[Akisha] Où te contemplera l'éternité

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

La nuit commençait à tomber sur la Norsca. Dans le ciel, la Lune Grise scintillait dans une forme de croissant, offrant un tout petit peu de luminosité qui n’était pas si nécessaire que ça aux Druchiis ; leurs pupilles dilatées, ils pouvaient aisément deviner les ronces de la forêt qu’ils traversaient, et c’était dans un silence de mort, revêtus de leurs longs kheitans gris-noir, qu’ils marchaient en formation. Même leurs souffles étaient maîtrisés, si bien que malgré la chute de température, la buée qui s’échappait de leurs narines était fine et rythmée.
Chaque Druchii un soldat. C’étaient eux, les descendants de Nagarythe. Chacun d’eux un militaire entraîné à servir son monarque.
Ils s’enfuyaient. Ils battaient en retraite. Mais même après avoir tant failli à leur mission, ils demeuraient dangereux pour les Norses qui semblaient les épier de loin.

Le sommeil — c’était ça, le grand souci. Terrorisés à l’idée d’être rattrapés par les guerriers du Nord, aucun Druchii ne se prépara à bivouaquer. Malgré les heures passant qui éreintaient leurs organismes, ils continuaient de marcher au pas, en essayant d’être aussi alertes que possible.
Et puis, au pire, il y avait toujours de quoi profiter d’un petit coup de pouce…

Dans les rangs, d’escouade en escouade, il y eut des murmures. Des échanges de pochons. Un émissaire qui trottait pour aller d’un groupe à l’autre, murmurer quelques mots, et offrir gratuitement ce qui coûtait des souverains d’or à Karond Kar.
Lannith avait fait une distribution d’une petite confiserie commune dans le Placître où s’entassent les Elfes plébéiens. Une sorte de petit cachet coloré, qu’il fallait laisser fondre sous la langue. Alors, le cœur se mettait à battre la chamade, la respiration était un peu plus saccadée, et malgré les courbatures persistantes, les Druchiis ne sentaient plus aucune envie de dormir.

Ils pourraient s’enfuir. Tout droit. Toujours tout droit, vers le sud.

Il faisait maintenant nuit noire, lorsque la Rottnan apparut enfin aux yeux d’Akisha.

C’était une grande rivière ; Là où elle l’avait traversé à gué, elle avait pu compter sur le terrain, et sur la hauteur du cheval subtilisé aux Norses. Ici, la vision du bras de mer était bien différente. C’était un cours d’eau aussi large que profond, peut-être une longueur de soixante, soixante-dix mètres, et un fond qui semblait être suffisant pour qu’un ours se mette à flotter. En temps de paix, ça devait être un coin parfait pour les pêcheurs.
Le « pont » que Megeth avait fait jeter dessus, en revanche, eut certainement de quoi décevoir. L’ouvrage, si seulement il méritait un tel mot, était parfaitement archaïque : une succession de petites planches en bois, retenues entre elles par deux grands cordages qui suspendaient sur des piquets d’un côté et de l’autre de la rivière. Ça ne semblait pas très solide, mais la prouesse avait été de le jeter en très peu de temps par-dessus la Rottnan. Les pontonniers de Megeth n’avaient pas démérité là-dessus.

Là où la sœur d’Akisha n’avait pas menti, c’est que le lieu semblait parfaitement à découvert. Tout autour du ponton, la forêt cessait subitement. On ne trouvait qu’un banc de terre, des cailloux, et absolument rien qui ne puisse servir de couverture pour cent, cent-vingt mètres. En revanche, les assaillants profitaient de grands sapins derrière lesquels s’abriter, et d’une position naturellement surveillée. On découvrait le talus sur lequel Megeth aurait préféré qu’un groupe reste derrière pour tenir. Il est vrai que la position permettait de fournir un appui à ceux passants le pont. Mais cette idée avait été abandonnée par Akisha elle-même.

De l’autre côté de la Rottnan, on distinguait en plissant les yeux deux silhouettes armées qui le tenaient. Devant le début de ce ponton, Lanith Yessek attendait. La fille Drakilos descendant du sous-bois dans lequel elle avait passé toute la soirée, elle descendit à sa rencontre.
Elle se sentait lourde, et épuisée. Un peu ailleurs, presque dans les vapes — le contrecoup de tout ce qu’elle avait subit ces derniers jours, sans aucun doute. Lanith se retourna, mit ses mains dans le dos, et attendit qu’elle vienne jusqu’à lui pour fermer son poing et la saluer en se tapant le torse.

« Damoiselle ; Votre sœur et la sorcière ont déjà traversé le pont il y a un quart d’heure à peine. Nous n’avons que peu de temps pour nous organiser, aussi, il est nécessaire de vite se mettre d’accord. »

Il regarda derrière Akisha ; Des corsaires sortaient au compte-goutte de la forêt, et faisaient leur chemin jusqu’au ponton, la plupart portant des arbalètes automatiques en bandoulière contre leur épaule.

« Les deux corsaires de l’autre côté, ils sont de confiance. Je les ai choisis parce qu’ils sont solides dans leur esprit. Ils tiendront jusqu’à ce qu’ils reçoivent l’ordre de faire tomber le pont en brisant les poteaux. Tout devrait alors être emporté par le fond sans trop de soucis, mais alors traverser le pont sera bien difficile.
Il est bien sûr toujours possible de traverser la Rottnan à la nage, c’est bien ce qu’il a fallu faire pour mettre ce ponton de fortune en place… Mais si tout le monde se jette à l’eau en même temps en paniquant, je pense que les Norses s’en donneront à cœur joie. »


Derrière elle, Akisha reconnut le visage de Fereoth. Le vieux Elfe était en train de marcher côte-à-côte avec un solide bonhomme dont un œil avait été remplacé par un en verre.

« En me comptant, ainsi que vous et les deux prisonniers que nous avons récupérés dans votre cage, nous sommes encore vingt-deux à devoir traverser la rivière. La plupart dans ce nombre sont des corsaires équipés d’arbalètes. De bons hommes, mais je pense qu’avec la fatigue et la peur, le moral est au plus bas…

Le ponton quant à lui n’est pas solide. À l’aller on le traversait presque un par un. On peut être plus nombreux à essayer, mais je me demande si ça risque pas de s’écrouler, c’est un risque à prendre.
Et puis, Megeth souhaite surtout qu’on gagne du temps pour elle et la sorcière. Chaque minute qu’on gagne ici sera salvatrice. Il est nécessaire de tuer autant de Norses que possible. »


Il y eut alors une lumière qui troubla la quiétude de la nuit.
Au loin, dans la forêt, une torche. Puis deux. Puis trois. Puis, rapidement, une dizaine de lueurs qui brillaient à travers les feuillages et la canopée de la forêt.
Les Norses étaient là. Eux qui étaient si discrets et avaient fait de la nuit leur camouflage, voilà qu’ils faisaient savoir qu’ils étaient là.
Pour l’heure, ces lueurs étaient fines, et éloignées. Mais elles approchaient. Qui sait combien ils étaient, à descendre sur eux ?

« J’ai deux quartiers-maîtres pour me soutenir : Le gros bonhomme là-bas », fit-il en pointant le borgne qui traînait avec Fereoth, « c’est Endlan. Bon tireur, bon combattant, un vétéran plutôt sûr. L’autre c’est celui-là », et cette fois-ci il pointa un arbalétrier qui était agenouillé dans l’eau, et qui passait sa main dans la Rottnan, peut-être pour évaluer sa profondeur — c’était un homme assez jeune, avec de longs cheveux qu’il avait noués dans une queue-de-cheval assez haute. « Kayeth, c’est mon avis personnel, mais je pense qu’il est moins sûr… Depuis quelque temps, je le trouve très silencieux. »

Et alors, il y eut un bruit qui venait de la forêt.
Un tambour. Un gros fracas de tambour.
Tous les corsaires qui attendaient en bon ordre à l’entrée du ponton se retournèrent presque en même temps. Ils faisaient tomber leurs arbalètes de leurs épaules pour tendre les cordes. Parce que les Norses commençaient un concert.
Ils tapaient, tapaient, et bientôt, ça serait comme si toute la forêt cent mètre derrière eux était envahie de singes bruyants.

« Ah oui, un dernier détail : Avant de partir en Norsca, maîtresse Megeth a acquis une sorte de petit lanceur qui permet de projeter des fusées éclairantes dans le ciel. Nous avons utilisé la plupart lorsque vous avez tenté d'attaquer notre campement, mais il nous en reste encore une qui peut être tirée.

C’est à vous de choisir qui aura la chance de partir en premier, et à quelle vitesse. Il faut que vous décidiez de l’ordre de marche. Si vous avez des ordres à donner, il va falloir les donner vite… »

Fatigue extrême : Tu souffres d’un -2 à tous tes jets.

22 doivent encore traverser la Rottnan. Traverser la rivière avec le pont prendra trois rounds (Deux minutes en temps réel), traverser la rivière à la nage demandera des tests de nage et risque de prendre bien plus de temps.
L’opposition Norse approche et risque d’attaquer dans quelques minutes. Tu dois donc choisir dans quel ordre les Corsaires vont passer, quand toi-même le pourra, et à combien vous essayez de passer sur le ponton. Si vous passez un par un, il n’y a aucun risque que le ponton s’effondre. Plus vous serez nombreux, plus les chances que ça s’effondre augmenteront durant les rounds où quelqu’un sera dessus (Si vous êtes 22 à y aller en file indienne ça sent mauvais).

La fusée éclairante restante peut être tirée à tout moment durant la bataille. Elle permettra d'éclairer entièrement la forêt pendant 5 rounds, ce qui annulera tous les malus qui sont liés à une visibilité réduite à cause de la nuit.

Tu peux faire un discours pour motiver les troupes ou donner des ordres aux quartiers-maîtres pour qu’ils maintiennent la discipline. Mais garde à l’esprit que tu n’as que quelques minutes pour agir et que tu es totalement crevée, donc tu n’auras pas l’occasion de faire une immense sérénade Shakespearienne en mode « We few, we happy few, we band of brothers... »
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

Après notre brève arrêt, la marche reprend, pour ne semble-t-il jamais finir. Progressivement, les groupes de ma sœur et de l'autre salope gagnent de la distance, Kehem dans ses bagages. Pourvu qu'il fasse sa part du boulot, ou je ferais mieux d'apprendre l'immonde langue locale.
Un corsaire circule entre les bandes clairsemées de Druchiis. Généreux cadeau de Lannith pour mieux supporter les privations de sommeil. Arrivant à mon niveau, je regarde la main du type. Une poudre grise claire, qui me fait penser à de la pierre-de-lune, pour le peu que je connais sur le sujet. Je refuse d'un ton sec. Je suis une Drakilos. Les Drakilos n'ont pas besoin de drogue pour arriver à leur fin, et je compte bien le prouver.

La nuit est complète lorsque nous arrivons à la Rottnan, mais la lumière de la lune est suffisante pour avoir une bonne vue de la situation. La rivière est encore plus large que dans mes souvenirs. Un pont branlant sert de planche de salut vers le sud, gardé de l'autre côté par deux solides gaillards. Quand Megeth parlait d'un lieu parfait pour une embuscade, elle minimisait les faits. L'endroit est une cuvette, à découvert, tandis que nos poursuivants seront en hauteur et cachés par les arbres. De quoi se rouler par terre sur le choix culturel des norses à ne pas utiliser d'autres armes à distance que des haches de lancer.
Enfin, si l'un de leurs saloperies de mages n'est pas dans le lot...
Seul protection : un talus, élevé par ma sœur dans un élan d'optimisme.

Arrivée, je suis accueillie par Lannith, qui me fait le topo. Pas de quoi remonter le moral. Je me lèche les lèvres en me préparant à distribuer les ordres, quand un bruit de tambour me fait me retourner. Des lueurs de torche, beaucoup de lueurs entre les sapins. Génial, même plus le temps de se poser, maintenant.

Me retournant vivement, je fais signe à Fereoth et Rekhilve de nous rejoindre, et expose de manière précipitée, quoique militaire, la stratégie à suivre.

- "Nous allons faire deux groupes de six et deux groupes de cinq. Rekhilve et moi auront ceux de six. Endlan va avec Rekhilve, Kayeth va avec Fereoth." Je me tourne brièvement vers mon oncle. "Assure-toi qu'il fasse son boulot de garde-chiourme. Il n'est pas fiable." Je reprends. "Trois personnes en même temps sur le ponton, pas plus. On ne passera à quatre, voire cinq uniquement si la défense flanche, et sur mon autorisation exclusive. Le groupe de Fereoth passera en premier. Lui, Kayeth, puis Lannith s'assureront que ceux passés ne détalent pas comme des lapins, et utilisent leurs arbalètes pour soutenir ceux qui n'ont pas encore traversé. Personne ne part tant que tout le monde n'est pas passé. Même ceux qui n'ont pas d'arbalète, pas d'excuses". Je laisse planer le silence une seconde pour appuyer mon propos. "Le groupe suivant sera celui de Lannith. Jusqu'à son passage, lui et Endlan se chargeront du bon ordre de passage sur le ponton. Après son départ, uniquement Endlan. Ensuite, au groupe de Rekhilve, avec Endlan et l'Ombre à la fin. Je partirai avec Rekhilve, et mon groupe suivra. Le passage sur le pont sera chaotique pour les derniers, d'où le besoin d'être couvert par ceux sur la rive."

Je jette un bref regard derrière moi. Les lueurs. Toujours plus nombreuses. Je réprime un frisson et continue.

- "Ceux n'ayant pas d'arbalète rejoignent mon groupe et celui de Rekhilve en priorité. Faites passer la fusée éclairante avec le groupe de Fereoth. Vous la tirerez lorsque je passerai avec Rekhilve sur le ponton." Un clappement pour motiver les officiers. "Au travail, une retraite organisée est la tactique la plus difficile à réussir. Faites les groupes et commencez immédiatement l'évacuation, pas de temps à perdre. Je vais mettre les choses au point avec la troupe."

Tandis qu'ils s'occupent de diviser les corsaires, je me plante à côté du ponton et élève la voie.

- "BIEN ! La sorcière de compagnie de ma sœur voulait la convaincre d'abandonner une partie d'entre vous pour gagner du temps. J'ai tenu tête pour sauver vos misérables carcasses ! J'ai tenu tête à une foutue sorcière du Couvent pour vos peaux, alors c'est pas pour que vous traversiez le ponton comme des animaux ! Celui qui n'est pas content peut aller se plaindre à Fereoth ici présent !" Je pointe du doigt la silhouette dégingandée du cannibale. Difficile de dire s'il sourit ou montre les crocs. Peut-être les deux. "Pas plus de trois en même temps sur le pont, sauf sur mon accord ! Celui qui part trop tôt tâtera du fouet et gagnera une séance de natation gratuite ! Il est temps de montrer pourquoi l'on vaut mieux que des mon-keighs. Exécution !"

Je laisse mes officiers prendre le relais, et part prestement avec mon groupe former un demi-cercle, pour tenir le terrain. J'ordonne à Rekhilve et à son groupe de rejoindre le mien. Nous formerons le gros de la défense.
Je suis crevée, avec une arme qui n'est pas la mienne, entourée d'une bande de drogués n'ayant qu'une seule envie, se carapater sur l'autre rive. Les Norses n'ont qu'à bien se tenir.
Explication plus méthodique pour être plus clair

Un corsaire par round lancé sur le ponton, pas plus de 3 à la fois sur le ponton. Peut monter à 4, voire 5 si la situation d'arrière-garde est critique

Groupe d'Akisha : 5 corsaires (priorité ++ sur mêlée)
Groupe de Rekhilve : Endlan + 4 corsaires (priorité + sur mêlée)
Groupe de Lannith : 4 corsaires (priorité + sur arbalétrier)
Groupe de Fereoth : Kayeth + Halkis + 2 corsaires (priorité ++ sur arbalétrier)

Ordre de passage

Groupe d'Akisha (dernier) --> Akisha + Rekhilve --> Endlan --> Groupe de Rekhilve --> Lannith --> Groupe de Lannith --> Kayeth --> Fereoth + Halkis --> Groupe de Fereoth (premier)

Groupe d'Akisha et Rekhilve : Défense d'arrière-garde
Groupe de Lannith et Fereoth : Soutien par arbalètes avant et après passage du ponton
Akisha et Rekhilve : Gèrent discipline de l'arrière-garde
Endlan, Kayeth et Lannith : Gèrent passage du ponton, puis s'assurent que les corsaires restent en soutien de l'autre côté de la rive
Fereoth : Garde un œil sur les trois officiers, Kayeth et Lannith en priorité

Fusée éclairante lorsque Rekhilve et Akisha vont sur le ponton
Ponton abattu une fois tout le monde passé, quitte à se fritter avec deux ou trois norses un peu trop proches (sous conditions que le ponton ne tombe pas à cause des norses ou d'un surplus de combattants sur le pont)
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Il n’y avait pas le temps de faire un grand discours ; Mais les capitaines les plus puissants de l’histoire Druchii n’étaient pas forcément les plus bavards. Les corsaires ne sont pas des soldats : ils sont des gens simples, qui s’engagent pour la bagarre et le profit. Qu’importe la gravité de leur situation, Akisha leur offrait aujourd’hui la chance de se battre au lieu de simplement marcher en étant poursuivis et observés par une bande de singes embusqués. Alors qu’elle avait terminé de crier ses ordres fort laconiques, elle put recevoir, comme toute réponse, un hurlement qui sortait quasi unanimement de toutes les gorges de la soldatesque de sa sœur :

« DU SANG POUR KHAINE ! DRATHRO ! »

Alors qu’Akisha s’avançait tout droit, elle finit par s’arrêter un peu en avant en se préparant à recevoir la charge des Norses. À ses côtés, les corsaires dégainaient leurs cimeterres, rondache dans l’autre main, et se pressaient, deux à chaque flanc de la fille Drakilos. Rekhilve, elle, se tenait plutôt derrière Akisha. Elle pouvait sentir la main de l’ombre se serrer contre son épaule.
N’importe quel Druchii aurait eut le réflexe paranoïaque de craindre la lame d’un assassin dans le dos…

« C’est tellement con de votre part de nous faire partir en dernier, maîtresse. On devrait se casser tout de suite. »

Elle chuchotait tout doucement dans son oreille.

« Si ça tourne mal… Je sais nager. Je pourrai vous faire passer de l’autre côté, faudra juste s’accrocher à moi. »

La main de Rekhilve se détendait.

Dans leur dos, à droite et à gauche, les arbalétriers laissés à Endlan et Lannith se mettaient en position. Ils posaient leurs carquois près d’eux, tendaient les cordes de leurs terrifiantes armes à répétition, et encochèrent des carreaux parés à être lancés. Peut-être qu’ils auraient gagné à mieux se préparer, à installer des tranchées, ou à se couvrir de pavois — mais enfin, l’urgence de la retraite empêchait absolument de faire plus. Dans cette histoire, Megeth avait pris le beau rôle : elle était déjà bien en sécurité, et toutes les précieuses minutes que sa cadette gagnerait ici lui serviraient bien avant les autres.

Kayeth reposa son arbalète contre l’épaule, un carreau dans la bouche, et mit le tout premier un pied sur le ponton. Il commença à s’avancer tout droit, arrivant jusqu’au milieu du fleuve — à ce moment exact, Fereoth donna une petite tape dans l’épaule d’un autre corsaire, qui s’y colla lui aussi. La retraite était enfin engagée.

Qu’est-ce qu’Akisha pouvait voir de ses yeux d’Elfes, habitués à la nuit ?
La forêt. Cette immense forêt, qui se mettait à s’agiter.

Et puis, quelques buissons se mirent à bouger. À gauche, à droite. Et, derrière les grands troncs des arbres, Akisha pouvait voir passer à la volée, à toute vitesse, des silhouettes humanoïdes qui chargeaient d’une couverture à une autre.
Difficile de dire combien ils étaient, mais leur boucan s’amplifiait. Ils frappaient, frappaient, sur des tambours, sur du bois, peut-être sur leurs boucliers. Ils faisaient un bruit d’enfer, probablement pour intimider l’adversaire qu’ils allaient affronter.

Mais les corsaires se contentaient de se crisper et de rester en bon ordre, répondant à leur vacarme par un silence absolu.

Et puis, finalement, il y eut quelques Norses pour quitter le lâche couvert de leur forêt. Alors, les arbalétriers braquèrent tous leurs armes dans leur direction, mais aucun n’osa décocher.

Les silhouettes qui sortaient de la forêt étaient nues. Titubaient. Étaient jetées à genoux par des coups de pied derrière la rotule, puis tenues en respect par un couteau sous la gorge.
C’est là que les yeux d’Akisha s’habituaient assez à la distance et au couvert de la nuit pour déceler ce qui était en train de se passer.

Trois Druchiis capturés servaient d’otages. Ils étaient jetés là, par terre, les genoux dans la boue, tandis que les singes derrière se tenaient derrière.

Lannith cria, une main contre sa bouche :

« Personne ne bouge ! Ne décochez pas ! »

En se retournant derrière elle, Akisha pouvait voir que Kayeth était enfin passé de l’autre côté de la rive, tandis que trois corsaires étaient bien sur le pont. Le quartier-maître dégaina son arbalète et posa un genou à terre. L’évacuation continuait sous l’égide de Fereoth, sans être troublée par ce qui était en train de se passer.

La fille Drakilos regarda à nouveau droit devant elle. Et il y eut quelqu’un qui sortit à son tour de la forêt.
Une ancienne connaissance.
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Le guerrier du Chaos qui l’avait contrainte à se rendre. Il avait retrouvé sa grande hache, qu’il gardait collée à son épaule, et il possédait toujours sa plate noire, qui recouvrait entièrement son corps.
Il se plaça à côté du Druchii capturé le plus au milieu.
Et là, Akisha fut bien forcée de reconnaître son visage.
Parce que cet homme à genoux, c’était son père.

Alors le Guerrier du Chaos hurla : Et malgré la distance qui le séparait du ponton, tous les Elfes pouvaient entendre sa voix, dans leur langue.

« Elfes des Terres Noires !
Nous vous avons laissé entrer chez nous ! Et vous avez confondu cela avec de la lâcheté !
À présent nous allons vous charger et vous faire payer comme nous l’avons fait avec ceux qui vous ont précédé !
Nous avons apprécié tuer vos congénères ! Et nous allons adorer vous tuer !
Il n’y a aucun espoir pour aucun d’entre vous !
Car aucun d’entre vous ne quittera ce pays en vie ! »

Jet de charisme d’Akisha pour son court discours (Bonus : Autorité, +1) : 9, réussite de 2. On peut pas dire que les Corsaires hurlent de joie, mais au moins ils se sentent résolus et calmés pour l’instant.

Premier de passage du groupe de Kayeth : 18, lenteur dans le procédé, mais au moins ce n’est pas un échec critique.
Deuxième jet de passage : 19. Ils sont lents, le ponton se met à trembler, mais a priori, non, le pont ne va pas encore s’effondrer…

Jet d’observation d’Akisha (Bonus : +6, et +7 avec acuité visuelle) ; 18, échec, c’est… C’est pas ce à quoi je m’attendais.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

En quittant les corsaires, le cri groupé me semble d'un enthousiasme satisfaisant. Ils ne se carapateront pas au premier échange de coup. Un problème temporairement résolu, jusqu'à la prochaine craquelure.
Rekhilve me suit de près, posant même sa main sur mon épaule pour me chuchoter quelque remarque. Par force de l'habitude, mon corps se raidit instinctivement au contact de sa paume, tant ce genre de geste n'est en général utilisé que pour affirmer sa prise sur sa cible... Mais je me force à me détendre. Je fais confiance à l'Ombre, tâchons que mon corps fasse de même.
Je secoue la tête à sa remarque.

- "Je ne suis pas ma sœur. Je ne lâcherai pas une demi-douzaine de mes hommes pour gagner un peu de temps. C'est pour ça que vous m'appréciez, n'est-ce pas Rekhilve ?" ponctué-je d'un sourire sardonique. "Mais je note votre plan B."

Entre les crissements d'équipement, les tambours continuent, anarchiques. S'il y a un rythme, il n'y a bien que les tarés des Quatre Dieux qui le distingue. Affolé par toutes ces vibrations, mon cœur palpite de plus bel, me donnant sueur et nausée. Voir les premiers norses sortir des fourrés est comme une bénédiction. Enfin quelque chose d'autre sur quoi fixer son attention.

Mais les premiers bien visibles ne sont pas des mon-keighs. De longues silhouettes dépenaillées, tenus en respect par leurs ravisseurs. Et derrière eux, un norse, où plutôt une armure vivante, que j'ai approché de trop près pour mon bien. L'enflure qui m'a poussé à me constituer prisonnière. Il soulève par les cheveux la tête de l'un des prisonniers, et entame un discours en écorchant chaque mot de notre langue. Mais, pour être franche, je ne l'écoute même pas.

- "P-Père ?"

Mon coeur reprend son fol battement, ma bouche s'assèche. Pas possible... Il devait être sacrifié à... Mais...
C'est encore un coup de leurs sorciers, pas vrai ? Une illusion, hein ? Mais si c'est une illusion, je suis trop loin pour la percer, et... Merde, j'avais bien besoin de ça maintenant !
Je regarde en arrière. L'évacuation continue de bon train. Rekhilve m'observe, silencieuse. En fait, la moitié m'observe en attendant une réaction, l'autre moitié vise à l'arbalète vers tout ce beau monde. Fereoth regarde vers le guerrier là-haut. Il n'en croit pas ses yeux non plus.

- "Fereoth." Il se tire de sa torpeur. Son regard me suffit pour me décider. "Prends le relais."

J'inspire une grande bouffée. Peut-être que je vais faire tuer mon père dans les prochaines secondes. Mieux vaut une mort maintenant que ce qu'ils lui réservent de toute façon.

- "Plumez-moi ces fils de pute !"

Alors que les premières arbalètes se détendent, je dégaine mon cimeterre et fais signe à Rekhilve et à mes cinq gars.

- "Avec moi ! On ramène les trois !"

Je m'élance, en priant que mon père ait réussi à se jeter à terre, à l'abri des carreaux et de l'arme de son geôlier. Et je cours loin de ma précaire position défensive. Qu'importe si les autres hésitent, qu'importe si j'y vais seule. Il ne sera pas dit qu'Akisha Drakilos a laissé son père crever sans rien faire.
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Mort Silencieuse (B)
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Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
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- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Entre le courage et la témérité, existe une limite bien fine, bien trop fugace, que bien trop de combattants ignorent.

Ordelafo Faliero, le triumvir de Remas, avait raison lorsqu’il disait qu’il était impossible que les Druchii soient des lâches : c’est une accusation dont on les taxe trop souvent, mais la vérité, c’est qu’il faut être assez sensible à la valeur de la vie, pour oser penser que la sienne en a une, et ainsi être capable d’être lâche.

Akisha chargeait. Elle avait pourtant refusé qu’un groupe reste derrière pour fixer l’ennemi. Elle avait assumé que ses hommes devaient se poster devant le ponton, dans une position tant-bien-que-mal défendable, où les Norses seraient contraints de les attaquer eux. La défense est toujours plus forte que l’attaque.
Mais en voyant son père, elle avait envoyé voler tous ses plans. Toute son organisation. Elle avait choisi, soudainement, sur un coup de tête, de tirer la lame, et voilà qu’elle courrait, tout droit, à s’en époumoner, la distance qui la menait vers la forêt.

Toute l’armée Norse y était camouflée. Si on ne les voyait pas, on entendait bien leurs cris et leurs tambours. Akisha chargeait, tout droit, en avant, vers un nombre effrayant de guerriers armés qui avaient juré à tous les Elfes leur mort prochaine.

Si Sighi Drakilos pouvait regarder la pugnacité exemplaire de son arrière-petite-fille, aurait-elle un instant de fierté ?
Mais Sighi Drakilos n’était pas là.
Si les aristocrates et les agioteurs de Karond Kar pouvaient, de leurs propres yeux, être témoins de ce qui n’allait bientôt être que des racontars galvaudés de Corsaires, se sentiraient-ils l’envie de courber un peu la tête, quand bien même il en coûte à leur égo, devant l’aînée des héritiers Drakilos ?
Mais les bien-nés de Karond Kar n’étaient pas là.
Si le Roi-Sorcier Malékith pouvait voir ça, tremblerait-il de joie, lui qui est d'un ordinaire si impassible ?
Mais le Roi-Sorcier n’était pas là.
Et Khaine ?
Si le Dieu tutélaire de Naggaroth observait la manière avec laquelle Akisha attaquait tout droit, un homme plus grand, plus fort, plus armuré qu’elle, ne serait-il pas sous le charme ? Est-ce qu’Il ne lui proposerait pas de devenir une de ses épouses ?
Et peut-être que Khaine était là…

Obéissant à son ordre, les Corsaires arbalétriers posèrent un genou à terre, et se mirent à décocher des carreaux. Les Norses, bien au loin en face, prirent alors une décision folle : Ils reculaient. Alors que certains étaient touchés par des flèches qui leur rentraient dans le lard, ils fuyaient, dans la sécurité des buissons, derrière les troncs de chênes.
Les Norses fuyaient.
Ce gros bonhomme en armure, avec sa hache géante, si sûr de lui-même, il reculait sans un bruit, tandis qu’un trait ricochait sur son plastron. Il retournait se planquer, disparaissait hors de la vue d’Akisha, et les trois prisonniers Elfes, jetés à terre, étaient sans gardes.

« Ils ont peur de nous ! »

Un Corsaire exultait de joie aux côtés d’Akisha. Il hurla avec elle, tandis qu’ils grimpaient la petite montée, et, voilà qu’Akisha pouvait découvrir le visage de son père. À peine dix pas la séparaient de lui.

Tevras se débattait. Il se repliait sur ses genoux. Tentait de se relever. Akisha se préparait à glisser vers lui, pour le libérer, et le faire courir à toute vitesse dans l’autre sens.

Mais il pleurait.

Elle n’avait jamais vu son père pleurer. Même à la mort de sa femme, il avait gardé le même visage de marbre. Rien, aucun événement, aucune blessure, aucune humiliation n’avait pu le faire craquer. Alors, Akisha fut bien obligée de ralentir, choquée par les larmes qui coulaient sur ses joues.
Il regardait sa fille. Et il eut une expression de peur.
Il voulut dire quelque chose.

Il ouvrit grand la bouche.
Il ouvrit tellement grand la bouche, que sa mâchoire se disloqua. Elle fut arrachée. La peau se déchira. La langue tombait au sol.

Et Akisha pouvait le voir, de ses propres yeux, une vision absolument cauchemardesque.

Quelque chose remontait de l’œsophage de son père.

Une sorte de masse fluide, bleutée, comme de l’eau scintillante.
La masse grossit. Déchira la gorge de Tevras. L’ouvrit en morceaux. Des pattes lui poussaient. Des pattes, et une bouche, une bouche géante, avec une langue pendante.
Et le même sort toucha les deux autres captifs. Ils hurlaient, de cris étouffés, strangulés.

Des Démons.
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Akisha regarda par-dessus le corps de son père, et les monstres qui venaient de tuer son père.

Les Norses s’écartaient des souches de bois qui leur servaient de couvertures. Et tous, quand elle pouvait voir leurs lèvres sous leurs gros casques, souriaient de grands rictus déments.
Il y en avait des dizaines, pile devant elle.

Et une voix, dans sa langue, exprima tout ce à quoi elle pouvait penser en cet instant :

« Maintenant.
Maintenant, tu peux hurler. »


Je retente un nouveau jet d’observation, toujours à +7, pour arrêter Akisha dans sa course en lui prouvant qu’un truc cloche vraiment : 18.
Non.

+2 PdC de Khaine pour avoir tenté quelque chose de magistralement suicidaire. Du Sang pour Khaine.

Réaction des Norses :

Aucune.

6 arbalétriers d’Akisha s’avancent, visent et décochent :
16, 20, 2, 10, 5, 11 → deux touches, un échec critique.

Deuxième tir, grâce à la magie des arbalètes automatiques :
17, 10, 12, 11, 1 → Une seule touche, critique.


→ Akisha arrive jusqu’à son père et les trois Corsaires, sans la moindre opposition.

Surprise de la part de Papa et de ses copains.

Jet de moral d’Akisha : 14, échec. Tu souffres de la peur et de la fatigue : Malus de -4 à tous tes jets.

Rekhilve : 17, échec large. -2 pour elle.

Jets de moral des cinq corsaires avec toi : 14, 3, 12, 6 et 4 : Trois réussites, deux échecs qui ont maintenant un malus de -2.

Et tous les gens qui assistent à la scène :

Groupe d’Endlan : 8, ils tiennent bon !
Groupe de Lannith : 19, ils sont terrifiés, et commencent la retraite
Fereoth seul (Bonus : +6) : 6, il est toujours là !
Groupe de Kayeth : 10, avec l’aide de Fereoth, ça devrait aller.

Akisha est maintenant face à trois Horreurs de Tzeentch.

Juste derrière, tu vois la forêt. Tu affrontes… Entre 30 et 50 soldats Norses.

Ils chargent.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

Et nous courons à notre perte. C'est parfaitement idiot, je le sais bien, d'envoyer ainsi valser une organisation déjà précaire. Mais j'ai déjà trop vu pour savoir qu'on ne ressort pas indemne, à toujours choisir les choix pragmatiques. Après tout ce que m'a coûté l'idée d'abandonner mon père au Grand Nord, le savoir juste à quelques dizaines de mètres, c'est... Non.

Alors que nous entamons notre cavalcade, les norses se reculent, mais la grande brute d'airain. Un piège, je suppose, mais trop tard, j'ai mis le pied dans l'engrenage. Autant boire la coupe jusqu'à la lie, jusqu'au grand final.
Un corsaire à côté de moi s'exalte de la frousse qui nous collons aux mon-keighs. Un idiot.
Nous atteignons indemnes le sommet de la pente. Mon père et les deux autres sont eux aussi sains et saufs, à se tortiller sur le sol en émettant des bruits étouffés. Tout se déroule comme dans un rêve. C'est troublant, mais il faut avancer. Je coupe les liens de mon père et l'aide à se relever, mes compagnons faisant de même avec les autres.
À voir son visage, je n'ai plus aucun doute sur son identité. Je lui souris et m'efforce de retenir une larme d'émotion, comme il me l'a appris. Mais alors que je le redresse, quelque chose sur son visage me serra la gorge. Je retiens mes propres larmes, mais lui pleure. Pas à cause de saletés dans l’œil, non, de vraies gouttes lourdes et chaudes, et pour les accompagner une expression que j'ai déjà vu sur maints corsaires, mais que je n'imaginais jamais voir sur le visage de mon père.

Et comme il s'apprêtait à me dire quelque chose, peut-être ce qui le terrifiait tant, il... Il...

J'ai pas les mots pour qualifier ce que je viens de voir. Un instant, c'était mon père, celui d'après, c'est une bestiole des enfers, qui sort de son corps comme un serpent de sa mue. Avec tous les bruits qui vont avec. Putain de...
Merde. Les norses ressortent. J'entends des glapissements terrifiés autour de moi, et encore plus grave, derrière, du côté du ponton.

Qu'est-ce que je viens de voir ?. Dîtes-moi que c'est une illusion. J'en pleurerai de rage et de dépit, si je n'avais pas des problèmes plus pressants. Comme une contre-charge des macaques. Je tourne casaque, direction la rivière.

- "Retour au ponton !"

Et comme j'entame mes premières foulées, je vois du remue-ménage sur la rive. Fereoth qui tente d'empêcher un groupe de forcer le passage, d'autres qui serrent leurs épées et arbalètes, pétrifiés.

- "Mais tirez, bande d'abrutis !" leur hurlé-je, en espérant qu'ils m'entendent et, mieux, qu'ils m'obéissent.

Peut-être que c'est déjà la débâcle, et que je m'acharne pour rien. Khaine, il ne me reste plus grand chose de toute façon.
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Ce n’était pas une course dans laquelle se jetait Akisha.

C’était un sprint.

Un sprint comme elle n’avait jamais sprinté.

Il ne fallait pas se retourner. Surtout pas se retourner. C’était impossible. Pas un coup d’œil. Pas un seul vif mouvement de la tête derrière. Pas même le regard d’une chouette. Ce qu’elle avait vu dans la forêt, c’était bien suffisant.
Elle avait vu des dizaines, et des dizaines de Norses, et pas les Norses qu’elle avait vaincus si aisément pour venir jusqu’ici… Elle avait vu des Norses en armure, des Norses couverts de peaux de bêtes, les gros casques et les haches aiguisées pour se parer au combat. Et leurs sourires. Leurs putains de sourires. De grosses grimaces figées, qui montraient leurs dents jaunes, qui semblaient aussi effilées que l’acier de leurs armes.

Tout ce qu’Akisha percevait du monde derrière elle, ce furent des sons. Le seul moyen pour elle de deviner l’horreur qui la menaçait.

Elle entendait des rires. Des rires gras. Des rires beaufs. Des rires de dégénérés qui observent les combats au Colisée de Karond Kar. Des rires de maîtres qui voient des créatures sentant la douleur mourir pour leur spectacle.
Ce qu’elle entendait, c’étaient des sifflets, des quolibets qu’elle devinait sans parler leur langue inférieure. Ils devaient tellement se marrer — l’encourager à courir, à détaler le plus vite possible, de la manière la plus lâche, la plus vile qui était imaginable.
Elle entendait un hurlement. Un hurlement strident.
Elle entendait une hache qui perforait un crâne.

Et elle courrait.

Elle courrait en entendant par-dessus tout sa propre respiration. Elle sentait un point de côté enserrer son flanc. Elle sentait la pointe de ses doigts trembloter. Elle sentait tout son corps en train de défaillir, paré à rouler par terre, à l’abandonner, les nerfs lâchant en même temps que les artères.

Elle courrait. Elle courrait jusqu’à ne plus entendre que ça, son souffle. Jusqu’à ne percevoir, dans l’environnement, que ce pont si fragile devant lequel des Corsaires se bousculaient pour être le premier à l’atteindre. Sitôt elle avait décidé de charger en avant, emportant avec elle toute l'arrière-garde, elle avait en fait provoqué la débandade de ses propres troupes.
Et puis il y avait aussi une image, gravée dans son crâne :
Son père qui était déchiqueté depuis ses propres entrailles.



Akisha voyait les quelques corsaires qui se tenaient encore droit, dont la résolution n’avait pas (encore) été égratignée, au garde-à-vous. Akisha chargea, passa derrière eux, glissa sur un morceau de sable, et roula au sol en criant de douleur.
Alors, le quartier-maître Endlan hurla comme un demeuré à plein poumons :

« DÉCOCHEZ ! »

Les arbalètes automatiques projetèrent leurs carreaux à toute vitesse. Ils vidaient tout leur carquois, en entier, tandis que les Norses touchés juste derrière roulaient et s’écrasaient au sol, perforés par des carreaux.
Rekhilve était déjà là, posée sur ses fesses, à haleter. Derrière, quelques Druchiis se donnaient des coups de poings, tandis que Lannith, avec une voix aiguë, maniait un grand fouet avec lequel il tentait de remettre de l’ordre.

Akisha était en vie. Encore en vie. Elle jeta enfin un regard derrière elle, le long du terrain vide qui menait jusqu’à la forêt.

Des tas de Norses étaient en train de descendre en courant.

Deux mains se saisirent du collet d’Akisha. Fereoth la soulevait au-dessus du sol et l’agitait comme un sac, avant de lui coller une grosse gifle. Le couteau préféré de son père lui hurla dessus, en lui postillonnant au visage :

« Toi imbécile ?! Toi comprendre quoi moi dire ?!
Espèce de sale conne, prend pas le commandement si tu sais pas commander ! »


En cet instant, il n’y avait plus de privilège noble. Plus de loi. Plus de respect. Elle n’était plus maîtresse.
Fereoth tira Akisha par les cheveux, et la jeta dans la direction des Corsaires lâches qui voulaient s’enfuir.

« J’assume les ordres !
Arbalétriers, en deux rangs, MAINTENANT ! »

C’est le moment.

Vu sur Discord : Akisha devient maudite des Dieux. Elle perd tous ses points de croyance, et ne pourra plus jamais en gagner tant qu’elle n’aura pas exercé une pénitence.
Le malus de -4 disparaît temporairement. Elle gagne un bonus de +4 de fuite, et uniquement de fuite ; c’est l’énorme adrénaline qui passe dans ses veines et qui l’encourage à prendre les jambes à son cou comme une folle furieuse.

Course d’Akisha : 19. Échec de 6.

Course de Rekhilve : 2, réussite de 10.

Course des cinq corsaires : 5, 9, 2, 6, 20 → que des réussites à degrés variables, sauf pour l’un qui trébuche et roule à terre.


Bien, maintenant Akisha, l’heure est venue pour toi de remercier Snorri. Parce que Snorri, hier, alors qu’on faisait les abrutis sur le chat discord, il m’a rappelé quelque chose de très utile :
Ok, les démons, c’est des entités puissantes.
Mais ça fait un peu tout ce que ça veut.
Et ils ont pas été invoqués à la régulière avec octogramme puis pacte.

Jets de contrôle du Chamane : 3, 20 et 11.
Jets d’intelligence opposés de deux horreurs : Cachés.
→ Une horreur se met à poursuivre l’Akisha team sans aucun scrupule.
→ Une horreur décide de se poser par terre et de dessiner des trucs. C’est plus rigolo.
→ Une horreur se retourne… Et charge sa propre équipe.

Jet de course de l’horreur poursuivante : 5. Alors que ça a des toutes petites pattes minuscules, elle parvient à se jeter sur le Corsaire qui a trébuché et commence à le dévorer. Tu peux entendre ses hurlements juste derrière toi : s’il avait pas fait son 20, tu serais à sa place.

Jets de poursuite de dix putains de Norses : Cachés. (Et puis y en a tellement bordel…)
→ Certains ferment la distance. D’autres sont distancés. Avec ton 19 ça pue un peu des fesses. Tu les entends rire et siffler comme des déments juste derrière toi.

Les arbalétriers d’Akisha refusent de faire feu : ils risqueraient de toucher l’un des Druchii qui s’enfuit. Ce qui était exactement ce que les Norses voulaient.
Jet de commandement de Lannith : 18. Ils ne changeront pas d’avis.

Nouveau round.

Jet de course d’Akisha : 19. Avec des jets pareils.

Entre l’attaque de l’horreur et la dispersion des Druchiis qui courent comme des poulets sans tête, je considère qu’il n’y a plus que deux Norses qui te poursuivent activement. Sur 50 c’est déjà pas mal.

Jets de course de ces deux Norses : 18 et 7. Il est temps de calculer, parce que c’est des jets opposés…
Akisha : petite avance de 6m au départ. Deux échecs successifs de 6.
Norses : Retard de 6m. Le premier a fait 7 puis 18 (Réussite de 1 puis échec de 10), le second 14 puis 7 (Échec de 6 puis réussite de 1).
Tu remarqueras à quel point je suis gentil de ne leur filer aucune compétence. De leur donner le profil racial de base.

Alors que t’es poursuivie par 50 Norses qui étaient derrière toi, le bullshit Mjesque a réduit ton opposition à un seul gars qui est à tes trousses et qui te talonne. Maintenant t’as intérêt à t’enfuir.

Jet de course d’Akisha : 16. Échec de 3.
Jet de course du Norse : 20, échec critique.

Praise be to Khaine, putain.

On va quand même faire Rekhilve parce que c’est un personnage nommé. Les autres Corsaires on s’en fout, c’est des no-name, je les considère tous morts et c’est tout. Je vais pas faire tous leurs jets indépendants.

Jet de course de Rekhilve : 9. BIP-BIP. Réussite de trois.
Jets de course de trois Norses qui la traquent : Pas assez pour éponger ses deux réussites dont une super large.

→ Akisha et Rekhilve repassent derrière Endlan et s’écrasent au sol. Les Norses sont Piles devant eux !


Les arbalétriers balancent la putain de sauce : 9, 1, 6, 9, 19, 1
Deuxième salve : 17, 19, 15, 9, 16, 3
→ Maximum effect, maximum effect. La première vague d’une dizaine de Norses s’écrase par terre, morte ou blessée.
Mais alors qu’ils rechargent tout juste et se préparent au second tir, t’as tous les autres qui ferment la distance.

Pendant ce temps, des Corsaires du groupe de Lannith se battent pour franchir le pont. Va aller leur expliquer que t’as besoin de passer tout de suite avant eux, en n’oubliant pas que maintenant je réapplique ton double malus de fatigue et de frousse.
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

Le retour se déroule comme dans un espèce de cauchemar. Des monstres grimaçants autour de vous. Des bruits incompréhensibles, mais pas moins immondes pour autant. Une course sans fin vers un endroit sûr, lointain, quelque part, n'importe où. Ce sentiment de ne pas avancer, de faire du surplace alors que votre champ de vision se rétrécit, cerclé de ténèbres.
Comme dans les cauchemars, pas d'apparence, de fierté, ni même de honte. Pas le temps de réfléchir à ce qu'on fait, juste de la survie pure, dans toute sa nudité abjecte.

L'éternité, j'ai le temps de la contempler. Une course infinie vers la rivière, sans que rien ne change. Pourtant, à un moment, sans que je comprenne ni m'en rende compte, je traverse les rangs d'arbalétriers et m'écrase au sol. La terre est plus moelleuse que n'importe quel oreiller hors-de-prix que j'ai pu avoir dans ma vie.
Sécurité ? En voyant Fereoth s'approcher, je comprends vite que non. Il me relève, m'humilie publiquement, puis me balance comme un sac à patates en direction du ponton, où règne le chaos.

Un sursaut d'orgueil me donne envie de lui rendre la gifle, de reprendre le commandement, quitte à mourir pour expier mes fautes. Mais l'étincelle s'éteint aussi sec. Il a raison. Incapable, la petite Akisha. Pire que sa sœur Megeth. Belle performance.
Je reste allongée sur le dos de longues secondes, à contempler les étoiles. J'y resterai bien. La cacophonie des combats semble bien lointaine. M'arracher au sol et me relever me demande autant d'efforts que le sprint que je viens de faire.
En regardant autour de moi, j'observe les arbalétriers tenant le rang. Fereoth crachant ses ordres. Un commandant décent, lui. Je ne suis plus rien. Ce constat me brise. Plus rien.
À ma gauche, la bousculade à peine maîtrisée par Lanith sur le ponton. Mon œuvre, là aussi.

Conneries, que sont l'attachement et les bonnes intentions. Voilà où j'en suis. Ils peuvent bien crever, et Fereoth en tête. Se faire du mouron pour autre que soi, c'est bien beau, mais quand vous vous plantez, il n'y a personne pour vous.
Très bien. Décision prise. Je m'avance d'un pas... Et m'arrête. Non, passer sur le ponton devant les yeux de tous, ça... Me révulse. Tout me révulse. Tout ce cirque pour ce foutu ponton. Qu'ils vivent et meurent pour ce ponton, je lui crache dessus. Je ferai sans.
Je m'approche de Rekhilve, toujours à reprendre son souffle, à genoux. Lui saisissant l'épaule, je la relève.


- "J'ai un dernier ordre à vous donner. Aidez-moi à traverser la rivière." Elle m'avait dit qu'elle savait nager. Comme plan B. Ah, si elle savait ce que seraient les circonstances de son plan B ! Une ironie à mourir de rire. Ou à mourir tout court. "Après ça, libre à vous de m'accompagner jusqu'au Reaver, ou de faire votre vie ailleurs."

Ou de me planter un carreau en guise d'adieu. À ce stade-là, peu me chaut. Pourvu que ce cauchemar cesse. Qu'il cesse !
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
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Compétences :
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Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
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Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Rekhilve semblait agitée. L’Ombre avait une mauvaise lueur dans son regard, une espèce de scintillement. Elle battait constamment des cils, épiait constamment derrière elle en se grattant la nuque.
Puis, elle observa le ponton. Devant, Lannith attrapait un Corsaire par la gorge, faisait claquer son fouet au sol tout en beuglant de sa voix qu’il tentait de rendre aussi autoritaire que possible :

« Retourne te battre, Corsaire ! Demi-tour, tu attends ton tour ! »

Il retrouvait ses réflexes de contre-maître. Instaurait la discipline très Druchii au milieu du chaos qu’Akisha avait tenté de contenir rien qu’un instant.
Devant une telle débâcle, Rekhilve ne pouvait que hocher frénétiquement de la tête.

« Ouais… Ouais, on va passer à la nage… On va à la nage. »

Et elle alla tout droit vers la berge. Retira ses sacoches qu’elle fit tomber par-dessus sa tête. Elle posa ses bottes dans l’eau, s’enfonça jusqu’aux mollets, et se tourna vers la fille Drakilos pour lui tendre la main.

« Essayez de vous détendre. Il est hors de question que vous nous noyiez toutes les deux. »

Sous les yeux médusés des corsaires, Akisha plongeait dans l’eau glacée. Refusant de prendre dignement le ponton, et de respecter l’ordre avec lequel ils devaient tous retraiter, elle décidait d’emprunter la voie la plus directe, quand bien même il lui fallait se mouiller.

Lannith dût certainement deviner l’idée qui venait soudain de germer dans les yeux d’un de ses sbires. Car il se mit à crier tel un furieux, en agitant à nouveau son fouet :

« NOOOON ! RESTEZ ICI ! »

Un corsaire jeta son arbalète et plongea la tête la première. Et comme un barrage qui s’effondrait à partir d’une simple fêlure, la débâcle était engagée.
Deux, puis trois, puis quatre matelots se ruaient en même temps vers l’eau, quand bien même ils ne savaient pas nager.
Akisha tenait au cou de Rekhilve. L’Ombre, endurante, svelte, se démenait dans un merveilleux crawl bien adroit, quand bien même elle se devait de nager pour deux. Akisha n’entendait plus que ses bras qui battaient la surface de l’eau, et le rythme de sa respiration saccadée. Toute sa vie était remise entre les doigts de celle-ci.
Elles atteignirent l’autre côté. La nageuse remonta le banc de sable, et se saisit de la noble pour l’aider à se remettre sur ses pattes. Il faisait froid, maintenant — tellement froid. Sans linge sec à disposition, Rekhilve n’offrit qu’un maigre conseil :

« On va trotter à partir de maintenant, on se réchauffera vite. »

Elle avait dit ça d’une toute petite voix, ses dents claquant ; sûrement à cause de la température et de l’effort. Peut-être aussi un peu à cause de la peur. Difficile de faire comme s’il n’y avait pas de peur dans tout ce qui venait de se dérouler…

« Hé ! Hé les gars, regardez !
Vous avez pas bu la tasse, dame Drakilos ?! Hahahaha ! »


Les corsaires de l’autre côté du ponton sifflaient. Rekhilve cracha par terre et ouvrit la marche.

« Ignore-les, Akisha. »

Ils étaient une bande d’arbalétriers à genoux, à tirer à bonne distance pour engager les Norses de l’autre côté de la rivière.
Un simple coup d’œil suffisait de comprendre que les Norses avaient totalement gagné. Des singes à longues haches perforaient des crânes. On entendait des hurlements aigus de Druchiiis. Une sorte de créature mi-homme mi-loup déchirait un corps en deux. Sur le ponton, un seul Corsaire se tenait pitoyablement aux cordages, car l’ouvrage se mettait à trembloter dans tous les sens. Au-dessus de l’eau, on voyait d’autres enfants de Naggaroth en train de boire la tasse, et se noyer avec leur équipement.
Devant un tel désastre, le quartier-maître Kayeth avait une réaction assez atypique :
Il hurlait de rire.
C’était tellement horrible, tellement atroce, qu’il ne pouvait que se marrer.

« Drathro ! Lacoï ! Khaine ! Hahaha ! Oh putain ! Le meilleur raid de tous les temps ! Les sœurs Drakilos qui ont humilié les Fellheart ! Incroyable !
Où il est Lannith ?! Putain de merde ! Hé, Akisha ! Akisha ! Lannith est en train de mourir en héros ! Hahahaha ! Lannith qui fait sourire Khaine, LANNITH qui est plus courageux que nous ! »


Rekhilve passa sous son nez. Continua de marcher tout droit.
Vers le sud.
Toujours vers le sud.

« Oh, vous voulez pas rester un peu, Akisha ?! Non ?!
Bon allez ! Bon voyage, hein ! Ça serait con d’attendre vos hommes, hahaha ! »

Toujours plus vers le sud.


Tu choisis d’ignorer les Corsaires et de prendre la voie sans le ponton ; bon moyen de ne pas avoir affaire à leur courroux.

Rekhilve, comme promis, va t’aider, car tu ne sais pas nager.

Jet de natation de Rekhilve : 1, réussite critique. Tu ne le savais pas mais elle est médaillée d’or 4x100m papillon aux JO de Naggaroth.

Résolution de la bataille tenue secrète.



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L’environnement était redevenu familier. Petit à petit, au cours des deux prochains jours de marche — une longue, atroce, éreintante marche, les vêtements trempés, sans manger et en buvant à peine — Akisha pouvait redécouvrir des lieux qu’elle jurerait reconnaître. Tout dans ce putain de pays n’était que steppes et tourbes… Mais elle apercevait les arbres d’une forêt qu’elle avait déjà arpentée, et au détour d’une colline, l'ancien bivouac de sa sœur qu’elle avait ordonné à son équipage d’assaillir.

Sans Rekhilve, elle serait déjà morte.

L’Ombre s’occupait de tout. Sans se plaindre. Sans un trait d’esprit. Sans se rire de son employeuse, elle s’occupait de trouver un endroit où dormir pour avoir chaud, allumait le feu, s’occupait de chercher de l’eau. Elle était habituée à vivre sur le pays. Nul doute que les plaines glacées de Naggaroth n’étaient vraiment pas dépaysantes, ici. Qu’importe que la fille Drakilos l’accepte ou non : elle était devenue endettée de Rekhilve au-delà de tout autre Elfe existant.
Pourquoi ?
Qu’est-ce qu’elle désirait ?

Elle n’en avait pas dit un mot.

La Délivrance arriva alors que le soleil était à son zénith : Le Karybde n’était pas parti. Le long de la berge, le solide Reaver était toujours à moitié ensablé, aux côtés du navire pillé de Megeth. Son ticket de sortie hors de cet enfer était là. Enfin. Après tout ce qu’elle avait vu, tout ce qu’elle avait vécu, après les blessures et les humiliations, après sa joue arrachée, son père tué sous ses propres yeux, son amour adolescent abandonné derrière, elle voyait le navire avec lequel elle allait enfin pouvoir rentrer en sécurité.
Il fallait juste marcher. Marcher avec les toutes dernières forces restantes. Se mouvoir simplement avec sa volonté — parce que toutes les forces avaient été depuis longtemps épuisées. Les muscles courbaturés, les os lourds, la conscience atterrée…

Au loin, sur la plage, Akisha vit les silhouettes lointaines de deux Elfes armés. Ils leur faisaient des signes. Rekhilve y répondit. Ils ne semblaient pas hostiles, tout juste un peu méfiants.
Lorsque les deux femmes s’étaient suffisamment approchées, les deux Corsaires ne réagirent pas. Tout juste l’un d’eux haussa sa voix pour se faire entendre :

« Y a que vous deux ?! Ils sont où les autres, putain ?! »

Elles continuèrent d’approcher. Et alors, l’un des Corsaires écarquilla les yeux en découvrant la gueule mutilée de celle la plus exténuée.

« Maîtresse… ?
Oh putain… Va chercher Magnouvac, grouille. »


Rekhilve lança un coup d’oeil derrière elle.

Loin, très loin, on voyait les silhouettes d’une demi-douzaine d’Elfes à peine qui avaient encore deux heures de marche avant d’arriver jusqu’ici.
Tout ce qui avait pu se tirer vivant de la traversée de la rivière.






« Allez chercher à manger, et des couvertures. »

Magnouvac ordonna un des Corsaires. Akisha s’était semi-effondrée sur la plage, alors le chirurgien avait dû descendre en toute hâte. Quelques petites claques, des exercices qu’il ordonnait à la noble d’effectuer pour vérifier si elle n’était pas désorientée, une rapide auscultation : c’est tout ce qui lui avait suffi pour son diagnostic.

« Vous avez une très, très vilaine toux qui m’inquiète — je soupçonne un début de pneumonie.
On va vous mettre au chaud, tout ira mieux. »


Vateci attrapa les jambes de sa patronne. Un autre sbire se saisit de ses épaules. On la posa sur un brancard, et il n’y eut qu’à la soulever pour la faire monter à bord en toute sécurité.
Sur le pont, Kovus était en train de discuter avec Megeth. La sorcière, elle, était avachie sur un divan, en train de siroter de l’alcool : certainement le vin qui était prévu d’être débouché par Akisha pour fêter son retour à Karond Kar. L’occultiste lançait de grands sourires narquois à une fille Drakilos à moitié dans les pommes.
On la recouvrait de couvertures. On lui amena un solide hydromel qui sentait fort pour lui faire boire. Magnouvac restait à ses côtés. Sans empathie, et sans chercher à être rassurant, il tirait ses paupières, et plaçait une baguette sur sa langue pour vérifier son état.

« Hmm…
Je préfère l’ausculter de façon plus complète, mais va me falloir un lieu plus confortable.

– Sa cabine. »

La sorcière toussa très fort.

« Pardon, Megeth ?
C’est certainement la chambre la plus confortable de ce Reaver… Tu ne vas pas m’obliger à dormir sur un lit de camp de Corsaire, j’espère ? »


Elle disait ça à voix haute, devant tous les matelots attendant patiemment.
Qui aurait pu oser être outré du comportement d’une sorcière ?

« Je peux offrir ma cabine. Je dormirai sur le pont.
– Merci, Kovus. Qu’on l’amène dans la chambre du navigateur. »

On soulevait le brancard d’Akisha. Et on l’amenait en sécurité, au chaud, à l’abri, dans les boyaux de son Reaver.

Elle se sentait lourde. Malade. Des glaires qui gênaient sa gorge.
Mais au moins elle était en vie.
Après tout ça… Elle était toujours en vie.

Vateci ouvrait une porte. On calait Akisha dans une pièce exiguë, loin de son confort habituel. Magnouvac tira un tabouret et se posa à ses côtés, tandis que la contre-maîtresse bloquait la porte.
Rekhilve pointait son museau derrière.

« Est-ce que je peux passer du temps avec elle quand vous aurez fini ?
– Non. Dégage, sauvage.
Dégage ? Tu sais comment je me suis cassée le cul à la ramener jusqu’ici ?!
Magnouvac, si elle ne survit pas, je jure devant Khaine que je vous égorge ! »
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

Combien de temps, que je marche ? Un pas après l'autre. Tout semble se dérouler en accéléré. Les ombres dansent autour de moi, les nuages dans le ciel, aussi. Je regarde autour de moi, je vois une haute futaie. Je baisse les yeux, je marche. Combien de temps ? Quelques secondes, je sais pas. Je relève les yeux : des plaines. Puis des collines, avec plein de cailloux qui se coincent dans vos bottes. Mais quelle différence, quand on ne sent même plus ses pieds ?
Et puis de retour dans la forêt en un battement de cil. Je sais pas. J'y comprends rien, et j'ai pas envie de comprendre.

Une chose est sûre : Rekhilve est toujours avec moi, à marcher. Silencieuse, comme une Ombre. Une Ombre, eh.
Je suis fatiguée.

Je comprends toujours pas pourquoi elle s'attache tant à ma peau, après tout ce qu'il s'est passé. Tout ce que j'ai fait. Pourquoi ne m'a-t-elle pas lâché dès l'arrivée sur l'autre rive ? Merde, tout ce que je voulais, c'était crever loin du regard des autres. Quitte à mourir de soif après m'être perdue dans la forêt, ou bouffer par l'un de ces loups énormes qui traînent dans le coin. Mais non. La brave petite tribale veut que je m'en tire, alors on marche.
J'ai si mal que j'en pleurerais. Si j'avais encore des larmes. Si j'avais encore l'énergie pour éclater en sanglots. Si je savais encore comment pleurer.
En sortant de la rivière, une fois bien loin des autres, seule avec Rekhilve, j'ai pleuré. J'ai chialé en silence, comme la dernière des gamines qui abandonnait sa maison après y avoir foutu le feu. Je ne sais pas si Rekhilve m'a vu, il faisait sombre, même pour nous.
J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, et les cuves ne sont pas prêtes d'être remplies à nouveau. Avec quelle eau, s'il vous plaît ? Le peu que je bois est immédiatement évacué par transpiration.
Et quand bien même... C'est tellement énorme, ce qu'il s'est passé. Si j'y repensais sérieusement, je ne serais capable, comme l'autre crétin, que de rire nerveusement.

Un pas après l'autre, une nuit après l'autre, une goulée d'eau après l'autre. Ça fait combien de temps, que j'ai pas entendu quelqu'un parlé ? Des heures, des jours, des semaines ? Il n'y a que la marche qui compte.
Et puis, sous mes pieds, du sable. Pas commun, tiens. Je lève les yeux. Il fait beau. Mer d'huile.

Mer ?! Alors...
Mais voilà que deux types s'approchent. Des corsaires.
Je...

... m'effondre. Bravo Akisha, belle impression devant tes hommes. Une femme forte, assurément.
Le sable a un goût délicieux. On ne le croirait pas, comme ça, de prime abord, que le sable soit s'y bon. Et puis si confortable...

***
Je me réveille, la tête collée sur le plancher du Reaver. Le Karybde, pas de doutes. Le bois est tout humide. Il pleut. En fait, il fait vraiment un sale temps, des nuages noirs au-dessus de ma tête, et, au loin, un capharnaüm d'éclairs. Une tempête.

Je me relève. Pas vraiment des manières, de la part de Megeth, de m'avoir laissé sur le pont comme un sac à patates. Mais je me sens mieux. En pleine forme, même.
D'un bref coup d'oeil, je constate qu'il n'y a personne. Le Reaver est en pleine mer, et il n'y a personne. Je me lèche nerveusement les lèvres, avant de constater avec soulagement qu'une silhouette se tient, en proue. Je la rejoins, avant de m'arrêter à quelques mètres derrière, incapable de m'approcher, comme à cause d'un mur invisible. Il fait si sombre que je devine plus que je vois la silhouette, hormis lorsqu'elle est éclairée par contraste par les éclairs au loin. Elle les regarde, en me tournant le dos.

- "Tu les entends ?" Mon coeur manque un battement en reconnaissant la voix. "Les dieux."

Malgré les roulis du Reaver malmené par les vagues en furie, il ne bronche pas. Comme cloué au pont.

- "Certains se font haïr des hommes pour s'attirer les faveurs des dieux. D'autres provoquent la colère des dieux pour réussir ici-bas. Tu as réussi l'exploit de conjuguer les deux."
-"Vous êtes..."

Mon père tourne légèrement la tête de côté, comme pour m'observer du coin de l’œil.

- "Oui. Tu préfères peut-être ma dernière forme ?" Un bruit de chair immonde se fait entendre.
- "NON ! Non... Pitié."

Je tombe à genoux, la tête baisse, vaincue. Des larmes montent. On en trouve toujours, en cherchant bien, finalement.
Il émet un bruit de bouche méprisant.

- "Ma propre fille qui demande pitié en pleurant. Ou j'ai dû bien mal t'éduquer, ou j'ai dû m'aveugler profondément, pour voir en toi mon héritière."

Je ne suis capable que de répondre par un reniflement humide.

- "Pathétique. J'aurais dû me consacrer à Megeth, quand j'en avais encore le temps." Il se retourne, mais je ne vois que ses pieds. Je ne peux pas lever les yeux. Je ne sais pas ce que je pourrais y trouver... Et je ne peux pas affronter son regard. Ça, non, je ne peux pas. "Déception. C'est ce que tu craignais de jamais m'entendre dire, hmm ? Oui. Déception, gâchis, échec."

Le silence s'installe, pesant. Je sens son regard, pesant, sur ma nuque. Il me juge, de tout son poids. Et moi je me tiens à genoux, pétrifiée, les yeux rivées sur le pont.

- "Relève-toi." Je m'exécute, péniblement. Entre les ruisseaux troubles de la pluie et de larmes mêlées, je n'y vois rien. Il me saisit le menton. "Regarde-moi." Il me force à relever la tête, vers lui.

Je n'y vois rien. Entre la pénombre, le contraste des éclairs derrière lui et mes propres pleurs, je ne vois qu'une vague sphère ovale.

- "Je suis mort, et tu es en vie. Assez de regrets, et assez de pleurs. Ils ne te mèneront à rien. Assume. Et agis."

En me saisissant par le crâne, il me balance par dessus-bord, vers les ténèbres visqueux de la mer déchaînée. Je hurle, d'un hurlement que je ne pensais jamais être capable de pousser.

***
Je me réveille par une grande inspiration, suivant d'une quinte de toux. Plafond de bois.
Le navire. Je suis sur le navire. Dans un lit. Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Tempête, Père, chute. Je ne me rappelle plus bien, mais ça n’a aucun sens. Un cauchemar. Oui, sans doute.

Magnouvac à côté de moi. De mains expertes, il m'enlève ma tunique, et palpe sans ménagement mes blessures. Je grimace.
La tête de Rekhilve dépasse de la porte. Magnouvac la rabroue sèchement.
Je lève faiblement la main.

- "N..." Une nouvelle toux, un crachat d'un glaviot marron-verdâtre au loin. "Elle reste." Ma voix. Ma pauvre voix, complètement enrouée, desséchée. "Je ne sais pas pourquoi elle tient tant à ma carcasse, dis-je faiblement, "mais elle reste."
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
Annexe de la Fée sur Karond Kar

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