Goraxul cheminait, seul, dans les étendues désertiques, quelque part dans la désolation chaotique. Aussi loin que portait le regard, le paysage alentours était morne, désert, sans vie. Le semblant de relief rocailleux bouleversait certes le paysage, créant collies et dépressions, mais une chape de silence était tombée sur ces terres. Nul n’y vivait, excepté les tribus nomades de chaotiques, et des bêtes mutées, rendues folles par les tempêtes magiques déchirant régulièrement les cieux tourmentés de ces contrées. Les Désolations du Chaos. Vision d’un monde à l’agonie. |
Deux bêtes sauvages, profondément mutées par une exposition prolongée aux vents du Pôle, semblaient se disputer la dépouille d’un voyageur, étendu inerte dans le sable cendreux. Chacune des deux créatures saignait de plusieurs blessures, parfois profondes, mais le plus marquant était bien leurs mutations apparentes, preuve indéniable du pouvoir tangible du Chaos. L’un des deux monstrueux chiens était doté d’impressionnantes cornes, tandis que de multiples épines dorsales parsemaient l’échine de l’autre.
Avant que Goraxul ne puisse prendre une décision, le chien du Chaos à l’échine épineuse battit en retraite, détalant lourdement jusqu’à quitter la dépression, sans prêter attention au chaotique isolé qui avait observé le combat. Toutefois, le vainqueur l’avait quant à lui bien remarqué, et quoique blessé, avançait maintenant lentement mais sûrement vers lui. Un rugissement de défi retentit dans la dépression déserte, alors que la bête entamait l’ascension de la crête. A cette distance, Goraxul pouvait déjà distinguer le sang suintant des plaies du monstre à cornes, sa gueule béante et baveuse, ses dents acérées et ensanglantées. Et ses petits yeux, qui luisaient d’une folie meurtrière et d’une rage aveugle.