[Kurtz] Le fléau

Les désolations nordiques s'étendent à l'est de la mer du Chaos, à l'extrême frontière des Royaumes du Chaos. S'y aventurer signifie aller droit à la mort. Bien peu osent braver les abominations du Chaos, mais les histoires de montagnes changées en monceaux d'or et de joyaux ou la perspective de découvrir de puissants artefacts magiques cachés dans ces terres hostiles continuent d'attirer les plus téméraires des chasseurs de trésors.

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[MJ] Abhorash
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par [MJ] Abhorash »

Bilan tour 2
Akhamshy'y > Blessé
Bastragor > Ok
Charybde > Blessé
Dortmuur von Lecktstrasse > Ok
Erphegor > Ok
Friekbar > Blessé grave
Gorjald > Ok
Hasturian > Blessé

Tzeentchi 1 > Ok
Tzeentchi 2 > Blessé
Tzeentchi 4 > Blessé grave
Tzeentchi 5 > Blessé grave
Tzeentchi 7 > Ok
Tzeentchi 8 > Ok
Tzeentchi 9 > Ok
Tzeentchi 11 > Ok
Tzeentchi 12 > Blessé

Sorcier 1 continue le rituel.
Sorcier 2 arrête et entame un nouveau sort.

Kurtz a le droit a une attaque sur un des deux sorciers ( Sorcier 2 par défaut ).

Attaque de Kurtz > Réussie! > -28 PV!

S2 est mort...
Le sorcier leva un bras vers Akh', et murmura des mots de pouvoirs. Le chevalier de Khorne sentit l'air s'apesentir et se teinter de l'odeur de la magie. La capuche du sorcier tomba, dévoilant trois têtes : l'une avec une langue de feu, l'autre cylopéenne, et la dernière dépourvue de nez. Il plongea ses yeux dans ceux du khornite, et persifla dans la langue magikane, avant d'être repris par la tête du milieu.

« Élu de Khorne... Ta vision est trop obtuse pour voir le plan de l'Architecte... Renie ton dieu... et tu pourras prendre une part, aussi infime soit-elle, dans Ses plans, à la place de tenter vainement de les contrecarrer... Agenouille-toi devant la puissance de Tzeentch! »

Charybde bondit vers le sorcier. Sa hache scintilla dans les airs... avant de s'abattre sur le cou du magicien, le faisant taire à jamais...

Ce fut rapidement la débandade chez les Tzeentchis, et ils furent tués, un par un*, sous l'œil vigilant de Dortmuur. Gorjald veillait à ne pas laisser de plaies trop béantes, et à l'aide de sa magie pansait les pires blessures. Charybde astiquait sa hache mécaniquement.

D'étranges choses se produisaient par ici...
Obt. : 1d3 + 1d3 ( rune ) PdC > 2 PdC
*Sauf contre indication d'Akhamshy'y
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Akhamshy'y Iorcamni
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Message par Akhamshy'y Iorcamni »

Une fois les sorciers morts, un vent de panique souffla sur les troupes de l'architecte, certaines s'enfuyant, d'autre tentant vainement de poursuivre le combat. De toutes évidences, les adeptes de Tzeentch n'avaient pas le goût des Khornites pour le combat qui les massacrèrent sans autre forme de procès, envoyant douze crânes supplémentaires rejoindre le seigneur du sang. Cela faisait donc dix-huit crânes pour un total de deux fois huit victimes. Deux fois huit, un nombre aux consonnances pleines de promesses qui n'étaient pas pour déplaire à l'Akhamshy. D'autant plus que quatre de leurs trophée avaient appartenus à des sorciers suffisamment puissants -ou suffisamment fous- pour se croire en mesure de tenir tête aux élus de Khorne.

L'Akhamshy se baissa vers la tête à l'oeil cyclopéen et la tira par les cheveux. D'un geste expert, il trancha la gorge de la créature de sa serre la plus fine, et en guise de sang une bile noirâtre se répandit sur le sol. Loin de se démonter pour autant, il asséna deux grands coups dignes d'un boucher sur le cou du cadavre et la tête finit par se détacher du corps. Satisfait, le guerrier aux serres se releva en prenant le crâne du défunt entre ses deux mains, le tenant au niveau des tempes. Des deux serres lui tenant lieu de pouces, il traça une ligne sanglante partant du menton pour remonter sur le front et la prolonger jusqu'à l'arrière du crâne. Puis, poussant un petit mugissement de satisfaction, il arracha la chair de sa victime avec l'enthousiasme d'un cuistot plumant la plus belle des oie avant en extraire un crâne ensanglanté qu'il brandit bien haut au dessus de sa tête.
- Khorne ! Oh toi mon maître et mon guide, ce crâne est à toi ! Khorne ! Tu m'as comblé de bienfait et tu m'as promis un grand destin ! Khorne ! Voit ces autels de sang que je dresse en ton nom ! Puisses-tu m'accorder encore longtemps tes faveurs, et ce ne seront plus des autels de crânes, mais des citadelles que je dresserai en ton nom ! Khorne ! Mon crâne est à toi, mais avant cela j'en enchaînerai des milliers d'autres à tes pieds ! Khorne ! De tous les dieux, tu es le seul digne de régner, Khorne ! KHORNE, PUISSIONS NOUS AVOIR LA FORCE DE REPANDRE TA VOLONTE SUR LA TERRE !

Sur ce, ils dépouillèrent les cadavres restant de leur atout capital pour dresser deux monticules de huit crânes.
Je pense que c'est un bon moment pour que Khorne améliore l'armure de mon PJ ou alors qu'il donne indice sur l'endroit où le pauvre Kurtz pourra réunir les 70 guerriers qui lui manquent. Ou alors c'est le bon moment pour obtenir une mutation du chaos qui remplacera sa tête de chien par huit tentacules de poulpe autrement plus élégants.
Bref, si possible, je dépense 20 points de dévotion en attendant de voir ce qui se passe. Si mon PJ est toujours en état après cela, il fouille le camp avec les PNJ à la recherche d'objets de valeur ou d'ennemis dissimulés.
Akhamshy'y Iorcamni - Chevalier du Chaos
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[MJ] Abhorash
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par [MJ] Abhorash »

Plus tard dans la soirée... Le ciel se couvrait d'une chape rouge, et une brume ensanglantée se levait. Les étoiles étaient haut dans le ciel et semblaient rire des mortels. Sous des cieux si peu cléments, Kurtz ne pouvait que se demander où il était.
Car si il était auparavant dans un village enneigé, il était désormais sur une plaine glaciale et désertique, battue par des rafales de vents. Morrslieb était haute dans le ciel, et se penchait sur son avenir. Il voyait aussi l'ombre d'une main griffue et gigantesque s'éloigner lentement d'où il se trouvait.

Sans s'en rendre compte, il avançait d'un pas régulier, et au loin apparut une ombre. Chaque pas la rendait plus grosse et impressionnante, mais ce ne fut pas avant longtemps que Kurtz se rendit compte que c'était un trône. Étais-ce possible que... ?

Mais il ne put avancer davantage. Deux silhouettes déformées l'avaient entourée. C'était des oiseaux déplumés au corps nu et tordu qui grinçaient affreusement. Ils se jetèrent sur Kurtz, et essayèrent de le blesser. L'un d'entre eux parvint à entailler sa peau, mais une sève noir coula et répara les dommages presque aussitôt. Le disciple de Khrone saisit l'un des oiseaux et entreprit de l'étrangler à mains nues. Car dans ce monde éthéré, il n'existait que sous forme humaine, dépourvue de toute faveur de son dieu.

Une fois les deux créatures tuées, il les dépouilla et offrit leurs crânes à Khorne.

Il se sentit alors tomber au sol, la tête vrillée par des paroles sans queue ni tête. Il ne retint que peu. Que le temps viendrait, et qu'il devait marcher dans les neiges. Qu'il devait suivre la lune jusqu'à sa destination.

Et puis, Kurtz se réveilla... Debout, en face du carnage fait par ses hommes.
Pillés sur les corps
  • Des pièces de cuivres marquées d'un symbole étrange
  • 6 épées à une main ( dont 2 brisées )
  • Une rondache
  • Plusieurs toges colorées
  • Des bougies et une sorte d'encens
Amélioration d'armure!
Lorsque Kurtz est blessé, il peut dépenser 3 PdC pour regagner 1d6 PV.
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Akhamshy'y Iorcamni
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par Akhamshy'y Iorcamni »

Serrant les dents, je poussais une grimace de douleur en revenant à moi. Mon sang battait contre mes tempes, les martelant pour produire une litanie qui éveillait en moi de sombres échos. Suffoquant, je tentais de reprendre mon souffle tandis que des voix me soufflaient des mantras évoquant la langue noire sans en être tout à fait. Sans comprendre tout à fait de quoi il relevait, je me fis la réflexion qu'elles étaient responsables de ce que j'étais devenu et je sentis ce que l'on pourrait nommer de la rage monter en moi: je n'étais que leur jouet, leur instrument, j'étais devenu une aberration errant sans fin à travers le vieux monde, j'étais... Qui étais-je déjà ? Kurtz... N'était-ce pas là mon nom ?

Revenant subitement à moi, je toussais plusieurs fois et me mis à cracher une bile noirâtre qui ne pouvait être que mon sang. Ouvrant les yeux, je me rendis compte que j'avais chuté sur le sol et que mes guerriers m'avaient encerclés, observant un silence respectueux mêlé de crainte. Nul n'avait osé porter la main sur moi durant mon inconscience mais j'avais fait preuve de stupidité en me laissant ainsi surprendre en position de faiblesse. Me réprimandant intérieurement, je me remémorais mentalement les vertu des chevaliers. Ce faisant, je fus pris d'un léger doute à l'énoncé de la dernière vertu, mais que pouvait bien être la Justice si ce n'est récompenser chacun selon son juste mérite ? Et que pouvaient bien mériter les faibles et les lâches si ce n'est la mort ? J'avais à présent totalement repris mes esprit et je me relevais sans peine, la lourde armure que je portais ne pesant pas plus à mes yeux qu'une simple tunique de mailles. Levant un poing serré vers le ciel, je m'adressais en ces termes à mes guerriers:
- Khorne est satisfait de nous pour aujourd'hui. Il nous envoie Morrslieb afin de nous guider vers d'autres combats et peut-être davantage, si nous nous en montrons dignes.

Sur ce, nous fouillâmes le camp qui ne contenait pas grand chose, si ce n'est quelques denrées à moitié pourries. Nous décidâmes donc de persévérer dans nos habitudes, préparant les cadavres de nos anciens ennemis afin qu'ils se conservent et que nous puissions les consommer plus tard. Au niveau des flèches, nous pûmes en récolter une quantité suffisante pour assurer notre prochain combat. La majorité d'entre elles s'étaient plantées indemnes dans la neige près de l'entrée ou étaient demeurée dans les carquois de nos adversaires. Au final, notre seule réelle déception fut le métal totalement absent du camp à l'exception de quelques lames brisées, de deux ou trois clous rouillés et d'une poignée de piécettes de cuivres. Avant de décider de les conserver ou non, je décidais de demander à Gorjald si elles n'étaient pas ensorcelées.
Après une nuit de repos, on emporte tout si Gorjald déclare que les piécettes ne sont pas magiques. Mon PJ se prend la rondache et l'épée à une main qu'il fixe comme il peut à son cheval à l'aide des toges. Ensuite, ils lèvent le camp, mettent le feu au village - subtilité selon les khorneux - et partent en suivant l'erratique morrslieb.

Si rien de spécial, mon prochain post sera un texte d'ambiance détaillant tout ça ainsi que le début du voyage au pays du froid de canard.
Akhamshy'y Iorcamni - Chevalier du Chaos
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[MJ] Abhorash
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par [MJ] Abhorash »

Gorjald regarda les piécettes, émit un grognement que seul un homme-bête pouvait faire, puis signifia dans la langue noire déformée par son terrible accent, qu'elles étaient empreintes d'un étrange pouvoir. Il refit un étrange bruit, puis signifia que la marque de Tzeentch était gravée dessus. Kurtz sentait d'ailleurs l'odeur poisseuse et nauséabonde de la magie émaner de ces pièces. Gorjald fit signe qu'il ne pouvait défaire la puissante magie des pièces.

Sur ce, ses chevaliers levèrent le camp et brulèrent le village, et ils partirent sur la périlleuse route vers l'Humanité...
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Akhamshy'y Iorcamni
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par Akhamshy'y Iorcamni »

Reniflant les piécettes de cuivre, je m'interrogeais à leur sujet. Etait-ce Khorne ou l'Achitecte qui les avait placées sur ma route ? Dans le premier cas, il me faudrait peut être les conserver pour les soustraire à l'influence des Tzeentchis alors que dans le second, je devrais m'en débarrasser au plus vite. Si le village avait disposé d'une forge, je les aurais simplement fait fondre afin d'en récupérer le métal, mais tel n'était pas le cas. Aussi me trouvais-je bien ennuyé par ce stupide dilemme alors que j'empaquetais les provisions de viande prélevée sur les cadavres. Subitement, j'eus comme une illumination: dans mon rêve, Khorne n'avait pas parlé de piécette ni de Tzeentchis, ces objets étaient donc sans rapport avec notre périple sur ces terres gelées. Je les abandonnais donc négligemment avant d'enfourcher ma monture qui me jeta un coup d'oeil impatient ; il n'y avait plus rien à dévorer dans les environs et elle n'attendait qu'une chose: le prochain carnage.

Devant moi, je vis le frêle Bastragor passer en courant de cahutte en cahutte, une torche à la main. Bientôt, des brasiers s'élevèrent à travers tout le village et mes six autres compagnons me rejoignirent devant la porte d'entrée. Charybde, comme à son accoutumée, s'était facilement remis de ses blessures et marchait sans mal. Je remarquais au passage que la large déchirure qui barrait le flanc droit de son armure s'était presque refermée, le métal vivant "cicatrisant" à une vitesse surprenante. Derrière lui, se tenait l'inflexible Dortmuur von Lecktrasse, ses deux fidèles haches fixées à sa ceinture. La chaîne qui pendait à sa taille s'était enrichie d'un crâne ovale percé d'une multitude de cavités qui me firent penser à autant de petites bouches. A ses cotés, le chevalier Erphegor marchait en silence. Fermant la marche, les deux maraudeurs humains étaient occupés à comparer l'équilibre des lames dénichées dans le camp tzeentchi.

Me retournant, je tombais nez à nez avec Gorjard, le chamane hémophile couvert de son propre sang séché. Il chevauchait son destrier du chaos et semblait être celui qui avait le plus de mal à se remettre du combat - ce qui était plutôt paradoxal pour un soigneur. Il faut dire qu'il n'avait pas raté une seule occasion de saigner comme un porc, que ce soit en reniflant les sorcelleries tzeentchis ou tentant stupidement de parer à l'aide de sa pique. Néanmoins, il s'était avéré être un guérisseur compétent, ses décoctions ayant soigné à merveille les blessures dont souffrait l'un des humains. D'un geste, je fis signe à Friekbar passer au chamane l'épée qu'il tenait en main.
- Les lances sont excellentes pour la charge, décentes à courte distance, mais inefficaces lors d'un véritable corps à corps. La prochaine fois, puissent tes cornes ou cette lame empaler ceux qui se jettent sur toi. Commentais-je brièvement.
Bien entendu, le mystique ne comprenait rien au maniement des épées, mais si on lui confiait une lame, peut-être aurait-il le goût d'apprendre les rudiments de l'escrime ? Ou pas, peu importait dans le fond. D'un coup de talons, je lançais Fell'Ka au pas dans la direction que m'indiquait Morrslieb. Dans mon dos, j'entendis celui qui n'était pas tout à fait un gor glousser de joie alors qu'il lançait sa torche sur la palissade du village.
Rien de neuf donc, si ce n'est que mon PJ abandonne les pièces de cuivre avant de brûler le village.
Akhamshy'y Iorcamni - Chevalier du Chaos
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[MJ] Abhorash
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par [MJ] Abhorash »

Encore une fois, tu as le choix entre un périple en ereupé libre, dans lequel tu vagabondes dans les terres sauvages, ou tu peux directement passer à la suite de l'histoire...
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Akhamshy'y Iorcamni
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par Akhamshy'y Iorcamni »

Je vais prendre le RP libre, ça me permettra de bruler des villages sans qu'ils soient blindés de sorciers fous ou de mutants tous plus louches les uns que les autres.
D'un geste, j'ordonnais à mes sept compagnons de se placer en file indienne et plusieurs jours durant, nous marchâmes ainsi vers le nord en suivant Morslieb ; cependant, plus le temps passait, plus un indicible malaise montait en moi, une vague nausée, un trouble sans nom dont l'origine m'échappait. Ce n'était pas les plaines gelées que nous arpentions car elles étaient bien plus hospitalières que les terres du chaos ; ce n'était pas non plus le froid mordant car il était terne et doux face au piquant des vents de magie ; ce devait donc être autre chose, peut être un observateur invisible ? Portant les mains en visière au dessus de mes yeux, je parcourais une fois de plus les terres gelées du regard. Rien. Rien que la neige poudroyant à l'infinie, percée de quelques arbres isolés de-ci de-là ou d'un fourré de buissons épineux. Nulle menace n'était en vue, nul ennemi proche ou lointain ne laissait de trace sur le sol enneigé de ce royaume. Cependant, j'avais la nette impression que quelque chose clochait ici bas, que l'oeil de la Loi était braqué sur moi, moi qui m'était pleinement adonné au chaos.

Un soir, alors que je fouillais le ciel à la recherche de Morslieb, je ne la trouvais point mais croisais sa soeur Manslieb. Ce fut pour moi comme une révélation: ici la loi régnait en maître, ici l'impermanence n'avait pas droit de cité ; ici, nous nous trouvions sur des terres où le chaos était une anomalie, une folie issue d'esprit aussi dérangés que déments. Oui, nous étions fous et déments de fouler ainsi la terre des hommes, tel était le message que Mannslieb avait peu à peu insinué dans mon esprit par son insupportable alternance de jours et nuits digne d'une métronome céleste. Car en ces lieux ou régnait la loi et l'ordre, quelle place restait-il pour le chaos ?

Je fus stoppé net dans mes réflexions par un cri d'alerte de Bastragor qui pointait du doigt l'horizon d'où montait une colonne de fumée.

Lançant nos destriers du chaos au trot, nous approchâmes rapidement de la-dite colonne de fumée ce qui nous permit d'en distinguer l'origine: un petit village en train de brûler ; une fois de plus, le destin semblait nous ravir un carnage qui nous revenait de droit. Agacé, je décidais néanmoins de faire halte au village durant quelques temps afin de laisser les chevaux se reposer. Passant entre les huttes noircies, je sentis l'odeur de la chair carbonisée, du sang et de la peur. Cette dernière était si forte que je soupçonnais quelques survivants de se cacher parmi les décombres. D'un mot, j'immobilisais mes guerriers et je me mis à écouter par tous mes sens.

Autour de moi planait un silence ponctué par le souffle rauque des hommes bêtes dont je notais distraitement l'odeur de fauve. Au bout de quelques secondes, l'un des chevaux frappa le sol de son sabot tout en renâclant, ce qui obligea son cavalier à lui serrer la bride, produisant ainsi un léger cliquetis de côte de mailles. Fermant les yeux, je me mis à écouter de toute mes oreilles mais je perçus nul bruit suspect. Levant le museau sous mon casque, je reniflais l'air alentour. Il était saturé par l'odeur de corps brûlé et la peur qui planait sur ces lieux. Ouvrant les yeux, j'examinais les environs du regard. Si un humain se cachait dans se village, dans quel genre d'endroit pouvait-il bien se dissimuler ? Sous une poutre noircie ? Derrière une cabane en ruines ? Mon regard tomba subitement sur le bûcher érigé au centre du village, une vingtaine de cadavres calcinés étaient empilés au centre de celui-ci ; la cachette idéale pour une femmelette cherchant à fuir les combats.

Ordonnant à Hasturian de me suivre, je laissais les autres fouiller les décombres de ce qui fut jadis un petit village sans histoire pour me diriger vers le bûcher funéraire. Stoppant ma monture à quelques pas de là, je descendis de Fell'Ka avant de détacher l'épée que j'avais récemment acquis. L'empoignant fermement, je fis un moulinet dans le vide afin d'en éprouver l'équilibre. Si le tranchant de la lame était médiocre, son équilibre était pire encore, et mes serres ne permettant pas un bonne prise sur le manche, je manquais de la faire tomber. Néanmoins, elle suffirait pour l'usage que je lui réservais. De la main gauche, je tirais vers moi un premier cadavre qui chuta lourdement sur le sol, tel le poids mort qu'il était. Sans hésiter, je le décapitais d'un geste net et précis, envoyant sa tête rouler sur le sol où Hasturian la récupéra pour la dépecer, ce qui lui permettrait d'en extraire le précieux crâne.
Akhamshy'y Iorcamni - Chevalier du Chaos
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Akhamshy'y Iorcamni
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par Akhamshy'y Iorcamni »

Nous en étions à peine à notre troisième cadavre lorsque je vis une jambe bouger. Sans hésiter, je la saisis à pleine main et tirait le corps vers moi ce qui déclencha un cri de protestation de la part de son propriétaire, ou plutôt de sa propriétaire. En effet, devant moi se tenait une petite fille rousse aux faux air de garçon manqué, l'air revêche et les cheveux coupés courts. Son visage ensanglanté et sa blessure sous l'oeil droit témoignaient des récents combats auxquels elle avait peut-être pris part sans pour autant connaître le destin tragique de ses aînés - du moins pour jusqu'à présent. Croisant les bras d'un air boudeur mais néanmoins déterminé, la gamine nous jeta un regard sévère.
- Vous êtes des monstres ! déclara t'elle.

A cette remarque, j'éclatais de rire. L'insolence de cette fillette me plaisait, aussi lui demandais-je avec une pointe de bonne humeur si les véritables monstres n'étaient pas plutôt ceux qui avaient détruit le village et massacré sa famille. A ma question, elle eut une reniflement de mépris en répondant qu'elle les détestait tous et qu'ils n'avaient eu que ce qu'ils méritaient. J'opinais lentement à ses mots tout en dévisageant la gamine : aucune larme ni aucun regret ne venait entacher son visage, c'était plutôt bon signe. Sans crier gare, je la pris par les cheveux et la soulevais du sol, la petite poussa un glapissement, mais ne hurla pas. Satisfait, je la reposais sur le sol à coté de moi avant de reprendre ma besogne macabre. Attrapant un bras, j'extrayais un corps supplémentaire des décombres pour la décapiter d'un coup d'épée. Plantant deux serres dans les yeux de ce qui fut jadis un solide fermier, je passais ce trophée à Hasturian qui commença à le découper du tranchant de sa lame. Ne lui prêtant pas davantage d'attention, je tranchais une seconde tête que je tendis à la gamine. Celle-ci l'attrapa par pur réflexe et resta interdite devant cette chose noircie dans laquelle on pouvait encore reconnaître le visage d'une jeune femme, le bûcher n'ayant de toutes évidence pas brûlé bien longtemps avant que le froid, la neige et le vent ne l'éteignent.

Quoi qu'il en soit, la gamine comprit rapidement ce que l'on attendait d'elle et commença bientôt à dépecer le crâne que je venais de lui confier. N'ayant munie d'aucune lame, elle s'y attaqua à coup d'ongles, arrachant difficilement quelques lambeaux de chair calcinée autour des orbites ou sur le milieu des joues. La regardant procéder avec un calme obstiné, je compris que cette gamine là n'avait rien d'ordinaire et que sa survie au massacre du village ne devait peut-être rien ni au hasard ni à la chance.
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Akhamshy'y Iorcamni
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Re: [Kurtz] Le fléau

Message par Akhamshy'y Iorcamni »

"Vous êtes des monstres" Les paroles de cette petite gamine rousse résonnait dans mon esprit. Sa vision me ramenait au temps lointain où j'étais encore humain et où les enfants étaient monnaie courante dans le chateau, où ils se plaisaient à rire en formant des farandoles, à courrir après les poules ou à se battre avec les oies. Comme toujours lorsque des souvenirs de ma vie d'avant revenaient à la surface, les gens s'y exprimaient dans un dialecte ayant presque déserté ma mémoire mais que je n'étais pourtant jamais parvenu à oublier totalement. Dans mon souvenir, un gamin de deux ans mon ainé me menaçait en brandissant un bâton:
- Tu n'es qu'un chien, me dit-il en arborant le même regard sévère que la fillette avait eu à mon égard quelques instant plus tôt. Saisi d'une impulsion, je sortais de ma rêverie pour étrangler la gamine sans autre forme de procès. Elle tenta de lutter un instant, mais aussi déterminée soit elle, une enfant n'était pas de taille face à un guerrier du chaos et son corps devint flasque alors que toute vie la désertait. Lorsque je la lachais, son corps tomba mollement sur le sol. A mes cotés, Hasturian me contemplait pensivement en remarquant que je ne l'avais épargnée que pour l'envoyer rejoindre Khorne quelques instants plus tard. Je compris à son ton excessivement détaché qu'il m'adressait là une sorte de reproche, s'imaginant sans doute que j'avais voulu jouer avec elle, aussi répondis-je avec une certaine mauvaise humeur.
- Après réflexion, cette gamine ne nous était d'aucune utilité, autant s'en débarasser tout de suite.
Sur ce, l'humain hocha la tête en observant la tête meurtrie de la gamine, puis après quelques instants de silence, il sembla accepter ma décision en se remettant à éplucher son crâne.

J'allais décapiter le corps de la gamine lorsque je vis Bastragor approcher de cette curieuse démarche qui tenait autant de la course à quatre pattes que du clopinement à deux jambes. Tout excité, il sautillait sur place en nous expliquant qu'il avait trouvé des traces de pas quittant le camp, une piste fraîche.
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