Figé sur place, Orzhov guetta le bruit qu’il avait entendu. Celui-ci se répéta, et il finit par l’identifier : c’était un bruit de voix, accompagné des pas de deux personnes qui progressaient dans la forêt. Et le bruit se rapprochait…
Avant même qu’il ait pu faire quoique ce soit, cependant, il vit deux silhouettes déboucher plus bas et se diriger vers un ruisseau situé en contrebas. De là où il était, il ne lui fut guère difficile d’identifier les silhouettes : il s’agissait de deux femmes, dont les vêtements et les parures diverses portaient les marques d’un clan qu’il ne connaissait pas.
Le nain du chaos étouffa un juron muet : il se trouvait largement à découvert, et si une des deux femmes se donnait la peine de relever les yeux, elle le repèrerait directement. Il maudit son inaction précédente : s’il avait seulement pris la peine de se cacher au moment où il avait entendu le bruit, il n’aurait certainement pas couru le risque d’être désormais repéré aussi facilement.
***
L’irruption du caillou projeté par Gulom dans le fourré fut suivie d’un feulement rageur et sonore. Visiblement, l’animal qui se trouvait dans les branchages semblait décidé à en découdre, et n’appréciait guère d’être assailli.
Le buisson fut agité follement, puis, avec un nouveau grondement, un éclair brun et noir surgit dans la clairière, et Gulom et Graoumf se retrouvèrent soudain confronté à une créature étrange, de la taille d’un petit poney, dont la mâchoire impressionnante laissait goutter un flot de salive jaunâtre, avec le poil dressé et hirsute, et des petits yeux jaunes qui dévisageaient les slaaneshi de manière haineuse.
Un grondement sourd s’échappait de la poitrine de la bête, qui se ramassa au sol, prête à bondir…