que des cimes de pierre et s’arrêtant régulièrement. Pendant cinq heures ils avancèrent, chantant doucement sous l’astre solaire, s’arrêtant pour boire ou rompre le jeune et pas une fois ils ne perçurent la moindre trace des rangers, de la forêt ou de l’ennemi. Si cela était inquiétant, Hagin ne s’en faisait pas pour autant, si l’endroit était simple à trouver, il n’aurait pas été perdu pendant des siècles. Pourtant à la nuit tombée, le doute s’était déjà infiltré dans l’esprit du nain. Les veilleurs n’avaient que peu avancé, cinq heures de marche et bien moins vite que la marche habituelle des brise-fers.

Toutefois, un serment était un serment, et aussi peu important soit celui de ne pas pousser à bout les brise-fers sans raison, le Barazul comptait bien le tenir. Une heure avant le coucher du soleil, toujours prématuré à cause des montagnes, il fit faire halte à sa compagnie sur un promontoire rocheux et tous commencèrent à creuser le petit fossé qui servirait de latrines communes, à l’écart du camp et sous le vent tant pour le confort pour l’hygiène. Le repas fut froid et nul feu ne vint réchauffer leurs os. Au final, à part les gardes et de peu les médecins pour vérifier une dernière fois les bandages, tous se couchèrent tôt, bien au chaud sous les épaisses couvertures de campagne.

Le silence et les insectes. Pour l’amour de Valaya, il y avait tant d’insectes à la surface, de toutes les tailles et Begnar avait failli tomber de surprise en voyant cet espèce de petit serpent avec tant de pattes. Le monde de la surface était bien différent de ce que les nains contemplait chaque jour sous terre. C’est donc avec une fascination presque enfantine, et une touche effrayée, que les veilleurs chantèrent à voix basse sous l’oppressante voûte céleste et ces myriades de joyaux avant de sombrer dans le sommeil.

-"Aîné! Aîné! Des bruits de combat s'intensifient! Ils sont proches! Que devons-nous faire, aîné?"

La lueur du jour levant commençait à percer à travers les rabats ouverts de la tente et c’est uniquement les tonalités rocailleuses du Khazalid qui firent s’arrêter la hache du Barbe-de-Fer. Plus de trois douzaines d’années passées dans la carrière, à lutter pied après pied dans les ténèbres, prêt à voir la mort surgir à chaque tournant, à voir les frères d’armes tomber les uns après les autres, leur visage gravé dans sa mémoire. La mémoire des nains jouaient contre eux et les noms gravés à même le gromril à l’intérieur de son armure lui rappelaient chaque jours ses échecs. Et pourtant, la veille continuait et elle continuerait jusqu’à ce que le monde soit purgé des peaux-vertes et des skavens. Alors qu’importait si Hagin ne pouvait plus dormir sans une oreille plaquée contre le sol ou que tous les brise-fers de l’équipée ne puissent se sentir à l’aise sans qu’au moins leurs pieds ne soient solidement ancrés dans le sol, à l’affût des vibrations souterraines. Lorsque l’ennemi était là, il fallait reprendre les armes pour honorer l’antique serment.

-« Rassemblement ! Vous avez dix minutes pour faire le paquetage et on ira accomplir ce pourquoi on est venu. Balin, prends deux arbalétriers avec toi pour former notre avant-garde et nos éclaireurs. Ne prenez pas de risque inutile, on vous suivra proche pour essayer d’aider les rangers. Par Valaya, j’espère qu’on sera là à temps. »

Une nuit complète de sommeil n’avait naturellement pas suffit à faire disparaître les blessures mais ça avait fait un peu de bien, juste pas assez. Laissant un peu d’avance au porte-rune et à ses auxiliaires, le Barbe-de-Fer s’assura que ses troupes étaient aux aguets car même si les peaux-vertes n’étaient pas sensés être avertis de leur présence ou avoir posé des pièges et des embuscades, un veilleur imprudent devenait souvent un veilleur mort. Hagin finit par donner le signal de départ. Et les nains marchèrent.
Etant tout aussi stressé que d'habitude, si il faut que je réagisse rapidement hésite pas à m'envoyer un mp ^^

Re: [Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 27 déc. 2022, 16:36
par [MJ] Le Djinn
Toute la pugnacité naine fût nécessaire pour motiver les brise-fers blessés à empaqueter leurs bagages et se lever en un temps court. Les blessures se soignaient naturellement sur plusieurs semaines de repos complet et pas sur quelques jours de marche forcée. Bien qu'un calme apparent régnait, bon nombre de dawis marmonnaient dans leur barbe sur la difficulté de cette mission et l'espoir que, le moment venu, leur bras ne cède pas avant leur bouclier. Quelques rasades de bière aidèrent à oublier la souffrance et le doute, mais temporairement seulement. Balin emmena avec lui Bitori et Granbael pour l'épauler, deux arbalétriers confirmés qui, il n'en doutait pas, sauraient se défendre le moment venu. En guise de salut, peut-être du dernier, Balin salua son barbe-de-fer et déclara sobrement:


-"Nous nous mettons en route, puissent nos ancêtres être fiers de nous."

L'instant d'après, il franchissait les brumes de l'aube avec ses assesseurs, gravissant la roche dure et sans pitié des Voûtes, cherchant à tâtons un passage vers le sommet, vers le lieu d'où les bruits de combat provenaient. Hagin et le reste de ses nains lui laissèrent quelques minutes d'avance, juste assez pour pouvoir le suivre de loin sans risquer d'être pris dans une embuscade si quelque chose arrivait.
Dans le brouillard léger qui persistait dans ces monts une fois le jour levé, garder en vue le groupe des éclaireurs s'avéra une tâche ardue qui devint impossible après environ un quart d'heures de marche. Il restait encore possible de les suivre, surtout que Bitori faisait régulièrement de courts allers et retours pour garantir que le gros de la troupe ne se perde pas, mais pas davantage. Preuve tout de même qu'ils allaient dans la bonne direction: les bruits s'intensifiaient et les échos devenaient de plus en plus proches. Soudainement, alors que rien ne le laissait présager une seconde avant, les salves et les hurlements se turent. Plus rien.

Des cris, nains cette fois. Une salve de feu, le sifflement de carreaux d'arbalètes. Aucune régularité, aucune coordination, tous les signes d'une grande panique. Un son incroyable, qui se répercuta dans la vallée au point d'en faire trembler les vieilles pierres. Une explosion peut-être ou un coup de bélier puissant.
Balin, que l'on avait plus vu jusque là, descendit à toute vitesse, cherchant désespérément Hagin et sa troupe. Il fit de grands gestes pour se faire voir dans la brume.


-"Aîné! Aîné! Par ici!"

Comme un seul guerrier, la troupe se lança dans la direction des éclaireurs, manquant d'ailleurs de perdre certains brise-fers en glissant sur les pentes dangereuses de cette contrée où les sentiers étaient particulièrement rares. Balin continuait de crier:

-"Les urkis! Ils ont passé les défenses!"

La réalité apparut dès lors qu'Hagin passa la tête par-dessus la dernière roche, débouchant ainsi sur un plateau quasiment horizontal situé entre un flanc de falaise à pic et le vide duquel les Veilleurs provenaient. Les rangers s'étaient retranchés là, parmi les bas mais épais wutroths qu'on voyait parcourir cette plaine miniature. Ils en avaient abattu trois pour se constituer des barricades de fortune et, à voir les cadavres gobelins et orcs qui jonchaient le sol un peu plus loin, elles avaient fait leur office. Mais voilà que devant Hagin, à une quinzaine de mètres à peine, on voyait quelque chose qui terrifiat tout dawi. Un énorme boulet, tournoyant, le dernier survivant d'un groupe de fanatiques qui était parvenu à percer la défense d'un coup de son arme grotesque. Il tournoyait dès lors sans but, tentant dans sa folie de créer le plus de trous possibles avant que les survivants ne l'achèvent. Et ils n'étaient plus très nombreux, les rangers: neuf uniquement. Un nombre équivalent de cadavres jonchait le sol, les chairs percées des flèches et des javelots. Au loin on entendait le "WAAAAGH" caractéristique des assauts orcs. Les débris et les corps empêchaient de voir davantage, aidé en cela par le faux-plat, mais Hagin avait assez d'expérience pour savoir qu'ils devaient être une petite armée.

Pas le temps d'aller voir les rangers pour s'entretenir avec eux et ils semblaient à peine réaliser la présence des arbalétriers venus les aider. Tout allait juste trop vite... Comment Hagin pouvait-il changer le cours des choses?

[Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 21 janv. 2023, 23:44
par Hagin Duraksson
-« Attention petit, les pentes sont traîtresses ici et le brouillard est pire encore. »

Hagin ramena vers le centre du sentier le jeune veilleur qui venait de manquer de glisser et lui asséna une petite tape sur l’épaule pour le réconforter. Les nains sont faits pour vivre en montagne, peut être, mais les brise-fers eux ne sont certainement pas faits pour les gravir. Non, un bon brise-fer ne sort pas à la surface, ou alors juste pour secourir des alliés ou encore pour répondre à un serment. Oui, le Barbe-de-Fer comprenait ses nains, il les comprenait d’autant mieux qu’il avait été à leur place. Et cette maudite brume qui n’arrangeait rien, sans les allers-retours de Bitori, son groupe se serait perdu depuis longtemps. Hagin soutint une autre courte-barbe tout en exhortant une troisième à ne pas se laisser aller. Pour l’amour de Valaya, il n’était pas fait de pierre non plus, lui aussi sentait le poids de la fatigue et des blessures, pourtant il devait continuer de montrer l’exemple.

Les jeunes s’en rendraient compte au fil des années de service, le vrai trésor de l’expérience, ce n’était pas de savoir mieux se battre, d’être plus habitué à la pénombre constante ou même d’avoir une arme runique. Non, c’était de savoir faire passer certaines actions au second plan de son esprit, de les faire fonctionner comme un moteur à bière qui ronronne dirait ce cher Snorri, même si il en avait fait exploser plus d’un durant ses années d’apprentissage. Et c’était ce que faisait le Barazul, soutenir ses nains, les rassurer et les diriger dans la marche par automatisme pendant que son esprit se consacrait à analyser la situation.

Et celle-ci n’était pas bonne. Les veilleurs étaient blessés, fatigués par de violents combats et pourtant après seulement une journée de repos, ils devaient repartir à la rescousse d’un groupe de rangers perdus et assaillis en pleine montage face à une troupe de peaux-vertes inconnues. Non, en l’état il ne pouvait pas leur demander de charger l’ennemi au corps à corps sans réfléchir. Les arbalétriers allaient être cruciaux pour éviter les éléments les plus dangereux d’arriver au contact et…

Et la fin de cette maudite pente, enfin. Hagin allait pouvoir examiner la situation de ses propres yeux.


-"Les urkis! Ils ont passé les défenses!"

Par la hache de Valaya ! La marche passa au pas de course pour les derniers mètres, pour contempler l’ampleur du désastre et le devenir des montagnards. Tout d’abord il ne vit rien, entendant juste les sons du combat et Balin qui lui criait dans les oreilles. Le Barazul passa enfin la tête par dessus la roche. Le soleil dans le dos, il vit ensuite les arbres, la forêt de wutroth, puis les barricades et les neufs rangers l’occupant. Enfin il les vit, le fanatique et son énorme boulet.

Ils avaient des putains de fanatiques.

En moins d’une seconde, des dizaines d’affrontements revinrent à la mémoire d’Hagin, des dizaines de déchaînements de violence, des dizaines de camarades gisant dans leur sang ou retournant se battre une dernière fois, déjà condamnés par leurs blessures. L’enjeu en valait-il la peine ? Allait-il condamner ses veilleurs à la mort ? Certains ? Probablement. Tous ? Possiblement. Et pour quel résultat ? Il lui manquait le facteur crucial, l’ennemi. Il regarda les rangers durant ce bref instant. Neuf survivants, pratiquement déjà condamnés, un bosquet inflammable pour priver les urkis et grobis de leur victoire et peut être emporter plusieurs de ces raclures vertes dans le feu.

Le Barbe-de-Fer était enfin debout en haut de la pente et sa décision était prise.


-« Tireurs! Fanatique puis cibles prioritaires. Cercle dans les barricades et BarKadrin. »

Ses ordres n’étaient pas fini qu’il partait déjà, entendant le sifflement des arbalètes puis, peu après, le pas rapide de ses veilleurs. Les arbalétriers seraient l’élément clef de l’affrontement si les peaux-vertes revenaient à la charge, abattant les fanatiques, les shamans et tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un chef ennemi ou une menace, maximisant la désunion chez l’adversaire. Sinon, ils prodigueraient un tir de soutien bienvenu. Hagin et les brise-fers combleraient les brèches. Les nains désœuvrés, si tant est qu'il puisse y en avoir, auront à se servir des arbalètes des rangers morts pour aider leurs pairs, la tradition l’autorisait pour peu que ces armes soient par la suite rendues.

« Khazukan Kazakit-ha ! »

Alors qu’il poussait des cris de guerre en courant vers les barricades et que les chants martiaux de sa race emplissaient sa gorge, il ne pouvait s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment et son cœur se serrait à l’idée d’avoir peut être fait le mauvais choix...

Re: [Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 03 févr. 2023, 18:23
par [MJ] Le Djinn
C'est avec un cri de guerre commun que les brise-fers montèrent à l'assaut, fracassant leurs haches sur leurs boucliers, essayant d'oublier les blessures qui parcouraient leurs corps et la difficile ascension les ayant menés jusque là. Ils partaient sur ce qui devait être la plus mauvaise position possible: derrière des fortifications ouvertes, face à un ennemi qui chargeait! Si Hagin avait pu les mener à l'arrière des lignes urkis, ou au moins sur un flanc, ils auraient sans doute pu faire un grand nombre de dégâts avant de passer au combat proprement dit, mais là ils devraient tenir une charge bille-en-tête!

Mais ils étaient des Veilleurs et ne pouvaient ni refuser un ordre, ni reculer au combat.

Quant au ranger, leur état d'esprit était difficile à lire: ils étaient sans l'ombre d'un doute épuisés, résignés à une mort soudaine, quand l'apparition vengeresse de leurs frères des tunnels les avait pris de court. Ainsi leur compagnon avait réussi! Il avait ramené du renfort! Mais celui-ci serait-il suffisant ou ne ferait-il qu'accumuler de nouvelles victimes dans les crocs impitoyables des Voûtes?

Les arbalétriers vont commencer à tirer! Je considère qu'ils tirent tous sur le fanatique, il faut au moins trois réussites pour le descendre:

11,15,12,18,13,15,16,4,3,4: 3 réussites pile! Pfiou!
Par chance pour les dawis, les arbalétriers firent mouche. Abattre un fanatique gobelin n'était pas chose aisée, ces teignes ayant tendance à être incroyablement résilientes face aux dégâts car drogués au-delà du raisonnable par des champignons hallucinogènes. Celui-ci soutint d'ailleurs deux carreaux d'arbalète sans coup férir et allaient porter un mauvais coup aux premiers combattants de corps-à-corps quand une pointe vint le saisir au torse et lui coupa autant le souffle que la vie. Un coup de chance, car sinon...

Mais le moment n'était pas à la célébration. Les voiles de la brume laissaient passer les échos des pas de course de l'adversaire et clairement ils étaient nombreux. Peut-être même trop nombreux.


-"WHAAAAAAAAAAAAAAAG"

Les premiers orcs jaillirent du brouillard plus effrayants que des démons du Maître du Massacre. Ils avaient la bave aux lèvres et l'envie d'en découdre, fonçant le kikoup haut-levé. Ils étaient accompagnés d'un nombre inconnu mais important de gobelins de la nuit qui, les lances en main, chargeaient en même temps que leurs cousins de plus grande taille afin de se délecter des souffrances à venir. Certains marquèrent un temps d'arrêt en apercevant les brise-fers, se demandant sans doute pourquoi au lieu d'une dizaine de nains moribonds ils tombaient sur une vingtaine d'entre eux en armures lourdes et en mur de bouclier. Pas de le temps d'y réfléchir pour autant, l'assaut devait continuer.
La scène de bataille, le retour! Même règles que la dernière fois!

Effectifs de l'armée naine:

4 unités (28) Brise-fer de NC 2 = 12 PU (-2 car blessés: 10 PU)
1 unité (9) de Rangers de NC 2 = 2

Total: 12 PA.

Effectifs de l'armée orque & gobeline:

Inconnu.

Les défenses sont en mauvais état mais entre celles qui restent, la forêt et la brume, les nains subissent un point de dégâts en moins par tour de jeu.

Jets de bataille:

Dégâts reçus par les nains: 5 - 1 = 4. Restant: 8 PA.
Dégâts reçus par les peaux vertes: 6. Restant: ?? .
Une chose serait sûre: la bataille serait sanglante... Affreusement sanglante! La vague verte se cogna dans le mur dawi et s'y écrasa durement, non sans y prélever une lourde dîme. Hagin était dans les rangs, avec les siens, en train de retenir un monstre aux crocs énormes quand un claquement d'arquebuse fit éclater la cervelle de l'abomination. Les rangers avaient repris leurs esprits et rejoignaient le combat, offrant un répit bienvenue à leurs compagnons des profondeurs! Arbalètes et fusils firent sans nul doute des ravages parmi les rangs urkis et grobis, car des lamentations douloureuses émanaient du tréfond du brouillard où les projectiles allaient se perdre!
Et au-devant de l'assaut, au plus dur du combat, les brise-fer se défendaient comme des démons, molestant et arrachant des vies avec toute la rage de leurs ancêtres pour les épauler. Mais la sauvagerie brutale des peaux-vertes se révéla vite difficile à supporter. Hagin fût témoin de la chute de Gloris dont il perdit la trace dans la cohue et il vit Brandthic sortir du combat avec une plaie luisante à la gorge. Il n'y avait qu'une dizaine de porte-boucliers, tout au plus.

Tout ça pour mourir ici?

[Hagin] La Guerre de l'Écarlate

Posté : 11 juil. 2023, 20:36
par Hagin Duraksson
Imbécile.

Il avait laissé ses émotions prendre le dessus et avait choisi la route la plus directe. Valaya il y avait pourtant d’autres possibilités, mails Hagin avait été aveuglé par sa crainte de laisser des nains mourir. Pour seul résultat probablement plus allait périr. Il serra les dents de rage. Au moins ces maudits fanatiques avaient mordu la poussière grâce aux carreaux d’arbalètes. Même isolés, ces salopards étaient capables de briser un mur de bouclier et il était hors de question de laisser cette possibilité en l’air. Il n’avait plus que quelques secondes pour adapter son plan avant que la colonne ne franchisse la brume.


Hache Valaya, ils étaient nombreux, plus que ce que les rapports des sentinelles laissaient penser. Mais il était trop tard pour reculer, toute retraite deviendrait débandade et les peaux-vertes auraient facilement moyen de les repousser dans le vide le long du chemin. Il fallait désormais s’y résoudre, tenir ou périr. Si il avait su par avance ce qui l’attendait, aurait-il juste abandonné les rangers ? Là aussi, la question intervenait trop tard, n’ayant plus le moindre sens à cet instant. En attendant, il fallait juste frapper, parer, tuer et survivre. Couvrir les frères du rang autant que possible, s’assurer qu’ils ne soient que blessés lorsqu’ils se replient vers l’arrière, les maintenir en vie.

Hagin n’y arriverait pas, même en prenant des coups destinés à ses subordonnés, il en pleuvait trop et il ne pouvait être partout à la fois. Dans ce cas, il fallait changer l’angle d’assaut des orcs et des gobelins. Après tant d’années à les combattre, il pouvait comprendre une partie de leur raisonnement, un raisonnement simple et brutal, leur soif de défi et de bataille. Et il connaissait une cible parfaite pour attirer les plus dangereux d’entre eux : lui-même.

-« Préparez-vous à abattre les plus gros pour semer la confusion, je vais les attirer à moi.

C’est un fameux brise-fer, gardien de ces terres !
Khazukan, khazakit-ha !
Une armure en acier stellaire,
Je suis fier de l’appeler mon frère !

Tiens bon la hache et tiens bon le rang !
Khazukan, khazakit-ha !
Pour l’Ankor et la gloire de nos clans,
Nous tiendrons jusqu’à la fin des temps !

Nous partons de longs mois en laissant nos liens,
Khazukan, khazakit-ha !
Les garder c’était notre destin,
On l’a choisi en portant l’airain !

Tiens bon la hache et tiens bon le rang !
Khazukan, khazakit-ha !
Pour l’Ankor et la gloire de nos clans,
Nous tiendrons jusqu’à la fin des temps !

On prétend que sous terre, le sang coule à flots,
Khazukan, khazakit-ha !
On trouve l’orc, le skaven, le gobbo,
De l’ennemi nous briserons les os !

Tiens bon la hache et tiens bon le rang !
Khazukan, khazakit-ha !
Pour l’Ankor et la gloire de nos clans,
Nous tiendrons jusqu’à la fin des temps !

Un jour nous reviendrons porteurs de l’espoir !
Khazukan, khazakit-ha !
Dans l’Ankor ce sera le grand soir
Nous reprendrons jusqu’au moindre couloir !

Tiens bon la hache et tiens bon le rang !
Khazukan, khazakit-ha !
Pour l’Ankor et la gloire de nos clans,
Nous tiendrons jusqu’à la fin des temps !
 »
Faire varier la pression, focaliser l’attention, si il avait eu plus de temps, il aurait pu former une position plus apte à canaliser le flot. Il faudrait faire sans. Le mouvement était méthodique, usuel, conçu pour minimiser l’effort autant que possible. Le combat risquait de durer encore longtemps si les nains n’arrivaient pas à briser la volonté ennemie. Dans le pire des cas, et lorsque les peaux-vertes se seront suffisamment accumulés au front, une salve de cendrées devrait les achever ou au moins faire gagner un répit.
On tente donc de relancer le jet de dégât subit par les nains en espérant ne pas faire 6 et on tente plus pro-activement de décapiter le commandement ennemi pour espérer semer la confusion ou au moins diminuer la pression pour qu’ils se cassent